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Europe et Union européenne - Page 345

  • L’Union européenne est-elle sous domination allemande ? Eric Zemmour est-il fiable ?

    L’Union européenne est-elle sous domination allemande ? Eric Zemmour est-il fiable ?

    L’outil préféré d’Eric Zemmour est l’emporte-pièce, cet instrument tranchant servant à découper dans un matériau en feuille, sous l’effet du choc ou de la pression, des pièces d’un contour donné, synonyme de découpoir (Larousse). Ses aphorismes sont nombreux et parfois répétitifs (Macron, c’est Louis-Philippe ; la politique, c’est choisir son ennemi ; J’aime les préjugés : moi je pense qu’ils sont la science de nos ancêtres et que sans préjugés la vie serait moins douce et moins agréable ; la puissance publique n’est forte que parce qu’il y a des frontières…).

    Depuis quelques mois, Eric Zemmour à plusieurs reprises s’en est pris à l’histoire édifiante du couple franco-allemand moteur de l’Europe en affirmant que, loin de l’image idyllique, l’Union européenne est passée sous domination allemande.

    Il n’est pas question ici de traiter de la question de façon exhaustive (les couples symboliques d’une réconciliation -Charles de Gaulle/Konrad Adenauer, VGE/Helmut Schmidt, François Mitterrand/Helmut Kohl ; la réunification en 1989 qui a formidablement changé les perspectives  et bien que cette réunification ait fait partie, dès le début, de la charte fondamentale de la RFA ; l’incapacité française à rétablir les comptes publics…) mais plutôt d’évaluer le bien-fondé de cette assertion zemmourienne.

    Trois sources vont nous aider : un débat (La Grande Confrontation sur LCI  le 13 mai 2019 lors de la campagne électorale pour les élections européennes) entre Daniel Cohn-Bendit (DCB) et Eric Zemmour (EZ) ; un débat récent, le 14 novembre sur CNews entre EZ et l’économiste Christian Saint-Etienne (CSE). Enfin deux entretiens de Margrethe Vestager avec la presse. Margrethe Vestager était commissaire européen à la concurrence dans la précédente Commission européenne (2014-2019) et a gardé cette prérogative (tout en devenant vice-présidente avec des attributions élargies) au sein de de la nouvelle Commission devant encore être confirmée par l’Assemblée européenne.

    Un intérêt subsidiaire de revenir aux échanges entre E.Zemmour et Daniel Cohn-Bendit  est de faire ressortir l’absence quasi-totale de consistance et de cohérence du discours de l’écolo-macronien, qui a paraît-il l’oreille du télévangéliste de l’Elysée ce qui ne laisse pas d’être inquiétant.

    Lors de ce débat, E.Zemmour ayant insisté sur la place du libre-échange comme idéologie fondamentale de l’Union européenne, DCB opine :

    « vous avez raison le libre-échange doit être régulé écologiquement et socialement ».

    Cela relance EZ :

    « C’est formidable. Pendant 20 ans vous [NDLR : il parle de lui-même] dites que le libre-échange nous mène droit dans le mur et on nous répond que « vous êtes ringard », « c’est du repli sur soi », « c’est honteux, ça nous rappelle les heures les plus noires de notre histoire et ça va nous mener à la guerre ». Et au bout de 20 ans, les ravis de la crèche européenne disent : « ah ben oui, peut-être que vous avez raison » ! Deuxième problème : quand on dit que l’Europe exporte, c’est du baratin. L’Allemagne exporte. L’Allemagne est obsédée par ses exportations. Ils ont 200 milliards d’euros d’excédent. Les autres sont des nains [NDLR : excédent annuel moyen de la balance commerciale de l’Allemagne : 250 milliards d’euros ;déficit annuel moyen de la balance commerciale de la France : 50 milliards d’euros.]. Nous sommes dépendants des intérêts commerciaux de l’Allemagne. Les allemands sont terrorisés à l’idée que Trump leur mette des taxes sur leurs voitures. Donc ils lui passent tout. Les allemands sont obsédés par leurs exportations de voitures. En vérité, nous sommes les otages de la puissance exportatrice allemande ».

    Réponse faiblarde de DCB (qui ne dénie pas ce que vient de dire EZ) :

    « Aujourd’hui, l’Union européenne a créé aujourd’hui l’Airbus des batteries, c’est-à-dire ils lancent avec un investissement important une batterie européenne qui sera le cœur de l’avenir de la production industrielle automobile. C’est pour défendre une industrie entière pas seulement l’industrie allemande ».

    Ce que DCB évoque comme une décision de l’UE est en réalité un projet dont le lancement a été demandé de toute urgence par Carlos Tavarès, patron de PSA et président de l’Association des constructeurs automobiles européens, lors de son audition à l’Assemblée nationale française le 28 mars 2018.

    En outre, voilà ce qu’a déclaré Margrethe Vestager dans un entretien au Figaro le 3 novembre. Elle répond à la question

    « Nous n’avons pas de programmes destinés à créer des champions européens… Certains le préconisent. Qu’en pensez-vous? ».

    Réponse :

    « Nous ne devons pas avoir un tel programme. Si des entreprises veulent fusionner, qu’elles soient publiques ou privées, européennes ou pas, cela ne peut être notre choix, c’est le leur ».

    Et poussée par une nouvelle remarque (Guy Verhofstadt appelle aussi à la création de champions européens, en particulier dans le numérique), elle ajoute :

    « Cette façon de voir les choses est très vieille école. L’industrie européenne, ce ne sont pas que des entreprises géantes. C’est un écosystème composé d’entreprises de toute taille, et c’est l’une des raisons de la résilience de l’économie européenne ».

    Pas vraiment bon pour la crédibilité de DCB.

    Et d’ailleurs, DCB, toujours poussé par EZ en particulier à propos des téléphones mobiles, reconnaît une faillite européenne :

    « Il y a eu une faillite à plusieurs niveaux. Je ne suis pas quelqu’un qui ne dit pas qu’il y a eu des tas d’erreurs dans la construction européenne, c’est vrai. Mais ce qui est intéressant aujourd’hui, admettons, je fais mon mea culpa, le libre-échange souvent a été exagéré et on n’a pas compris assez vite, à par des exceptions, la nécessité de régulation sociale et écologique. Mais ce qu’on comprend aujourd’hui et c’est ce qui est intéressant, c’est que l’espace qui peut nous garantir aujourd’hui des différentes productions, pas simplement le cycle, les batteries, le cuir, c’est la protection européenne. Si EZ veut me faire dire que j’ai dit des tas de conneries dans ma vie, mea culpa, c’est vrai » [NDLR : on peut regretter le phrasé de DCB aussi décousu que sa pensée, mais c’est du verbatim…].

    S’ensuit alors une discussion sur l’euro. EZ retrouve le goût de l’aphorisme : « L’euro est un Deutsche Mark sous-évalué » à quoi DCB répond plutôt étrangement : « L’euro protège toutes les monnaies » [NDLR : Mais de quelles monnaies parle-t-il donc ? On ne le saura pas]. Et il continue : « Il faut réagir à l’extraterritorialité du dollar. SI les USA pénalisent les entreprises européennes, il faut que l’UE taxe les entreprises américaines ». Réplique d’EZ : « Mais ça existe, c’est la loi de blocage de 1996. Mais l’Allemagne ne veut pas de rétorsions ». Et DCB d’opiner : « Vous avez raison sur un côté. Des fois même vous, vous dites des choses justes. Aujourd’hui, il y a une angoisse allemande avec les USA ». Et enfin, DCB admet que, sur le sujet de l’ouverture éventuelle de nouvelles négociations commerciales avec les USA, « le seul pays à avoir dit non était l’Allemagne ». On est donc effectivement bien loin de l’entente idyllique.

