Sens commun lance une grande consultation sur le conservatisme
Sens commun vient de lancer une grande consultation sur le conservatisme. Comme vous l’écrivez, il s’agit de « déconfiner le conservatisme », mot injustement connoté que vous entendez sortir du placard ?
Injustement connoté, oui, parce que l’idéologie progressiste domine la pensée politique depuis trop longtemps. Ce dernier se plaît à discréditer tout ce qui n’est pas synonyme de nouveauté et de changement. Sa motivation n’est pas le progrès mais la nouveauté pour elle-même et le rejet de la tradition au motif qu’elle perdure et se transmet. C’est ce que Mathieu Bock-Côté dit très bien : « On ne parlera du vieux monde que pour le maudire et on rêve ouvertement de mettre à mort socialement les nouveaux dissidents. »
Nous avons été les premiers, en 2018, à parler de conservatisme politique à un moment où seuls les intellectuels s’aventuraient sur ce terrain. Nous sommes conscients des réticences que ce mot génère. Certains lui cherchent un substitut idéal. Personne n’a encore trouvé ! Peut-être parce que ce terme recouvre à lui tout seul le nécessaire : « Conserver ce qui vaut, réformer ce qu’il faut. » Vous noterez que de nombreuses personnalités politiques de l’opposition apportent dans le débat public des propositions teintées de conservatisme, sans le dire. Désormais, tout le temps perdu à chercher un autre mot ou à se défendre d’être ouvertement conservateur alimente la bipolarisation de la vie politique souhaitée par Emmanuel Macron en vue de sa réélection.
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