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Europe et Union européenne - Page 597

  • Des primes pour inciter les femmes à avorter

    Lu sur Gènéthique :

    "A l’occasion des cinquante ans de la loi anglaise sur l’avortement légalisé en 1967, la Care Quality Commission (CQC) a publié ce mois-ci les résultats d’une inspection générale de la clinique Maidstone de Marie Stopes. Le rapport suggère que le personnel de l’établissement subit des pressions pour « encourager » les femmes à avorter.

    Le personnel a, en effet, manifesté de  « l’inquiétude » quant à leur « évaluation » conduisant à des « primes » distribuées en fonctions « d’indicateurs de performances » : « les patientes enceintes de moins de cinq semaines et trois jours qui avaient décidé de ne pas avorter étaient rappelées par un membre du personnel pour se voir offrir un nouveau rendez-vous ». Il a dénoncé une « culture déviante de l’objectif » à l’encontre de l’attention au choix des patientes.

    Le directeur général de la clinique, Richard Bentley, a « vigoureusement nié » toutes les accusations. Le rapport a cependant suscité les réactions de Fiona Bruce, députée : « Il est choquant d’entendre que dans un moment aussi stressant et difficile, des cliniques abortives puissent profiter des femmes enceintes en cherchant à procéder au plus grand nombre d’avortements, au lieu de donner un soutien et des conseils authentiques et non directifs »."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Macron à l’assaut du plombier polonais - Journal du lundi 23 octobre 2017

  • LE GRAND BAL DES HYPOCRITES NE FAIT QUE COMMENCER

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    Les « Occidentaux », cette petite caste de plus en plus étriquée et recroquevillée sur elle-même, qui se définit en quelques mots : politico-médiatique, libérale-libertaire – les « Orientaux », eux, n’ont pas nos états d’âme de libéraux pervertis : l’Extrême-Orient nous a dévorés économiquement, le Moyen-Orient pourrait nous dévorer spirituellement -, les « Occidentaux », donc, viennent de prendre en quelques jours deux tartes à la crème en pleine figure. Difficile, quand on est entarté, de garder sa bonne figure bien-pensante et moralisante.

    Le libéralisme libertaire, pour une fois, se prend les pieds dans le tapis car ces deux tartes nous plongent dans d’infinies contradictions.

    Avec l’affaire Weinstein, d’abord. Le beau monde des médias et du spectacle (pourquoi ne trouve-t-on pratiquement que Gala ou Elledans les salles d’attente des médecins ou des dentistes ?) pousse des cris d’orfraie et une forme d’hystérie collective s’empare des réseaux dits « sociaux » (curieuse dénomination, car on peut vérifier au quotidien que ces outils à l’efficacité diabolique ont de plus en plus la capacité à disloquer les sociétés). Dans cette affaire, de qui se moque-t-on ?

    On nous dit que les hommes ne respectent pas les femmes. Bon. Rien de nouveau. Mais est-ce que les femmes respectent les hommes ? Et est-ce que les unes et les autres se respectent ? Et est-ce que l’humanité est respectable dans ce monde « occidental » où la violence et le sexe saturent nos écrans ad nauseam et où, de plus en plus tôt, on apprend à nos enfants que le véritable épanouissement est sexuel ?

    Avec la Catalogne, ensuite. Ici, ce sont mes racines catalanes qui se révoltent.

    Les « Occidentaux » se trouvent bien embarrassés pour refuser aux Catalans ce qu’ils ont donné naguère aux Kosovars après avoir bombardé la Serbie.

    Qu’est devenu le Kosovo indépendant ? Une petite dictature mafieuse. 

    Le gouvernement espagnol et le roi d’Espagne pourraient se partager la palme de l’hypocrisie car après avoir vendu leur âme aux intérêts de Bruxelles et de la finance internationale, ils ont vidé la nation espagnole de sa substance. Encore une fois, de qui se moque-t-on ?

    Que dire des Catalans ? Que défendent-ils ? Leur culture ? Laissez-moi rire. Dans les écoles de Barcelone, l’espagnol est une langue étrangère comme l’anglais.

    Non. Comme disait Céline dans Mea Culpa, ils comptent le sucre, toujours plus avares, plus avides.

    Et quand on veut se recueillir dans la Sagrada Família, on paye dix euros (réduction pour familles nombreuses et groupes à partir de 15 personnes). Et la messe en semaine ? Dans la crypte, comme au temps des catacombes.

