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Europe et Union européenne - Page 812

  • Poutine : « les USA sont responsables de la crise migratoire en Europe »

    Vladimir Poutine pointe du doigt la responsabilité des Américains dans la définition d’une politique migratoire qui s’opère au « mépris des particularités historiques, religieuses, nationales et culturelles » de l’Europe, qui suit aveuglément cette ligne. On ne saurait mieux dire.

    http://fr.novopress.info/

  • ÉDITORIAL DE L’Action Française 2915 : Déferlement migratoire : la solution est d’abord nationale

    À peine l’Action française bouclait-elle son université d’été – la plus ancienne du paysage politique français puisque datant de 1953 –, que socialistes et écologistes organisaient leurs raouts de rentrée sur fond de querelles intestines (à La Rochelle, Valls était hué par les Jeunes Socialistes) et de démissions (les écologistes Rugy et Placé ont préféré leurs ambitions ministérielles à leurs convictions politiques). Toutefois, avant même la rentrée politique officielle, l’été n’aura pas été avare en événements à la fois tragiques et inquiétants, qui ont donné à nos démagogues l’occasion de déverser leurs propos irresponsables.

     

    Nous pensons évidemment au raz-de-marée migratoire, en Méditerranée et en Europe orientale : c’est désormais à flots continus que déferlent des "réfugiés", terme compassionnel à l’emploi mensonger, puisqu’il mêle, à de vrais persécutés politiques que nous nous devons d’accueillir au nom de notre double tradition capétienne et chrétienne, une masse toujours recommencée d’insatisfaits économiques venus profiter des largesses offertes par une Europe prétendument riche. Le problème est que le "migrant", autre terme, qui s’oppose à l’"immigré", au "sans-papier" ou au "clandestin" aux connotations péjoratives, comme pour signifier une nouvelle dimension humaine adaptée au mondialisme, est devenu la figure du Pauvre absolu, incarnation de l’Humanité souffrante, justification d’une gauche qui a dérapé de l’internationalisme au mondialisme et cherche ainsi à dissimuler sa trahison de l’ouvrier français.

    L’angélisme niais de quelques prélats

    Quant à la droite supranationale, elle a toujours favorisé, et favoriserait encore si elle revenait au pouvoir, l’immigration, car elle y voit la possibilité de développer le marché tout en pesant sur les salaires et les conditions de travail. Il faut enfin évoquer l’angélisme niais de quelques prélats dont les positions, comme le déclarait récemment Stéphane Blanchonnet, « aussi paresseuses qu’iréniques – un humanisme déconnecté du réel qui confond la vertu d’hospitalité, qui doit rester individuelle et volontaire, et l’accueil forcé de masses de migrants qui menacent notre culture et notre mode de vie – sont aussi incompréhensibles que suicidaires ». Arrive-t-il aux droits-de-l’hommistes de toutes obédiences de s’interroger sur leur responsabilité morale dans les catastrophes humaines liées à ces déplacements de population ? Tant leurs propos que leur politique constituent de véritables appels d’air dont seuls profitent les passeurs...

    La palme de la bêtise revient à Emmanuelle Cosse, la patronne des écologistes, qui, appelant ouvertement à la libanisation de la France, a prôné sur I-Télé, le mardi 25 août, l’accueil par la France, comme au Liban, de 25 % de sa population en "migrants", soit plus de quinze millions de "réfugiés" ! « Nous sommes un pays extrêmement riche qui a des capacités d’accueil extrêmement fortes. [...] Donnons le message que nous accueillons tout le monde et que nous pouvons leur donner des droits. » Elle qui aspire à devenir en 2017 "cheffe" de l’État – mais le propre de la République n’est-il pas de permettre à n’importe qui d’accéder au poste suprême ? –, sait-elle ce qu’a coûté au Liban, qui en subit toujours les conséquences, l’accueil en trop grand nombre de réfugiés dans les années 1970 ? Et ce que coûtera à ce même pays cette nouvelle déferlante encore plus considérable, alors qu’il traverse une énième crise politique ?

