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élections - Page 517

  • Régionales : la criante absence de stratégie du PS face à la montée du FN

    À moins d'une semaine du premier tour des élections régionales, la nette progression du FN dans les sondages rend certains socialistes fébriles.
    Quelles que soient les variations de l'opinion ou les surprises de l'actualité, la direction du PS répète sa ligne comme un mantra: aucune décision, aucune stratégie ne sera arrêtée pour réagir face à la poussée du FN avant le soir du premier tour. Une posture destinée à préserver la campagne des candidats sur le terrain, et à donner le change au ni-ni des Républicains. Alors même que les derniers sondages donnent le FN en passe de remporter trois régions, en cas de triangulaire au second tour.
    Mais à six jours du premier tour, tous les socialistes ne veulent plus jouer à se faire peur en repoussant au dernier moment les décisions cruciales. «Je sais que c'est difficile à croire mais rien n'est arrêté» sur la stratégie au soir du premier tour, déplorait jeudi le député PS Yann Galut dans Le Parisien. Auteur d'un «guide anti-FN» en 2014, le député du Cher s'interrogeait: «Entre nous, on ne discute que de ça. C'est vraiment quelque chose qui nous travaille. Quel va être notre score? Est-ce qu'on maintient nos listes? Est-ce qu'on se retire?», raconte-t-il dans le quotidien.
    Rue de Solférino, la fébrilité est encore montée d'un cran la semaine dernière. Réunies avec le premier ministre mardi, les têtes de listes socialistes n'ont convenu que d'une chose: aucune décision ne sera arrêtée avant le soir du premier tour. Cette position publique, martelée au sujet notamment des fusions de listes PS-LR là où le FN pourrait l'emporter, semble donc se traduire aussi en interne par une absence de discussions. Si la situation inquiète certain, elle en réjouit d'autres, comme, Christophe Castaner, tête de liste en difficulté face à Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca. «Aujourd'hui, prôner la fusion du FN c'est faire le jeu du FN. Mais ça pourrait ressurgir très vite», croit savoir le député. En effet Manuel Valls n'a jamais caché qu'il était prêt à envisager cette option. Mais jeudi 12 novembre, le patron du PS jurait pour sa part ne pas vouloir en entendre parler. «On met le FN trop au centre. La bataille centrale est avec la droite», avait-il martelé, adressant au passage ce message au premier ministre: «Je dis à tous les socialistes: ‘trop de confidences nuisent à la cohérence'».
    Contacté par le Scan, Christophe Borgel, spécialiste des élections au PS se fait le chantre de la méthode Coué. «Je comprends que l'on soit inquiet face à la montée du FN, mais dans le combat politique, je ne comprends jamais que l'on puisse être fébrile. Mais je ne peux malheureusement pas bâillonner tous les députés socialistes», lance-t-il. «Comme nous l'avons déjà dit, notre position ne se décidera qu'au soir du premier tour, en fonction de l'ensemble des résultats, et une fois connue la position des autres partis. Nous gardons la volonté de faire le meilleur score possible au premier tour», martèle l'élu de Haute-Garonne. «J'appelle nos amis à ne pas oublier les surprises des départementales en mars dernier: le FN était donné au-delà de 30% et il n'a fait que 25. La droite était donnée gagnante partout et nous avons finalement bien résisté», ajoute Christophe Borgel. «Ces prochains jours seront décisifs, nous allons nous exprimer», promet-il. Et le député de miser sur un sursaut des abstentionnistes: «Avec ce qu'il vient d'arriver en France, les gens en sont encore à mesurer l'impact des attentats sur le cours de leur vie, pas encore sur leur vote. Pour les convaincre, nous devons démontrer notre capacité à porter le pacte de sécurité».

    Marc de Boni  Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuApyVpyuoRrBjEgV.shtml

  • Régionales : la criante absence de stratégie du PS face à la montée du FN

    À moins d'une semaine du premier tour des élections régionales, la nette progression du FN dans les sondages rend certains socialistes fébriles.
    Quelles que soient les variations de l'opinion ou les surprises de l'actualité, la direction du PS répète sa ligne comme un mantra: aucune décision, aucune stratégie ne sera arrêtée pour réagir face à la poussée du FN avant le soir du premier tour. Une posture destinée à préserver la campagne des candidats sur le terrain, et à donner le change au ni-ni des Républicains. Alors même que les derniers sondages donnent le FN en passe de remporter trois régions, en cas de triangulaire au second tour.
    Mais à six jours du premier tour, tous les socialistes ne veulent plus jouer à se faire peur en repoussant au dernier moment les décisions cruciales. «Je sais que c'est difficile à croire mais rien n'est arrêté» sur la stratégie au soir du premier tour, déplorait jeudi le député PS Yann Galut dans Le Parisien. Auteur d'un «guide anti-FN» en 2014, le député du Cher s'interrogeait: «Entre nous, on ne discute que de ça. C'est vraiment quelque chose qui nous travaille. Quel va être notre score? Est-ce qu'on maintient nos listes? Est-ce qu'on se retire?», raconte-t-il dans le quotidien.
    Rue de Solférino, la fébrilité est encore montée d'un cran la semaine dernière. Réunies avec le premier ministre mardi, les têtes de listes socialistes n'ont convenu que d'une chose: aucune décision ne sera arrêtée avant le soir du premier tour. Cette position publique, martelée au sujet notamment des fusions de listes PS-LR là où le FN pourrait l'emporter, semble donc se traduire aussi en interne par une absence de discussions. Si la situation inquiète certain, elle en réjouit d'autres, comme, Christophe Castaner, tête de liste en difficulté face à Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca. «Aujourd'hui, prôner la fusion du FN c'est faire le jeu du FN. Mais ça pourrait ressurgir très vite», croit savoir le député. En effet Manuel Valls n'a jamais caché qu'il était prêt à envisager cette option. Mais jeudi 12 novembre, le patron du PS jurait pour sa part ne pas vouloir en entendre parler. «On met le FN trop au centre. La bataille centrale est avec la droite», avait-il martelé, adressant au passage ce message au premier ministre: «Je dis à tous les socialistes: ‘trop de confidences nuisent à la cohérence'».
    Contacté par le Scan, Christophe Borgel, spécialiste des élections au PS se fait le chantre de la méthode Coué. «Je comprends que l'on soit inquiet face à la montée du FN, mais dans le combat politique, je ne comprends jamais que l'on puisse être fébrile. Mais je ne peux malheureusement pas bâillonner tous les députés socialistes», lance-t-il. «Comme nous l'avons déjà dit, notre position ne se décidera qu'au soir du premier tour, en fonction de l'ensemble des résultats, et une fois connue la position des autres partis. Nous gardons la volonté de faire le meilleur score possible au premier tour», martèle l'élu de Haute-Garonne. «J'appelle nos amis à ne pas oublier les surprises des départementales en mars dernier: le FN était donné au-delà de 30% et il n'a fait que 25. La droite était donnée gagnante partout et nous avons finalement bien résisté», ajoute Christophe Borgel. «Ces prochains jours seront décisifs, nous allons nous exprimer», promet-il. Et le député de miser sur un sursaut des abstentionnistes: «Avec ce qu'il vient d'arriver en France, les gens en sont encore à mesurer l'impact des attentats sur le cours de leur vie, pas encore sur leur vote. Pour les convaincre, nous devons démontrer notre capacité à porter le pacte de sécurité».

