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Europe et Union européenne - Page 654

  • Journal du vendredi 3 février 2017 - Europe / Roumanie: Le pays dans la tourmente

  • Un réseau terroriste de l’Etat islamique démantelé en Autriche

    Un vaste coup de filet, qui a mobilisé près de 800 policiers, a permis en début semaine de démanteler un réseau terroriste de l’Etat islamique en Autriche. Onze personnes ont été arrêtées, dont, selon Euronews, « trois “Autrichiens d’origine étrangère”, deux Bosniens, un Syrien, un Bulgare et un Macédonien ». Les opérations ont eu lieu à Vienne et à Graz, la deuxième ville du pays.

    Or il y a deux ans et demi, c’est justement dans ces deux villes que treize recruteurs pour djihad avaient déjà été arrêtés. Apparemment, il y avait de la relève…

    Selon le ministère de l’Intérieur autrichien, ce sont « environ 300 candidats au djihad [qui] ont quitté ou tenté de quitter l’Autriche pour aller combattre en Syrie et en Irak ». Cinquante en ont été empêchés in extremis, et quarante ont réussi à partir et sont morts sur place. Sur les 210 autres, 120 sont dans la nature, en Syrie, en Irak ou ailleurs, car un seul autre chiffre est connu, celui des djihadistes qui sont rentrés en Autriche. Ils sont quatre-vingt-dix…

  • L'amitié franco-allemande.

    L’amitié franco-allemande est un bienfait, et elle ne doit pas être un carcan si elle veut demeurer et prospérer : forcée ou déséquilibrée, elle serait source de ressentiment et l’on sait combien ce dernier peut porter les nuées terribles du dissentiment et, parfois, de la guerre (1), comme celles des deux derniers siècles entre la vieille France et la nouvelle Allemagne née de notre défaite de 1870. Accuser la germanophobie française d’être responsable des trois derniers conflits directs entre les deux pays, comme l’a fait récemment le candidat importun et désavoué Vincent Peillon, est ridicule et peu conforme à la réalité, tout comme serait inopportun une germanophilie qui se parerait de l’idée « d’Europe » pour renoncer à toute indépendance française, pourtant première condition d’une franche amitié entre deux puissances qui, effectivement, ont longtemps eu des intérêts conflictuels en Europe, mais peuvent toujours gagner à les dépasser, sinon à les oublier…

    Le jour du premier tour des primaires de la Belle Alliance Populaire était aussi l’anniversaire de ce fameux traité de l’Elysée, signé par de Gaulle et Adenauer, le 22 janvier 1963, traité trop souvent oublié et, il faut le dire, tout aussi incompris par ceux qui le commémorent sans le connaître. Et pourtant ! Ce traité mériterait une lecture attentive et, pourquoi pas, d’être revalorisé par les deux Etats, dans son esprit original : car, nos européistes ne s’en vantent pas, c’est bien Jean Monnet, le « père fondateur de l’Europe », qui a fait échouer ce traité car il ne rentrait pas dans le cadre de ses idées atlantistes… C’est ce qu’explique Michel Clapié dans son manuel universitaire « Institutions européennes » (publié en 2003) : « le traité de l’Elysée du 22 janvier 1963 (…) devait ouvrir l’ère nouvelle d’une entente franco-allemande privilégiée destinée à prendre le pas sur la relation transatlantique jusque-là défendue par Bonn. (…) Le traité de Paris fut aussitôt dénaturé par le Bundestag qui n’en autorisa la ratification qu’en l’assortissant d’un préambule directement inspiré par Jean Monnet, qui réaffirmait le lien privilégié de l’Allemagne avec les Etats-Unis d’Amérique, (…) un préambule dans lequel il était dit que ce traité ne portait pas préjudice à la loyauté du gouvernement fédéral vis-à-vis de l’OTAN, ni aux relations étroites entre l’Amérique et l’Europe. (2)» Ainsi, c’est bien Jean Monnet qui a été le fossoyeur de l’indépendance européenne et, d’une certaine manière, de la construction européenne souhaitable… (3)