    Les diktats d’Angela Merkel

    Or, cette déclaration irresponsable, notre Premier ministre l’a avalisée, à La Rochelle, le 30 août : les migrants, qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis » en France et « traités dignement, abrités, soignés »... aux frais d’une République qui s’apprête à fermer un service d’urgences hospitalières sur dix ? Ce faisant, il ne fait que s’incliner devant les diktats d’Angela Merkel qui, de mère-fouettarde des Grecs, qu’elle condamne à une régression sociale et sanitaire sans précédent, est devenue, contre ses compatriotes qui n’hésitent plus à la conspuer, comme en Saxe le 26 août, la mère Teresa des "réfugiés", osant donner des leçons d’humanité à l’Europe entière, comme dans l’affaire du camion-tombeau trouvé en Autriche. Ou comment se refaire une virginité humanitaire à bon compte auprès de l’opinion publique européenne tout en favorisant l’arrivée d’une main-d’œuvre corvéable à merci – le droit social allemand n’est pas le droit français – dans un pays qui ne fait plus d’enfants. Valls, qui veut faire plaisir à Cameron autant qu’à Merkel, a également annoncé la construction d’un camp de mille cinq cents places à Calais pour 25 millions d’euros, dont 5 payés par l’Europe, c’est-à-dire toujours par nous puisque notre pays est contributeur net au budget européen. Et ce, au seul bénéfice de la politique de contrôle des frontières des Britanniques qui n’appartiennent pas à l’espace Schengen ! Comprenne qui pourra ! Ou plutôt qui s’en donne les moyens. Ce que font apparemment les Hongrois qui, s’étant dotés depuis 2010 d’un gouvernement patriote, ont décidé de prendre à bras-le-corps la question du déferlement migratoire. D’où l’ire de Laurent Fabius, dont les propos imbéciles, ce 31 août, ont provoqué une crise diplomatique entre Paris et Budapest, la Hongrie étant accusée par notre ministre des Affaires étrangères de ne pas « respecte[r] [...] les valeurs communes de l’Europe » pour avoir érigé une clôture à sa frontière avec la Serbie. « Il apparaît que certaines personnes en Europe sont toujours incapables de comprendre quelle pression stupéfiante et dramatique subit la Hongrie du fait de la migration via les Balkans de l’Ouest », lui a rétorqué son homologue hongrois, M. Szijjarto, avant de convoquer un représentant de l’ambassade de France.

    La Hongrie a compris

    Sous prétexte que la solution au problème de l’invasion migratoire serait "européenne", Hollande et Merkel veulent « unifier » le droit d’asile (déclaration commune du 24 août), c’est-à-dire permettre à Bruxelles, sous autorité allemande, de nous imposer des millions de "réfugiés"... La Hongrie a, au contraire, compris que les premières solutions sont nationales puisque Bruxelles favorise cette « pression stupéfiante » au nom d’un mondialisme forcené, ennemi de l’identité des peuples. Ensuite, devront nécessairement venir des solutions non pas "européennes", au sens bruxellois – ou allemand – du terme, mais inter-nationales, c’est-à-dire prises de concert par plusieurs États souverains : européens, africains, proche et moyen-orientaux. Ce qui suppose, évidemment, que la France ait auparavant recouvré son indépendance...

    François Marcilhac - L’Action Française 2915

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?EDITORIAL-DE-L-Action-Francaise,9332

  • Allemagne : des pauvres expulsés pour pouvoir accueillir les migrants

    Reportage télévisé de la chaine allemande Das Este du 25/08/2015

    Source et Traduction

  • L’île grecque de Lesbos face à l’invasion : le Camp des Saints en direct. Films des scènes de violences et interviews d’habitants.

    À Lesbos, les migrants lancent des pierres contre la police et se battent entre eux. Ils rentrent dans les maisons. La situation sur l’île est explosive. Les habitants sont à bout !

    Deux interviews diffusées par la chaîne d’information en continue polonaise TVN24, dans le cadre d’un reportage sur l’île de Lesbos hier vendredi après que 200 migrants environ avaient eu des échauffourées avec la police grecque qui ne les avait pas laissé monter sur un navire en partance pour le continent. Le maire de la ville de Mitylène à Lesbos demande au gouvernement de déclarer l’état d’urgence sur son île.

