Les applaudissements et auto-congratulations ont couvert l'Europe de la satisfaction bruxelloise : le 5 novembre, dans les locaux sans âme des instances européennes, le wagon turc a été raccroché au train européen. « Adhésion », « élargissement » : les hauts fonctionnaires qui ne vivent qu'à travers un vocabulaire très strict, lequel se veut d'ailleurs programmatique, respirent à nouveau.
Un esprit chagrin pourrait observer qu'il ne s'agit que de l'ouverture d'un nouveau chapitre de négociations. Or, sur les 35 que compte le programme de pourparlers, si quatorze ont déjà été ouverts, un seul a jusqu'ici pu être bouclé. Après quantités de reports et d'interruptions : le dernier chapitre (simplement) ouvert l'a été il y a plus de trois ans ! Alors que, officiellement candidate depuis 1999, la Turquie s'est assise pour la première fois à la table des négociations en 2005.
C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison, et pour éviter trop de difficultés, que les négociateurs ouvrent aujourd'hui le chapitre XXII (pourquoi les prendre dans l'ordre, n'est-ce pas ?) sur la politique régionale. Un sujet relativement simple, et qui ne devrait, à priori, poser que des difficultés économiques, du genre de celles qu'on peut régler facilement en faisant voter par-ci par-là quelque rallonge budgétaire.
Pourtant, et on vous l'explique par ailleurs, Bruxelles connaît, ces temps-ci, quelques petits soucis d'ordre pécuniaire. Mais, alors qu'on arrive enfin à réunir tout le monde autour de la table, on ne va tout de même pas s'enquiquiner pour de bêtes questions d'argent ! Même si l'on ne sait pas trop bien ce que, en l'espèce, une adhésion de la Turquie pourrait bien apporter aux Européens.
Accumulations de difficultés
Il y a pourtant plus ennuyeux. Et aucun des protagonistes en présence n'a pu complètement fermer les yeux sur les délicates questions éthiques et politiques que pose cette réouverture des négociations avec Ankara.
Il y a d'abord la question de Chypre, qui pousse nombre de partenaires européens, à commencer par Paris et Berlin, à s'interroger sur l'adhésion à l'Union européenne d'un pays qui ne reconnaît pas, du moins dans son intégralité, l'un des leurs. Mais justement, claironne-t-on avec emphase, Turcs et Grecs ont accepté de s'asseoir - là encore... - à la table des négociations. Ou plutôt de s'y ré-asseoir. Et encore n'est-ce qu'une pétition de principe. Car les deux adversaires ont trop souvent claqué la porte des discussions pour que cette éventualité, consentie certes de part et d'autre, donne des assurances sérieuses de résultats.
Bruxelles, cependant, a manifestement décidé de s'en contenter, faute de repousser la question à des calendes grecques plus problématiques encore que dans l'antiquité.
Or il y a urgence. Pourquoi ? on ne le sait pas trop. Mais dans son récent rapport annuel, la Commission européenne le martèle : il faut élargir l'Union européenne. On fait donc des risettes à l'Albanie - tout en lui reprochant l'importance de sa corruption et du crime organisé. Et l'on nous ressert la carte turque - sans modification aucune.
Quelques parlementaires UMP s'en sont tout de même - mais poliment - étranglé, dénonçant une reprise des négociations « en catimini ».
C'est-à-dire sans que le peuple français en ait été informé, et en ait « souverainement » (si ! si !) décidé.
Ça fait plaisir à entendre, mais ça prête à rire. Et même jaune... Certes, Nicolas Sarkozy ne cachait pas, lorsqu'il était locataire de l’Élysée, son opposition à l'adhésion turque. Mais, pour le reste, il est tout de même patent que la droite parlementaire ne s'est jamais vraiment opposée à la perte de pans entiers de notre souveraineté face à l'hégémonie européiste.
Une hégémonie de plus !
Alors la dénonciation du « scandale », on veut bien. Mais il faudra davantage aux Français, pour y croire, que quelques cris d'orfraies !
Il y a bien d'autres problèmes à prendre en compte. Par exemple, la récente visite du premier ministre turc Erdogan au Kosovo, où il s'est autorisé un « le Kosovo, c'est la Turquie », qui fait grincer bien des dents - sauf bruxelloises apparemment. À Belgrade, où l'on a des souvenirs (et des motifs) historiques plus précis, on ne décolère pas...
Il y a encore, sur le sol turc même, toutes les atteintes aux droits de l'homme et à la liberté de la presse, sujets sur lesquels Bruxelles se montre d'ordinaire plus chatouilleuse.
Le jour même, en effet, où négociateurs turcs et européens se retrouvaient autour d'une table, la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg condamnait la Turquie pour des actes de torture sur un opposant. La veille, un tribunal d'Istanbul avait condamné six journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti marxiste interdit. Et on pourrait multiplier les exemples : répression cet été des manifestations de la place Taksim, etc.
Une attention particulière pour ce qui concerne les Roms...
C'est vrai, c'est pas bien tout ça. Aussi, quelques jours plus tôt, le Tchèque Stefan Fuie, commissaire européen à l’Élargissement, s'est-il permis quelques très modestes remarques. Invitant notamment Ankara à s'inquiéter davantage de la liberté d'expression et de la protection des minorités. Avec une attention particulière, s'il vous plaît, en ce qui concerne la discrimination des Roms et des homosexuels.
Ah ! bon, on respire !