    Aujourd’hui, l’Allemagne s’est émancipé de la France et de son lien particulier avec celle-ci, et plus encore depuis Mme Merkel qui reprend la politique bismarckienne de M. Kohl, mais en y ajoutant une volonté de domination (sans la puissance ?) de son pays sur l’Union européenne toute entière : la tragédie grecque dont M. Hollande fut le témoin impuissant (certains diraient le complice passif…) a renforcé la position allemande dans le monde économique et politique, et lorsque le monde extérieur pense « Europe », il téléphone à Berlin, non à Bruxelles ou à Paris, à rebours de 2003 où c’était la France de MM. Chirac et Villepin qui incarnait et entraînait l’Europe (en coordination étroite avec l’Allemagne et la Russie), du moins celle qui se voulait libre de toute dépendance impériale atlantique…

    MM. Macron et Fillon veulent renouer des liens forts avec l’Allemagne, et ils ont raison. Mais les liens en question ne doivent pas être ceux qui emprisonnent mais ceux qui, au contraire, servent la liberté de chacun et l’intérêt de tous. Et il faudra, avant que de resserrer ces liens entre les deux Etats que la France, elle, retrouve sa « force d’être » et que son Etat soit digne de son nom et de ce qu’il impose, au regard de l’histoire et du monde qui, comme le clame, au-delà des temps, Georges Bernanos, « a besoin de la France ». Retrouver la liberté de parole que deux quinquennats de suivisme atlantiste ont fortement dégradée… La République en est-elle capable ? Si elle renoue avec la pratique capétienne qui, parfois, fut la sienne depuis de Gaulle, l’espoir est permis ! Mais il y manquera, tant que nous serons en République, la continuité qu’offre, sans mot dire, la présence d’une dynastie à la tête de l’Etat… 

    Notes : (1) : guerre aujourd’hui impossible entre nos deux pays, la France ayant « l’assurance-vie atomique » contrairement à sa voisine ; 

    (2) : extraits de Michel Clapié, « Institutions européennes », Champs Université, Flammarion, 2003, pages 132-133, 376 ;

    (3) : Cette construction européenne souhaitable n’est sûrement pas le fédéralisme européen selon le rêve de MM. Schuman et Monnet, mais bien plutôt une union confédérale souple des Etats européens… Souple, ce qui ne signifie pas faible, bien sûr !

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • L’Allemagne, 2017 et le retour de l’histoire

    Les tumultueux événements de 2016 ont rétrospectivement contribué à faire la lumière au sein de l’obscurité au sujet des ingérences géopolitiques globales, en particulier en ce qui concerne le rôle douteux des Etats-Unis. Dans mes livres, «Wiederkehr der Hasardeure» [Le retour des hasardeurs] et récemment «Die Akte Moskau» [Le dossier Moscou], j’ai résumé les développements et fourni des perspectives sur ce qui nous attend en 2017.

    David Fromkin a rédigé une «Bible» du Proche-Orient. Son ouvrage mémorable sur la fin de la Première Guerre mondiale est inégalé. Il porte toujours le titre de: «The peace to end all peace». Au niveau international, les événements et les développements ayant mené à la Première Guerre mondiale et à sa conclusion, ne pouvaient manquer de ressurgir, immédiatement après la paix qui s’en est suivie, la guerre froide. Cette dernière fut quasiment solennellement portée en terre en novembre 1990 avec la célèbre «Charte de Paris».

    Les frontières de l’OTAN ont été repoussées jusqu’au seuil de la Fédération de Russie

    Après la fin de la guerre froide, le monde a changé. La division de l’Europe fut apparemment éliminée, pour renaître presque 25 ans plus tard avec le territoire de l’OTAN élargi jusqu’aux frontières et la Fédération de Russie, selon le mot de Lord Ismay sur le sens de l’union militaire occidentale à l’égard de la Russie. L’OTAN, dominée par les Anglo-saxons, a selon lui l’unique sens «de garder les Américains [en Europe], de tenir les Russes à l’écart [de l’Europe] et d’abaisser les Allemands».

