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Et Maintenant, on fait quoi ? Analyse du dernier ouvrage du Comité invisible
Après L’insurrection qui vient et A nos amis, nous attendions le dernier ouvrage du Comité invisible avec intérêt. Vous pouvez dès à présent vous procurer ce nouvel ouvrage, Maintenant, chez votre libraire.Est-ce parce que le premier ouvrage était un chef d’œuvre d’analyse, et le second un retour d’analyse très pertinent sur leur vision et la pratique souhaitée dans le premier livre, que vous appréhendiez ce troisième opus ? Cela est certain. Malheureusement, Maintenant n’est pas la hauteur d’hier. Cependant, des éléments d’analyse forts et judicieux ont été imprimés et méritent d’être relevés.Des éléments d’analyse apparaissent ici ou là, mais les auteurs, qui ne sont pas juristes pour un sou, se sont essayés à l’étude juridique, sans pour autant convaincre personne. Nous analyserons leur ouvrage à l’aide du raisonnement juridique lambda, avec pour toile de fond, le « oui, mais ». Cet ouvrage est bien, pertinent, mais il pêche par des éléments qui ne ressortent pas de l’analyse, mais plutôt d’une vision partisane obsolète et ridicule.De leur ouvrage, il ressort une étude sur l’action menée par la contestation de la Loi travail, en mai 2016. Lors des manifestations qui ont un peu secoué la France, et surtout quelques grandes agglomérations comme Nantes et Paris, les fonctionnaires et les syndicalistes étaient descendus en masse – par rapport à leurs précédentes manifestations. Mais très peu de Français du secteur privé étaient présents, alors même qu’ils étaient les premiers concernés. Cela s’explique par le fait qu’il est difficile aujourd’hui pour des acteurs du secteur privé de multiplier les manifestations en pleine semaine, mais encore, par le fait, bien analysé dans l’ouvrage, que nous nous trouvons dans une situation de précariat du travail de plus en plus visible malheureusement, où la situation professionnelle n’étant pas stable, les Français sont réduits à une forme d’esclavagisme de plus en plus prononcé. Dans ces conditions, un Français qui doit faire 50 heures par semaine pour espérer un Smic, ou cumuler plusieurs petits boulots, ne peut se permettre de descendre dans la rue pour manifester. La situation horrible du précariat montre la difficulté extrême aujourd’hui, pour de nombreux Français, à jouir d’une position stable dans le salariat, et amène, par opposition, à dire que les manifestants « professionnels », sont des petits-bourgeois protégés par la fonction publique pour tenter d’apporter une contestation au système actuel, mais surtout à leurs acquis. A tort ou à raison, car il faut effectivement voir que la Loi travail n’était que la première étape d’une libéralisation poussée du travail, dont le nouveau Président de la République va accroître la souplesse, au détriment des travailleurs.A cela doit s’ajouter la quasi-absence de discussion sur le travail dans ces manifestations, aucun débat de fond n’eut lieu sur le lien entre travail et capital, alors que d’autres sujets étaient abordés. Aucune réflexion nourrie sur le sujet ne fut développée. La pauvreté du débat a été confortée par le sectarisme de Nuit Debout qui n’a « absolument » rien apporté dans le domaine, hormis l’idée de croire que créer des ministères de l’Amour temporaires et agiter les bras en l’air changerait le système. D’un côté, une velléité de discussion politique et sociale minée par une ambiance stalinienne et utopiste, d’un autre côté, comme le relève le Comité invisible, une apathie totale de la population à un sujet d’importance majeure, une apathie qui se verra de plus en plus chaque jour, qui doit être attribuée à de nombreuses raisons : technicité du sujet, dégoût de la politique et des politiciens comme l’attestent les élections législatives, mais encore impossibilité de se faire représenter auprès des