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élections - Page 759

  • Au temps des dérivatifs

    En ce début d'année le gouvernement Hollande-Ayrault a pris, peut-être sans en mesurer vraiment l'impact, une voie trop connue. Il retrouve ici la trace, comme effacée dans le sable des ignorances historiques, de toutes nos républiques successives et corrompues.

    N'ayant réussi dans les 8 premiers mois de son règne à n'agir sur aucun des problèmes du pays qu'il administre, il en crée de nouveaux par autant de diversions. Loin de rassembler les Français, il s'emploie à les diviser encore plus.

    Certes, en annonçant le 11 janvier qu'il s'engouffrait au Sahel dans un Afghanistan de proximité, l'improbable chef de guerre de l'Élysée ne pourra plus être surnommé Flanby. On ne se représente plus le souriant cochon rose Porcinet. Le bénéfice qu'en retire son image de marque ne saurait en être négligé.

    Voici l'armée française de nouveau confrontée directement à ce même adversaire qu'elle a combattu pendant 10 ans à Kaboul. Il se profilait déjà dans les opérations du Tchad depuis 25 ans ; il s'est emparé de la Somalie et du Soudan, mais on l'a encore négligé dans l'affaire de Libye, etc.

    L'avenir dira si la stratégie de reprise des villes sans destruction des forces ennemies répond durablement à un but de guerre qui, sauf erreur, reste à définir.

    On sait malheureusement, dès maintenant, que les moyens militaires ne sont toujours pas prévus à la hausse. Cette lancinante question revenait sur le tapis dès l'intervention de Benghazi en 2011. Mais, comme on a pu l'observer ni la loi de finances de 2012 sous Sarkozy, ni celle de 2013 sous Hollande n'ont daigné y répondre. Depuis 50 ans on rogne les budgets de la défense nationale. La tendance ne s'interrompt pas, elle s'aggrave.

    Certes, en ouvrant la boîte de Pandore de la loi Taubira on déchire à nouveau le pays sur un bon vieux clivage culturel. Il remonte presque à la révolution de 1789, à la haine de la gauche pour l'héritage chrétien et pour l'ordre naturel des sociétés. Il contraint littéralement tous les adversaires de la décadence à se raidir, à refuser que l'État et l'Utopie préemptent une fois de plus les évolutions de la société civile. Tout refus d'affronter ce débat placerait les défenseurs des libertés dans une situation fausse.

    La question cruciale se concentrera sur le droit à l'adoption. Or, on doit rappeler, à cet égard, qu'aucun pays au monde n'accepte à ce jour d'exporter ses orphelins sur la base de dossiers présentés par des couples de cette nature. Le "droit à l'adoption" ne pourra donc s'exercer qu'à l'intérieur de l'Hexagone. Or, dans les départements, les administrations sociales sont amenées à répartir la rareté des enfants adoptables. Et les DDASS sont tenues d'arbitrer en considérant l'intérêt de ceux-ci et non les désirs des familles d'accueil. Il en résultera donc de nouvelles discriminations arbitraires et de scandaleuses tensions.

    Faudra-t-il les reprocher à David Cameron ou à Angela Merkel ?

    Certes depuis le traité de Maastricht négocié en 1991, rédigé par les Français, aucun rafistolage n'est venu corriger vraiment les failles de sa conception. Ses problèmes institutionnels rendent aujourd'hui l'Union européenne illisible. Le poids des États la rend ingouvernable.

    Mais le problème fondamental que l'Europe va devoir résoudre, dans un futur proche, ne se situe ni en Europe du Sud, ni en Grande Bretagne, encore moins en Allemagne : il touche au premier chef la France.

    Dans un entretien donné au Wall Street Journal en février 2012, l'actuel gouverneur de la Banque centrale européenne, que l'on présente désormais comme le sauveur du continent et de sa monnaie faisait observer que la cause principale de la crise venait de la faillite du "modèle social européen". 

    Quel pays souffre de cette pathologie plus que la république jacobine ?        

    Depuis 10 ans, en effet, le coût annuel de sa prétendue protection sociale est passé de 295 milliards d'euros à 467 milliards, cependant que ses prestations se dégradent d'année en année. Une fois payées les cotisations de base et les mutuelles, la part restant à la charge des particuliers augmente. Idem pour l'assurance vieillesse dont les réformes successives ne donnent même pas lieu à une prise de conscience de la nocivité du système de répartition institué en 1941. 

    Faut-il en accuser David Cameron et Angela Merkel ?

    Les difficultés de la France viennent d'abord de son étatisme envahissant, de ses féodalités syndicales dominées par la CGT et de l'incapacité de sa classe politique à réduire la part que les dépenses publiques détournent de la richesse produite par la société civile : 56 %.    

    Dans ces montants figurent au premier chef celles de la fameuse loi de financement de la sécurité sociale. Elle surpasse le budget de l'État. Ce monstre juridique a été inventé par la réforme constitutionnelle aberrante votée en 1996, destinée à légitimer le plan Juppé.

    L'échec et le coût de celui-ci ne peuvent être imputés  ni à David Cameron ni à Mme Merkel.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

  • Demander au peuple son avis : une hérésie pour les eurocrates

    Éric Zemmour défend une fois de plus la démocratie contre l’oligarchie et les médias euro-béats. Sur RTL, vendredi, le célèbre chroniqueur a commenté avec délectation les cris d'orfraie des élites européennes après la promesse du Premier ministre anglais David Cameron d'organiser un référendum sur l'avenir européen de son pays en 2017. (Voir la Vidéo en fin d’article: RTL, "Z comme Zemmour", chronique du 25 janvier 2013)