    Quand on est à ce stade de décadence morale et spirituelle, on ne s’étonne plus de voir la religion remplacée par le Barça ou confondre Messi et Messie.

    L’Union européenne des marchands et des banques – ce très chic club des « Occidentaux » – a dévitalisé les nations européennes et joue les pucelles effarouchées. Toute cette comédie tourne au ridicule mais, n’en doutons pas, le grand bal des hypocrites ne fait que commencer et les tartes à la crème vont pleuvoir.

    Mais gare ! « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir », disait Rivarol.

    http://www.bvoltaire.fr/grand-bal-hypocrites-ne-commencer/

  • La ratification fantôme

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    Georges Feltin-Tracol

    L’Accord économique et commercial global conclu entre le Canada et l’Union pseudo-européenne, plus connu sous ses initiales anglophones de CETA, est entré en vigueur le 21 septembre dernier alors que les parlements nationaux, voire les assemblées régionales, des États membres ne l’ont pas encore entériné. Le CETA s’appliquerait-il ainsi sans la moindre approbation légale ? La réponse est plus complexe dans les faits.

    La ratification de ce traité de libre-échange s’effectue en réalité en deux temps. Le 15 février dernier, le Parlement européen le ratifiait par 408 voix (venus des bancs socialistes, libéraux, centristes et conservateurs) contre 254 et 33 abstentions. Adopté, le traité s’applique dès à présent uniquement en ce qui concerne les compétences exclusives de l’Union dite européenne. Ce n’est qu’une ratification partielle, car les clauses portant sur les compétences partagées entre Bruxelles et les États membres (ou même leurs régions autonomes ou fédérées) ne peuvent pour l’instant entrer en vigueur, faute d’approbation parlementaire.

    Il y a un an, en octobre 2016, la région Wallonie alors dirigée par les socialistes s’élevait contre ce traité pendant une semaine ! Puis, fidèles à leur couardise, les socialistes wallons capitulèrent en rase campagne. La procédure de ratification a dès à présent commencé avec l’acceptation du Congrès des députés d’Espagne, de la Croatie et de la Lettonie. Elle va continuer sans trop de résistances parlementaires. En effet, sur ce point précis, les quatre États du fameux Groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) n’éprouvent aucune réticence à entériner ce document de 2 344 pages.

    Le CETA aurait dû susciter en France l’indignation non seulement des élus de l’« Hexagone asservi » du camarade Mélenchon, mais aussi la colère d’un Front national en proie à de vives querelles internes. Pour la circonstance, « marinistes », « philippotistes », « marionistes » et « jean-maristes » auraient pu se retrouver contre un traité abject qui va ruiner l’agriculture européenne, polluer notre alimentation et favoriser les firmes transnationales. Mais pour cela, il eût fallu à ce parti politique une authentique fibre sociale-identitaire. Encore une occasion ratée !

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 49, diffusée sur Radio-Libertés, le 20 octobre 2017.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • LÉGISLATIVES TCHÈQUES : À L’EST DU NOUVEAU

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    La Tchéquie vient de prendre, elle aussi, à la faveur des élections législatives de vendredi et samedi, une orientation souverainiste et sociale.

    Après l’Autriche, la Tchéquie vient de prendre, elle aussi, à la faveur des élections législatives de vendredi et samedi, une orientation souverainiste et sociale. Relativement prospère, la Tchéquie s’inquiète avant tout de préserver, face à Bruxelles, ses libertés et son identité.

    Le mouvement ANO 2011 d’Andrej Babiš a largement remporté les élections législatives, avec 29,7 % des voix, après avoir fait campagne contre la corruption, contre l’accueil des migrants imposé par Bruxelles et contre la zone euro. Il obtient 78 sièges à la chambre basse, qui en compte 200. Il sera ainsi obligé de former une coalition, mais l’ODS (droite eurosceptique) et le KDU-ČSL (chrétien-démocrate) ont annoncé qu’ils ne négocieraient pas avec M. Babiš. Il sera donc obligé de chercher la vingtaine de parlementaires qui lui sont nécessaires chez le Parti pirate ČSP (10,8 %) et/ou chez le SPD (nationaliste, 10,7 %), fermement opposé à l’intégration européenne et à l’immigration. Quatre autres partis franchissent également le seuil d’éligibilité de 5 % : le parti communiste KSČM (7,8 %), les chrétiens-démocrates KDU-ČSL (5,8 %) et deux petits partis centristes, TOP 09 et STAN.

