Le député LR qui a voté la confiance est Mansour Kamardine (Mayotte). Ne sont pas pris en compte dans cette liste les élus LR dissidents qui siègent au sein des "Constructifs" : 12 ont voté pour la confiance au gouvernement (dont Solère et Riester) et 23 se sont abstenus.
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75 députés LR (sur 100) se sont abstenus sur la confiance au gouvernement, seulement 23 "contre"
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Quelles personnalités politiques ont favorisé l’ascension d’Emmanuel Macron?
Emmanuel Macron nous a été présenté par les médias depuis le lancement de son mouvement En Marche comme un météore politique, qui parce qu‘il avait bon cœur, voulait le bien des Français. Mais lui et son mouvement sont les produits politiques de l’évolution sur des décennies d’un Parti socialiste constitué avec la participation active de la soi-disant “gauche non communiste” et de la pseudo-gauche petite-bourgeoise en général.
Une des influences politiques déterminantes de Macron a été Michel Rocard, ex-chef du Parti socialiste unifié (PSU) qui, formé par divers ex-trotskystes, ex-staliniens, et catholiques sociaux, est passé avec armes et bagages en 1974 au PS de François Mitterrand. Il devint un des principaux dirigeants de ce parti jusqu‘à sa mort en 2016. Il fut premier ministre de François Mitterrand de 1988 à 1991.
Le PSU, en partie créé et soutenu par des renégats du trotskysme comme le groupe Socialisme ou barbarie fut une des composantes majeures de la “Deuxième Gauche”, des formations dont la mission était la critique du stalinisme par la droite et la lutte contre le trotskysme. Lors du premier meeting d‘En Marche, Macron a rendu un hommage vibrant à Rocard, dont la veuve était une invitée d‘honneur.
Macron a aussi entretenu des liens avec le mouvement “souverainiste de gauche” MRC (Mouvement républicain et citoyen) de Jean-Pierre Chevènement. En 1998, il participa à l’université d’été de ce parti. Cette organisation servit de pont entre le PS et le FN pour fournir des dirigeants au parti d’extrême-droite comme Florian Philippot. Le MRC a aussi compté dans son mouvement des royalistes proches ou membres de l’action française comme Paul-Marie Coûteaux ou Denis About, ancien secrétaire général adjoint de cette organisation héritière des Camelots du roi. Macron et Chevènement entretiennent toujours des relations.
Une protection politique essentielle de Macron a été Jean-Pierre Jouyet, devenu un de ses proches. Membre du PS, il a été de plusieurs gouvernements PS, sous Jacques Delors en 1991 et Lionel Jospin en 1997, puis conservateurs sous Francois Fillon durant le mandat de Nicolas Sarkozy. Il y a joué un rôle important dans les rapports de la France avec l’Union européenne. Il est marié à Brigitte Taittinger, membre du clan politico-financier du même nom, dont le grand-père, Pierre Taittinger, fut pétainiste et président du Conseil municipal de Paris sous l’Occupation.
Jouyet est engagé dans l’Aspen Institute, l’un des plus influents cercles de réflexion aux Etats Unis. Il en présida jusqu’en 2013 la section française créée par le politicien conservateur Raymond Barre et en est aujourd’hui le président d’honneur. Laurent Wauquiez, Jérôme Guedj, Olivier Ferrand, Cécile Duflot, Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Vincent Placé sont les membres les plus connus des promotions depuis 2006 de Aspen qui forme des “leaders politiques professionnels”.
Emmanuel Macron a débuté en 2004 à sa sortie de l’ENA dans le cabinet de Jean-Pierre Jouyet. Jouyet a recommandé Macron pour entrer dans la Commission pour la libération de la croissance française, commanditée par Sarkozy en 2007 et dirigée par Jacques Attali, un autre élément important de la carrière de Macron. Dans cette commission se retrouvent socialistes et libéraux (la plupart sont aujourd’hui des soutiens de Macron). Attali a été durant des décennies un des conseillers les plus écoutés de Mitterrand. Il a fait Macron rapporteur de cette commission où furent développées les politiques d’attaque de la classe ouvrière mises en œuvre sous Sarkozy et Hollande et maintenant par son propre gouvernement.
En 2007, Macron rejoint aussi Les Gracques, un groupe d’anciens patrons et de hauts fonctionnaires dont Jean-Pierre Jouyet est l’animateur. Cette association tentait d’organiser une alliance entre le Parti socialiste et les centristes Royal-Bayrou pour les élections présidentielles.
D‘autres influences ou protections importantes de Macron ont été le lobbyiste Alain Minc ; Serge Weinberg, l‘actuel PDG de Sanofi, lié par sa femme à la Banque Lazare où elle s’occupe des fusions acquisitions ; ou encore Francois Henrot, un banquier d‘affaire au parcours similaire à Macron et bras droit de David de Rothschild à la banque d’affaires Rothschild. Henrot est aussi membre de la French American Foundation fondée par Gerald Ford et Valéry Giscard d‘Estaing.
De cette fondation sont sortis des politiciens connus, conservateurs comme Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko Morizet et du PS comme François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaut-Belkacem, Bruno Leroux; des représentants des médias comme Laurent Joffrin (Liberation, Nouvel Obs), Denis Olivennes (Europe 1, Paris-Match, JDD), Erik Izraelewicz (Le Monde); ou encore des politiciens-financiers comme Matthieu Pigasse (Banque Lazare). Et du côté américain, Bill et Hillary Clinton.
En 2012, Emmanuel Macron devient Young Leader de la French-American Foundation, dont Philippe Manière (le directeur de l’Institut Montaigne où Macron a fondé En Marche) et Alain Minc (trésorier de la Fondation Saint-Simon, prédécesseur de la fondation Montaigne) sont administrateurs. Cette année-là, sous l’impulsion de Jouyet, Macron devient secrétaire général adjoint de la présidence de la République auprès de François Hollande, puis ministre de l’Économie en 2014.
Un autre mentor décisif de Macron a été le richissime rocardien Henry Hermand. Hermand a été membre de la revue social-catholique Esprit dans les années 1950, dirigeant régional du PSU dans les années 1970, directeur du quotidien pro-PS Le Matin dans les années 1980. Henry Hermand a fait fortune dans la création de supermarchés. Hermand dira plus tard que Macron ne prenait jamais une décision importante sans le consulter.
