Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

entretiens et videos - Page 698

  • L’Émission politique : Marine Le Pen passe son grand oral

    Convaincante pour 41 % des sondés, soit plus que pour Fillon et Hamon, la seule femme à concourir pour le poste suprême fait aussi bondir les audiences.

    « L’Émission politique » est un rendez-vous médiatique incontournable pour qui aspire à se faire élire en mai prochain. Marine Le Pen le savait ; Marine Le Pens’était donc préparée en conséquence. Volontiers combative, la candidate frontiste a su aussi se montrer à l’écoute, calme et mesurée face à ses contradicteurs. Serait-ce à dire qu’elle s’installe dans le costume d’un présidentiable en puissance ? Oui. À mesure que les semaines passent, la candidature Le Pen gagne en consistance, s’affirme et se crédibilise ; comme rassérénée par la médiocrité de ses adversaires. La grande force de Marine Le Pen est sa constance. Quand tous les autres nient leurs bilans pour mieux renier ce qu’ils furent, elle assume tout. Autre différence notable : ses intentions sont lisibles. Les Français lui reconnaissent donc des mérites importants, parmi lesquels l’honnêteté intellectuelle et la fermeté de convictions, atouts maîtres pour séduire une opinion publique troublée par les volte-face permanentes d’une classe politique décrédibilisée, accusée à juste titre de ne pas avoir su tenir ses engagements.

    Cela s’est vu lors de « L’Émission politique », tant face au désormais habituel panel de Français, issu de ce que l’on appelle la « société civile » que face à des débatteurs plus institutionnels : journalistes et adversaires politiques. Les climax de l’émission furent les débats qui ont opposé Marine Le Pen à deux personnalités de prestige, fort dissemblables : l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, depuis devenu l’un des meneurs de ce que d’aucuns dénomment parfois « la droite hors les murs », j’ai nommé Patrick Buisson ; puis, tout à la fin, l’égérie de la gauche dite Terra Nova, actuel ministre de l’Éducation nationale, madame Najat Vallaud-Belkacem, qu’on dit hésiter entre Benoît Hamon, peut-être plus proche de sa sensibilité personnelle, et Emmanuel Macron, intime de celui qui l’avait lancée en politique : le maire de Lyon, Gérard Collomb.

    Vraisemblablement jamais aussi à son aise que dans l’adversité, Marine Le Pen a pu décliner les lignes de force de son programme.

    Concernant l’instruction des jeunes, elle a démontré un attachement presque charnel à l’école publique, sans pour autant afficher du mépris à l’égard de l’école libre et du privé. Oui, n’en déplaise à Najat Vallaud-Belkacem, les résultats de l’école française dans les grands classements internationaux sont très préoccupants – je l’avais d’ailleurs relaté ici à plusieurs reprises (http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/petits-francais-nuls-maths-a-faute,296867). L’enseignement des savoirs fondamentaux dans les petites classes doit donc être l’objectif prioritaire d’un gouvernement de relance nationale. En outre, la France a le devoir de se donner les moyens de redevenir une méritocratie pleine et entière, rendant à nouveau possible une plus grande mobilité sociale. 

    Pour le reste, Marine Le Pen a mis en avant ses points forts que sont la lutte contre l’immigration massive, la restauration de l’ordre public et la défense de l’identité nationale. Elle n’a pas manqué, non plus, l’occasion qui lui était donnée d’expliquer les changements institutionnels importants qu’elle compterait proposer au vote des Français par référendums, si d’aventure elle était élue. Marine Le Pen, très détendue, s’est aussi adressée à l’électorat de droite, perturbé par l’affaire Fillon, lors de son tête-à-tête avec l’auteur du très commenté La Cause du peuple. Ses arguments ont dû, d’ailleurs, faire mouche, puisque 51 % des téléspectateurs de droite et du centre ont déclaré l’avoir trouvée « compétente », dans un sondage diffusé par Harris Interactive à l’issue de l’émission.