    La suite du dialogue enfonce toujours un peu plus DCB. Deux exemples :

    • A propos du poids comparé des deux secteurs industriels. EZ : « Il y a encore une industrie française, mais elle est marginale vis-à-vis de l’Allemagne». Réponse de DCB : « Mais non, mais non » ; EZ argumente : « 10% du PIB pour l’un, 20% pour l’autre ». DCB ne répond rien [NDLR : pourcentages exacts. Mais aussi : industrie allemande = 31% de l’industrie de l’UE ; industrie française = 11% de l’industrie européenne].
    • A propos des exportations agricoles. DCB : « Il y a une grande exportation agricole française. Elle n’exporte pas à perte ». Malheureusement pour lui, il y avait des participants avertis dont un agriculteur qui lui explique : « Le coût d’une tonne de blé en France est de 120€. Quel a été le cours international pendant 6 mois ? 96€». DCB essaie d’argumenter : « Mais je veux dire que si vous pensez à long terme, euh, euh, euh, il n’y a pas d’exportation négative » (sic). L’agriculteur : « Vous parlez des céréales. Or les céréales sont tenues par cinq personnages dans le monde. Et nos coopératives en France, c’est comme en Europe, sont à la merci de 3 personnes ». DCB essaie de feinter : « Non, c’est pas ça. Je vous donne l’exemple du lait ». L’agriculteur impitoyable : « Alors parlez du lait ». DCB poussé dans ses retranchements : « Le problème du lait dans le monde, c’est que le prix du lait est fixé par la Nouvelle-Zélande. Comme en fait l’herbe pousse rapidement et mieux [re-sic !],le prix du lait qui est 1% de la production mondiale est fixé par la Nouvelle-Zélande. Elle est que 1% mais parce que [un blanc puis il continue]et la viande est définie par Chicago [re-re-sic].C’est là où vous avez raison, c’est là qu’il faut changer. Oui, il faut tout changer ». EZ intervient : « Pourquoi se mettre dans la main du marché mondial ? ». Et DCB impérial : « Parce que le marché intérieur n’existe pas », alors même que le Marché commun a été conçu comme un marché intérieur et c’est d’ailleurs même le titre du poste de Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.

    Le face-à face-sur CNews le 14/11 entre Eric Zemmour et Christian Saint-Etienne permet aussi d’assez bien valider l’assertion zemmourienne. Christian Saint-Etienne (CSE) est un économiste distingué, ayant travaillé à l’OCDE et au FMI, capable d’être iconoclaste et n’ayant pas hésité à publier La fin de l’euro en 2009.

    Son jugement sur la qualité de construction de l’euro est sans appel :

    « L’euro a été construit sans les institutions politiques qui lui permettent de survivre. Une monnaie, ce n’est pas une question technique, c’est intrinsèquement politique. Le problème de l’euro, c’est qu’il n’y a pas d’état souverain derrière. Il y a au contraire 19 états qui en plus sont d’accord sur de moins en moins de choses ».

    Pour lui, « au début, l’euro était un pari ouvert et officiel, le pari de Jacques Delors qui savait qu’on aurait besoin d’un état. Il lui semblait évident que l’état suivrait  derrière ».

    Mais, en économiste cherchant des solutions à la situation de facto, il pose la question :

    « Comment faire un substitut d’état (si on ne peut pas, l’euro ne tiendra pas) ? Par une politique intergouvernementale. Et comment tenir face à la compétition entre la Chine et les USA ? Il y aurait deux options : l’option fédérale, mais le fédéral, c’est donner le pouvoir à une instance qui sera dominée par les pays du nord [CSE ajoute plus loin : « Je ne suis pas prêt à laisser la souveraineté de la France à des élites techniques qui en plus sont souvent défaillantes »] ; l’option intergouvernementale. Dans l’intergouvernemental, la France garde sa souveraineté. Je n’appelle pas à un budget au sens (fédéral) des USA. J’appelle à un budget pour investir dans la science et les technologies militaires, pour donner à l’Europe des capacités d’intervention au plan mondial. Il faut un noyau dur intergouvernemental à 9 pays, Allemagne, France, Autriche, Italie, Espagne, Portugal, Benelux, c’est-à-dire l’empire de Charlemagne ou l’Europe à l’ouest du limes romain ».

    EZ : « Vous me trouverez toujours s’il s’agit de plonger dans la nostalgie napoléonienne. SI Napoléon avait gagné, on n’en serait pas là. Mais malheureusement il a perdu » [NDLR : EZ serait-il un grand affectif qui s’ignore… ?].

    CSE : « On peut faire un noyau dur sans la guerre ».

    EZ : « C’est le premier de nos désaccords. Vous connaissez le mot de de Gaulle : La France s’est faite à coups d’épée. Je pense que tout dans l’histoire s’est fait à coups d’épée ».

    CSE : « Ce que les Allemands ne veulent pas, c’est un budget de redistribution qui les conduirait à payer pour les déficits de la France. Mais en juillet 2018, le ministre allemand de l’économie a proposé à la France la création d’un fond de 10 milliards d’euros sur l’intelligence artificielle. Pas de réponse 18 mois après. Par rapport à un Macron qui dit qu’il veut faire l’Europe, pourquoi n’y a-t-il pas eu de réponse française ? ».

    CSE de souligner aussi le désaccord profond entre Allemagne et France :

    « Au point où nous en sommes sur le plan historique, divergence entre le nord et le sud de l’Europe et affaiblissement continuel de la France dans un cadre auquel nous ne sommes pas adaptés et qui a en partie contribué à la désindustrialisation de notre pays, je regrette que la France n’ait pas le courage de parler très franchement à l’Allemagne et de lui dire : soit on est ensemble, on met en place des éléments de politique de défense, de politique stratégique, et on avance réellement ; je prends le SCAF, l’avion du futur qu’on essaie de partager avec les allemands. On a commencé il y a six mois, on a pris six mois de retard. Parce que la compétence est française et ils veulent prendre le contrôle. Je suis prêt dans ce cas-là à dire aux allemands : soit vous nous laissez le leadership, on avance et on signe le contrat. Soit c’est terminé ».

    Et CSE de conclure :

    « Je pense qu’on est arrivé à un moment qui sur le plan politique et stratégique est tellement majeur qu’il faut accepter de provoquer une crise extrêmement grave avec l’Allemagne pour remettre les choses d’aplomb. Et si on n’y arrive pas, alors, effectivement, je pense qu’on arrivera à l’éclatement de la zone euro…. Un pays faible ne peut pas sortir de l’euro. Si la France le voulait, elle ne le pourrait pas. En revanche, l’Allemagne peut sortir. Donc, si à un moment donné, pour des raisons politiques, je n’exclus pas une séparation entre le sud et le nord de la zone euro, mais à ce moment-là, c’est l’Allemagne qui doit sortir avec les pays qui l’accompagnent ».

    CSE, à propos de l’euro, se réjouissait quand même du rôle grandissant de cette monnaie comme monnaie de réserve international. Il est interrompu par EZ : « L’euro, c’est 20% ». « C’est déjà pas mal » répond CSE. « Mais le Deutsche Mark faisait 15. Donc, en fait, c’est la même chose, on a lancé un gros Deutsche Mark » rétorque EZ en forme.

    Laissons le dernier mot à Margrethe Vestager qui, dans un autre entretien au Point publié le 13 novembre, a encore splendidement confirmé cette idée zemmourienne d’un désaccord profond entre l’Allemagne et la France qui au départ paraissait si incongrue. Elle indique :

    « A la Commission, nous avons élaboré une nouvelle stratégie avec la Chine pour nous assurer que nous pouvions défendre une concurrence juste à l’égard de nos entreprises qui souhaitent conquérir le marché chinois. Malheureusement, un des outils que nous proposons – la réciprocité dans l’accès aux marchés publics- est refusé par plusieurs Etats membres du conseil européen ».

    Remarque du Point : « Parmi les Etats qui bloquent, il y a l’Allemagne ? ». Margrethe Vestager confirme : « Oui, il y a un petit nombre d’Etats qui bloquent ».

