Europe et Union européenne - Page 596
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Éric Zemmour décrypte la victoire des populistes en Europe centrale
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20 milliards d'euros pour l'UE
L’Assemblée nationale a voté lundi soir l’augmentation de la contribution française au budget de l’Union européenne, à hauteur de 20,2 milliards d’euros en 2018. C’est un record absolu.
Le texte a été adopté par 80 voix contre 8. Il y avait donc… 489 absents.
Ceux qui ont voté contre sont :
France Insoumise :
- Éric Coquerel
- Alexis Corbière
- Jean-Luc Mélenchon
Communiste :
- André Chassaigne
FN :
- Louis Aliot
- Emmanuelle Ménard
- Ludovic Pajot
NI :
- Marie-France Lorho
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DOMINIQUE MARTIN : « EMMANUEL MACRON SERT L’EUROPE AU DÉTRIMENT DE LA FRANCE ET DES ENTREPRISES FRANÇAISES »
L’accord passé lundi soir au sujet de la directive travailleurs détachés est présenté comme une victoire pour notre pays par le gouvernement et nombre de médias.
Dominique Martin, député Front national au Parlement européen, n’est pas d’accord sur cette analyse et explique pourquoi au micro de Boulevard Voltaire en donnant des exemples concrets, notamment dans le transport routier.
Dominique Martin, Emmanuel Macron a salué hier une victoire européenne avec la conclusion de l’accord sur les travailleurs détachés.
Cet accord ne satisfait visiblement pas le Front national. Vous prétendez que cet accord continuera à créer des inégalités entre les travailleurs.
Comment en êtes-vous arrivés à cette conclusion ?Monsieur Macron a fait des promesses au service de l’Europe et non pas au service des travailleurs français. Nous sommes très loin du compte.
Sa pseudo-victoire est de ramener la durée initialement prévue à 24 mois à 12 mois avec la possibilité de rallonger de 6 mois. Or nous savons qu’au niveau européen la moyenne du détachement est de 4 mois.
En France, la durée moyenne d’un détachement est de 35 jours.
On voit bien que, même en réduisant à 12 mois plus 6 mois, on est au service des grosses entreprises c’est-à-dire des lobbys, les gros donneurs d’ordre du BTP et du transport routier pour leur permettre de continuer à utiliser ce système de dumping social au sein de l’Union européenne. Il veulent en fait continuer à aller chercher les travailleurs dans les pays de l’Est payés moins cher. Ils disent qu’il y aura égalité de rémunération, certes, mais pour quelle durée de travail ? On ne sait pas.
De plus, les charges sociales restent celles du pays d’origine.
Ce n’est pas une victoire, c’est de l’enfumage, comme on en a l’habitude.On sait que le secteur routier a été exclu des accords.
Pour vous, est-ce une opération de communication ?C’est le deuxième scandale !
Le nombre d’entreprises de transport françaises a été divisé par 3 en moins de 15 ans.
En moins de 15 ans, les deux tiers des entreprises françaises de transport ont disparu.
Ce pseudo-durcissement ne s’appliquera pas aux transports.
Au détriment du transport français, les gros lobbys de transport vont continuer soit à créer des filiales dans les pays de l’Est, soit à créer des plateformes et embaucher en grand nombre des chauffeurs routiers des pays de l’Est dont on connaît les conditions déplorables de travail.Le Front national reproche-t-il à M. Macron de faire davantage le jeu de l’Europe que celui de la France ?
Complètement.
Il fait comme avec le drapeau européen qu’il veut imposer à la longue pour supprimer le drapeau tricolore de nos assemblées.
Monsieur Macron sert l’Europe au détriment de la France, mais surtout des travailleurs et des entreprises françaises.
C’est une évidence.
Ce n’est pas le seul mensonge que monsieur Macron a émis sur cette modification qui au départ devait être un durcissement. Par la suite, on s’aperçoit que c’est un assouplissement au service de la construction de l’Union européenne.Que propose le Front national pour contrer cette décision ?
C’est simple, nous proposons la suppression pure et simple de la directive du travailleur détaché.