    Convaincante pour 41 % des sondés, soit plus que pour François Fillon et Benoît Hamon, la seule femme à concourir pour le poste suprême fait aussi bondir les audiences. Elle a réuni plus de 3,4 millions de téléspectateurs. Des chiffres à comparer avec ceux de ses prédécesseurs : 2,75 millions pour Juppé, 2 millions pour Fillon, 1,9 million pour Valls et tout juste 1,7 million pour Benoît Hamon… Ce dernier a, d’ailleurs, été qualifié de complice de l’islamo-gauchisme par une Marine Le Pen remontée. Est-ce pour cette liberté de ton que les Français, de plus en plus lassés par les combats de coqs et les affaires qui sont l’essentiel de la politique actuelle, la plébiscitent ? En attendant, une chose est sûre : Marine Le Pen est la mieux placée des cinq prétendants majeurs pour l’accession au second tour de l’élection présidentielle.

    http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/lemission-politique-marine-pen-passe-grand-oral,313255

  • Michel Drac : « Plus il y a de gens qui s’attendent à une manipulation, moins les manipulateurs ont intérêt à agir. »

    Dès son introduction, Triangulation, repères pour des temps incertains, le dernier livre de Michel Drac est clair : « Jusqu'ici, la littérature dissidente en France s'est bornée à critiquer le système existant Mais critiquer n'est plus suffisant : de plus en plus, il faudra être capable de proposer quelque chose. » Nous loi avons demandé sa vision des temps de troubles que nous traversons. Ses analyses n'engagent évidemment que lui.

    RIVAROL : Pourquoi parler de triangulation dans votre dernier livre ?

    Michel DRAC : L'ouvrage reprend et complète trois conférences sur la géopolitique, l'économie et la politique intérieure. Soit trois angles, et donc de quoi "trianguler" une position, celle de la France à un certain moment de son histoire.

    R. : Les bouleversements géopolitiques, depuis le débat des années 2010, annoncent-ils pour vous la fin de l'hégémonie américaine ?

    Michel DRAC : Comparons le poids économique réel des États-Unis avec le poids du dollar dans le monde. Les États-Unis pèsent 5% de la population mondiale et 18 % du PIB mondial. Le dollar pèse 65 % des réserves de change et 85 % des transactions internationales. On voit bien la disproportion. Mais l'Amérique, c'est aussi près de la moitié des dépenses militaires de la planète. Et c'est la Silicon Valley. Suffisant pour garantir la suprématie des États-Unis ? Je ne le pense pas.

    La fin peut arriver très vite. Ou pas. Trop de paramètres, trop d'effets de seuil. La situation est dialectique. Beaucoup de choses vont dépendre de la capacité des États-Unis à éloigner la Russie de la Chine. Tout cela n'est pas modélisable a priori.

    R. : La crise du capitalisme an niveau mondial traduit-elle le point de rupture du système ? Quelle sera la prochaine étape de la faillite du modèle libéral ?

    M. D. : Sur le plan financier, le point de rupture a été dépassé en 2008. Le système est maintenu en respiration artificielle. Comme l'économie réelle pèse environ 1 % des flux financiers internationaux, il est possible de soutenir les actifs en apesanteur indéfiniment. La prochaine étape de la chute viendra donc de l'extérieur de ce système financier autiste.

    Peut-être d'une décision politique. Les autorités allemandes envisagent de ne pas sauver la Deutsche Bank. L'Italie peut quitter la zone euro. Presque partout dans le monde, l'insolvabilité est devenue la norme. Tôt ou tard, il faudra bien qu'un maillon saute dans cette incroyable chaîne d'irresponsable collective. Mais qui peut dire lequel ?