    Et au final ? La construction européenne vue comme une grande absence de vision à long terme et une longue litanie de mauvaises décisions ; et un diagnostic zemmourien plutôt conforté, même si ce n’est pas réjouissant. Mais il faut bien reconnaître à Eric Zemmour le talent d’appuyer toujours là où ça fait mal.

    https://www.lesalonbeige.fr/lunion-europeenne-est-elle-sous-domination-allemande-eric-zemmour-est-il-fiable/

  • La passion fusionnelle capitalisme-gauchisme

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    Ex: http://www.zejournal.mobi

    Hier, dans une présentation du texte sur la situation bolivienne, nous avions noté combien l’emploi de certains termes politiques courants au XXème siècle donnait une perception faussaire de la situation :
    « Si l’auteur l’ignore, nous ne voulons pas pour notre part ignorer une seule seconde que “les progressistes”, incluant les forces sociétales et une part très importantes des gauchismes, ou “marxistes culturels” aux USA, sont de loin, de très loin au sein du bloc-BAO les meilleurs alliés, complices et frères de sang du Corporate Power, dit également woke capitalism...» (Woke capitalism ? “Capitalisme éveillé”, ou “capitalisme avancé” [politiquement, c’est-à-dire et communicationnellement “avancé” ; c’est-à-dire capitalisme doté d’un masque progressiste qui est quasiment l’équivalent d’une “conscience progressiste”, qui lui est gracieusement fourni par tant de fractions progressistes et gauchistes partageant les objectifs déstructurants et dissolvant du Système, – et le passage in extremis à l’emploi de cette dialectique Système-antiSystème étant dans notre chef extrêmement appuyée et intentionnelle.) »

    ... Notre exemple-type et institutionnalisé serait bien entendu Daniel Cohn-Bendit, autrefois plaisamment connu dans les salons et les antichambres des barricades sous le surnom de “Dany le Rouge”. Il fut si populaire qu’ils voulurent tous êtres des “juifs allemands” tandis que “Dany le Rouge” se tirait avec adresse et clandestinement de France au Luxembourg (le 28 mai 1968), couvert par l’actrice motorisée pour l’occasion (MG-B décapotable),  Marie-France Pisier qui croyait tourner un film de Godard.

    (En fait, ce n’était pas du Godard : tous deux étant un peu lassés de la révolution, ils firent après leur escapade politique, « une escapade amoureuse » selon la délicieuse expression de la Bibliothèque Rose, de quelques semaines en Sardaigne.)

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    Aujourd’hui, Cohn-Bendit s’affiche comme un soutien affirmé du néo-libéralisme et de tout ce qui l’accompagne, un parfait exemple d’intellectuel-activiste partisan du capitalisme. A-t-il trahi la “révolution” ? Il affiche également, par son comportement, son aplomb, ses poses, ses convictions sociétales évidemment radicales et son caractère joyeusement supranational, le même entrain libertaire qu’on voyait chez “Dany le Rouge”. Aucune contradiction entre ceci et cela, aucune dissimulation, aucun jeu de rôle. Il est le parfait représentant d’une “passion fusionnelle” entre capitalisme et gauchisme ; on parle du capitalisme postmoderne qui se pare volontiers de vertus progressistes qui sont devenues sa marque de fabrique, c’est-à-dire du gauchisme postmoderne dont le courant libertaire s’exprimant essentiellement du point de vue culturel et sociétal est la plus juste référence postmoderne. 

    Le professeur de Liberal Arts à l’université de New York de 2008 à 2019  Michael Rectenwald, auteur de neuf livres dont le plus récent, Google Archipelago, montre sa connaissance des mécanismes de communication postmodernes, a entrepris d’expliquer dans un article pour RT.com pourquoi le Corporate Power est devenu, notamment aux États-Unis et particulièrement dans sa politique générale de communication qui fait aujourd’hui l’essentiel de la posture politique et des engagements qui vont avec, sociétal-progressiste, – ou dit plus justement “est devenu ‘woke’”, selon le mot qui désigne dans le langage sociétal-progressiste cette posture fondamentale. (Le titre de l’article de Rectenwald : « This is the BIG reason why corporate America has gone woke (plus 4 more) ».)

    3762490973.jpgEn termes US, particulièrement à la mode, il s’agit de l’attitude “wokeness” qui, dans cette science dialectique de la postmodernité, a remplacé le terme “cool” et son dérivé “coolness”. D’une certaine façon et si l’on mesure son emprise qui inclut désormais la toute-puissance capitaliste (le Corporate Power), il s’agit de la référence absolue de la structuration de surpuissance du Système. Le Monde , qui n’en manque pas une à ce propos de la fascination qu’il éprouve pour le Système et sa représentation opérationnelle terrestre que sont la dialectique sociétale et le progressisme du système de l’américanisme, nous en a donné il y a un an une appréciation  qui fait frissonner de plaisir les conversations des salons, lors des dîners du “parti des salonards” :

    « Woke est dérivé du verbe to woke, « se réveiller ». Être woke, c’est être conscient des injustices et du système d’oppression qui pèsent sur les minorités. Ce terme s’est d’abord répandu à la faveur du mouvement Black Lives Matter (apparu en 2013) contre les violences policières dont sont victimes les Noirs aux États-Unis, pour ensuite se populariser sur le Net. »

    Notre auteur Michael Rectenwald expose (en sens inverse dans son article, du n°5 au n°1) les cinq arguments qui expliquent la raison de cette fusion du capitalisme et du gauchisme-sociétal. Les quatre premiers exposés (du n°5 au n°2) sont des arguments de circonstances, qui relèvent d’une politique délibérée :
    • les dirigeants postmodernes du Corporate Power sont eux-mêmes “woke”, comme l’on dirait des “enfants de mai 68” ;
    • la clientèle la plus intéressante, la plus riche, la plus branchée-consommatrice, est elle-même “woke” (les pseudo-élites des côtes Est et Ouest aux USA, qui composent par ailleurs la clientèle principale du parti démocrate) ; le reste, ce sont les “deplorables” comme les identifia Hillary Clinton, et « les déplorables ont moins d’argent de toutes les façons et ils peuvent aller se faire voir s’ils n’apprécient pas le wokeness du Corporate Power » ;
    • « Être woke coûte moins cher que d’augmenter les salaires des employés» : on s’affirme woke, on agit woke, on s’applaudit woke, on fait de la pub woke et tout le système de la communication, la presseSystème, Hollywood applaudissent et travaillent à la promotion des produits ainsi vertueusement fabriqués ;
    • l’attitude “wokeness” agit comme un formidable argument face aux élites politiques, aux pressions des gouvernements et à tous leurs relais, terrorisés par tout acte qui paraîtrait mettre en cause un producteur de cette attitude-PC (Politiquement Correcte). 

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    Puis l’auteur arrive au cinquième argument, qui est en fait le premier dans l’ordre de l’importance, qui englobe tous les autres et tranche décisivement la question de cette apparemment étrange fusion entre capitalisme et gauchisme.  (« Ci-dessous, je passe en revue certaines des explications possibles du capitalisme modernisé avec la tendance gauchiste du ‘Corporate Power’, – les cinq dans l’ordre inversé, de 5 à 1, –  quatre étant diversement convaincantes, et une [la n°1] étant la plus décisivement convaincante. »)

    Michael Rectenwald nous explique alors pourquoi et comment le “wokeness” est si parfaitement constitutif de cette alliance entre la très-grand capitalisme globalisé et le gauchisme postmodernisé. Cette attitude postmoderne et sans précédent pour qui a l’habitude des classifications politiques classiques, représente en fait une synthèse (postmoderne, cela va de soi) de courants bien connus de cette attitude politique classique tout au long du XXème siècle. Il s’agit d’un recyclage massif de tout ce qui a échoué au XXème siècle, pris sous une autre forme, et donnant au capitalisme globalisé la clef d’accès à son rêve globaliste : c’est la victoire du marxisme (ou “marxisme culturel”) sur le capitalisme et la victoire du capitalisme sur le marxisme (ou “marxisme culturel”), – parce que, finalement, l’un est dans l’autre et inversement, puisqu’il s’agit finalement de la même chose, de la même nature, de la même ontologie-Système, puisqu’il s’agit enfin du Système lui-même...

