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élections - Page 677

  • Démagogie et énergie : pas de coupures de gaz avant les élections !

    Dans une semaine, le 16 mars, c’est la fin de la « trêve hivernale ».
    Coup de clairon de la CGT hier matin dans la presse : dans une semaine, le 16 mars, c’est la fin de la « trêve hivernale ». Celle des fournisseurs de gaz et d’électricité. 600.000 foyers seraient visés.
    Selon la CGT, écrit Le Parisien, « les procédures sont déjà prêtes et les fournisseurs d’électricité et de gaz ont déjà envoyé le nom des clients concernés. En outre, des intérimaires auraient été recrutés pour effectuer ces coupures. » Ce qui, en soi, n’a rien d’extraordinaire puisqu’il s’agit seulement d’appliquer la loi.
    Mais voilà, la concomitance avec les élections fait trembler les maires sortants. Les coupures de gaz, c’est bon pour l’Ukraine et la Russie, pas chez nous. Et surtout pas dans « les quartiers difficiles » où l’on paie souvent assez peu ses factures et où, surtout, bien peu se risquent à aller couper quoi que ce soit, de peur d’y laisser la peau.

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  • Les Français d’abord!

    Selon l’enquête Ifop/JDD mise en ligne hier sur le site du journal,  44% des Français interrogés considèrent « que la révélation d’enregistrements clandestins de Patrick Buisson plus les soupçons de trafic d’influence ont un impact négatif sur l’image de Nicolas Sarkozy (…). Ce sondage montre le poids des affaires au moment où l’ancien président tente de revenir sur le devant de la scène politique (…). Pour la droite, ces scandales à répétition tombent au plus mauvais moment. Celui que les spécialistes de l’opinion baptisent le moment de la cristallisation des choix. L‘UMP, qui espérait nationaliser le scrutin en orchestrant un vote sanction, se retrouve inaudible, estime Frédéric Dabi ». Avec un grand risque poursuit cet article, celui « de nourrir davantage le camp des abstentionnistes et celui du vote populiste. Marine Le Pen, qui vient d’annoncer la présence record de 596 listes au premier tour des municipales, espère tirer profit de cette situation ».

    A l’évidence les  dernières affaires éclaboussant la droite UMP ne devraient pas en effet améliorer la cote de confiance en une gauche qui protège bien mal la France et les Français des ravages de la crise. Comme l’a constaté avant elle la Cour des Comptes, la Commission européenne vient de juger que la dette publique de la France continuera à augmenter d’ici 2015 ; bref que la promesse de ramener le déficit  sous la barre des 3% , selon les critères imposés par Bruxelles, ne sera pas tenue. Personne ne sait non plus, dans les instances européistes comme ailleurs, de quel chapeau  le gouvernement   va sortir  les 50 milliards d’euros  d’économies annoncés par François Hollande dans le cadre de son pacte de stabilité.

    Invité le 12 février du débat de Beur FM,  l’ex ministre de l’Intérieur  Jean-Pierre Chevènement n’a pas été tendre sur le virage social-démocrate amorcé  (annoncé) par le chef de l’Etat : « Très franchement a-t-il dit, je ne crois pas qu’il s’agisse d’un tournant social-démocrate, parce que la démocratie implique un partage ! Il faudrait donc qu’il y ait des avantages pour les salariés, des augmentations de salaires, des congés payés, un régime social plus avancé… Là c’est tout le contraire qui se profile ! Là c’est plutôt du social-libéralisme. Mais est-ce bien du social ? N’est pas du libéralisme tout court ? Je pense que François Hollande est revenu finalement à sa source qui est le Delorisme . Jacques Delors mettait un peu de confiture sur la tartine, là il n’y a pas beaucoup de confiture en perspective… La politique suivie me parait extrêmement problématique et je pense qu’il est temps de prendre conscience de la nécessité de changer de politique ».

    Une nécessité dont est convaincue une majorité de nos compatriotes, même si ledit changement est parfois fort éloigné  des illusions archéo-socialistes  qui contaminent largement ce que les  idées de M Chevènement peuvent avoir de positives. Répétons-le, s’il s’agit de faire des économies, commençons déjà par inverser les courbes de l’immigration plutôt que d’accabler les Français d’impôts et de taxes, comme l’ont fait à qui mieux mieux  les gouvernements Juppé, Jospin, Raffarin, Fillon, Ayrault…

    Docteur en économie et spécialiste de l’économie du développement, Gérard Pince vient  d’apporter sa contribution aux travaux sur le coût du tsunami migratoire, dans un ouvrage au titre qui  annonce la couleur, Les Français ruinés par l’immigration,  publié l’année dernière aux éditions Godefroy de Bouillon.

    Il démontre à son tour, le prix Nobel d’économie Maurice Allais  l’ écrivait déjà en 1998,  que l’immigration sans frein nourrit le chômage, le déficit des comptes sociaux, opère une pression à la baisse sur les salaires  pour les emplois peu qualifiés, et  entraîne une part conséquente du chômage des natifs .   D’après son étude,  le surnombre des immigrés non européens génère   le chômage de 1 million de natifs et de 500.000  immigrés originaires des pays du Sud.  Il souligne aussi,  que le pourcentage des personnes «occupées» parmi l’ensemble des personnes en âge de travailler n’était que de 40% au sein de la population d’étrangers extra-européens tandis qu’il était de 64% dans l’ensemble rassemblant les nationaux et les immigrés d’origine européenne.

    Gérard Pince chiffre  le coût annuel de la présence des immigrés sur notre sol,   8,1 millions de personnes  selon ses calculs, à 115 milliards d’euros ,   soit 8.000€ par an pour une famille de quatre personnes en 2011

    Autre  scandale, celui des  « travailleurs détachés», principalement en provenance des pays de l’Est mais aussi d’Espagne et du Portugal (300 000 officiellement déclarés, certainement le double…) autorisés par Bruxelles  à  travailler partout au sein de l’UE.  La législation bruxelloise permet aux entreprises d’employer  leurs salariés dans tous les pays de l’Union à charge de respecter le droit du travail du pays d’accueil mais en payant les cotisations sociales dans le pays d’origine.

    Comme le rapporte très justement le Bulletin d’André Noël et comme Bruno Gollnisch l’a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois, il s’agit d’ un véritable  « dumping social », particulièrement inique en cette période de chômage de masse.  Le député européen FN constate que  «les travailleurs détachés de certains pays  restent, même en cas de respect absolu des lois ou conventions collectives, moins chers que la main d’œuvre française», « travailleurs qui  coûtent de 30 à 40% moins cher que les salariés français».

    Pour que cette situation  ne puisse pas profiter au FN, le gouvernement  avait promis de réagir fermement avant les élections européennes. «Jean-Marc Ayrault, en novembre dernier, avait annoncé qu’il allait négocier avec nos partenaires européens afin de lutter efficacement contre les abus liés à l’emploi de travailleurs détachés. Il espérait un accord solide  et non  au rabais»… Or, «l’accord obtenu le 10 décembre dernier à Bruxelles ne change strictement rien à la situation qui prévaut».

    «Puisque l’on ne dénonce pas les traités européens qui permettent l’établissement en France de ces travailleurs», «c’est aussi le cas  l’UMP qui  reste favorable à la libre circulation des personnes et des biens», «les socialistes ne peuvent se pencher que sur leurs aspects secondaires. Il ne reste donc rien de la détermination annoncée par le gouvernement pour lutter contre ce fléau économique et social. La montagne de l’indignation socialiste accouche d’une souris !»

    Répétons le encore et toujours, l’indignation des Français elle, devant tant de mépris pour la défense de nos intérêts nationaux et tant d’impuissance,  ne   peut être stérilisée par l’abstention.  Elle peut, elle   doit trouver un débouché politique pour initier le changement   nécessaire. N’en doutons pas, un FN en tête au soir des élections européennes serait une étape importante  pour amorcer l’indispensable recomposition que nous appelons de nos vœux.

    http://gollnisch.com/2014/03/10/les-francais-dabord-ce-trop-demande/

  • Fabius – Juppé, face à face et vie à vie

    Toujours droit dans ses bottes, l’homme impopulaire et un peu amer qu’il était devenu fait l’unanimité comme maire de Bordeaux.
    Tous les deux normaliens, tous les deux agrégés, tous les deux énarques, tous les deux du même âge, à un an près… il y a quelque chose de fascinant dans la similitude du profil et le parallélisme du parcours de ces deux têtes bien faites et bien pleines, même si tôt dépouillées de ces cheveux où Samson voyait les racines de sa puissance, assimilation archaïque que ne font plus les crânes d’œuf contemporains, qui se portent volontiers tondus.
    Tous deux passent naturellement par les étapes traditionnelles du cursus honorum à la française, et si l’un attache son destin au char de la gauche, l’autre à celui de la droite, on nous permettra de dire sans méchanceté, mais simplement parce que c’est ainsi que fonctionne hélas notre vie politique, que leur choix résulte plutôt du hasard des rencontres, des circonstances et à la rigueur des affinités que de la force des convictions. Quoi qu’il en soit, tous deux, de l’avis général, sont très tôt promis au plus grand avenir.
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  • Sarkozy attaque Buisson en justice : il ferait mieux de lui ériger une statue !