    Le premier film montre les migrants qui se jettent des pierres entre eux. Les deux autres sont des interviews d’habitants qui s’expriment en anglais. Ci-dessous la traduction en français de ce que disent ces habitants de Lesbos. C’est le Camp de Saints en direct !

    Cliquer ici pour afficher la page avec les trois films : http://www.tvn24.pl/wiadomosci-ze-swiata,2/imigranci-starli-sie-z-policja-na-wyspie-lesbos,574356.html

    Lire la suite

  • Faire de l'Allemagne le premier pays musulman d'Europe

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "— La famille de l’enfant trouvé mort sur une plage turque était en Turquie depuis trois ans.

    — Le père voulait profiter de l’exode actuel pour aller en Europe se faire refaire les dents.

    — Il est le seul survivant parce qu’il était le seul à avoir un gilet de sauvetage : dans l’islam, les femmes et les enfants sont quantité négligeable.

    L’enterrement de la femme et des enfants a eu lieu dans la ville d’origine de la famille, Kobane, en… Syrie.

    D’autre part, on constate que quasiment tous les actuels « migrants »  (tous ceux qui passent par les Balkans, en tout cas) veulent aller en Allemagne.

    Comme si un message leur avait été adressé par l’Allemagne.

    Le 2 juin je faisais état de statistiques (allemandes) montrant que l’Allemagne venait de dépasser le Japon dans le classement des pays à faible natalité. « A ce rythme-là, chaque nouvelle génération d’Allemands est inférieure d’un tiers à la génération précédente, et il y aurait donc en 2060 20 millions d’Allemands de moins. »

    Sauf si on fait allemands les Syriens, Irakiens, Afghans, Pakistanais, Tchétchènes, etc.

    Et c’est pourquoi l’Allemagne, le patronat allemand, donc les politiciens allemands, évidemment soutenus par les évêques et les pasteurs, font venir chez eux les « migrants ».

    Unknown-4Et de l’autre côté, il va de soi que l’islam (nommément l’Arabie saoudite, le Qatar et les divers émirats, et… la Turquie) ne peut que se féliciter de voir que le pays le plus puissant d’Europe deviendra bientôt le premier pays musulman d’Europe.

    A tous ceux qui veulent à toute force accueillir l’invasion islamique, à ces évêques criminels qui programment le martyre des derniers chrétiens européens de demain, il faudrait au moins faire lire ce que dit le cardinal Burke, dans l’excellent portrait qu’en dresse L’Homme Nouveau :

    Il faut que l’Eglise, et les membres qui la composent, comprennent bien ce qu’est l’islam et ce que le Coran enseigne. L’islam n’est pas seulement une pratique religieuse de plus, qui voudrait vivre en harmonie avec les autres religions. L’islam est une religion qui, selon sa propre interprétation, doit également devenir l’Etat. Le Coran, et les interprétations authentiques qu’en donnent divers experts du droit coranique, est destiné à gouverner le monde. En réalité, il n’y a nulle place pour d’autres religions, même si elles peuvent être tolérées, tant que l’islam n’a pas réussi à établir sa souveraineté sur les nations et sur le monde. Il est important que les chrétiens tiennent compte des différences radicales entre l’islam et le christianisme, dans ce qui touche à l’enseignement sur Dieu, sur la conscience, etc. Si on comprend vraiment l’islam, on comprend que l’Eglise doit vraiment en avoir peur."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Migrant : "Une fracture Est-Ouest à mur renversé", décrypte Éric Zemmour

  • Derrière la FNSEA et Manuel Valls, les agriculteurs cocus…

    Jeudi, 1500 tracteurs et 91 bus sont entrés dans Paris, soit par Issy soit par Ivry, comme chantait Reggiani… Trois jours à 35 km/heure sur l’autoroute pour rallier la capitale depuis leur cour de ferme. Et trois jours pour y retourner, la larme à l’œil et la rage au cœur.