    Marc de Boni  Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuApyVpyuoRrBjEgV.shtml

  • Avec 31 candidats aux régionales, Sens Commun n’a obtenu que des miettes

    Lu dans Minute :

    S"[...] Contrairement aux élections municipales de mars 2014, où il était de bon ton, à droite, d’avoir sur sa liste son quota Sens Commun/Manif pour tous – même Alain Juppé avait le sien, c’est dire ! –, les chefs de file des Républicains ne cajolent plus les jeunes militants issus de la Manif pour tous. [...] Aujourd’hui, chez les Républicains, on drague le Modem ! [...] Déjà, au printemps de dernier, le camouflet avait été sévère pour le jeune mouvement. Seuls douze candidats Sens Commun avaient été finalement investis par l’UMP. Douze sur 2045 cantons, soit 4090 candidats potentiels. [...]

    « Sens Commun confirme une large représentation aux élections régionales 2015 » annonce pourtant le mouvement dans un communiqué, saluant, sans rire, une « avancée […] encourageante ». [...] Dans la réalité, cette « large représentation » se limite à 31 candidats dont une vingtaine éligibles. 31 sur les 1757 candidats des listes Les Républicains ! 31 candidats dont la liste précise et complète est d’ailleurs introuvable. Comme s’il fallait les cacher et ne les sortir que pour les meetings de La Manif pour tous… Une enquête minutieuse sur les sites internet des différents candidats Républicains aux régionales ne nous a pas permis de les dénombrer tous. Autrement dit, même s’ils sont 31, ils sont totalement invisibles. [...]

    En Pays-de-la-Loire, sur les listes de Bruno Retailleau, Sens Commun revendique cinq candidats « dont quatre en position éligible », sans toutefois donner les noms ! Parmi ces quatre rescapés, le président du mouvement, Sébastien Pilard, éligible certes mais relégué à la 18e place sur la liste de Loire-Atlantique ! [...] quand on sait que les adhérents de Sens Commun forment, à eux seuls, presqu’un quart des adhérents Républicains du département ! À titre de comparaison, le Modem a obtenu six places sur les listes de Bruno Retailleau… [...]"

    Michel Janva

  • Pour les Français à nouveau tentés pas Nicolas Sárközy de Nagy-Bocsa…

    Nicolas Sarkozy a vanté son bilan en matière d’antiterrorisme : « J’ai été en charge de la sécurité de la France de 2002 à 2012. De 2002 à 2011, il n’y a pas eu un seul attentat en France. » Le président des Républicains choisit bien ses dates, puisque Mohamed Merah a perpétré ses attentats en mars 2012. C’est également sans compter les attentats en Corse.

    http://www.contre-info.com/

  • LR : où est donc passée « la droite décomplexée » ?

    Dans son numéro d'avant le 1er tour des élections régionales, Minute écrit :

    6a00d83451619c69e201b8d17d423d970c-320wi.jpg"[...] trois ans et demi après la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, la droite ex-UMP n’a toujours pas compris qu’elle avait perdu en 2012 pour n’avoir pas tenu ses promesses et non pas pour avoir été trop à droite durant cinq ans. Non seulement cette droite-là ne s’assume toujours pas pour ce que ses électeurs attendent qu’elle soit – où est donc passée « la droite décomplexée » ? – mais elle est partie à la conquête des régions en une alliance politicienne avec les centristes de l’UDI et avec ceux du Modem(qui avaient causé sa perte en 2012 !) et qui lui interdisent toute remise en question. On se demande si ce n’est pas Alain Juppé, plutôt que Nicolas Sarkozy, qui a composé les listes ! On est sûr en tout cas que ce n’est pas Patrick Buisson…

    Et le FN ? Il n’est un mystère pour personne que nous avons des réserves sur certains aspects du programme du Front national : sur sa propension à privilégier le combat de la souveraineté sur celui de l’identité, sur son étatisme, et, plus grave, sur sa réticence à assumer pleinement le combat civilisationnel, trop souvent délaissé au profit des seules « valeurs républicaines » que nous estimons vides de sens et inopérantes. Ce sont principalement ces divergences qui nous ont conduits à apporter à Marine Le Pen, depuis son accession à la présidence du FN en janvier 2011, un soutien critique – mais un soutien ! – qu’elle perçoit comme une hostilité. Nous lui rappellerons seulement avec Beaumarchais que « sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». [...]"

    Michel Janva

  • La démocratie directe : Démos contre Aristos par Jesús Sebastián LORENTE

    Métamag est heureux d’accueillir un nouveau collaborateur en la personne de l’essayiste espagnol Jesús Sebastián Lorente, rédacteur en chef de la revue hispanique Elementos, maître d’œuvre chez l’éditeur Fides d’une nouvelle collection, « La Bibliothèque de Métapolitique » dans laquelle il vient de publier un livre d’hommage à Alain de Benoist, Éloge de la Dissidence où l’on retrouvera au sommaire des plumes connues comme celles de Jeronimo Molina ou du philosophe français Michel Lhomme. Le texte suivant intéressera probablement les élèves du Concours commun de Sciences-Po qui doivent cette année plancher sur deux thèmes : l’école et la démocratie mais il rentre tout à fait dans le cadre de notre nouvelle rubrique « Des Idées et des Hommes » d’où la traduction suivante que nous vous proposons. 