     Se débarrasser de Patrick Buisson, c’est épouser l’idéologie dominante de son quinquennat, qui l’a fait perdre en 2012.
    Depuis la malheureuse victoire de François Hollande à la présidence de la République, nombres de voix se sont élevées afin de brocarder la stratégie dite « droitière » de Nicolas Sarkozy. À travers ces attaques était visé le conseiller politique du président de la République, M. Patrick Buisson. Ce dernier était considéré comme l’unique responsable de la défaite de la droite. Il en devint le paria, l’homme à abattre. Et encore plus aujourd’hui lorsque sort, par un effet de manche miraculeux, la nouvelle affaire Buisson.
    Mais c’est justement la ligne Buisson qui a permis de faire jeu égal avec la gauche ! Si Nicolas Sarkozy n’avait pas adopté cette stratégie, il n’aurait pas été qualifié au second tour. Marine Le Pen aurait ainsi reproduit l’exploit de son père en 2002.
    J’entends dire ici et là que la « stigmatisation » des étrangers, des fonctionnaires, des jeunes de banlieue a fait perdre Nicolas Sarkozy…
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  • [Édito AF 2881] MUNICIPALES : SUS AUX POLITICIENS !

    S’il fallait un signe du discrédit croissant des partis politiques, l’inflation des candidatures "sans étiquette" aux prochaines municipales nous le fournirait aisément. Car le phénomène ne touche plus seulement les villages ou les petites villes, habitués aux listes d’intérêt local qui, en effet, sont les mieux à même d’exprimer la réalité sociologique d’une commune. Non, il touche désormais les villes moyennes, d’ordinaire plus politisées.

    Faut-il s’en plaindre ? Certes pas ! La loi devrait même interdire aux partis politiques de polluer les élections municipales, lieu naturel d’expression du pays réel. Plaidera-t-on que la mesure serait plus symbolique qu’efficace, puisque les partis trouveraient de toute façon le moyen de présenter leurs affidés ? On rétorquera qu’elle aurait au moins le mérite de rappeler à ces groupements, dont la Constitution de la Ve République, qu’on dit monarchique, a paradoxalement été la première à reconnaître officiellement le rôle, qu’ils ne sont pas les représentants naturels des citoyens et qu’il convient de les tenir à distance d’élections dont l’enjeu concret devrait suffire à éclairer le choix des électeurs. Il est vrai, toutefois, qu’une telle mesure, pour avoir un sens, ne pourrait s’inscrire que dans une refonte radicale des institutions, où les partis et groupements politiques, cantonnés dans le rôle de simples clubs de pensée pouvant utilement nourrir la réflexion générale, ne concourraient plus, comme le prévoit l’article 4 de la Constitution, « à l’expression du suffrage ». N’oublions pas que c’est leur statut institutionnel qui fait d’eux des organisations parasites de la vie sociale, dont l’objectif est de monopoliser tous les pouvoirs.

    Compte tenu de cette défiance généralisée des citoyens, on comprend la colère des élus ou aspirants-élus "sans étiquette" à l’encontre du ministre de l’Intérieur qui demande aux préfets d’attribuer, dans un fichier, une couleur politique aux candidats aux élections municipales qui refusent d’être associés à un parti. Si bien qu’ils se voient affublés, à leur corps défendant - du moins pour les plus sincères d’entre eux, qui n’ont d’autre noble ambition que de servir leurs concitoyens et non un parti ou leur carrière - d’une tendance partisane, qui permettra au ministère de l’Intérieur comme aux media de représenter la France sous l’aspect d’un dégradé de couleurs qui, du bleu marine au rouge vif en passant par le rose et le vert, enlumine nos soirées électorales tout en forçant le pays réel à se reconnaître dans une répartition légale qui ne traduit pas nécessairement ses aspirations. Faut-il pour autant parler de trucage des élections ? Évidemment pas ! Manuel Valls n’a rien inventé ; de plus, nombreux sont ceux, à droite et à gauche qui, ayant pris acte du discrédit dans lequel sont tombés les partis, ne se déclarent "sans étiquette" que pour mieux tenter de tromper un électeur qui, le plus souvent, n’est pas dupe. Enfin, la République ne pouvant respirer que l’air vicié des partis, il lui est impossible de concevoir une représentation du pays réel en d’autres termes que politiciens. D’ailleurs, le président de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard, sollicité par de nombreux édiles inquiets, loin de se scandaliser, a simplement déclaré au Figaro du 21 février que le système mis en place par le ministère de l’Intérieur « ne correspond plus vraiment à la sociologie politique d’aujourd’hui » : et de se contenter de demander à Manuel Valls... de changer le mode de classification ! La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), toujours conciliante, n’autorise-t-elle pas le fichier ? Les apparences sont donc sauves et la place Beauvau peut se défendre de ficher les élus, du moins de cette façon-là - il serait en effet bien naïf de penser que la Sous-direction de l’information générale (SDIG), qui, au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a remplacé les mythiques RG - nul besoin de développer ce sigle -, attend tous les six ans les municipales pour faire ce travail de fichage démocratique.

    Mais les partis politiques auraient tort d’ignorer le mépris de moins en moins discret des Français à leur endroit. Car s’il est vrai que ces derniers ne sont pas encore mûrs pour imaginer un autre système politique - entreprise qui constituerait un véritable sacrilège à l’égard de la République, qui en serait ébranlée -, le doute qui les traverse aujourd’hui pourrait fort bien, et peut-être plus tôt que prévu, se traduire par un rejet viscéral d’un système politique qui ne peut même plus tirer prétexte de la défense de l’intérêt national pour justifier son emprise, puisqu’il a officiellement abandonné la France à une instance supranationale dont les diktats s’imposent à chacun, du maire du plus humble village de France au chef du semble-État. Dans le numéro du 6 février dernier, Robert Ménard, candidat à la mairie de Béziers, déclarait à nos lecteurs : « il faut en finir avec le règne des politiciens », dénonçant le fait que, trop souvent, les maires des grandes villes se servent de leur élection « comme d’un marche-pied pour leur carrière politique ». Autant son élection, et celle d’autres candidats patriotes et indépendants, au soir du 30 mars, serait un signe de la lucidité croissante des Français - un "coup de pied dans la fourmilière" -, autant d’autres joutes électorales, comme celle de Paris, si celle-ci doit, comme il n’est pas tout à fait déraisonnable de le penser, se conclure par un duel entre Hidalgo et NKM, sont dépourvues de tout enjeu politique. Ces deux candidates sont en effet chacune, selon sa sensibilité, les représentantes de l’idéologie mondialiste, destructrice de la société, qu’il s’agisse de sa base, la famille - NKM est inféodée au lobby LGBT -, ou de sa réalité la plus haute, la nation - elles sont toutes les deux des européistes et des remplacistes convaincues. C’est pourquoi il convient avant tout, là où on se trouve, de privilégier le candidat honnête et compétent, surtout s’il a signé la charte de la Manif pour tous, ce qui permet de mesurer son engagement en faveur de la famille et de la société. Aucune hésitation, évidemment, s’il est en sus un patriote avéré et engagé ! En revanche, il n’est pas question d’écouter ceux qui invitent à voter, au second tour, pour les "candidats du moindre mal", car ce réflexe pavlovien des conservateurs - « un mot qui commence mal », aimait à rappeler le duc d’Orléans - les encourage, à l’exemple de NKM qui n’est qu’une figure emblématique de cette dérive, à faire une politique de gauche avec la complicité objective des électeurs de droite ! Et nos conservateurs, qui voient ainsi, échéance après échéance, leur "moindre mal" se réduire comme peau de chagrin, n’auront bientôt plus à conserver que le fantomatique souvenir de leurs engagements passés dans la naphtaline de leur bonne conscience politique. Ne laissons pas une fausse droite récupérer et stériliser, comme elle a déjà commencé à le faire, le grand mouvement du refus né au printemps dernier. Faire élire, quand c’est possible, des édiles soucieux du bien commun tout en refusant d’être les complices objectifs de l’imposture républicaine, telle doit être la ligne de conduite d’un royaliste d’Action française pour les élections municipales.