    « La France ne lâchera pas ses agriculteurs. Le désespoir, l’humiliation, la colère, nous les entendons. Et avec le gouvernement (…), nous y répondrons », leur a assuré le Premier ministre. Charles Péguy, si tu l’entends…

    Réforme en juillet au temps des moissons, réforme en septembre au temps des vendanges… et réforme en novembre, au temps des semis ? C’est à craindre, car les mesures annoncées hier par un Manuel Valls adressant aux éleveurs « un message d’amour » (sic) ne changeront pas grand chose ou souvent même rien du tout à leur sort. Le romantisme bucolique et les vers de mirliton ne font pas une politique, tout juste de minables calculs électoraux : différer pour mieux sauter, en espérant que d’autres sauteront à votre place une fois passées les élections…

    « Trois milliards d’euros en trois ans investis dans l’agriculture et l’élevage » a dit Manuel Valls. En réalité ce n’est rien d’autre que ce qui a été promis en juillet, un peu majoré : « année blanche » pour le remboursement des dettes des plus étranglés, prise en charge des intérêts d’emprunt et des cotisations sociales, moratoire sur les réglementations tatillonnes… En somme, il est urgent d’attendre. On verra – ou pas – après les élections.

    Un seul s’est félicité de ces accords « emportés de haute lutte » : c’est Xavier Beulin. Un seul aussi a été hué par une partie de la foule aux cris de « Vendu ! » ou « Démission ! » : c’est le même Xavier Beulin, patron de la FNSEA, syndicat qui tient dans ses mains les rênes de l’agriculture française depuis… 1964. D’un gouvernement à l’autre, en jouant à « je te tiens tu me tiens par la salopette… »

    Il est vrai qu’à regarder ce bonhomme qui dirige le syndicat depuis 2010, on se demande s’il est bien qualifié pour représenter les sous-smicards de la profession. En 2011, d’ailleurs, Isabelle Saporta dénonçait dans « Le livre noir de l’agriculture » l’entreprise de sape de ce syndicat « antipaysan » qu’est la FNSEA. Quant à son président, son fantastique parcours apporte à lui seul un brillant éclairage sur sa politique.

    Certes, Xavier Beulin connaît le métier, ayant repris à 18 ans la ferme paternelle au décès de son père. Mais à 56 ans aujourd’hui, c’est un gros céréalier et un businessman avisé. Il dirige toujours en Beauce, avec ses frères, une exploitation céréalière de 500 hectares qui fait du blé, du colza, du tournesol, de l’orge. Au moins il n’y fait pas du maïs pompeur d’eau… Mais il est aussi et surtout, depuis 15 ans, président du groupe Avril, géant de l’industrie agroalimentaire, numéro 1 français des huiles avec les marques Lesieur et Puget, producteur des œufs Mâtines, des marques Sopral, Terrial, Theseo, Novaol, Abera (viande de porc), Adonial, Expur… Il dirige également Sofiproteol, le « partenaire stratégique de l’agro-industrie et de l’agroalimentaire », dit sa pub, dont la filiale Farmor (Glon-Sanders), à Guingamp, importe des centaines de milliers de tonnes de poulets industriels brésiliens produits dans des conditions ignobles. Bref, comme le disait Périco Légasse dans une interview au Figaro (22/07) : « D’une main j’envoie mes éleveurs de volailles faire des actions commandos, d’une autre j’importe en masse ce qui les conduit à la ruine. »

    Entre biocarburants et aliments pour animaux vendus aux agriculteurs, le chiffre d’affaires du groupe Avril que dirige Xavier Beulin est de 7 milliards d’euros. Effectifs : 8.000 salariés. 

    Dernière précision : Xavier Beulin préside aussi le Grand Port Maritime de La Rochelle, qui est… le 2e port français pour l’exportation de céréales. Parce qu’on n’est jamais bien servi que par soi-même, c’est connu.

    Question : en quoi ce monsieur est-il qualifié pour représenter à la table des négociations des petits paysans à 1000 euros par mois pour 70 heures de travail semaine ??

