
D’Olivier Bault dans Présent :
Jusqu’à nouvel ordre, le roi émérite Juan Carlos, parti pour l’étranger (voir Présent du 5 août), n’a pas été mis en examen et n’est même directement visé par aucune enquête. On ne peut pas en dire autant des proches de Pablo Iglesias, à la fois secrétaire général du parti d’extrême gauche Podemos (allié aux communistes d’Izquierda Unida – Gauche Unie – dans le cadre de la coalition électorale Unidas Podemos) et deuxième Vice-président du gouvernement espagnol, en plus de sa fonction de ministre des Droits sociaux. Sans son immunité parlementaire, Iglesias lui-même ne serait probablement pas épargné. Lui et son parti ne reconnaissaient pas la présomption d’innocence lorsque le scandale éclaboussait le Parti populaire (PP) de centre-droit ou le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de gauche. Aujourd’hui, ils attaquent les médias quand la justice s’intéresse à des transactions financières suspectes dans le cadre des finances de campagne de 2019 et à l’existence d’une probable caisse noire du parti. Ce nouveau scandale fait suite à un autre, le « cas Dina », concernant une carte mémoire de téléphone mobile d’une proche conseillère d’Iglesias. Une carte contenant des images intimes de la conseillère et des captures d’écran de conversations gênantes pour Iglesias. Elle aurait été volée à la conseillère du chef de Podemos, ce que ce dernier imputait à l’existence d’un réseau de surveillance illégale de son parti par l’Etat, avant qu’il ne s’avère que c’était Iglesias lui-même qui avait eu entre les mains, plusieurs mois durant, la carte mémoire en question.