    Cependant, la période ayant suivi immédiatement la fin de la guerre froide a été déterminée par trois mouvements: selon la «Charte d’Helsinki», il s’agissait d’utiliser les possibilités des Etats libres existant à présent dans l’Europe entière. Le processus, portant le nom de la capitale finlandaise et doté de «trois paniers», pouvait déterminer le destin de l’Europe libre; ce dernier devait, à l’aide d’un «dividende de paix», mettre fin à la course aux armements de l’époque de la guerre froide, mettre en œuvre l’intégralité des droits de l’Homme et des droits civils, et faire avancer le développement économique en faveur des peuples et des Etats.

    Cela se heurta de façon notoire à de grands obstacles, car les Etats-Unis empêchèrent toujours le développement, s’ils ne pouvaient en contrôler seuls et exclusivement le déroulement. L’Allemagne dut en faire l’expérience à l’occasion de la collaboration résolument engagée avec les Etats riverains de la mer Baltique, de même qu’avec les Etats membres de la Convention Rhin-Main-Danube. Les Etats-Unis sont intervenus partout où les Etats européens ont initié une collaboration régionale et s’y sont associés. Il n’y eut bientôt plus de pourparlers entre les Etats européens sans que Washington ne s’assoie à la table de discussion et n’en prenne la direction. Habituellement, on reconnaissait et rattachait de tels procédés aux Etats membres du «Pacte de Varsovie» – qui venait juste d’être dissout – où l’omniprésence de l’Union soviétique faisait en sorte que, lors des discussions, aucun dialogue direct entre les Etats membres ne soit plus possible.

    Conséquences non résolues de la Première Guerre mondiale

    La Hongrie a donné un autre signal. Tout comme les Polonais, les Magyars avaient brandi l’étendard de la liberté en Europe dans les jours les plus sombres de l’antagonisme européen et mondial, au prix de nombreuses victimes. Avec l’abandon des zones d’influence allemandes au-delà de l’Oder, l’Allemagne avait accompli un douloureux sacrifice résultant de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais, avec la Hongrie et les autres Etats voisins, et avant tout avec le développement des Balkans, un fait se dégageait clairement et avait des répercussions sur l’entreprise qu’exigeait la fin toute récente de la guerre froide: Versailles et les «Traités secondaires de Paris» ont déterminé l’ordre du jour entre Budapest, Bucarest et Ankara parce qu’on pouvait enfin parler librement des conséquences du Traité de Versailles affectant l’«Europe centrale». Ce fut la Turquie qui leva le voile de l’ignorance européenne au sujet des traités secrets anglo-français de 1916 sur un foyer juif en Palestine et qui fit le lien entre le tournant crucial de la Première Guerre mondiale et les effets plus tardifs du Traité de Versailles sur une partie essentielle de l’Europe.

    Pendant que, dans les années 1990, le foyer d’incendie des Balkans se transforma de plus en plus en braises belliqueuses, tout débat sérieux au sujet des problématiques qu’on voulait en principe surmonter après la fin de la guerre froide, tomba à l’eau. Dans ces années-là, les Etats-Unis avaient défini, en cavalier seul, leurs priorités politiques. Les signaux ne se manifestaient plus en direction de «Helsinki» – et donc de la collaboration –, mais uniquement en direction de «Lord Ismay». L’actuelle période de faiblesse de la Russie devait être utilisée pour élargir vers l’Est le territoire d’influence américaine de la partie européenne du continent. Pour cette raison, une coopération sérieuse des Etats européens avec la Russie devait être sabotée dans tous les domaines et les relations traditionnellement bonnes de la Russie avec les Etats côtiers de la mer Adriatique éliminées. Le déroulement des évènements de la guerre des Balkans sur décision du Congrès américain à partir de 1990 l’a confirmé – le «vestige» le plus impressionnant en est le «Camp Bondsteel» au Kosovo, la deuxième et très importante base militaire américaine en Europe. Il n’est pas à exclure que les pouvoirs anglo-saxons aient voulu à tout prix empêcher les travaux sur «Versailles» car cela aurait mis en évidence leurs responsabilités essentielles dans un siècle effroyable.