Toutes ces figures sont au cœur de l’aristocratie financière. Une de leurs principales activités, comme celle de leur entourage et celle de Macron à la Banque Rothschild, étant les fusions-acquisitions, c’est à dire le dépeçage de sociétés pour en récupérer les parts les plus juteuses en vue de faire monter les cours de la bourse et produisant à chaque fois le licenciement de centaines ou de milliers de salariés.
Attali, Jouyet, Minc, Hermand, Henrot, Weinberg sont tous engagés dans les think tanks et autres fondations comme les Fondations Jaurès et Montaigne, Terra Nova, la National Endowment for Democracy (NED), la French-American Foundation ou encore l‘Aspen Institute—où se côtoient, souvent dans la même personne, responsables du PS, politiciens conservateurs, hauts responsables de l‘Etat de droite comme “de gauche”, patronat, haute finance, et intérêts l‘impérialistes. Ce sont là les figures qui ont fait Macron.
Le Monde écrit : « Chez les Jouyet, les soirs d’élections, on trouve toujours une moitié de convives pour fêter la victoire au champagne rosé Taittinger. Et ce talent du couple Jouyet de mêler, dans leur vaste appartement du 16e arrondissement de Paris, rue Raynouard, l’establishment français au complet : patrons, diplomates, banquiers, politiques, François Fillon comme Manuel Valls ou Emmanuel Macron, François Pinault et Serge Weinberg, droite et gauche mêlées et confondues, sans que jamais – “miracle !”, s’amuse François Hollande – personne ne quitte la table ou ne claque la porte. Chez les Jouyet, les soirs d’élections, que la gauche ou la droite l’emporte… »
Non moins parlants sont les mânes philosophiques de Macron. Celui-ci a souvent réitéré l‘influence exercée sur lui par le philosophe Paul Ricœur, dont il a été l’assistant. Ricœur a été un adepte du personnalisme d’Emmanuel Mounier, collaborateur de la revue Esprit dans les années 1930 et par la suite auteur d’articles de propagande pour le régime de Vichy.
Le magazine Esprit a joué un rôle clé, aux années 1970, dans la promotion du PS et la dénonciation du marxisme en tant que “totalitarisme“, qu’ils menaient en chœur avec les ex-trotskystes antimarxistes du groupe Socialisme ou Barbarie tels que Cornélius Castoriadis et Claude Lefort.
http://www.voxnr.com/11022/quelles-personnalites-politiques-ont-favorise-lascension-demmanuel-macron
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La démocratie est récusée lorsque l'on dresse un cordon sanitaire autour des partis populistes
Extrait d'un entretien de Chantal Delsol dans La Nef :
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Congrès : Macron se paie Versailles - Journal du lundi 3 juillet 2017
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La France et les Français d’abord, illégitime?
Quelques milliers de personnes ont défilé hier à Paris pour le quarantième anniversaire de la fête communautaire née aux Etats-Unis, la Gay pride, baptisée Marche des fiertés lesbienne, gay, bisexuel, transexuel, transgenre (LGBTI). Le défilé, toujours aussi sponsorisé, caricatural et vulgaire, ce qui fait fuir nombre d’homosexuels, était placé cette année sous le thème principal de la revendication de la procréation médicalement assistée (PMA) pour tous, promise par le candidat Macron. Étaient présents les habituels groupuscules extrémistes, la France insoumise qui participe « l’organisation » de ce rassemblement, mais aussi un groupe estampillé LGBT-En Marche. Une initiative diversement appréciée par les militants homosexualistes les plus radicaux qui ont souligné la présence de quatre ministres anti-mariage pour tous dans l’équipe Macron-Philippe: Jacqueline Gourault (MoDem), nommée ministre auprès du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, les ex LR Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Baptiste Lemoyne. Dans leur ligne de mire figure aussi le nouveau député LREM Olivier Serva qui en 2012, faisant état de ses convictions chrétiennes, qualifiait l’homosexualité « d’abomination ». Pour autant, outre le socialiste Benoit Hamon, Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique, participaient aussi au cortège. Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet de soutien qui se passe de commentaires : «La France est arc-en-ciel. Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers! ». Nous sommes loin ici des enseignements du philosophe Paul Ricoeur… mais Paris vaut bien une messe ?
Le JDD revient pour sa part sur la démission de l’ex MoDem, Sylvie Goulard, éphémère ministre des Armées du gouvernement d’Edouard Philippe, suite à l’affaire des assistants parlementaires européens du parti de François Bayrou, son départ ayant entraîné celui de ce dernier et de Marielle de Sarnez. Mme Goulard avait choqué l’ex député LR Jacques Myard en lui avouant qu’elle «ne (se sentait pas) française ». Le JDD évoque les craintes éventuelles de Mme Goulard de «devenir la cible de nouvelles attaques ». « Le Canard enchaîné évoquait cette semaine des ménages quand elle était eurodéputée. Sur sa déclaration d’intérêts au Parlement de Strasbourg, Sylvie Goulard mentionne d’elle-même un poste de conseiller spécial auprès de l’Institut Berggruen pour des revenus supérieurs à 10.000 euros mensuels. Selon nos sources, via sa propre société de conseil, elle a été rémunérée par cet institut d’octobre 2013 à janvier 2016. Tout était déclaré et ces sommes étaient brutes, insiste un proche de l’ancienne ministre. Créé et financé par Nicolas Berggruen, fils du richissime marchand d’art Heinz Berggruen, l’institut Berggruen, dont le siège est en Californie, est une organisation à but non lucratif chargée de réfléchir aux systèmes de gouvernance. Sylvie Goulard, qui se destinait au Quai d’Orsay, a-t-elle été bien inspirée d’être appointée par cet organisme pendant plus de deux ans, pour près de 300.000 dollars ? Le Berggruen fait la promotion de l’Union européenne et contribue au débat d’idées, jure-t-elle, parlant d’un non-sujet“… à plus de 10.000 dollars par mois. »
Un non-sujet aussi paraît-il, à en croire les instances de la France Insoumise, les déclarations récentes de Danièle Obono, élue député mélenchoniste de la 17e circonscription de Paris le 18 juin. Invitée mercredi de l’émission Les Grandes Gueules sur RMC, Mme Obono a été interrogée sur la pétition de soutien qu’elle a signée en 2012 pour prendre la défense du rappeur Saïd, du groupe ZEP (Zone d’Expression Populaire), dénoncé pour sa chanson crachant sur l’histoire de notre pays qualifié de raciste, de colonialiste, intitulée «Nique la France». Une pétition signée alors par le gratin de l’extrême gauche immigrationniste, par Olivier Besancenot, Noël Mamère, et des mélenchonnistes comme Clémentine Autain et Eric Coquerel, tous deux également élus à l’Assemblée il y a une semaine.