    François Marcilhac - L’AF 2881

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Edito-AF-2881-2014-MUNICIPALES-SUS

  • Gaucho-lepénisme : les mythes ont la vie dure ?

    Si l’on voulait une nouvelle preuve de l’état d’affaissement de la cote de confiance de l’exécutif socialiste, le sondage commandé (et non publié) par Le Parisien Magazine mais révélé mardi par France Info est accablant : 56 % des Français pensent que DSK ferait mieux que François Hollande ! Une enquête que ce dernier ne manquera peut être pas d’analyser comme un encouragement à assumer un peu plus son virage libéral… «Libéralisme » qui n’est pas toujours de mise au sein de la police du régime. Le Figaro rapportait le 5 mars le cas de cette jeune fille russe « de droite » de 18 ans, habitant les Yvelines, qui aurait été victime d’un chantage de la part de policiers. Ces derniers lui auraient intimé l’ordre d’espionner la Manif pour tous à leur profit, menacée s’il n’elle n’obéissait pas de voir sa demande de naturalisation rejetée…

    Cette pression exercée par le Système sur les déviants trouvent son pendant dans les syndicats pour traquer leurs encartés qui figureraient sur les listes municipales du FN.

    Jean-Louis Malys, membre de la direction de la CFDT, a justifié la procédure d’exclusion pour cette raison lancée contre deux militants de son syndicat : l’un dans le Maine-et-Loire à Saumur où il est délégué syndical, l’autre en Ardèche, où il est élu d’un Comité d’entreprise. Cette chasse aux sorcières actuellement en cours est « la conséquence d’une incompatibilité», «ce qu’on ne peut pas accepter, c’est l’affichage, que quelqu’un puisse dire : je suis CFDT et je défends les idées du FN. Soit on respecte les valeurs de la CFDT, son histoire, sa mission syndicale qui est de refuser les discriminations. Soit on approuve les idées du FN et alors il n’y a plus de compatibilité possible », a expliqué M. Malys au micro d’Europe 1. Les fondamentaux frontistes de justice sociale et de solidarité nationale seraient donc incompatibles avec les « valeurs » de la CFDT…

    Même son de cloche du secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, un des organisateurs fin janvier, en collaboration avec des structures du PS, d’un Grand meeting contre le FN à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

    David Bannier, adhérent de la CGT depuis 2008, sapeur-pompier professionnel, candidat pour les municipales sur la liste FN à Fougères (Ille-et-Vilaine), a été officiellement radié mardi. Celui-ci a dénoncé le sectarisme et l’intolérance de la direction de la CGT laquelle dans un communiqué a affirmé sans rire que M. Bannier «s’est de lui-même mis en dehors de la CGT en l’instrumentalisant (sic), au profit d’un parti prônant des thèses contraires aux valeurs de la CGT.»

    Dimanche sur France 3, Thierry Lepaon a vu dans les ralliements d’encartés CGT au FN des actes de «désespoir» aussi vain que de « s’immoler devant Pôle emploi» (!). L’honnêteté commanderait plus simplement de constater, affirme Bruno Gollnisch, que les syndiqués (ultra-minoritaires au sein du monde salarié en France) sont comme les autres Français attirés par le programme protectionniste au sens large, défendu par le Front National.

    Cette adhésion au FN de syndicalistes en provenance de centrales cataloguées (avec raison) à l’extrême gauche (la CFDT est de longue date noyautée par les trotskistes, la CGT reste dans l’orbite du PC) confirme-t-elle la thèse déjà ancienne d’un gaucho-lepénisme ? Un concept qui a fait fortune dans les médias, forgé par le politologue Pascal Perrineau, selon lequel les électeurs des classes populaires qui votent Front sont d’anciens électeurs socialo-communistes.

    Une analyse battue en brèche cependant par plusieurs politologues. Le site du magazine Les Inrocks se faisait ainsi l’écho le 27 février des travaux sur ce fameux gaucho-lepénisme. En l’espèce lors de la rencontre organisée sur ce thème deux jours auparavant sous le titre «Le FN, parti des ouvriers?», par un cercle de réflexions proche du PS, la Fondation Jean Jaurès. Plus précisément ce sont des chercheurs de l’Observatoire des radicalités politiques (Orap), créé et dirigé au sein de ladite fondation par Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite européenne, qui ont livré le fruit de leurs réflexions.

    C’est cette même Fondation Jean Jaurès dont les travaux ont établi ce que les militants FN constataient sur le terrain, à savoir le phénomène de porosité, l’attractivité croissante du FN sur l’électorat UMP. Cette même structure, sondages à l’appui, indiquait en août 2011 que la présidente du FN bénéficiait d’une « empathie de points de vue de la part des catégories populaires, parce qu’elle serait la seule à satisfaire une triple demande de protection : protection des personnes physiques, protection économique des salariés, protection nationale face à la mondialisation.» Le vote FN révèle « une demande de protection » des milieux populaires.

    «L’effet d’attraction produit par le discours de Marine Le Pen s’explique par un fond commun de représentations structuré par un sentiment général d’ insécurisation » . « La tension sociale est réelle, la révolte et la colère sont à leur comble parmi les ouvriers et le sentiment d’injustice gagne du terrain parmi la classe moyenne » notaient avec inquiétude les auteurs de cette enquête.

    Catégories d’électeurs séduits par le FN qui ne votent pas traditionnellement à gauche soulignait le 25 février la spécialiste es FN Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF). « L’ouvriéro-lepénisme est un droito-lepénisme (…). Nous sommes en présence d’un monde ouvrier de droite qui est séduit par Marine Le Pen».

    Certes, ajouterons nous, l’attractivité du FN dépasse le simple cadre de la droite. Nous le voyons dans les fédérations frontistes avec des militants venant parfois du PS ou du PC, nous l’avons vu, exemple parmi d’autres, avec la cantonale partielle qui s’est déroulée dans l’Oise le 24 mars 2013. Joël Gomblin, membre de l’Observatoire des radicalités, avait évalué que 40 à 45 % des électeurs socialistes avaient voté Front national au second tour.

    Mais Mme Mayer constate aussi qu’en 2012, « d’après l’enquête French Electoral Study » rapporte encore l’article des Inrocks, « seulement 9 % des ouvriers qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle se considèrent “de gauche”, alors que 49 % se considèrent “de droite”, et 29 % se situent au “centre”. »

    Lors de la dernière présidentielle, explique la chercheuse, «ce ne sont pas les ouvriers précaires qui ont voté pour Marine Le Pen : eux ont préféré François Hollande dès le premier tour, quand ils ne se sont pas abstenus. En revanche les ouvriers non précaires ont voté à 36 % pour Marine Le Pen. Qui sont-ils ? Ceux qui ont peur de tomber : ils sont plus catholiques, ont un plus fort taux d’équipement des ménages, habitent davantage hors des grandes villes, ont un petit diplôme, un petit quelque chose qu’ils ont peur de perdre. »

    « Les enjeux économiques sont encore au cœur de leurs préoccupations mais au moment de voter, ce sont les enjeux identitaires et culturels qui sont déterminants. L’immigration est en cela un enjeu de taille pour le FN, car il comporte à la fois une dimension économique – la préférence nationale pour l’emploi –, politique – le droit de vote des étrangers – et culturelle – c’est notre identité qui serait en cause. Le vote de classe n’est pas mort, il a été enterré vivant à cause de l’incapacité du politique à répondre aux problèmes économiques. »

    Et le chercheur Florent Gougou de «(porter) encore un coup d’estoc à la thèse du gaucho-lepénisme : «depuis 1988 les ouvriers représentent 30 à 35 % de l’électorat FN, alors que le vote ouvrier en faveur du PCF à son apogée en 1967 et 1978 s’élevait à 50% ». « Ce ne sont pas les mêmes ouvriers qui hier votaient pour la gauche et aujourd’hui votent pour le FN, ce sont de nouvelles cohortes qui amènent ces changements-là : ils n’ont jamais eu des habitudes de vote à gauche. »

    Dans La Revue socialiste (quatrième trimestre 2013), entièrement consacrée au FN, rapportait de son côté Le Figaro, Nonna Mayer note également que Marine fait «ses meilleurs scores chez les ouvriers, dont un tiers dit avoir voté pour elle». Jérôme Fourquet (Ifop) indique que «désormais, dans les classes populaires et moyennes blanches des espaces périurbains et des villes moyennes, c’est Marine Le Pen qui est en tête, la gauche conservant une influence dans les grandes métropoles et leurs banlieues, à forte population immigrée.»