    Deux guerres mondiales: conséquences d’une controverse sur la Russie?

    A l’examen objectif des développements s’étendant sur des décennies, s’impose l’impression que tous les problèmes que nous devons affronter en Europe sont à mettre en rapport directement avec les questions fondamentales: Versailles et les traités secondaires déjà mentionnés est de nouveau au centre de l’attention générale. En est témoin la spectaculaire commémoration de l’éclatement de la Première Guerre mondiale en Europe, il y a cent ans, les souvenirs de l’Europe de 1914. Cela n’avait rien de l’histoire des vainqueurs, comme cela s’est manifesté par la suite en Allemagne chez ceux-là mêmes dont le passé nazi était sans équivoque, tel l’historien Fritz Fischer. Ces derniers en avaient rejeté l’entière responsabilité sur leur pays pour tout et n’importe quoi. Jusqu’à présent, les historiens britanniques ont gardé le contrôle sur l’interprétation de notre histoire en Allemagne. Certainement pas pour provoquer une remise en cause critique de la responsabilité anglaise.

    Il y a deux ans, il fallut le stratège américain George Friedman, lui-même ancien dirigeant d’un important poste de commandement du complexe militaro-industriel américain, pour attirer l’attention sur l’alignement stratégique de la politique américaine – depuis la fondation de l’empire allemand en 1871 – contre l’Allemagne et la Russie. Puis Christopher Clark [historien australien, auteur de «Les somnambules. Eté 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre», ndt.] a bien expliqué dans «Les somnambules» la responsabilité européenne générale dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale, attirant cependant la curiosité concernait le rôle de la Grande-Bretagne, par son silence sur la responsabilité centrale britannique dans le développement européen de la guerre. Quels étaient donc les mécanismes ayant amené à développer – bien avant la Première Guerre mondiale – des projets de blocus maritime contre l’Empire allemand?

    Les processus historiques ont-ils des répercussions sur l’avenir?

    Le signal actuel vient, et comment pourrait-il en être autrement, de l’Est et cela de deux façons. Dans son dernier «Discours sur l’état de la nation» du 12 décembre 2016, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, a indiqué les dates historiques des années à venir pour nous en Europe. En 2017, seront commémorés les deux processus révolutionnaires de 1917, celui de février et celui d’octobre, parce que le développement actuel dans la Fédération de Russie trouve une raison essentielle dans ces deux événements. C’est certainement vrai, et ces jours derniers nous avons pris connaissance du complément approprié, lorsque d’éminents représentants ukrainiens de nationalité polonaise ont demandé une autonomie économique pour l’Ouest de l’Ukraine avec la capitale de Lemberg, car ils espèrent de meilleures perspectives de développement économique uniquement au travers d’une alliance avec la Pologne. Ceci remet à nouveau sur la table les Accords secrets Sykes/Picot et la question juive au Proche-Orient ainsi que leurs conséquences sur la Première Guerre mondiale – connus des Européens comme les «14 points du président américain Wilson» jusqu’au Traité de Versailles et aux traités secondaires de Paris avec leurs répercussions sur l’histoire actuelle.

    Une idée longuement mûrie: diviser la Russie en vingt Etats séparés

    Ce qui est par contre moins connu du public intéressé, c’est d’une part la manière ciblée par laquelle certains cercles britanniques des plus influents ont – longtemps avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale – contourné leur gouvernement et le Parlement pour mettre sous pression l’Etat et la société à succès de l’Allemagne concurrente. D’autre part, il s’agit des plans qu’avait le Colonel [Edward Mandell] House – diplomate et très influent conseiller en politique extérieure du Président américain Woodrow Wilson – lors de sa visite en 1916 chez l’empereur allemand Wilhelm II, jusque là victorieux sur le plan militaire. Il fallait en finir avec la guerre contre les puissances occidentales qu’étaient la France et l’Angleterre, et ce, pour des considérations exclusivement politiques, comme le mentionna le Colonel House lors de son entretien avec l’empereur.