Mme Obono, gauchiste revendiquée, proche du groupuscule extrémiste et communautariste des Indigènes de la République , s’est justifiée sur le plateau de RMC en invoquant son souhait son de «défendre la liberté d’expression de ces artistes». Après tout ce n’est pas ligne de défense la plus sotte si l’on part du principe que la liberté d’expression ne se divise pas et qu’elle devrait permettre à chacun d’énoncer ses convictions. Nous savons pourtant ce qu’il en est dans les faits… Mais de manière encore plus problématique , à la question du journaliste Alain Marshall lui demandant si elle est capable de dire «Vive la France», Mme Obono s’est braquée. «Je peux dire vive la France, mais pourquoi, en soi ? Vous voulez que je me mette au garde-à-vous et que je chante la Marseillaise ?» a répondu l’élue mélenchoniste . «Vous signez plus facilement nique la France que vous ne dîtes vive la France», souligne alors l’un des invités.
Jean-Luc Mélenchon, n’a pas perdu ses réflexes de grand oriental socialo-trotskiste pour fustiger immédiatement le «machisme», le «racisme» dont serait victime Danièle Obono de la part des «chiens de garde médiatiques». Son collègue Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, député de Seine-Saint-Denis, en a rajouté une couche vendredi sur France Info. « Ce qui m’étonne c’est que, depuis 2012, ni moi, ni Olivier Besancenot, on ne nous a jamais parlé de cette affaire. Et Danièle Obono, on lui en parle. Je vais vous dire pourquoi je pense qu’on lui en parle : parce qu’elle est noire ! » s’emporte le camarade Coquerel
Non! Ce n’est pas parce qu’elle est noire mais parce que Mme Obono est désormais pour une élue de la République Française qui sera rémunérée comme ses autres collègues par les contribuables français au cours de son mandat, parce qu’elle siégera à l’Assemblée nationale dans une période de périls, au moment ou la France est attaquée, menacée peut-être comme jamais dans son identité et sa souveraineté.
L’argument du racisme, assez pitoyable a aussi été utilisé par des candidats de LREM battus le 18 juin, en rejetant la faute sur les méchants Français. « Aziz S’Kalli-Bouaziza, battu par le socialiste Alain David dans la 4e circonscription de Gironde (…) accuse une conjonction de facteurs ». Au nombre de ceux-ci il affirme que « dans la 3e circonscription de Gironde voisine, mon camarade Marik Fetouh aussi a été éliminé. Ça interroge sur un rejet de la diversité. Vous savez, on est dans un territoire de banlieues avec beaucoup de problèmes sociaux. Les électeurs sont démobilisés ou tentés par les extrêmes. Ça a joué contre nous.»
Mais qui joue pour la France et les Français d’abord ? Et à cette aune, Bruno Gollnisch le soulignait sur twitter, le moins que l’on puisse dire est qu’Emmanuel Macron, lors du Conseil européen à Bruxelles des 22 et 23 juin, n’a réussi à imposer aucune des demandes françaises, notamment sur les travailleurs détachés, toutes rejetées par la patronne Angela Merkel.
Sur le front de l’immigration, malgré les rodomontades d’un Gérard Collomb annonçant qu’il entendait couper les routes aux passeurs, empêcher l’installation d’une nouvelle jungle d’immigrés clandestins à Calais, M. Macron s’est livré à un plaidoyer pour l’accueil de l’immigration planétaire lors de sa conférence de presse bruxelloise. « Nous devons accueillir des réfugiés car c’est notre tradition et notre honneur. Et je le redis ici, les réfugiés ne sont pas n’importe quels migrants. Ce ne sont pas les migrants économiques, ce sont des femmes et des hommes qui fuient leur pays pour leur liberté ou parce qu’ils sont en guerre ou pour leurs choix politiques. Nous devons ainsi faire preuve de solidarité quand un de nos voisins fait face à des arrivées massives de réfugiés ou de migrants. » Derrière l’utilisation de la novlangue, des mots clés et des formules employées pour endormir le chaland, la preuve est apportée que dans ce domaine-là également, c’est bien la catastrophique politique migratoire des prédécesseurs de M. Macron qui est poursuivie sans barguigner.
https://gollnisch.com/2017/06/26/l-a-france-francais-dabord-illegitime/
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Amalgame macronien…et cohérence frontiste
Les médias relayent avec componction la thèse, la rumeur, le vœu pieu, l’éventualité, désignons la chose comme l’on veut, qui voudrait que nos voisins britanniques renoncent au Brexit, prenant enfin toute la dimension de leur folie, de leur crime de lèse majesté vis-à-vis de Bruxelles. C’est un propagandiste assumé de l’axe euro-atlantiste , le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui affirme aujourd’hui croire en une réversibilité de ce Brexit. Européisme qui est aussi (encore) le ciment du nouveau gouvernement d’Edouard Philippe après ce remaniement post élections législatives. Il installe dans le paysage français le modèle d’un gouvernement paritaire, progressiste, féminisé (dans tous le sens du terme), dit à la scandinave… par essence bien peu jupitérien. Les tenants des valeurs horizontales,les adeptes du bonheur couché sont comblés, les autres pointeront que ce n’est pas le meilleur moyen d’affronter les périls mortels qui montent à l’horizon… De périls, il était question dans l’entretien accordé hier par Emmanuel Macron et publié dans huit journaux européens (Le Figaro,Le Soir, The Guardian, El Pais, la Suddeutsche Zeitung, le Corriere della Serra, Le Temps et la Gazeta Wyborcza) , à la veille de son premier sommet européen à Bruxelles dans lequel réaffirmait hier sa vision de l’UE et de son devenir.