    Les Tchèques ont, par ailleurs, rudement sanctionné le parti social-démocrate ČSSD du Premier ministre sortant Bohuslav Sobotka, qui subit un recul brutal et n’arrive que sixième, avec 7,3 % des voix. La question de l’Union européenne et de l’OTAN a été très présente dans la campagne. Mais aussi la question sociale, car la saine économie tchèque (chômage 4 %) a ses oubliés : travailleurs pauvres et retraités.

    Brexit, Catalogne et maintenant un groupe de Visegrád dopé par l’arrivée au pouvoir d’une majorité social-souverainiste en Autriche, voisine et partenaire historique. Comme si les peuples d’Europe se préparaient en vue de révisions drastiques de l’usine à gaz bruxelloise.

    http://www.bvoltaire.fr/legislatives-tcheques-a-lest-nouveau/

  • Allemagne : l’avenir institutionnel de l’AfD et la chute des partis traditionnels

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    Olivier Tisier, correspondant de Métamag et Méridien Zero en Allemagne ♦

    Les germanophiles de la radio qui ne fait pas de quartier Meridien Zero  peuvent écouter chaque semaine La Chronique d’Outre-Rhin du 4 et 18 octobre. Elle nous informe, sur le terrain, des derniers événements de notre grand voisin. Métamag se félicite de pouvoir inaugurer une nouvelle collaboration en reprenant chaque semaine une version écrite de cette chronique hebdomadaire signée Olivier Tisier. Que toute l’équipe de Méridien Zero en soit ici remerciée. Pour la première contribution, nous avons fait une synthèse des deux dernières émissions. ML.

    Peut-on  anticiper les conséquences  de l’entrée des candidats de l’AfD à l’assemblée ? Ce sont sans doute des épreuves que ces représentants devront affronter au sein de la salle pleinière de l’assemblée. A commencer par les sièges qu’ils occuperont. Qui acceptera de s’asseoir à côté d’un représentant de l’AfD. Mais cela reste dérisoire par rapport aux autres embûches à venir. En effet, selon la presse, l’administration du Bundestag refuse d’apporter son aide au parti pour la constitution d’un groupe de préparation à la composition d’une “fraktion”. Sans groupe, pas d’attachés. Or, la constitution d’un groupe est nécessaire pour avoir la possibilité juridique d’être reconnu comme une entité. Selon les estimations, la nouvelle “fraktion” de l’AfD pourrait embaucher 300 employés.

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  • L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

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    par Pascual Albert *

     Publié le 13 novembre 2012 - Actualisé le 20 octobre 2017

    En moins de deux mois, des élections régionales se seront tenues en Galice, au Pays Basque et en Catalogne, les trois Communautés qui, les premières, ont obtenu l’autonomie et qui ont le plus de compétences, dans leurs Statuts d’Autonomie.

    Si les élections au Pays Basque et en Galice étaient prévues et ont eu lieu parce que c’était le moment qu’elles se tiennent, les élections catalanes seront anticipées, le président Mas (1) ayant dissous le parlement, par une manœuvre opportuniste, résultat de la manifestation indépendantiste massive du 11 septembre, à Barcelone. Il prétend élargir sa majorité – jusqu’à la rendre absolue, si c’est possible – pour ne pas dépendre de l’appui parlementaire du Parti Populaire.

    Dans les trois Communautés Autonomes (2), les partis d’implantation nationale sont présents : Parti Populaire ; socialistes et communistes ; ainsi que, bien sûr, tous les groupes nationalistes anti-espagnols de tous poils : Bloc Nationaliste de Galice, Parti Nationaliste Basque, Convergencia i Unio, Bildu, ERC, etc.

    Les positions politiques des uns et des autres, quant au sens de la nation et quant aux structures de l’Etat, sont clairement différentes.

    Le Parti Populaire (Droite « homologuée »), actuellement au pouvoir, en charge du gouvernement national, comme dans la plus grande partie des Communautés Autonomes et des Municipalités, défend catégoriquement la structure et les institutions actuelles, se refusant, dans les circonstances présentes, à faire des réformes qui, nécessairement, incluraient celle de la Loi Fondamentale : la Constitution. La priorité absolue du Parti Populaire est de tenter de surmonter la crise économique, en suivant les recommandations des institutions européennes et mondialistes. Malgré ses efforts, et la rigueur des mesures prises, malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous.