    La rédaction de Métamag 

    Franchement, je suis fatigué de lire ces tas de louanges adressées à la démocratie grecque antique, une logorrhée insistante qui ne se contente pas seulement d’entériner le ressentiment contre les limites de la démocratie libérale mais qui en plus se présente comme une sorte de régression platonicienne et romantique, bien éloignée de tout réalisme politique. Ce bourrage de crâne a atteint son apogée maximum, dans la gauche radicale espagnole [la gauche française rêvant plutôt d'une démocratie totalitaire censurant toutes les têtes qui ne pensent pas comme elle - NDT], lors de la célébration du dernier référendum grec qui ne fut que la mise en scène d’un pseudo-affrontement contre l’Union européenne, en réalité un plébiscite référendaire – avec son effet boomerang – par lequel Syriza a réussi à faire passer la souveraineté populaire sous l’arc dorique du Parthénon. 

    Le mythe de la démocratie grecque 

    L’appel à une démocratie grecque originelle et idéalisée est devenu le mantra des mouvements populistes. Il consiste à croire qu’il suffit d’adopter le même nom (postulat étymologique) pour déterminer les choses univoquement – ou les obliger à se déterminer – d’elle-même comme si la vraie démocratie ne pouvait être autre chose que le gouvernement direct, avec cette idée sous-jacente que plus la démocratie serait directe, mieux cela serait et ce, contre tous les discours destinés à critiquer le « démocratisme ». De fait, ceci nous amène à constater quelque chose d’assez  inquiétant : la démocratie, qu’elle soit antique ou moderne, n’est pas une nécessité historique. Toutes les expériences de « démocratie totale » finissent toujours par des régimes de monarchie absolue, de dictatures militaires ou des tyrannies populaires. Mais laissons le temps au temps et interrogeons-nous.

    D’où provient un tel mythe « démocratique » ? Pendant la Révolution française et postérieurement, à l’époque romantique, penseurs et hommes politiques, ont souvent porté aux nues les « Républiques de l’époque gréco-romaine » (Athènes, Sparte et Rome), en organisant même des discussions autour des oppositions d’« Athènes contre Sparte » ou de « Sparte contre Athènes ». Nous pouvons citer par exemple cette conception tardive de la société spartiate, présentée comme une société militarisée et prétendument raciale, défendue par les Jacobins et les nazis. Elle a même engendré un autre mythe, le mythe de Sparte absolument opposé à celui d’Athènes. 

    Qu’y a-t-il d’exact dans ces présentations si nous les analysons d’un point de vue postmoderne ? 

    Nul doute qu’au Ve siècle avant J-C, la civilisation grecque était très démocratique mais elle était aussi particulièrement aristocratique et esclavagiste, puisque la majorité de la population n’appartenait pas à l’élite citoyenne et souveraine, mais qu’au contraire, tout un groupe de femmes, de travailleurs, d’esclaves et d’étrangers (les métèques) n’était juridiquement pas libre, ni politiquement actif. En effet, la condition d’hommes libres, jouissant de la plénitude des droits politiques, n’était dévolu qu’aux seuls citoyens. Autour des années 430 avant J-C, la population pour la région d’Athènes était à peu près de 300 000 âmes. Ce qui veut dire que seul 10 % de cette population, soit environ 30 000 individus – le demos – jouissait réellement de droits politiques et civils. 

    À un premier niveau, la population se divisait, pour employer un vocabulaire moderne, en « nationaux » et en « sujets ». Parmi les « nationaux » – pour ceux qui naissaient à Athènes de père et de mère athéniennes (un mixte de droit du sang et du sol) – se trouvaient les hommes, les seuls aptes à devenir citoyens, et encore pas tous les hommes, parce qu’ils pouvaient aussi perdre cette condition de citoyen pour causes de guerre, pour des raisons morales ou économiques et se retrouver ainsi comme les femmes et les enfants, qui ne jouissaient pas des prérogatives de la citoyenneté. Parmi les « sujets », se trouvaient quelques commerçants, les travailleurs et les esclaves, qu’ils soient ou ne soient pas étrangers (y compris ceux des cités voisines). Par déduction, ceux-ci n’avaient aucun droit et encore moins de participer à lapolis

    Le pouvoir législatif était aux mains de l’Assemblée (Ecclesia) qui avait pour fonction d’approuver les lois, de lever les impôts et de faire la guerre et à laquelle ne participaient seulement que 3 000 citoyens environ, mais jamais la totalité… – ce fameux « tous » dont on nous rabat les oreilles avec la soi-disant « démocratie directe » ou « constituante » de l’Antiquité. La direction de l’Assemblée reposait sur un Conseil (la Boulé) composé de 500 citoyens tirés au sort. Si nous transposons à notre époque, ce serait l’équivalent de ce que représente la Commission européenne par rapport au Parlement européen, soit le paradigme même du déficit démocratique reconnu de l’UE. Finalement, en Grèce, le pouvoir judiciaire était constitué d’un tribunal (l’Héliée) qui jugeait les conflits, les réclamations et les plaintes des citoyens (mais n’oubliez pas, seulement 10 % de la population) et était formé par des citoyens choisis aussi par tirage au sort dans le cadre de l’Assemblée. L’isonomie (l’égalité devant la loi) était donc une utopie. 

    Comme dans n’importe quelle assemblée populaire, une minorité hyperactive et hyper participative était celle qui finalement déterminait l’agenda, le processus et les décisions politiques. Croire, en plus, que les citoyens athéniens discutaient et votaient en pensant au bien commun, au lieu de défendre leurs intérêts personnels ou corporatifs, comme le font leurs compagnons modernes, témoigne d’une naïveté absolue. Nonobstant, ce mythe de la démocratie athénienne permet de maintenir la fiction qu’un gouvernement du peuple puisse se réaliser à travers des méthodes purement démocratiques, participatives ou délibératives, alors qu’on sait bien que la réalité d’hier comme aujourd’hui, est que le soutien politique des régimes démocratiques repose principalement sur des processus de caractère technique ou bureaucratique, éloigné de la citoyenneté et toujours exécuté par une minorité. Du coup, le problème à poser n’est peut-être pas tant celui du modèle de démocratie que nous voulons mais plutôt celui de l’accès d’une minorité déterminée (aristocratique, bureaucratique, technocratique, partitocratique) au pouvoir qui doit régir les destinées souveraines du peuple. 

