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I-Média #149 : Soirée électorale, le sacre de Macron
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Macron : la civilisation en marche arrière - Journal du vendredi 28 avril 2017
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Pourquoi les fillonistes doivent voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle
L’urgence, le problème absolu, c’est l’immigration !
Pourquoi les fillonistes doivent-ils voter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, même s’ils ne sont pas d’accord sur son programme économique ?
Parce que le Système nous demande de jouer honorablement le jeu de la pensée unique, du pseudo-front républicain, pendant que lui utilise les pires magouilles et moyens répugnants pour lancer, en quelques mois, un produit de lessive mondialiste et immigrationniste, et faire tomber Fillon avec des manœuvres médiatiques et judiciaires…
Parce que 72 % des Français sont favorables à l’euro et que, le voudrait-elle, Marine Le Pen ne pourrait pas faire sortir la France de l’euro. Quant à son programme socialiste économique catastrophique, comme Mitterrand après 1981, la candidate du Front national serait très vite obligée de mettre de l’eau dans son vin.
Mais surtout parce que l’invasion migratoire ne peut pas encore attendre cinq ans avant de cesser ! Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Selon Michèle Tribalat, le nombre d’admis au séjour a augmenté de près d’un tiers ! Avec le quinquennat Hollande, l’immigration s’est accélérée ; l’invasion migratoire continue et continuera de plus belle avec la catastrophe Macron. On avait 172.000 entrées légales en 2007, on en a eu 193.000 en 2012 et 228.000 en 2016.
Compte tenu des clandestins que nous renvoie actuellement l’Allemagne, la France subit tous les ans un flux migratoire de 300.000 personnes par an, qui vont ensuite se multiplier grâce à un taux moyen de fécondité de 3,4 enfants par femme contre 1,6 enfant par femme d’origine française ou européenne…
C’est très bien, de vouloir l’Europe et garder l’euro, mais l’urgence, le problème absolu, c’est l’immigration ! Mourir en ayant raison pour l’euro et notre destin européen n’est pas la solution face aux gangsters socialistes du style Hollande et Macron. Christine Boutin et Robert Ménard, qui recommandent de voter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle malgré leurs désaccords, ont 100 % raison !
http://www.bvoltaire.fr/fillonistes-doivent-voter-marine-pen-second-tour-de-presidentielle/
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Choisis ton camp camarade !
A quelques jours du grand rassemblement de Villepinte pour le 1er mai, Marine était hier soir à Nice, ville à l’étymologie de bon augure!, pour une réunion publique qui a rassemblé les foules, dans un palais Nikaïa chauffé à blanc. Une nouvelle occasion de marteler le caractère diamétralement opposé des deux projets portés pas les candidats de ce second tour. Celui d’un côté de la renaissance patriotique, d’un peuple protégé de la violence de la mondialisation, d’une nation qui fait de ses racines, de sa richesse humaine une force. De l’autre l’enterrement de première classe de 15 siècles d’identité française, le règne du libéralisme sans frein ni conscience, celui de la liberté du renard dans la poulailler, du déclin mondialiste, d’un monde gris, désincarné et sans âme, celui des salles de marché. La candidate national a beaucoup insisté, et c’est heureux, contre la marchandisation du monde, le règne de l’argent roi comme unique horizon qui est celui du poulain de MM. Minc et Attali. Un thème capable de fédérer autour de la candidature de Marine aussi bien un électorat de droite qui n’a pas oublié les enseignements véhiculés par les valeurs helléno-chrétiennes qui structurent notre civilisation, qu’un électorat de gauche qui refuse la dictature des banques, l’ordo-libéralisme. Selon un sondage Odoxa pour France info diffusé ce matin, après le passage des deux candidats à l’usine Whirlpool, Marine Le Pen est jugée plus sincère par 49% des sondés contre 45% qui jugent que c’est le candidat de l’UOIF, de la Commission européenne et des fonds de pension anglo-saxons.