    Le plan était d’aller, en lieu et place, écraser la Russie tsariste. Car il était prévu de diviser la Russie en vingt Etats distincts, en rapport avec les possibles résultats de la Première Guerre mondiale. Pas étonnant donc que les personnalités compétentes soient fondamentalement convaincues – indépendamment si nous Allemands sommes prêts à l’accepter ou pas: l’actuelle vue historique occidentale au sujet des deux derniers siècles est «une œuvre d’art globale britannique». Ainsi, on remonte aux guerres de Napoléon et à la proposition britannique faite aux alliés autrichiens et aux royalistes français. Il fallait saisir l’occasion et vaincre l’allié russe par une énorme conjonction de forces armées, comprenant l’Autriche impériale, la France royaliste et l’Angleterre, afin de le détruire sur ses propres terres. Notez bien: cela se passait peu après la vaine et audacieuse entreprise de Napoléon, ayant déjà tenté sa chance à Moscou.

    Ce n’est qu’en Allemagne que l’histoire a commencé en 1945

    Il se peut bien qu’ici, nous rattachons la République fédérale d’Allemagne dans son existence nationale à l’empire allemand. Ce n’est cependant en aucune façon valable pour une compréhension raisonnablement historique et donc, politique, et les générations futures en paieront un prix élevé. Tous les autres peuples et leurs gouvernements vivent dans l’intégralité de l’histoire de leur peuple et de leur nation, et non dans un fragment limité. Alors, les erreurs sont commises chez soi, même si les facteurs en sont imputables aux autres.

    Il devient cependant de plus en plus évident que nos partenaires occidentaux nous ont à l’évidence attribué toujours le même rôle dans l’histoire, quand les choses deviennent sérieuses: soit voir notre position dans la destruction de la Russie ou disparaître. 1914 nous a rattrapé en 2014, et il en sera ainsi avec 1917, 1918 et 1919 à 1922. Peu de temps plus tard, l’attaché militaire américain à Berlin s’est occupé à Munich de la situation financière d’un certain politicien émergent du nom Adolf Hitler. Pour les Allemands, de telles situations étaient assez courantes, puisqu’ils avaient auparavant fait la même chose pour un certain monsieur Lénine. N’oublions pas ceux qui à New York, à peu près en même temps, avaient financièrement mis le pied à l’étrier d’un certain Trotski.

    Déploiement de forces contre la Russie

    La question se pose, maintenant et à l’avenir: voulons-nous nous laisser saigner à blanc? D’une part, dans la confrontation avec la Russie, mise en œuvre presque en cachette. On en parle un peu, mais ce qui se prépare réellement, brille par l’absence d’images parlantes dans nos émissions d’information. Ces jours-ci, ce ne serait pas bien compliqué à démontrer, il suffit de se rendre au port militaire de l’OTAN à Kiel où environ 2000 véhicules de combat d’une brigade américaine se déplacent vers le front de l’Est, avec le consentement du gouvernement fédéral. Naturellement, sous le prétexte de la défense.

    D’autre part, avec la situation selon laquelle les Etats-Unis mènent autour de nous des guerres successives, en protégeant leurs propres frontières et en n’acceptant aucun réfugié de guerre. Les personnes derrières certaines prétendues «organisations non-gouvernementales» et autres torpillent la protection efficace de nos frontières à travers leur réseau organisé. Des flux migratoires sont utilisés pour éliminer notre ordre juridique national, et nos jeunes sont sacrifiés dans les guerres des autres. Où sont les gouvernements qui protègent nos intérêts? Où est la politique allemande prenant en compte les intérêts nationaux et se consacrant aux relations de bon voisinage en Europe? Qu’en est-il de ce qui figure dans notre Loi fondamentale, selon lequel l’Allemagne doit contribuer à la paix dans le monde? •

    (Traduction Horizons et débats)

    Source

    http://www.voxnr.com/7872/lallemagne-2017-et-le-retour-de-lhistoire

  • Délocalisation de l’usine Whirlpool : la France, dindon de la farce !

    Marc Rousset Boulevard Voltaire

    L’usine Whirlpool d’Amiens cessera sa fabrication de sèche-linge le 1er juin 2018. Environ trois cents personnes de plus vont encore se retrouver au chômage en France ! Pourquoi ? Parce qu’au sein même de l’Union européenne, il y a des pays européens émergents.