    « L’attitude dite-“wokeness” fait elle-même partie du capitalisme globaliste. La politique de gauche est parfaitement compatible avec les agendas des géants mondiaux de l'entreprise et les soutient. Les multinationales et les militants de gauche veulent les mêmes choses :
    » • Le globalisme, – ou, en termes marxistes, l’“internationalisme”, – a toujours été un but de la gauche et il est devenu un but des entreprises multinationales. Les seconds élargissent leurs marchés et les premiers pensent qu'ils font avancer l'objectif marxiste du “Travailleurs du monde entier, unissez-vous !”.
    » • Immigration sans restriction : Fournit une main-d'œuvre bon marché aux entreprises et donne aux gauchistes le sentiment d'être politiquement branchés et moralement supérieurs pour être des antiracistes qui accueillent tout le monde, –- quelle que soit leur race, leur religion, leur sexe ou leur orientation sexuelle, – y compris les membres de gangs mexicains qui vendent de la drogue et des enfants , – tout cela à la campagne, mais pas vraiment pour camper dans leur salon.
    » • Le transgendrisme ou le polygendrisme, la pointe de la politique identitaire de gauche, est également bonne pour les affaires. Elle crée de nouveaux créneaux pour les produits d'entreprise, divise la main-d'œuvre et distrait les gauchistes par des arcanes et des absurdités quotidiennes.
    » • Se débarrasser des nations, du genre stable, de la famille, de la culture occidentale et (pourquoi pas ?) du christianisme, –  la marque du “progrès” gauchiste et de la politique d'avant-garde, – favorise également les objectifs corporatistes mondiaux, éliminant tout obstacle à la domination mondiale des entreprises. »

    Mais il y a un paradoxe à cette évolution assez rapide et qui s’est imposée avec une puissance inimaginable, de l’alliance entre le gauchisme (gauchisme-sociétal, pour parer cette mouvance des colifichets bling-bling des singularités humaines à caractère sexuel-absolument-libéré) et l’hypercapitalisme néo-libéraliste. Il s’agit de la position de forces marxistes de vieille souche, c’est-à-dire ces vieilles souches soi-disant inspiratrices de nos néo-révolutionnaires alliés au capital, qui restent redevables, à plus ou moins bon escient, et parfois même ridiculement mais qu’importe car seul nous importe le paradoxe, à cette fameuse doctrine. Ces vieilles forces marxistes qui ont gardé du marxisme ce qui leur importait, n’entendent pas une seconde y renoncer, et elles se font implicitement les plus virulents critiques de ces nouvelles forces gauchistes-sociétales, ou “marxistes-cultuelles”. Petite revue non limitative...

    • La plus “pure et dure” de ces forces, parmi nos connaissances et nos fréquentations, est le siteWSWS.org de la IVème Internationale trotskiste, extrêmement bien documenté et très largement suivi et influent. Les trotskistes de WSWS.orgn’aiment pas qu’on leur rappelle que les neocons viennent du trotskisme, et de toutes les façons ils les considèrent comme des déviants pathologiques, des traîtres absolus servant d’avant-garde de l’impérialiste capitaliste et américaniste ; ils considèrent de toutes les façons qu’ils ont trahi le trotskisme. La fureur sinon la haine qu’ils entretiennent à l’encontre du gauchisme-sociétal, palpable dans la façon qu’ils dénoncent le mccarthysme des divers mouvements sociétaux type #MeToo et autres sphères de dénonciation du même type, est incommensurable. La défense furieuse qu’ils assurent du cas Julian Assange, victime expiatoire du Système et du gauchisme-sociétal et artisan d’un antiSystème héroïque, est caractéristique de cette position opposée complètement au néo-“marxisme culturel” complice de l’impérialisme.

     • Il y a l’exemple du communisme chinois, qui reste politiquement intraitable à la tête polkitique de cette puissance. Même si la référence marxiste est chez lui purement ornementale, son développement effréné du capitalisme ne nous paraît nullement aller dans le sens du Système, et même au contraire, jusqu’à laisser se développer une finalité qui fait de cette puissance un adversaire potentiel à mort du capitalisme dans sa composante gauchiste-libérale. En Chine, la dimension sociétale caractérisant le gauchisme du Bloc-BAO est traitée par le mépris le plus complet. Nous laissons de côté toutes les tares de l’hypercapitalisme qu’on retrouve chez les Chinois (corruption, immenses fortunes des oligarques) parce que c’est l’inévitable conséquence du Système imposant à tous ses tares, parce qu’enfin il nous paraît probable que cette dimension ne parviendra pas à subvertir la direction communiste, à moins d’un effondrement qui se placerait nécessairement dans le cadre d’un phénomène global et catastrophique d’effondrement emportant tous les rangements actuels pour nous amener devant des perspectives inconnues balayant toutes les analyses et tous les constats présents. 

    • Le PC russe est un autre exemple de l’évolution d’un mouvement hérité du marxisme soviétique et qui s’est transformé en une force farouchement nationaliste et souverainiste.

    3978532730.jpg... Cette revue de détail nécessairement partielle et non limitative ne signifie en aucune façon qu’il existe, ou que va se créer un front vraiment “marxiste” contre le gauchisme-sociétal qu’on a tendance à assimiler au “marxisme culturel” pour le marier encore plus aisément à l’hypercapitalisme. (Leur “marxisme culturel” est un “marxisme de spectacle”, comme il y a la “société de spectacle” de Debord.) Seule importe cette position d'opposition très diverse à la passion fusionnelle capitalisme-gauchisme-sociétal, comme un socle continuel de critique, de mise en évidence et de dénonciation du simulacre capitalisme-gauchisme-sociétal.

    Cela veut dire que l’alliance fusionnelle entre les gauchistes-sociétaux, ou “progressistes-sociétaux”, et l’hypercapitalisme/néolibéralisme est totalement, absolument faussaire par rapport à ses prétentions in fine doctrinales, et qu’elle draine tout ce qu’il y a de pire dans la production du XXème siècle parmi les forces qui ont survécu aux terribles soubresauts de ce siècle. Elle est totalement dépendante du Système, à la fois, enfant et idiote utile du Système, et elle connaîtra nécessairement son sort.  Elle est totalement de son temps catastrophique, et comme lui rangement pseudo-politique, faussaire et catastrophique, qui passera à la guillotine de la métahistoire.- Source : dedefensa

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2019/11/21/la-passion-fusionnelle-capitalisme-gauchisme-6192290.html

  • « Bruxelles encore fâchée par les dettes de la France, de l’Italie et de l’Espagne » L’édito de Charles SANNAT

    « Bruxelles encore fâchée par les dettes de la France, de l’Italie et de l’Espagne » L’édito de Charles SANNAT
     
