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JT du Mardi 8/12/2015 - Des victoires régionales se profilent pour le FN
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Retrait des listes de gauche : coup d’État à l’envers !
À force de clamer qu'un parti n'est pas « républicain » les briscards de la politique sont devenus des ringards.
Elle est belle la démocratie vue par la gauche, et ses électeurs – ceux qui persistent – doivent se sentir bien cocus !
L’exécutif, par la voix de Cambadélis commis à l’exécution capitale, ordonne le retrait de listes dans trois régions où le FN est classé premier. Que l’on nomme cela suicide collectif ou nervosité congénitale, il s’agit bien d’un grave déni de démocratie. Il ne faut donc pas s’étonner du rejet massif de cette classe – caste – politique qui se prétend républicaine et n’a de cesse d’exalter les « Valeurs de la République », son credo extatique jusqu’à hier, et qu’il vient de renier dans la déroute annoncée qui le frappe.
Dans deux régions, les « vrais démocrates » acceptent le couperet avec des arguments sensiblement différents bien que sortis aux forceps. En face, pour ne pas dire en parallèle, les discours des bénéficiaires par défaut sont également nuancés. En PACA, bousculé par une jeune donzelle, le candidat d’une droite qui se veut forte rameute les citoyens en ouvrant la porte et en fermant les yeux. Au nord, le ton est un peu différent mais l’appel aux électeurs exclus n’en est pas moins audible. -
Zemmour : « C’est le retour des deux France »
Eric Zemmour analyse le résultat du premier tour des élections régionales.
Élections régionales : « La carte de France fait… par rtl-frhttp://www.medias-presse.info/zemmour-cest-le-retour-des-deux-france/45255
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L'influence de La Manif Pour Tous dans le scrutin
Dans les 5 enseignements du premier tour tirés par Jean-Pierre Denis dans La Vie, il y a le 4e :
"4. LMPT en embuscade
La Manif pour tous compte encore, même si cela se manifeste de façon différente selon les régions. En PACA, Marion-Maréchal Le Pen a créé la polémique et probablement capté le vote des catholiques identitaires en annonçant son intention de supprimer les subventions au Planning Familial. En Île-de-France, Nicolas Dupont-Aignan réalise un bon score après avoir tendu la main au courant familialiste. En Pays-de-Loire, Bruno Retailleau est assuré de l'emporter, ainsi que Laurent Wauquiez en Rhône-Alpes-Auvergne. Deux régions qui avaient fourni au mouvement quelques-uns de ses principaux bataillons au moment des manifestations contre le mariage pour tous. Deux candidats qui ont cultivé la proximité avec ce mouvement."
A l'inverse, Dominique Reynié, dans le Sud, qui avait défendu la loi Taubira, réalise une contre-performance.
Dans un autre style, sur France Inter (radio financée par l'argent public), Sophia Aram a réalisé un sketch de mauvais goût sur Ludovine de la Malbaise.
Pour le second tour, vous pouvez retrouver les interventions des candidats sur le site des régionales de LMPT.
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Jacques Sapir / Régionales: deux leçons
Les ondes de choc des résultats du 1er tour des élections régionales, et des scores réalisés par le Front National, ne finissent pas d’agiter le microcosme politique. La décision du Bureau Politique du P« S » de retirer ses listes là où le Front National est en position remporter le 2ème tour apparaît comme une décision de l’exécutif qui a été imposée au parti[1]. Cette décision n’est pas sans soulever des oppositions et des rancoeures dans les rangs même des « socialistes ». Ainsi, Jean-Pierre Masseret, le responsable « socialiste » dans la région du Grand-Est se fait-il tirer l’oreille[2]. Car, s’il y a un vainqueur à ce premier tour, il y a aussi très clairement un perdant : le P« S ». Cette défaite est historique, si on la remet en perspective. Elle signe l’accélération de la transformation de ce parti en un instrument politique de la bourgeoisie mondialisée et de la petite-bourgeoisie associée. Telle est la première leçon qu’il convient de retenir. Mais, la victoire du Front National, que traduit son extension à des zones géographiquement nouvelles pour lui, le confronte à un nouveau problème : passer du statut de « parti de 1er tour » à celui de « parti de 2ème tour ». Il n’est pas dit qu’il le puisse, et pour des raisons de fond et non de simple tactique. Telle est la seconde leçon de ce premier tour.
