Il n’y aurait jamais eu de Bataclan si Jean-Marie Le Pen avait été élu président de la République en 2002.
François Hollande amorce un virage sécuritaire et la droite applaudit. C’est sans doute une bonne nouvelle, mais d’un genre de bonnes nouvelles dont on ne peut que se lamenter. Car dans l’absolu, donc dans un monde imaginaire, ce que les députés de droite auraient dû faire au Congrès, ce n’est pas applaudir François Hollande, c’est au contraire lui tourner le dos et s’adresser à madame Marion Maréchal-Le Pen pour lui présenter leurs excuses.
La France doit en effet des excuses au Front national, car c’est bien trente ans de diabolisation du FN qui ont jeté les bases du drame du Bataclan. Petit rappel:
– Il n’y aurait jamais eu de Bataclan si les flux migratoires, dès 1981, avaient été strictement maîtrisés.
– Il n’y aurait jamais eu de Bataclan avec 30.000 places de prison supplémentaires.
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La France doit des excuses au Front national
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La France doit des excuses au Front national
Il n’y aurait jamais eu de Bataclan si Jean-Marie Le Pen avait été élu président de la République en 2002.
François Hollande amorce un virage sécuritaire et la droite applaudit. C’est sans doute une bonne nouvelle, mais d’un genre de bonnes nouvelles dont on ne peut que se lamenter. Car dans l’absolu, donc dans un monde imaginaire, ce que les députés de droite auraient dû faire au Congrès, ce n’est pas applaudir François Hollande, c’est au contraire lui tourner le dos et s’adresser à madame Marion Maréchal-Le Pen pour lui présenter leurs excuses.
La France doit en effet des excuses au Front national, car c’est bien trente ans de diabolisation du FN qui ont jeté les bases du drame du Bataclan. Petit rappel:
– Il n’y aurait jamais eu de Bataclan si les flux migratoires, dès 1981, avaient été strictement maîtrisés.
– Il n’y aurait jamais eu de Bataclan avec 30.000 places de prison supplémentaires. -
Zoom : Wallerand de Saint Just - Tête de liste FN en Île de France (19-11-2015)
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Jacques Bompard - Meeting Marseille #QPPR (Régionales 2015)
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Marion Maréchal-Le Pen (FN) - Meeting Marseille #QPPR (Régionales 2015)
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La Gauche est tellement désespérée qu’elle sait que tout enfant à naître deviendra un opposant
Extrait du discours que Jacques Bompard n'a pas pu prononcer, sur le projet de loi santé :
"[...] Vos bons amis des associations idéologiques n’ont d’ailleurs cessé d’insulter les médecins : je pense par exemple à l’Association Pour le Droit à Mourir dans la dignité, dont les pratiques de communication indigne revenaient à l’instrumentalisation perpétuelle de la relation entre le patient et son médecin. Décidément, ce quinquennat aura été marqué par la catastrophe des promesses du candidat Hollande.
Vos ministères sont malades de l’idéologie et du refus de servir le bien commun, plutôt que d’imposer partout l’intrusion étatique dans les périphéries de la société. Prenons plusieurs exemples frappants : d’abord la chute de notre démographie. Cette année 2015 sera vraisemblablement la moins féconde des 15 dernières années. A force d’attaques contre la famille, il fallait s’y attendre.
La première des protections contre les maladies et les fragilités c’est la famille. Et les chiffres de la médecine se ressentiront très longtemps des méfaits de votre gouvernement. Ne serait-ce que d’un point de vue fiscal : gel de la revalorisation des prestations familiales, baisse des allocations liées à l’accueil du jeune enfant, modulation des allocations familiales. On a l’impression que la Gauche est tellement désespérée qu’elle sait que tout enfant à naître deviendra automatiquement l’un de ses opposants !
Le ministère de la santé devient alors tributaire de toutes les dérives idéologiques. Pensons par exemple aux remarques de la Fondation Lejeune sur vos arrêtés concernant le dépistage de la trisomie 21. Nous assistons aujourd’hui à un véritable phénomène de « fichage des fœtus ». Ainsi, ce sont toutes les données concernant les femmes enceintes faisant l’objet d’un dépistage prénatal de la trisomie 21 (85% des femmes enceintes), tous les fœtus dépistés puis diagnostiqués trisomiques 21, et toutes les issues de grossesse, qui sont fichés au niveau national. La constitution de ce fichier est couteuse : en temps, comme en argent, et créer une inertie propice aux pires dérives éthiques.