    « David Cameron passe un mauvais quart d’heure. De Bruxelles à Berlin en passant par Paris, jusqu’à Washington, c’est l’hallali. Il paraît que même Pékin désapprouve ! Les élites européennes et britanniques aussi. Son prédécesseur Tony Blair le condamne. Les marchés, les bourses, les banquiers, les milieux d’affaire aussi. À Davos, on tort le nez.
    Des éditorialistes de renom et les grands médias hurlent au populisme, accusent la presse de caniveau britannique de flatter les plus bas instincts. Ceux du peuple sont toujours bas. Il fait dire que ce jeune homme si bien élevé a exagéré en annonçant un référendum sur la sortie de l’Angleterre de l’Union européenne.
    Un ré-fé-ren-dum ! Demander au peuple son avis, on n’a pas idée, aussi ! Il paraît que Cameron pousserait l’incongruité jusqu’à se soumettre à la volonté du peuple britannique. D’un vulgaire ! Pas très in, ce Cameron !
    Pourtant, Sarkozy lui avait donné le bon exemple : un référendum sur l’Europe, on s’assoit dessus ou on fait revoter jusqu’à ce qu’un « oui » s’en suive. Si le « non » l’emportait, pourquoi pas démissionner pendant qu’il y est. Comme un vulgaire Général de Gaulle… Un vrai dictateur, celui-là.
    Ces Anglais ne savent pas ce qui est bon.
    Déjà, ils ont refusé les douceurs de l’euro qui devait nous conduire, je vous le rappelle, sur les voies de la croissance et de la prospérité.
    Depuis vingt ans, la zone euro est la région du monde où la croissance est la plus faible. Les Anglais ne connaissent pas leur malheur ! Ils veulent continuer à disposer de leur propre planche à billet et en décider l’usage souverainement. Des ringards. Comme les Américains, les Japonais ou les Chinois.
    Les Anglais ont rejeté aussi les joies de Schengen qui permet de recevoir sur son sol des millions d’immigrés dont on ne veut pas. Les Anglais, ils préfèrent choisir qui ils veulent et quand ils veulent. Des barbares…
    Pire encore, ils refusent de se soumettre à l’imperium de la grande puissance du continent : l’Allemagne. Ils se souviennent qu’ils ont fait deux guerres pour cela : des bellicistes !
    Ils comprennent mal ces Français qui, il y a un siècle, se faisaient massacrer sur la Marne, et qui, désormais, cèdent au lyrisme illusoire du couple franco-allemand. Un couple, disait Oscar Wilde, c’est quand deux personnes ne font qu’un… mais lequel ? Oscar Wilde était anglais, évidemment.
    Ils sont susceptibles en plus : ils ne supportent pas de voir leurs lois fabriquées par des technocrates bruxellois et ont la prétention de continuer à les faire aux Communes à Londres. Ils appellent ça la démocratie parlementaire.
    D’un plouc ! Ils refusent aussi que des juges étrangers, à La Haye, leur donnent des leçons de droits de l’homme. Comme s’ils se prenaient pour le pays de l’habeas corpus, les prétentieux !
    Non, depuis l’annonce faite par Cameron, on menace les entreprises britanniques de leur fermer le marché européen. Tremble, made in england !
    Le marché européen est le plus ouvert du monde. Les Américains, les Chinois, les Japonais y rentrent comme dans du beurre et l’industrie britannique est en train de se refaire une santé grâce à une monnaie faible et des lois sociales encore plus faibles. Non, ce populisme britannique qui ne connaît que son intérêt national est décidément intolérable ! »


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : Cameron et le... par rtl-fr

  • "Deux piliers de l'électorat de Hollande sont ébranlés"

    Depuis 2002, le ministère de l’Intérieur fournit des données numérisées du résultat des élections. Cette nouvelle disposition a permis à trois chercheurs en sciences politiques de décoder l’électorat qui a mis François Hollande au pouvoir.

    Il est intéressant de voir quelle conséquence peut avoir le mariage pour tous sur cet électorat et d’évaluer ainsi le prix ou le bénéfice politique de cette loi.

    Très schématiquement on peut conclure de ce travail très fouillé que l’électorat de François Hollande est constitué de trois viviers, de natures assez diverses mais dont les intérêts ont convergé le temps d’une élection. La cohésion de cette majorité s’établit cependant sur une plateforme assez large, surtout pour ce qui concerne les sujets économiques. En revanche, en ce qui concerne les grands thèmes de société, cette diversité est susceptible d’ébranler l’apparente homogénéité de l’édifice.

    Les trois principaux "centre de gravité" de cette majorité sont :

    Les populations des centres villes : cette population au pouvoir d’achat assez élevé et au haut niveau d’éducation est le moteur intellectuel de la majorité. Proche des cercles de pouvoirs, avec de nombreux fonctionnaires, et des sphères d’influence comme l’éducation et les médias, cet électorat est à la recherche de progrès sociétaux de nature libérale. Il promeut logiquement le mariage pour tous et en est le fervent défenseur. Cet électorat serait très déçu en cas de recul gouvernemental sur cette question mais c’est un électorat acquis qui, de toute façon, n’envisage pas de voter autrement.

    Les campagnes : le second vivier électoral de François Hollande est constitué d’électeurs résidants à plus de 70 km d’une ville de plus de 200.000 habitants. Il s’agit là d’un électorat très différent du précédent. C’est dans cet électorat que François Hollande a enregistré la plus forte progression en 2012 et c’est sans doute là qu’il a joué sa victoire. Cet électorat du terroir, touché par la paupérisation des campagnes, vote régulièrement à gauche. Cet électorat ne se sent pas concerné par la loi sur le mariage pour tous, mais s’interroge : à mesure que le débat progresse sur cette question, les ruraux entrevoient que le mariage pour tous n’a de sens que s’il est accompagné de l’adoption et de la PMA. Autant de sujet pour lesquels ils sont bien plus perplexes voire inquiets. Cet électorat est donc fragilisé dans ces convictions et ne devrait pas suivre le gouvernement en cas de passage en force de la loi.

    Les populations issues de l’immigration : en ce qui concerne cet électorat, surtout s’il est de tradition musulmane, la loi portant sur le mariage pour tous constitue un cas de conscience. D’une part, il y a une volonté de fidélité envers un gouvernement qui promet par ailleurs le vote aux étrangers -sujet cher à ces français- d’autres parts, il y a une vraie difficulté à accepter la perspective d’un mariage proposé aux homosexuels car cette perspective constitue un réel tabou selon leur tradition. Il est probable que cet électorat se désolidarisera de la majorité sur cette question.

    Sur les trois piliers électoraux qui ont portés François Hollande au pouvoir, deux sont donc fortement ébranlés par le projet de loi portant sur le mariage pour tous. Le pouvoir saura-t-il l’analyser et le prendre en compte ? C’est assez peu probable car l’électorat urbain, proche du pouvoir et influant médiatiquement, pose un écran entre François Hollande et son électorat.

    Analyse et compréhension du vote lors des élections présidentielles de 2012 - Michel Bussi, Jérôme Fourquet et Céline Colange - in la revue française de sciences politiques, volume 62, n° 5-6 - décembre 2012 - p 941

    Par PMassart, contributeur du club Pol Story - L’Express

    http://www.actionfrancaise.net

  • Conférence du GUD à Lyon (09/02/13): Offensive mondialiste et résistances identitaires : l'exemple italien (Casapound)

     

    avec Chiara Del Fiacco (candidate aux élections)

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  • Discours d’investiture du second mandat d’Obama : contenu et décryptage

    Ce 21 janvier s’est tenu le discours d’investiture du président Obama pour son second mandat. Ce protocole politique américain est important outre-Atlantique, car il reprend les grandes lignes directives du mandat à venir, ou du moins les positionnements officiels de la gouvernance qui s’installe.

    Les cinq premières minutes sont consacrées aux habituels lieux communs. L’égalité, la liberté, l’unité, la constitution, les pères fondateurs, en bref, toutes les reliques sacrées sont déballées en vrac dans de magnifiques tirades émotionnelles.

    On approche ensuite les moyens concrets d’atteindre ces beaux accomplissements démocratiques, et les lignes du programme de campagne d’Obama 2012 apparaissent. L’interventionnisme fédéral, l’amélioration des systèmes publics de santé et autres régularisations diverses sont présentés comme étant les outils nécessaires pour « protéger chacun contre les hasards et les malchances de l’existence » et permettre à tous de réussir, chance aujourd’hui réservée à une heureuse minorité de privilégiés.