    R. : Vivons-nous la fin de la mondialisation ?

    M D : Dans l'économie matérielle, le modèle de Youtsourcing (externalisation) a trouvé ses limites. Les importation de biens intermédiaires stagnent ou même diminuent, partout dans le monde sauf dans la zone euro. En cause les hausses de salaire dans les pays émergents la très faible productivité des pays encore pauvres, mais aussi, et c’est une bonne nouvelle, la prise de conscience par les multinationales de la vulnérabilité des chaînes logistiques intercontinentales. Cela étant, on n’assiste pas pour l’instant à une implosion du commerce international. Il continue à croître, peut-être un peu plus lentement que le PIB mondial.

    Son implosion future reste possible dans deux cas : soit par disparition des tiers de confiance, en cas de crise terminale et soudaine du système financier international ; soit par la propagation du protectionnisme, à partir par exemple d'une rupture de la relation de "compétition", coopération-compétition, qui lie aujourd'hui les États-Unis et la Chine. On n'en est pas là, même si, c'est vrai, on peut y arriver du jour au lendemain. Par opposition, la mondialisation des flux d'information se poursuit. L'époque où les pays constituaient des espaces mentaux collectifs distincts et relativement isolés, c'est terminé. Cet aspect de la mondialisation me paraît vraiment irréversible.

    R. : Que pensez-vous de la victoire de Trump et du Brexit ? Retour des peuples ou simple réorganisation du système sur d'autres bases ?

    M. D. : Les deux à mon avis. Les oligarchies anglo-saxonnes sont beaucoup plus intelligentes que l'oligarchie européenne. Elles ont compris qu'il fallait changer pour survivre. D'où le Brexit. La City of London a décidé de laisser tomber l'Euroland. Trump, de son côté, a été élu parce que les Etats industriels traditionnellement démocrates ont basculé vers le Parti Républicain, après l'éviction scandaleuse de Bernie Sanders par la catastrophique Hillary Clinton. Mais la candidature Trump n'aurait pas pu réussir sans l'appui d'une fraction de l'establishment américain. Quelle fraction ? Pour aller où ? On ne sait pas tout sur les soutiens de Trump. Mais on devrait être fixé assez vite : Donald Trump va maintenant devoir faire des choix.

    R. : La France est-elle le maillon faible de l'Europe ?

    M. D. : Ce qu'on appelle "faiblesse", dans l'Euroland, c'est l'incapacité à s'adapter au fonctionnement voulu et imposé par l'Allemagne. Sous cet angle, le maillon faible, c'est l'Italie. Elle a la taille critique pour faire sauter l'euro, et elle glisse lentement, avec plusieurs années de retard, sur la pente tragique déjà dévalée par la Grèce. Soit dit en passant, on n'en parle plus, mais il est important de le savoir : la Grèce crève en ce moment. Ce qui se passe là-bas est terrifiant. Je n'ai pas beaucoup de certitudes, mais j'en ai au moins une : s'il se produit un jour en France la moitié de ce qui arrive en ce moment en Grèce, Paris brûlera.

    Par anticipation sur cette catastrophe hélas prévisible, la France fera peut-être sauter l'euro dans les années qui viennent. Notre pays a une grande capacité à changer brutalement d'orientation, du fait de la constitution de la Ve République, et, peut-être, aussi, à cause d'un tempérament national  particulier.  Les élections de 2017 sont imprévisibles. Un quadripartisme sous la Ve République, ça peut donner à peu près n'importe quoi.

    R. : Actuellement, une stratégie de la tension est-elle à l'œuvre dans notre pays ?

    M. D. : Historiquement, on peut constater deux choses : d'abord, quand il y a eu une grande vague de terrorisme, on a systématiquement découvert après coup qu'elle avait été manipulée par des centrales de renseignement ; ensuite, on ne le découvre qu'après coup, précisément. La plupart des Italiens n'ont appris l'existence de la loge P2 qu'à la fin des années de plomb. Existe-t-il une loge P2, à la manœuvre en France, en ce moment ? C'est en tout cas possible.