La question de la recherche sur l’embryon est centrale et évidemment bâillonnée dans notre pays. Ainsi le 10 juin dernier, le comité de l’INSERM a encore réclamé la libéralisation de la gestion des embryons alors qu’il est censé le réguler ! On y lit une volonté de gestion améliorée des embryons non transférables. Je rappelle que le prix nobel de médecine a été attribué à un chercheur qui propose des solutions alternatives à ces méthodes affligeantes.
Je note d’ailleurs qu’aucune réforme visant à réduire le nombre d’avortement par an n’est présente dans ce texte. Alors, vous pourrez hurler autant que vous le souhaitez, mais une France qui subit 225 000 avortements est une France blessée, blessée par un drame que personne ne veut prendre à bras le corps ! [...]"
Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Retour à deux "blocs" après 2017 : quand Valls et Le Pen sont d'accord
À l'approche des régionales, Manuel Valls n'exclut plus la thèse d'un rapprochement droite-gauche pour éviter une victoire de Marine Le Pen.
Après un quinquennat marqué par le tripartisme, un retour à deux blocs ? Manuel Valls et Marine Le Pen partagent ce pronostic stratégique sur l'après-2017 : affrontement des "progressistes" contre les "réactionnaires" pour le premier, de l'"UMPS" contre les "patriotes" pour la seconde. "Avec un FN à ce niveau-là, il peut y avoir des recompositions", estime-t-on dans l'entourage du Premier ministre. "On ne dit pas que c'est ce qu'on souhaite. Mais qu'il faut s'y préparer ou au moins y réfléchir."
À l'issue du scrutin de décembre, les régions pourraient se répartir entre PS, "Républicains"-UDI et, pour la première fois, FN, concrétisant une tripartition désormais largement reconnue dans l'espace politique en France. Mais ce tripartisme, "on verra combien de temps il durera", a récemment observé Manuel Valls. En 2017, le scrutin majoritaire à deux tours de la présidentielle et des législatives, les deux élections reines de la Ve République, sera un puissant facteur de rebipolarisation.
"Le message est passé"
Si Marine Le Pen parvient au second tour de la présidentielle, et y obtient en plus un score élevé, comme le prédisent les sondages, "il est clair qu'aux législatives les choses ne peuvent pas être comme avant", dit-on encore à Matignon. Face à cela, Manuel Valls n'exclut plus la thèse d'un rapprochement droite-gauche. Sa thèse sur les régionales est apparue concrètement cette semaine, en privé d'abord puis assumée publiquement : le Premier ministre n'exclut pas une fusion des listes du PS et des Républicains pour éviter une victoire de Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Tollé dans son camp. Mais "le message est passé dans les états-majors", juge un proche. Valls distille pourtant depuis plusieurs mois son idée, comme en octobre 2014, défendant "une maison commune des progressistes" - déjà facteur de remous au PS -, ou dans ses discours, avertissant de la montée du FN et décrivant deux blocs, "progressistes" ou "républicains" contre "réactionnaires". Cette "rebipolarisation" éventuelle de la vie politique française fait sans aucun doute le miel de Marine Le Pen. Le discours du FN depuis ses débuts consiste à se poser, avec plus ou moins d'intensité, en seul opposant aux avatars d'un "système" voué aux gémonies, de la "Bande des quatre" à l'"UMPS".
"Pourquoi pas", répond François Bayrou
"Merci", a donc simplement lâché le FN dans un communiqué alors que l'ensemble des têtes d'affiche frontistes se réjouissait sur Twitter. Valls, en adoptant sa thèse favorite, "clarifie le débat", juge le parti. Mais stratégiquement, outre Marine Le Pen, les principaux bénéficiaires d'un rapprochement entre centre gauche et centre droit pourraient être ceux qui se trouvent le plus au centre de l'échiquier politique, comme un certain Manuel Valls, qui pourrait ainsi dépasser un PS dont l'aile gauche risque de rechigner à en faire le chef de l'opposition. Avec ces propos, d'ailleurs, Valls écarte l'option stratégique d'une alliance générale à gauche.
François Bayrou ne s'en plaint pas non plus. Si la fusion des listes n'est "pas réaliste", le maire de Pau a aussi glissé jeudi qu'à "toute personnalité qui est prête à faire bouger les choses" de ce point de vue, il sera "là pour dire pourquoi pas". D'autres au contraire flairent le piège politique, comme le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui pourfend le "choix réducteur entre d'un côté le système politique PS-Républicains et de l'autre le FN", qui l'obligerait à se rallier à l'un ou à l'autre. Chez Les Républicains, surtout, des candidats aux régionales aux ténors, à de rares exceptions près, on balaie tout rapprochement pour décembre.