syndicats qui ne laissent que leur voix sortir des mégaphones, et enfin, volonté de se départir de la politique, pour mieux s’engager sur la voie du progressisme, des nouvelles dépendances électroniques et de tout ce qui est ludique et connecté, au détriment d’une action, même mineure, pour la vie de la Cité.Pour ces éléments-là, Maintenant mérite d’être salué, afin d’avoir mis en surbrillance des éléments déjà connus, déjà connus, mais mis à jour à l’aune des dernières manifestations sociales de mai 2016, avec le regret de l’autosatisfaction par les auteurs, sur la qualité des têtes de cortèges. Se passer un peu de baume fait toujours du bien, mais quand même.Pour le reste, c’est une vision très amère qui est apportée dans cet ouvrage, à tort ou à raison. Mettre en avant le fait que l’espoir est chose vaine, aussi bien pour eux que pour tous les Français est inacceptable. A quoi bon continuer militer s’il n’y a plus d’espoir. Comme le rappelait Charles Maurras, « le désespoir en politique est sottise absolue ». C’est pourtant sur cette antienne que s’inscrit le Comité invisible, sans trop savoir leur réponse à proposer face à une vision cynique du désespoir en politique.Dans le même ordre d’idées, les auteurs critiquent le fait que tout n’est pas politique. Pourtant, « Politique d’abord » ne fait que rappeler que tout est absolument politique, quoi qu’ils en disent, quoi qu’ils en pensent. Cette première contradiction s’observe par la rédaction même de trois ouvrages, où tout ce qu’ils ont abordé est nécessairement politique. C’est d’ailleurs pour cette raison que leur analyse est pertinente.L’un des éléments les plus regrettables est le maintien d’un antifascime primaire, qui tient plus de la paranoïa viscérale que de toute autre forme de constat. Attribuer la politique sécuritaire des Gouvernements des trente dernières années au Front national est d’une bêtise absolue, tout autant qu’attribuer au fascisme le reste des fautes, pourrait disqualifier l’immense travail réalisé dans l’ouvrage réalisé, à cause d’une phobie, tendant plus à la paranoïa qu’à une menace actuelle.De même, le Comité invisible rend des comptes aux marxistes, léninistes et autres tenants de la ligne de Tony Negri, à tort ou à raison, car nous ne sommes pas là pour traiter de la dialectique. Cependant, il reste de l’analyse des auteurs une vision utopique et hystérique du casseur comme moment révolutionnaire et anarcho-autonome. Attention, il ne s’agit pas ici de défendre la police, mais faire l’éloge du casseur, juste pour casser, et y voir un probable lendemain qui chante révolutionnaire est absurde. Tandis que le sabotage des Autolib ou des vitrines de banques ou d’agences immobilières exploitant les Français sont des moments politiques qui ont un intérêt politique, quoique minime, mais pertinent.Maintenant doit être appréhendé comme une réussite en demi-teinte : réussite sur l’analyse économique et sociale pour ce qui a trait au travail, à la robotisation et l’usage des nouvelles technologies, nécessité d’un réveil de la population. De l’autre côté, des analyses qui restent bloquées par des a priori politiques, dialectiques confinant à la bêtise. Nous vous invitons cependant à acheter et lire cet ouvrage important, tout comme acheter et lire leurs deux premiers opus, salutaires d’avoir apporté et nourri une réflexion sur le capitalisme, et les solutions et essais pratiques de refus d’un monde globalisé, ouvert, libéralisé, conforté par la surveillance généralisée.L'équipe Orages d'acierLien permanent Catégories : actualité, divers, élections, France et politique française 0 commentaire -
[NOVLANGUE] LES "IDÉOLOGIES" CACHÉES SOUS LA DÉMOCRATIE OU LA CONQUÊTE DES TÊTES
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La liberté d'expression selon la "dissidence" Doc#6
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Un FN menaçant? Un FN bien vivant!