Premier point, le détachement a toujours existé.
Par exemple, quand une entreprise française achetait une machine à une entreprise européenne ou étrangère, le fournisseur envoyait la machine accompagnée d’un ou deux techniciens pour l’installer. C’était du vrai détachement de travailleurs ou de techniciens, sachant que l’un ou l’autre restait à la charge de l’entreprise du pays d’origine avec salaire et coût sociaux. Cela n’avait pas d’impact sur le monde du travail en France.
Cela a toujours existé, mais la création d’une directive travailleur détaché leur a permis d’utiliser des travailleurs moins chers.
Deuxième point, les quatre piliers de l’Union européenne sont la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. On ne pourra donc jamais empêcher un travailleur étranger de venir travailler en France. C’est ce qu’on appelle une immigration économique.
Le droit du travail et le droit de la sécurité s’appliquent lorsqu’un immigré économique arrive en France. Il n’y a aucun impact financier pour l’entreprise qui le fait venir à moins de l’exploiter ou de développer le travail au black.
Cette directive n’a aucun sens.
Il faut continuer les échanges commerciaux entre les Etats nations, c’est-à-dire le titre de notre groupe, l’Europe des nations et des libertés.http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-sert-leurope-detriment-de-france-entreprises-francaises/
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Passé Présent n°168 - La question catalane
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Il y a un an, à l'occasion du 60e anniversaire de l'insurrection de Budapest (octobre 1956), Synthèse nationale éditait l'intégralité de l'oeuvre magistrale de Davis Irving sur cet événement
L'acheter en ligne cliquez ici
À propos du livre de David Irving
Le cauchemar d’une nation
Un entretien avec Yannick Guibert
Automne 2016 , à l’occasion du 60e anniversaire du soulèvement de Budapest, Synthèse nationale a publié la traduction intégrale, inédite à ce jour, du livre « Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation », de l’historien anglais non conformiste David Irving.
Nous publions ici un entretien réalisé pour le site EuroLibertés avec Yannick Guibert, traducteur de cet ouvrage en deux volumes.
Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.
Que représente la Hongrie en Europe dans les années cinquante ?
Ce pays s’étend sur environ 90 000 km2, soit à peine un cinquième de la France, au cœur de l’Europe. Dominée par une capitale surdimensionnée qui concentre près du quart de la population (dix millions) et l’essentiel des activités économiques secondaires et tertiaires, le pays a alors des frontières communes avec la Tchécoslovaquie, l’URSS, la Roumanie, la Yougoslavie et l’Autriche avec laquelle il a aussi partagé une longue histoire commune.
Après la Ire Guerre mondiale, le traité de Trianon ampute la Hongrie des deux tiers de son territoire et de plus de la moitié de sa population. Dès 1920, après la brève et sanglante république des soviets de Bela Kun, l’amiral Horthy rétablit le Royaume (très catholique) de Hongrie dont il assume la régence. Alliée fidèle du IIIe Reich, la Hongrie sera envahie par les Soviétiques dès septembre 1944 ; ils occuperont Budapest en février 1945 après trois mois de siège.
Quel est le gouvernement qui prend la tête du pays en 1945 ?
C’est un gouvernement fantoche communiste formé à l’instigation des Soviétiques dès leur entrée en Hongrie et installé à Debrecen à la suite de l’Armée rouge. Dans le camp des vaincus, le peuple hongrois subit les exactions des vainqueurs : pillages déportations, viols illustreront la libération par les communistes.
Toutefois, en vertu des accords de Yalta, des élections libres sont organisées en novembre 1945 et elles furent un désastre pour Moscou : le Parti des Petits propriétaires obtint la majorité absolue (57%), suivi des sociaux-démocrates et des communistes (17%), le Parti national paysan arrivant quatrième. Les communistes hongrois tombaient de haut, mais leur chef, Matthias Rakosi – né Matthias Roth en 1898 à Budapest – disposait d’un atout majeur : la présence de l’Armée rouge. Doté d’une intelligence supérieure, il fut l’inventeur de « la tactique du salami » qui permit aux Communistes d’atteindre le pouvoir absolu dès 1948 après avoir menacé, noyauté, corrompu, abusé ses concurrents politiques et la population hongroise.