    Avant le Ve siècle avant J-C, le pouvoir politique d’Athènes repose sur une aristocratie guerrière et de propriétaires fonciers, descendant des anciens envahisseurs indo-européens. Il s’agissait d’individus suffisamment équipés et préparés pour se présenter à la guerre avec un cheval, son harnachement et toute la panoplie guerrière. La guerre n’était pas comme à notre époque, un événement déconsidéré par l’humanité mais une activité naturelle et quasi permanente, décisive pour la liberté et la prospérité de la cité car d’elle dépendait l’obtention de nouvelle terres, d’esclaves et de butin. Par conséquent, l’influence politique de ceux qui décidaient de la bataille était décisive. Cependant, l’augmentation de l’importance de l’activité commerciale favorisa la naissance et le développement d’une nouvelle classe moyenne mercantile, qui commença à guerroyer dans l’infanterie lourde, puisqu’elle était capable petit à petit d’en couvrir les frais; du coup, sa participation dans les rapports de force politiques devint décisive. C’est ainsi que les démocrates athéniens décidèrent d’octroyer aussi la citoyenneté à certains individus en fonction de leurs mérites militaires ou, ce qui déjà nous plaît moins, en fonction de leur patrimoine économique. Le demoss’ouvrait ainsi aux  marchands, mais pas au reste de la population. 

    De fait, les hommes grecs, libérés du travail productif ou domestique par les commerçants, les travailleurs, les esclaves et les femmes, passaient leur temps au gymnase, aux  compétitions athlétiques, à écouter les philosophes et les orateurs dans les espaces publics, aux tâches politiques des assemblées, des tribunaux et des magistratures, ainsi qu’à la guerre quand ils s’ennuyaient ou qu’elle était nécessaire. Disons-le : ils vivaient comme des rois ! Et comme du coup l’absentéisme à l’Assemblée était très courant, les Athéniens démocrates et participatifs décidèrent avec le temps et les excès de rémunérer la pratique de la fonction politique. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?… Mais en réalité, l’objectif était tout autre : empêcher que des citoyens avec très peu de ressources puissent participer aux décisions des Assemblées. Ainsi, la bourgeoisie naissante grecque remplaça l’ancienne aristocratie guerrière, exactement comme chez nous.  À Athènes, les humbles furent écartés tandis qu’à Sparte, on repoussait les handicapés. Vive la citoyenneté universelle ! 

    Ce mythe de la démocratie athénienne est en réalité un des récits modernes, propre au messianisme politique, qui fait du libéralisme la fin inéluctable de l’Histoire. Ainsi, on nous raconte, on nous fait croire qu’il y a eu, une fois dans l’Histoire, une vraie démocratie, une authentique démocratie mais que nous en avons perdu le sens suite à la trahison du peuple par une bourgeoisie alliée aux pouvoirs financiers et livrée aux marchés. Le problème est qu’il n’y a sans doute pas de régime aussi peu représentatif que celui de la démocratie grecque qui puisse être pris comme modèle pour la démocratie contemporaine et que ceux qui le revendiquent avec tant d’insistance le font à travers les prismes déformants d’une tromperie avérée, très courante en politique, qui consiste à porter aux nues la démocratie moderne sur les bases de la démocratie antique alors que la première n’est en réalité qu’une farce électorale et la seconde, une imposture que l’on prendrait pour un éden participatif. En réalité, les hellénophones indignés poursuivent ce courant de la tradition politique occidentale qui, depuis l’Époque moderne, prétend être l’héritier de l’Antiquité classique, oubliant, par exemple, la philosophie des peuples païens pré-romains et les institutions médiévales européennes. 

    Alors proposons maintenant un exercice de spéculation historique, en transposant le modèle de la démocratie grecque aujourd’hui. Prenons, par exemple, un pays européen type de 40 millions d’habitants. De ceux-ci, seuls 10 % posséderait la condition de citoyens, c’est-à-dire que cela ferait environ 4 millions de gens qui auraient le droit de participer politiquement à l’Assemblée citoyenne. D’un seul coup, nous avons déjà dû retirer 36 millions de voix et de votes du processus. Mais selon quels critères avons-nous sélectionner nos citoyens ? Aujourd’hui, nous ne pouvons pas imaginer adopter des critères d’élitisme guerrier à l’ancienne ou des critères de caste économique, par trop modernes, ni d’aristocratie spirituelle, bien trop diffuse. Nous ne pouvons non plus discriminer par genre (le sexe) ou par l’origine (les étrangers). Et, naturellement, il n’y a plus d’esclaves (ou s’il y en a, ils sont heureux, comme le remarque l’essayiste espagnol Javier Portella). Aussi, nous serait-il nécessaire d’adopter une série de critères qui ne seraient ni objectifs ni conformes à la généralité. Alors allons-y : 1) posséder la nationalité par la naissance ou par paternité/maternité 2) disposer d’une certaine formation académique, par exemple universitaire 3) exercer un travail, une activité commerciale, professionnelle ou d’entrepreneur 4) être à jour de ses obligations fiscales et sociales 5) ne pas avoir été condamné pénalement pour délits ou fautes graves et 6) avoir entre 21 et 71 ans (pas moins pour immaturité, pas plus, par excès de maturité). À ce pas, si nous appliquons tous ces critères simultanément, nous n’arriverions même pas à cette minorité de 10 % de citoyens politiques. De ces 4 millions de citoyens, mettons qu’un demi-million seulement, tiré au sort, participeraient activement à l’adoption des décisions politiques. Est-ce cela que veulent nos fans de la démocratie antique ? Le Demos contre l’Aristos

    La démocratie directe : vers une souveraineté populaire numérique ?