Car la peur du grand méchant loup Le Pen que les privilégiés du Système essayent de réactiver pour sauver leurs fesses, ne fonctionne plus avec la même efficacité qu’avant, même dans les quartiers a priori les plus hostiles. Dans Le Monde, Yves Dormagen, professeur à science-po Marseille, constate le regard différent porté sur le FN à quinze ans d’intervalle, par les habitants de la cité des Cosmonautes, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : .« En y retournant j’ai été très surpris. Il n’y a plus la peur du FN qu’il y avait (en 2002) où il faisait l’objet d’un rejet radical. La méfiance persiste, d’autant qu’il y a beaucoup d’électeurs d’origine étrangère, mais il y a beaucoup de passivité vis-à-vis du FN. Les gens se disent “est-ce que ce serait vraiment pire ? ». « Macron leur fait peur. Beaucoup de ménages sont à 100 euros près. La suppression de l’APL [aide au logement] ou d’autres aides sociales les ferait basculer dans la pauvreté. Or, Macron est perçu comme le candidat des riches – de ce point de vue, son dîner à La Rotonde est une catastrophe. Dans la cité, les gens sont peu politisés, mais ils craignent le Macron banquier et libéral, poursuit le chercheur. Une aide-soignante l’appelle “Macron les grandes dents”. Alors que vis-à-vis de Le Pen c’est paradoxal : il y a à la fois une méfiance, et une sympathie parce qu’elle s’affiche comme celle qui défend les petits. »
Bien sûr, et comment pourrait-il en être autrement, une quarantaine « d’associations et syndicats de la culture » vivant de prébendes diverses et variées, dans l’orbite de la gauche socialo-communiste ou socialo-trotskyste (CFDT Culture, CFTC, CGT Culture, etc.) ont appelé avec le même élan pavlovien, à « participer au scrutin du 7 mai, à voter pour faire barrage au FN » et à « ses idées antidémocratiques de rejet de l’autre et de repli sur soi ». Elles organiseront avec une Ligue des droits de l’homme et une Ligue de l’enseignement du même mauvais métal une manifestation le 2 mai. Pour autant, preuve de la pression de la base sur les dirigeants syndicaux, les organisations syndicales (moins de 6% des salariés en France…), ont été incapables de parler d’une seule voix sur les consignes de vote et d’organiser une manifestation unitaire le 1er mai…
Dans cette mauvaise farce, les rôles sont bien distribués, le très suffisant mélenchoniste, toujours en retard d’une guerre, Gérard Miller, votera Macron, bégayant sur les plateaux son vieux couplet sur la lutte prioritaire contre le fascisme, suivant en cela le comédien-homme-de-gauche Philippe Torreton qui , après avoir fait les yeux doux au candidat de la France Insoumise, le conspue aujourd’hui. « Dimanche soir, a-t-il déclaré, j’ai vu Benoît (Hamon) appeler à faire barrage au Front National sans ambiguïté, mais nous avons été des millions à constater que La France insoumise est mauvaise perdante : elle boude et fait la gueule et se retrouve incapable d’appeler à voter Macron, comme son leader délégué général avait appelé du temps où il était cadre sup au PS à voter Chirac ». « Pourtant, en termes de probité et de batterie de cuisine aux fesses, entre Chirac et Macron, il y a un monde. Jean-Luc, ça fait quoi de voir ses électeurs dragués par l’extrême droite ? ». Comme quoi, être un (bon) acteur ne donne pas les clés pour comprendre le théâtre politique…
Il n’est pourtant pas dur de comprendre que les amis de Jean-Luc Mélenchon, l’aile gauche du PS incarnée par Benoit Hamon et Martine Aubry, exposent au grand jour, chacun à leur manière, toute la duplicité qui est la leur. Ils apparaissent déchirés entre leur idéologie immigrationniste – elle sous-tend leur haine assez pathologique de l’Opposition nationale, populaire et sociale – qui les conduisent à affirmer que pas une voix ne doit se porter sur Marine le 7 mai, et leur volonté de ne pas apparaître dans la perspective des législatives et de la recomposition à gauche pour ce qu’ils sont vraiment. A savoir les éternels idiots utiles d’un mondialisme qui matraque les classe moyennes et populaires.