Quant à l'idée d'une présidentielle 2017 qui se résumerait au second tour à un affrontement entre un bloc centré sur le PS et un bloc autour de Marine Le Pen, c'est naturellement le parti de Nicolas Sarkozy qui aurait le plus à y perdre : "Un duel Hollande-Le Pen ? On explose", s'inquiète un ténor Républicain. "Une partie rejoindrait Le Pen. C'est un scénario catastrophe, il vaut mieux ne pas y penser !"
sourceAfp via Le Point ::ien
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Maurice Gendre : Ce que cache l’opération dite de la Droite « hors les murs »
Source : Agence Info Libre
La démission de Chauprade n’est qu’une étape supplémentaire dans le projet buissonien de Droite « hors les murs » qui se dessine depuis déjà plusieurs semaines.
Le démarrage médiatique de cette opération remonte à la sortie du livre de Philippe de Villiers Le moment est venu de dire ce que j’ai vu voire à la sortie de l’ouvrage de Geoffroy Lejeune intitulé Une élection ordinaire.Et depuis des éléments épars, qu’il faut faire l’effort de recouper, vont tous dans cette direction.
Robert Ménard s’en fait le héraut dès qu’on lui tend un micro sur l’air bien connu du : « fédérer toutes les bonnes volontés de la droite patriote et populaire ». Henri Guaino, lui, chante les louanges de Marion Maréchal-Le Pen, cette dernière rencontre Patrick Buisson, Nicolas Dupont-Aignan tempère certaines de ses critiques à l’égard de membres du FN susceptibles d’abandonner Marine Le Pen, Villiers félicite Dupont-Aignan pour son parcours et sa permanence doctrinale, Aymeric Chauprade quitte le FN et demande à Villiers de reconsidérer « son abandon définitif de la politique ».
On peut faire le pari que dans les prochaines semaines des personnages comme Christian Vanneste, Dominique Jamet et des transfuges de la Droite populaire (l’aile droitière de l’UMP) viendront se joindre au cortège.
Le relais médiatique tout désigné de cette opération Droite « hors les murs » sera évidemment Eric Zemmour.
Et l’organe officiel du « parti » : Valeurs actuelles.
On mettra aussi en avant certaines « prises de guerre » venant de la rive gauche du spectre politico-intellectuel, à commencer par Michel Onfray, qui a déjà été approché par plusieurs des personnes précitées.Leur programme
Maintenant le programme probable de cette Droite « hors les murs » :
– sur le plan économique et social : orientation clairement prolibérale (Guaino et Onfray ne parviendront pas à y faire barrage seuls s’ils s’embarquent dans l’aventure) et campagne ouvertement tournée vers les PME-PMI, les artisans et commerçants.
– en matière de politique étrangère : compromis avec l’UE (soit on garde carrément l’euro comme monnaie unique, au mieux on demande un retour à la monnaie commune), inclination prorusse (en raison de l’influence de Chauprade, Villiers, et des membres de la « Droite pop »), mais malgré tout tempéré par une prise de distance toute relative avec l’OTAN. En effet, cette Droite « hors les murs » aura pour projet de se mettre tout le grand patronat dans la poche qu’il soit proaméricain (d’où paradoxalement un ton aux accents parfois néoconservateurs, parfaitement emblématique dans les discours de Chauprade depuis plus d’un an) ou russo-compatible. Selon le bon vieux principe : ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier.
– conservatisme assumé sur le plan des mœurs et les questions de société.
– fermeté affichée en matière d’immigration, reprise en main de la Justice, lutte sans merci contre la délinquance et la criminalité et probablement réforme drastique du Code de la nationalité.Une épine dans le pied pour Sarkozy et Marine Le Pen
La question est : contre qui sera tournée cette tentative de reconfiguration de la Droite ?
En premier lieu : Nicolas Sarkozy. À l’exception notable de Guaino, les figures de proue de cette Droite « hors les murs » sont tous des opposants affichés de longue date, des amoureux déçus ou des ex-amis désormais en guerre ouverte avec l’ancien locataire de l’Élysée.
En second lieu : Marine Le Pen. Là aussi, on remarque d’anciens soutiens indéfectibles désormais fâchés à mort avec la présidente du FN, des ennemis de toujours et d’autres doutant de sa loyauté ou de sa capacité à gouverner.