    La réalité des enjeux économiques n’est cependant que laconiquement approchée. Une simple promesse de réduction du déficit est lancée, entre deux emportements sur l’égalité et le courage.

    Cette égalité et ce courage trouveront en fait leur écho ailleurs, dans deux autres priorités mises en avant : le droit des homosexuels à « être traités également face à loi » et la lutte contre le « réchauffement climatique ».

    Les développements concernant la politique étrangère sont notables. Même si le discours transpire toujours le messianisme, en faisant des USA les « défenseurs de la dignité humaine et de la justice », le président confirme sa tendance à la modération du bellicisme militaire : « C’est la fin d’une décennie de guerre », nous dit il au début, en revenant plusieurs fois par la suite sur cette idée.

    On retiendra de ce discours une tendance nette d’Obama, déjà dénoncée par ses détracteurs, à manquer de recherche d’unité comme il l’avait pourtant fait lors de la cérémonie de son premier mandat.

    Effectivement, les divisions intra-classes, qui ont tendance à se confondre dans l’esprit du peuple avec les divisions ethniques, sont ici attisées par des promesses d’interventionnisme qui, présentées ainsi, sont interprétées comme du parasitage communautariste par la partie conservatrice des États-Unis. On peut, pour illustrer ce propos, se rappeler les levers de boucliers qu’avait provoqués la mise en place de l’« Obamacare » en 2010.

    Derrière les beaux mots, on retrouve donc une méthodologie qui nous rappelle étrangement les montages médiatiques visant à provoquer des divisions intra-classes d’ordres religieux, générationnel ou sectoriel en France, avec par exemple les sombres histoires de pains au chocolat, ou les dénonciations de retraités « trop gâtés ». Les méthodes de domination par la division font visiblement recette dans toutes les « démocraties ».

    Il est intéressant de voir comment l’édition du Monde du 22 janvier met l’accent sur les quelques mots concernant l’égalité pour les homosexuels et la lutte contre le réchauffement climatique. Comme le présentait déjà Alain Soral, une façon contemporaine de cacher les réels enjeux socio-économiques consiste à politiser des questions sociétales qui n’ont pas vocation à l’être. Comme « l’homme de gauche » français, l’électeur démocrate américain se croit certainement « progressiste » de part ses engagements verts et pro-gays.

    Pendant ce temps-là pourtant, les bombes pleuvent au Moyen-Orient, et des travailleurs immigrés illégaux sont exploités dans l’industrie alimentaire (ce dernier point est bien illustré dans le documentaire Food, Inc.).

    Pour les aspects diplomatiques, plusieurs interprétations géopolitiques vont certainement découler de ces déclarations. Doit-on y voir une relative désolidarisation des élites américaines protestantes avec les élites sionistes ? Ou s’agit-il d’une répercussion de la croissante autonomie énergétique américaine (autosuffisance à l’horizon 2030 grâce aux gaz et huiles de schistes d’après certaines analyses), qui rend moins nécessaire le contrôle de certaines régions ?

    De nombreuses propositions sont possibles, et seul le temps nous dira si ce positionnement sera véritable et durable.

    Mais bien que plusieurs voix, comme les paléo-conservateurs, réclament la marche vers un non-interventionnisme diplomatique et l’acceptation d’une essence multipolaire du monde, on voit mal comment ce maintien à la tête de l’État de la même marionnette pourrait véritablement incarner le renoncement américain à ses penchants thalassocratiques, et un refus de continuer à être le principal bras armé du mondialisme et du sionisme qui, partout, se tapissent derrière les drapeaux nationaux pour ne pas être salis par le sang qu’ils font couler.

    Non, ce ne sera pas par là que viendra le changement. Mais nous continuerons cependant à espérer le réveil national et populaire américain, comme nous l’espérons pour nous-mêmes.

    Léon Saint-Quay http://www.egaliteetreconciliation.fr/

  • Derrière la polémique

    Jusqu’où vont-ils descendre ? Le dernier baromètre politique TNS Sofres Sopra-Group à paraître vendredi dans Le Figaro Magazine enregistre de nouveau une sévère dégringolade de la cote de confiance  de François Hollande et Jean-Marc Ayrault,  avec   seulement 41 % de bonnes opinions, en chute respectivement de 9 et 10 points par rapport à la même enquête réalisée au mois de septembre. Un dévissage  spectaculaire qui illustre la défiance de nos compatriotes dans la capacité de cet exécutif à sortir la France de l’ornière. Une gauche élue par défaut,  plus sur le rejet et/ou la déception des Français après cinq ans de sarkozysme et dix ans de pouvoir UMP,  que par adhésion au socialisme à la sauce bruxelloise…Il est d’ailleurs significatif que nos compatriotes demandent à être consultés par voie référendaire sur les grandes questions du moment plutôt que de se fier aux députés  qu’ils ont élu le 17 juin.

     D’ores et déjà, comme l’UMPS en 2008 qui,   violant la souveraineté populaire qui s’était exprimé lors du referendum de 2005, a fait   adopter par le congrès la constitution européenne, l’exécutif socialiste refuse  de consulter les Français  sur le  traité budgétaire européen,  adoubé en son temps par Nicolas Sarkozy. Il sera donc imposé  par le vote de  la très grande majorité  des députés UMP   et PS.

    Selon un sondage LH2 pour le quotidien gratuit Metro, 62% des Français seraient aussi favorables à ce que le droit de vote des étrangers non communautaires soit soumis au referendum. Un sondage CSA pour RTL publié le 22 septembre indiquait que 63% de nos compatriotes sont désormais hostiles à cette volonté de détacher le droit de vote de la nationalité française. Cette enquête LH2 indique encore que 48% de nos compatriotes (contre 49%) souhaitent  également un  recours à  la démocratie directe pour être interrogés sur « le renforcement  de la réglementation sur le port des signes religieux dans l’espace public » ; une question soulevée par Marine Le Pen le 22 septembre au détour d’un entretien dans le quotidien Le Monde.

    Pareillement, 51% des sondés veulent un referendum sur « le mariage entre homosexuels ». Un sujet décidemment moins consensuel que veulent nous le faire croire les faiseurs d’opinion qui assurent que les Français seraient enfin mûrs pour cette « avancée sociétale ».  Le moins que l’on puisse dire c’est que le sujet fait (aussi) débat au sein de l’UMP, comme l’illustre   la polémique  autour de la déclaration du maire du 8e arrondissement de Paris,  François Lebel qui, pour la petite histoire, célébra le mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni en février 2008.