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  • Emmanuel Macron piétine de nouveau le Non au référendum de 2005

    Emmanuel Macron a officiellement reconnu le drapeau européen, en marge du sommet européen à Bruxelles. Concrètement, il a signé la déclaration 52 annexée au Traité de Lisbonne sur les « symboles de l’appartenance commune des citoyens à l’Union ».

    Si les symboles de l’Union avaient été relégués dans une déclaration annexe, c’est parce que les citoyens français avaient rejeté par référendum la Constitution européenne, qui proclamait ces symboles antinationaux dans son article IV-1.

    Les citoyens ont dit non. Macron s'en moque, comme Nicolas Sarkozy avant lui avec son traité de Lisbonne.

    Cela dit, les déclarations annexées aux traités n’ont (comme leur nom l’indique) aucune valeur juridique contraignante. La présence du drapeau européen au sein de l'Assemblée nationale est due à une décision du bureau de l’Assemblée en 2008 (sous la présidence de Bernard Accoyer). 

    Autrement dit, et contrairement à ce que certains croient, cela n'est pas "imposé" de l'extérieur par l'UE.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • « Autumnus horribilis » pour Angela Merkel

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    Par François Stecher, correspondant en Allemagne de Polémia ♦ Deux semaines après une élection au Bundestag que tous les observateurs lucides s’accordent désormais à considérer comme un échec personnel pour la chancelière, et alors que les négociations en vue de la formation du futur gouvernement n’ont même pas encore débuté avec les partenaires de coalition envisagés, Frau Merkel et son parti ont à nouveau vécu une éprouvante fin de semaine. Les médias français, tout à leur « macronphilie », ont traité cette question avec leur superficialité habituelle, accaparés qu’ils étaient par la première intervention télévisée du jovial occupant de l’Élysée. Dans cette Lettre d’Allemagne notre correspondant François Stecher fait le point pour Polémia.

    Certes, Angela était parvenue, après une négociation étonnamment brève – cela seul suffit à laisser flairer le loup, à conclure un accord avec le matamore Horst Seehofer, patron de la CSU bavaroise, sur la fameuse « Obergrenze » à 200.000 « réfugiés » par an. Cet accord, qui n’a pas manqué de provoquer les protestations indignées des Écologistes (die Grünen) comme des Libéraux (FDP) – est-ce seulement une protestation sincère, ou bien une contribution à la farce qui se joue actuellement ? –, c’est-à-dire les partenaires envisagés de la coalition « Jamaïque », ne fixe en réalité qu’un objectif souhaitable, réaffirmant la volonté allemande de respecter scrupuleusement ses obligations internationales – Convention de Genève sur le droit d’asile – comme ses propres dispositions nationales. Lorsqu’on sait que seules 44% des demandes de droit d’asile sont acceptées – tous les migrants n’en déposent pas, tant s’en faut – et que seul un nombre infinitésimal des déboutés est effectivement reconduit à la frontière, on comprend que la manœuvre n’ait pas vraiment convaincu.

    Elections en Basse Saxe : « La question des réfugiés écrase tout le reste »

    Jusqu’à dimanche dernier, 15 octobre, Angela pouvait encore caresser le très mince espoir d’une « Große Koalition » avec les sociaux-démocrates. Las, la SPD est sortie grand vainqueur de l’élection au Landtag de Basse-Saxe : tous y voient, à juste titre, la confirmation qu’une cure d’opposition est absolument nécessaire au parti. Les quelques voix, ultra-minoritaires, qui pouvaient encore tenter d’en appeler au bien du pays, se sont tues, irrémédiablement. Le piquant, dans cette affaire, est que la SPD n’est pas pour autant sortie renforcée de cette élection. Il faut rappeler ici que celle-ci devait avoir lieu début 2018. Elle fut provoquée, de manière anticipée, par la démission de son groupe politique d’un député écologiste, Elke Twesten, qui rejoignit la CDU en août dernier, faisant ainsi perdre sa majorité absolue à la coalition Rot-Grün (SPD-Ecologistes) aux affaires en Basse-Saxe. Au sortir de l’élection de dimanche, il fallut déchanter : à cause de l’effondrement des Verts, la coalition Rot-Grün manquait la majorité absolue de deux voix et ne pouvait être reconduite. La FDP affirmant aussitôt son refus catégorique de s’associer à la SPD dans le cadre d’une « Ampelkoalition » (vert-jaune-rouge ; c’est la position constante de la FDP depuis plusieurs années), il reste au patron de la SPD bas-saxonne le choix peu plaisant de… la « Große Koalition » – certes en position de partenaire majeur.