Cette Droite « hors les murs » reproche notamment au Front National un programme économique jugé trop « étatiste » ou trop « nostalgique » des Trente Glorieuses. Cette Droite « hors les murs » fustige aussi des choix qualifiés de « démagogiques » (en matière de retraite notamment) et « irréalistes » dans la lutte contre la mondialisation néo-libérale.
Par simple déduction, en sachant à qui cette Droite « hors les murs » risque de coûter très cher (si cette opération ne reste pas lettre morte, ce qui est encore tout à fait possible), on devine aisément à qui elle profitera.
En clair, si la Droite « hors les murs » n’avait pas surgi dans l’esprit de Patrick Buisson, Cambadélis lui aurait soufflé tendrement à l’oreille.Maurice Gendre http://fr.novopress.info/
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Après un long concubinage, PS et LR vont régulariser...
Extrait du quotidien Présent :
"Ça devait finir par arriver ! Après un long concubinage, ils vont régulariser. C’est Manuel Valls qui l’a annoncé : le temps n’est plus à la complicité, ni même à l’union, mais à la fusion entre le PS et Les Républicains. Pour l’instant, il ne s’agit que de noces nordistes. Afin d’empêcher Marine Le Pen de l’emporter lors des régionales, il faudra donc que les listes socialistes et républicaines fusionnent. Ce qu’il a confié à des journalistes en privé, il l’a répété en public au Sénat. Il a même assuré que « ceux qui écartent aujourd’hui cette hypothèse mentent aux Français : il faudra bien trouver, si cette situation se présente, une solution, le soir du premier tour ».
Cela signifie d’abord que le plébiscite en faveur de Marine Le Pen est si puissant que le simple retrait de la liste PS ou LR – le fameux « front républicain » – ne suffirait pas à la faire battre. Et ce n’est même pas certain en cas de fusion ! Il faudrait qu’une majorité d’électeurs de gauche votent pour la droite libérale ou l’inverse, ce n’est pas gagné. Ces combines politiciennes, ces traquenards d’états-majors que vomissent les Français ne peuvent empêcher que monte encore la vague en faveur du Front national, au contraire.
Ce que veut imposer le Premier ministre permet à ceux qui en doutaient encore de se rendre compte que ce qui sépare Les Républicains des socialistes est aussi épais qu’une feuille de papier à cigarette (...) Il se murmure déjà qu’en cas de fusion, selon l’ordre d’arrivée, la tête de liste LR pour le second tour serait Valérie Létard et celle du PS Frédéric Cuvelier.
De toute façon, Valls ne se soucie guère des états d’âme des uns et des autres. Il voit plus loin que les régionales dans le Nord qui, pour lui, sont déjà perdues, tout comme la présidentielle de 2017. Sur les ruines du PS, il entend bâtir une nouvelle majorité, dont il jette les bases dès maintenant. Il l’a dit : « Marine Le Pen est au second tour, il faut bien être conscient que celui qui sera élu face à elle le sera avec des électeurs de droite et de gauche. » Et de donner en exemple la grande coalition en Allemagne, où conservateurs et sociaux-démocrates gouvernent ensemble (...)"