Ce sera le gros dossier chaud de cette rentrée, laLoi travail voit se dresser contre elle de nombreuses oppositions dont celle très résolue du Front National. Selon un partage des rôles qu’affectionne les médias qui attribue à cette tendance politique une légitimité sociale qu’elle n’a plus depuis longtemps, l’extrême gauche communiste, mélenchoniste, socialo-trotskyste entend préempter ce débat. Quand bien même porte-t-elle par ses trahisons, ses errances idéologiques, voire sa haine de la France française, la responsabilité historique que l’on sait dans la paupérisation et la tiers-mondisation des salariés et des catégories populaires. L’opposition nationale elle, s’oppose vigoureusement à la réforme du code du Travail, certes nécessaire mais très mal menée ici et imposée dans ses modalités par l’Europe de Bruxelles. Une opposition sur la méthode (le choix des ordonnances pour échapper au débat et aux questions qui fâchent) et surtout sur le fond en ce que le FN estime qu’elle accroîtra l’insécurité des salariés et les problèmes des entreprises.
Nous contestons notamment la volonté du gouvernement de mettre en place des accords d’entreprise qui vont augmenter le pouvoir de syndicats très peu représentatifs, orientés, démonétisés, mais aussi générer dans chaque secteur une concurrence déloyale, en lieu et place des accords de branche défendus par Marine lors de la campagne présidentielle. Une Loi travail que la présidente du FN évoquera certainement lors de son grand discours de rentrée politique à Brachay (Haute-Marne) le 9 septembre et lors de l’université d’été frontiste à la fin de ce même mois; même si les commentateurs sont nettement plus excités par les hypothétiques divisions du Front National possiblement générées par des différences de vues sur la stratégie, la tactique, les idées, le programme à mener dans le cadre de la refondation annoncée.
Elu grâce au soutien du FN en 2014, (l’efficace) maire de Béziers, Robert Ménard, partisan attitré et militant de l’union des droites a publié mardi dans Le Figaro une tribune très radicale ( Lettre ouverte à mes amis du Front National) dans laquelle il réaffirme son souhait de voir le FN se rendre « plus fréquentable » auprès de la droite «classique » et de « ne pas mettre tous les responsables des Républicains dans le même panier ». Bruno Gollnisch juge lui que le FN est tout à fait fréquentable et il a par ailleurs, comme tous les frontistes, une claire conscience de l’extrême hétérogénéité des idées qui animent les rangs d’un parti comme LR.
Cela étant dit, Robert Ménard déplore aussi le retrait de Marion Maréchal-Le Pen, prône un renouvellement des personnalités à la tête du FN, lui demande de s’ouvrir à une nouvelle génération militante issue notamment de la Manif pour tous, de s’inspirer du réel, de l’action des élus locaux divers droite. Surtout, il ne ménage pas ses critiques vis-à-vis de la campagne présidentielle de Marine et attaque « cette vieille chimère d’une alliance possible avec les souverainistes de gauche, une ligne incarnée aujourd’hui par Florian Philippot ». Ce à quoi Florian lui a répondu mercredi dernier sur France 2 qu’ il n’existait « aucun doute » sur la légitimité de la présidence du FN par Marine et qu’ « On ne va pas faire l’union des droites avec des gens qui nous ont trahis méthodiquement quand ils sont arrivés au pouvoir (…) et qui par ailleurs sur les positions économiques et européennes sont aux antipodes des nôtres ».
Interrogé sur LCI, Nicolas Bay, a estimé que « quand on mène une réflexion de fond sur notre stratégie – ce qui est parfaitement légitime, c’est même une preuve de maturité politique -, il ne faut pas tomber dans une espèce de dérive qui consisterait à tout remettre en question ». Et de noter encore: que Marine est « la plus à même de nous représenter et de nous diriger » après avoir « porté le Front National à un niveau historiquement jamais atteint dans son histoire »
C’est en effet le fond du débat tant il est vrai que c’est à l’aune des dernières campagnes présidentielle et législatives que sont formulées les critiques, les réflexions, qui encore une fois sont légitimes, ne doivent pas être écartées si elles sont constructives et entendent mener nos idées au pouvoir, à l’encontre de la direction du Front National
Or, il s’agit aussi d’analyser lucidement, les résultats de cette séquence électorale, sans satisfecitdéplacé mais sans auto-flagellation excessive qui le serait tout autant. Il nous parait intéressant de relayer ici quelques extraits de l’article d’un militant savoyard du NPA, Laurent Ripart, « Enseignant-Chercheur en histoire du Moyen Age » à Chambéry , paru dans l’Anticapitaliste, la revue mensuelle de ce petit parti trotskiste et repris par Médiapart dont le sieur Ripart est un contributeur régulier.