    Mes chères impertinentes, chers impertinents,
    L’UE est inquiète des dettes françaises, italiennes et espagnoles.
    Voici le titre pudique et bien politiquement correct du site pro-européen (et passionnant) Euractiv.fr.
    En effet, comme vous le savez le traité dit de Maastricht fixe dans le marbre quelques règles de fonctionnement budgétaires dans le cadre d’un pacte de stabilité.
    Bref, derrière tout ce blabla technique et technocratique, se cache une idée importante.
    Si nous faisons maison commune monétaire, nous devons avoir ue cohérence financière et budgétaire entre les membres.
    C’est disons-le … logique et parfaitement compréhensible d’un point de vue économique.
    Quand on part en vacances entre amis, généralement, on abonde chacun par parts égales à un « pot commun » qui sert à régler les courses communes.
     Parfait. Sauf que si Pierre boit 10 bouteilles de bon vin, là où Charles ne boit que de l’eau (pétillante les jour de fête), que Jean mange des pâtes (au beurre quand le mois est bon) mais que Paul, lui ne mange que du saumon et des mets délicats, il va y avoir un moment où ceux qui ne mangent pas grand grand-chose ne voudront pas payer les courses de ceux qui s’engraissent…
    C’est là que cesse la comparaison, car lorsque l’on parle d’une zone monétaire il y a tout de même des choses un peu plus compliquées.
    Nous y reviendrons.
    Quels sont les critères de « stabilité » pour faire monnaie ensemble ?
    Simple.
    Une dette qui ne doit pas dépasser 60 % du PIB… bon la France est à 100 %, enfin presque, l’Italie je n’en parle même pas.
    L’Espagne un poil mieux mais ce n’est guère brillant.
    Un déficit qui ne doit pas dépasser les 3 % du PIB chaque année…
    Et comme chaque année, nous explosons plus ou moins gravement les seuils.
    Les déficits de l’année en cours, se transforment évidemment en dette pour l’année suivante et viennent dégrader notre ratio de dette sur PIB ces fameux 60 % que nous avons un tantinet dépassés.
    Du coup, comme tous les ans, Bruxelles pas content !
    Bruxelles pas content, mais j’ai comme l’impression que tout le monde s’en contre-fiche au-delà de Bruxelles et de Berlin !
    « La Commission n’a pas réclamé d’ajustements des plans budgétaires français et italien, mais la Belgique et l’Espagne ont été sommées d’apporter des modifications au leur.
    Étant donné que Madrid et Bruxelles n’ont envoyé aucun projet révisé à l’exécutif européen, les deux pays devront présenter un exercice comptable à jour et complet le plus rapidement possible. Le plat pays et la péninsule ibérique œuvrent actuellement à la formation d’un nouveau gouvernement après la tenue d’élections législatives plutôt cette année.
    Les feuilles de route envoyées par le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande ne respectent pas non plus la réglementation budgétaire. La Commission leur a donc demandé de « prendre les mesures nécessaires » sans attendre afin d’aligner leur plan budgétaire sur le pacte de stabilité et de croissance ».
    Imaginez un peu Macron, notre mamamouchi en chef dont la cheffitude ne tient plus qu’à un fil (jaune), mettre en place un plan de rigueur non pas pour réduire la dette de la France, mais juste pour faire un budget pour une fois à l’équilibre !
    Il faudra couper les dépenses de 3 points de PIB et encore je suis gentil, en réalité il en faudrait un peu plus, mais disons 3 points de PIB.
    Soit un PIB d’environ 2 300 milliards d’euros (c’est un poil moins mais ce n’est pas important), soit 3 pour cent de 2 300 milliards = 69 milliards d’euros d’économies de dépense à faire.
    Avec 50 milliards d’euros pour l’Education nationale qui est notre premier poste de dépense, je propose de fermer toutes les écoles séance tenante et de renvoyer les gamins à la maison…
    Bon même comme ça il va manquer encore 19 milliards pour faire plaisir à Bruxelles…
    On peut donc fermer la justice, tous les tribunaux, les avocats et autres trucs de ce genre… voici de quoi économiser 7 milliards…. mazette ! Il en manque encore !
    Vous voyez où je veux en venir n’est-ce pas ?
    N’imaginez pas une seule seconde que je sois sérieux et veuille fermer les écoles et les tribunaux.
    Réduire la dette ce n’est pas possible !
    Tourner le truc dans tous les sens.
    Secouez le problème. Agitez les idées que vous voulez.
    Réduire la dette et nos dépenses n’est pas possible.
    Et si Macron veut trop réduire la dette, les mamamouchis se feront réduire les têtes, ce qui n’est jamais une option humainement agréable ni même souhaitable évidemment.
    Du coup au lieu de faire – 69 milliards, c’est plutôt plus de déficit.
    La faute aux vilains Gilets Jaunes, mais en réalité, si Bruxelles nous laisse à peu près en paix, c’est grace aux Gilets Jaunes.
    Macron sauvé par les Gil et John !
    Entre une révolution saignante et sanglante, et un déficit budgétaire, même Bruxelles (et ses technocrates qui ne brillent pas par leur conscience aiguë de ce qu’endure le petit peuple comme nous), devrait choisir le déficit et la dette.
    Et c’est pour cela que Bruxelles ne dit rien à Macron et à notre doudou normand Edouard Philippe.
    Ce qui permet de tirer une première conclusion.
    Macron ne doit surtout pas éteindre le mouvement des Gilets Jaunes, car sinon Bruxelles voudra réduire la dette et le peuple français réduira les têtes.
    Donc, il faut une juste de dose de Gilets Jaunes.
    Seconde conclusion, et c’est au delà de la plaisanterie de la conclusion précédente, évidemment la plus importante.
    D’abord la seule manière de payer les dettes est de le faire par la monnaie et par l’ajustement monétaire (en France c’était les dévaluations).
    Si l’on ne peut pas le faire au niveau européen avec la BCE alors le coût social est celui d’une révolution qui sera dévastatrice pour tous les mamamouchis.
    Ce coût n’est pas acceptable.
    Il vaut mieux donc un retour aux monnaies nationales qui sera tout de même douloureux puisque l’euro a empêché les ajustements progressifs pour remplacer cela par un ajustement brutal en cas d’explosion de l’euro.
    L’idéal serait une politique d’ajustement menée par la BCE mais dont les Allemands ne veulent pas puisqu’ils seraient les plus couillonnés dans une telle hypothèse (ce qu’avait prévu Mitterrand).
    Enfin, si les traités c’est important, fondamental et essentiel, la réalité montre que cela fait 20 ans que l’on s’assoit sur les règles.
    Nous sommes la France.
    Et si la France ne veut pas, alors la France ne veut pas.
    Les traités sont faits pour être changés, négociés, et révisés.
    Quand c’est impossible, nous pouvons même les déchirer.
    Ainsi va l’Histoire.
    Nous sommes la France.
    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
     
    Charles SANNAT
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/bruxelles-encore-fachee-par-les-dettes.html

  • Sur CNews, Eric Zemmour VS François Asselineau sur le Frexit, l'immigration, l'UE


  • AU-DELÀ DU POPULISME : UN TEXTE DE GABRIELE ADINOLFI

    2753196623.jpgLes récents succès du populisme en Europe, s’ils doivent être considérés comme un pas dans la bonne direction, ne constituent qu’un point de départ et doivent être complétée par une action plus approfondie, celle, en particulier, que mène le réseau européen des Lansquenets, créé et animé par notre camarade Gabriele Adinolfi. Celui-ci vient de mettre les choses au clair dans le texte que nous publions ci-dessous-ForumSi

    « AU-DELÀ DU POPULISME »

    « La forte percée de Vox en Espagne débouche sur un gouvernement minoritaire de gauche qui accentue la tension. Ce n'est pas si différent de ce qui se passe en Italie, en France, en Allemagne.

    Nous assistons aujourd'hui à une “crise de représentativité” de la classe dirigeante (progressistes et bourgeois), face aux exigences de déçus de la mondialisation s’exprimant dans le “populisme”. Entre la première et les seconds, se situe le pouvoir économique, qui n’est pas complètement unitaire et s’articule en fonction des besoins du moment historique.

    Cette divergence à trois niveaux crée une impasse apparente. Sur le plan du pouvoir réel qui, plus que des stratégies, exprime des orientations, nous avons la classe politique vétuste et obsolète, laquelle, ancrée sur l'”Etat profond”, livre une guerre civile abstraite mais constante, évoquant et provoquant des fantasmes et des climats d’urgence, et les représentants du populisme, qui avancent dans les urnes mais sans rien exprimer de concret.

    Le précédent socialiste

    Dans les cours et recours historiques, les analogies offrent parfois des scénarios inversés.

    Avec des différences dues notamment à la démographie, nous nous trouvons un peu dans la situation d’il y a cent ans. À l'époque, la rébellion était vaguement prolétarienne et socialiste ; aujourd'hui, elle est populiste et petite-bourgeoise. Mais le manque de préparation de ses représentants politiques est le même.

    Le socialisme a erré entre deux chimères. Il y a eu les revendications maximalistes (c'est-à-dire la révolution, et rien de moins) qui, faute de réalisme, se sont réfugiées dans le mythe de l'effondrement du système. Il en va de même pour les populistes, qui attendent à tout moment la capitulation des banques et des structures en place. Il y avait aussi le réformisme, qui reposait sur cette illusion que la négociation allait transformer progressivement le capitalisme en socialisme. Mais il n'a même pas eu la force de négocier, les représentants syndicaux n'étant ni les représentants de l'ensemble du prolétariat, ni organisés comme il aurait dû l'être.

    Aujourd’hui, les politiciens populistes espèrent, avec le vote, changer des relations de pouvoir consolidées, alors que le succès électoral ne peut à lui seul atteindre cet objectif, comme l’a prouvé l’après-guerre 14-18, lorsque les socialistes étaient majoritaires en Allemagne et en Italie, et ont fini par perdre toute confrontation politique.

    La leçon de Lénine et Mussolini

    Seuls deux révolutionnaires ont émergé à cette époque.