Le président de la république n’a pas brillé par l’originalité de son discours , réitérant les mêmes formules entendues déjà cent fois : il faut une « Europe qui protège » avec « une vraie politique de défense et de sécurité commune », réformer la protection aux frontières, la politique migratoire, le droit d’asile, lutter contre le terrorisme… Devant la montée des extrêmes, c’est-à-dire plus prosaïquement des demandes des peuples au sein de l’Europe à plus de respect des souverainetés et des identités nationales, « nous allons gagner cette bataille dont l’Europe porte la responsabilité » a-t-il ajouté car c’est « le seul endroit au monde où les libertés individuelles, l’esprit de démocratie et la justice sociale se sont mariés à ce point ». Les millions de Grecs qui ont plongé dans la pauvreté sous les coups de la Commission européenne, de la BCE, du FMI, sans même parler des millions de Français et d’Européens frappés eux aussi par le dénuement, la crise, les délocalisations, victimes de la mondialisation sans frein, de l’immigration massive, sans même parler des atteintes bien réelle à la liberté d’expression contre ceux qui ne pensent pas dans les clous, ne sont certes pas forcément du même avis.
Emmanuel Macron a plaidé également sans surprise pour que la France puisse avoir « une capacité motrice » au sein de l’UE…ce qui nécessiterait a-t-il précisé qu’elle elle se réforme d’abord, comprendre qu’il est impératif d’administrer aux Français les potions austéritaires prônées par la Commission européenne.
Les crises dans le monde « sont issues pour partie des inégalités profondes engendrées par l’ordre mondial (qu’entend-il par là? NDLR) , et du terrorisme islamiste. À ces déséquilibres s’ajoute celui du climat », a-t-il encore déclaré , critiquant « certains dirigeants européens qui tournent le dos à l’Europe », avec « une approche cynique de l’Union qui servirait à dépenser les crédits sans respecter les valeurs ».« Les pays d’Europe qui ne respectent pas les règles doivent en tirer toutes les conséquences politiques », a-t-il insisté. « Je ne transigerai pas sur la solidarité et les valeurs démocratiques ».« L’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun ». « La crise de l’imaginaire occidental est un défi immense, et ce n’est pas une personne qui le changera. Mais j’ai la volonté de retrouver le fil de l’Histoire et l’énergie du peuple européen », conclut-il.
Destin commun et valeurs ( ?) qui commandent un abandon accru de nos pouvoirs régaliens a-t-il précisé implicitement prônant comme « étape suivante », une accélération dan les faits des mécanismes d’une gouvernance supranationale. Il a ainsi réitéré son vœu d’ une « intégration plus forte » des pays de la zone euro, avec un budget et une « gouvernance démocratique » (sic) . Cette dissolution accrue dans le grand tout mondialiste et le magma eurofédéraste sous l’égide des valeurs progressistes, de l’idéologie droit-de l’hommiste comme moyen et méthode pour retrouver le fil de l’Histoire et l’énergie du peuple européen ? Un enterrement de première classe plutôt et certainement pas les conditions de la survie d’une civilisation européenne fidèle à ses valeurs
Une survie, répétons-le encore et toujours, qui passe prioritairement par une politique d’inversion des flux migratoires, condition première de la survie du peuple français et des peuples européens. Une France sans Français et une Europe sans Européens seraient-elles encore la France et l’Europe? A ce sujet, les médias en pleine méthode Coué relatent que le FN se déchire sur la question de l’Immigration! Ils en veulent pour preuve les propos du député européen Sophie Montel qui a estimé jeudi dans l’Opinion que «notre discours sur l’immigration (celui du FN, NDLR) peut être perçu comme anxiogène (…). Des gens sont encore effrayés par le FN en pensant qu’on va virer tous les étrangers si on arrive au pouvoir». «Ceux qui ont des positionnements trop réactionnaires se plantent ».
Il est certain qu’en politique la forme compte autant que le fond, que nous devons soigner la présentation de nos propositions, les expliquer plus avant , sur les questions migratoires comme sur d’autres, c’est une évidence. Il est vrai aussi que le député et vice-président du FN Louis Aliot est en droit de contester ce jugement assez frontal de Sophie, que le Secrétaire général Nicolas Bay peut légitimement rappeler sur Twitter que « d’après Opinionway le jour du vote au second tour de législatives 2017, l’immigration (fut le premier) motif de vote des électeurs FN à 71%»; que le président du groupe FN en en Bretagne, Gilles Pennelle, peut parfaitement souligner que « l’immigration massive est la principale menace pour notre identité, notre souveraineté et nos libertés ».
Pas de quoi fouetter un chat mais il s’agit ici pour un certain nombre d‘analystes et de politologues, d’opposer les deux lignes qui s’affronteraient au FN entre souverainistes d’un côté derrière Florian Philippot et le reste du FN campant sur une ligne plus identitaire. Bruno Gollnisch l’a dit à plusieurs reprises, il ne s’agit pas de choisir entre souveraineté et identité, entre refus de la dilution de la France par le haut dans le fédéralisme bruxellois, ou par le bas dans l’immigration de peuplement. Mais il est certainement tactiquement, stratégiquement louable de définir les thématiques qui doivent être mises en avant. Toutes choses qui peuvent, qui doivent faire l’objet d’une réflexion collective des instances frontistes.
Nous l’avons écrit ici , la cohérence, l’efficacité commandent de ne pas être hémiplégique. La défense de notre souveraineté nationale face à l’euro-atlantisme est éminemment complémentaire de la défense de notre identité, dans toutes ses dimensions, dans toute l’acception du terme. Ce refus de dissocier ces deux aspects est d’ailleurs consubstantiel au FN. C’est la raison de l’adhésion croissante de millions de nos compatriotes aux idées frontistes…notamment en premier lieu, c’est vrai, le refus de l’immigration-invasion qui n’est pas considéré comme le point le plus anxiogène, le plus clivant du programme frontiste par les électeurs . C’est cette volonté de restauration nationale pleine et entière qui confère au FN sa dimension révolutionnaire, au sens noble du terme, et partant son pouvoir d’attraction. Et a contrario qui explique principalement la diabolisation du Mouvement national par les élites progressistes, la violence du rejet dont il est l’objet de la part de la Caste qui règne sur notre démocratie confisquée.
https://gollnisch.com/2017/06/23/amalgame-macronien-coherence-frontiste/
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C'est la crise finale
L'air est connu. Le vieux refrain révolutionnaire pourrait ainsi servir de Requiem joyeux pour un parti socialiste déconfit. Manuel Valls quitte la maison après 37 ans de bons services, inégalement loyaux. Voilà donc une descente aux enfers qui nous ramène aux basses eaux qui avaient précédé le congrès d'Épinay de 1971.
L'hymne qui a fait le tour du monde, mis en musique par un ouvrier belge, Pierre De Geyter (1848-1932) a servi successivement en France, et dans d'innombrables pays, à de nombreuses organisations.