S’ensuivit une politique économique aberrante visant à imposer à ce pays profondément rural une industrie lourde et la collectivisation des terres. Parallèlement, la terreur rouge s’abattait sur le pays et tout opposant se voyait persécuté, enfermé, dénoncé : une première vague de procès staliniens épura le parti de tous ses éléments considérés comme trop tièdes. Une police politique très efficace, l’AVO (rebaptisée ensuite AVH), assurait la consolidation du régime. L’activité économique se délitait, la misère triomphait, une chape de plomb recouvrait la Hongrie.
Puis, au printemps 1953, la foudre frappa le monde communiste : Staline meurt ! Ceci entraîna des troubles bien au-delà du rideau de fer, mais notamment en Hongrie : grèves dans les aciéries chères au régime, manifestations paysannes massives dans la Puszta, la grande plaine hongroise. Un vent de réformes se leva qui se traduisit par une timide libéralisation économique et politique : un nouveau gouvernement formé par Imre Nagy, vieux routard du communisme, venait tempérer l’action de Rakosi qui demeurait à la tête du PC. Ce dernier put ainsi s’opposer efficacement à la Nouvelle Voie de Nagy et provoquer sa chute début 1955.
Mais il est trop tard pour revenir à un régime stalinien et l’année 1956 va connaître un foisonnement de contestations politiques dans les milieux intellectuels, même au sein du Parti…
C’est ce qui va conduire à l’insurrection de 1956 ?
Elle débutera à l’issue des grandes manifestations étudiantes, fruits de cette agitation intellectuelle, qui se déroulent le 23 octobre 1956 à Budapest.
Ce mardi, vers 15 heures, deux cortèges rassemblant une dizaine de milliers d’étudiants chacun s’ébranlent parallèlement au Danube, l’un côté Pest à partir de la faculté de droit, l’autre côté Buda à partir de Polytechnique. Tous les deux se dirigent vers les statues du général Bem et du poète Petöfi, héros de la révolution de 1848.
Initialement interdite par le Parti, la manifestation fut autorisée à la dernière minute face à la détermination des étudiants. Déstabilisé par la dénonciation du stalinisme au sein même du Kremlin par les nouveaux maîtres et en premier lieu Nikita Khrouchtchev lui-même, le Parti communiste hongrois s’est ramolli : il a même interdit à la police de tirer.
Tout se déroule dans un calme bon enfant jusqu’à la dislocation vers 18 heures où certaines voix s’élèvent pour que l’on puisse exprimer à la radio les revendications des étudiants ; de plus, entre-temps, de nombreux ouvriers des équipes du matin qui venaient de débaucher s’étaient joints à la manifestation, ainsi que les employés qui sortaient des bureaux : plus de 50 000 personnes se retrouvèrent ainsi dans la rue. Alors qu’un petit groupe allait à la maison de la radio pour exiger la diffusion de leurs revendications, la masse des manifestants se dirigea vers la place du Parlement où la foule rassemblée exigea le retour au pouvoir d’Imre Nagy.
À la maison de la Radio, durant la nuit, l’affrontement tourne au drame, les gardes de l’AVH chargés d’en interdire l’accès, affolés par la pression des manifestants, ouvrent le feu, faisant une dizaine de victimes. Scandalisés par ces meurtres, des policiers réguliers et des officiers de l’armée commencent à donner des armes aux manifestants. Puis deux fausses ambulances font irruption : il s’agit en fait de transports d’armes et de munitions camouflés pour l’AVH encerclée à l’intérieur de la Radio… La foule s’en empare et l’affrontement tourne à la guérilla jusqu’au petit matin. Durant la nuit, d’autres manifestants déboulonnent la gigantesque statue de Staline qui dominait la place des Héros.
Comment réagit le gouvernement communiste ?
Affolé, le Politburo qui venait de nommer Imre Nagy à la tête du gouvernement, fait appel aux troupes soviétiques stationnées en Hongrie pour rétablir l’ordre. Les blindés soviétiques investissent les rues de Budapest au petit matin et se positionnent autour des centres nerveux du gouvernement.