Baptisé « Front National un échec électoral en trompe l’œil », sa longue tribune n’est pas dénuée de données factuelles auxquelles nous pouvons adhérer, abstraction faite des scories de la langue de bois antifasciste. Que dit-il ? Il constate qu’ « avec 7,6 millions de voix, le FN a obtenu en 2017 son meilleur résultat au premier tour d’une présidentielle, Marine Le Pen améliorant son score de 2012 de 1,2 million de voix, ce qui signifie qu’elle a accru en 5 ans ses résultats de 19,5 %. Une nouvelle fois, le FN démontre qu’il se trouve sur une dynamique ascendante de longue durée : si l’on fait exception de son trou d’air de 2007, il n’aura cessé depuis 20 ans d’améliorer son score à chaque présidentielle, progressant à un rythme annuel moyen d’environ 200 000 voix par an. Si cette croissance n’est pas rapidement enrayée, le FN devrait être en mesure d’arriver dans une dizaine d’années à réunir 10 millions de voix au premier tour, ce qui constitue sans doute le seuil nécessaire pour lui permettre d’accéder au pouvoir. »
« Le Front National peut nourrir d’autant plus d’espoirs poursuit-il, que ses résultats en demi-teinte sont pour une grande part liés à des causes conjoncturelles » – l’affaire des assistants parlementaires, un manque de précision « dans l’entre-deux-tours vis-à-vis de l’euro et des institutions de l’Union Européenne », « la dynamique de la campagne Mélenchon »… Or, « chacun de ces éléments ne relevant pas d’un problème structurel, le FN semble donc disposer d’une importante marge de progression qu’il devrait pouvoir faire fructifier pour peu que le contexte lui soit plus favorable et qu’il parvienne à crédibiliser davantage le discours de sa candidate. »
« Marine Le Pen a amélioré son score d’un tour à l’autre de 3 millions de voix, attirant 17 % des suffrages qui s’étaient portées au premier tour sur François Fillon et 9 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon Les élections présidentielles de 2017 ont ainsi démontré que le Front National était désormais capable de rassembler bien au-delà de lui, le ralliement entre les deux tours de Dupont-Aignan ne constituant que le symbole d’une nouvelle réalité : pour une frange notable de l’électorat de droite, le vote FN peut désormais être perçu au second tour comme une option crédible. »
Certes, « pour le FN, les résultats des élections législatives peuvent à première vue sembler très décevants »( 2,9 millions de voix au premier tour, 13,1 % des suffrages, un demi-million de voix en moins par rapport à 2012). « Si Marine Le Pen a reconnu (…) que ces résultats étaient extrêmement décevants , ils sont toutefois loin d’être totalement négatifs. Le très fort niveau de l’abstention a en effet rendu ces élections législatives très particulières (…) alors qu’en 2012 les deux députés du FN avaient été élus dans des triangulaires, les huit députés de 2017 ont en revanche tous été élus dans des duels. Ces victoires sans précédents sont fondamentales, dans la mesure où elles témoignent de la capacité toute nouvelle du FN à l’emporter dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours. Marine Le Pen ne s’y est d’ailleurs pas trompée, puisqu’elle s’est empressée de souligner, non sans pertinence, que ces résultats démontraient que le fameux plafond de verre, censé condamner le FN à échouer toujours au second tour, n’existait désormais plus. Les législatives ont ainsi confirmé ce que les présidentielles avaient déjà laissé paraître, autrement dit que le FN est désormais capable d’impulser une dynamique de rassemblement entre les deux tours, ce qui ne s’était jusqu’à présent jamais produit dans son histoire électorale. »
Last but not least, cette progression s’accompagne parallèlement d’un essoufflement très marqué de l’impact des campagnes de diabolisation du Mouvement national note encore Laurent Ripart : « à la différence de 2002, la présence cette année de Marine Le Pen au second tour n’a guère suscité d’émotion dans la société française, si l’on en juge en particulier par l’absence de toute mobilisation d’ampleur. Cette séquence électorale aura ainsi démontré que la direction du FN a réussi son opération de dédiabolisation ».