    Une phénomène qui n’a pas échappé aux stratèges du PS , notamment ceux du cercle de réflexions Terra Nova. Dans ses écrits visant à apporter une contribution stratégique aux campagnes menées par la rue de Solferino, Terra Nova affirmait dés la présidentielle de 2007, que «pour la première fois de l’histoire contemporaine, les ouvriers, qui ne votaient déjà plus à gauche au premier tour, ne votent plus à gauche au second tour». «La perte du vote ouvrier met la gauche dans une situation électorale critique

    Ce qui implique pour le PS de se détourner des petits blancs pour surfer sur «l’expansion démographique» des Français issus de l’immigration non européenne. «C’est un fait politique important. La France de la diversité est aujourd’hui la composante la plus dynamique, tant électoralement que démographiquement, de la gauche en France.»

    Au delà des calculs sordides et cyniques du PS pour se maintenir au pouvoir, Bruno Gollnisch remarque plus largement, c’est pourquoi il insiste souvent sur ce point, que c’est la capacité du FN à capter les voix des abstentionnistes qui est la clé de nos succès futurs.

    Un enjeu bien perçu par un autre spécialiste de l’extrême droite et du Front National, le sociologue Sylvain Crépon. Il s’interrogeait en 2012: «Que fera  cette France qui se sent reléguée, à tous les sens du terme ? Pour qui voteront ces quelque 40 % d’électeurs qui affirment aujourd’hui ne se reconnaître ni dans la gauche ni dans la droite ? Le vivier est stratégique : si elles ne sont pas reconquises, ces quelque 16 millions de voix peuvent se réfugier dans l’abstention ou le vote Front National ».

    http://gollnisch.com/2014/03/07/gaucho-lepenisme-les-mythes-ont-la-vie-dure-2/

  • Pression contre des candidats pour qu'ils renoncent

    Alors que le FN présente des listes dans 550 communes, Nicolas Bay, directeur de la campagne des élections municipales dénonce :

    "Dans certaines communes de Seine-Maritime, comme cela a d’ailleurs été le cas aussi dans l’Essonne et dans les Hauts-de-Seine ces derniers jours, des maires sortants et leurs équipes organisent le démarchage systématique des candidats figurant sur les listes du Front national de leur commune dans le but de les faire renoncer à leur candidature.

    Abusant de leur position, ils font pression sur des personnes de conditions souvent modeste. Il s’agit là d’une entrave extrêmement grave aux libertés politiques fondamentales. Compte tenu des témoignages nombreux et concordants de colistiers qui ont fait l’objet de ces démarches et peuvent le prouver, le Front National engagera des poursuites pénales contre ces agissements.

    Dans les communes concernées, les listes municipales FN ont été déposées en préfecture mais n’ont pas été rendues public. Seuls les mairies en ont donc eu connaissance puisque les têtes de listes sont obligées de solliciter les services municipaux (qui interviennent, dans ce domaine, en tant qu’agent de l’État avec un devoir de réserve absolu) pour obtenir préalablement les attestations d’inscription sur les listes électorales de leurs colistiers. Ces manœuvres émanent donc de façon certaine des municipalités sortantes.

    Ils incitent les colistiers du Front National à prétendre qu’ils n’avaient pas compris qu’ils signaient un engagement de candidature. Or, les têtes de liste FN ont toutes utilisé le formulaire CERFA imposé par le Ministère de l’intérieur pour éviter précisément ce genre de méprise. Ces formulaires CERFA sont intitulés « Déclaration de candidature aux élections municipales et communautaires» et les mentions du nom de la liste ainsi que l’étiquette politique « Front National » sont pré-imprimés (voir modèle ci-joint). Il ne peut y avoir la moindre ambiguïté ni donc la moindre contestation.

    Sans surprise, ces méthodes inqualifiables et anti-démocratiques sont utilisées soit par des municipalités UMP que la présence d’une liste FN risque de fragiliser (Essonne et Hauts-de-Seine), soit dans des villes où la gauche était jusqu’à présent en position de monopole (Seine-Maritime)."