    Traditionnellement revendiqué par la gauche, le système de la « démocratie directe », se présentant comme l’antithèse de la « démocratie représentative » qui régit la majorité des États occidentaux (où les représentants ont fini par se constituer en une oligarchie politico-financière), est aussi revendiqué par une nouvelle droite de plus en plus éloignée de conceptions aristocratiques ou méritocratiques dépassées qui n’ont rien à voir avec les principes hiérarchiques de la communauté organique. 

    Comment doivent être prises les décisions qui touchent toute une population ? Cette question s’est périodiquement posée depuis les temps anciens. Les Athéniens pouvaient se réunir « tous » et voter directement sur les questions. Mais qui était ce « tous », si ce ne sont les citoyens ayant des « droits politiques » ? C’est-à-dire une minorité aristocratique – descendant des anciens envahisseurs indo-européens – qui ne représentait comme nous l’avons vu, qu’approximativement 10 % de la population totale, le reste étant des travailleurs et des esclaves. 

    Continuons. La majorité des penseurs pensent qu’un système démocratique comme celui-ci sera toujours préférable à l’autre option : la tyrannie. Dans des représentations plus récentes de la démocratie, la taille de la population rend impraticable la prise en compte de l’opinion de chaque citoyen pour chaque décision. Pour remédier à cela, on sait que furent instaurés avec le temps des systèmes de démocratie représentative, dans lesquels la population choisit pour un certain temps quelques représentants qui se chargent de voter sur les affaires courantes. En réalité, la taille de la population n’est pas la seule raison pour l’existence des représentants. Les Founding Fathers des États-Unis, voyaient par exemple dans ce qu’ils appelaient une « vraie démocratie » – c’est-à-dire, une démocratie qui n’aurait pas de représentants – le danger de la tyrannie de la majorité : les minorités se retrouveraient totalement vulnérables devant les désirs de la majorité. Une autre objection contre le fait d’ailleurs que les citoyens s’expriment directement est qu’ils ne sauraient avoir la capacité intellectuelle suffisante pour comprendre la complexité des affaires d’État. Et pour achever le tout, on admet tacitement chez les professionnels de la politique que certains aspects liés aux intérêts et/ou à la sécurité nationale ne peuvent être rendus publics, puisque cette transparence permettrait de dévoiler une information sensible à des tiers, en plus de restreindre la capacité d’action du gouvernement. 

    Aujourd’hui, il existe un mouvement pour la démocratie directe, appelée aussi démocratie pure ou démocratie non-représentative, qui a commencé par être revendiquée par la gauche radicale, mais qui est maintenant défendu plus que tout par une nouvelle droite, une nouvelle droite dissidente de la tournure oligarchique du néo-libéralisme. En prenant toujours le « modèle suisse » comme exemple à imiter (démocratie locale ?, démocratie fédérale ?), l’essayiste français Yvan Blot a révolutionné la pensée conservatrice par rapport aux « essences de la démocratie » avec ses livres La démocratie directe etL’oligarchie au pouvoir, proposant un retour à la fonction souveraine du peuple. 

    Les défenseurs de la démocratie directe remarquent que la technologie actuelle permet de rendre le comptage de millions de votes aussi facile que celui de dizaine de bulletins. On peut donc facilement envisager maintenant que chaque loi qui dans la démocratie représentative est votée en chambre, disons au parlement, puisse être voter directement sans de trop grandes complications au niveau d’une région ou d’une nation. La tyrannie de la majorité n’aurait alors aucune raison d’être une menace pour autant que se maintient un certain degré de débat et de consensus, chose qui devient de plus en plus possible grâce aux diverses plateformes numériques – forums, blogues, moyens de communication interactifs – qui ont commencé de surgir récemment un peu partout. L’idée que les gens ordinaires ne soient pas capables de comprendre les thèmes et de décider ce qui leur convient le plus a toujours été l’argument de ceux qui se sont opposés à une plus grande démocratisation de n’importe quel système de gouvernement. Et cependant, la corrélation entre ce que nous pourrions appeler le niveau de démocratie d’un pays (entendu comme l’homogénéité de la distribution de la responsabilité politique parmi sa population) et son niveau de développement social ne saurait être plus clair : il nous suffit simplement de comparer les pays les plus démocratiques comme la Suisse (où cinquante mille signatures suffisent pour rendre effectif un référendum souverain) avec les plus autoritaires, disons la Corée du Nord ou le Venezuela. De plus, il n’est pas du tout sûr que cacher les aspects les plus obscurs de la politique contribue au bien commun de la population. En général, on peut dire que tous les arguments posés en faveur des représentants, excepté celui sur l’infaisabilité de compter les multiples bulletins de vote, ne dépendent que du préjugé qui postule que par le biais de quelques circonstances indéterminées, les représentants seraient des personnes forcément plus justes, plus sages ou plus capables que le citoyen ordinaire. Ceci nous paraît être au contraire un argument en faveur de l’oligarchie plus que de la démocratie. 

    Ainsi, nous devons reconnaître que la démocratie est un système en évolution, qui n’a jamais été achevé, même par l’éternelle polémique entre la démocratie représentative et la démocratie participative. Probablement, l’élection de représentants fut autrefois une des meilleures options pour le fonctionnement de la société mais la technologie actuelle est en train de modifier profondément la donne, comme tant d’autres domaines. Si nous voulons donc rendre plus démocratique notre système, la première chose que nous devons effectuer, c’est opérer un changement de paradigme par rapport aux personnes avec lesquels nous passons un « contrat » – que nous choisissons ou que nous désignons – pour réaliser certaines fonctions politico-administratives: il nous faut nous éloigner de l’idée primitive du leadership et nous rapprocher d’une autre, celle de la « fonction publique », entendue comme celle de serviteurs publics qui honoreraient nos instructions, mais ne prendraient pas les décisions à notre place. Il est important de remarquer que cela n’implique pas une perte des libertés de l’individu en faveur de la majorité mais au contraire, avec l’abondance des plateformes sur Internet consacrées au débat, cela implique qu’une plus grande expression des idées, des nécessités et des inquiétudes de la communauté soit rendu possible. 