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UNEF : 0,8% des étudiants, pour le plus grand malheur de tous les autres
A l'heure des élections aux conseils centraux des universités, Julien Gonzalez déplore que le premier syndicat étudiant de France soit aussi peu représentatif, et qu'au lieu de les défendre, il pénalise les étudiants.L'UNEF est sans aucun doute le syndicat étudiant le plus puissant de France. Arrivé en tête des suffrages aux dernières élections du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) et du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), riche d'un important maillage territorial et d'une force de frappe militante qui n'a rien à envier aux partis politiques traditionnels, l'organisation syndicale - et ses 19 000 adhérents sur….2,4 millions d'étudiants, soit 0,8% du total! - a une influence non négligeable sur notre système politique (Michel Rocard, Jean-Luc Mélenchon, Jack Lang, Benoît Hamon, Harlem Désir, Marie-Georges Buffet, Olivier Besancenot ou encore Manuel Valls et François Hollande sont issus de ses rangs). Solidement ancré dans les paysages médiatique et associatif, sa capacité de mobilisation n'est plus à démontrer.Se définissant comme un syndicat «indépendant» (sic) regroupant des individus «quelles que soient les opinions politiques» (re-sic), l'UNEF est une sorte d'expression paroxystique du naufrage d'un «certain esprit de gauche» politique et sociétal. Finkielkraut parlerait «d'idées démocratiques devenues folles». Inévitablement armé de la rhétorique du bien, ses combats ainsi présentés - pour «l'égalité» ou la «démocratisation de l'université» par exemple - ne laissent aucune place à l'alternative ; l'autre côté est celui des salauds. La supercherie a assez duré, car si le projet de l'UNEF ferait sourire en ne demeurant qu'une vague abstraction, sa mise en pratique fait office de joyeux suicide collectif.Quand le misérabilisme remplace l'émancipation: de la méritocratie à la médiocratieOui, il s'agit bien d'une mort lente pour nos jeunes générations, symbolisée par l'opposition aveugle à tout principe de sélection à l'université initiée par le combat contre la loi Devaquet de 1986 et grand classique de nos apprentis révolutionnaires (Devaquet 1992, gouvernement De Villepin 2006, Pécresse 2007 notamment). Une course effrénée à des droits toujours plus grands, une absence de compréhension des enjeux ; le droit à l'éducation de la déclaration universelle de 1948 fait place à «un droit au diplôme» absurde et néfaste. L'idée d'émancipation est morte, le misérabilisme est roi.L'enseignement supérieur est devenu un système où il ne s'agit plus tant d'apprendre que d'être certifié comme ayant appris.Marie Duru-BellatLe reste s'enchaîne et s'enraye ; les «80% d'une classe d'âge au baccalauréat» de Chevènement hier, les «60% de diplômés de l'enseignement supérieur» de Hollande aujourd'hui. Le pendant de la promesse du bonheur pour tous et sans effort est l'inévitable abaissement du niveau d'exigence pour atteindre des objectifs quantitatifs déments, donnant jour à un système «où il ne s'agit plus tant d'apprendre que d'être certifié comme ayant appris» comme le dit si justement la sociologue Marie Duru-Bellat. La société de l'image et de l'hyper-communication appliquée à l'enseignement supérieur, les universités et écoles dans le rôle des agences, les diplômes dans celui des publicités, les étudiants en produits à valoriser sur le marché du travail.Un égalitarisme décérébré…au grand dam des plus défavorisésLe marché du travail, parlons-en. En 2014, près de 140 000 masters 2 distribués contre environ 38 000 recrutements de cadres juniors. Que faire du différentiel de plus de 100 000? Donnez-leur un travail bien rémunéré répondrait sans doute l'UNEF! Malheureusement, il n'y que trois choix possibles pour les 100 000: prendre le temps de chercher un emploi à la hauteur de leur niveau de qualification - 28% des titulaires d'un master 2 et plus de 2014 sont toujours au chômage un an après et 10% recherchent un nouveau travail! -, émigrer dans un autre pays ou occuper un emploi de niveau bac +3 voire bac +2. Dans ce dernier cas de figure, les déclassements des titulaires d'un M2 (près de 30%) se répercutent sur l'ensemble de la chaîne et affaiblissent d'autant la situation des non et/ou moins diplômés. Les conséquences étant cumulatives, les déclassés doivent en outre composer avec un implacable tassement général des salaires ; le prix d'un bien ou service se définissant par le rapport entre l'offre et la demande et la demande de travail (postes à pourvoir) étant infiniment inférieure à l'offre (jeunes diplômés recherchant un emploi), le prix sur le marché (le niveau du salaire) chute. Les militants du premier syndicat étudiant auraient-ils séchés leurs cours d'économie?Enfin, le diplôme restant très inéquitablement réparti entre les différents groupes sociaux - parmi les enfants de cadres ou de professions intermédiaires âgés de 20 à 24 ans, on trouve deux fois plus d'étudiants que parmi les enfants d'ouvriers - ce sont les catégories les moins favorisées qui, in fine, paient les pots cassés de l'humanisme bêlant made in UNEF.Défendre l'accès à la culture et l'élévation des consciences mais plaider pour un affaissement du niveau d'exigence dans le contrôle des connaissances (incarné par le combat contre l'instauration de notes éliminatoires), se plaindre des excès liés à l'embauche de stagiaires dans les entreprises mais favoriser les conditions d'un développement exponentiel du nombre d'étudiants recherchant un stage, se réclamer du parti des opprimés mais porter une politique précarisant les plus faibles: voilà non pas des contradictions, mais l'expression d'une profonde schizophrénie.En attendant la psychanalyse, 99,2% des étudiants trinquent.Lien permanent Catégories : actualité, divers, élections, France et politique française, social 0 commentaire