Le 24 au matin, tout a basculé : ce ne sont plus des intellectuels ou des étudiants qui occupent la rue, mais les classes populaires, et en premier lieu des ouvriers, armés et avides d’en découdre. Ils attaquent les commissariats pour trouver des armes, récupèrent celles des clubs de tir sportifs de leurs usines et s’emparent même d’arsenaux de banlieue qu’ils connaissent bien.
Les insurgés établissent des places fortes notamment à la caserne Kilian où le colonel Maléter rejoint la cause rebelle, le cinéma Corvin à Pest, places Széna et de Moscou à Buda.
La marée rebelle se répercute de villes en villes : Györ, Debrecen… avec une grève générale dans tout le pays et le démantèlement des fermes collectives dans les campagnes.
En une semaine, le Parti communiste hongrois s’est effondré : de ses 800 000 adhérents, il ne peut plus compter que sur l’AVH et l’Armée Rouge pour le défendre. Son siège à Budapest est pris d’assaut le 30 octobre et ses occupants massacrés Mais après un cessez-le-feu et le départ apparent de l’Armée Rouge de Budapest, Kadar et Münnich forment un gouvernement prosoviétique le 4 novembre… C’est le retour des troupes russes qui écrasent l’insurrection entre le 4 et le 11 novembre, même s’il y a encore des combats sporadiques jusqu’au début décembre.
Le bilan est de 2 500 à 3 000 morts, 17 000 à 19 000 blessés (dont 80 % à Budapest), tandis que 200 000 Hongrois parviennent à se réfugier en Autriche.
Source EuroLibertés, 29 novembre 2016
Pour commander les deux volumes de David Irving :
Insurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation (vol. 1), 330 p., 22 € cliquez ici
Insurrection Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation (vol. 2), 352 p., 22 € cliquez là
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Ecoutez, ou ré-écoutez, l'émission Synthèse réalisée le sur Radio Libertés sur l'insurrection de Budapest le novembre 2016 cliquez là -
Samedi 11 novembre : Roland Hélie invité par Nation à Bruxelles
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Eric Zemmour célèbre « le bonheur des nations homogènes » à l’Est de l’Europe
« La République tchèque vient après l’Autriche qui vient après la Pologne, qui vient après la Slovaquie, qui vient après la Hongrie », a égrené Eric Zemmour ce matin sur RTL, analysant le nouveau succès électoral des « populistes ». Partout à l’Est en effet, les mêmes causes produisent les mêmes effets :
« Mêmes élections qui tournent autour de la question migratoire et de l’islam. Même victoire d’une droite qui les rejette sans état d’âme. Même rapprochement électoral avec une extrême droite qui fait fi de tous les tabous issus de la Seconde Guerre mondiale. Même bras de fer avec la Commission de Bruxelles qui dénonce les atteintes à l’état de droit. » Mais aussi « même mépris des Etats européens contre les populistes. Et mêmes leçons de morale des dirigeants français et allemands. »
Mais qui sont-ils vraiment, ces peuples qui votent comme bon leur semble ? En fait, « ces peuples rejettent un libéralisme qui serait obligatoirement libertaire comme il l’est chez nous depuis Mai 68. Ils refusent aussi des institutions européennes qui leur imposeraient un quota de migrants ou le mariage gay » :
« Les joies de la diversité qui font le bonheur de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre ne leur font nulle envie. Ils ne veulent ni des mosquées, ni du djihad. »
Et puis, poursuit Eric Zemmour, qui a de la mémoire et sait que ces pays sont tous issus de l’empire des Habsbourg, « l’histoire [aussi] les rassemble » et les a conduits à vouloir retrouver
« le bonheur des nations homogènes où la confiance règne parce qu’on partage la même culture et la même histoire »
Or leur histoire, justement, a longtemps croisé la route de l’islam, raconte Eric Zemmour :
« La Hongrie a été occupé trois siècles par l’empire ottoman. Vienne a subi deux sièges, le dernier remonte à 1683. Alors, c’est une troupe européenne dirigée par un général polonais qui repoussa l’envahisseur musulman. Le roi de France, Louis XIV, ne leva pas le petit doigt. Trois siècles… c’était hier. »
https://fr.novopress.info/208100/eric-zemmour-celebre-le-bonheur-des-nations-homogenes-a-lest-de-leurope/ -
Un nouveau cycle?