    L’élu UMP ne d’embarrasse pas de détails  pour donner son sentiment   sur une éventuelle  légalisation du mariage homosexuel qu’il refusera de célébrer dans cette hypothèse annonce-t-il. « Si le tabou immémorial du mariage hétérosexuel vient à sauter, qui et quoi s’opposera désormais à ce que d’autres tabous le concernant, bien moins anciens, bien moins universels, ne tombent à leur tour.  Par exemple : comment s’opposer demain à la polygamie en France, principe qui n’est tabou que dans la civilisation occidentale ? Pourquoi l’âge légal des mariés serait-il maintenu ? Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l’inceste qui sont encore monnaie courante dans le monde ? La porte est désormais ouverte au spectacle mortel pour la civilisation du mariage légal de tout le monde avec n’importe qui pour faire n’importe quoi ! », insiste encore  M. Lebel.

    Des convictions qui ont choqué au sein même de l’UMP. Sans surprise le militant  pro « mariage gay » et  député de Seine-et-Marne  Franck Riester,  a « (condamné) fermement » des propos «indignes d’un élu de la République ». Roselyne Bachelot, jamais en reste, a affirmé  que « les propos de M. Lebel sont indignes et injurieux » ; Thierry Coudert vice-président groupe UMP au Conseil de Paris, fustige un « scandale », « le retour (galopant)  de la droite pétainiste ». Autre élu UMP de Paris à réagir,  Philippe Goujon «condamne avec fermeté les propos de M. Lebel», comme l’ont fait François Fillon et Jean-François Copé, ce dernier   rappelant qu’il est «très engagé» contre tout «propos à caractère homophobe».  Député de Paris , Bernard Debré a dénoncé «  une honte absolue »…

    A gauche, même réprobation. Le sénateur socialiste David Assouline évoque  le «  visage de la droite parisienne qu’on avait tendance à oublier : tellement conservatrice qu’elle en est vulgaire».  Christophe Girard, maire rose du IVe arrondissement de Paris,  juge l’avis de François Lebel  «pathétique et insultant pour des millions d’hommes et de femmes qui s’aiment comme tout le monde».  Bertrand Delanoë dénonce lui aussi «un discours d’exclusion et d’injures» et «une faute morale et répréhensible sur le plan pénal». Le ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a jugé cet « éditorial insultant»,  évoquant des  «propos irresponsables (qui) alimentent le rejet, les stigmatisations et les violences dont sont victimes les homosexuels et leurs familles aujourd’hui».

    Chef de file au Conseil de Paris du Front de gauche, le toujours  délicat et mesuré  Ian Brossat, trouve cet écrit «monstrueux» : «Il est affligeant qu’un maire d’arrondissement transforme un journal d’information municipale en torchon d’extrême droite aux frais du contribuable. »

    Si le  mariage homo, notons-le,   n’est pas un sujet qui intéresse la France d’en bas, une préoccupation pour les  Français les plus  matraqués par le système mondialiste et  qui ont   bien  d’autres chats  à fouetter, il faut relever aussi qu’au sein même du PS,  la question fait débat.  Notamment chez les catholiques de la rue de Solferino, regroupés dans le collectif « Poissons roses ». Dans leur manifeste, ils  condamnent « l’euthanasie »  et veulent « faire reculer l’avortement ».  Ils  expliquent aussi  qu’ «  il est normal que des personnes homosexuelles puissent choisir de vivre en couple avec toutes les implications administratives et fiscales que cela implique. »

     «  Nous avons le Pacs pour cela qui pourrait être amélioré sur les dispositions concernant la succession poursuivent ses socialistes. La question essentielle est celle de l’adoption des enfants. Selon nous, l’enfant est avant tout un cadeau fait à la famille qui l’adopte et non l’inverse. L’enfant n’est pas un droit (…)  Dans certains pays, vous donnez 30 dollars par mois à une mère, et elle n’abandonnera jamais son bébé. Par ailleurs, il y a moins d’enfants à adoter que de familles d’accueil. La liste d’attente est longue. Il nous semble plus juste de donner la priorité à des couples stables constitués d’un père et d’une mère car la parité nous semble une valeur éducative essentielle. »

     Proche de François Hollande, chargé de mission à l’Elysée,  le député-maire PS  de Quimper, Bernard Poignant,  n’hésite pas, fait rare à gauche,  à défier la dictature  du  politiquement correct. Il a    expliqué à Famille chrétienne « (ses)  réserves à propos de l’homoparentalité ».  « Je crois que l’enfant a besoin de l’altérité. Comme orphelin, je me suis construit dans l’altérité du père absent… Tout enfant doit savoir qu’il a un père et une mère .»  Il ajoute : « Après lecture de mon blog, la revue  ( militante homosexuelle-NDLR) Têtu m’a sommé de lui répondre. Et moi, j’ai refusé ! Je suis libre de ma pensée. Je n’ai tué personne, je ne passe pas devant un tribunal. Au nom de quoi, d’ailleurs ? »

     Enfin, M. Poignant,  au nom des élus socialistes hostiles au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, a fustigé  la position de  Christiane Taubira qui veut imposer la discipline de vote du  groupe PS sur ce sujet.   « Sur toutes les questions de société,  explique M. Poignant,  j’ai suggéré depuis longtemps à François Hollande de lever les disciplines de groupe. Je crois qu’il faut laisser chaque parlementaire se déterminer en conscience et ne pas montrer du  doigt certains d’entre eux. »

     Faut-il rappeler  une  nouvelle fois que cette revendication d’un « droit au  mariage et à  l’adoption » est très loin d’être majoritaire chez les homosexuels  qui condamnent par ailleurs  les éructations extrémistes des agités  médiatiques qui parlent en leur nom. Les Français note Bruno Gollnisch sont aussi plus largement en droit d’attendre  un débat serein, sans outrances,  sur une question  qui est bien  moins « anecdotique » que d’aucuns veulent nous faire croire.

     Pour ce qui est de ce débat, le FN s’en tient à sa conviction profonde qu’il ne faut pas s’attaquer  au caractère hétérosexuel du mariage. Et nous faisons nôtres ici les réflexions de  Claude Bourrinet  relayées sur Polemia : «  Ce projet législatif nous est vendu comme un symbole d’une société qui se voudrait, à l’image du modèle californien,  cool , décrispé, décomplexé et tolérant. »

     « Autrement dit, il est question de notre bonheur. Pourquoi faire la guerre à ces pauvres homosexuels ? Ils sont bien libres de s’aimer ! Et qu’est-ce que cela changera pour vous ? On voit qu’une décision, qui relève de l’organisation politique, administrative, patrimoniale, sociale, historique, voire religieuse, en tout cas civilisationnelle d’une nation est ravalée à une dimension émotionnelle, sentimentale, et qu’on prête à sa contestation des desseins douteux. Détesteriez-vous les homosexuels, par hasard ? »

     «C’est ainsi qu’à la critique de l’immigration sont imputés des soupçons de racisme, à celle du sionisme un évident antisémitisme, aux réserves sur l’anticolonialisme virulent des relents colonialistes, au malaise face au fondamentalisme islamiste la haine de l’islam, et au rejet du libre-échange marchand l’accusation de nationalisme fascisant. C’est bien de cette façon que le débat est mené. Que n’avance-t-on pas au sujet du pauvre cardinal Barbarin, qui ne fait que défendre les positions de l’Eglise ! » –voir notre article en date du 19 septembre dernier