    L'un d’ eux, Lénine, expliqua même aux représentants d'autres nations de l'Internationale communiste combien les deux voies empruntées jusqu'alors étaient fallacieuses et comment un processus révolutionnaire devait être accompagné par la création d'un parti-stratège capable de se doter des moyens de confrontation, de bataille et de négociation, et, surtout, de ne pas se diluer dans sa dialectique avec le front opposé.

    L'autre, Mussolini, est allé beaucoup plus loin, en comprenant que le schéma élémentaire de la lutte des classes était invalidant et qu'il devait être remplacé par le conflit entre producteurs et parasites, pour l'introduire dans le concept révolutionnaire de la nation.

    En l’occurrence, les producteurs ne sont pas ici seulement les petits entrepreneurs, mais toutes les forces impliquées dans un processus de production.

    Mussolini, comme Lénine, théorisa la stratégie du parti et lui permit de pratiquer l'organisation des producteurs, comme le faisait le Russe avec le seul prolétariat.

    Sans les mettre au même niveau, il ne faut pas oublier qu'ils ont tous deux gagné et que les faits leur ont donné raison.

    Le rôle joué par les Lansquenets

    Telle est la leçon à tirer avant qu'il ne soit trop tard.

    Il faut, en Europe, un  parti-stratège, de cadres plutôt que de masse, qui se mette en relation avec les composantes sociales de producteurs par le biais de leur organisation politico-économique, et qui puisse donc jouer un rôle positif d'avant-garde stratégique et porteuse de propositions.

    Notre tâche principale est d’aller dans cette direction.

    Je peux dire avec une pointe de fierté que cette ligne, que j'essaie d'étayer depuis quelques années maintenant, commence à être mise en œuvre dans plusieurs pays européens. Il ne s’agit pas de construire un parti (ou un mouvement) qui s'impose aux autres, mais d’opérer là où les éléments favorables existent déjà, de les diriger et de leur donner corps et âme, en les retirant des illusions maximaliste et réformiste.

    Il ne s'agit donc pas de recruter des personnes dans un nouveau conteneur, mais de les activer dans des synergies opérationnelles partageant une “cosmovision”, ainsi qu’une mentalité pratique et clairvoyante. » 

    Gabriele Adinolfi

    http://forumsi.fr/2019/11/au-dela-du-populisme-un-texte-de-gabriele-adinolfi.html?fbclid=IwAR0q82niVDDEF4SpisOn_WWE3ssK-pn4a9kMDJp54Fqd0DdNoUVFqxnSEtE

  • Allah, divinité du succès démographique et de l’expansion impérialiste ?

    slovenia-immigrants.jpg

    Bernard Plouvier

    Le très BCBG Pew Research Center de Washington (D.C.) vient de publier un rapport sur les migrations de populations. Attention ! Ne surtout pas croire qu’il s’agit d’une officine « raciste », populiste ou néo-n’importe quoi de politiquement incorrect.

    Le PRC, fondé par Andrew Kohut, dépend d’un organisme caritatif fort bien-pensant : on y adore la divinité « Réchauffement climatique » et l’on y dépense environ 250 millions $ par an au profit de la Croix-Rouge et de la recherche anticancéreuse (où il a effectivement plus de chercheurs que de trouveurs, comme disait « le général micro »).

    Le rapport publié ces dernières semaines apporte des estimations chiffrées que l’on ne parvient pas à obtenir des gouvernements de France, Allemagne, Grande-Bretagne et autres États si merveilleusement démocratiques : celles concernant les entrées illégales (donc hors « réfugiés » économiques, climatiques ou chassés par une guerre exotique) dans les 28 pays européens étudiés (Grande-Bretagne incluse), et ce de 2014 à 2017.

    En 2014, la fourchette d’entrées clandestines (mais réalisées au vu et au su de tous, « honnêtes » journalistes inclus) était estimée entre 3 et 3,7 millions – majoritairement des mâles de moins de 40 ans. En 2015 : de 3,3 à 4,9 millions. En 2016 : entre 4,1 et 5,3 et, en 2017 : de 3,9 à 4,8 millions. La composition de ces « illégaux » est de plus en plus « mâle jeune », voilà qui va réchauffer les femelles européennes frustrées !  

    Additionnons et faisons, non pas un rêve, mais un cauchemar : l’on arrive à un total coquet de 14,3 à 18,7 millions d’envahisseurs illégaux en 4 petites années, dont 75 à 80% de mahométans, et chacun sait qu’ils sont tous de doux agneaux.     

    Ces clandestins proviennent d’Afrique (entrée par l’Italie, la Grèce, Malte ou les pays ibériques), d’Orient (Proche et Moyen ou encore d’Asie du Sud-Ouest, dont de merveilleux Afghans ; entrée via la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie, mais aussi tous les ports méditerranéens).

    En ce XXIe siècle qui se présente pour les Européens de souche encore plus funeste que le très sombre XXe siècle, une question se pose. Mahomet, l’inventeur d’allah – l’un des nombreux « seuls vrais dieu » - aurait-il créé la divinité capricieuse et tyrannique du succès ? En matière de démographie et d’impérialisme rampant, cela paraît indéniable.

    Le futur des Européens se prépare dans le ventre des mahométanes. Demain, tous Dhimmis ou tous esclaves… à dire vrai, il n’y a pas grande différence. Alors pourquoi ne pas décider de mourir en combattant comme l’ont fait ceux de nos ancêtres qui étaient des hommes, pas des larves ?  

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/11/22/allah-divinite-du-succes-demographique-et-de-l-expansion-imp-6192646.html

  • La crise des sociétés occidentales, quelques aspects et la solution populiste

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    Par Michel Leblay, patron d’émission à Radio Courtoisie ♦ Convenir que les sociétés occidentales ou du moins beaucoup d’entre elles et les plus importantes sont traversées par le tourment d’une part grandissante de leur population sur les conditions de vie et l’avenir qu’elles leur offrent n’est aujourd’hui qu’une banalité. Ce dernier terme et le constat dont il est la conclusion reflètent à leur manière une forme de désarroi. Face à celui-ci, il y a ceux qui se prétendent détenteurs de l’avenir, se prévalant de la raison, pour lesquels il ne s’agit là que de l’expression d’un sentiment de fermeture à l’égard du surgissement d’un monde nouveau, ouvert, à l’accomplissement inéluctable. Mais, depuis quelques années, par la voix du vote populaire, sans compter la contestation de la rue en France, une opposition se dresse allant jusqu’à la conquête du pouvoir (aux Etats-Unis ou temporairement en Italie par le jeu d’une alliance) ou au rejet (Brexit) d’une institution qui incarne plus que tout autre ce monde nouveau en devenir.

    L’homme occidental et l’univers qui l’entoure

    Cette crise des sociétés occidentales peut être appréhendée à partir de divers angles, politique, économique, sociologique. Ils sont tous nécessaires à la compréhension de la crise présente. Ils touchent à la base à l’individu et à la communauté qu’il forme avec ses semblables. Selon les moments et l’état du monde qui l’entoure tel ou tel trait de cet individu apparaîtra plus ou moins accentué ou plus ou moins atone. Ceci conduit tout d’abord à caractériser l’univers dans lequel évolue aujourd’hui l’homme occidental. Plutôt que de se référer au vocable d’environnement qui en ces temps a pris un sens politique avec la lutte contre un supposé réchauffement ou dérèglement climatique (si tant est que le climat fut stable dans la longue histoire de la Terre), il est proposé d’user des mots d’ambiance ou d’atmosphère.