    Ce qui rend le décodage des événements complexe, dans la France des années 2010, c'est la multiplicité des schémas explicatifs possibles. Rien ne nous dit d'ailleurs que toutes les violences de ces dernières années ont correspondu au même phénomène profond. On peut très bien imaginer par exemple que les émeutes de novembre 2005 ont été organisées par des centrales de renseignement de la zone OTAN-Israël pour favoriser l'ascension de Nicolas Sarkozy. On peut aussi s'interroger sur les bizarreries des attentats de janvier 2015, en particulier le fait que les frères Kouachi aient pu traverser Paris, après l'attentat de Charlie-Hebdo, sans être interceptés. Les attentats de novembre 2015, en revanche, peuvent très bien correspondre à un schéma tout à fait différent. Dans ce cas, il semble que l'ordre de frapper soit vraiment venu de l'Etat islamique - ou en tout cas d'une partie de cette entité instable, pas forcément dotée de l'unité de la volonté. Bref, on ne sait rien de certain. Mais il faut en tout cas proposer des scénarios, réfléchir, alerter. À savoir : en matière de stratégie de la tension, les prophéties sont autodestructrices. Si vous prévenez qu'une manipulation d'un certain type est possible, vous diminuez la probabilité pour qu'elle soit conduite. Plus il y a de gens qui s'attendent à une manipulation, moins les manipulateurs ont intérêt à agir.

    R. : Pensez-vous possible l'arrivée au pouvoir du FN. Pourquoi et comment ?

    M. D. : La conjonction de la crise migratoire et de l'austérité économique produit un contexte explosif. Si nous assistons à la concomitance d'une grève type décembre 1995, d'une vague d'émeutes type novembre 2005 et d'une série d'attentats type novembre 2015, la situation sera mûre pour une reprise en main par un pouvoir fort. Dans un tel cas de figure, il est très possible que les propositions du Front National soient mises en oeuvre par lui ou par quelqu'un d'autre.

    2017 ? Un peu tôt, je pense. Mais dans un système quadripartite, beaucoup de choses peuvent arriver. À mon humble avis, cette année, le FN doit surtout viser les législatives.

    R. : Comment jugez-vous la mouvance dissidente au sens large ?

    M. D. : Ce n'est pas à moi de juger qui que ce soit. Je dirais simplement que 90 % de ce qui sort de cette mouvance ne m'intéresse pas, à titre personnel. En revanche, 10 % m'intéresse beaucoup. Ce n'est pas un jugement, c'est un constat.

    R. : Vous voulez apporter de vraies propositions alternatives. Quelles seraient vos premières mesures révolutionnaires ?

    M. D. : Bon, jouons à « si j'étais Président ». Alors si j'étais Président, je serais populiste sur le fond, et léniniste pour la méthode.

    Populiste : je considérerais que la France a besoin d'une révolution, celle du pouvoir populaire contre la technocratie.

    Léniniste : pour moi, la révolution, ça consisterait à substituer une machine d’État populaire à la machine d’État technocratique.

    Ma première mesure : soumettre au référendum une refonte complète de la Constitution, et même au fond de toute l'organisation de l’État. Une France de 10 grands ministères, 20 provinces, 400 "pays" représentés chacun par un député. Suppression du Sénat. Plus de secrétariats d’État bidon, plus de « hautes autorités » foireuses, plus de comités Théodule. Plus de départements, plus d'arrondissements, plus de cantons, plus de communes, plus d'académies et de rectorats dans l'Education Nationale. Les services publics ? Coulés dans ce nouveau maillage du territoire. Au passage, tout l'encadrement administratif du pays est lancé en l'air, et retombe là où on décide qu'il doit retomber - et non là où il s'était enkysté depuis des décennies. Prévoir de grands placards. Je ne vous fais pas un dessin. Enfin, last but not least, constitution d'une milice populaire, sur le modèle de l'armée suisse.

    Si le référendum est perdu, je démissionne aussitôt.

    Dans le cas contraire, l'étape suivante, ce sont les élections législatives.