Il rappelle aussi que « la stratégie d’alliance » annoncée par Marine au lendemain de l’élection présidentielle, la « perspective de construction d’un rassemblement des patriotes ne relève (…) en rien d’une rupture dans l’histoire du FN, puisqu’elle ne constitue qu’une simple remise à l’ordre du jour de sa vieille politique de rassemblement de la droite nationale, qui constituait déjà en 1972 le projet fondateur du Front National. (…) Si toutes ces expériences ont échoué, puisque le FN a dû à chaque fois se contenter de quelques rares débauchages individuels, force est de constater que les circonstances actuelles n’ont jamais été aussi favorables à la mise en place d’un tel projet. L’affaiblissement et l’éclatement de la droite républicaine, désormais divisée en deux groupes à l’Assemblée Nationale, dotent le FN d’une attractivité nouvelle et lui offrent une occasion unique d’imposer son leadership à une droite, qui pourrait bien vite constater qu’elle est trop affaiblie pour pouvoir exister toute seule. »
Bref conclut-il, « le FN n’a en réalité jamais été aussi menaçant. Si ses résultats ne sont évidemment pas à la hauteur de ses espérances, il a réussi à conserver un bloc électoral dont la puissance est d’autant plus remarquable qu’il se dresse sur un champ politique transformé en un champ de ruines (…). Le Front National est aujourd’hui en mesure de constituer au second tour un pôle de rassemblement d’autant plus inquiétant que sa nature profonde n’a rien à voir avec le visage rassurant qu’il s’attache à présenter » (sic).
Bruno Gollnisch l’a dit ces derniers mois et il l’a rappelé sur RTL , Marine a mené « une très bonne campagne », même si elle le « reconnaît, elle a raté le débat, plus d’ailleurs peut-être dans le ton que dans le fond » et le FN est en ordre de bataille pour cette rentrée politique et discuter sereinement de ses orientations, aux côtés de la présidente du FN. Car précisait-il encore sur cette même radio , au FN « nous fonctionnons dans le cadre d’une amitié, d’une identité de convictions qui est très forte même si c’est vrai qu’il y a des nuances» mais « ce sont des nuances par rapport à tout ce qui nous unis ». Alors oui le FN n’a jamais été aussi menaçant pour le Système, à charge pour lui de ne pas perdre de vues ses objectifs fondamentaux et de gérer avec maturité sa crise de croissance.
https://gollnisch.com/2017/08/25/fn-menacant-fn-bien-vivant/
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Deux Amériques : la preuve par les sondages
Il y a deux Amériques (dans le sens Etats-Unis), comme il y a actuellement deux Royaume-Unis, deux France, deux Venezuela, deux Ukraine ou deux Syrie. Un récent sondage prouve qu’il y a deux conceptions des Etats-Unis (tout comme c’était le cas en 1861), qui sont de plus en plus séparés.
A la question : qui à un impact positif ou négatif sur la situation actuelle des Etats-Unis, Démocrates et Républicains ont répondus ainsi :
Eglises et organisations religieuses : positives à 73 % pour les Républicains, négatives à 14 % ; positives à 50 % pour les Démocrates, négatives à 36 %.
Banques et institutions financières : positives à 46 % pour les Républicains, négatives à 37 % ; positives à 33 % pour les Démocrates, négatives à 54 %.