Défaite du Parti dit « socialiste » et conséquences
Il est ici important de constater que la défaite du P « S » ne vient pas que de son score. Celui-ci est faible, et le met dans nombre de régions en troisième place derrière le Front National et les « Républicains ». En fait, c’est la transformation géographiques et sociologique de ce parti qui est encore plus intéressante. De ce point de vue, il faut regarder avec attention les cartes des votes du 1er tour.Une première estimation montre que le vote pour le Front National est concentré à l’est de la fameuse ligne Le Havre – Marseille qui fut utilisée pendant des générations par les géographes pour distinguer une France de la Grande Industrie (et urbaine) d’une France agricole et rurale. Dans cette France de l’Est, le Front National arrive en tête dans 4 régions et les « Républicains » dans 2 seulement. Le P « S » n’est nulle part en tête. Cette typologie est confirmée par l’ordre donné aux préoccupations des français lors de ce vote[3] :
1 Le Chômage
2 La Sécurité
3 La Délinquance
4 L’Immigration
Or ces régions sont, à l’exception de la région parisienne, des régions à fort taux de chômage. Mais, cette typologie est incomplète. On discerne des différences, qu’il faudra affiner, entre le vote en région PACA, où la candidate du Front National a mené une campagne sur les thèmes traditionnels de l’extrême-droite, et celui qui s’est manifesté dans le Nord et dans l’Est.
Extension du domaine de la lutte
Encore plus intéressant est le fait que le vote Front National dépasse cette ligne. Il ne correspond plus aux terres traditionnelles de la grande industrie, mais il touche aussi celles de la petite et moyenne industrie, composée d’entreprises soient liées aux activités agricoles soient liées aux activités de sous-traitance ou à des productions spécifiques. La carte du vote pour le Front National correspond largement à celle de la France de l’industrie dans toutes ses dimensions, une industrie qui a payé un prix disproportionné à la mondialisation et à l’Euro. De ce point de vue, il est clair que le vote Front National dans la région PACA à un caractère anecdotique du point de vue de la sociologie de ce parti.De ce point de vue, il est intéressant de comparer ce vote à celui pour les listes « socialistes ».
Ces dernières, qui disparaissent des anciennes zones ouvrières (et la déroute dans le Nord comme dans le Grand-Est est symptomatique) ne connaissent des succès que dans des régions où se développent une industrie liée aux loisirs (sur la côte atlantique) et des activités de service. Ceci est parfaitement cohérent avec les choix de politique économique qui ont été fait ces dernières années et qui ont visé à « adapter » le tissu industriel et social aux conséquences de la mondialisation et de l’Euro. Les résultats que le P « S » enregistre dans Paris (à la différence de l’Île de France) confirment que ce parti a bien changé de nature et qu’il est devenu le parti des élites mondialisées et des couches sociales qui sont tributaires de ces dites élites. La répartition des votes lors du 1er tour des élection régionales ne fait que rendre visible cette transformation, que l’on peut considérer comme achevée. Cette transformation est le véritable sujet de ce 1er tour des élections régionales. C’est ce qui explique la décision imposée par le gouvernement au parti de procéder à un retrait des listes car ce gouvernement est clairement entièrement composé de partisans de la mondialisation et de l’Euro.
Le dilemme du Front National
Si ce parti est indiscutablement le vainqueur du 1er tour, il n’est cependant pas dit qu’il puisse confirmer au second. Le problème est moins le « TSF » (ou « Tout Sauf le Front ») qui est mis en place par François Hollande et Manuel Valls, que dans la capacité de la direction du Front National à choisir entre deux lignes, celle qui le porte dans les régions de l’industrie en péril et celle qui le porte en PACA. Car, et il ne faut pas se le cacher, on a vu dans la campagne qu’a mené le Front National en PACA ressurgir des thèmes qui sont ceux classiques de l’extrême-droite. L’alliance de l’ultra-catholicisme qui conteste la laïcité et des thématiques des « identitaires », si elle est localement porteuse et pourrait même être localement victorieuse, condamne à terme le Front National à se marginaliser à l’échelle nationale, ou plus précisément à s’enkyster dans le tissu social français sans pouvoir se poser la question du pouvoir.