    Michel Janva

  • La démocratie n’a pas besoin de seuil électoral

    « La masse des électeurs désinformés par l’Éducation nationale et les médias dominants reste majoritairement ignorante et surtout impuissante face à la confiscation en règle de la souveraineté populaire. »
    Un fidèle lecteur alsacien nous a fait parvenir un texte émis par l’association autonome alsacienne Unrsi Heimet, dont nous avons déjà publié une analyse qui traitait de la démocratie directe en Allemagne (voir Le grand malaise démocratique). Ce nouvel article concerne un sujet important qui n’a pas eu d’écho en France : la suppression par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe du seuil électoral de 5% pour les élections européennes en Allemagne. L’auteur se livre à un parallèle entre les systèmes allemand et français. Même si les situations de part et d’autre sont encore imparfaites nos amis d’outre-Rhin semblent vivre une démocratie mieux adaptée que la nôtre. Voici l’article.
    Polémia
    En 2011, la Cour constitutionnelle allemande avait supprimé le seuil électoral de 5% pour les élections européennes. Jugeant que ce seuil portait atteinte à l’équité des règles électorales en laissant plusieurs millions d’électeurs allemands sans représentant au parlement européen, elle l’a décrété anticonstitutionnelle. Le seuil a atteindre pour obtenir au moins un élu passait donc de 5% à un peu plus de 1%. En effet, en l’absence de barre artificiellement imposée par le législateur, la barre naturelle, c’est-à-dire automatique, d’un scrutin proportionnel d’une circonscription électorale donnée est de 100 divisé par le nombre d’élus, en l’occurrence 100/96 soit 1,04% (et ce, sans tenir compte des ajustements dus aux voix attribuées aux listes n’ayant pas d’élus).
    La caste politicienne allemande, contrainte de mettre de l’eau dans son vin, réagit durant l’été 2013 en votant une nouvelle loi (dans le but de limiter les dégâts) qui créait un nouveau seuil électoral de 3%.
    Mais le 26 février 2014, la Cour de Karlsruhe a en toute logique réitéré son jugement de 2011, qui affirmait l’incompatibilité d’un seuil électoral aux élections européennes avec la constitution allemande, fût-il seulement de 3%. Dans son communiqué de presse, elle justifie sa décision comme suit : « dans les circonstances actuelles juridiques et factuelles, il n’est pas possible de justifier l’entrave grave aux principes de l’égalité électorale et de l’égalité des chances entraînée par le seuil de 3 % ».
    Si les jugements de la Cour constitutionnelle allemande de 2011 et de 2014 sont à nos yeux tout à fait pertinents et cohérents entre eux, on ne peut pas en dire autant de l’attitude de cette même Cour qui affirme par ailleurs que la barre des 5% aux élections fédérales (Bundestagswahl) et régionales (Landtagswahlen) n’est pas anticonstitutionnelle au prétexte qu’une nécessaire stabilité gouvernementale passerait avant la nécessité de règles électorales justes et équitables permettant au peuple et aux électeurs d’exprimer leurs choix démocratiques dans des conditions optimums.
    Ce déni de démocratie qui consiste à considérer que le but premier d’une élection n’est pas de permettre au peuple de s’exprimer convenablement, mais qu’il est au contraire de contraindre le peuple d’élire une majorité stable n’est malheureusement le propre des hommes en rouge de Karlsruhe mais bel et bien le fondement de l’esprit antidémocratique qui régit les régimes pseudo-démocratiques en Occident depuis de plus de deux siècles.
    Ce déni de démocratie se caractérise par des scrutins proportionnels fortement biaisés par des seuils électoraux trop hauts (en France 5 ou 10%) et des primes majoritaires (de 25 ou de 50%) qui transforment de fait nos scrutins proportionnels en scrutins majoritaires qui n’osent dire leur nom, puisque le propre des scrutins majoritaires est de favoriser le dégagement d’une majorité en rendant mécaniquement improbable ou anecdotique l’existence de petits partis. Mais cet esprit antidémocratique se caractérise surtout par les scrutins majoritaires (qui sont a peu près l’équivalent de scrutins proportionnels qui auraient des seuils de 50% !), qui sont des machineries électorales à enfermer l’offre politique en une stérile opposition droite-gauche, permettant toujours l’alternance mais jamais une véritable alternative. Il condamne l’électeur au choix cornélien du vote utile par défaut ou à la frustrante abstention (ce qui a en plus comme fâcheuse conséquence d’embrouiller et de fausser le jugement des électeurs sur les questions politiques).
    Le récent arrêt de la Cour Constitutionnelle allemande nous montre pourtant ce que devrait être un véritable scrutin démocratique : un scrutin proportionnel avec un seuil très bas, c’est à dire autour de 1%, qui permet très simplement à la quasi totalité des électeurs de pouvoir non seulement voter mais aussi de faire élire des représentants qui représentent correctement leurs idées politiques. L’esprit démocratique consiste à permettre une expression du peuple libre, juste, équitable et non faussée, et certainement pas à dégager à coup sûr une majorité stable. Le problème de la stabilité gouvernementale est une question digne d’intérêt, et les dictatures y répondront d’ailleurs toujours mieux que les démocraties. Mais la par ailleurs supposé garantie de la stabilité gouvernementale et la nécessaire stabilité d’un régime politique sont deux notions tout à fait différentes, contrairement à ce que voudrait nous faire croire les prétendus démocrates qui nous gouvernent et nous manipulent avec tant de cynisme et de dextérité.
    Mais revenons à l’élection du parlement de l’Union européenne le 25 juin prochain. L’UE impose à tous les États de l’Union des scrutins proportionnels et un seuil électoral de maximum 5%. Pourtant, en France, comme il y a 5 ans, le seuil électoral réel sera en moyenne autour de 10%. Comment cela est-il possible ?
    En fait, l’alchimie des ajustages des règles du jeu électoral permet bien des miracles pour l’oligarchie en place, comme en l’occurrence de transformer un seuil électoral de 5 en 10% ou de donner les apparences de démocratie à des processus électoraux plus que douteux qui ne méritent certainement pas d’être qualifiés de démocratiques.
    Avant l’élection de 2004, les élections européennes en France se faisait à partir d’une circonscription unique, ce qui permit en 1999 aux listes LO/LCR (5,18%, 5 sièges), FN (5,69%, 5 sièges), CPNT (6,77%, 6 sièges) et PCF (6,78%, 6 sièges) d’avoir les élus qu’ils méritaient d’obtenir en fonction du vote des électeurs, Bruxelles interdisant aux États membres de l’Union de créer une barre artificielle aux élections européennes de plus de 5%. En 2003 l’UMP a donc changé les règles du jeu électoral en créant 8 circonscriptions à la place d’une seule, ce qui permis de créer de fait une barre électorale naturelle d’environ 10% et donc de contourner la règle du jeu électoral imposée par Bruxelles. Par exemple la circonscription Est avec 10 sièges a une barre de 10%, celle de Massif central-Centre avec 6 sièges a une barre 16,6% et celle du Sud-Est avec 13 sièges une barre de 7,7%. Bien évidemment les bureaucrates bruxellois qui interdirent un seuil électoral « artificiel » de plus de 5% savaient très bien que celui-ci pouvait être aisément contourné en multipliant le nombre de circonscriptions de manière a créer de fait un seuil « naturel » ou automatique correspondant au degré de musèlement démocratique souhaité.
    L’important pour des systèmes pseudo-démocratiques comme les nôtres étant les apparences démocratiques, les véritables intentions démocratiques et leurs réalisations concrètes sont toujours âprement combattues sous des prétextes quelconques par les démocrates d’apparat qui nous gouvernent et qui ont de fait la mainmise sur les règles du jeu électoral. Seul de droit à l’initiative populaire permettrait par ailleurs d’inverser cette situation (en donnant la main au peuple, et non aux élus) et de transformer ainsi nos systèmes pseudo-démocratiques en véritables démocraties.
    En Allemagne, donc, après trois ans de débats, de querelles et de manœuvres politiciennes pour déterminer quel devait être le seuil électoral (5%, 1% ou 3%) aux élections européennes, la solution la plus démocratique (un seuil bas de 1%) a fini par s’imposer. En France, par contre, le déni de démocratie d’un seuil électoral beaucoup trop haut d’en moyenne d’à peu près 10% (suite à la manipulation de 2003 qui a fait passé le seuil de 5% à 10%) n’a que très peu d’écho dans la société et dans le débat publique. Alors que la question des règles du jeu démocratique est sciemment passé sous silence par l’oligarchie en place qui a parfaitement conscience de son importance décisive, la masse des électeurs désinformés par l’Éducation nationale et les médias dominants reste majoritairement ignorante et surtout impuissante face à la confiscation en règle de la souveraineté populaire.
    UH, 2/03/2014
    Source : Unsri Heimet.eu
    Titre original : Mehr Demokratie für Deutschland, selbstverständlich nicht für Frankreich (traduction littérale : Plus de démocratie en Allemagne, certainement pas en France)
    http://www.polemia.com/la-democratie-na-pas-besoin-de-seuil-electoral/

  • Allez vous faire voir !

    Ancien tennisman, ancien mannequin pour slip, militant socialiste et piètre chanteur de mauvaise variétés -encore étrillé dernièrement par les amateurs de reggae pour ses reprise indigentes de standards de ce genre musical-, Yannick Noah vient de commettre une nouvelle « chanson » contre le FN. A quelques semaines des municipales, un PS de plus en plus boboïsé, hors-sol et déconnecté du pays réel fait donc appel à «Yannick» dans l’espoir de grappiller ici ou là quelques voix. Dans les faits, ce clip, appel à la « tolérance » -« ma colère n’est pas un front. Elle n’est pas nationale» (sic)- dans lequel apparaissent Eric Cantona, Cali, Chantal Lauby ou Grand Corps Malade, ne peut que conforter dans leurs opinions celles et ceux qui sont agacés par les leçons de morale mal placées du show-biz. A croire également que M. Noah n’a pas apprécié le fait que le tribunal correctionnel de Paris ait relaxé le 25 juin dernier Marine Le Pen qui l’avait qualifié « d’exilé fiscal »…

    Mardi soir se tenait aussi au Pavillon d’Armenonville à Paris le 29éme dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), présidé par Roger Cukierman, dont François Hollande était l’invité d’honneur. Celui-ci a réuni 800 personnalités, dont de nombreux ministres, hommes et femmes politiques de l’UMPS et du centre. Manuel Valls, quand même, était bien évidemment présent comme il était aussi à celui organisé par l’antenne toulousaine de cet organisme jeudi dernier. Quel appétit !

    La présence au raout d’une organisation clairement communautariste, d’élus se définissant comme « républicains» est toujours un sujet d’interrogation. D’autant que le Crif n’est pas, très loin s’en faut, « représentatif » de la majorité des Juifs de France. L’ancien président du Crif, Richard Prasquier, l’indiquait d’ailleurs sans ambages dans le magazine Actualité Juive en mai 2013 : «Non, le CRIF ne représente pas « tous » les Juifs. Il représente ceux qui se sentent représentés par lui, d’où qu’ils viennent ». A la vérité, ça ne fait pas grand monde.

    Si selon les propres chiffres d’un organisme interne, le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), le nombre d’actes antisémites aurait chuté de 31 % en 2013, Roger Cukierman ne s’est pas arrêté sur cette bonne nouvelle. Il a tenu, comme à son habitude, un discours alarmiste et anxiogène… qui est la raison d’être du Crif. Il a demandé à M. Hollande que la « lutte contre la propagation de la haine» soit élevée au rang de « cause nationale ». « La bête immonde est, hélas, bien présente, aujourd’hui, en France», a-t-il insisté, évoquant certains slogans entendus dans les rangs de la manifestation Jour de colère le 26 janvier à Paris (« Crif dehors, la France n’est pas à toi »).

    Comme l’ont fait ses prédécesseurs, M. Cukierman a demandé qu’Israël soit admis «dans l’Organisation de la francophonie financée par le contribuable français » et que «la France se démarque du reste du monde et reconnaisse Jérusalem comme la capitale (de l’Etat hébreu)».

    C’est devenu aussi un rituel, il a tenu à dénoncer symétriquement, une « extrême gauche » pro-palestinienne dont «l’antisionisme (serait le) nouvel habit de l’antisémitisme »… et la montée en puissance des intentions de vote en faveur du Front National. Non content d’attaquer de manière violemment diffamatoire Bruno Gollnisch dans les colonnes de Var-Martin il y a quelques semaines, le patron du Crif a récidivé.