    Ces derniers pratiquent donc, de fait, un dumping fiscal et social avec un coût de la main-d’œuvre quatre fois inférieur à celui de la France !
    Et si, encore, les Polonais nous achetaient des avions et des hélicoptères français… Mais non ! Pour des raisons politiques, afin de satisfaire l’Amérique, par peur de la Russie, ils préfèrent acheter américain.

    Dans le cas Whirlpool, comme pour de nombreuses autres délocalisations à l’est de l’Europe, les peuples ouest-européens se vident de leur substance économique industrielle, suite à la stupidité des élites françaises qui ont confondu élargissement et approfondissement de l’Europe ! S’il y avait eu un approfondissement intelligent avant un élargissement responsable, lent, contrôlé et très progressif, paradoxalement, les peuples européens seraient aujourd’hui moins hostiles aujourd’hui à l’Union européenne !

    Maurice Allais estimait qu’une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’était souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux regroupant des pays économiquement et politiquement associés, de développement économique et social comparable. Comparable, voilà le mot clé, ce qui importe, ce que nos élites de pacotille traîtresses et stupides n’ont pas su ou voulu voir !

    Autant le Marché commun protectionniste, avec la préférence communautaire, fut une réussite totale et bénéfique pour la France, autant l’élargissement économique à l’Est voulu, il est vrai, par l’Allemagne pour s’assurer des débouchés et organiser sa sous-traitance ne fut pas aussi bénéfique et souvent maléfique pour la France, qui a délocalisé aussi une grande partie de son industrie automobile en Roumanie (Renault) et en Slovaquie !

    Mais il faut reconnaître que le problème de l’élargissement européen à l’Est est, effectivement, très complexe avec des discussions sans fin, des avantages et des inconvénients, même pour la France, suite à l’avantage, parfois, de produire à bas prix et de trouver de nouveaux débouchés. Le pragmatisme s’impose en matière de protectionnisme et il ne faut jamais tomber dans le piège de l’idéologie stupide ! Quant au libre-échange mondialiste non européen, lui, il doit être combattu sans aucun doute possible.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Croire que l'on peut réformer une bureaucratie de la taille de l'UE, c’est de l’ordre de la croyance religieuse

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    Le 4 février, L’Action française organise un colloque : “La République contre le peuple !” Dans son journal L'Action française 2000, il nous est donné avant-goût des sujets qui seront explorés : 

    "Comment les partis politiques français considèrent-ils l’Europe et comment se comportent-ils via leurs députés européens ? Y a-t-il un double discours, une continuité de pensée, un désintérêt, un désaveu, une volonté de sauvegarder les intérêts de la France ?

    Ramu de Bellescize – Traditionnellement, nous avions en France des partis franchement anti-européens : je pense au Mouvement des Citoyens, au Front national et même à François Fillon, qui fut “l’aide de camp” de Philippe Seguin. Ce qui est étonnant, c’est que tous les discours sont devenus très aseptisés. On critique l’Europe mais sans plus adopter de positions de combat. L’Europe, il faut la garder, il faut la réformer, la tolérer… C’est une évolution surprenante de partis qui avaient un message clair, très réservé à l’égard de l’Europe, passés à un discours conciliant – à l’exception de Mélenchon. Au parti Les Républicains, il y avait traditionnellement une tendance anti-européenne qui n’a pas ressurgi avec François Fillon, qui mena pourtant le combat contre Maastricht. Mais sa profession de foi (son programme présenté aux primaires), est très pro-européenne, avec notamment l’adoption d’une forme de règle d’or, pour limiter les déficits, comme l’exige le Pacte budgétaire européen.

    La France, championne et fondatrice de cette Union, dont on dit aujourd’hui qu’elle entendait en être le pilote, est-elle victime de la machine qu’elle a lancée malgré le peu de profit qu’elle en tire et la gouvernance qui lui en échappe ? Ou, au contraire l’Union lui est-elle favorable ?

