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élections - Page 756

  • Le déclin de Marine Le Pen (suite et fin)

    Ici encore je n’aurais pas réagi, la vie d’un parti politique ne m’intéressant pas plus que cela, si l’actualité n’avait rattrapé mes propos une nouvelle fois, avec la fronde de la Moselle, le parachutage déplaisant du favori (on a parlé de la pauvre et grande Dalida, je parlerai plutôt de Cristina Kirchner) et surtout le renvoi très déplaisant de la pauvre Marie d’Herbais, que je connais depuis vingt-cinq ans, et qui accompagnait depuis plusieurs années Jean-Marie Le Pen dans son journal de bord sur le site du Front National. Cela nous permettait de savoir ce que pensait le grand homme, et de savoir aussi qu’il ne changeait pas, tout en gardant sa tête, sa vision, ses expressions. Le reste du site du parti est nul, je le dis comme je le pense, une surboum techno réactive, mais c’est peut-être mieux comme ça, je veux dire mieux adapté au nouvel électorat branché du Front qui n’est ni raciste ni anti-immigration, ni libéral ni socialiste, ni pro-syrien ni anti-américain, ni féministe ni opposé au mariage gay, ni opposé à quoi que ce soit d’ailleurs. Si, peut-être au gouvernement. Lequel ?

    Le néo-frontiste, ce tiers-mondain qui a pris le contrôle du parti, ne veut plus de révolution, de programme ou de présence dans la rue, c’est simplement le quidam qui veut réagir sur BFM. Pour être sincère je rappelle l’article que j’avais écrit de passage à Paris sur la France de 2007, pays qui ne m’inspirait guère confiance avec ses nouvelles cohortes de citoyens postmodernes, frais et dispos de la génération Apple-Picard-Disney. C’est cette France qui est aux commandes maintenant y compris chez les nationalistes ! Zemmour avait prévu un combat final entre les nationaux et les gaullistes, les post-gaullistes auront noyauté les nationaux. Fermez le ban.

    Je reste convaincu que le néo-frontiste qui a pris le pouvoir au Front, et avait commencé à le prendre avec l’islamophile branché Alain Soral il y a au moins dix ans, ne représente pas 20 % de son électorat. Mais c’est comme cela dans tous les partis : les derniers venus, les traîtres et les transfuges y ont toujours le dessus. Eternel triomphe du marais. Le communisme était soluble dans l’alcool, le nationalisme sera soluble dans le Canada Dry.

    La dureté de la sanction qui a frappé Marie d’Herbais coupable de s’être brièvement épanché sur son Facebook, l’outil orwellien de notre temps, a en tout cas confirmé une éternelle loi : moins on a de convictions, plus on a de cruauté. On se demande à quelle sauce sera traité demain le père, et c’est pourquoi j’ai évoqué "le Roi Lear" en incipit. Pas besoin de citer Labiche comme l’avait fait Stéphane Denis en son temps. Blow, crack, rage !  On traduit, vraiment ?

    Le mal vient de plus loin, en tout cas. Un petit rappel. On se souvient en tout cas qu’en 1997 le comportement de Marine Le Pen en avait déjà exaspéré plus d’un ou d’une dans son parti et que cela avait précipité la rupture qui avait failli tout emporter et sans doute limité une performance encore plus extraordinaire au printemps 2002. J’étais complètement hors du coup, n’ayant jamais milité ; je me souviens de Serge Martinez, qui avait été mon directeur à Minute, et qui brandissait la fiche de paye de Régane (ou Goneril) aux journalistes éparpillés devant le Paquebot. Ce geste amusant et désespéré annonçait sans le vouloir ce qui se passerait dans un futur proche : la prise du pouvoir d’une Régane (ou Goneril) qui allait noyer le parti de la colère du peuple dans la tiédeur du média moyen et citoyen. Sans pour autant augmenter ses scores ; parce que, je le dis et je le répète, on était quand même à plus de 20 % en l’an 2002, alors qu’on venait à peine d’entrer dans l’euro et que l’on n’avait pas l’actuel blaireau, comme on dit à Dijon, à l’Elysée. Quand on a un boulevard devant soi, on met si possible le pied sur la pédale (si j’ose dire) de l’accélérateur.

    C’est Serge de Beketch qui avait flairé l’ardoise à venir, au point de risquer un affrontement ouvert dont il avait le secret. Il l’avait même mis au rang des nuisibles, la Régane (ou Goneril), parce qu’il sentait monter l’absence de pression. Les ringards, les « vieux cons », comme disait Bruno G., allaient être mis au rancart. Serge ne s’était pas gêné.

    Les rares fois que j’ai croisée la patronne, cela a toujours été avant, pendant ou après une émission, de radio ou de télévision. On est un être généré médiatiquement ou pas, c’est comme ça. Une fois, je m’en souviens très bien, c’était au Paquebot, et, alors que j’avais été gentiment invité par un autre responsable pour discuter géopolitique elle était venue nous dire qu’elle partait pour faire un débat de trois heures (seulement ?) à la télé et que cela « la faisait chier ». Comme ça. Dans ce cas pourquoi y aller ? Dans ce cas pourquoi passer sa vie à la télé, et pourquoi affronter quarante fois Mélenchon que tout présentait comme le cocker de service chargé de relativiser l’alternance nationale du parti de la pensée sauvage (Baudrillard encore et toujours). J’avais senti qu’il y avait là comme une postmoderne attitude comme on dit : on gère l’héritage mais on n’a plus grand-chose à proposer. Après moi le déluge et après le déluge, moi encore.

    On va me dire que c’est le cas de tous les politiques. C’est justement ça le problème en république.

    La république : on n’en aura pas fini avec elle tant qu’elle n’en aura pas fini avec nous, et on a compris que le rassemblement transhumain des clones du gaullisme et des drones du souverainisme qui a pris le contrôle du FN et a éjecté les vieux cathos et profilés vieille France, sans compter tous les révoltés, n’a pas fini de nous enfumer avec une laïcité de comptoir et une technocratie de collège british. Comme dans "le Roi Lear" vu par McLuhan, on passe d’une société de rôles à une société de tâches. On a compris aussi que les joyeux bons règlements de compte à la mode 97 (le fameux pu-putsch qui avait été déjoué mais avait une certaine gueule quand même) était derrière nous, et que maintenant on ferait ses coups en douce en s’en prenant aux mères de famille nombreuse. Qu’est-ce qu’elle va dire la France qui conteste ?

    - Pauvre Cordélia !