Cette dernière impose tout d’abord à tout parti de réunir au-delà des questions religieuses et non de diviser. De ce point de vue, on ne peut se référer au principe de laïcité à Hénin-Beaumont pour l’oublier au Pontet. L’absence, remarquée, de Marine le Pen dans les manifestations de 2013 était le signe que la direction du Front National avait compris cela. Mais, cette direction a voulu cultiver l’ambiguïté sur sa ligne politique pour en tirer le maximum de bénéfices politiques. Elle risque de se rendre compte que c’est un calcul à très court terme. Il faudra aussi qu’elle se pose la question fondamentale de la division des travailleurs sur leur lieu de travail au travers de la nationalité. Cette question non seulement compromet à terme le niveau de salaire des travailleurs français, mais elle rompt les solidarités naturelles qui existent, en particulier dans le mouvement syndical, entre français et étrangers. Or, cette rupture des solidarités, face à un patronat qui est aujourd’hui à l’offensive du fait de l’ampleur du chômage, aura des conséquences catastrophiques pour les travailleurs français.
On pourrait continuer la liste. Elle montre qu’après avoir retardé le temps des clarifications, le Front National y est aujourd’hui confronté sans détour possible. Et ceci constitue aussi l’une des leçons de ce 1et tour.Jacques Sapir
Notes :
[1] http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/regionales-comment-manuel-valls-et-francois-hollande-ont-decide-le-retrait-des-listes-socialistes_1210545.html
[2] http://www.leparisien.fr/elections-regionales/regions-france/region/Masseret(PS)/refuse-la-consigne-de-retrait-de-cambadelis-07-12-2015-5347747.php
[3] Sondage IPSOS de sortie des urnes -
Régionales 2015, un score historique !
Sans aucun doute, ces élections régionales 2015 sont historiques. Face à un système sclérosé et verrouillé de l’intérieur, le Front National de Marine Le Pen a réussi pour la première fois à bousculer l’oligarchie qui nous gouverne avec mépris depuis plus de 40 ans.
Le Front National arrive en tête dans six régions sur treize et se retrouve en ce lundi 7 septembre 2015 à la place enviée du premier parti politique de France. Cela peut être surprenant pour certains « bobos », plus habitués jusqu’à présent à voir le peuple français à voter docilement selon les slogans formatés par les nouveaux censeurs, mais c’est le principal constat que nous pouvons faire après ce premier tour des élections régionales. Dans le Nord, en PACA et dans le Grand Est, le Front National s’offre même des scores dépassant tous les sondages en atteignant des résultats jusqu’ici jamais égalés dans son histoire (41 %, 41 % et 36,5 %).
Pour le système en place, c’est une lourde défaite. Malgré l’appui inconditionnel des médias, des syndicats et du monde du spectacle, les partis dits « républicains » ne réussissent plus à effrayer les Français comme avant. Une partie importante des électeurs résiste désormais à l’esprit de culpabilisation qui règne en France.
Un grand nombre de citoyens ne se laisse plus prendre au piège des pseudo-moralisateurs avec des références historiques prédisant le retour du mal qui nous renverrait immanquablement aux années sombres de notre histoire. Ils arrivent à comprendre que la force obscure c’est au cinéma qu’on la trouve avec la sortie du nouveau Stars War et que le PADAMALGAM commence sérieusement à sentir la naphtaline. Avec ces résultats, nous avons à présent 30 % de Français qui osent enfin s’élever contre une élite déconnectée de la réalité, s’intéressant au mot France qu’en période électorale.Pour cette raison, assister en direct à la panique d’un Cambadédis, fidèle apparatchik d’un Parti socialiste à bout de souffle, à la gravité calculée d’un Sarkozy, conscient d’échoué son grand retour politique, et à l’agitation des médias, trahissant une panique mal dissimulée, tout ceci fait vraiment plaisir à voir.
C’est un moment inoubliable tellement qu’il nous permet enfin d’espérer une alternative politique salvatrice pour notre nation.
Aujourd’hui, nous sentons que quelque chose de positif est enfin possible pour la France. Nous voyons en direct la fin d’un système apatride, souvent corrompu, élevant, au mépris de tous les électeurs et en dernier recours possible, le fameux et fumeux « barrage républicain » comme une dernière arme dérisoire, mais aussi comme un ultime rempart protecteur d’intérêts de partis.Mais ce jour radieux ne nous fait pas non plus tomber dans une euphorie déplacée en oubliant la triste réalité du paysage politique français, car, à ce jour, le Front national, avec ses 30 % d’électeurs, ne compte que deux députés, une petite dizaine de mairies et zéro département ! Pour nos « démocrates », ceci légitime plus que tout le « barrage républicain ». En bons « politicards » véreux des temps modernes, nos élus se moquent éperdument des résultats des urnes.