Ce mardi, les députés allemands élus lors des législatives du 25 septembre font leur entrée auBundestag. Le journal de France Inter annonçait avec le ton de circonstance que, « pour la première fois depuis 1945 », « l’extrême droite » sera présente en nombre dans la nouvelle assemblée, avec 92 députés (12,6%) estampillés AfD (Alternativ für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne), troisième force du parlement allemand; un parti co-dirigé par l’ex député CDU Alexander Gauland et Alice-Elisabeth Weidel. Courrier international a relayé un nombre conséquent d’articles traitant de cette percée historique d’un parti opposé à l’immigration et revendiquant une fierté allemande, laquelle était (?) interdite d’expression à ce peuple depuis son détournement par l’idéologie nazie. « Des milliers de personnes ont manifesté à Berlin devant le Reichstag le 22 octobre pour mettre le pays en garde contre l’entrée (de l’AfD) sur les bancs de l’Assemblée » rapportait le quotidien gauchiste Die Tageszeitung (taz). « L’objectif de la manifestation selon ses organisateurs, était non de contester la légitimité d’une élection démocratique, mais d’appeler les autres partis à ne pas se laisser droitiser par l’AfD, notamment sur le terrain de la politique migratoire. De surcroît, ce même média a pointé lundi, le manque d’homogénéité de l’AfD (ce qui n’est peut-être pas dénué de réalité, NDLR) et souligne la charge explosive que constituent les divergences entre tenants farouches de l’extrême droite, défenseurs du libéralisme économique ou d’une politique sociale, populistes et pragmatiques. »
Le quotidien suisse Le temps n’est pas en reste et dévoile à ses lecteurs son lot d’informations anxiogènes, reprises quasiment dans les mêmes termes par La Voix du Nord: «Tout a été fait aussi pour empêcher qu’un député AfD prononce le discours d’ouverture de la session. Cette tâche revient au doyen de l’assemblée et en l’occurrence aurait dû être l’apanage du député AfD, Wolfgang von Gottfried, 77 ans. Mais l’homme a qualifié l’Holocauste de mythe. Afin de lui barrer la route, le Bundestag a changé ses règles. Désormais le doyen n’est plus le député le plus âgé, mais celui élu depuis le plus longtemps et c’est finalement un élu libéral de 76 ans qui s’exprimera. »
« L’arrivée de l’extrême droite au Parlement constitue un choc pour une large partie de l’opinion allemande toujours hantée par le souvenir du nazisme (…). L’AfD a déjà brisé plusieurs tabous nationaux durant la campagne, remettant notamment en cause la repentance pour les crimes du nazisme (…). L’AfD clive jusque dans ses propres rangs. L’une de ses dirigeantes, Frauke Petry,vient d’en claquer la porte en dénonçant la radicalisation nationaliste du parti. J’ai un mauvais pressentiment, je le dis franchement, s’inquiète le président de la communauté juive allemande, Josef Schuster. Il est préoccupant de savoir que des gens vont maintenant siéger au Bundestag, qui aimeraient qu’on passe sous silence le passé nazi et mobilisent l’opinion contre les musulmans et les demandeurs d’asile. »
Dans les faits, vouloir refiler le mistigri du nazisme à un parti comme l’AfD pour faire trembler dans les chaumières, même si ce parti a considérablement durci son discours identitaire depuis sa création en 2012, relève largement de la mystification et de la basse propagande. Le CV de la coi-présidente de l’AfD, Alice-Elisabeth Weidel, la met d’ailleurs à l’abri de toute assimilation avec une quelconque nostalgie pour le IIIe Reich. Née en 1979, économiste ayant travaillé pour Goldman Sachs et le groupe Allianz, sinophone, spécialiste de l’Asie, elle assume son admiration pour Margaret Thatcher…et un rejet de l’immigration musulmane directement liée à sa vie privée que relate sa fiche wikipedia.