    C’est promis j’arrête. Je reprends ma carte de lecteur et vais reparler de John Wayne et de Virgile, des icônes fascistes d’après Le Monde et Alexander Adler, ces gens à qui il ne faut surtout pas déplaire.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

  • Lui, président de la République – par Yves de Kerdrel

    N
    on seulement François Hollande dévoie la fonction présidentielle, mais surtout il a oublié sa leçon de morale donnée devant des millions de téléspectateurs.
    François Hollande est président de la République depuis plus de neuf mois. Et le bilan est déjà rude. En tous points. Qu’il s’agisse de l’affaissement économique du pays. Qu’il s’agisse de la perte de sens de nos institutions. Qu’il s’agisse enfin de l’image internationale de la France.
    Non seulement le chef de l’État se révèle être un Guy Mollet au petit pied ou un sous-père Queuille. Non seulement François Hollande paraît obsédé par une revanche malsaine sur son prédécesseur. Non seulement il dévoie sa fonction en installant une “compagne” à l’Élysée qui emploie quatre collaborateurs aux frais du contribuable. Mais surtout il a tiré un trait sur la leçon de morale qu’il s’était permis de donner, lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours, sous la forme de l’anaphore répétée quinze fois débutant par “Moi, président de la République…” Une tirade de 3 minutes et 21 secondes qui revient aujourd’hui comme un boomerang.¢
    Lui, président de la République, qui avait affirmé ne pas vouloir être le chef de la majorité, s’est renié en moins de trois mois en désignant lui-même Harlem Désir à la tête du Parti socialiste.
    Lui, président de la République, qui n’avait à la bouche que l’expression d’“État impartial”, nomme désormais tous ses amis, ou ses anciens camarades du PS, aux postes clés de la République, dans les préfectures, les entreprises ou des comités Théodule. Au point de placer son ex-compagne à la vice-présidence de la Banque Publique d’Investissement.
    Lui, président de la République, qui s’était juré de donner plus de droits au Parlement, annonce cette semaine qu’il va commencer à légiférer par ordonnances. Ce que son prédécesseur n’avait jamais fait.
    Lui, président de la République, qui avait assuré ne pas avoir l’intention d’intervenir dans la justice, laisse voter une loi d’amnistie qui va protéger des poursuites judiciaires tous les syndicalistes casseurs, mais aussi les auteurs de malversations financières.
    Lui, président de la République, qui avait promis de ne pas nommer les patrons de chaînes de télévision, a désigné au mois de janvier à la tête du CSA, gendarme de l’audiovisuel, Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin.
    Lui, président de la République, qui n’hésitait pas à dire que son « comportement serait en chaque instant exemplaire », persévère dans son rôle de “monsieur petites blagues”. Mais hélas ses plaisanteries sont des insultes, un jour à l’égard des catholiques, un autre à l’égard d’un ancien président. Avec un ministre qui suit son exemple et encense feu le dictateur Hugo Chávez ou un député socialiste qui parle de scandale alimentaire à propos des hosties consacrées.
    Lui, président de la République, qui déclare toujours vouloir instaurer un code de déontologie pour les ministres, ne paraît pas choqué que la garde des Sceaux soit à la fois juge et partie dans une procédure judiciaire ou que Cécile Duflot accorde la majeure partie de son contingent de Légions d’honneur à des militants écologistes.
    Lui, président de la République, qui avait répété des dizaines de fois qu’il ne fallait pas toucher à la TVA, a décidé de porter son taux supérieur au niveau record de 20 % en 2014, et son taux intermédiaire à 10 % (au lieu de 7 %).
    Lui, président de la République, qui se voulait “normal” et a fait un déplacement “spectaculaire” à Bruxelles par le train au tout début de son quinquennat, a vite repris goût au confort des avions de la République qu’il a pourtant dénoncé pendant cinq ans.
    Lui, président de la République, qui plaidait pour un gouvernement resserré et économe, a réussi à se doter de 38 ministres qui eux-mêmes sont entourés par le nombre record de 538 conseillers techniques.
    Lui, président de la République, qui n’a cessé d’évoquer, pendant la campagne électorale de 2012, la grandeur de la fonction et la hauteur de vues, n’a toujours pas endossé les habits de chef de l’État, leur préférant ceux de chef de clan.
    Lui, président de la République, a surtout mis la France en danger en décourageant les investisseurs, en stigmatisant les entrepreneurs, en instaurant un climat de défiance chez nos voisins allemands, en plaidant pour une politique pénale qui consiste à vider les prisons et en ne respectant pas les engagements qu’il a pris en matière de croissance, de réduction des déficits et d’inflexion du chômage.
    Lui, président de la République, donne finalement chaque jour raison à Bonaparte lorsque ce dernier disait : « Le seul crime en politique consiste à avoir des ambitions plus hautes que ses capacités. »¢
    Yves de Kerdrel pour Valeurs Actuelles (posté par Marino)

  • Ah ! les p’tites femmes, les p’tites femmes de Paris…

    Ah ! les p’tites femmes, les p’tites femmes de Paris…Plus l’abstention est forte aux élections, plus les citoyens – qu’ils soient écœurés, blasés ou préfèrent les plaisir d’une partie de pêche le jour du scrutin – se détournent de la politique… et plus on organise de consultations ! À l’évidence, les échéances électorales, pourtant quasi-annuelles, ne suffisent plus. À celles-ci, sensées donner une parfaite image de la démocratie parlementaire jusqu’au plus profond de nos campagnes, voilà l’UMP, après le PS, à désormais organiser des « primaires » avant toute échéance électorale.

    Celle qui vit s’affronter à l’automne François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de ce parti, aurait pourtant dû faire réfléchir les leaders actuels de celui-ci : coup fourrés, contestations, invectives, menaces, procédures arbitraires, promesse d’un nouveau vote à l’automne suivant, puis consensus (enfin !) sur la difficulté à organiser ce dernier, surtout dans la période de vaches très maigres que traverse l’UMP, « endettée de chez endettée »… De plus, aucun des camps n’est vraiment certain que ne se rejoue pas la pantalonnade déjà douloureusement (euphémisme !) vécue par les militants sincères.

    Mais décidément, quand on ne veut pas comprendre, on ne veut pas… et le spectre d’une nouvelle empoignade interne vient d’être programmée sur la place publique.

    Cette fois, c’est pour désigner en juin prochain le candidat de la droite ou du centre pour les municipales à Paris en 2014. Avec promesse de « processus “transparent” pour éviter tout psychodrame. »

    Juré, craché, voté ! Foi d’UMP ! Si je mens, je suis élu !

    T’as qu’à croire ! À peine le coup d’envoi de cette primaire officiellement lancé, celle-ci est contestée par une partie des prétendant(e)s à l’investiture, à commencer par Rachida Dati… Maire de l’excessivement conservateur VIIe arrondissement et accessoirement députée qui s’ennuie au parlement européen, l’ancienne Garde des sceaux ne rêve en effet que de revenir au premier plan de la politique nationale. Via l’Hôtel de ville de la Capitale…

    Sur sa route – outre Anne Hidalgo, actuelle première adjointe au maire de Paris qui portera les couleurs socialistes et sans doute l’écolo-ministrée Cécile Duflot – se dresse Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012, que l’on suspecterait facilement, à la voir et à l’entendre, de s’être échappée d’un troupeau de Femen… les nichons et la petite culotte à l’air en moins !

    Gageons que la primaire UMP se jouera, médiatiquement en tout cas, entre ses deux représentantes d’un sexe qui ne saurait être faible pour l’occasion.