Il met en musique, empruntant ses quatre premières mesures à Offenbach, final de l'opérette Les Bavards, ce texte qu'on hésite à appeler poème, entaché d'une pompeuse niaiserie… "si ces corbeaux ces vautours, un de ces matins disparaissent le soleil brillera toujours".
C'est en 1888, en effet, 17 ans après la Commune de Paris, laquelle avait inspiré le parolier Eugène Pottiez que les partis ouvriers s'emparèrent du tout. Mais il faudra encore attendre des décennies pour que les organisations se réclamant du socialisme se rassemblent en fassent, à leur tour, leur instrument de rassemblement, quoi ne les empêcha pas de se diviser cruellement au congrès de Tours de 1920.
Mais l'hymne demeure ! Car, il fait fonction de symbole permanent de cette famille de partis, lesquels ont toujours échoué à "changer la vie" et réapparaissent toujours sous de nouvelles formes.
En quittant son dernier avatar qui remonte au congrès d'Épinay de 1971, Valls ne fait que révéler, à ceux qui croyaient possible de l'ignorer, une situation bien réelle.
Il y a donc quelque naïveté à professer que parti socialiste serait déjà mort. Le bon Dr Le Guen l'a prétendu le 11 juin. (1)⇓
À noter qu'en septembre 2016, secrétaire d’État en charge des Relations avec le Parlement, il l'annonçait déjà.
S'agit-il en effet d'une hécatombe généralisée en Europe ? Est-ce un éclatement entre sociaux-démocrates à la Valls, voire sociaux-"libéraux", – cet oxymore nègre blanc désignant les adeptes français de Tony Blair –, et, en face, néo-marxistes à la Mélenchon, qui se réclament d'un socialisme "du XXIe siècle", formule du Vénézuélien Chavez ?
Toutes ces questions appellent, bien sûr, autant de réponses disparates selon les points de vue. Ce qui semble faire l'unanimité des analystes et commentateurs attribue la responsabilité du désastre socialiste à Hollande, Hollande secrétaire du parti, Hollande gestionnaire des multi-tendances au sein de l'appareil, et enfin Hollande élu en 2012 sur un programme qu'il a trahi.
Sans nier le rôle personnel du président déchu, soulignons que cet homme néfaste et médiocre peut difficilement passer pour le bienfaiteur qui nous aurait débarrassé du socialisme par ses seules démarches. Ne le créditons donc ni de cet excès d'honneur ni de cette indignité.
Car, Vilfredo Pareto l'a démontré il y a bien longtemps : le péril socialiste peut autant résulter des interventions gouvernementales ne se réclamant pas du socialisme. (2)⇓
En cela, le péril socialiste demeure et demeurera, tant que les formules étatistes seront proposées comme autant de solutions, alors que, pour conclure avec Ronald Reagan, aujourd'hui comme hier, "l'État n'est pas la solution, l'État est le problème".
JG Malliarakis
Apostilles
- sur LCI. "Le PS est mort. déclarait-il, Le parti ne s'en relèvera pas. Nos électeurs n'ont pas disparu : ils ont voté pour En Marche!".⇑
- cf. son livre disponible sur la page catalogue des Éditions du Trident⇑
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C'est au pied du mur qu'on va voir le Macron
Les derniers préparatifs institutionnels sont en place, avec la désignation des présidents de groupes parlementaires. Plus aucun obstacle ne peut être invoqué pour proposer et légiférer. Le nouveau pouvoir va donc nous montrer, enfin, ce qu'il mijote en secret depuis des mois. Le pseudo Jupiter va pouvoir tenir les promesses de l'Évangile : "tout ce qui était voilé sera dévoilé".
Sans trop jouer aux devinettes, il nous a semblé entendre que pour le super-génie de l'Élysée, ce sont les problèmes économiques qui conditionnent le renouveau du pays tel qu'il prétend l'assurer.
Et l'on va s'attaquer à la réforme du Code du travail, énorme volume dont l'épaisseur même est couramment présentée comme l'une des causes de la paralysie industrielle. La caricature présentera ce projet comme la permission de renvoyer les ingénieurs quinquagénaires, décidément trop chers, aux conditions imposées aux domestiques du XIXe siècle, au profit exclusif des très méchants patrons. On verra comment cela sera proposé et surtout en combien de temps le pouvoir qui ne recule pas fera marche arrière. Dès le 12 septembre, la CGT mobilise.
Baisser la dépense publique semble une tâche moins accessible dans le cadre de la démocratie actuelle. Les assemblées votent en effet sur les lois de finances mais, d’une part elles ne contribuent que très formellement à leur élaboration ; d’autre part, elles ne représentent pas les contribuables mais des électeurs dont la moitié ne payent pas d'impôts.
La question globale portera donc sur ce qu'on appelle le modèle social français.
Le concept même de modèle national mérite cependant un examen attentif.
S’agit-il de dire qu’il existe des données sociologiques si particulières et si constantes que leur altération constituerait à la fois une gageure et une trahison ? Dans ce cas, il conviendrait de savoir où commence et où s’arrête la ligne jaune à ne pas dépasser. On gagnerait aussi à connaître les circonstances précises et non le récit mythique de leur fondation.
Quand on parle du modèle social français, on ne se réfère pas, en fait, aux années de création de la sécurité sociale et du fort secteur public : on prend pour référence les débats, ou plutôt l’absence de débat des années 1990.
C’est en effet le journal l’Humanité qui, en 1993, ressortit la référence au programme du CNR. C'était une époque où la gauche française semblait avoir sombré dans le coma éthylique de la libération de la Pologne, de la chute du mur de Berlin, de la dislocation de l’empire soviétique, et par ailleurs, en France des « affaires » putrides de l’ère Mitterrand finissante.
Pratiquement personne, certes, n’avait lu le texte du programme du CNR, tout le monde ou presque en avait oublié l’existence, environ depuis 1947-1948. Mais chacun devait s’incliner devant ce dogme supposé unir, désormais, dans une même foi, gaullisme et communisme.