    Marie Delarue

    source : Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuuEuVVpyZjsihbhzF.shtml

  • Le JT n’en parlera pas : la famille d’Aylan ne fuyait pas la guerre, le père voulait se refaire les dents aux frais des contribuables européens !

    Chaque minute qui passe nous permet d’en apprendre plus sur l’incroyable manipulation politico-médiatique de la mort du petit Aylan Kurdi.

    C’est le Wall Street Journal qui révèle que la famille Kurdi ne fuyait pas la guerre. Elle vivait déjà depuis trois ans en Turquie. Et l’immigration vers l’Europe visait surtout à profiter de la sécurité sociale d’un pays européen. Abdullah Kurdi voulait notamment se refaire les dents aux frais des contribuables européens, sans doute en Allemagne, raconte la tante vivant au Canada !

    WALL STREET JOURNAL

     

    http://www.medias-presse.info/le-jt-nen-parlera-pas-la-famille-daylan-ne-fuyait-pas-la-guerre-le-pere-voulait-se-refaire-les-dents-aux-frais-des-contribuables-europeens/38053

  • Les gratifications de la doxa

    Le martyre de la Grèce pourrait-il avoir pour l'idéocratie eurocratique les mêmes effets que ceux de l'écrasement de Budapest pour sa devancière soviétique ? Les masques sont tombés, les compagnons de route devraient se mettent à douter à l'image d'un Edgar Morin qui récemment a fait son autocritique en soulignant que l'Europe marque l'ensauvagement du temps.

    Toutefois aucune voix de r intérieur de la Nouvelle Babel n'est venue s'émouvoir de la curée subie par le peuple grec. Pour l'URSS, il y eut des voix très tôt, dès 1917 pour montrer la race de méduse du communisme. Pourquoi l’eurocratisme dont on commence à peine à mesurer les méfaits n'a-t-il pas ses lanceurs d'alerte comme on dit aujourd'hui ? Pourquoi l'Europe n'a-t-elle pas ses voix de l'intérieur, hauts fonctionnaires repentis, élus en mal de confession, argentiers et agents profitant de leurs derniers moments pour se soulager ? L'Amérique a ses rebelles, elle a même ses consciences dolosives comme Noam Chomsky. L'Europe, qui n'est jamais pour l'Amérique que le vice appuyé sur son bras, ne semble pas devoir en créer. Il nous faut comprendre pourquoi.

    Passons vite sur la force des croyants, nous y avons déjà tant fait allusion. Glissons-nous dans les pas du comptable et de l'anthropologue à la recherche des rites et des gratifications du sacré eurocratique. En effet à Bruxelles, forme achevée de la démocratie chrétienne, on veut bien partir en Mission, mais on exige sa rétrocommission. Les institutions ont créé un véritable circuit de fidélité, invisible aux yeux du monde extérieur et qu'il convient de détailler car il étouffe les consciences, digère les adversaires et dresse les laquais.

    Les premières rétributions sont symboliques. Les institutions communautaires ont leurs héros fondateurs, les Patres Europae comme il est écrit sur les portraits en faux bronze des employés en back office de la CIA (Monet, Schuman, Spack...) présents dans le Parlement. Chaque gratte- papier, si il est bien sage, pourra avoir une nécrologie dithyrambique qui sera envoyée à l'ensemble de l’administration par courriel pour un hommage digne des orateurs attiques où il sera dit qu'il suivit les pas de ces grands hommes en prenant le risque quotidien de se piquer avec un trombone. D'où également ce système de sélection interne où parfois une fiche de poste pour un concours n'est annoncée que deux heures à l'avance pour ne recevoir qu'un seul candidat.

    D'où également des hiérarchies sociales inversées où l'eurocrate jamais élu, inconnu dans son pays a le droit d'humilier un élu reconnu mais n'ayant jamais eu de poste européen. Les anciens ministres français et particulièrement Rachida Dati l'ont appris à leurs dépens.