    Elles se déroulent dans un climat de grande tension, mais sont sécurisées par la toute nouvelle milice populaire. Je demande à mon "camp" de défendre un programme de rupture : dénonciation des accords de Schengen, sortie de l'euro, dévaluation du franc - facile à organiser, car les marchés anticiperont évidemment la monétisation de la dette publique. Une mesure-choc sur l'identité nationale : à l'ère des migrations tous azimuts, le droit du sol est inadapté. Passage au droit du sang.

    Bref, si j'étais Président, je choisirais l'option « ça passe ou ça casse ».

    Que faire d'autre, vu l'état du pays ?

    Propos recueillis par Monika Berchvok Rivarol du 26 janvier 2017

    Michel Drac, Triangulation, repères pour des temps incertains, le Retour aux Sources 264 pages. 19 euros. Disponible sur <http ://www.leretourauxsources.com>.

  • RT-FRANCE - Présidentielle 2017 - Fillon, Macron ou Le Pen - L’analyse de Jacques Sapir

  • ANNE : MARINE LE PEN EST LA SEULE A POUVOIR DÉPASSER LE CLIVAGE DROITE / GAUCHE

  • Un entretien avec Roland Hélie publié le 8 fevrier sur le site Paris Vox.

    synthcse.jpg

    Paris Vox – Les éditions de Synthèse Nationale sortent en fin de mois un nouvel opus de ces Cahiers d’histoire du nationalisme l’occasion pour Paris Vox de rencontrer Roland Hélie, le directeur de Synthèse nationale et des Cahiers d’Histoire du nationalisme, afin de nous présenter la maison d’édition qu’il dirige et le nouveau Cahier d’histoire du nationalisme traitant du MSI.

    Paris Vox : Roland Hélie (1), pourriez-vous nous présenter les éditions de Synthèse nationale ?

    Roland Hélie : Nous avons créé la revue Synthèse nationale à l’automne 2006. Le 2 octobre dernier, au cours de la Xe Journée nationale et identitaire, à Rungis, nous avons donc fêté son dixième anniversaire. Quant aux éditions, à proprement parler, elles ont été créées en janvier 2012. Il s’agissait de compléter la revue par des livres destinés à la formation des militants (2).

    En avril 2014 nous avons lancé Les Cahiers d’Histoire du nationalisme qui, comme leur nom l’indique, abordent l’histoire de notre famille d’idées. Nous en avions assez que celle-ci soit toujours dénigrée, voire caricaturée, par nos adversaires. Après tout, pourquoi les nationalistes ne seraient-ils pas les mieux placés pour raconter leur propre histoire ?

    A ce jour, dix numéros d’environs 200 pages chacun sont sortis. Parmi les thèmes traités : Léon Degrelle et le rexisme, Tixier-Vignancour, le Parti des Forces nouvelles, François Duprat et le nationalisme révolutionnaire, Jean Mabire l’éveilleur de peuples, ou encore Pierre Drieu la Rochelle dans la livraison de l’été dernier…

    Paris Vox : Les Cahiers d’Histoire du nationalisme sont une référence “éducative”, le prochain livre traitera du Mouvement Social italien, pourquoi ce choix ?

    Roland Hélie : Le MSI a été créé en janvier 1947, il y a donc 70 ans. Nous avons pensé qu’il était important de marquer cet anniversaire. Le MSI, ce n’est pas n’importe quel mouvement européen. Ce fut, 50 ans durant, le mouvement phare de la résistance européenne. L’exemple qu’il fallait suivre et qui inspirait tous les autres mouvements nationalistes d’Europe.

    De campagnes originales en succès électoraux, le MSI dirigé entre autres par Giorgio Almirante, personnalité remarquable qui marqua durablement la vie politique italienne, prouva qu’il était possible de développer des idées radicales tout en participant à la vie démocratique du pays. Ce qui ne faisait pas vraiment partie de la “culture maison” des mouvements nationalistes en Europe dans les années 50.

    Il faudra attendre le milieu des années 80 pour que la droite nationale française, rassemblée autour de Jean-Marie Le Pen, puisse lui emboiter le pas.

    Paris Vox : Qui est l’auteur de ce livre ?