     « Le mariage homosexuel relève-il encore  est un coin enfoncé dans l’édifice multimillénaire que les hommes ont accepté comme protection de leurs devoirs naturels. Il était une domestication de la violence éventuelle de l’homme sur la femme, de la transformation de la loi du mâle en culture, en contrôle de soi, et en transfiguration du lien charnel en attache spirituelle. C’est pourquoi le christianisme, reprenant une idée romaine, en a fait l’un des sommets et des symboles de la civilisation et de l’humanité. »

     Mais de cela aussi, il s’agit de faire table rase.

    http://www.gollnisch.com

  • « Casa Pound, une terrible beauté est née ! » par Jean NON-CONFORME

    Casa Pound, une terrible beauté est née ! est le premier ouvrage paru aux Éditions du Rubicon, les éditions du réseau M.A.S. Il s’agit de la traduction du livre d’Adriano Scianca, responsable culturel de Casa Pound, parue en Italie sous le titre Reprendersi Tutto que nous pouvons traduire par « Tout se ré-approprier ». En environ 360 pages, l’ouvrage tend à développer quarante concepts qui font Casa Pound, le désormais célèbre mouvement néo-fasciste italien qui tient son nom de l’immeuble imposant occupé depuis de longues années au 8 de la Via Napoleone III à quelques pas de la gare centrale de Termini, à Rome.

     

    L’ouvrage débute dans son édition française par une préface de Gabriele Adinolfi, qu’on ne présente plus. L’introduction de l’ouvrage est de Flavio Nardi, également animateur culturel au sein de C.P.I. (Casa Pound Italia) et la conclusion de Gianluca Iannone, responsable de C.P.I. et chanteur du groupe de rock ZetaZeroAlfa. L’édition française est agrémentée d’un cahier couleur de 24 pages qui permet de pénétrer un peu l’ambiance du mouvement : esthétique, manifestations, affrontements avec les adversaires politiques, rôle central de la jeunesse, culture, slogans, etc. Nous trouvons également une photo de quelques militants du M.A.S. devant la Casa Pound Latina.

     

    Le livre permet par l’intermédiaire des quarante concepts d’aborder des thèmes variés comme l’histoire du fascisme, la genèse de C.P.I., les principes et les valeurs, le rôle central de l’esthétique et de la culture et in fine l’esprit du mouvement. Bien que nous soyons partisan de la philosophie selon laquelle dans un mouvement, il faut soit tout prendre, soit ne rien prendre, il n’est pas pour autant contre-productif de voir dans ce livre des pistes de réflexions.

     

    Quelques figures ressortent clairement de l’ouvrage : Ezra Pound, Filipo Tommaso Marinetti, Gabriele d’Annunzio, Friedrich Nietzsche, Julius Evola. À travers ces cinq personnalités nous trouvons une philosophie centrale à l’ouvrage : l’action et la volonté. Adriano Scianca tire clairement une ligne dans l’ouvrage entre les partisans de l’action, forcément révolutionnaire, et les partisans de la réaction, qui ne le sont pas. Que ce soit à travers des mouvements artistiques (futurisme), à travers des épopées révolutionnaires (la prise de Fiume) ou par la philosophie de la construction du « surhomme » et de l’élévation de soi (Nietzsche, Evola), l’auteur est clair sur les intentions du mouvement : agir, aller de l’avant, aller là où on ne nous attend pas, donner le rythme et en somme tout reprendre. Cette volonté d’aller de l’avant correspond au concept d’« estremocentroalto », qui fait l’objet d’un Manifeste, définit dans l’ouvrage et qui se résume ainsi : « Putain, à partir de maintenant nous allons faire ce que nous voulons ! (p. 99). » Ainsi que l’écrit l’auteur : « Estremocentroalto, c’est cela. En finir d’écouter les autres, ceux qui font la révolution au bar, mettre fin à la confusion, à l’aliénation, à la scission. Commencer à faire ce qu’il nous plaît, en en prenant la responsabilité. Estremocentroalto c’est une manière de se revendiquer d’une communauté en marche et libérée du lest pour avancer plus vite (p. 99). »

     

    Cette vitalité possède elle-même sa propre philosophie, certainement un peu « abrupte » pour nos contemporains. L’auteur s’y penche dans les chapitres « Mort » et « Vie ». Nous comprenons rapidement de quoi il est question. Un homme ne doit pas vivre pour vivre mais vivre pour exploiter au maximum ses capacités. Ainsi la construction d’un homme meilleur va de paire avec la constitution d’un ordre nouveau. La vie va de paire avec le sourire et la joie qui reviennent régulièrement dans l’ouvrage. Comme le dit Adriano Scianca, « le sourire est solaire ». L’auteur est à ce titre sans pitié avec ce qu’on appelle les « pro-life » à qui il reproche d’être des mouvements défensifs, c’est-à-dire réactionnaires. « L’Estremocentroalto a beaucoup d’ennemis avec un seul nom : Réaction (p. 333) », ou encore : « La logique créative a laissé la place à une logique défensive. Qu’y a-t-il de moins vital, en effet, que les nombreux mouvements pro-life, constitués de visages creux et exsangues d’enfants de chœur en service actif permanent ? La vie est une explosion, non une valeur ! (p. 345). » Adriano Scianca ne fait ici qu’écrire ce que nous sommes nombreux à avoir constaté, les mouvements de défense de la vie ou de la famille « traditionnelle », sont souvent des mouvements bourgeois et réactionnaires. Adriano Scianca n’hésite pas à égratigner au passage la dite « famille traditionnelle » qu’il qualifie de « bourgeoise et individualiste (p. 346) ». Ce qui se dégage ici c’est une vision très différente des rapports sociaux. La famille bourgeoise ne crée rien, elle reproduit. Or quel est le sens profond de la philosophie du livre ? Action et volonté, donc créer, fonder et « donner vie (p. 345) ».

     

    Le chapitre « Marbre » est sûrement un des plus intéressants du livre, car il explique concrètement le fruit de cette action : fonder. Ce chapitre mêle un certain nombre d’éléments tout à fait pertinents : la nécessité de délimiter l’espace, le rapport au sacré (les lecteurs avisés pourront sûrement établir un lien avec l’œuvre de Mircea Eliade), la capacité pour les hommes de modeler leur environnement (assécher un marais, par exemple) et bien sur des considérations esthétiques, puisque Casa Pound s’affiche en lettres de marbre sur le fronton du bâtiment romain et aussi, d’une certaine manière, la ville nouvelle fondée va se donner à voir aux hommes par son style architectural qui est au cœur de ce qui permet d’identifier une civilisation. Car ne nous y trompons pas, Adriano Scianca sait pour quel objectif lutte C.P.I. : fonder une civilisation. Rien de moins. Ainsi le chapitre débute par cet échange :

     

    « — Qu’est-ce que l’italianité ?