Ce qui explique le choix d’un Mélenchon, de ne pas appeler explicitement au vote Macron, comme l’ont annoncé sans barguigner Gattaz, Raffarin, Valls, El Khomry ou Estrosi, tout en exigeant de faire barrage à la candidate désignée comme l’ennemi à abattre par une oligarchie qu’il a conspué tout au long de sa campagne. Pas sûr que tous les électeurs de Mélenchon, du moins les plus conscients, ceux qui entendent vraiment renverser la table, suivent les consignes des révolutionnaires d’opérette et autres alliés de revers du Medef qui forment l’Etat-major de la France insoumise que sont un Manuel Bompard, un Eric Coquerel, un Alexis Corbière, une Danielle Simonnet…
Il n’est pas étonnant de la même façon, souligne Bruno Gollnisch, qu’une trentaine de sociétés de journalistes, par ailleurs employés des médias aux mains des sept milliardaires soutiens d’Emmanuel Macron et/ou travaillant pour le service public – BFMTV, Les Échos, Le Figaro, France 2, France 3, France 24, France Culture, France Info, France Inter, L’Humanité, Libération, M6, Mediapart, Le Monde, L’Obs, RFI, RMC, RTL, Télérama, TF1… -, les élus du SNJ-CGT et de la CFDT de La Voix du Nord, aient attaqué le FN qui mettrait en danger la liberté de la presse. Il fallait oser ! Ils osent d’ailleurs tout, mais quel crédit possède encore cette caste journalistique dont le tropisme de gauche, le grégarisme intellectuel et l’hostilité militante aux idées nationales (à d’heureuses exceptions près) n’échappent pas aux Français ? Le vote du 7 mai sera aussi une occasion de le mesurer.
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Bistro Libertés avec Ivan Rioufol : la France coupée en deux ?
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Neutralité dans l’Education nationale : 78% des enseignants ont voté à gauche ou à l’extrême gauche
Pour les parents d’élèves qui s’inquiétaient d’un certain manque de neutralité politique dans l’Education nationale émanant des enseignants, un sondage IFOP suite au premier tour de l’élection présidentielle va les amener à s’interroger encore un peu plus.
Il en résulte en effet que 78% des enseignants interrogés disent avoir voté à gauche ou à l’extrême gauche.
Le milieu enseignant, qui représentait 945 000 personnes en 2016, a voté Macron à 38% et Mélenchon à 23%, ainsi qu’Hamon à 15%, Poutou à 1,5% et Arthaud à 0,5%.
Ils ne sont par ailleurs que 5% à avoir voté Marine Le Pen – qualifiée pour le deuxième tour – signe d’un profond décalage entre ceux qui enseignent à nos enfants et le peuple. Pour François Fillon, ils sont 11%, et 4% pour Nicolas Dupont-Aignan ainsi que 0,5% pour Asselineau, 1,5% pour Jean Lassalle et 0% pour Jacques Cheminade.
Les enseignants sont par ailleurs 86% à déclarer vouloir réserver les trois quarts du temps scolaire en primaire aux enseignements fondamentaux, 84% à vouloir mettre en place un service public du soutien scolaire ou encore 83% à vouloir abroger la réforme du collège, rétablir les filières européennes, bilingues et les options langues anciennes. Un camouflet pour Najat Vallaud-Belkacem !
Voir l’intégralité de l’étude ici
Cette adhésion ultra majoritaire aux idées de gauche explique aussi pourquoi en France, les parents sont de plus en plus nombreux à retirer leurs enfants de « l’école de la République » pour les diriger vers d’autres pédagogies.
Etude réalisée par l’Ifop pour SOS Education par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 19 avril 2017 auprès d’un échantillon de 1 001 enseignants, représentatif de la population des enseignants. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, niveau de degré d’enseignement, statut, académie) établis sur la base des données RERS 2016.
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A Nice, l'union des droites est en marche
Photo prise ce soir avant le meeting de Marine Le Pen à Nice : Marion Maréchal Le Pen aux côtés de Jacques Peyrat ( député FN des Alpes-Maritimes de 1986 à 1988 et UMP de 1997 à 1998, maire de Nice de 1995 à 2008, sénateur des Alpes-Maritimes de 1998 à 2008 et président de la communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur de 2002 à 2008) et de Jérôme Rivière, député UMP Alpes-Maritimes de 2002 à 2007 et désormais rallié au FN. Tout un symbole .