    Depuis soixante-quinze, bientôt, l’être occidental ne connaît que la paix si l’on excepte, pour un pays comme la France, les guerres coloniales qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Mais à aucun moment, le territoire sur lequel il vit n’a réellement été menacé d’invasion. Au temps de la Guerre froide, l’existence de la dissuasion nucléaire écartait le risque d’une confrontation entre le bloc occidental et son vis-à-vis de l’Est. Avec l’effondrement de l’empire soviétique, le spectre d’une guerre a disparu des pensées. Jamais donc dans l’histoire, les peuples européens n’avaient connu une période de paix aussi longue associée de plus à un confort matériel jusque là inconnu à ce niveau ; jamais, ils n’avaient été aussi éloignés de l’exigence d’une communauté suffisamment solidaire pour assurer sa défense contre l’envahisseur potentiel. L’Autre, abstraction souvent évoquée par les tenants d’une pensée dominante tournée vers le cosmopolitisme, avait avant cela une réelle signification : l’ennemi ou l’allié. Nous sommes maintenant à la troisième génération née après la seconde guerre mondiale et la guerre s’est effacée progressivement des mémoires comme réalité concrète, réduite à un objet d’analyse historique. Si la guerre et ses dévastations paraissent maintenant bien éloignées, les grandes catastrophes, épidémies voire encore disettes le sont encore plus. Le rapport à la vie a donc été profondément transformé. Il faut observer néanmoins qu’à travers le dogme du réchauffement climatique, croyance instrumentée par ceux dont le but est l’émergence d’une humanité nouvelle estompant les différences, laminant les identités et s’ouvrant au nomadisme, les réactions d’une partie des populations montrent le besoin inconscient d’une menace comme un moteur de l’existence.

    La civilisation occidentale, « civilisation de la personne »

    Cet être occidental, être humain avec ses comportements presque instinctifs envers ce qui l’entoure est aussi le fruit d’une longue histoire, celle d’une civilisation et de ses fondements. Il s’y est formé un esprit particulier comme pour toute civilisation. Peut-être est-ce là l’inconscient collectif mis en exergue par Carl Young. Citant Roger Bastide, Jean-Sylvestre Mongrenier (Atlantico – 25 janvier 2019 Quand le spectre de la décadence hante l’Occident) rappelait que l’Occident est une civilisation de la personne où l’homme est défini comme un être moralement libre ce qui lui confère au sein du groupe des attributs particuliers par rapport à d’autres civilisations. Il en résulte toute une richesse grâce à laquelle l’homme occidental a ouvert la voie du progrès. Mais, poussée à l’extrême cette conception peut conduire jusqu’à l’individualisme méthodologique, dérive de notre temps, qui oblige à rappeler que pour Aristote si l’homme est un animal pensant, il est aussi un animal politique dont la vie s’inscrit donc dans une communauté.

    Le monde occidental depuis trois quarts de siècle

    Par rapport à ces éléments généraux qui posent les bases d’une compréhension du monde présent, comment le monde occidental a évolué depuis trois-quarts de siècles ?

    La génération du baby-boom et les nouveaux horizons intellectuels

    Au cours des années cinquante, ce monde occidental a basculé dans la société de consommation, au sein de laquelle, les ménages enrichis par la croissance économique ont pu acquérir un ensemble de biens matériels, transformant leurs conditions de vie. Parallèlement, une poussée démographique, le baby-boom inattendu à ce niveau à la veille de la seconde guerre mondiale, devait, non seulement, être un facteur qui concourut à la croissance économique mais aussi à des évolutions substantielles au sein de la société. Ce fut la première génération qui accéda massivement à l’enseignement supérieur au regard de celles qui l’ont précédé. Ainsi, en France, en 1951, seuls 5,3% d’une classe d’âge étaient titulaires du baccalauréat, ils étaient 11,2% en 1961 et 15,4% en 1967. En 1960, 214 700 étudiants étaient inscrits dans l’enseignement supérieur. Ils étaient 661 200 en 1970. Cet effet de masse, qui a touché l’ensemble du monde occidental, et l’évolution des mentalités au regard de celle des conditions d’existence sont certainement des facteurs essentiels pour expliquer les mouvements étudiants apparus aux Etats-Unis à l’université de Berkeley en octobre 1964, dont le point d’orgue fut le Mai 1968 français. En toile de fond de ces mouvements et ce qui leur donna d’une certaine manière leur sens furent les écoles philosophiques à la fois encore imprégnées par le marxisme mais par les voies qu’elles ouvraient le rendaient caduc comme type d’explication du fonctionnement social et donc comme projet de société. Ce fut d’abord l’Ecole de Francfort, notamment, avec Adorno, Erich Fromm et Herbert Marcuse, dominante auprès des mouvements étudiants dans les années soixante. Herbert Marcuse (L’Homme unidimentionnel), en particulier, l’une des références des étudiants parisiens de 1968, tenta une synthèse des pensées de Marx et de Freud. Apparue dans les années soixante, une autre école philosophique, française, allait acquérir sa célébrité dans la décennie suivante par l’influence qu’elle exerça sur la gauche américaine (la French Theory). Ses principaux représentants, Foucault, Derrida, Deleuze, Guattari partirent enseigner aux Etats-Unis. Par retour, cette pensée philosophique, singulièrement celle de Michel Foucault sur les pouvoirs de domination au sein de la société qui imprima l’idée de défense des minorités et des droits qui devaient leur être accordés, marqua profondément les sociétés européennes clôturant le chapitre du marxisme pour ceux qui se prétendaient progressistes en offrant en alternative un nouvel horizon pour une humanité accomplie.

    La fin du communisme et ses conséquences idéologiques

    Si le marxisme, au vu de l’échec patent du communisme, ne pouvait plus constituer un modèle aux yeux de ceux qui rêvaient d’un monde nouveau, le grand bouleversement vint de la chute de l’empire soviétique entre 1989 et 1991. Une certaine conception du libéralisme allait devenir dominant et finalement exclusif par rapport à d’autres conceptions de la société. Il eut la prétention d’établir sur la planète et d’abord sur les sociétés occidentales une vision uniforme associant démocratie, marché, droits de l’homme, ce que Yoram Hazony appelle un «empire libéral international» qui voit la liberté de l’individu comme la seule valeur (Figarovox – 19 septembre 2019 : Yoram Hazony : « L’Occident a oublié ce que conserver signifie »).

     Une décomposition sociale en cours

    Dans un contexte économique dégradé par rapport à celui qui prévalait dans les années cinquante-soixante, où le recul de la production manufacturière due pour une part à la concurrence de nouveaux pays industrialisés à faibles coûts de production a entraîné une précarité croissante parmi les classes populaires et les classes moyennes, une dualité sociale de plus en plus nette au fil des ans et surtout depuis la crise financière de 2007-2008 s’est développée dans le monde occidental. Christophe Guilluy en France et David Goodhart au Royaume-Uni l’ont théorisé à partir d’études sociologiques approfondies. D’un côté, il y a ceux minoritaires qui profitent d’une société réputée inscrite dans une mondialisation ambiante, ouverts à un libéralisme individualiste, aux réformes sociétales et à une immigration, pourvue qu’ils n’en partagent pas les lieux de résidence et les autres de plus en plus nombreux qui voient leur niveau de vie se restreindre avec un sentiment d’insécurité économique et culturelle. D’où la naissance des mouvements dits populistes qui veulent renverser les évolutions en cours. Dans son dernier livre Recomposition, Alexandre Devecchio analyse le phénomène et les débouchés possibles.

    La montée du « populisme »

    Donald Trump a ainsi été élu président des Etats-Unis, les britanniques ont voté pour une sortie de l’Union européenne, une coalition gouvernementale s’était constituée en Italie après les élections législatives de mars 2018 avec la Ligue et le M5S, Matteo Salvini étant la figure dominante du gouvernement et en France malgré la faiblesse de la campagne de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2017, le Rassemblement National au vu des résultats des élections européennes du 26 mai 2017 et des derniers sondages, avec toutes les précautions qu’ils requièrent, est la première formation politique. Les pays d’Europe centrale, Pologne et Hongrie, notamment avec la particularité d’une histoire marquée par la dictature du communisme soviétique, ne sauraient être oubliés dans cette énumération.

    Populisme, projets de société à définir et oppositions à combattre

    S’agissant du monde occidental, à l’ouest de l’ancien rideau de fer, ce qu’il manque certainement à ces mouvements qualifiés de populistes ce sont des projets de société guidant l’action gouvernementale appuyés à la fois sur les valeurs qui fondent la civilisation occidentale et les particularités propres à chaque pays. Voilà pourquoi, puisque ces mouvements sont par nature enracinés, il ne peut y avoir d’internationale populiste, transcendant le monde occidental mais des approches communes facilitant les convergences.