    Nous avons besoin d’un système qui permette de gérer les décisions communes. Dans ce monde de réseaux sociaux, de logiciels libres et de désillusion croissante face à la classe politique, la démocratie directe peut donc être une option viable de transition entre ce que nous appelons encore la « démocratie représentative » et un système de « démocratie pure », ce serait d’ailleurs non seulement un système plus équitable, mais aussi un système aussi probablement plus efficace, in fine une authentique souveraineté populaire, un populisme réellement démocratique. 

    Le système de démocratie directe pourrait s’exercer à travers des médias informatiques et/ou télématiques en ligne qui permettraient à n’importer quel citoyen (identifié par sa carte d’identité électronique ou sa signature numérique) de proposer des idées et/ou de voter pour celle des autres. Un tel système identifierait les propositions faites sur des thématiques similaires pour permettre à celui qui propose son idée de savoir si celle-ci a déjà été présentée, et dans un tel cas y ajouter simplement son vote. Au bout d’un certain temps, les propositions qui auraient accumulé le plus de votes seraient soumises à référendum à travers le même système. Une forme de gestion de ce type pourrait être appliquer simultanément à différents niveaux (local, régional, national, continental). Des consultations ponctuelles sur les grands sujets ou les grandes décisions, des consultations périodiques pour vérifier le travail des gouvernants, des contrôles financiers pour vérifier les travaux et les chantiers publics, des consultations décisionnelles pour renverser ou changer de gouvernement, des consultations légitimes pour nommer ou pour renouveler les membres des principales institutions… Un rêve qui, lamentablement, n’échappe pas à l’utopie: nos oligarchies politico-financières n’admettront peut-être jamais une souveraineté d’une telle ampleur. 

    Pourtant, notre postmodernité politique, en posant de nécessaires limites, tireraient de fructueux bénéfices d’une telle démocratie directe. Ce serait un antidote puissant contre la séparation du pouvoir entre gouvernants et gouvernés et la désaffection croissante pour la politique. En percevant seulement et de manière tangible, la contribution directe à la prise concrète de certaines décisions, on réussirait à conjurer le danger de percevoir les institutions comme une contrainte hétéronome. Les consultations directes éviteraient en effet l’oligarchisation de la politique, en donnant l’opportunité au peuple de se prononcer sur les matières fondamentales.

    De plus, le prétendu facteur de division que certains attribuent aux référendums pourra ici se transformer en son contraire au sein de sociétés relativement homogènes, puisque les fausses dichotomies entre les partis, d’une utilité seulement domestique et aux résultats désastreux pour le « vivre ensemble », pourraient être ici balayés par les volontés majoritaires concordantes.

    Jesús Sebastián Lorente

    • Traduit de l’espagnol par Michel Lhomme et d’abord mis en ligne sur Métamag, le 10 novembre 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Quand les Polonais catholiques sont sceptiques..

    Vous n’aurez guère entendu parler des élections polonaises et pour cause ! On savait depuis un certain temps que ces élections verraient la victoire des « conservateurs catholiques eurosceptiques ». À quoi bon en parler ?

    La droite a gagné. Oui, la droite. On a trop voulu nous faire croire qu'être de droite consistait à appliquer des idées de gauche - les seules possibles ! - avec des nuances libérales. Or ces conservateurs catholiques honnis - des gens capables de récuser tout à trac l'Union européenne, la monnaie unique, la COP21 et l'avortement (entre autres...) - sont les représentants réels de la droite,dans un sens initial, qui pour nous n'appartient plus qu'aux livres d'histoire. Et encore...

    Ce résultat est pourtant dans la logique de l'élection présidentielle qui, au printemps dernier, a porté Andrzej Duda, jeune député catholique, à la magistrature suprême.

    La gauche aux élus absents

    Le porte-parole de la présidence n'a pas tardé à souligner que la Pologne se trouvait désormais dans une « nouvelle situation politique ».

    Si l'on analyse les chiffres sortis des urnes lors de ces élections, cette nouvelle situation apparaît clairement. Le parti Droit et Justice (PiS), de l'ancien président Lech Kaczynski mort en 2010 dans une catastrophe aérienne, obtient, avec 37,6 % des voix, 235 des 460 sièges de la nouvelle Assemblée, soit la majorité absolue. Une telle situation ne s'était jamais présentée depuis la fin du communisme en 1989. Et auparavant, sous l'emprise du Parti communiste, on ne peut pas dire qu'elle releva vraiment de l'exercice démocratique...

    La Plate-forme civique (PO), c'est-à-dire le parti de droite libérale centriste, qui est celui de l'actuel président du Conseil européen Donald Tusk, n'a donc pas résisté à ses huit années de gouvernement. Elle n'obtient que 24,1 % des voix, soit 138 sièges.

    Le mouvement anti système du rockeur Pawel Kukiz, le parti Nowoczesna (Moderne) du néo-libéral Ryszard Petru, et le parti paysan PSL, allié des libéraux sortants, se partagent, dans cet ordre, les sièges restants.

    Et la gauche ? C'est bien simple, la gauche, dont le candidat à la présidentielle n'avait déjà obtenu que 2,5 % des voix, n'a aucun élu, aucun député ! Autrement dit, la Pologne, refroidie notamment par le spectacle des pays européens empêtrés dans le socialisme, a signifié à la gauche son congé.

    Imaginons un instant ce que signifie une Assemblée où l'extrême gauche serait tenu par des libéraux centristes plutôt classés à droite. C'est un peu comme si, en France, l'extrême gauche parlementaire s'arrêtait à Hervé Morin et Jean-Louis Borloo. Pas de Manuel Valls, pas de Jean-Luc Mélenchon, pas de François Hollande ; pas même de François Bayrou. Refermons la parenthèse : il n'y a pas, chez nous, de conservateurs catholiques...

    Mais l'on comprend que la gauche européenne ait tiqué, dénonçant, parce que décidément elle manque d'originalité, le populisme, la peur des migrants, etc. Il est vrai que, de Bruxelles à Paris, en passant par quelques autres capitales européennes, on peut se prévaloir d'avoir magistralement résolu la crise migratoire !