    Citons pour mémoire, les autres candidats déjà déclarés – en attendant quelques retardataires avides d’un coup de promotion personnelle bon marché –, soit Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel, Franck Margain… et une autre dame, Douce de Franclieu, dont le programme s’annonce particulièrement captivant si l’on en croit sa déclaration de candidature : « Atterrée par la volonté de l’UMP de pousser la candidature de Mme NKM à la tête de la Primaire pour Paris, M. Fillon ayant décliné et Mme Dati et d’autres ayant dit vaguement oui, j’ai décidé de présenter la mienne… »(1) et qui a au moins le mérite d’annoncer la couleur de ses motivations : « ancienne mère de famille maintenant sans profession si ce n’est candidate. »(2)

    On sent tout de suite que l’un des points de la Charte des primaires, demandant aux candidats de « se respecter », « ne pas tenir de propos offensants ou risquant d’amoindrir leurs chances de victoire à l’élection municipale » et surtout de « se rassembler derrière (le futur candidat) et faire campagne en sa faveur », peut faire sourire quelques esprits facétieux.

    Si ce mode de désignation d’un candidat fonctionne aux États-Unis d’Amérique, à l’évidence, il est au mieux inutile, au pire désastreux, de vouloir et de continuer à vouloir l’appliquer en France… Inutile en 2007 où la candidate socialiste issue d’une telle désignation s’est fait largement battre alors par Nicolas Sarkozy… et désastreux pour l’UMP qui offre ainsi, en moins d’un an et à deux occasions différentes, une image de division suicidaire sur fond de rancunes, de jalousies, d’ambitions et plus encore, d’un vide absolu de propositions politiques innovantes.

    Car si un(e) candidat(e) à cette primaire avait un tant soi peu de programme à proposer, soyons certain que celui-ci n’intéressera guère les médias qui préféreront toujours rapporter les bisbilles, noms d’oiseaux et psychodrames des intéressé(e)s… et ces dernier(e)s, ne serait-ce que pour tirer la couverture médiatique à eux(elles), n’hésiteront jamais à les approvisionner régulièrement en « petites phrases » toutes plus croustillantes, mesquines ou assassines les unes que les autres.

    Et comme à l’UMP, on n’est jamais en reste d’un gag, ne boudons pas notre plaisir en rapportant que « par sa mère Bénédicte Treuille, (Nathalie Kosciusko-Morizet) serait une lointaine descendante de Lucrèce Borgia »…

    Du moins à en croire l’encyclopédie en ligne wikipedia… et c’est sans doute trop beau pour ne pas être vrai !
    Philippe Randa http://www.voxnr.com/
    Notes :
    (1) www.ladepeche.fr, 13 mars 2013.
    (2) Sources AFP, 14 mars 2013.

  • Conseil unique d’Alsace. Régionaliser ? Oui mais pas n’importe comment.

    Conseil unique d’Alsace. Régionaliser ? Oui mais pas n’importe comment. En Alsace, le 7 avril, un référendum va porter sur un projet de fusion des deux conseils généraux, du Haut Rhin et du Bas Rhin, avec le conseil régional d’Alsace. Il naitra ainsi, en cas de succés du oui au référendum dans les conditions requises, notamment en termes de pourcentage de votants, un conseil territorial d’Alsace, collectivité unique dotée des attributions auparavant dévolues aux autres. Une collectivité locale à la place de trois. Beaucoup de régionalistes sont pour, et d’antijacobins, ceux-ci employant un terme ambiguë mais consacré car en fait le jacobinisme désigne d’abord un centralisme politique plus qu’administratif, le centralisme à la fois politique et administratif ayant surtout été établi par Napoléon 1er.

    Du côté opposé aux régionalistes (y compris ceux, nombreux, liés aux écologistes), les souverainistes et la direction du Front national ont fait connaître leur opposition à ce projet. Leur principal argument est que l’on ne réforme pas la France par morceaux de territoire. Or le regroupement prévu des conseils généraux et régionaux ne se ferait que dans la région Alsace. Marine Le Pen affirme à propos du projet de conseil territorial d’Alsace : « Par principe, je considère qu’on ne touche pas à l’administration d’un pays région par région – sinon, c’est le foutoir intégral ! Si jamais ce projet devait passer, ce serait un précédent dangereux. Ce serait le début du détricotage de la République, ainsi qu’une grande victoire pour l’Union européenne et les technocrates de Bruxelles, qui œuvrent sans cesse à la dissolution des nations.(…) ». Nicolas Dupont-Aignan parle de son côté de « décentralisation féodale », expression aussi utilisée par la présidente du F.N.

    L’argument de la réforme qui ne se fait par au coup par coup, à la carte selon les régions est de fait très important. Que dirait-on de l’Allemagne si une partie d’entre elle était fédérale et une autre partie directement rattachée au pouvoir central ? C’était d’ailleurs le cas quand le roi de Prusse était en même temps Empereur d’Allemagne, de 1871 à 1918, et cela créait une situation largement faussée. L’argument des souverainistes est donc totalement recevable, pas seulement de leur point de vue, mais du simple point de vue de tous ceux qui souhaitent que la République française (car une République n’est pas de n’importe où, ou alors elle n’est rien) ait encore un sens (ce qui est mon cas). La question n’est aucunement : jacobinisme ou pas. Il peut y avoir un jacobinisme régional, et pas seulement national, et les deux peuvent avoir autant de défauts. La question n’est pas non plus exactement la déconstruction de la France par les régions, argument souvent avancé par les souverainistes (français, précisons, car il existe aussi un possible souverainisme européen). La question des rapports entre l’Europe de Bruxelles et les régions est en effet plus complexe que certains souverainistes ne l’avancent. En un sens, il n’est pas faux d’affirmer que les régions affaiblissent l’Etat central. C’est la fameuse thèse comme quoi la France se vide par en haut, par l’Europe, et par en bas, par les régions. Mais en un autre sens, on constate que l’Etat central est le meilleur relais de l’application des directives européennes, y compris les plus contestables. En d’autres termes, en France, l’Etat met son « savoir-faire » uniformisateur (ou caporalisant pour être plus polémique) au service de l’Europe de Bruxelles. Il n’est même pas exclu que, parfois, le régionalisme puisse être un point d’appui pour des résistances populaires face aux décrets des eurocrates.