« N’ayant pas d’accointance avec l’aile dure (de l’AfD), elle se défend d’être raciste, prônant une immigration qualifiée », Mme Weidel est « lesbienne», « elle a pour compagne une femme d’origine sri-lankaise. Elles ont deux enfants, qu’elles élèvent en Suisse. Elle déclare que sa vie personnelle a influencé son engagement politique : L’immigration homophobe musulmane est un risque pour notre avenir. Je connais ça depuis mon enfance. Je viens d’un petit village qui a été submergé par une immigration musulmane. J’ai entendu à l’école ou à la piscine des insultes parce que j’étais une jeune Allemande. J’ai vu se développer des zones de non-droit pour les femmes et c’est de pire en pire. (Il y a en Allemagne) des no-go areas (zones de non-droit, NDLR) où ma compagne et moi nous ne pouvons plus aller. C’est aussi une question pour les droits de femmes en général. Notre Constitution est claire en ce qui concerne l’égalité des sexes. Mais dans l’islam, dans la charia, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Je n’en veux pas dans notre pays. »
Tremblement de terre, catastrophe, menace... les termes employés dans le monde politique, la presse allemande et européenne pour qualifier cette percée de l’AfD sont ceux que de très nombreux allemands attribueraient beaucoup plus volontiers à l’infâme politique de submersion migratoire dont s’est rendue coupable ces dernières années Angela Merkel et son entourage. Cela a été dit, sous la pression de son opinion publique, la chancelière allemande a certes réduit la voilure, mais au terme de l’accord conclu avec ses alliés conservateurs de la CSU, ce sont encore 200 000 immigrés, dits réfugiés, migrants, qui seront accueillis chaque année (en attendant les effets collatéraux du regroupement familial…), sans même parler des déboutés du droit d’asile qui dans les faits ne sont pas ou peu expulsés et que l’on retrouve déjà dans les villes françaises… C’est cette même Mme Merkel qui déclarait en 2010, on a vu dans les faits ce qu’il en était: « nous n’avons pas besoin d’une immigration qui pèse sur notre système social,» le modèle multiculturaliste a « totalement échoué… »
Société multiculturelle, société multiconflictuelle… Une évidence qui fait son chemin dans les pays de l’UE constate Bruno Gollnisch. Une prise de conscience qui s’est aussi matérialisée lors des législatives en Autriche avec la victoire obtenue par le parti conservateur ÖVP du jeune et futur chancelier Sebastian Kurz qui a repris à son compte ces dernières années les thématiques identitaires portées de longue date par nos camarades du FPÖ de Heinz-Christian Strache. Polemia le signalait à ses lecteurs le 22 octobre, « les médias germanophones bruissent déjà de rumeurs sur la volonté de Sebastian Kurz (une coalition de gouvernement ÖVP/FPÖ est en cours de constitution, NDLR) de rejoindre le groupe de Višegrad – voire de son ambition d’en prendre la tête. Quel impact sur le grand voisin du Nord ? Écoutons (Angela Merkel): Le résultat de l’élection (en Autriche) ne signifie pas que les problèmes sont déjà réglés ou encore je ne trouve pas que l’actuelle configuration politique soit un exemple à suivre pour l’Allemagne. La dame a vu le danger. Il est jeune, il est charismatique, il a redonné vie à une formation politique dont rien ne semblait pouvoir enrayer le déclin, et, surtout, il tient compte des attentes des petits et des humbles. Et de ce côté-ci des Alpes, c’est une petite musique qui n’a pas tardé à se faire entendre : Tu felix Austria . Et pourquoi pas nous aussi ? » En France, avec des soumis du calibre d’un Laurent Wauquiez ou d’un Eric Ciotti, il faudra certainement attendre que la roue tourne…puissent les Français s’en rendre compte rapidement!