Syndicats : positives à 33 % pour les Républicains, négatives à 46 % ; positives à 59 % pour les Démocrates, négatives à 22 %.
Médias nationaux : positives à 10 % pour les Républicains, négatives à 85 % ; positives à 44 % pour les Démocrates, négatives à 46 %.
Lycées et universités : positives à 36 % pour les Républicains, négatives à 58 % ; positives à 72 % pour les Démocrates, négatives à 19 %.
Notons la méfiance tout fait légitime des Républicains vis-à-vis des deux pôles d’endoctrinement aux Etats-Unis, les médias et le système universitaire (totalement discrédités si besoin en état pour leur attitude partiale lors des dernières élections). La base électorale du parti de l’éléphant sent confusément qu’une dictature est sur le point de s’installer outre-Atlantique, devenant effective après la liquidation programmée de Donald John Trump. La même dictature est en train de s’installer en France avec Emmanuel Macron, au Venezuela avec Nicholas Maduro, elle est effective en Ukraine depuis la confiscation de la Révolution de 2014 et des coups de boutoirs sont donnés contre les régimes polonais et hongrois. Quant à la Grèce, on a vu la liquidation du seul parti d’opposition au régime, l’Aube Dorée.
Hristo XIEP
http://www.medias-presse.info/deux-ameriques-la-preuve-par-les-sondages/79122/
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FN : Ménard jette un pavé dans la mare - Journal du Mercredi 23 Août 2017
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"Il n’y aura pas de victoire de nos idées sans l’existence d’une puissante presse alternative"
Martial Bild est interrogé par Caroline Parmentier dans Présent à propos de TV Libertés. Extraits :
"Au départ, peu de personnes pariaient sur la réussite du projet de Philippe Millau : construire et pérenniser une chaîne de télévision généraliste alternative. Plus de trois ans ont passé et les premiers beaux succès sont au rendez-vous. En mai dernier, nous avons franchi le cap des 2,5 millions de vues, rien que sur Youtube. Nous avons dépassé le cap des 100 000 téléspectateurs qui nous suivent quotidiennement sur Youtube, notre site (tvlibertes.com http://tvlibertes.com) et sur les réseaux sociaux. C’est un grand motif de fierté. Mais les chiffres ne disent pas tout… Il y a notre joie de donner la parole à des milliers d’intellectuels, d’experts, de simples citoyens sans kaléidoscope et sans fard. Il y a le plaisir d’instaurer de vrais débats et des nouveaux espaces de confrontation des idées. Et puis, il y a la satisfaction d’avoir su créer une école vivante du journalisme en formant toute une nouvelle génération de journalistes, de présentateurs, de réalisateurs, de cadreurs et de monteurs. Grâce aux efforts de son président, TV Libertés est la plus belle aventure qu’il m’a été permis de voir et de vivre ces dernières années. [...]
Nous ne sommes qu’au début d’un processus de révolte contre des médias mainstream dont les deux mamelles sont la vente de soupe et la diffusion de propagande. Depuis les Illusions perduesde Balzac, les choses semblent ne pas avoir bougé. La presse de masse, ni libre, ni indépendante, ni pluraliste, manie le mensonge, se met à genoux devant la doxa conformiste et s’accommode de ses liens avec les grandes banques ou des oligarques. Internet a totalement changé la donne. Le téléspectateur passif, convoqué pour le journal de 20 heures, le film de 20 h 30, est devenu actif, cherchant par lui-même son information et ses programmes. Les médias classiques cherchent la parade (le replay etc.) mais les gens continuent doucement de se détacher, voire de s’enfuir. C’est le cas, tout particulièrement, des 13-24 ans. Notre rôle est donc d’attirer ces populations et ces classes d’âge vers la réinformation. Pour cela, les médias alternatifs doivent produire une information vérifiée et exemplaire. Il ne s’agit pas, à notre tour, de désinformer ou de transformer la réalité. Ce serait faire œuvre de propagande. Il s’agit de donner de nouvelles clés de compréhension du monde, sans travestir ou faire preuve de manichéisme ou d’uniformité.