Certes, la question historique de l’élaboration de ce texte ne peut pas être passée sous silence, et comme toujours ce qui vient du PCF appelle la plus vigilante suspicion. (1)⇓
Un peu plus tard, en septembre 1995, Jacques Chirac le célébrait en Sorbonne, par l'invocation de décrets signés en 1945. Le président qui venait d’être élu crut bon de se proclamer personnellement garant de cet acquis social – ceci sans nous parler des fonds qu'il mettait en gage. Il se permit alors de proclamer qu’il représentait une part fondatrice de l’identité française. L'année suivante la réforme constitutionnelle de 1996, ouvrant la route au funeste plan Juppé allait modifier de façon très substantielle le fonctionnement de l'assurance-maladie, allant, bien sûr, dans le sens d'une plus grande étatisation, d'une plus grave paupérisation, et d'un plus rigoureux monopole. La même année Marceau Long, consacrait son testament de vice-président du Conseil d’État de 1987 à 1995 à la célébration du mythe des entreprises nationales.
Vingt ans plus tard, tout le monde a oublié tout cela. On peut toujours faire pire, et la chose est d'autant plus facile quand on ignore délibérément les leçons du passé. Ne doutons pas que l'équipe macronienne va s'employer à nous le démontrer.
JG Malliarakis
Apostilles
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Pour une renaissance de la droite
Entretien avec Guillaume Bernard
La droite parlementaire est en piteux état... A-t-elle des chances de s'en sortir ?
La droite modérée éliminée du second tour d'une présidentielle, cela n'était jamais arrivé depuis le début de la Cinquième République. Elle va donc essayer de constituer un groupe parlementaire, le plus puissant possible. Mais elle aura du mal à gagner les Législatives, car, profondément divisée, elle souffre d'une double distorsion : la distorsion entre les caciques et les électeurs d'abord seuls 50 % des électeurs de François Fillon ont voté En Marche. 25 % ont voté blanc et 25 % pour Marine Le Pen, malgré les consignes de tous les hommes d'appareil à commencer par Fillon lui-même on s'en souvient. François Baroin nous avait annoncé sa volonté d'une cohabitation entre la droite modérée et le mouvement En Marche. Mais ce n'est pas de cohabitation qu'il faut parler, c'est d'une terrible proximité idéologique, d'une convergence sur un programme libéral.
Pourtant une grande partie de l'électorat de Fillon n'est pas libérale...
L'électorat de Fillon est un électoral conservateur. Mais on a longtemps entretenu l'idée que libéral et conservateur, cela allait ensemble. On est en train de se rendre compte que ce n'est pas du tout la même chose. Le libéralisme reprend sa place à gauche de l'échiquier politique. Cette divergence idéologique pourrait recouper la divergence stratégique que je viens de signaler entre droite d'en haut et droite d'en bas. La base, le peuple de droite n'est pas libéral. On peut imaginer que quelques élus, proches de leur base, puissent faire sécession à droite et peut-être même, lorsqu'Emmanuel Macron aura vampirisé ce qui reste des LR, que quelques dissidents en viennent à créer leur groupe à l’Assemblée nationale. Ni Fillon ni Marine Le Pen n'ont compris l'unité du mouvement conservateur qu'ils ont incarné chacun pour le meilleur ou pour le pire. Il est un fait que cette droite conservatrice n'a d'avenir qu'en construisant des ponts avec le Front national.
Est-ce qu'une crise n'est pas en gestation au FN justement ?
Le FN n'est pas en échec dans l'absolu. On peut même dire qu'il a progressé comme jamais. Mais il est resté très en dessous de ce que les sondages avaient estimé. La prestation de Marine Le Pen, lors du débat contradictoire avec Emmanuel Macron, n'y est pas étrangère. On peut dire qu'elle a fait ce soir-là une contre-performance. Mais cela resterait purement circonstanciel, si la question plus fondamentale de la stratégie Philippot (qui représente la ligne de Marine Le Pen) n'était pas mise en cause par ce relatif échec électoral. L'idée que l'on pourrait retrouver, sous les couleurs du Front national, la majorité anti-européenne qui s'était dégagée au référendum de 2005, ne s'est pas vérifiée. Là encore, il faut attendre les résultats électoraux, savoir si le Front national peut obtenir quinze députés et créer un groupe parlementaire. S'il n'y parvenait pas, Philippot serait vraiment en danger. Marine Le Pen, quant à elle, reste protégée par le côté dynastique du Front national et aussi sans doute parce que l'on ne voit pas bien par qui la remplacer.
Vous appelez de vos vœux la constitution d'un nouveau parti de droite ?Il faudrait créer quelque chose entre des dissidents de LR et les insoumis du FN. Mais une nouvelle force politique ne pourrait émerger qu'à deux conditions : il faudrait que convergent des forces militantes des deux rives et il faudrait que cette force nouvelle ait une véritable conscience des enjeux doctrinaux de la politique aujourd'hui, il s’agit de rejeter le libéralisme comme idéologie individualiste et subjectiviste, non pas pour lui opposer un socialisme étatique, mais quelque chose comme un nouveau subsidiarisme, si ce terme, issu du « principe de subsidiarité »(1) est exact. On pourrait aussi parler d'écologie humaine, en faisant attention de ne pas tout centrer sur l'homme et d'insister sur un ordre des choses objectif, sur une sociabilité naturelle qui a ses lois contre lesquelles l'individu ne peut rien.
Comment réaliser ce nouveau parti ?
Il faudrait plus modestement d'abord une réflexion sur le programme que porterait ce nouveau parti. Il s'agit de développer au préalable une conscience des enjeux idéologiques, qui pourrait prendre la tonne d'un programme commun. D'un point de vue pragmatique, il suffît de regarder les points de convergences entre les électeurs l'immigration l’insécurité, la liberté et la qualité scolaire, la définition des traditions sociales, la baisse des charges sur les familles et les entreprises. Au lieu de demander à cor et à cris une sortie de l'euro qui paraît bien aléatoire concrètement, il faut sur ces cinq points créer une nouvelle majorité de droite, car sur ces cinq points la droite est majoritaire dans le pays. Bien entendu, derrière tout cela, il faudrait exalter une pensée de la sociabilité naturelle, qui renvoie ultimement à Aristote et saint Thomas d'Aquin. Je veux dire nous ne devons pas nous contenter de faire du négatif, il ne faut pas s'en tenir à la critique, à la déploration, au déclinisme. Il y a vraiment quelque chose de nouveau à apporter à la France, qui ne tient pas à un ensemble de mesures administratives, mais qui constitue un esprit différent. Il est vrai que les générations plus âgées pourraient avoir une sorte de hantise à faire ce travail de renouvellement, mais les jeunes générations, au contraire en sont très demandeuses. Elles veulent savoir pourquoi elles se battent.
Au fond, vous êtes en train de souligner la nécessité d'un travail en amont de l'action politique elle-même. Vous en appelez aux intellectuels de droite ?