    Dans le discours, il faut éviter le piège de l’adversaire qui se réclame du progressisme face au nationalisme. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas lui opposer nécessairement le conservatisme ce qui peut offrir en termes de vocabulaire par rapport à ce que sont nos sociétés un avantage aux tenants du progressisme. Au contraire, il faut démontrer qu’ils ne représentent en rien le progrès puisque leur vision ne peut qu’aboutir qu’à la relégation d’une partie du corps social et à une société conflictuelle.

    Pour contrer le populisme et sa montée en puissance, il lui est maintenant opposé l’écologie et l’obligation d’une solidarité planétaire pour sauver la planète et l’humanité qui y vit d’une inéluctable disparition. Inquiets par ce qui menace l’idéologie encore dominante les scénarios de plus en plus alarmants sont diffusés par les médias. Il était écrit dans un article publié le 20 septembre 2019 sur le site internet du Monde (Ils ne sont pas survivalistes, mais au cas où… ils ont un plan B pour la fin du monde), L’effondrement n’est donc pas une simple idée un peu lointaine, un truc avec lequel on joue à se faire peur, mais une perspective envisagée de plus en plus concrètement.

    Il n’empêche que la menace n’est pas encore suffisamment concrète pour que cette part de la population européenne animée d’un sentiment de relégation renonce à ses revendications. Même s’il est incontestable que le message médiatique sur le climat, omniprésent, imprègne nombre d’esprits pour autant s’il est considéré par beaucoup que des sacrifices seraient nécessaires qu’il s’agisse des comportements ou des coûts financiers (impôts, taxes et autres) les finances, ces sacrifices, dans leur réalité, ne sauraient être exigés que de l’autre, les riches.

    Face aux formations politiques traditionnels qui relaient l’idéologie dominante, l’état de la société ne peut que favoriser l’ascension des mouvements dits populistes. Certes, ils doivent gagner en crédit non seulement pour la conquête du pouvoir mais pour son exercice dans le temps. S’ils essuient des revers comme cela vient d’être le cas en Italie, leur opposer la restauration du monde précédent ne peut que les conforter à terme.

    La surenchère écologique, d’ordre idéologique, assénée par les médias ne peut espérer s’imposer sur la seule peur de l’avenir et si elle a pour projet de tourner le dos au progrès économique (la chimère de la décroissance qui ne conduirait qu’à un appauvrissement croissant).

    Il convient donc de définir les voies d’un redressement tenant compte de la réalité du monde, du rapport naturel de l’être humain avec celui-ci et de la civilisation qu’il porte. Ces voies passent donc par l’émergence de femmes ou d’hommes de vision, baignés d’une culture indispensable à la compréhension du temps, associant hauteur et volonté inébranlable dans l’action. Les exigences sont grandes. Il s’agit non seulement d’accéder au pouvoir mais d’être en mesure de s’y maintenir dans la durée, par une politique recueillant l’assentiment populaire, pour que nos nations et notre civilisation ne soient pas réduites à des espaces de conquêtes démographiques et économiques.

    https://www.polemia.com/la-crise-des-societes-occidentales-quelques-aspects-et-la-solution-populiste/

  • Va-t-on, en France, taxer l’argent déposé à la banque, comme en Allemagne ?

    Le 19 novembre 2019 fera date dans l’Histoire : pour la première fois, une banque européenne a décidé de taxer, dès le premier centime d’euro, les dépôts laissés sur leurs comptes par les usagers.L’établissement qui a brisé le tabou est la banque coopérative Volksbank, basée à Munich, en Allemagne.
    Le taux extorqué sera de −0,5 %, c’est-à-dire le même que celui qu’applique la Banque centrale européenne aux dépôts obligatoires que doivent effectuer toutes les banques de la zone euro dès qu’elles ont des capitaux inemployés.
    Jusqu’à présent, les banques allemandes ou suisses ne taxaient les dépôts qu’au-dessus de 100.000 euros.
    L’une d’entre elles était néanmoins descendue à 75.000 euros, mais la Volksbank vient de franchir un pas de géant et, sans nul doute, elle sera rapidement suivie par l’ensemble de ses consœurs germaniques.
    Le cynisme de cette mesure fait froid dans le dos : tous les particuliers sont tenus de verser sur un compte en banque leurs revenus, salaires ou pensions.
    Jusque-là, ils bénéficiaient, en échange de cette contrainte, de la sécurité pour leur argent.
    Leurs fonds étaient protégés des voleurs, contrairement à ce qui se passerait s’ils les avaient gardés chez eux, sous leur matelas ou dans une autre cachette.
    Mais, désormais, les Allemands devront payer pour ce menu avantage : 50 euros par an pour un montant moyen de dépôt de 10.000 euros.
    Les usagers allemands seront-ils tentés, alors, de retirer leur salaire dès qu’il sera versé ?
    Sans doute ne le pourront-ils pas !
    Pour éviter que les banques ne se retrouvent sans capitaux, on risque bientôt de limiter le montant des retraits hebdomadaires, comme dans les pays en crise.
    Longtemps, en Grèce, on ne pouvait pas prélever sur ses comptes plus de 420 euros par semaine.
    Nous sommes provisoirement à l’abri d’une mesure similaire en France.
    De même que les comptes courants ne peuvent être rémunérés (contrairement à l’étranger), les établissements bancaires ne peuvent les taxer, sauf pour les dépôts supérieurs à un million d’euros. Les banques françaises utilisent un autre biais que leurs consœurs germaniques pour faire payer leurs clients : elles augmentent considérablement leurs frais de tenue de compte et, surtout, envoient un rideau de fumée pour cacher leur tarification.
    Tout y passe : impression de carnets de chèques, taxation forfaitaire de 2,50 euros par mois par compte (soit 30 euros annuels ! Ce qui équivaut largement à un taux négatif de 0,5 %), amende en cas de découvert non autorisé, forfait d’un euro en cas de retrait dans des distributeurs appartenant à des banques concurrentes.
    Et n’oublions pas que les banques prélèvent un pourcentage sur les achats par cartes, en théorie payé par les commerçants, en réalité répercuté sur le consommateur.
    Pour finir, les banques de l’Hexagone gagnent plus avec ces procédés qu’en appliquant un taux négatif !
    Celui-ci est, dans une certaine mesure, moins hypocrite, plus visible.
    Mais ne nous leurrons pas : si les taux négatifs se répandent en Europe, nous les connaîtrons également en France.
    On nous expliquera que les établissements bancaires ne peuvent absolument pas s’en passer.
    Et on continuera, bien entendu, les autres prélèvements !
    Quoi qu’il arrive, l’usager paye.
    Et bien plus qu’il ne le doit et ne le croit.
    Christian de Moliner

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/va-t-on-en-france-taxer-largent-depose.html

  • Politique & Eco n° 237 avec Pierre Jovanovic – Taux négatifs, assurance-vie, banques : voyage en absurdie


    Olivier Pichon reçoit Pierre Jovanovic pour sa revue de presse

    1) La mort de l’assurance vie

    – Quand quatre banques sont contraintes de recapitaliser leur filiales assurance-vie
    – Toujours la folie des taux négatifs
    – Madame Lagarde : contentez vous de votre salaire, quant à votre épargne, n’y comptez pas !
    – Ambrose Evans-Pritchard (Telegraph) sur le rôle criminel des banquiers centraux
    – Le FMI découvre les effets désastreux des taux d’intérêts négatifs

    2) La fin du modèle bancaire

    – Quand les banquiers mettent en cause… le climat !
    – La banque centrale hollandaise parle d’or à tous les sens du terme
    – Une crise totalement inédite
    – Deutsche Bank, socialisation des pertes ou solidarité européenne ?
    – Les fonds de garantie en cas de faillite des banques : c’est peanuts
    – Détérioration des services bancaires, rubrique in vivo, vos rapports avec les banquiers
    – Les analyses pertinentes de Jean-Pierre Chevalier, Torquemada des bilans bancaires
    – Les effets de levier dangereux
    – BNP, SG, Natixis… aperçu des soucis bancaires
    – L’information selon BFM

    La trahison du peuple français par les députés de la République en Marche. Mondialisation de la colère populaire.

    https://www.tvlibertes.com/politique-eco-n-237-avec-pierre-jovanovic-taux-negatifs-assurance-vie-banques-voyage-en-absurdie