    Tout d’abord, d’un strict point de vue budgétaire, il y a quatre pays qui payent plus qu’ils ne reçoivent : l’Allemagne, la France, l’Italie – et le Royaume-Uni, mais beaucoup moins, grâce à Margaret Thatcher et à son habile négociation de 1984. Donc, cela nous coûte cher et on reçoit peu, alors que d’autres pays gagnent beaucoup (le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et, aujourd’hui, la Pologne). Sur un plan plus politique, il y a vraiment un projet initial, avec deux pays, la France et l’Allemagne, et quelques pays autour pour enjoliver la chose. Mais le projet a été progressivement dévoyé. La France a beaucoup de mal à se faire entendre. Par exemple, les dépenses agricoles, la politique agricole, qui sont un de nos chevaux de bataille, sont de moins en moins importantes et sont remises en cause. Mais l’Allemagne, pays saxon, est embarrassée par le départ du Royaume-Uni, saxon lui aussi ; elle a peur de se retrouver seule face à la France (qui elle-même perd beaucoup avec le départ du Royaume-Uni, à cause des accords très importants de défense qu’elle a avec lui). Cela va être de plus en plus difficile pour la France. Enfin, d’un point de vue géopolitique, la France se positionne plutôt au Sud (Afrique du Nord), alors que tous les derniers pays entrants sont la chasse gardée de l’Allemagne, et ce sont eux qui créent actuellement la dynamique : nous nous retrouvons en décalage.

    Dans ce contexte, un Frexit est-il nécessaire, ou la France pourrait-elle mieux préserver sa puissance et sa souveraineté au sein de l’Europe ?

    Sur le plan juridique, nous avons affaire à une organisation beaucoup plus puissante et avec des pouvoirs beaucoup plus intégrés que les autres organisations internationales classiques, sans pour autant que ce soit un État fédéral. Le point d’orgue de l’Europe fédérale, à mon avis, c’est 1992-1993, avec le traité de Maastricht. Les fédéralistes auraient pu tout emporter – et la machine s’est emballée, dix nouveaux pays sont entrés… Je crois que l’Europe fédérale est derrière nous – en tout cas, je le souhaite. Faut-il quitter ou réformer cette organisation ? S’il faut la réformer, c’est qu’on croit – et c’est de l’ordre de la croyance religieuse – qu’une bureaucratie de la taille de celle de l’Union européenne peut se réformer. Une Europe qui tourne par elle-même, pour elle-même, indépendamment des États, peut-elle se réformer dans l’intérêts des États ? Si la France prend cette voie, il lui faudra être violente. Il faudra faire perdre à l’Union européenne son habitude de se croire au-dessus des États, de pouvoir leur donner des ordres. Il faudra affirmer clairement (avec des réformes constitutionnelles dans plusieurs États, avec peut-être un traité) que, désormais, l’Europe n’est qu’une organisation internationale et rien de plus, et que si ses politiques, directives et règlements entrent en contradiction avec les intérêts d’un État, cet État peut s’y opposer. Cette première solution existe mais n’est pas évidente, l’Europe ayant pris l’habitude et le goût du pouvoir. La deuxième solution, c’est le Frexit, via un référendum. Ce sera plus violent que le Brexit, le Royaume-Uni n’ayant jamais appartenu totalement à l’Europe. Le Brexit est néanmoins fondateur puisqu’il remet en cause les mythes de l’irréversibilité et de l’intégration toujours plus poussée… Si la France sort, c’est la fin de l’Europe telle qu’on la connaît. Tout est possible !"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Un air de guerre, d'Eric Werner

    La guerre actuelle en Europe s'est imposée à nous sans nous demander notre avis. Elle remonte au début de 2015 avec les attentats contre Charlie Hebdo et contre l'Hyper Casher. Elle s'est poursuivie en France, en Belgique, en Allemagne. C'est une guerre qui n'est pas une guerre classique. 

    3090538983.jpgLa guerre actuelle nous cherche. Si elle nous cherche, il faut nous interroger sur notre participation possible à cette guerre, participation possible, mais pas sûre. Nous pouvons en effet: 

    - soit ne pas vouloir la faire, choisir la résilience, c'est-à-dire accepter de vivre avec le terrorisme, comme on nous y invite

    - soit ne pas faire que la subir, choisir la révolte, c'est-à-dire refuser de vivre avec lui.