    La seule question qui vaille est donc de vouloir faire une réforme dans une région et pas ailleurs. S’il reste un droit français, un droit national, ce n’est pas acceptable. Cette réforme serait-elle d’ailleurs transposable dans son état actuel ? La décentralisation date des lois de 1982-83. Le problème français est qu’elle s’est faite avant tout au profit des départements qui concentrent la plus grande part des impôts locaux par habitant, à part les communes et leurs regroupements. Sur 100 euros d’impôts locaux, 10 vont aux régions, 60 aux communes, et 30 aux départements. Exemple : la région Bourgogne en 2012. Budget régional : environ 800 millions. Total des budgets des 4 départements qui composent la région : presque 2 milliards (Yonne 400 millions, Côte d’or 600, Nièvre 300, Saône et Loire 600. Total 1900 millions). C’est sans doute cette situation qu’il faudrait inverser au profit des régions. Mais faut-il aller jusqu’à supprimer les départements ? Le cas de l’Alsace ne peut-être extrapolé, à supposer d’ailleurs que même pour l’Alsace cette réforme n’amène pas à renforcer le centralisme autour de Strasbourg. L’Alsace n’a que deux départements. Il faut d’ailleurs remarquer qu’elle est amputée du Territoire de Belfort, historiquement alsacien. Dans les autres régions de France, plus étendues, avec plus de deux départements, la suppression de ces derniers supprimerait un échelon de proximité, une référence en termes d’identité et accentuerait l’abandon de certains territoires, à l’écart de tous projets. Reprenons notre exemple de la Bourgogne. A l’ouest de cette région se situe la Nièvre, dont la préfecture Nevers, qui en est aussi la plus grande ville, est aussi excentrée à l’extrême ouest. La Nièvre serait encore plus marginalisée dans le cas d’une suppression des départements. Tout se déciderait à Dijon, capitale de la région Bourgogne. Ce serait encore plus flagrant si les projets européistes de fusion de régions se faisaient. Il est ainsi proposé par certains technocrates de fusionner Franche-Comté et Bourgogne, ce qui excentrerait davantage encore la Nièvre, au rebours de toute politique d’aménagement du territoire, une ambition abandonnée et pourtant plus que jamais nécessaire.
    Il faut donc raisonnablement conserver les départements et les élections départementales mais certainement supprimer la compétence générale donnée aux conseils dits « généraux », à renommer conseils départementaux. Cette compétence générale doit être réservée aux régions et aux groupements de communes. On voit que la vraie question du référendum d’Alsace n’est pas de choisir entre centralisme ou décentralisation, ni entre départements et régions, mais entre une cohérence nationale des réformes territoriales ou l’absence de cohérence. De même que la mauvaise Europe ne cesse de chasser la bonne (et de dégouter tout le monde de l’Europe), une mauvaise décentralisation peut chasser la bonne.

    Pierre Le Vigan http://www.voxnr.com/

  • Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés

     

    <em>Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés</em>

    RENNES (NOVOpress Breizh) – À lire la presse française de ces dernières années, on s’étonne que Barack Obama n’ait pas été réélu avec 99 % des voix tant le président américain cumule les vertus et ses adversaires les défauts. À lire le livre Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, on comprend surtout que les commentaires usuels relèvent soit de la désinformation, soit de la nullité crasse. D’origines vendéennes et bretonnes, Évelyne Joslain connaît à fond les arcanes des idées politiques américaines et les expose ici avec passion.

     

     

    Loin de la caricature présentée de ce côté-ci de l’Atlantique – front bas, intégrisme biblique et winchester en pogne – on découvre que le Tea Party est une « nébuleuse » où coexistent féministes conservatrices dégoûtées d’une « gent masculine à l’évidence dépassée par la situation », mâles blancs exaspérés par la discrimination à l’envers, et patriotes identitaires désireux de retrouver les valeurs fondatrices des États-Unis. De nombreuses idées infusent dans la théière du Tea Party : sur le plan intellectuel, le mouvement n’a rien à envier au clan « progressiste ».

     

    Obama occupe une grande place dans ce livre, mais pas l’Obama sanctifié qu’on connaît en France. Évelyne Joslain s’étonne de « l’écart entre le mythe Obama et l’inquiétante personnalité de cet étrange président », élevé à Hawaï par des grands-parents maternels blancs et de gauche. Elle dénonce ses « mauvaises fréquentations » comme Jon Corzine, ancien trader de Goldman Sachs devenu gouverneur démocrate du New Jersey avant de diriger MF Global qui sera l’une des dix plus grosses faillites de l’histoire américaine suite à des spéculations financières malheureuses. Elle a des mots très durs sur le dilettantisme géopolitique d’Obama, son indulgence envers l’islamisme, sa gestion invraisemblable de la guerre d’Afghanistan (où la « guerre contre la terreur » s’accommode d’assassinats « ciblés » en territoire pakistanais) et son immigrationnisme qui, au-delà du simple calcul électoral, pourrait dénoter une haine viscérale de l’Amérique blanche. Impitoyable, elle conclut : « C’est bien aux névroses d’Obama que l’Amérique doit d’avoir vu en trois ans s’exacerber les tensions raciales et se créer des clivages sociaux tandis que s’aggravaient rapidement la politisation et la racialisation de toutes les questions, sans oublier le chaos géopolitique au Moyen-Orient ».

     

    Si les dérives européennes (alliance entre universalisme et financiarisation, entre business et immigration, etc.) ressemblent fort à celles de l’Amérique, la France n’a rien produit d’analogue au Tea Party à ce jour. Ce livre très documenté est donc une exploration utile d’un puissant courant émergent encore très mal connu.

     

    François Kernan http://fr.novopress.info

     

    *** Évelyne Joslain, Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, éditions Jean Picollec, 298 p., 21 €.

  • Victoire de Beppe Grillo : une défaite historique pour la tyrannie médiatique

    Succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro. Entretien avec Alain de Benoist.

    Les élections italiennes de février 2013 sont un événement majeur à un triple titre : par le désaveu apporté à Mario Monti, l’homme de Goldman Sachs, imposé à l’Italie comme chef de gouvernement par l’Union européenne et qui rassemble moins de 10% des suffrages ;  par le succès local de la Ligue du Nord, identitaire et régionaliste, qui gagne les élections régionales de Lombardie ; et surtout par la percée de Beppe Grillo qui remporte 25% des sièges au Parlement et dont la formation devient le premier parti d’Italie.
    C’est le succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro, sur la croissance et sur l’immigration. C’est un succès d’autant plus notable qu’il a été obtenu sans passage par les plateaux de télévision, par de grands meetings populaires dans les rues et par Internet. En Italie la tyrannie médiatique a connu une défaite historique.
    Pour éclairer le phénomène Grillo, nous reprenons ci-dessous un texte d’Alain de Benoist paru dans Boulevard Voltaire et repris par l’excellent site Metaposinfos.
    Polémia.

    Ils préfèrent les people au peuple

    Nicolas Gauthier – Le comique Beppe Grillo grand vainqueur des dernières élections législatives en Italie… Qu’est-ce que cela dit sur la réalité de la politique locale ? Peut-on le résumer à sa simple qualité de comique, tel un Coluche, chez nous, il y a quelques décennies ? Au fait, « populisme » est-il forcément un gros mot ?