    Tout culte a son denier

    Ensuite viennent les choses sérieuses, les deniers du culte. Il faut déjà rappeler que l'UE ne produit rien. Elle vit principalement de la taxe TVA prise sur les États, des amendes qu'elle leur inflige via sa CJCE (Cour de Justice des communautés européennes) d'un petit droit de douane (inférieur à 3% du budget). Sur ce pactole pris à d'autres l'UE fait sa publicité. Au final, elle vous a pris 100 vous rend 25 et exige un sourire. Ce pactole est le vrai ciment de la croyance ; en un sens l'Europe c'est la PAIE. En effet plus de 200 hauts fonctionnaires européens ont des salaires supérieurs aux chefs d'États. Plus d'un quart des 37 000 fonctionnaires de la Commission ont un salaire supérieur à 10 000 euros par mois. Les fonctionnaires européens ne cotisent pas pour leurs retraites, qu'ils peuvent prendre après 15,5 ans de service et dont le montant correspond à 70 % du dernier salaire. Les députés européens touchent 10 000 euros par mois (environ 6 500 euros de salaire plus 40 000 euros de diverses primes) pour être député et 300 euros par jour de travail (ce que Philippe de Villiers appelait « cachetonner »). Les écoles des enfants sont prises en charges comme les soins médicaux (par une structure qui détruit les systèmes sociaux). Cela rendrait coopératif même l'adversaire le plus résolu !

    Enfin il y a un système de contrôle administratif qui constitue le côté orwellien de ce totalitarisme moelleux. L'UE impose à ses fonctionnaires une obligation de résidence (sa propre Cour de justice condamnerait les États qui feraient de même au nom de la liberté d'établissement). L'UE contrôle toutes les activités extérieurs même non lucratives de ses fonctionnaires, soumet leurs documents (livres, articles) à la censure préalable. Même hors de leur travail, ils lui doivent le loyalisme y compris dans leurs propos privés. Contrairement aux fonctionnaires français, ils ne peuvent pas parler à titre personnel. En théorie, on pourrait même dire que si les députés opposants à l’UE sont libres de leurs paroles, leurs attachés qui sont payés par le Parlement pourraient être sanctionnés pour leurs écrits. Tout le monde à Bruxelles connait l'histoire de l'un des pères de l'euro, Bernard Connely, qui a osé raconter sa version de la naissance de la monnaie unique et fut liquidé séance tenante de son poste à la Commission : il avait parlé.

    Conditionnés, corrompus, contrôlés, tous ceux qui pourraient parler sont également « encamaradés », si l’on peut reprendre l'expression de Sebastien Haffner sur les nazis. Perdus dans les tentations d'une fête continue, rien ne les rattache à terme aux leurs. Rien ne changera ce système, il devra être abattu. Ceux qui pensent le changer de l'intérieur deviendront ses rouages. Il va falloir s'armer de courage pour s'asseoir en travers de la doxa, et entrer en dissidence.

     

    André Ringwald monde&vie 3 septembre 2015

  • Construire l'Empire

    Pourquoi l'Union européenne engendre-t-elle tant de problèmes pour les pays membres ? Parce qu'elle représente historiquement une sortie précoce de la démocratie dans un espace de 27 pays, livrés à une technocratie que l'on peut nommer impériale faute de mieux...

    La construction européenne ne peut s'expliquer qu'avec des métaphores guerrières. Il s'agit moins de bâtir un édifice commun autour d'un bien commun que d'annexer des territoires indépendants, avec deux séries d'arguments : la première peut se résumer à "Il n'y a pas d'autre choix possible", la seconde à "C'est pour votre bien" La première série renvoie à la longue liste des justifications d'une puissance économique qu'aucune nation européenne ne saurait avoir seule, la seconde aux avantages (évidents. ..) d'un espace sans contraintes.