[...] Dès la rentrée de septembre, il y aura plusieurs nouveautés. Et tout d’abord l’élargissement de notre traitement de l’actualité avec une émission politique diffusée le samedi soir et réalisée par Elise Blaise. L’info sera donc présentée six jours sur sept au lieu de cinq jours sur sept précédemment. Nous poursuivons l’amélioration de nos programmes avec la rénovation d’émissions comme Politique Eco avec Olivier Pichon ou Terres de mission avec Maugendre et Thieulloy. Nous travaillons sur de nouveaux concepts. C’est déjà le cas avec Le plus d’éléments et ses incroyables talents mais aussi avec Julien Rochedy ou Christopher Lannes. Nous allons privilégier les formats courts. Et puis, nous allons instituer des temps de libre antenne, grâce notamment à Radio Libertés. Je reçois, chaque jour, des dizaines de courriers écrits ou électroniques de téléspectateurs qui ont un avis, souvent remarquable, sur un sujet ou un fait d’actualité. Je veux leur donner la parole. Nous voulons donner la parole à ceux que l’on n’entend jamais et qui peuvent apporter des éléments intéressants au débat. Un bel exercice en perspective. [...]"
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L'électorat catholique vote plus à droite que le reste de la population
Selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop :
"la candidature de François Fillon et son score au premier tour ont masqué en partie le phénomène de radicalisation d'une partie de l'électorat catholique. Si Marine Le Pen est restée cantonnée à 15% au premier tour, sans aucune progression par rapport à 2012, c'est parce que le candidat désigné par la primaire de la droite campait sur des positions très fermes sur un certain nombre de sujets au premier rang desquels l'islam. Ce candidat ayant été éliminé au soir du premier tour, une partie de cette digue a cédé et toute une frange de l'électorat catholique conservateur a basculé en faveur de Marine Le Pen au second tour. Les données de l'Ifop indiquent à ce propos que l'ampleur des reports en faveur de Marine Le Pen a été quasiment la même dans les différents segments de l'électorat de François Fillon, qu'il s'agisse des catholiques pratiquants, des non pratiquants ou des sans-religions. Dit autrement, la réticence à voter pour la représentante du FN n'a pas été plus importante parmi les électeurs fillonistes catholiques pratiquants que chez les fillonistes non-pratiquants ou athées et ce alors que de nombreuses voix et leaders d'opinion catholiques avaient pourtant appelé à barrer la route à l'extrême-droite."
46% des catholiques pratiquants ont glissé un bulletin François Fillon dans l'urne au premier tour. Mais au second tour, 62% votèrent pour Emmanuel Macron contre 38% en faveur de Marine Le Pen. Cette dernière a donc été certes largement devancée parmi les catholiques, mais elle y a recueilli un score supérieur à son niveau national (33,9%).
par Michel Janva
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Les dépenses des candidats à la présidentielle
La publication des comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle a été publiée au JO le 3 août par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Extraits :
Pour Nicolas Dupont-Aignan :
Marine Le Pen :
Emmanuel Macron :
Benoît Hamon :
Jean-Luc Mélenchon :
François Fillon :
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« Cette France de gauche qui vote FN » de Pascal Perrineau [rediffusion]
Par Carl Hubert, essayiste ♦ Le politologue Pascal Perrineau a publié début juin un livre intitulé Cette France de gauche qui vote FN : une suite actualisée à la théorie du gaucho-lepénisme défendue depuis 1995 par le professeur à Sciences Po.
En termes de flux, Pascal Perrineau estime qu’un tiers du surcroît d’électeurs de Marine Le Pen entre 2012 et 2017 (soit un peu plus de 400.000 électeurs) viendrait de la gauche. La porosité des électorats de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon n’est d’ailleurs pas nulle : d’après la dernière enquête du Cevipof avant le 1er tour (16-17 avril), 28% des électeurs de Marine Le Pen susceptibles de changer d’avis (soit 4,5% de ses électeurs au total) donnaient Jean-Luc Mélenchon en second choix, tandis que symétriquement 11% des électeurs de ce dernier susceptibles de changer d’avis (soit 7,7% de ses électeurs) donnaient Marine Le Pen en second choix.