    Alain de Benoist - Il y a longtemps que Beppe Grillo n’est plus un « comique », contrairement à ce que s’imaginent la plupart des journalistes français qui le traitent de « clown » ou d’ « histrion » pour faire oublier qu’ils n’ont découvert son existence qu’au soir des élections. Il n’est pas plus comparable à Coluche qu’il ne l’est à Poujade ou à Dieudonné. Avec 25,5% des voix et plus de 160 parlementaires, députés et sénateurs, sa formation, qui n’existait même pas lors du précédent scrutin, est devenue d’emblée le premier parti d’Italie. Cela donne la mesure de la vague de fond qui l’a portée. Et c’est sur celle-ci que doit porter la réflexion. L’Italie a certes été un pays pionnier en matière de « populisme » (on se souvient de l’ « uomo qualunque » des années 1950), mais le populisme du Mouvement 5 Etoiles ne ressemble à rien de ce que l’on a vu. Ce n’est pas un populisme de la peur, mais un populisme de la colère et de la révolte. Ce n’est pas non plus, comme souvent en Europe, un populisme qui divise la droite, car il a surtout rassemblé des électeurs venus de la gauche. Enfin, c’est moins un populisme qui prétend parler au nom du peuple qu’un populisme qui s’efforce de créer les conditions dans lesquelles le peuple peut s’exprimer. Quant aux esprits paresseux qui pensent que Grillo n’a pas de programme, ils montrent par là même qu’ils ne l’ont pas lu.

    Le « populisme » est aujourd’hui le terme péjoratif qu’utilise la Nouvelle Classe politico-médiatique, élue par la globalisation, pour désigner avec dédain ceux qui s’entêtent à penser que la démocratie repose sur la souveraineté du peuple. La Nouvelle Classe n’a que faire du peuple (elle lui préfère les « people ») et n’aspire qu’à gouverner sans lui. C’est ce qui la rend incapable de mesurer l’ampleur du fossé qui sépare désormais les classes populaires de l’oligarchie dominante. L’erreur classique que l’on fait à propos du populisme est d’y rechercher une idéologie, alors que le populisme n’a pas de contenu idéologique prédéterminé : ce n’est pas une doctrine mais un style. L’autre erreur est de l’analyser simplement en termes de « démagogie ». C’est oublier que la démagogie des élites vaut bien celle des populistes. C’est surtout passer à côté de l’essentiel, qui est la notion même de peuple, défini comme un demos uni par une sociabilité commune. Vincent Coussedière n’a pas tort d’écrire que « l’être-ensemble populiste correspond à ce moment des démocraties où le peuple se met à contrecœur à faire de la politique parce qu’il désespère de l’attitude des gouvernants qui n’en font plus ».

    N.G. – Insubmersible Silvio Berlusconi. Détesté par nos médias – quoique nombre de ceux qui l’insultent aujourd’hui ont peut-être été ses salariés à l’époque de sa chaîne de télévision française, La Cinq, au siècle dernier –, mais manifestement pas si impopulaire que ça chez lui. Quelles réflexions un tel paradoxe peut-il vous inspirer ?

    A. de B.- Berlusconi a principalement surfé sur le thème de la démagogie fiscale. Son populisme est un populisme droitier d’essence bourgeoise bien différent du populisme « chimiquement pur » de Beppe Grillo. En prenant position pour la décroissance, la démocratie participative et le mandat impératif, le Mouvement 5 Etoiles s’est aussi prononcé pour l’autonomie et le primat du politique vis-à-vis de la « gouvernance » économique, de la finance de marché et de l’expertocratie. Berlusconi est un grand « communicateur », mais Grillo a ouvert un nouveau chapitre de la communication politique en refusant d’apparaître à la télévision et en s’appuyant avant tout sur Internet (l’ « incendie numérique ») et sur les meetings de rue. Berlusconi reste un homme de droite, quand le succès des « Grillini » montre que le clivage gauche-droite n’a plus de valeur opérationnelle pour analyser les phénomènes politiques nouveaux.

    N.G. – Dans ce scrutin, il y a trois disparus dont on a peu parlé. Mario Monti, l’ancien banquier de Goldman Sachs, et son allié Gianfranco Fini, de l’Alliance nationale. Sans oublier Umberto Bossi, de la Ligue du Nord, empêtré dans des scandales de corruption que lui, l’Italien du Nord, imputait aux seuls Italiens du Sud… Quel bilan tirer de tout cela ?

    A. de B. - Le rejet de Monti par 90% des Italiens montre à quel point l’arrogance des technocrates est devenue insupportable pour les classes populaires et les classes moyennes auxquelles la Forme-Capital veut faire payer le prix d’une crise provoquée par l’endettement public et la folle course à l’austérité engendrée par la désubstantialisation de la valeur et la suraccumulation du capital fictif. La Lega conserve quelques bastions, mais se trouve maintenant confrontée à une crise d’identité très profonde. Quant à Fini, il mérite plus que jamais son nom. Cela ne signifie pas que l’Italie est définitivement entrée dans l’ « ère Grillo », mais que tout retour en arrière est exclu. Aux dernières élections, c’est toute la classe politique italienne qui s’est trouvée disqualifiée par une nouvelle secessio plebis. Un signe annonciateur pour d’autres pays européens ?

    Alain de Benoist,
    propos recueillis par Nicolas Gauthier
    (Boulevard Voltaire, 15 mars 2013).

     http://www.polemia.com

    Titre original : Ils préfèrent les people au peuple

    http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/ils-preferent-les-people-au-peuple,14680
    15/03/2013
    http://metapoinfos.hautetfort.com/index-1.html (17/03/2013)

  • De Toulouse à l’Oise, les faits nous donnent raison

    « Dans le cadre des cérémonies  d’hommage aux trois parachutistes d’origine  maghrébine et aux quatre  franco-israéliens, dont trois enfants, abattus froidement  par Mohammed Merah il y a un an, François Hollande était à Toulouse hier pour délivrer un message de «solidarité» et «d’unité» aux familles et dire « que la démocratie est toujours plus forte que le fanatisme ».  La marche blanche « multiconfessionnelle » organisée quelques heures auparavant en hommage aux victimes de la sanglante équipée de  Merah n’a pas rameuté les foules, environ 1200 personnes avaient fait le déplacement. Aux côtés du calamiteux et très antinational  maire de la ville rose, Pierre Cohen, et comme ce dernier,  le chef de l’Etat  au plus bas dans les sondages, a exalté le modèle multiculturel du vivre-ensemble, promis de lutter sans relâche contre l’antisémitisme.  Il y a un an également, Bruno Gollnisch lui, ne se contentait pas de formules creuses mais posait les vraies questions. Notamment celle-ci : que faisait le bi-national Mérah « dans un pays  – le nôtre - qu’il haïssait, comme d’autres membres de sa famille ? Comment d’ailleurs, et pourquoi, cette famille est-elle arrivée-là, dans un pays où théoriquement l’immigration de travail a cessé depuis 1975 ? A quelle rationalité obéissait cette présence ? Quel profit la communauté nationale a-t-elle retiré de cet « apport ? » ?  