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Mathieu Bock-Côté : Macron-Le Pen, « la grande explication idéologique autour de la question nationale française » est remise à plus tard
Une analyse de Mathieu Bock-Côté
Pour Mathieu Bock-Côté, malgré un second tour Macron-Le Pen, « la grande explication idéologique autour de la question nationale française » n'est pas pour tout de suite. Cette tribune [Figarovox, 26.04] pose avec grand réalisme et lucidité, beaucoup de justes questions ; elle constate l'échec de la droite à être une vraie droite, dégagée de son asservissement à la doxa et à l'emprise de la gauche. Elle va au fond des choses qui est civilisationnel et non gestionnaire. Être antisystème bien plus radicalement que ceux qui revendiquent aujourd'hui, électoralement, ce positionnement, est évidemment à quoi aspire Mathieu Bock-Côté. Comme nous-mêmes qui n'avons jamais cru que cette mutation puisse être, ad intra, le fait du Système lui-même ou de l'une de ses composantes. Il y faudra, selon nous, une révolution des esprits et des volontés beaucoup plus large et beaucoup plus profonde, qui monte d'une large frange de la société française. Ou, si l'on veut, un populisme lassé du Système et aspirant à tout autre chose. Lafautearousseau
Finalement, les sondages ne se seront pas trop trompés. Emmanuel Macron a bien terminé en tête du premier tour de la présidentielle et Marine Le Pen est bien parvenue à se qualifier pour le deuxième. Le deuxième tour plébiscitera très probablement l'héritier de François Hollande, d'autant qu'une pression médiatique et politique immense s'exerce déjà pour pousser au grand rassemblement républicain contre un Front national ne parvenant manifestement pas à se dédiaboliser, à tout le moins chez les élites politiques et médiatiques. La consigne est généralement entendue: pas un vote pour Marine Le Pen.
Ceux qui s'approchent de cette dernière sont immédiatement irradiés: ils sont frappés du sceau de l'infréquentabilité. On imagine mal le leader du FN susciter des ralliements chez des figures bien établies de la classe politique ou du milieu intellectuel. La démocratie postmoderne voit dans ce qu'elle appelle le populisme le grand autre représentant la part malveillante et refoulée du genre humain contre lequel tout est permis. Elle va même jusqu'à mettre sur le même pied le populisme et l'islamisme, comme si ces deux phénomènes témoignaient d'une même pathologie à combattre ouvertement. La gauche ne semble toujours pas capable de combattre le FN sans faire appel à la rhétorique antifasciste.
On veut présenter le deuxième tour de cette présidentielle comme un grand référendum opposant la France ouverte contre la France fermée. D'autres parleront de la France de l'avenir contre la France du passé. On départage ainsi aisément les gentils et les méchants, les branchés des salauds. Le Front national accepte lui-même cette alternative bien qu'il la reformule dans d'autres mots, en distinguant le camp mondialiste et le camp souverainiste, qui recouperait la division du pays entre les élites et le peuple. Le deuxième tour est ainsi transformé en référendum depuis longtemps attendu sur l'avenir de la France. On veut y voir une élection civilisationnelle engageant toute une époque.
Il faut pourtant résister à cette illusoire clarté idéologique. Car si Emmanuel Macron représente bien le camp de la mondialisation heureuse, il ratissera beaucoup plus large au terme d'une campagne qui verra une bonne partie de la droite libérale, conservatrice ou même souverainiste se rallier sans trop d'enthousiasme mais sans hésitation non plus à sa candidature, présentée dans les circonstances actuelles comme un moindre mal devant la possibilité de l'aventure frontiste. La majorité présidentielle qui s'en dégagera ne sera pas idéologique. Au terme du deuxième tour, il n'y aura pas en France un grand parti macronien allant de Daniel Cohn-Bendit à Bruno Retailleau.
De même, Marine Le Pen ne rassemblera qu'une part réduite et déformée de cette France souverainiste et conservatrice qui cherche à prendre forme depuis un temps. Elle se montre manifestement incapable de la fédérer politiquement. Il faut dire que personne n'y parvient et qu'elle n'est certainement pas dans la meilleure position pour le faire. Si jamais elle atteint quand même 40% au deuxième tour, elle pourra néanmoins crier victoire: cela voudra dire qu'une bonne partie du peuple de droite est devenue indifférente ou même hostile aux critères de la respectabilité médiatique. L'électeur ordinaire aura finalement franchi le cordon sanitaire. De son point de vue, 2017 se transformera en étape vers 2022.
Chose certaine, l'absence de la droite au second tour est tragique. La défaite de François Fillon n'est pas d'abord celle de ses idées, encore moins celle de la tendance conservatrice qui l'a porté même s'il ne voulait pas lui-même la porter. C'est celle d'un homme qui a entraîné son camp dans une spirale infernale. Qu'adviendra-t-il du renouveau conservateur de la droite ? Le leadership républicain sera-t-il tenté de faire porter la responsabilité de la défaite à cette renaissance conservatrice et identitaire ? Certains le laissent déjà entendre, comme si la droite était condamnée à la déroute dès lors qu'elle n'accepterait plus de n'être qu'une vision modérée de la gauche. Ils sont nombreux à droite à se faire une fierté de dédaigner leurs propres troupes et même à s'essuyer joyeusement les pieds sur ceux qui les soutiennent.