En termes de stock, ce sont cependant seulement 6% des électeurs de Marine Le Pen en avril dernier (soit environ 460.000 électeurs) qui se disaient « plutôt de gauche » (même enquête du Cevipof des 16-17 avril). Ce qui signifie que ce phénomène du frontisme de gauche est clairement minoritaire – ou tout du moins que les anciens électeurs de gauche ayant rejoint le FN ont coupé les amarres avec leur ancienne famille politique, convertie à la ligne Terra Nova de la gauche mondialiste et libéralo-libertaire.
Si le FN a pour partie remplacé la gauche dans l’électorat populaire, il n’est pas pour autant un parti de gauche
Pascal Perrineau le rappelle explicitement : sa thèse n’est ni que le gaucho-lepénisme est majoritaire au FN ni que ce dernier est devenu un parti de gauche. En revanche, il estime que la dynamique du Front national depuis 2012 est à mettre au crédit d’une inflexion politique plus ouverte à gauche, à savoir la ligne Marine Le Pen/Philippot, qui a permis le ralliement d’électeurs issus de la gauche. A cet égard, le 1er tour des législatives a confirmé que, dans les Hauts de France, le FN a pour partie remplacé le PCF et le PS dans l’électorat populaire.
Perrineau décrit là un phénomène réel de déplacement à gauche du centre de gravité du parti frontiste. Mais son analyse est celle d’un politologue et non d’un stratège politique. D’une part – et il en convient –, ces électeurs de gauche ne sont pas seulement venus au FN pour son discours social mais aussi pour son discours sur l’immigration, la gauche ayant rompu avec le patriotisme. D’autre part, ce que Marine Le Pen a gagné d’un côté – cet électorat issu de la gauche –, elle l’a reperdu de l’autre côté : c’est cet électorat bourgeois ou même de classes moyennes, ou tout simplement âgé, qui se détourne du FN, comme on l’a observé lors de l’élection présidentielle.
Ce positionnement ni droite ni gauche condamne le FN à l’isolement politique et donc à l’éternel échec
Le second tour de la présidentielle l’a montré avec fracas. L’électorat de gauche a très peu voté Marine Le Pen : environ 10% des électeurs de Mélenchon, 2% de ceux de Hamon. L’électorat de centre-droit offrait davantage de réserves de voix. Environ 20% des électeurs de Fillon se sont d’ailleurs in fine reportés sur la candidate « patriote », un tiers de ceux de Dupont-Aignan – bien moins que ce que promettaient les sondages avant la campagne de 2nd tour (environ 30% et 45% respectivement). Mais cet électorat de centre-droit a été dissuadé par le discours gauchisant de Marine Le Pen. Or, sans lui, aucune majorité électorale n’est possible.
Pour expliquer l’échec de Marine Le Pen au second tour, Pascal Perrineau préfère quant à lui pointer son manque de « gouvernementalité », que le débat du 2nd tour a mis en lumière, lui faisant perdre 6 points dans les urnes. Ce reproche est fondé. Mais pour faire preuve de « gouvernementalité », il faut aussi rompre avec le discours de classe hostile aux catégories socioprofessionnelles aisées, qui condamne à l’opposition démagogique. Et pour réussir le 1er et le 2nd tour d’une élection majeure, il faut être crédible auprès de l’électorat actuel et potentiel du FN, en répondant d’abord à ses préoccupations au lieu de répondre à celles d’autres électorats.
Carl Hubert 17/06/2017
Pascal Perrineau, Cette France de gauche qui vote FN, Le Seuil, 1er juin 2017
https://www.polemia.com/cette-france-de-gauche-qui-vote-fn-de-pascal-perrineau/