       « Si le Code de la Nationalité était ce qu’il devrait être poursuivait Bruno Gollnisch, comme ce qu’il est dans la plupart des pays du monde, la naissance sur le sol français ne lui aurait conféré aucun droit automatique. Elle eût été un simple élément à l’appui d’une éventuelle demande de naturalisation. Naturalisation accordée à ceux qui s’en sont montré dignes-(il y en a, bien sûr !), et refusée aux autres, comme ç’eût été le cas en l’espèce, compte tenu de ses multiples méfaits. Mieux : les méfaits des rejetons – et du père - auraient conduit dans n’importe quel pays à la résiliation des autorisations de séjour de cette famille étrangère. »

     Préférence étrangère qui se manifeste symboliquement aux sommets de l’Etat avec une maladresse  confondante. Le Figaro le rapportait ce lundi, en déplacement au Canada,  le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ainsi que la délégation française qui l’accompagnait, n’a pas souhaité séjourner à l’hôtel Sofitel  qui appartient au groupe français Accor. M. Ayrault et son  aréopage ont opté pour « l’Omni » qui esrt  un « hôtel américain à Montréal » alors   que le Sofitel, « voisin »,  « accueille d’ordinaire les visiteurs français ».

     Un tropisme américain  que n’a pas eu la compagnie indonésienne à bas coût Lion Air qui a écarté Boeing (son fournisseur attitré jusqu’alors)   pour  signer ce lundi avec l’avionneur  Airbus un contrat de plusieurs milliards d’euros pour  l’acquisition de  234 A320. Si pour la première fois en six ans,  Boeing  a vendu plus d’avions qu’Airbus en 2012,  il s’agit donc d’une  bonne nouvelle pour les salariés français du groupe,  notamment  à  Toulouse, en Loire-Atlantique où sur  le site de Méaulte  (Somme) .

      Un signe de  l’excellence d’Airbus, consortium industriel dans lequel chaque avionneur européen à un certain  nombre de parts,  mais qui ne doit strictement rien au système de Bruxelles. Pour autant et nous le soulignions l’année dernière,  le plan de restructuration drastique   mis en en place en 2008, prévoyait de délocaliser une partie de la production vers des pays situés en zone dollar ou à faible coût de main d’œuvre.

       D’où la construction d’une usine de composants en Tunisie, d’une chaîne de production de l’A320 en Chine, d’un site d’assemblage  aux Etats-Unis qui ne sont pas tributaires de l’euro fort Monnaie unique bruxelloise  dont la surévaluation permanente par rapport au dollar met Airbus et plus largement l’industrie française, dans une situation d’infériorité structurelle.

     Une Europe folle aussi impopulaire que l’est ce  gouvernement à la dérive qui a été sévèrement taclé dans les urnes hier lors  premier tour de la législative partielle dans la 2e circonscription de l’Oise. Faute d’avoir obtenu 12,5 % des inscrits  -le  taux d’abstention a atteint 67,21 %-, la candidate du PS Sylvie Houssin a été éliminée avec 21,37 % des voix. Le second tour opposera  le notable UMP Jean-François Mancel (40,61 % des suffrages) à la candidate FN Florence Italiani qui a obtenu 26,58 % des voix.  Elle a recueilli  ainsi  plus de 70% des suffrages dans le village de Le Hamel, 53,01% à   Grez , plus de 30 % des suffrages dans  63 des  175 communes de  la circonscription. La frontiste  arrive en tête dans 30 communes et en seconde position dans 103…Elle a appelé  dimanche soir à la mobilisation des abstentionnistes et les électeurs  à  ne pas oublier les ravages et les échecs  du sarkozysme.

     M. Mancel avait été réélu en juin dernier avec quelques dizaines de voix d’avance  sur Mme Houssin (qu’il avait déjà battu en 2007), dans une triangulaire UMP-PS-FN.  Le  Conseil constitutionnel avait invalidé ce résultat à cause d’un  tract distribué le vendredi avant le deuxième tour et mettant en cause la candidate socialiste. Mais hier soir,  le premier secrétaire du PS,  Harlem Désir, au nom de son parti, a « (appelé) sans hésitation à faire barrage » au FN lors du second tour, c’est-à-dire à voter UMP.

     Oublié la confirmation de la  condamnation de M. Mancel  par la 9e chambre de la cour d’appel de Paris en mars  2006,   à 18 mois de prison avec sursis et  30 000 euros d’amende dans la cadre de l’affaire Euro-2c. Oublié se souvient encore  Bruno Gollnisch,  le Mancel  de 1998, traîné dans la boue par  les médias, la  gauche et la droite,   pour avoir accepté et encouragé des désistements réciproques avec le Front National lors des élections cantonales et régionales. Il fit d’ailleurs à l’époque l’objet d’une exclusion du RPR.  Mais aujourd’hui l’heure est grave, ce qui compte désormais aux yeux de MM. Copé, Fillon, Désir et consorts c’est le maintien de l’implicite  union sacrée  entre partis pro-bruxellois pour empêcher l’essor du FN. Jusqu’à quand ? Rendez-vous en 2014.

    http://www.gollnisch.com

  • Oligarques en péril

    La défaite cuisante subie par Mario Monti lors des élections italiennes n’a pas fait dévier d’un pouce la ligne fixée par les oligarques à Berlin, à Bruxelles, à Paris. L’austérité sera maintenue, au besoin renforcée, dans le parfait mépris des peuples qui la subissent.

    Ecoutons la rumeur médiatique : les foules qui apportent leurs suffrages à Beppe Grillo ou à Silvio Berlusconi, nous dit-on, ne sont pas dignes de la moindre considération. Le premier n’est-il pas un humoriste ? Le second n’est-il pas perdu de réputation ?

    En haut lieu, on se rassure à bon compte en personnalisant à l’excès les enjeux. Quel que soit le pays, la protestation populaire se fixe sur les tribuns tels qu’ils se présentent, de droite ou de gauche, vulgaires ou distingués, intelligents ou obtus. C’est sans doute regrettable mais on n’arrêtera pas le mouvement en plaçant des millions d’électeurs dans la catégorie infamante du populisme. Pour les citoyens révoltés, ce n’est qu’une humiliation supplémentaire. Pour ceux qui, parmi eux, cherchent une issue positive à la crise générale, c’est une nouvelle source de confusions et de disputes stériles. Le populisme, aujourd’hui, englobe l’extrême droite, l’extrême gauche, les adversaires de l’euro, les ennemis de l’élite, les classiques démagogues. C’est trop. Trop de simplifications et trop d’amalgames qui ne sont d’aucune aide quand on essaie de penser, tâche difficile, la catastrophe en cours. Les mouvements populaires qui sont en train de se manifester dans les rues espagnoles et portugaises ou qui s’expriment dans les urnes grecques et italiennes sont la conséquence de trois phénomènes : [...]

    La suite sur le blogue de Bertrand Renouvin

    http://www.actionfrancaise.net

  • Le déclin de Marine Le Pen et le triomphe d’Eric Zemmour

    Je vais être un peu long mais j’ai mes raisons. On me pardonnera ou on ne me lira pas. Je ne m’excuserai donc pas. J’ai d’ailleurs titré le déclin de Marine Le Pen : tout peut très bien se passer par la suite. Il n’y a qu’à voir Zarathoustra.