    Il a décrit hier le FN comme un Mouvement abritant en son sein « (une) cohorte d’antisémites, de vichystes et de négationnistes réfugiés derrière sa dirigeante, attentive à ne pas commettre d’impair ». Là aussi ce type de propos répétés ad nauseam à quelques semaines d’échéances électorales importantes, visant bien maladroitement à influer sur le vote des Français, ont été comme tels farouchement applaudis par les politiciens présents.

    Une maladresse qui inquiète de nombreuses figures médiatiques comme Alain Finkielkraut, qui juge que le rendez-vous annuel du Crif relève du «tribunal dînatoire», d’une « convocation du gouvernement ». A l’autre bout de l’échiquier politique, l’élue EELV et universitaire Esther Benbassa, dresse le constat des raisons troubles du « succès » des rendez-vous du Crif « qui est perçu comme un lobby (…) par les politiciens. Et considéré comme tel, il l’est bien, un lobby, en fait. Ceux qui s’agglutinent à son dîner croient vraiment qu’il joue un rôle important dans la machine électorale. On y vient à la pêche aux voix juives, et pour être adoubé par des juifs dont l’influence serait déterminante, en raison de la place qu’ils occupent, ou sont censés occuper, dans la société française». L‘antisioniste, homme de gauche et ex président de Médecins sans frontières, Rony Brauman, tombe lui aussi d’accord avec la journaliste «réac» Elisabeth Lévy pour estimer que le Crif est perçu comme une « seconde ambassade d’Israël ».

    La confusion intellectuelle, matinée de mélange des genres et d’intérêts boutiquiers semblent servir de mauvaise boussole à ce Crif qui au final, n’est pas plus malhonnête que les représentants du pouvoir politico-médiatique qui y font la queue pour s’y faire (bien) voir.

    Un exemple nous en a été donné avec la polémique suscitée par les propos de Paul-Marie Coûteaux. Le président de Souveraineté, Indépendance et Libertés (Siel), allié au FN au sein du Rassemblement Bleu Marine, candidat du RBM dans le VIe arrondissement de Paris, s’est inquiété sur son blog le 25 février, de l’arrivée en masse de Roms dans la capitale. Un pseudopode du PS, SOS racisme, a dénoncé lundi des « propos immondes» et annoncé un «dépôt de) plainte dans les prochains jours », au «regard de la gravité et de l’abjection de cette prose antirépublicaine».

    Dans les faits, Paul-Marie Coûteaux décrivait «la rage que (lui) donne le spectacle désolant de ces femmes, de ces enfants, et quelquefois de ces familles entières qui, dans un état d’abandon indescriptible, parsèment l’arrondissement, l’amochent de part en part, et rompent le charme de la moindre promenade ».

    « (…) Ces nomades ne répondent-ils pas aux grandioses anticipations de ce vieux futuriste de Jacques Attali, qui, voici vingt ans, faisait du nomadisme l’horizon prometteur d’une humanité neuve. Il est beau de voir que cela finit sur le trottoir à faire la manche devant les distributeurs de banques…(…) . Mais que peut faire M. le Ministre de l’Intérieur – à part concentrer ces populations étrangères dans des camps, où la vie serait sans doute si peu conforme à ce qu’elles escomptaient du voyage qu’elles préféreraient déguerpir d’un territoire aussi inhospitalier ».

    Le mot « camp » employé le président du Siel, chargé de lourdes réminiscences , a été utilisé contre lui pour instrumentaliser la campagne que l’on imagine. M. Coûteaux a immédiatement exprimé sur son blog son « regret que toute solution légale (ne soit) pas possible. La solution légale serait d’avoir d’urgence une réunion européenne pour avoir une suspension générale de l’application de Schengen».

    «Si le mot camp a été mal interprété, je le regrette (…). Je suis catholique, je ne suis pas au Front National, je suis gaulliste. Comment voulez-vous que je demande l’érection de camps de concentration en 2014 ? Si le mot camps que j’ai utilisé connote ces camps-là, alors oui je regrette de l’avoir utilisé» a-t-il précisé

    Rassurons encore les exégètes mal intentionnés des propos en défense de Paul-Marie Coûteaux qui peuvent là aussi prêter à confusion : nous aussi adhérents, militants, cadres historiques et autres non gaullistes du FN, nous n’avons jamais demandé  « l’érection de camps de concentration»!

    Cette polémique, pour futile qu’elle soit, apporte en tout cas la preuve que même en étant non adhérent mais simple allié du FN, même en prenant soin de s’en démarquer, on n’échappe pas à la diabolisation, à la police de la pensée et de l’arrière pensée, à la malveillance des interprétations.