Lorsqu’ils ne correspondent plus à leurs attentes, à leurs idées, mais aussi à leurs besoins, ils n’hésitent pas à créer des modes de scrutin écartant d’office les concurrents désignés préalablement comme illégitimes ou bien à passer des alliances improbables autour d’un hypothétique pacte républicain. Et contre ceci, il va être très difficile au Front national de changer la donne tellement les règles du jeu démocratique sont faussées dès le départ… mais là où il y a une volonté, il y a aussi un chemin.Vincent Revel
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Les catholiques ont davantage voté FN
"32 % des interrogés se déclarant « catholiques » ont voté pour une liste frontiste, au-dessus de la moyenne des Français (28,4 %). Si les non-pratiquants votent davantage FN (34 %), la pratique régulière n’empêche plus de voter pour ce dernier. [...]
Et c’est assez nouveau. En mars 2015, lors du premier tour des élections départementales, seul 9 % des catholiques assidus à la messe avaient voté pour le parti de Marine Le Pen. Dimanche, ils étaient 24 % soit plus du double.
En mars, la droite parlementaire récoltait 69 % des suffrages de cet électorat (sondage IFOP/Atlantico mars 2015). Elle n’en a obtenu que ce 56 %, ce dimanche 6 décembre, si l’on additionne le score des Républicains alliés au centre à celui de « Debout la France », la formation de Nicolas Dupont-Aignan.
Cette droite a donc perdu 13 points entre les deux élections !C’est, à peu de choses près, la proportion gagnée par le FN… Par ailleurs, 9 % des catholiques pratiquants réguliers ont voté pour « Debout la France », soit deux fois et demi la moyenne nationale. [...]"
Interrogé dans Famille chrétienne, Mgr Rey appelle à sortir des lynchages :
"En ce moment, dans le contexte médiatico-politique qui privilégie l’émotivité, les clivages, les lynchages, les récupérations, seule la promotion d’un langage de raison est à même de relever le débat. Je crois qu’il est grand temps de rétablir la noblesse de l’action politique. Elle doit viser la recherche du bien commun et la promotion d’un humanisme ouvert à la transcendance. Je crois que le discrédit de la politique participe du délitement de la rationalité et de la perte de nos racines chrétiennes."
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Bernard Antony félicite Marion Maréchal-Le Pe
Lu sur le blog de Bernard Antony :
"Loin de l’avoir desservie, les propos courageux de Marion Maréchal Le Pen ont à l’évidence amplifié sa superbe progression puisque c’est elle qui remporte la plus beau pourcentage des voix de ce scrutin. Elle a eu en effet le mérite de commencer à battre en brèche le tabou de l’inviolabilité de l’avortement régnant même à la présidence du FN.
Marion Maréchal Le Pen a aussi parlé en rompant avec le déni de réalité sur l’islam, voyant que l’islam n’est pas seulement une religion mais une idéologie théocratique totalitaire, surtout dans ses formes les plus salafistes.
La percée de Marion Maréchal Le Pen a été certainement amplifiée par l’extraordinaire imbécillité de Christian Estrosi. Ce dernier, présentant hier ce succès de sa jeune et brillante rivale comme « un des plus grands dangers de l’histoire de la République », s’est placé dans une posture d’auto-héroïsation de Tartarin de la politique particulièrement grotesque.
On note sans déplaisir que le seul résultat pour le FN bien en-dessous des sondages a été celui de la liste conduite pour l’Ile-de-France par Wallerand de Saint-Just. L’Institut du Pays Libre avait appelé à ne pas voter pour cet homme qui s’était de plus en plus signalé par de consternants propos en rupture avec les valeurs universelles de la culture de vie et de la droite de conviction, valeurs qu’il était censé défendre lorsqu’il était l’avocat sans grand talent mais bon procédurier de nos causes.
On ne saurait reprocher pareil revirement à Marine Le Pen et à Florian Philippot qui n’ont jamais dissimulé leur fâcheuse conception jacobine néo-socialiste ni leur alignement sur le tabou de l’avortement. Du moins ont-ils défendu avec un talent et une énergie remarquables les valeurs de la restauration de l’État et de la souveraineté nationale.
Pour dimanche prochain, l’Institut du Pays Libre confirme donc évidemment ses directives de vote patriotiques du premier tour."