    J’aurais préféré me taire parce que j’adore le père et que je pensais que l’idéal même faiblard tiendrait... mais tant pis, je me lance. Les scores dont on a fait grand cas l’an dernier ne sont pas meilleurs en 2012 qu’en 2002 quand les deux candidats nationalistes caressaient les 20 % déjà au premier tour de la présidentielle la plus géniale de l’histoire. Depuis, on fait du surplace, depuis on régresse, quoiqu’en pensent les experts en dédiabolisation.

    Dernièrement Eric Zemmour ironise : le FN devient un parti de gauche, voire d’extrême-gauche. Ce n’est pourtant pas un extrémiste, Zemmour, sauf pour les fous (il y en a).

    Voyons voir : le Front National de Marine Le Pen est-il en perte de vitesse ? Le message de l’ex-parti le plus diabolisé du monde est-il encore bien reçu ? Y a-t-il encore un message d’ailleurs ? Ou est-on en train de le brouiller, le beau parti débarbouillé pardon dédiabolisé ? Et a-t-on compris en pas très haut lieu que le 13 janvier fut une splendide occasion gâchée ? A-t-on compris que pour Chesterton la famille est le seul Etat qui crée et aime ses citoyens, et que pour cette raison il vaut tous les Etats et tous les partis du monde ? Ou s’est-t-on soumis platement aux commandements d’une camarilla et d’un lobby noyauteur par trop efficaces ? Car depuis quand le FN se doit d’être le parti islamophobe alors qu’il est le parti de la patrie française trahie par les gaullistes, depuis quand le FN est devenu le parti de l’ultra-laïcité, alors que cette laïcité a fait depuis 1870 le lit de l’hexagone moderne nihiliste et jouisseur, mais arrogant et harceleur ? Et depuis quand le FN sozial promeut un SMIG ridiculement élevé alors qu’il était le parti de la baisse des impôts ? Depuis quand et pourquoi, surtout, le FN ne veut plus être le partie de la pensée sauvage, comme l’avait superbement baptisé Jean Baudrillard ?

    ***

    On ne peut pas être mieux dénoncé (je n’écris pas trahi) que par les gens qui vous voulaient du bien, ou attendaient beaucoup de vous. Surtout lorsque ces gens ont du talent. Je pense à un journaliste célèbre et courageux.

    Il faut voir cette étonnante émission : Eric Zemmour tentait avec son culot et sa faconde de remonter les pendules du flageolant Front National et de rappeler Marine Le Pen non pas à l’ordre nouveau mais ancien, celui de la famille par exemple (si j’ose dire il voulait la rappeler sous les drapeaux !). Comme elle a peu d’arguments pour justifier son absence remarquée le 13 janvier dernier au défilé du sauvetage de la famille française, Marine Le Pen se braque et s’en prend de sa grosse voix toujours enrouée à la personne de notre journaliste préféré ainsi qu’à celle de son compère. Elle s’embrouille et nous sort un brouet politique sur les raisons de ne pas y aller pour ne pas tomber dans le piège du gouvernement (alors que c’est en n’y allant pas qu’elle y est justement tombée), qui détourne l’attention de la situation sociale qui est si grave et patati patata.

    Quel argument sot tout de même. Car la situation sociale est grave, elle l’est d’ailleurs depuis mille ans, mais elle ne rassemble pas un million de personnes dans la rue. Elle ne rassemble plus la situation sociale. La famille oui rassemble : et c’est pourquoi ils vont l’achever les socialistes.

    Les employés et les ouvriers se sont faits tous virer en se faisant insulter par la presse de gauche et les économistes libéraux (les Français sont trop payés, ils ne foutent rien, etc.)... mais il leur restait au moins une famille ! Cela se termine aussi et Michel Houellebecq, avant qu’il ne bascule aussi dans le politiquement correct écrivait que le libéralisme néo (néo c’est le cancer en jargon post-médical) liquiderait la famille qui était le dernier obstacle entre le marché et l’individu. L’individu nu devant le marché, voyez les pubs autour de vous, c’est l’avènement du transhumain, du festif et du techno cloné. C’est l’individu des réseaux, le tatoué bien refait, le narcissique qui se met en scène lui-même sur face de bouc à toute heure de la journée et de la nuit, et qui s’empresse d’abolir six mille ans ou un million d’années d’histoire pour se shooter d’éternel présent. Nietzsche toujours qu’on lit si mal à droite :

    « Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. »

    Je viens de lire - un peu mal à l’aise tout de même - que l’on peut fabriquer des bébés qui ne tomberont pas malades maintenant. Je lis cette intéressante publicité sur <atlantico.fr>, journal néocon et transhumain qui comme Marine Le Pen a beaucoup promis et peu tenu, mais qui interrogeait le peu étincelant Louis Aliot sur la soudaine passion des homosexuels pour le Front National têtu. La réponse ne se fait pas attendre : les gays ont peur des musulmans ! Le FN c’est la laïcité garantie !

    ***

    Nous y sommes : toute époque charnière se veut méphistophélique et androgyne ; ce n’est pas une nouveauté, lisez Pétrone, lisez les Italiens, voyez leurs meilleurs films sur le troisième Reich et ses coquins endimanchés (pensez à Galliano, ou à Bowie plus jeune, ou à Nick Knight, le filmeur de Lady Gaga ancien adorateur des skinheads, pensez, vous dis-je). Relisez Rebatet aussi inspiré qu’à l’accoutumée : « si les gouines étaient gaullistes la pédale était fort collaboratrice. » Fermez le ban ! Car que les homos soient de droite ou d’extrême-droite n’est bien sûr pas a priori gênant : c’est qu’ils soient l’extrême-droite qui l’est.

    Aux époques charnières, on célèbre donc l’individu de la mutation, l’azimuté faustien et cela change bien sûr de la vieillotte vie familiale. De plus insistants que moi ont écrit sur ce sujet nauséeux, je n’y insiste pas. Eric Zemmour ne se démonte pas (on sait qu’il aurait aimé un FN pas extrémiste mais plutôt fort et révolutionnaire), et demande en tout cas à Marine Le Pen si elle n’est pas trop entourée d’homosexuels, ce qui justifierait sa conduite en la matière (pour la manif du 13 janvier donc, mais pas seulement ! pas seulement !).

    Et là, rebelote : elle monte sur ses grands cheveux, explique que cela n’a rien à voir, bégaie trois raisons loqueteuses que mêmes ces journalistes (pourtant pas des hostiles a priori ! des compatissants plutôt) relèvent, et par contre s’accroche bien hargneuse à un énoncé : ce n’est pas parce que l’on est homosexuel qu’on serait...

    Qu’on serait quoi ? Hostile au mariage gay ? Bien sûr que l’on ne serait pas hostile au mariage gay ! Et puis quoi encore ? Un sympathisant juif du FN serait bien sûr hostile à un affrontement avec Israël ! Un catholique du FN voudrait bien que l’on s’en prît moins au pape ! Un vieil harki en aurait marre de l’islamophobie ! 50 000 musulmans morts pour la France tout de même !