    Roland Hélie : Sans doute l’homme le mieux placé et le plus compétent pour réaliser un tel ouvrage puisqu’il s’agit de Massimo Magliaro qui fut pendant plus de vingt ans le bras droit de Giorgio Almirante. Il fut rédacteur en chef du Sécolo d’Italia, le quotidien missiniste (c’est ainsi que l’on appelait en Italie les membres du MSI) et le fondateur de l’agence de presse du mouvement. Après la mort d’Almirante, en mai 1988, Massimo Magliaro, en désaccord avec la ligne de renoncement imposée par Gianfranco Fini (le successeur peu scrupuleux), quitta le MSI et devint alors l’un des directeurs de la RAI (la radio italienne). Il est aujourd’hui l’un des responsables de l’Institut d’études corporatistes et de la revue attachée à cet institut.

    Paris Vox : N’a t’il pas été compliqué de le convaincre de réaliser cet ouvrage ?

    Roland Hélie : Pas vraiment. En fait, c’est Massimo, qui est un ami depuis presque 35 ans, qui m’a proposé de rédiger ce cahier. Le 70e anniversaire de la création du MSI a eu un bel impact en Italie et nous avons pensé que la droite nationale française devait aussi fêter cet événement, ici à Paris. L’histoire du MSI, qui hélas s’est terminée au milieu des années 90 dans des conditions pas très glorieuses, mérite d’être méditée. Elle est riche d’enseignements.

    Paris Vox : Que s’est-il passé ?

    Roland Hélie : Alors qu’il atteignait des résultats plus qu’encourageants (dépassant les 20 % à chaque élection), Fini et ses amis, assoiffés de respectabilités, crurent que c’était arrivé et qu’il suffisait de rompre avec les fondamentaux qui faisaient l’originalité du mouvement pour arriver au pouvoir. Le MSI se transforma en une éphémère “Alliance nationale” qui s’intégra dans la coalition droitière de Silvio Berlusconi. Il y perdit son identité et, en quelques années, il disparu du paysage politique italien.

    Cette “sortie de course” fut peu reluisante et la droite radicale italienne a bien du mal à se reconstituer aujourd’hui. Même si certaines initiatives, comme la Casa Pound, ne manquent pas d’intérêts.

    Paris Vox : Vous organisez un banquet le samedi 25 février prochain pour la sortie du livre et pour les 70 ans du MSI, qui peut venir et comment peut-on s’inscrire ?

    Roland Hélie : C’est un banquet amical qui aura lieu dans une grande brasserie parisienne. Tous les amis nationaux, nationalistes, identitaires et patriotes qui s’intéressent à l’Histoire de ce mouvement sont donc les bienvenus. Il leur suffit de s’inscrire et ils recevront les informations précises sur la soirée (3).

    Paris Vox : Pour conclure, y-a-t-il d’autres actualités que vous souhaitez signaler aux lecteurs de Paris Vox ?

    Roland Hélie : La XIe Journée de Synthèse nationale aura lieu à Rungis le dimanche 1er octobre prochain. Les lecteurs de Paris Vox qui s’intéressent à la démarche de rassemblement des forces patriotiques non conformistes que nous proposons seront les bienvenus.

    Notes 

    (1) Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale et des Cahiers d’Histoire du nationalisme.

    (2) Consultez le site www.synthese-editions.com

    (3) Pour s’inscrire, il vous suffit d’envoyer vos coordonnées (accompagnées d’un chèque à l’ordre de Synthèse nationale de 42 € par personnes) à : Synthèse nationale 9, rue Parrot (CS 72809) 75012 Paris (correspondance uniquement).

    Nous remercions Roland Hélie pour sa disponibilité et invitons nos lecteurs soucieux de mieux connaître les éditions de Synthèse Nationale d’aller sur le site de l’éditeur : www.synthese-editions.com.

    Lire Paris Vox cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/02/08/un-entretien-avec-roland-helie-sur-le-site-paris-vox-5908778.html