    La CDU de Basse-Saxe, sortie affaiblie de l’élection, ne remercie ni la transfuge – elle a fait une apparition très brève et très discrète à la réception électorale du dimanche soir, mais a préféré disparaître, à cause des amabilités dont elle était l’objet – ni la chancelière, tant il est clair pour tous qu’au-delà du succès modéré remporté par l’AfD, c’est bien l’ombre néfaste du « Wir schaffen das » qui s’est étendue sur la campagne. Comme l’a répété hier soir avec véhémence l’ancien patron de la CSU, Edmund Stoiber, lors d’une émission de télévision, « La question des réfugiés écrase tout le reste »  Die Flüchtlingsfrage erschlägt alles »).

    L’onde de choc des élections autrichiennes

    Comme si cela n’était déjà pas suffisamment compliqué en « Allemagne de l’intérieur », voici que les Allemands du Sud ont été pris, ce même funeste dimanche, de l’envie d’envoyer à la chancellerie viennoise un blanc-bec de 31 ans, qui renvoie le fringant de l’Élysée au placard des antiquités. Ce jeune homme pressé n’en est pas pour autant un novice en politique. Il s’y est même fait un nom comme ministre des Affaires étrangères, un nom qui gratte sérieusement à Berlin : il est celui qui a fermé la route des Balkans. « Wir schaffen das », il peut le dire tout autant que la chancelière. La différence, essentielle, c’est qu’il en a obtenu la confiance d’une majorité – certes relative – d’Autrichiens, alors que son parti en était réduit, depuis si longtemps, à jouer les seconds rôles. Mieux : la sympathie dont il jouit au sein du FPÖ, autre grand vainqueur de l’élection au Bundesrat de ce dimanche, laisse espérer la formation rapide d’une coalition de gouvernement, sur la base d’un accord qui devrait déplaire autant à Berlin qu’à Paris ou Bruxelles.

    Les médias germanophones bruissent déjà de rumeurs sur la volonté du futur chancelier de rejoindre le groupe de Višegrad – voire de son ambition d’en prendre la tête. Quel impact, me dira-t-on, sur le grand voisin du Nord ? Ecoutons la principale intéressée : « Le résultat de l’élection [en Autriche] ne signifie pas que les problèmes sont déjà réglés » ou encore « Je ne trouve pas que l’actuelle configuration politique soit un exemple à suivre pour l’Allemagne ». La dame a vu le danger. Il est jeune, il est charismatique, il a redonné vie à une formation politique dont rien ne semblait pouvoir enrayer le déclin, et, surtout, il tient compte des attentes des petits et des humbles. Et de ce côté-ci des Alpes, c’est une petite musique qui n’a pas tardé à se faire entendre : « Tu felix Austria ». Et pourquoi pas nous aussi ?

    Merkel est entrée en agonie politique

    Les seules options qui restent désormais à la chancelière [NdA : voir ma précédente « Lettre d’Allemagne »] sont donc la coalition « Jamaïque », dont les chances n’ont pas favorablement évolué depuis deux semaines : conflit sur les réfugiés, refus de Lindner (FDP) d’accepter un ministre de l’Économie issu des rangs de la CDU, le même déclarant que l’Allemagne n’est pas actuellement en mesure de prendre des décisions – au moment-même où des négociations importantes s’ouvrent à Bruxelles, négociations auxquelles le patron de la chancellerie Peter Altmeier (CDU) doit précisément représenter l’Allemagne en remplacement de Wolfgang Schäuble – et accusant Merkel de vouloir hâter certaines décisions européennes dans le dos de ses futurs partenaires de coalition… ou de nouvelles élections, dont la probabilité se renforce chaque jour.

    Mais c’est bien la chancelière elle-même qui sort une nouvelle fois affaiblie de cette conjonction électorale germanique. Il serait raisonnable qu’à Paris on modère l’emphase des discours et que l’on tempère les espoirs européo-bruxellois : quoi qu’en ait le valet de monsieur Schäuble, la Kaiserin, à Berlin, est politiquement entrée en agonie – et elle est sans descendance politique, ce dont elle a pris soin, tandis que la vieille capitale des Habsbourg resplendit d’un éclat nouveau.

    François Stecher 17/10/2017

    https://www.polemia.com/autumnus-horribilis-pour-angela-merkel/