    http://gollnisch.com/2014/03/06/allez-vous-faire-voir/

  • Les francs-maçons à la manœuvre

    Piqués au vif par certaines attaques, soucieux de défendre leurs amis et leurs idées, les francs-maçons repartent à l'offensive. De leurs réseaux élyséens à leurs fiefs ministériels, voici comment ils s'activent en coulisse, dans la campagne des municipales comme sur la laïcité et la fin de vie.
    Cela a commencé en mars 2013 par la présence de quelques militants d'extrême droite agitant des drapeaux rue Cadet, devant le siège parisien du Grand Orient de France (GODF), la plus importante obédience maçonnique française, forte de 52.000 membres. L'opération s'est reproduite le 24 mai avec une manifestation plus démonstrative d'opposants à la franc-maçonnerie, tentant de bloquer les accès. Aucun dégât n'a été constaté, mais le grand maître d'alors, José Gulino, craignant de futurs débordements, s'est plaint auprès du ministère de l'Intérieur de l'absence de mesure de protection du bâtiment, dont les portes de verre donnent directement sur la rue.
    Depuis, les incidents se sont multipliés. Aux cris de «Francs-maçons en prison! Dictature maçonnique», des activistes sont revenus en décembre rue Cadet huer la présence de la garde des Sceaux Christiane Taubira, ­accueillie comme conférencière dans le grand temple du GODF. Des «arbres de la laïcité» ont été arrachés à Angers, Bordeaux et dans deux villes de l'Essonne (Boussy-Saint-Antoine et Epinay-sous-Sénart) au nom d'un mouvement Combattre la franc-maçonnerie. Des tags antimaçonniques ont été peints à Toulouse et près des temples, comme à la mi-janvier devant la porte du temple de la rue Ségalier, à ­Bordeaux et début février, face au siège ­parisien du GODF. Lors de la manifestation Jour de colère, le dimanche 26 janvier, d'autres slogans anti-maçonniques ont été proférés.
    Même s'il ne s'agit que d'actes marginaux, attribués à des groupuscules d'ultras, cette détérioration du climat politique inquiète les francs-maçons. «Ces résurgences du passé sont malsaines», estime Michel Meley, le président du Droit humain (DH), la grande obédience mixte française. «La parole extrémiste s'est désinhibée. L'antimaçonnisme se réveille. Il nous oblige à réagir», renchérit Catherine Jeannin-Naltet, la grande maîtresse de la Grande Loge féminine de France (GLFF), la première obédience féminine hexagonale.
    L'antimaçonnisme semble se réveiller
    Voilà donc les 150.000 francs-maçons français bousculés, et, pour la plupart, prêts à reprendre l'offensive. D'abord, pour défendre des «valeurs républicaines» qu'ils estiment aujourd'hui menacées. Et aussi pour jouer de leur influence, via leurs contacts et leurs réseaux, partout où ils le peuvent. «Gémissons, gémissons, mais agissons!» a lancé Marc Henry, le grand maître de la Grande Loge de France (GLDF), dans une vidéo postée en janvier sur YouTube après l'affaire Dieudonné. D'ordinaire très prudent et neutre politiquement, ce dignitaire s'est dit choqué par d'autres propos, tels ceux du maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var) regrettant, en décembre, que les pompiers soient intervenus trop tôt pour circonscrire un incendie dans un camp de Roms. Marc Henry redoute que les futurs résultats des élections municipales et européennes ne soient pas «ceux de la démocratie à laquelle nous aspirons».
    Signe de l'urgence, après une participation éparse à une manifestation contre le racisme fin novembre, les responsables des neuf principales obédiences françaises - à l'exception de la Grande Loge nationale française (GLNF), purement spiritualiste - se sont réunis discrètement le 3 janvier pour fédérer leurs positions, notamment sur l'antiracisme et la laïcité. «Vu la montée des extrêmes, nous voulons faire des propositions concrètes d'ici à la fin 2014», confie un des participants. L'heure du sursaut a sonné. Le temps des grandes manœuvres est arrivé.
    Une multiplication d'obédiences dissidentes
    N'en déplaise aux théoriciens du complot, la franc-maçonnerie française était, jusqu'à ces derniers mois, aussi divisée qu'assoupie. La GLNF, plutôt classée à droite, a connu, depuis 2009, une grave crise interne. Affichant ses dérives, elle a perdu environ la moitié de ses 43.000 membres, avant de retrouver un certain calme sous la houlette d'un nouveau grand maître, Jean-Pierre Servel. Des obédiences dissidentes se sont multipliées, morcelant encore davantage un paysage maçonnique déjà émietté. Au point de susciter le constat amer de trois anciens dignitaires : Alain Bauer, Michel Barat et Roger Dachez ont fustigé «la guerre des ­obédiences» dans un pamphlet paru cet automne et titré Les Promesses de l'aube (Dervy). «Tout a été déconstruit par la culture des ego et la pulsion du cordon plus large, plus doré, plus frangé», écrivaient-ils, regrettant aussi que «la richesse du débat» ait «virtuellement disparu» des loges, les obédiences produisant «une eau tiède au mieux, rien au pire».
    La charge était rude, mais pas totalement infondée. Si les frères en maçonnerie savent étendre leurs réseaux dans un certain nombre de fiefs, au sein des ministères ou de grandes entreprises publiques, leur magistère intellectuel s'est dilué au fil du temps. «D'autres clubs et laboratoires d'idées sont apparus ces dernières ­années et nous concurrencent directement sur le terrain des idées, que ce soit sur la laïcité ou la ­liberté», explique ainsi un gradé du GODF, assez critique.
    Le réveil récent des francs-maçons français s'est opéré en deux temps. En mai 2012, le GODF, traditionnellement orienté à gauche, a vu d'un bon œil la victoire de François Hollande et l'arrivée de frères au gouvernement, qu'il s'agisse de Manuel Valls, qui a fréquenté les loges durant huit ans, de Jean-Yves Le Drian, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier ou Jérôme Cahuzac - ce dernier étant finalement suspendu du GODF après le mensonge avoué sur son compte bancaire à l'étranger. De plus, la charte de la laïcité et les projets d'enseignement de «morale laïque» mis en avant par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, qui n'est pas initié, ont séduit les frères du GODF.
    Une offensive liée à la détérioration du climat
    Promu en septembre 2012 pour un court mandat d'un an, le grand maître José Gulino, un socialiste du Pas-de-Calais, ne cachait pas sa volonté de peser sur le gouvernement et le Parlement. Le GODF a aussi repris fin 2012 le contrôle de la Fraternelle parlementaire (Frapar), en faisant élire l'un des siens, le député socialiste du Nord Christian Bataille à la tête de cette amicale des francs-maçons de l'Assemblée nationale et du Sénat. Celle-ci compte plus de 400 membres, dont 150 élus, soit 15 % du total des parlementaires. Christian Bataille sait s'y prendre pour pousser ses pions : il a déjà présidé la Frapar et il professe une foi de charbonnier dans les valeurs maçonniques. Celles-ci le conduisent à se transformer en avocat de causes aussi controversées que la lutte contre les langues régionales, au nom du jacobinisme, et en faveur de l'exploration des gaz de schiste, au nom de la science.
    Cette première offensive liée au retour de la gauche au pouvoir a produit quelques résultats, que ce soit pour promouvoir le mariage pour tous, défendre les réformes fiscales ou contrer la récupération du thème de la laïcité par l'extrême droite. Cependant, l'atmosphère politique s'est dégradée tout au long de l'année 2013. La crise économique a accentué les fractures. Les oppositions au gouvernement se sont cristallisées, via les cohortes de la Manif pour tous, l'émergence du Printemps français, la rébellion des Bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal de petits patrons et les manifestations pour défendre la famille. La radicalisation de certains groupes, attisée par la fermeté des autorités, a provoqué des dérapages.
    Christiane Taubira est devenue une icône
    Les francs-maçons font partie des cibles, ainsi que les ministres dont ils se sentent proches. Les insultes racistes à l'encontre de Christiane Taubira ont, par exemple, suscité une vague de soutien. «Assez, c'est assez! Nous ne pouvons plus taire notre inquiétude face à l'augmentation et à la banalisation de propos racistes», a protesté la GLFF mi-novembre. La garde des Sceaux a été invitée à plancher le 17 décembre au siège du GODF sur le thème «Crise des valeurs de la République: analyse et perspectives». Devant une salle conquise, la ministre de la Justice, qui n'est pas initiée, a exposé ses vues. «Depuis, elle est considérée comme une véritable icône, courageuse et carrément intouchable», s'amuse un des frères présents ce soir-là. «Elle est en phase avec nous, et nous avec elle», ajoute Philippe Guglielmi, ancien grand maître, patron de la fédération du PS de Seine-Saint-Denis, proche de Claude Bartolone. Prolongeant le discours de Christiane Taubira, l'actuel grand maître du GODF, Daniel Keller, un énarque chef d'entreprise de 54 ans, a appelé ses 1 200 loges à débattre de manière active sur cette «crise des valeurs» dans le but de transmettre au plus tôt les conclusions de leurs travaux aux pouvoirs publics. «Il a décidé de remettre les loges au travail. C'est une très bonne chose», se réjouit Gérard Contremoulin, un vétéran du GODF, très engagé à gauche.
    Signe de sa proximité avec la majorité, le Cercle Ramadier, qui réunit quelque 1 200 élus francs-maçons de gauche, sous la houlette de l'ancien ministre socialiste Jean Le Garrec, a de son côté organisé le 18 novembre un colloque avec les grands maîtres de quatre obédiences maçonniques au sein même des locaux de l'Assemblée nationale. Thème de la soirée : «Comment combattre les extrêmes droites ?» Ce sujet a été décliné dans les antennes régionales du Cercle Ramadier, notamment en Provence-Alpes-Côte-d'Azur fin novembre, en présence de Loïc Gachon, maire socialiste de Vitrolles.
    Il est vrai que la campagne des municipales renforce l'inquiétude des édiles locaux et des frères. Du coup, les francs-maçons se positionnent, de Paris à Marseille pour soutenir les candidats «républicains» qui leur conviennent. L'appui des réseaux maçonniques est ainsi acquis à quelques frères élus, bien implantés localement, de François Rebsamen, à Dijon, à Gérard Collomb, à Lyon. Mais ailleurs, nul ne peut prédire qui, du côté de l'UMP, du centre ou du PS, voire des Verts ou du Front de gauche, va réellement bénéficier de cet activisme maçonnique.
    Un grand maître reçu jusqu'à l'Elysée