    Crispations en vue

    Au-delà de cette opposition à l'idéologie, le PiS devrait relâcher les liens de la Pologne avec l'Union européenne. Comme le souligne, un politologue local, les Polonais n'aiment pas qu'on leur impose leur politique de l'extérieur, de l'étranger : « Pour un Polonais, un étranger, c'est d'abord un occupant, un envahisseur, soit allemand, soit russe. »

    L'une des premières décisions prévue, annoncée, sera de démanteler le bureau qui devait préparer l'entrée du pays dans la zone euro. Adieu donc à la monnaie unique...

    Autre domaine sur lequel la Pologne risque de faire grincer bien des dents : le réchauffement climatique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président Duda n'a rien d'un climato-maniaque comme François Hollande. Et, dans la perspective de la COP21 à Paris, il a déjà pris ses distances.

    Andrzej Duda vient ainsi de déclarer que la Pologne opposait son veto à l'amendement de Doha au protocole de Kyoto sur les émissions de gaz carbonique. « Contraindre la Pologne à un accord international affectant l'économie, avec le coût social qui y est associé, doit être précédé d'une analyse détaillée sur son impact économique et juridique... Ces effets n'ont pas été suffisamment clarifiés », a-t-il souligné.

    La Pologne n'entend donc pas démanteler son industrie du charbon pour les beaux yeux des grands prêtres de la religion climatique.

    Au surlendemain de ces résultats et déclarations, le président Andrzej Duda était en visite à Paris, où il a bien entendu rencontré son homologue François Hollande. Il a beaucoup été question, semble-t-il, d'accords et de soutiens réciproques. Mais, derrière les sourires des photographies officielles, et la retenue des propos, on a pu percevoir, presque vibrante, l'inquiétude du président français.

    Olivier Figueras monde&vie 2 novembre 2015

  • La liberté de la presse conditionnée aux subventions étatiques

    Dans un communiqué, le FN annonce un droit de réponse à publier par La Voix du Nord, devenue un tract du PS, comme indiqué par Philippe, et , en cas de refus, un recours en justice. Extrait du communiqué :

    V"[...] D’une part, parce que le groupe « la Voix du Nord » est subventionné à hauteur de 1.5 millions d’euro par an(pour une télé que personne ne regarde) par le Conseil Régional socialiste, ce qui laisse penser que le brûlot du jour est un sérieux renvoi d’ascenseur. 9 millions d’euros sur l’ensemble du mandat, c’est sans doute le prix du reniement de l’honnêteté intellectuelle.

    D’autre part, parce que le groupe La Voix du Nord est, comme nous le dénonçons depuis longtemps, en situation de monopole à l’échelle régionale, empêchant toute pluralité d’opinion et tout principe contradictoire. [...]"

    Le député Gilbert Collard ajoute une question au ministre de la culture et de la communication sur les risques de partialité de médias largement subventionnés par des majorités régionales sortantes :

    "M. Gilbert Collard souhaiterait savoir si votre ministère centralise les subventions attribuées par les conseils régionaux à la presse, conçue au sens large : journaux, radios, télévisions et webtv. Il semblerait que leur niveau de servilité de certains supports dépasse aujourd’hui l’entendement."

    La Voix du Nord a perçu 4,69 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010. En 2012, le titre a touché une aide de 3 702 669 euros, soit 0,041 euros par numéro. En 2013, l'aide a diminué :2 627 888 euros, soit 0,031 euros par exemplaire.

    Par ailleurs, La Voix du Nord a perdu plus de 40 000 lecteurs en 4 ans. En 2011, la diffusion France payée de la Voix du Nord était en moyenne de 259 791 exemplaires. En juin 2015, cette diffusion est tombée à 219 199 exemplaires,soit une chute de 40 592 exemplaires. Cela représente une chute de 15,62 %, soit 1 lecteur sur 6.

    N

    Michel Janva

  • Leurs leçons, leurs oukases, leurs mensonges

    Il faudrait être bien naïf –et l’électeur FN l’est plutôt moins que les autres- pour imaginer une seule seconde que le Système, tous ceux qui en vivent grassement, laisseraient sans coup férir les Français votant pour l’opposition nationale menacer leurs prébendes, leurs rentes de situation, leur  position dominante. Pour le deuxième jour consécutif, le quotidien  La Voix du Nord exhorte aujourd’hui en Une ses lecteurs à ne pas voter pour la liste conduite par la présidente du FN  en Nord-pas-Calais-Picardie. Marine Le Pen  a dénoncé hier matin sur RTL ce  «tract pour le Parti socialiste», «contrepartie» des «9 millions d’euros de subventions» octroyés par la région à La Voix du Nord,  via la chaîne de télévision régionale Wéo, dans laquelle ce journal  compte 34 % du capital.

    «Pourquoi cet affichage ?» a demandé Libération à Jean-Michel Bretonnier, rédacteur en chef du quotidien nordiste : «Parce que la situation est inédite» répond-il. «Le FN est aux portes du pouvoir dans deux grandes régions qui peuvent devenir des bases solides pour se rapprocher du pouvoir au niveau national.»

    Le journal rappelle aussi  que  déjà,  dans un édito du 6 mai 2002, il invitait  avec une  emphase lourdingue et ridicule,  à voter contre Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle : «Forte de ses valeurs et dépositaire de l’héritage que lui ont transmis ses martyrs, La Voix du Nord se range sans ambiguïté aux côtés des démocrates pour déposer dans l’urne une réponse cinglante et définitive aux courants haineux et xénophobes.»  «Aux côtés des  démocrates?» Mais Lesquels?  Ceux  qui se sont assis sur les résultats du  référendum de 2005?  Ceux  dont les politiques ont livré nos compatriotes aux mauvais vents du mondialisme, aux  insécurités sociale, économique, physique, identitaire?