    Dans son essai, Un air de guerre, Eric Werner se propose de nous demander ce qui pourrait nous amener à un tel refus.

    Pour ce faire, Eric Werner constate d'abord que:

    - La société est atomisée: il n'y a plus de lien entre les générations, ni entre les individus

    - L'État protège de moins en moins les biens et les personnes: l'insécurité augmente

    - L'écart est croissant entre ce que versent les individus à l'État et ce qu'ils reçoivent en contrepartie au titre de la protection sociale

    - L'État contrôle de plus en plus les individus grâce aux nouvelles technologies.

    En l'absence de sécurité étatique, on peut donc dire qu'il y a état de nature; en présence de contrôle étatique, on peut donc dire qu'il y a état civil, pour reprendre les termes de Hobbes.

    Dans ces conditions, selon Eric Werner , la guerre ne peut être que moléculaire, parce que cela découle de l'effondrement de la citoyenneté:

    - Il n'y a plus de peuple

    - Il n'y a plus que des ensembles désarticulés.

    Et la conséquence en est que les individus sont [...] amenés à se prendre eux-mêmes en charge, en particulier à assurer eux-mêmes leur sécurité.

    Eric Werner distingue trois sortes de guerres moléculaires:

    - La résistance à un éventuel envahisseur

    - La résistance à l'État total

    - Le recours individuel à l'autodéfense.

    Qu'est-ce qui va motiver l'individu (ou le petit nombre) à résister? La peur, si l'ennemi nous convainc de ses volontés exterminatrices (sinon, à quoi bon résister?). La guerre, toute moléculaire qu'elle soit devenue, a alors pour résultat de transformer les individus en un ensemble soudé et solidaire: la guerre éduque à la guerre.

    La vraie question quand on fait la guerre n'est pas comment mais pourquoi: La guerre ne vaut d'être engagée que si la cause que l'on défend est bonne et juste. Et la victoire ne s'obtient que si l'on est motivé par autre chose que simplement la victoire: une juste cause, en fait.

    (Eric Werner prend même le risque d'écrire que quand on dit: un seul but, la victoire, la défaite est à peu près assurée.)

    Qu'est-ce que la juste cause d'une guerre? La défense de la terre natale et de l'héritage culturel, qui recèle toutes sortes de choses et qu'un mot résume: liberté, un mot qui remonte aux Grecs et qui se retrouve dans le christianisme.

    Dans la guerre moléculaire, le sujet de la guerre c'est l'individu et c'est lui qui peut être amené par la guerre elle-même à donner du prix à la liberté: la liberté éduque à la liberté. A ce moment-là l'individu en vient à ne pas se battre seulement par instinct de survie, mais pour défendre une cause.

    Le mot liberté recouvre en fait deux acceptions, qui, au contraire de s'opposer, forment un tout: les libertés individuelles, mais aussi la liberté du pays. Si toute guerre, y compris la guerre moléculaire, est un mal, un très grand mal, est-il possible pour autant de se résigner à l'anéantissement de la liberté, droit inaliénable, et de ne pas résister à l'oppression?

    Dans la situation de guerre actuelle, il y a donc deux attitudes individuelles possibles:

    - être dans le déni de la réalité, mais c'est coûteux à terme

    - faire face, mais cela signifie bien interpréter les signes, tels que les attentats perpétrés en Europe depuis 2015.

    Pour bien interpréter les signes, il faut veiller à ce que rien ne vienne faire écran entre eux et nous, pour être complètement soi-même: C'est ainsi qu'on accède à la force du regard, qui est souveraine.

    Francis Richard

    Un air de guerre, Eric Werner, 96 pages Xenia

    Livres précédents chez le même éditeur:

    Portrait d'Eric (2011)

    De l'extermination (2013)

    Une heure avec Proust (2013)

    L'avant-guerre civile (2015)

    Le temps d'Antigone (2015)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/