Revenons-y un instant: depuis quelques années, la droite avait cherché à se délivrer de la tutelle idéologique du progressisme. Elle voulait en quelque sorte se déjuppéiser et cesser d'emprunter à ses adversaires des concepts et un vocabulaire contribuant à l'inhiber puis à l'étouffer, en la réduisant au seul espace du libéralisme comptable. C'était tout le sens de la redécouverte du conservatisme depuis quelques années : permettre à la droite de redevenir elle-même. Pour reprendre le terme du jour, la défaite accidentelle de Fillon annonce-t-elle une régression idéologique de la droite, renouant piteusement avec une philosophie moderniste, gestionnaire et comptable, renonçant à penser les enjeux de civilisation ?
Plusieurs annoncent une recomposition politique. Il faudrait d'abord parler de décomposition. On disserte depuis des années sur la fin du clivage gauche-droite, qui semble pourtant moins superficiel qu'on ne veut le croire. Il est vrai que d'autres clivages surgissent, mais aucun ne parvient à s'imposer clairement. Souverainistes et mondialistes ? Progressistes et conservateurs ? Identitaires et cosmopolites ? Libéraux et antilibéraux ? Ces alternatives cherchent à saisir une réalité qu'on comprend bien intuitivement mais qu'on peine à conceptualiser adéquatement, comme si une partie du réel débordait toujours des représentations dans lesquelles on veut l'enfermer.
Cette redéfinition des termes du débat politique s'inscrivait pourtant dans un contexte occidental où les questions culturelles, anthropologiques, identitaires et civilisationnelles prennent ou reprennent une importance vitale. La politique n'est plus cantonnée dans les enjeux gestionnaires ou dans le seul paradigme de la croissance et de la redistribution de ses fruits. On se délivre d'un matérialisme étroit, qui assèche l'âme. Dans toutes les sociétés occidentales, une angoisse existentielle est ressentie : celle de la dissolution du monde commun, celle de la fin d'une civilisation que plusieurs voudraient pourtant faire durer. On ne peut esquiver cette préoccupation sans esquiver au même moment l'essentiel.
Pour l'instant, la fragmentation extrême de l'électorat est accentuée par un système politique déréglé qui fait exploser la contestation antisystème sans qu'elle ne parvienne à se fédérer autour d'une grande option politique intégratrice. Il y a ceux qui contestent la mondialisation libérale, il y a les autres qui s'en prennent à l'immigration massive, sans oublier ceux qui en veulent aux médias ou à l'Europe. On parle depuis quelques jours des quatre France, qui ne parviendraient pas à s'emboîter dans une dynamique politique créatrice. Le prix à payer pour ces nombreuses postures oppositionnelles, c'est un effrayant sentiment d'impuissance politique. Dès lors resurgit la possibilité d'une crise de régime.
Le conflit idéologique croise ici une mutation sociologique bien réelle. On a noté l'incapacité de François Fillon de rejoindre les classes populaires tout comme l'incapacité de Marine Le Pen de rejoindre la bourgeoisie nationale et conservatrice. Les deux habitent pourtant l'espace national et témoignent d'un désir d'enracinement dont la censure alimente un profond sentiment d'aliénation politique. Ces deux catégories, en quelque sorte, s'inscrivent dans un espace national qui n'est pas celui de la nouvelle bourgeoisie mondialisée. Cette dernière contrôle encore les codes de la respectabilité médiatique et se maintient ainsi au pouvoir. S'agit-il d'une contre-offensive durable ou seulement d'un sursis ?
Quoi qu'il en soit, le deuxième tour de la présidentielle n'aura rien de la grande explication idéologique autour de la question nationale française. En fait, ce deuxième tour maquillé en affrontement homérique entre philosophies contradictoires ne sera rien d'autre qu'une réaffirmation de la toute-puissance du système médiatique qui est parvenu en quelques mois à redéfinir une élection en la dégageant des enjeux de fond qui auraient dû la définir. Le débat de l'entre-deux tours sera à bien des égards parodique. Le fond des choses finira bien par remonter à la surface, mais pour un temps, le système médiatique aura remporté la bataille. •
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf [2016].
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