    De manière plus officielle, Daniel Keller a profité de son intronisation comme grand maître du GODF, début septembre, pour être reçu au plus haut niveau dans les palais de la République. Réputé de gauche, sans être encarté au PS comme nombre de ses prédécesseurs, Daniel Keller joue la carte du renouveau. «N'étant guère connu, il était normal qu'il aille se présenter, explique un de ses amis. Il leur dit simplement ce qu'il pense, et qu'il n'a aucune envie d'être une courroie de transmission du pouvoir de gauche.» Il n'empêche. Le tapis rouge a été déroulé au patron de l'obédience la plus engagée sur le terrain sociétal et politique. Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, très à l'aise dans les milieux maçonniques, a invité Daniel Keller dans son hôtel de Lassay, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui fut naguère initié, a fait de même en son hôtel de ville. Manuel Valls a ensuite convié à déjeuner une brochette de grands maîtres, dont celui du GODF, place Beauvau, le 28 novembre. Selon L'Express, le rendez-vous a été concocté avec l'appui direct d'Alain Bauer, ancien grand maître du GODF, ex-conseiller officieux de Nicolas Sarkozy et ami de longue date de Manuel Valls. Au menu de ce déjeuner : laïcité, immigration, prisons, sécurité.
    Critiqué par certains frères de gauche pour sa politique d'expulsion des Roms, le ministre de l'Intérieur s'est expliqué sans détour. Il a, depuis lors, vu sa cote remonter dans les loges grâce à sa position dans l'affaire Dieudonné. «J'étais en phase avec la circulaire de Valls interdisant ses spectacles, et sa validation par le Conseil d'Etat. Il y a un moment où il faut sanctionner fermement les propos antisémites», martèle Daniel Keller. Le ministre de l'Intérieur a même consacré, le 30 janvier, une séance spéciale de vœux aux obédiences.
    La première obédience veut faire des propositions moins timorées
    Daniel Keller a aussi été reçu successivement à l'Elysée par François Hollande, le 5 décembre, et à Matignon par Jean-Marc Ayrault, le 20 décembre. Deux honneurs auxquels peu de dignitaires religieux ont eu droit, pas même ses derniers prédécesseurs au GODF. Au-delà des courtoisies, ce retour en grâce marque un souhait de soutien mutuel entre le pouvoir actuel et les francs-maçons les plus militants. «Nous partageons des préoccupations communes sur la crise, qui a déboussolé les valeurs de la République, confie Daniel Keller. A nous de faire des suggestions pour les renouveler de manière moins timorée, en cessant de nous cacher derrière notre petit doigt.»
    La reconquête s'organise sur plusieurs fronts. Le GODF veut, par exemple, souffler aux responsables politiques des idées concrètes sur la citoyenneté européenne, afin de renouer avec l'idéal des pères de l'Europe. Daniel Keller en a parlé longuement avec François Hollande lors de leur entrevue. Les 14 000 sœurs de la GLFF sont, de leur côté, très remontées pour protéger la loi sur l'avortement, récemment amendée, au grand dam de certains milieux catholiques. «S'il le faut, nous irons encore manifester pour défendre les droits des femmes», explique Catherine Jeannin-Naltet. Les obédiences les plus «libérales» sont également prêtes à se mobiliser sur la future loi sur la «fin de vie», dont le président de la République a parlé lors de sa conférence de presse du 14 janvier. C'est un des engagements les plus anciens des francs-maçons. Ils sont bien décidés à faire valoir leurs idées, mûries ces derniers mois, en faveur d'une euthanasie maîtrisée.
    Mais leur bataille principale reste celle de la laïcité. Le GODF réclame toujours la constitutionnalisation de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Promise par le candidat François Hollande lors de sa venue rue Cadet, en novembre 2011, cette sanctuarisation n'est guère d'actualité. Si le pouvoir exécutif mettait ce changement constitutionnel à l'ordre du jour, il manquerait une majorité des trois cinquièmes des deux chambres du Parlement réunies en Congrès pour l'adopter. De plus, le texte devrait préserver l'exception concordataire des départements de l'est de la France, ce qui contrarierait in fine bon nombre de francs-maçons. Un nœud gordien difficile à trancher.
    En réalité, le GODF semble avoir compris mezzo voce qu'il ne fallait rien espérer de concret dans ce domaine avant longtemps. A défaut, plusieurs représentants d'obédiences ont été auditionnés en décembre par le sénateur centriste de l'Eure Hervé Maurey, en charge d'un rapport sur le financement des lieux de culte par les collectivités locales. «Nous avons répété qu'il ne pouvait y avoir d'argent public dans ce domaine», précise Michel Meley. La question des financements indirects des mosquées, via des prêts quasi gracieux de terrains consentis par les villes, fait toujours grincer des dents chez les frères. Et elle constitue, avec le Front national en embuscade sur le sujet, une source de possibles polémiques à la veille des municipales…
    Contre une modification de la loi prohibant les signes religieux ostentatoire à l'école
    Pour les francs-maçons, le combat en faveur de la laïcité ne s'arrête pas là. La récente publication par les services du Premier ministre d'un rapport d'experts évoquant la possibilité d'une autorisation du port du voile à l'école a remis le feu aux poudres. Plusieurs dignitaires francs-maçons sont immédiatement montés au créneau pour dire à Matignon et à l'Elysée qu'il ne fallait pas modifier la loi de 2004 prohibant les signes religieux ostentatoires à l'école. «Jean-Marc Ayrault m'a rassuré sur ce point, me confirmant qu'il ne toucherait pas à cette loi», explique Daniel Keller. En revanche, les décisions contradictoires des tribunaux administratifs sur l'affaire dite de la crèche Baby-Loup, annulant puis validant le licenciement d'une employée portant le voile, suscite le souhait d'une intervention du législateur. Et le flou juridique entourant le voile porté par des parents accompagnateurs lors de sorties scolaires renforce cette nécessité aux yeux de certains frères.
    Ancien grand maître du GODF, Jean-Michel Quillardet, défenseur des grands principes laïcs au sein de son Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires, est de ceux-là: «Il faudrait qu'une nouvelle loi étende l'interdiction de port de signes religieux ostentatoires de 2004 aux établissements de la petite enfance exerçant un service public et aux accompagnants», plaide cet avocat. Cela permettrait, selon lui, d'éviter d'autres contentieux Baby-Loup. «Je crains que la gauche soit trop frileuse en matière de défense de la laïcité. Il faudra tenir bon», renchérit Daniel Keller.
    Le GODF peut compter sur ses amis de la Fraternelle parlementaire, présidée par Christian Bataille. «À titre personnel, je pense que nous devrions légiférer sur la laïcité à l'école», avance pour sa part le député du Nord. Mais ce dernier n'ignore pas que certains de ses collègues socialistes, plus sensibles aux sirènes communautaristes, hésiteront à franchir le pas. Et il devra composer avec les différentes sensibilités maçonniques représentées au sein de sa fraternelle, qui ne sont pas toutes sur la ligne laïque «pure et dure» du GODF.
    Des francs-maçons ont créé un think tank
    Réunir des frères sur des positions communes, en vue de peser dans les prochaines bagarres législatives, n'est, en effet, pas une mince affaire. Outre les rencontres régulières des grands maîtres des principales obédiences et le rôle actif de certaines fraternelles, d'autres cénacles s'y emploient. Et les initiatives en ce sens fleurissent depuis quelques mois. Regroupant près de 2000 maçons de tous horizons, le club Dialogue & Démocratie française (D & DF), initié par Pierre Chastanier, un médecin retraité, et Patrice Hernu, fils de l'ancien ministre socialiste de la Défense, continue par exemple de solliciter des personnalités politiques. «Nous avons notamment alerté les parlementaires sur le ras-le-bol fiscal et nous avons fait des propositions sur la fiscalité et la réorganisation des collectivités territoriales», explique Marc Fraysse, le nouveau président de D & DF, un ancien député gaulliste de Lyon, membre de la Grande Loge de France. Dernier invité en date du club, début février: Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel. Bernard Cazeneuve, ministre en charge du Budget, et Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, sont également attendus. Soucieux d'élargir leur cercle d'influence, le tandem des fondateurs de DDF a aussi créé une curieuse confrérie élitiste multi-obédientielle, appelée CIU, destinée à nouer un dialogue discret avec des personnalités religieuses.
    Enfin, des anciens dirigeants de la Grande Loge de France (GLDF) et de quatre autres obédiences ont créé en mars 2013 ce qu'ils appellent «le premier think tank maçonnique», intitulé Franc-maçonnerie & société (FM & S). Objectif : fournir des idées neuves aux décideurs. En combattant les solutions extrémistes. «Du fait de leur caractère institutionnel, les obédiences sont un peu frileuses pour élaborer des propositions. En réunissant des maçons de plusieurs sensibilités, nous sommes plus libres de le faire. Et nous n'avons pas honte de nous montrer au grand jour», explique Jean-Michel Dardour, le président de FM & S, ancien grand maître adjoint de la GLDF.
    Le think tank compte déjà quelque 400 membres, dont une majorité de maçons. Mais aussi des personnalités de la société civile, qui ne sont pas toutes initiées, comme le journaliste Alexandre Adler, le théologien Claude Geffré, l'essayiste Jean-Claude Guillebaud, le président d'honneur du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Richard Prasquier, ou le scientifique Joël de Rosnay. Le premier sujet traité - éthique et médias - a donné lieu à d'intenses échanges avec des «profanes», journalistes et professionnels de la communication. Les suggestions du think tank, notamment sur la création d'une haute autorité de déontologie ou sur l'éducation des jeunes aux médias, ont été présentées à David Kessler, conseiller culture et communication de François Hollande. «Nous les avons envoyées également à tous les parlementaires, avec un très bon accueil», constate Bernard Ollagnier, un des animateurs de ce réseau. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a rebondi quelques mois plus tard en ouvrant un site web sur l'éducation aux médias. En 2014, le think tank a décidé de plancher sur l'éthique économique et, lui aussi, sur la laïcité. Avec la volonté de rédiger au plus vite un «guide pratique du vivre ensemble» destiné aux élus, parlementaires, enseignants et parents. Les frères espèrent bien réimposer leurs vues!
    Source

    http://www.oragesdacier.info/