     

    — L’italianité c’est le marbre qui l’emporte sur le marécage. »

     

    Cet échange nous renvoie aussi à la question de l’identité, perçue par Adriano Scianca comme étant en perpétuelle évolution. La fondation est au cœur de l’identité définie par l’auteur. Ainsi Adriano Scianca oppose le mythe de la fondation de Rome, où Romulus va délimiter l’espace et tuer son frère qui transgresse la limite avec la légende de Caïn et Abel. Voilà ce qu’en dit Adriano Scianca : « Caïn est enraciné, actif et construit son monde. Abel est déraciné et n’a aucune intention de s’affirmer dans une dimension historique et humaine, qu’il estime profane et insignifiante » et lorsque Caïn tue son frère : « La punition de YHVH n’est pas choisie au hasard puisque Caïn, le paysan lié à la terre, devra cheminer sur la route de l’exil et devenir nomade (p. 226). » Voilà comment Adriano Scianca trace une nouvelle fois un profond sillon, entre une pensée héritée des mythes antiques européens, basés sur la divinisation de la terre, de la cité, la métaphysique de l’action, l’esprit d’aventure, de création et de conquête, et la pensée de l’Ancien Testament qui condamnerait la capacité de l’homme à créer et à agir, puisque seul YHVH est créateur, et qui fait de toute les figures créatives, actives, vitalistes et enracinées, des figures lucifériennes. On peut voir un lien ici entre Lucifer et Prométhée. L’identité développée par l’auteur se base donc sur des principes, une philosophie et non simplement sur du patrimoine ou des héritages. L’auteur critique la vision d’une identité-musée. « Pour un mouvement identitaire d’inspiration fasciste, donc toujours existentialiste et jamais essentialiste, l’identité n’est pas un simple fait tenu pour acquis dont il suffirait d’affirmer tautologiquement la présence ! Au contraire ! L’affirmation identitaire surgit précisément dans le but de conquérir un objectif, de dépasser une résistance, d’accomplir un parcours et d’affirmer une vision de soi (p. 186). » L’histoire de l’Europe et des Européens est une perpétuelle refondation. Les Européens de demain doivent concevoir l’identité comme un ensemble de ce qui fut, de ce qui est et de ce qu’ils feront. Adriano Scianca ne brosse pas ici une vision défensive et résistante de l’identité contre des menaces dont il faudrait se défendre, mais il exhorte à une vision volontariste de l’identité. Ainsi page 188 nous pouvons lire que « la nation n’existe jamais et il faut sans cesse la créer ». Cette phrase, qui peut paraître anodine est en réalité lourde de sens. De même que la phrase d’Oswald Spengler qui conclue le chapitre « Identité » : « Celui qui parle trop de race n’en a aucune. Ce qui compte ce n’est pas la pureté mais la vigueur raciale qu’un peuple possède (p. 189). » Une nouvelle fois, Adriano Scianca dessine une limite entre ceux qui ont un esprit défensif et ceux qui ont un esprit de conquête. Par la suite, le chapitre « Tradition » est l’occasion d’aborder assez longuement Julius Evola et de mettre ici aussi un coup de pied dans les conceptions attentistes. L’auteur cite en introduction du chapitre Gianluca Iannone à ce sujet : « Julius Evola ? […] L’un de ces intellectuels lus et diffusés principalement comme clé expérimentale, surtout pour justifier l’immobilisme d’une partie du milieu. En vérité, Evola a été autre chose qu’un gourou qui, sur un fauteuil à roulettes et dans une semi-obscurité, prêchait la formation du Moi aristocratique en attendant la grande guerre (p. 312). » Evola doit donc fournir non pas les armes intellectuelles d’un immobilisme aristocratique mais être lu comme une clé de compréhension de la Tradition et de ce qui nous amène à lutter. Lutter pour quoi ? Pour fonder un empire ? Pour créer une nouvelle civilisation. Ainsi s’exprime Julius Evola : « On peut se demander ce qui, au fond, distingue l’idéal impérial de celui religieux. En général, on peut dire ceci : le premier se fonde sur une expérience immanente, l’autre sur une expérience dualiste de l’esprit. Quand on ne conçoit pas de hiatus entre esprit et réalité, ni qu’on ne cherche le premier hors du second (Mon royaume n’est pas de ce monde…), la manifestation spirituelle est aussi celle d’une puissance qui vainc, subjugue et ordonne la réalité. L’inséparabilité de l’idée de puissance et de l’idée de spiritualité est le pivot de l’idéal impérial et guerrier (pp. 207-208). » Nous sommes donc des « sentinelles impériales (p. 206) », et portons notre empire en nous, dans n’importe quelle situation, même quand le contexte nous est hostile. Rien ne peut se fonder sans l’esprit de lutte. Car il est toujours question de lutte. La lutte, c’est la vie. Puisque chaque jour où le soleil se lève, nous devons au minimum lutter contre la faim et la soif. Ce qui n’est pas la vie, en revanche, c’est l’usure et le chapitre en question l’explique bien : « L’art, la maison, le travail : voici trois victimes de l’usure. Avec l’usure meurt la beauté, la dimension la plus profonde et la plus haute de la vie. La maison meurt, l’âtre, le terrain solide sur lequel se base toute existence réellement humaine. Enfin, le travail se meurt, qui ne donne plus de fruits, qui dépérit, qui devient stérile (pp. 328 – 329). »

     