Le problème des intellectuels de droite, c'est un certain orgueil personnel, qui fait que chacun croit avoir raison de façon personnelle. Les dissensions entre intellectuels paralyseraient l'action, si on leur donnait trop de place. Évidemment, comme l'a fait Max Weber, on distingue toujours entre le savant et le politique. Les intellectuels ne sont pas forcément taillés pour la mise en oeuvre d'un programme. Mais à ce stade, étant donné l'échec de François Fillon et de Marine Le Pen, pour des raisons différentes, il est urgent de réfléchir et on n'en fera pas l'économie. La renaissance de la droite ne peut pas se contenter d'un pur pragmatisme politique, n faut désormais que les hommes politiques qui s'engagent dans cette recomposition ne soient pas de purs techniciens, qu'ils soient aussi des hommes cultivés, selon l'idéal platonicien du philosophe roi, avec une connaissance et une vision de l'histoire.
C'est en quelque sorte le portrait-robot d'Emmanuel Macron...
Je rejette absolument le libéralisme de Macron. Sa vision est celle d'un corps social pour lequel les seuls vrais intérêts sont matériels , c'est un homme de gauche, qui a réussi à réunifier le libéralisme économique et le libertarisme sociétal. Mais je reconnais que son succès actuel vient aussi de la « vision optimiste » qu'il a voulu donner et du discours qu'il tient, en tant qu'homme cultivé, qui tranche avec les recettes technocratiques de certains de ses concurrents.
Vous reprochez à Marine Le Pen de ne pas avoir cette dimension supérieure ?
Le problème de Marine Le Pen, avant tout, c'est son matérialisme. Elle aussi, ce qui l'intéresse, c'est de se battre pour le pouvoir d'achat des Français, dans une perspective « tout économique ». Le combat de la droite n'est pas là. C'est un combat noble, pour l'avenir, pour les générations futures. C'est un combat pour la défense du plus faible, c'est-à-dire aussi bien pour les classes populaires déracinées que pour les enfants à naître. Parmi les dimensions que l'on oublie, je pense aussi à l'écologie. Voilà un combat qui est essentiellement de droite. L'appropriation de l'écologie par l'extrême gauche est un hold-up intellectuel et politique qui doit cesser.
Vous avez fait passer dans le public l'expression d'Albert Thibaudet sur le mouvement sinistrogyre des idées. Ce critique des années 30 voyait une sorte de gauchisation fatale des idées en France. Mais vous avez parié, vous, pour aujourd'hui, d'un mouvement dextrogyre. Où voyez-vous ce mouvement vers la droite aujourd'hui ?
Le mouvement dextrogyre se traduit d'abord par un glissement des idées qui avaient niché à droite vers la gauche, dont au fond ces idées étaient issues. La droite avait admis toutes sortes d'idées de gauche depuis un siècle. Elle est en train, dans la douleur, de retrouver son identité de droite, elle s'affermit sur ses propres idées. Beaucoup de Français aujourd'hui sont classiques, beaucoup reviennent à des idées d'ordre naturel et d'ordre social, sans en avoir une conscience aiguë. On se remet à défendre l'ordre social comme existant en soi contre le multiculturalisme. On défend l'Europe comme espace de civilisation contre l'européisme. On défend la famille traditionnelle contre le nomadisme individualiste. On défend le respect de l'environnement et de la nature... Mais il y a un travail d'éclaircissement, j'allais dire un travail de réétiquetage à faire dans la confusion ambiante.
Propos recueillis par l'abbé G. de Tanoüarn monde&vie 8 juin 2017
1) Le principe de subsidiarité, développé par le pape Pie XI dans l'encyclique Quadragesimo anno (1931) est le principe selon lequel les corps sociaux doivent pouvoir être autonomes dans tout ce qu'ils peuvent faire par eux-mêmes.
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« La France identitaire/Enquête sur la réaction qui vient » de Eric Dupin
Ou La prise de conscience d’un homme de gauche.
Nicolas Faure, entrepreneur
L’ouvrage d’Eric Dupin étudie de manière exhaustive les milieux identitaires en France : un travail journalistique de qualité qui, malgré quelques critiques subjectives, reste majoritairement neutre et factuel.
C’est sans doute cette quasi-neutralité apparente qui permet à Eric Dupin d’éviter les écueils habituels sur lesquels les journalistes ne manquent pas de se précipiter lorsqu’ils étudient la mouvance identitaire.
La personnalité d’Eric Dupin n’est sans doute pas étrangère à ce regard distancié sur la France identitaire qui vise avant tout à faire comprendre à la gauche que le sujet identitaire ne peut pas être écarté d’un revers de la main.
Eric Dupin est un journaliste et écrivain qui fut pendant longtemps un militant socialiste. Il a collaboré à de nombreux journaux dont Libération, Le Figaro, Marianne ou encore Le Monde diplomatique. Toujours inspiré par l’envie d’ouvrir les yeux des acteurs de la gauche sur certains mouvements d’opinion, il avait déjà rédigé un ouvrage sur L’Hystérie identitaire en 2004.
En 2017, après plusieurs accrocs très sérieux au « vivre-ensemble », c’est avec beaucoup plus de précautions qu’Eric Dupin s’intéresse au sujet.
Dans ce livre précieux l’auteur admet que l’immigration pose de nombreux problèmes. Eric Dupin dresse un portrait sans fard de cette France qui refuse le changement de peuple et la dissolution dans un monde globalisé. Et il adresse, au travers de cette étude complète, un cinglant avertissement à ses compagnons de gauche.
La thématique identitaire : « Une question qui ne pourra pas être esquivée »
La thèse de Dupin est résumée dans son introduction qui fait la part belle aux itinéraires de ces anciens hommes ou femmes de gauche qui, face à l’expérience concrète du « vivre-ensemble », ont changé d’avis sur les conséquences du bouleversement identitaire promis à la France :
« L’objet de cet ouvrage n’est pas de dénoncer un courant de pensée et d’action clairement situé à l’extrême droite. Il s’agit plutôt de tenter de comprendre pourquoi et comment des idées aussi minoritaires sont parvenues à s’imposer dans le champ politique – et peut-être aussi d’inciter le lecteur à s’interroger sur la manière d’aborder une question identitaire qui, aussi susceptible soit-elle de se transformer en piège, ne pourra être esquivée. »
Cet ouvrage est donc clairement écrit par un homme de gauche, conscient de la nécessité de s’intéresser de près à la problématique identitaire. Et La France identitaire s’adresse presque explicitement à la gauche qui, dans l’esprit d’Eric Dupin, serait en train de commettre une grave erreur en laissant à « l’extrême droite » le monopole de l’identité.