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C'est aussi le choc pour les analystes et experts politiques
Les "experts" de l’Observatoire des radicalités se sont réunis. Voici quelques unes de leurs conclusions :
"Il est faux de prétendre, comme l’a fait encore dimanche soir Nicolas Sarkozy, que c’est un vote d’exaspération. Il y a une adhésion au discours du FN" (Jean-Yves Camus)
"Pour beaucoup de Français, le FN est devenu le parti de la droite. Ainsi même un Christian Estrosi, pourtant tenant de la droite forte et décomplexée, ne tient pas le choc face à Marion Maréchal Le Pen" (Joël Gombin)
"Lorsque Marine Le Pen parle, les gens comprennent ce qu’elle dit! Le FN a un discours qui dit toujours être en prise avec le réel. Il est audible" (Sylvain Crépon)
"Les 18-30 ans estiment que la classe politique traditionnelle est éloignée de leurs préoccupations, et parle une langue qui ne leur correspond pas davantage que la moyenne des Français. Le FN est davantage dans le concret" (Jean-Daniel Lévy)
Autant dire que les "experts" se sont réveillés ce matin avec la gueule de bois. Toutes ces années dans le déni sans se rendre compte de rien...
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La voix du peuple
POLITIQUE (Présent 8498)
Le premier parti de France ? C’est le PS ! Ainsi a parlé Stéphane Le Foll, ministre et porte-parole du gouvernement, le soir où le Front national pulvérisait ses records précédents et faisaient voler une fois de plus ce « plafond de verre » qui devait enrayer sa marche victorieuse vers le pouvoir.
Un tel jugement en dit long sur la cécité gouvernementale quant à ce qui se passe dans le pays. Le Foll a additionné les carottes et les navets des partis divisés de la gauche et de l’extrême gauche pour en faire une seule formation unie, rencontrant l’incrédulité de ses frères ennemis et l’ironie des électeurs, qui ont fait du PS le dernier parti qu’ils veulent encore voir au pouvoir.
C’est bien le Front national qui est le premier parti de France, devant Les Républicains qui, pourtant, est une coalition de quatre partis (LR, UDI, MoDem, Chrétien démocrate). Seul contre tous ! C’est aussi un élément de sa victoire : une formation qui réunit contre elle tous les autres, les partis, certes, mais aussi le Medef et la CGT, fraternellement unis contre lui, la quasi-totalité des médias et les pétitionnaires intello-artistiques, une telle formation ne saurait être entièrement mauvaise, se sont dit les électeurs.
Surtout les gens modestes, les oubliés, les délaissés, moqués, méprisés, insultés précisément par ceux-là qui tiennent le haut du pavé dans toutes les sphères du pouvoir, considérant ce peuple des humbles comme autant de demeurés dont il faut tenir la main pour qu’il dépose le « bon » bulletin. Une fois de plus, ces Français-là ont manifesté leur refus de partis politiques impuissants et déconsidérés. Ils ont été six millions à le dire haut et fort.La première victime, certes, c’est le PS et ceux qui, muets de honte ou de stupeur, se sont tus dimanche soir, eux pourtant si bavards d’ordinaire et qui en sont les vrais dirigeants : Hollande et Valls. Mais aussi Sarkozy, dont le verdict des urnes met fin aux vantardises et rodomontades : il était le seul à pouvoir « faire barrage » au Front national, il ne croyait pas les sondages, on allait voir ce qu’on allait voir, foi de Sarko ! On a vu : ses amis sont en tête dans quatre régions, le FN dans six. Dans le Nord et en Paca, où Bertrand et Estrosi ne peuvent espérer vaincre que grâce aux voix socialistes. Il est en triste état, le rempart de Sarkozy, qui devait aussi lui servir de tremplin pour la présidentielle !
Les combines d’appareil sont en marche sous le masque de la vertu républicaine. Car la République serait en danger et la démocratie en péril, alors qu’il ne s’agit que du jeu normal de nos institutions, de la liberté souveraine des électeurs.
Mais on veut priver ceux du Front national d’avoir les exécutifs qu’ils veulent. Six millions de Français n’ont que deux députés et on voudrait, en plus, les priver d’autres représentants. Dès dimanche soir, les vaincus ont brandi la menace de troubles et de désordres dans les régions si le FN l’emportait. Mais si, par impossible, les magouilles politiciennes faisaient que le FN n’obtienne aucune des six régions où il est en tête, alors, ces politiciens défaits devraient affronter la colère de ceux qui ont été dépossédés de leur victoire.Guy Rouvrais