    Face à ce monde gris et décharné engendré par l’usure, Casa Pound oppose le style, l’explosivité, l’imaginaire. Car une chose est certaine, et le mouvement est critiqué pour ça, Casa Pound pourrait de l’extérieur passer pour un mouvement festif. Ce qui est à l’origine de Casa Pound peut laisser songeur au premier abord. Ce ne sont ni des prêches enflammés d’un tribun populiste, ni les manifestations contre les ennemis de la nation, ni les milliers d’autocollants venant s’écraser sur nos poteaux comme une vague s’éclate sur une digue, rien de tout ça n’est vraiment à l’origine de Casa Pound, à l’origine il y a un bar, le Cutty Sark et un groupe de rock, ZetaZeroAlfa. Casa Pound, qui ne portait pas alors ce nom là il y a quinze ans, est d’abord un mouvement culturel devenu un mouvement social puis un mouvement politique. D’abord il y a la communauté, soudée autour des soirées du Cutty Sark et des concerts de Z.Z.A., une communauté capable d’occuper des bâtiments pour loger des familles romaines. Une communauté vivante qui grâce à la culture et à son action sociale agrège peu à peu les jeunes italiens, pour devenir le mouvement que nous connaissons. Gianluca Iannone n’hésite pas à rappeler la genèse du mouvement en conclusion du livre : « Nous sommes encore surpris de voir comment, autour d’un groupe de rock, s’est construit un mouvement national qui agit dans tous les domaines de la vie quotidienne du pays, qu’il s‘agisse du sport, de la solidarité, de la culture ou de la politique. » Un pied de nez aux critiques du « gramscisme de droite » et à tous ceux qui n’envisagent la politique que sous l’angle du sérieux. D’ailleurs le chapitre « Art » est clair : « Pour la première fois un mouvement naît spontanément métapolitique, à savoir entièrement libéré des références aux partis et aux stratégies politiques (p. 52). » L’auteur de poursuivre : « On connaît l’intuition de Walter Benjamin, qui opposait l’esthétisation de la politique futuro-fasciste à la politisation de l’art communiste. » Casa Pound Italia est assurément un mouvement esthétique, une esthétique qui parle à la jeunesse. Casa Pound Italia c’est aujourd’hui la jeunesse, celle qui fréquente les bars, les concerts, les ateliers de tatouages, les clubs de sport, les universités, au premier abord, la même que la nôtre, sauf que… cette jeunesse qui vit à fond peut devenir une redoutable machine politique capable de se mobiliser pour le logement, pour les travailleurs, pour la défense d’un monument, pour l’université populaire, l’école publique, pour le don du sang, une jeunesse capable de venir aux victimes d’un tremblement de terre et de lutter contre le vampirisme des banques. Derrière les t-shirts de hardcore, les pantalons à carreaux ou les piercings dans le nez se cachent de véritables  « légions impériales (p. 206) » à l’assaut du futur. Idée que nous trouvons dans le préambule du chapitre « Jeunesse » : « À l’époque de la précarité et des castes de vieux oligarques, alors que toute boussole et toute latitude semblent perdues, le Blocco en appelle au rassemblement des jeunes en leur disant qu’il est possible, si on le veut, de redevenir les protagonistes de l’Histoire. Qu’il est possible, par la volonté et le sacrifice de reprendre en main son destin, de tout se ré-approprier (p. 167). »  Massés derrière la tortue fléchée du mouvement ou derrière l’éclair cerclé du Blocco Studentesco, dont Adriano Scianca donne la signification dans le chapitre « Symbolique », ils veulent conquérir l’avenir et crient « Giovinezza al potere ! », « la jeunesse au pouvoir !»

     

    Le chapitre « Style » poursuit et complète naturellement le chapitre « Art ». Contrairement à la vision américaine du « staïle », le style décrit par Casa Pound est dynamique et vertical. Adriano Scianca va même jusqu’à dire : « Faire une chose précisément d’une certaine manière, parce que c’est ainsi que les choses doivent être faites et non d’une manière quelconque, parce que la forme est le plus essentiel (p. 306). » Cela peut évoquer les débats qui ont court chez les sportifs comme « gagner avec la manière », car ce qui compte ce n’est pas seulement de gagner, c’est d’avoir proposé un beau jeu. D’avoir fait honneur à son sport, de ne pas l’avoir dénaturé. Il en va de même ici pour l’action politique. Elle prend son sens avec les formes et grâce aux formes. « Il faut faire de la vie une œuvre d’art » peut-on lire page 308. L’auteur rappelle d’ailleurs l’étymologie du terme qui viendrait soit de « stylus », petit scalpel qui servait à écrire et donc à tracer et à donner du sens, ou alors du grec « stylos », la colonne. Le style c’est « l’homme vertical », la droiture : « Sens de la droiture, du dos bien droit, de l’homme vertical. La construction d’une figure saine, solaire, bien droite comme un menhir, comme un sceptre royal, comme une épée : voilà l’objectif d’une anthropo-technique positive, activée et stylée (p. 309). » Ainsi Casa Pound a développée une esthétique propre et nombreux sont les militants et sympathisants italiens et étrangers qui adhèrent en premier lieu à l’esthétique Casa Pound.

     

    Le livre d’Adriano Scianca est également riche en réflexions diverses sur des thèmes aussi variés que l’amour, l’espoir, l’antifascisme, le fascisme, l’anarchie, les Juifs, l’honneur, la guerre, la violence, l’histoire, les différences, et bien sûr les femmes, si importantes pour la société et dont le mouvement défend le « temps d’être mère » (« tempo di essere madri ») mais n’enferme pas seulement dans la maternité. Ces thèmes peuvent faire l’objet d’un chapitre ou se retrouver de façon transversale. Les chapitres politiques auront surtout le mérite de rétablir quelques vérités historiques sur l’histoire du fascisme et sur la praxis fasciste quant aux religions. Si l’auteur est assez clair dans son rejet du « judéo-christianisme », il n’en demeure pas moins qu’il reconnaît la possibilité aux croyants de trouver une place dans la société moyennant l’abandon de certaines ambitions politiques. Ainsi le sionisme autant que la puissance de l’Église sont critiqués. Cela tranche clairement avec le nationalisme français, dans lequel l’élément catholique est souvent apparu comme un ferment d’unité. Il n’en est rien de l’autre côté des Alpes, car l’unité territoriale, politique, tout comme la mise en place d’une mystique propre furent freinée par l’Église, autant chez les catholiques conservateurs que chez les « catho-communistes » comme les appelle Scianca. On retrouve en filigrane l’opposition séculaire entre l’Empire et l’Église.

     

    La lecture de ce livre n’a fait que me conforter dans mes impressions sur Casa Pound, bien que, comme je l’indiquais en préambule, certains passages pourraient être débattus ou critiqués. Il n’en demeure pas moins que derrière le décorum, Casa Pound est une entité vivante dotée d’une pensée propre. Et si nous pouvons appréhender le mouvement de l’extérieur, il convient d’en cerner les dynamiques internes. Ce livre peut y aider. Il doit aussi être une base sérieuse de réflexion pour nous tous sur ce que doit être le militantisme du IIIe millénaire. Il sera aussi une révélation pour certains, sur ce qu’ils sont ou ne sont pas. Objet militant, support intellectuel, source d’imaginaire ou retour au réel, ce livre doit aussi être une invitation au voyage pour palper, même timidement, cet organisme vivant et essayer de comprendre ce qui se cache derrière les apparences. Que Gabriele Adinolfi se rassure, en France aussi nous sommes nombreux à être des romantiques, à nous retrouver dans l’esthétisation de la politique et à rejeter les bigoteries diverses.

     

    Pour le mot de la fin, nous pouvons le laisser à Gianluca Iannone :

     

    « Parce que, lorsque tu donnes tout, tu possèdes tout. Parce que ce que tu ne possèdes pas encore, tu te le ré-appropries (p. 363). »

     

    En deux mots : Tout reprendre !

     

    Jean Non-Conforme •

    D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 5 novembre 2012.

    http://www.europemaxima.com

     

     

    • Adriano Scianca, Casa Pound : une terrible beauté est née ! Les mots de Casa Pound : 40 concepts pour une révolution en devenir, préface de Gabriele Adinolfi, introduction de Flavio Nardi et postface de Gianluca Iannone, Les Éditions du Rubicon, Paris, 2012, 363 p., 24 €, à commander à : leseditionsdurubicon@yahoo.fr

     

  • L’Angleterre bouscule le projet UE

    Le premier ministre britannique David Cameron a proposé hier la tenue d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE d’ici 2017, s’il est réélu premier ministre en 2015 : « Ce sera « un référendum sur une question claire: in/out » (« dedans ou dehors ») et il interviendra dans la première moitié de la prochaine législature qui commence en 2015 », a dit le chef du gouvernement.