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« La remigration des islamistes serait une chance pour la France »
Pour notre confrère Alexandre Mendel, auteur de Partition, chronique de la sécession islamiste en France (Editions de l’Artilleur, 2017), les territoires perdus de la République ne le sont pas pour tout le monde. Dans une partie croissante de notre pays, les islamistes grignotent peu à peu notre mode de vie. Ainsi les attentats ne sont-ils que la partie émergée d’un djihad sociétal bien plus pernicieux que le terrorisme. Entretien (2/2).
Retrouvez la première partie de cet entretien ici.
Confirmant une enquête de l’Institut Montaigne, vous montrez que la jeune génération de musulmans français est bien plus orthodoxe, autoritaire voire fanatique que les précédentes. A quoi attribuez-vous ce raidissement ?
Les jeunes intégristes haïssent très souvent leurs grands-parents chibanis. Les chibanis venaient en France avec – avant le regroupement familial, en tout cas – l’idée que leur installation sur notre territoire n’était pas durable. Ils se crevaient à la tâche. Le week-end, ils s’habillaient à la française. Ils ne demandaient rien et allaient prier dans des lieux de fortune. Sans aucune espèce d’hostilité envers nos valeurs ou envers notre modèle. Ils vivaient leur foi de manière discrète. Aujourd’hui, la troisième génération est en pleine hallucination identitaire.
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ça craque?
Six mois après le premier tour de la présidentielle quel serait aujourd’hui le vote des Français ? Selon le sondage IFOP pour le JDD, Emmanuel Macron conforterait son score du 23 avril dernier avec 24% des voix (+4 points grappillés principalement à droite) devant Marine Le Pen qui recueillerait 21,5% des suffrages (+0,3 point). Tous les autres gros candidats dévissent et si Jean-Luc Mélenchon pointe à la troisième place dans cette enquête, bénéficiant du recul du républicain François Fillon, il ne bénéficierait que de 18% des suffrages exprimées (-1,6 point). Marine apparaît donc confortée dans son rôle d’opposante numéro un au macronisme, grâce à un coefficient de fidélité particulièrement élevé au sein de l’électorat national – 81% revoteraient pour elle et 91% des sympathisants frontistes. De fidélité à la couronne espagnole, telle est la question centrale qui agite la Catalogne depuis le référendum contesté sur l’indépendance. Une interrogation sur le poids réel du soutien populaire aux velléités de séparation avec l’Espagne qui pousse un grand nombre de Catalans à souhaiter de nouvelles élections pour dénouer le conflit et clarifier la situation politique. Selon le sondage paru vendredi dernier dans le quotidien El Periodico, 68,6 % d’entre eux seraient favorables à la tenue de « nouvelles élections pour essayer de résoudre le conflit. »
Samedi, lors d’un conseil des ministres extraordinaire, le chef du gouvernement espagnol et membre du Parti populaire (droite), Mariano Rajoy, a renforcé la pression sur le gouvernement catalan de Carles Puigdemont. Ce dernier et ses ministres régionaux ont déjà été mis en examen, sous les chefs de « désobéissance, abus de fonction et malversation de fonds publics», depuis la convocation jugée illégale pour le référendum d’autodétermination du 1er octobre. Fort du soutien du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et de Ciudadanos (parti anti-indépendantiste), Madrid a franchi une étape supplémentaire. Il a été décidé d’un plan d’ensemble dont les différentes mesures seront soumises à un vote du sénat vendredi prochain. Sans suspension de l’autonomie dont jouissait déjà la Catalogne, lesdites mesures s’apparentent à une mise sous tutelle, telle qu’elle est prévue par article 155 de la Constitution espagnole dans le cas de régions qui nuiraient « gravement l’intérêt général ». M. Puigdemont et ses amis ont dénoncé sans grande originalité le retour aux heures noires du franquisme que constituerait notamment selon eux la reprise en main en Catalogne par le gouvernement espagnol de la police régionale, des médias publics, l’interdiction de transfert de fonds à des « organismes ayant des relations avec le processus sécessionniste »…
Comparaison n’est pas raison, mais difficile de ne pas faire le lien entre le la crise catalane, voire le Brexit, et le vote qui se déroulait ce dimanche dans les régions de Vénétie et Lombardie (Italie du nord). Un référendum qui posait la question d’une autonomie accrue ardemment promu par le parti identitaire (mais qui a abandonné depuis longtemps son programme indépendantiste) de la Ligue du Nord, actuellement au pouvoir dans ces deux régions. Dans une Italie contemporaine sans tradition centralisatrice, dont l’unité s’est faite tardivement balayant royaumes, principautés, villes, républiques indépendantes , et dans un contexte économique inquiétant, les partisans d’une prise de distance avec Rome ont su trouver une audience. Le OUI en faveur de « formes supplémentaires et conditions particulières d’autonomie » – soutenu également par les populistes du Mouvement cinq étoiles, le parti de droite centriste Forza Italia de Silvio Berlusconi, des syndicats et des organisations patronales- a atteint 98 % en Vénétie et 95 % en Lombardie avec une participation conséquente -respectivement 57% et 40%.