    « La Une contre l’extrême droite est courageuse (sic), mais pas sûr qu’elle soit utile, tempère un autre journaliste (de La Voix du Nord, NDLR) qui souhaite garder l’anonymat (par peur des représailles de ses collègues démocrates?, NDLR).  Le FN adore l’agressivité. Le choc frontal, il s’en nourrit(sic). Par ailleurs, c’est un peu tard. L’élection, c’est dimanche

    Une Une  qui a fait la joie d’un adversaire  du FN qui n’a certes  jamais brillé par sa subtilité et sa finesse, à savoir le patron de l’UDI,  petit appendice allié de LRJean-Christophe Lagarde. Ce dernier s’était déjà signalé par le grotesque de sa comparaison lorsqu’il avait qualifié Nadine Morano, coupable d’avoir cité (approximativement) De Gaulle,  de «porte-parole du Ku Klux Klan.»  Hier sur France Info, reprenant peu pu prou les attaques d’une certaine gauche, d’unRenaud Dély, M. Lagarde a affirmé que l’Etat islamique est « bénéficiaire du Front National», ânonnant dans la foulée  toutes les mesures bidons, inefficaces et/ou démagogiques de LRPSque le FN a refusé de voter.

    «Le paradoxe, après les attentats, c’est de voir que l’extrême droite se renforce alors que c’est d’abord, à mon avis, quelque chose qui favorise la propagande de Daech » a insisté Jean-Christophe Lagarde. « Parce que la propagande de Daech c’est d’expliquer qu’on ne veut pas des musulmans en France. Et (avec) le vote FN, on va leur donner un boulevard pour expliquer que nous ne sommes pas un pays où tout le monde peut vivre en respectant les lois de la République», a-t-il jugé.

    La bêtise assez stupéfiante  de ce discours, à peu près du niveau d’un tract  de SOS racisme en direction des collèges, fait écho aux  ahurissants mensonges d’un Nicolas Sarkozy hier soir àRouen pour une réunion publique. «Chaque voix que vous donnerez au FN servira la gauche» a martelé l’homme de l’ouverture à gauche en 2007  et triste champion  des déficits publics, du chômage, de  l’immigration de peuplement sous son quinquennat.

    De manière toute aussi surréaliste, le patron de LR,  qui écrivait qu’il rêvait d’une France ou l’expression  Français de souche aurait disparu,  a affirmé ne pas «(vouloir)  que la France devienne une société multiculturelle, (ne pas vouloir) du communautarisme». «Nous voulons rendre la France de toujours au peuple de France».  Il  a même vanté  «les valeurs chrétiennes de la France»,  son «long manteau de cathédrales et d’église». On se pince… C’est ce même Nicolas Sarkozy qui avouait  franchement  à Philippe de Villiers :  «Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir. »

    Autre poids lourd ( ?) à entrer  dans la danse du scalp anti FN,  le  président du Medef, Pierre Gattaz.  Celui là même qui se vantait de ses relations courtoises, empruntes de « respect mutuel »,  avec l’ex  secrétaire général de la CGT et  autre  militant antifrontiste enragé,   Thierry Le Paon, qui a été obligé de démissionner en avril dernier  suite aux révélations  sur ses goûts de luxe avec l’argent des adhérents.

    Dans un entretien au Parisien  ce mardi, M. Gattaz met en garde, comme il le fait de manière  récurrente dans les médias depuis son entrée en fonction et avant chaque élection,  contre le programme économique du Front National, qui serait   «l’inverse de ce qu’il faut faire». «La montée du Front National illustre un malaise»,  il faut que les  «autres partis politique  (…) comprennent ce malaise et qu’ils y remédient», en réglant «les problèmes de la sécurité, du chômage et en redonnant de l’espoir aux Français».

    Le patron du Medef s’exonère bien hypocritement de ce malaise. Comme le rappelait Bruno Gollnisch en mars dernier, qu’a fait le Medef à la sauce Parisot ou Gattaz sur le plan économique, le patronat Français, les grands patrons du CAC 40, tous ceux qui ont applaudi, célébré successivement  MM. Sarkozy, Valls et Macron? Ont-ils créé des centaines de milliers d’emplois ? Ont-ils  embauché massivement nos jeunes diplômés contraints de fuir  vers les pays anglo-saxons ?

    «Je trouve extraordinaire l’arrogance de tous ces gens là  qui jugent du programme du FN sans l’avoir lu»  notait Bruno Gollnisch. «Qu’y a-t-il de surprenant à vouloir libérer notre économie  à l’intérieur et à vouloir  protéger raisonnablement notre marché vis-à-vis de la concurrence déloyale que nous subissons de l’extérieur? Une bonne dizaine de prix Nobel partagent en tout ou partie nos analyses économiques, financières, sur l’euro…». «Le Medef vit des cotisations de grandes entreprises anciennement nationales ou nationalisées, dont la plupart des dirigeants sont d’anciens  fonctionnaires politisés » arrivés à leur poste par les faveurs du pouvoir en place et «qui n’ont jamais risqué un centime dans les entreprises qu’ils dirigent » soulignait encore  le député FN.

    Alors oui, leurs leçons,  leurs oukases, leurs mensonges sont le signe indéniable de leur fébrilité, voire d’une certaine panique devant ce réveil du peuple Français.  Mais ils  portent de moins en moins.

    http://gollnisch.com/2015/12/01/leurs-lecons-leurs-oukases-leurs-mensonges/

  • Sondage : nouvelle poussée du Front national

    Quels enseignements tirer de ce sondage qui correspond bien à ce que chacun peut ressentir autour de lui ?
    À une presque semaine du premier tour, l’institut BVA a réalisé des sondages dans les douze régions métropolitaines.
    Et la principale tendance en est une poussée du Front national, partout, même dans les régions que l’on disait les plus difficiles pour lui : +4 % en Bretagne, +5,5 % en Auvergne-Rhône-Alpes, +6 % en PACA et Bourgogne-Franche-Comté, et +7 % dans les Pays de la Loire, au premier tour. Ces bons scores parviendraient à lui donner une vraie dynamique pour le second, où ses candidates emblématiques dans le Nord et en PACA, l’emporteraient nettement : 44 % pour Marine Le Pen contre 30 % pour Xavier Bertrand, et 43 % pour Marion Maréchal-Le Pen contre 32 % pour Christian Estrosi. Et le FN pourrait même espérer gagner en Bourgogne-Franche-Comté, en Normandie et en Languedoc-Midi-Pyrénées. Cette dynamique du FN compliquerait aussi les choses pour le parti de MM. Sarkozy et Juppé, notamment en Normandie et en Rhône-Alpes, où les socialistes pourraient tirer leur petite épingle du jeu.

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