    « Quand nous aurons négocié un nouvel accord » sur les relations de la Grande-Bretagne avec l’UE, « nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement. Ce sera un référendum sur l’appartenance ou non à l’UE », a déclaré Cameron lors de ce discours-clé sur l’Europe.

    Ceci est objectivement une bonne nouvelle : le simple fait de mettre en avant cette option va relancer un utile débat sur le bienfondé de la funeste entreprise européiste et les ardeurs mondialistes de certains en prennent un coup.

    Hollande, président de la Ripoublique française, n’a pas perdu de temps avec sa très « démocratique » déclaration : « il n’est pas possible de négocier l’Europe » ni d’utiliser une telle consultation pour « la diminuer ».

    http://www.contre-info.com/

  • La parole au peuple: pas un peu déraisonnable ?

    Les exemples du consensus  idéologique régnant au sein de notre caste médiatique nous sont fournis quotidiennement.  Il suffit de voir le vocabulaire utilisé pour traiter de certains sujets. Ainsi les immigrés présents illégalement sur notre territoire ne sont jamais désignés sous le terme de clandestins mais sous celui de sans papiers  - ils  ont  pourtant  ceux de leur  pays d’origine. Pareillement, alors même que les médias penchent franchement à gauche,  il est extrêmement rare  d’entendre une analyse ou de lire un  article sur les élections en Israël, au demeurant  fort nombreux, dans lequel le Likoud,  parti du Premier ministre sortant  Benjamin Netanyahu, est affublé de l’épithète d’ « extrême droite ».  Ce qu’il est pourtant incontestablement  si on  compare sa politique  et son programme avec les idées plus modérées défendues par le FN, qui lui est très souvent affublé de cette mention. Quant aux alliés gouvernementaux  encore plus extrémistes du Likoud, ils  deviennent le plus souvent sous la plume des journalistes des « ultra-nationalistes ».  C’est quand même plus chic…

     Autre exemple de ce formatage des canaux d’information, le ton des articles et des commentaires au sujet de l’engagement de David Cameron hier, d’organiser d’ici cinq ans un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’ Union Européenne .

     Une information qui a entraîné une « étrange » unanimité dans la désapprobation, un concert de réactions indignées, de prévisions apocalyptiques, d’avertissements solennels.

     M. Cameron a été pourtant très prudent, mais  il a eu le toupet de dire qu’il interrogerait le peuple,  ce qui est sen soi un souhait bien  grossier et scandaleux  de ce côté ci de la Manche.

     Dans son  « discours sur l’Europe », le Premier ministre britannique, a donc annoncé qu’en cas de victoire de son parti lors des élections de 2015, il organiserait  une consultation populaire à la fin de 2017 sur l’appartenance de son pays à l’Union européenne. Il a proposé de renégocier, sur la base d’un traité amendé aux conditions édictées par Londres,  la place du Royaume-Uni  dans une Europe « recentrée » sur le marché unique.

     Il a précisé qu’il était personnellement favorable au maintien dans l’Union mais qu’il souhaitait  uniquement la « réformer ». Car  « faute de réformes, le danger est que l’Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie ». «  Si nous quittons l’Union européenne, ce sera un aller simple, sans retour. »  Aussi, « Quand nous aurons négocié un nouvel accord, nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement. »

     Si la chancelière allemande Angela Merkel a eu une réaction assez fine, se disant « prête à discuter des souhaits britanniques », tout en rappelant  la nécessité « in fine d’un compromis équilibré », le « père (pair)  de l’Europe, Jacques Delors est sorti de sa léthargie pour mettre M. Cameron  au « défi » de quitter l’Union.

     François Hollande a rappelé les dogmes des saintes écritures européistes en affirmant que «  L’Europe, elle doit se prendre telle qu’elle est. On peut la faire évoluer demain, mais on ne peut pas l’abaisser, la diminuer, sous prétexte de proposer d’y rester. »

     Même son de cloche de Laurent Fabius qui a martelé mercredi matin sur Radio France, qu’on ne peut pas «faire l’Europe à la carte».

     Saint Barack Obama himself, c’est tout dire, a piqué une grosse colère en invitant fermement le Premier ministre britannique à rester au sein d’une UE… qui fut historiquement portée sur les fonds baptismaux par les Etats-Unis d’Amérique.

     Le symbole est « plaisant », c’est depuis le très mondialiste « forum économique » de Davos, que l’ex-Premier ministre travailliste Tony Blair a fulminé  contre la déclaration de M. Cameron: «  une fois que vous vous engagez sur la voie référendaire, vous perdez le contrôle de la situation » a-t-il averti. Le Peuple  serait donc incapable de jugement?  

     C’est bien  pourtant  sur une volonté de reprendre le contrôle de la situation, que le Premier ministre britannique a bâti ses explications, évoquant « le fossé grandissant entre l’UE et ses citoyens » qui entraîne « le désenchantement de l’opinion publique », les difficultés de la zone euro (à laquelle le Royaume-Uni n’appartient pas).

     A titre d’exemple des dérives en matière de supranationalité, il a souligné qu’ « On ne peut pas tout harmoniser. Il n’est ni bon ni nécessaire de déterminer à Bruxelles les heures de travail des docteurs en milieu hospitalier » ; son souhait  de voir son pays retrouver ses prérogatives  dans les domaines de « l’environnement, des affaires sociales et criminelles »

     Mais pour les commentateurs français, la décision de David Cameron ne peut être celle que d’un lâche qui a un peu  perdu la raison, ces derniers  expliquant à qui mieux-mieux que le Premier ministre est l’otage de l’infâme lobby des eurosceptiques ou encore d’une presse tabloïde qui tire  boulets rouges sur Bruxelles et s’acharne à troubler le bon sens des sujets de sa très gracieuse majesté

      Bruno Gollnisch, fervent partisan de la démocratie directe, de la consultation référendaire sur tous les grands sujets  engageant l’avenir de notre peuple, estime qu’il est en effet capital de réorienter franchement  cette Europe là.

     Pour autant, les critiques légitimes contre Bruxelles ne doivent pas nous exonérer de nos propres fautes : si la France vit de l’emprunt,  souffre de déficits abyssaux, et a été incapable de voter un seul budget en équilibre depuis presque 40 ans, la raison en incombe à l’incurie de notre classe politicienne plus qu’aux  commissaires européens auxquels elle a accepté de se soumettre.

     Pour parler clair,  le libre-échangisme européen,  l’euro, les diktats bruxellois ne sont pas seulement les causes du  chômage de masse, de la paupérisation, de la désindustrialisation, de l’invasion que connaît notre pays. Il n’est jamais vain de le rappeler.

    http://www.gollnisch.com/