Comme pour la Catalogne (entre 17 et 20% du PIB espagnol) , la question financière et de redistribution des richesses est au cœur des souhaits accrus d’émancipation-autonomie en Italie du nord, la Lombardie et la Vénétie pesant au total 30 % au PIB italien et 15 millions d’habitants. Le sentiment ( ancien, assez généralisé et souvent vérifié dans les faits) d’une mauvaise gestion des fonds publics par le pouvoir central (auquel peut s’amalgamer un rejet de la tutelle bruxelloise); le ras-le-bol d’être des vaches à lait , de payer pour les autres régions moins riches du sud de la botte et/ou appréhendés comme parasites, ont fini par se substituer chez certains à la défense première de l’unité et de la solidarité nationales… pour laquelle les patriotes et nationalistes italiens avaient tant œuvré.
Matteo Salvini, le dirigeant de la Ligue du Nord, dont les députés européens siègent avec ceux du Front National au sein de l’ENL, s’est félicité hier soir que des millions d’électeurs aient exprimé leur vœu d’« une politique plus proche, plus concrète et efficace, moins de bureaucratie et de gâchis ». Électeurs qui ont aussi approuvé, via cette question sur l’autonomie, la défense de l’identité lombarde et vénitienne qui en est le soubassement. Une problématique plus actuelle que jamais note Bruno Gollnisch, au moment ou l’Italie est en première ligne face à la submersion migratoire, laquelle est aussi une conséquence de l’inféodation du gouvernement italien à la politique pusillanime menée par les instances bruxelloises dans ce domaine.
Électeurs italiens parfaitement conscients du combat identitaire mené ces dernières années par la Ligue du Nord contre l’immigration sauvage. Les Italiens du nord sont eux aussi confrontés à une augmentation considérable des viols, des agressions violentes, des exigences communautaires islamiques. En réaction, une loi a été votée en Vénétie -dénoncée immédiatement par l’évêque de Venise…– restreignant la construction de nouveaux lieux de culte mahométans. Nos voisins transalpins ont été choqués à cette occasion par la provocation d’un groupe islamiste basé en Italie, dénommé Rumiya Al-Mawu. Cette entité dont la page internet compte 80 000 inscrits, a appelé les membres de l’oumma à travers le monde à rejoindre l’Italie, afin de «renforcer notre communauté et nous aider à garantir un futur meilleur pour tous », car « si la communauté islamique en Italie était plus forte et nombreuse cela (cette loi en question, NDLR) ne serait pas arrivé »…
La Ligue du nord et Matteo Salvini ont aussi donné de la voix en juin dernier en menant campagne contre la refonte de la loi de nationalité voulue par la gauche, les centristes et la conférence des évêques italiens afin d’imposer le droit du sol pour fabriquer des Italiens de papier. Comment ne pas voir que l’incapacité de Bruxelles et des gouvernements a protéger leur peuple contribue grandement au développement de forces centrifuges qui menacent l’existence même des Etats européens en les minant de l’intérieur? Affaiblissement de nos nations dont on peut sérieusement douter qu’il puisse être bénéfique aux régions, provinces et patries charnelles, autonomes ou non, de notre continent européen.