Des portraits de qualité
Les 205 pages de La France identitaire sont divisées en portraits d’hommes et de mouvements qui structurent peu ou prou la mouvance identitaire au sens large. De Pierre Sautarel, animateur du site Fdesouche, à Alain Finkielkraut en passant par Renaud Camus et Alain de Benoist, les grands agitateurs de cette mouvance sont interrogés et disséqués par Eric Dupin. Chaque portrait reste à peu près neutre, même si l’on sent clairement qu’Eric Dupin ne partage pas les idées de ceux qu’il interroge. Il n’en reste pas moins objectif. Par exemple, lorsqu’il évoque Pierre Sautarel, il n’hésite pas à louer le travail réalisé par « cet homme intelligent ». « Le site n’est qu’une immense revue de presse assez monomaniaque mais sa réactivité force l’admiration. »
Eric Dupin consacre également un chapitre très fourni à Génération Identitaire, mouvement politique très actif dans la lutte contre l’immigration et l’islamisation de la France et de l’Europe. Là encore, en plus d’un portrait fouillé, il n’hésite pas à reconnaître à ce mouvement de jeunesse de réelles qualités : « GI maîtrise parfaitement l’art de la communication […]. Un indéniable professionnalisme caractérise ses interventions. »
Evoquant ceux qu’il considère comme « les pionniers du combat identitaire », Eric Dupin s’attarde sur la personnalité de Dominique Venner, du groupe Europe-Action, ainsi que sur l’aventure intellectuelle de la Nouvelle Droite puis du GRECE et enfin de l’Institut Iliade. Il interroge longuement Alain de Benoist, « intellectuel atypique » dont l’éclectisme idéologique « inquiète » Eric Dupin.
Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia et co-créateur de l’Institut Iliade, est lui aussi évoqué sur plusieurs pages : un « intellectuel radical » qui affole, lui aussi, Eric Dupin.
La validation du Grand Remplacement ?
Affrontant toutes les préoccupations identitaires avec le souci de l’esprit critique, Eric Dupin n’hésite pas à constater qu’il existe « une nette fracture ethnique au sein même des classes populaires ».
Après avoir interrogé Renaud Camus, Eric Dupin étudie la réalité ou non de la modification démographique du substrat européen sur le sol français. Confronté à l’interdiction des statistiques ethniques, il n’hésite pas à évoquer le dépistage de la drépanocytose, cette maladie génétique pour laquelle sont uniquement dépistés les nouveau-nés français issus de l’union de deux personnes d’origine africaine. Et Eric Dupin reconnaît que « les données de ce dépistage donnent une bonne estimation de la proportion des naissances d’origine, au moins partiellement, extra-européenne. »
S’adressant à ses lecteurs de gauche, il n’hésite pas à secouer ceux qui préfèrent se cacher plutôt que de réagir :
« Il ne sert pas à grand-chose de nier la mutation de la composition ethnique de la population française. […] Les prophètes de malheur doivent assurément être contredits. Encore faut-il ne pas se voiler la face sur les défis provoqués par la pression migratoire et la nouvelle diversité de la population française. »
Venant d’un homme de gauche, voilà une position qui ne peut pas laisser indifférent et qui démontre qu’il faut lire ce livre La France identitaire pour comprendre à quel point les esprits sont en train d’évoluer.
Un livre écrit par un homme de gauche pour la gauche
De nombreuses pages sont consacrées à la porosité entre les identitaires et la droite. Mais, loin des clichés habituels, Eric Dupin explique bien que « le thème du Grand Remplacement ne fait pas l’unanimité » au sein du Front national. Et l’auteur de noter des contradictions fortes sur la ligne de l’identité dans les rangs d’un parti qui cherche à tout prix la dédiabolisation. Eric Dupin ne manque cependant pas de noter que la jeune Marion Maréchal-Le Pen représente l’une des figures politiques promouvant l’identité comme ligne de fracture populaire essentielle.
Eric Dupin note aussi la prise de plus en plus importante de la thématique identitaire sur la droite plus libérale. Il s’attarde longuement sur le cas d’Ivan Rioufol qui bénéficie d’une grande audience.
Après avoir évoqué l’influence des « identitaires » sur la droite (du Front national à Sarkozy), Eric Dupin s’adresse à ses amis de gauche. L’auteur reprend les propos de Ségolène Royal sur la nécessité de se réapproprier le drapeau tricolore et étudie la création du Printemps républicain par Laurent Bouvet. Il évoque également Jean-Pierre Chevènement, éternelle figure du souverainisme de gauche.
Il n’hésite pas à dénoncer les accommodements, à mi-chemin entre l’idéologie et l’électoralisme, d’une part significative de personnalités de gauche. Il fustige notamment l’audience démesurée accordée au Parti des indigènes de la République (PIR).
L’on sent bien que La France identitaire est en fait un cri d’alarme à destination d’une gauche aveuglée par son idéologie immigrationniste :
« [Répondre à la crise identitaire] suppose d’abord d’avoir le courage de regarder la réalité en face et d’aborder de front les délicates questions qu’elle pose. La négation des problèmes et l’euphémisation des difficultés offrent un boulevard aux extrémistes. La France vit un changement majeur de la composition ethnique de sa population qu’il est vain et dangereux de contester. »
Et Eric Dupin voit dans le succès des Identitaires la preuve de « l’existence d’un fort courant d’opinion, particulièrement présent dans la jeunesse, violemment hostile à l’immigration sous toutes ses formes ».
Pour répondre le mieux possible à la crise identitaire, l’écrivain et journaliste de gauche promeut la mise en place de statistiques ethniques, critique vertement le communautarisme et le multiculturalisme et appelle la gauche à reformuler le « récit national » : de bonnes intentions qui seront peut-être impossibles à mettre en œuvre tellement la chape de plomb idéologique qui recouvre la gauche française semble impossible à briser.
Nicolas Faure
20/06/2017Eric Dupin, La France identitaire/Enquête sur la réaction qui vient, Editions La Découverte, février 2017, 205 pages.
https://www.polemia.com/la-france-identitaireenquete-sur-la-reaction-qui-vient-de-eric-dupin/