    Il est donc évident qu’en agissant en tant que groupe social d’élite « sûr de soi et dominateur », pour reprendre une formule qui fit scandale tant elle était juste, le lobby gay qui se fait si bien respecter au FN - tout en affirmant qu’il n’existe pas - a bien fait les choses. Ce noyautage est venu des grandes écoles, de la modernité et du baragouin néo-laïc, souverainiste et identitaire. Comme disait notre cher Jean-Pierre Cohen en 95, le FN est un parti révolutionnaire. Et maintenant c’est du Chevènement pour madame Ouille ! Ah, mais c’est sûr on passe mieux dans les médias. Est-ce si sûr d’ailleurs ? Est-ce si sûr d’ailleurs quand on la voit éclater tout le temps avec les journalistes soi-disant amadoués ?

    La camarilla en place (mes diverses sources m’ont parlé de 22 conseillers, toujours planchant, frais et dispos - car pas de famille !), on a donc fait du Pim Fortuyn, on a revendiqué la laïcité face aux barbus, on a fait du postmoderne et on a essayé de bien plaire aux médias et aux journaux dits sérieux ! Même sur le plan diplomatique, on a fait ce qui était le pire : chercher des satisfecit aux USA, satisfecit qui ont débouché sur une humiliation rondelette, au lieu de développer une diplomatie alternative et de rompre avec le répugnant alignement de la France sur l’atlantisme désuet et dangereux (une certaine Mrs Rubin écrit dans le Washington Post que d’ailleurs la France en guéguerre partout fait plus pour la paix maintenant que le pauvre Obama !!!). Je rappelle l’admirable élan de l’interview de JMLP à <pravda.ru> :

    « Pour ma part je milite pour la réalisation d’un ensemble harmonieux et animé par la volonté d’un destin commun sur l’ensemble de l’espace boréal, allant de Brest à Vladivostok. »

    J’avais bien l’impression que le président (le seul, le vrai, l’unique) militait pour sa part en la circonstance ! Cette stratégie de la vase communicante ne me paraît pourtant pas la bonne. Ce n’est pas en faisant des clins d’oeil aux inquisiteurs qu’on les convertit. Il serait bon qu’un des crânes d’oeuf qui entourent la benoîte présidente lui expliquât en trois mots Mc Luhan : le médium ce n’est pas un outil, le médium c’est de l’idéologie. Si on veut passer à la télé tout le temps, on s’y soumet totalement. Grillo a triomphé en Italie parce qu’il a refusé la télé : il n’a utilisé que son blog et la rue, il a vaincu l’idéologie mondialisée, ce saltimbanque dont le nom signifie Gemini Cricket en français ! Et en plus il est un expert en conspiration. Un ban pour Beppe Grillo.

    ***

    Je n’aurais rien dit si Zemmour n’avait pas parlé et si le peuple n’avait pas voté, et mal, aussi, depuis quelques mois. Cette stratégie de la vase communicante ne plaît pas non plus, puisque les sondages sont en panne et même les indices d’écoute ! La petite flamme de 2012, qui ne vaudra jamais l’élan créateur des années 80, n’a pas tenu longtemps : on fait du sozial, on chaperonne trois minutes sur les télés, on fait la grosse voix avec Mélenchon ou son remplaçant et on espère surfer sur les vagues de mécontentement. Il va de soi que cela ne marche pas, et c’est pourquoi je salue le triomphe d’Eric Zemmour sur Marine Le Pen ; Zemmour, qui en a marre du mondialisme, de la maçonnerie universelle et de l’individu-marché : faites Zemmour, pas l’équerre !

    Zemmour ferait bien de présenter sa liste, comme Beppe Grillo, qui n’est soumis ni enchaîné le foie ouvert au Caucase des médias... Et là peut-être que nous serons 25 % à aller voter pour lui, comme en Italie, et non 16 % à voter pour un FN plein d’amour et de tolérance, un score terrible après trente années de militantisme et de désastre républicain. Demandez le programme mais pas celui de la télé et du lobby branché. Sinon, prenez la rue et chantez la révolte artiste, pas Narcisse.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

  • Vote des étrangers : c’est mort !

    On ne va tout de même pas en pleurer : François Hollande renonce à faire voter les étrangers.  C’était pourtant l'une de ses promesses phares, la 50ème de son « programme présidentiel ». Mais c’est surtout une belle victoire pour toutes celles et ceux qui se sont mobilisés dans leurs formations politiques et associations respectives, notamment par le biais de pétitions qui ont recueilli des centaines de milliers de signatures.
    Alors qu'il est déjà très affaibli dans son électorat sur sa politique économique et sociale (voir le sondage IFOP), ce renoncement est une des rares bonnes choses qu’il ait accomplies depuis 10 mois… mais par la force des choses puisqu’il n’a pas pu réunir les 60% nécessaires au Parlement (Assemblée Nationale + Sénat).

    Une partie de la gauche espérait encore sa résurrection. Rêvait, sans trop y croire, que l'exécutif se résoudrait à saisir le Parlement pour mettre la droite face à ses responsabilités et montrer qu'il essaie de tenir ses promesses. Las, François Hollande a définitivement enterré hier son engagement 50. En catimini. Sans fleur, sans couronne. Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales ne figure pas dans la révision constitutionnelle présentée en Conseil des ministres. Et ne devrait pas refaire surface d'ici à la fin du quinquennat, sauf raz de marée bien improbable du PS aux prochaines sénatoriales.

    Le chef de l'État s'est rendu à l'évidence : il n'y a pas de majorité des trois cinquièmes dans les deux Assemblées pour voter cette mesure. Tentés un temps d'apporter leurs suffrages, les centristes de l'UDI avaient dès l'an dernier fait machine arrière, au vu de l'hostilité de leur électorat à cette disposition portée en étendard par la gauche. L'introduire dans le paquet dévoilé hier aurait inévitablement braqué l'UMP, qui en a fait un cheval de bataille, et probablement compromis le reste de la réforme de la Constitution. Un risque que François Hollande n'a pas voulu prendre. La raison l'a emporté sur la passion. Un autre sondage IFOP paru sur le JDD du 2 février 2013 donnait par ailleurs 56% de Français CONTRE le droit de vote des étrangers.
    UNE PROPOSITION VOUÉE À L‘ÉCHEC DEPUIS L'AUTOMNE

     Plus difficile est de comprendre pourquoi il a fallu aussi longtemps à l'exécutif pour dresser en douce l'acte de décès d’une proposition vouée à l‘échec depuis l'automne. Fin janvier, Jean-Marc Ayrault l'avait encore relancée. Et le Parti socialiste n'a jamais cessé de la pousser. Il n'est certes pas facile de renvoyer aux calendes grecques une promesse déjà présente dans les 110 propositions de François Mitterrand. De saborder une mesure plébiscitée lors des meetings de campagne de François Hollande. Bref, de faire un sort à un symbole à gauche.

    Mais à trop attendre, le chef de l'État s'est placé en situation de devoir renoncer à l'un de ses engagements au plus mauvais moment pour lui. A l'heure où le doute grandit sur son action. Où sa popularité s'effondre. Où une bonne partie de son électorat lui reproche ses reniements sur les retraites ou la TVA.