    Au nom de la prétendue puissance économique conditionnée par une taille minimale, tout est fait pour qu'appartenir à l'Europe soit un processus irréversible : aucun des multiples traités, accords, dispositifs et autres règlements ne prévoit une quelconque sortie de l'Europe ou de l'euro, ou en des termes si chinois et assortie de conditions si complexes que la chose est pratiquement impossible ; le minimal est expansionniste... Même les pays qui, comme la Norvège, ne sont pas dans l'Union européenne mais lui sont liés par des traités auraient les pires difficultés à s'en affranchir. Au nom du bien indiscutable et dogmatique, chaque transfert de souveraineté aux instances européennes est salué comme une victoire du bon sens et une promesse de prospérité matérielle et de progrès moral. On jurerait les armées de Napoléon "libérant" l'Italie ou l'Espagne du joug odieux de la tyrannie à grands coups d'exécutions de masse. On peut aussi songer, plus proche de nous dans le temps, à la construction d'un empire européen destiné à assurer un bonheur sans fin au nom de nécessités vitales.

    La difficulté est que les promesses européistes ont révélé leur vanité la prospérité promise n'est pas là puisque qu'une monnaie trop forte a conduit à appauvrir les citoyens de tous les pays, puisque les capitaux sont libres d'aller ailleurs et puisque les membres de l'UE, Irlande et Luxembourg en tête, ont complaisamment organisé l'évasion fiscale des grandes entreprises ; l'emploi promis n'est pas là puisque les politiques agricoles ont encouragé la concentration du secteur primaire, pendant que la mondialisation détruisaient hier les emplois secondaires et aujourd'hui le secteur tertiaire ; il est à peine besoin de parler de sécurité. La série des avantages européens est impossible à prouver - et les contraintes se sont multipliées, rendant caduque la seconde série d'arguments, désormais métamorphosée en un "Autrement ce serait pire" d'autant plus fervent qu'il est indémontrable.

    Voici donc l'Union européenne réduite à une seule incantation : il est interdit de vouloir autre chose. Admirable et court trajet des promesses à la menace. L'UE a bâti - avec la complicité permanente des parlements nationaux - une muraille législative impressionnante et sans cesse augmentée pour empêcher toute émancipation et ne prend désormais plus la peine de dissimuler son impérialisme. Elle refuse à chaque nation de décider ce que serait son bien (renoncer à une monnaie qui ruine, fermer ses frontières, soutenir son industrie) mais en plus n'apporte aucune aide pour résoudre les difficultés : conquérant cohérent, l'UE considère que les problèmes ne sont que le fait des conquis puisqu'ils n'expriment qu'une difficulté locale.

    Dans ce cadre, il est hors de question que la construction européenne soit freinée par les habitants : si des années 70 aux années 90 la construction avançait comme un processus inéluctable (et mobilisant de moins en moins les foules), hormis les cas anglais et danois, les référendums du XXIe siècle (France en 2005, Irlande en 2005 et 2008, Ecosse en 2014, Grèce en 2015), divers dans leurs buts, sont tous traités de la même façon : ils contredisent dans l'esprit la construction et n'ont donc pas à être respectés. Ces consultations doivent être dénoncées, sur un mode catastrophiste (ruine et famine étant censées s'abattre sur les partisans de la moindre Europe) et leurs résultats doivent être contournés : l'Irlande devra revoter en 2008, Sarkozy piétinera en 2008 la volonté des Français exprimées en 2005, et la Grèce se voit écrasée - les parlements nationaux étant sommés d'approuver la mesure.

    L'Union européenne est à elle-même sa propre justification, la marche vers le fédéralisme se passera de l'assentiment des populations. Certains n'ont-ils pas salué l'instauration du Mécanisme européen de stabilité (MES, né avec la crise grecque, en 2010) comme étant l'embryon d'un budget européen - échappant bien sûr aux validations nationales ? L'UE se révèle donc comme une impasse démocratique... ou comme un projet politique conscient qui veut échapper à l'adhésion populaire et n'entend tirer sa légitimité que de lui-même. La voie est de plus en plus étroite et le commandement toujours plus impérieux : quelle sera la prochaine mutation impérialiste des autorités européennes ? Et ce qui reste de nation saura-t-il y résister ? L'épisode grec aura eu le mérite de dissiper les derniers doutes quant à la nature du pouvoir européen. Il reste à (res)susciter "les alternatives impossibles ».

    Hubert Champrun monde&vie  3 septembre 2015