On comprend, avec tout ça, que le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, puisse se féliciter du « tournant » pris dans les relations entre l'Union européenne et la Turquie. Avec le sourire. Et avec satisfaction. Parce que « l'UE a besoin de la Turquie au moins autant que la Turquie a besoin de l'UE ».
On comprend aussi que Jean-Claude Trichet, rédacteur du traité de Maastricht et ancien patron de la Banque Centrale européenne, s'inquiète du « malaise », et même de la « crise de confiance », que l'Union européenne provoque chez nos concitoyens. Et aussi du « problème de la légitimité démocratique » de l'Europe.
Ça fait beaucoup, non ?
Olivier Figueras monde & vie 12 novembre 2013
Europe et Union européenne - Page 956
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Le wagon turc raccroché au train européen
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Intervention de B. Gollnisch à propos de la fixation des sièges des institutions de l'UE
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Homosexualité et Sida : ce que n'ose pas dire le lobby LGBT
Jeanne Smits n'hésite pas à l'écrire :
"Au Royaume-Uni, on a un Directeur national de la Santé et du Bien-être, qui est professeur et par conséquent au dessus-de tout soupçon. Il n'est pas certain pour autant que le Pr Kevin Fenton passe pour « gay-friendly », car voici qu'il vient de mettre en garde, lors de la conférence d'automne de l'Association britannique du HIV, contre une épidémie de séropositivité potentiellement « catastrophique » dans le monde… des hommes homosexuels.
Le Pr Fenton estime que malgré le développement de nouveaux outils permettant de combattre l'infection HIV, l'incidence et la prévalence du virus parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes – les MSM, comme les appellent les Anglais – est à la hausse dans le monde entier. Et contrairement à une croyance répandue, a-t-il précisé, le taux d'infection des hommes homosexuels des pays riches est bien plus élevé que celui constaté parmi la population en général dans les pays pauvres.
« On estime que le taux d'infection HIV parmi les MSM est huit fois plus élevé que parmi la population en général dans les pays pauvres, et 23 plus élevé que parmi la population en général dans les pays à forts revenus. Les chiffres de prévalence les plus fiables suggèrent que, sur le plan régional, l'Amérique latine et les Caraïbes ont des taux spécialement élevés, mais il n'y a pas de pays au monde où la prévalence soit moindre chez les MSM que dans la population en général. Même en Afrique du Sud, où l'on compte plus de personnes vivant avec le HIV que n'importe où au monde, le HIV est deux fois plus fréquent chez les MSM que parmi les autres. »
Un peu étonné, rapporte Thaddeus Baklinski pour LifeSite, le Dr Fenton a cité des statistiques indiquant que dans le monde développé, c'est aux Etats-Unis que l'on compte le nombre le plus important de nouvelles infection, c'est au Royaume-Uni qu'il y a le plus grand nombre d'hommes infectés, et que plusieurs pays d'Europe centrale affichent le taux de croissance le plus élevé du nombre d'hommes infectés.
Pourquoi cette prévalence parmi les « MSM » ? Parce que le HIV se propage 18 fois « mieux » par le sexe anal que le sexe vaginal et que, divers calculs statistiques étant posés sur la fréquence des rapports avec un même partenaire, « le risque d'être infecté par un partenaire séropositif quand on ne l'est pas est d'environ 40 % chez les hommes gays ».
Le deuxième facteur de risque, a souligné le Pr Fenton, est celui-ci : « Parce que les hommes gays ont davantage de partenaires et en changent plus rapidement, leurs réseaux sexuels sont plus interconnectés : 25 % des hommes gays séropositifs étaient membres d'un groupe dont les virus HIV étaient génétiquement identique, ce qui suggère une transmission rapide au sein du groupe, à comparer avec un taux de 5 % chez les personnes hétérosexuelles ». [...]"
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[EXCLUSIVITÉ FORTUNE] La BCE parée à imprimer, l’Allemagne parée à hurler
Par Ambrose Evans-Pritchard – Texte d’origine tiré de The Telegraph, 14/11/2013
Les “colombes” ont pris le contrôle de la Banque Centrale Européenne. Ils en sont déjà à préparer une attaque éclair de QE bien à l’anglo-saxonne, malgré ce que peuvent dire de cette abjecte conduite latine les Allemands, les Hollandais, les Autrichiens et peut-être les Finlandais.
Bienvenue dans la nouvelle phase de l’UEM, toujours plus fascinante : bienvenue à l’opéra bouffe – et à l’opéra tragique.
Peter Praet – le membre du directoire de la BCE en charge de présenter les débats économiques – a accordé à Brian Blackstone du Wall Street Journal une surprenante interview, ouvrant tout grand les vannes du rachat d’emprunts obligataires.
Il est clair que la glissade vers la déflation et la trop timide reprise ont finalement causé une révolte. La majorité à la BCE, majorité qui dépasse le bloc latin, refuse tout simplement de continuer à accepter les diktats de la Bundesbank.
“Si sont menacés les objectifs pour lesquels on nous a mandaté, nous prendrons toute mesure que nous croyons devoir prendre pour y porter remède. C’est là un signal très clair.” a dit M. Praet.
“On peut aussi jouer sur le bilan de la banque centrale. Cela inclut l’option des achats directs d’actifs, toujours possibles pour une banque centrale. Aucune règle existante ne l’interdit.”“Certaines décisions font plus facilement consensus que d’autres. Mais une chose est bien claire : les conseil des gouverneurs s’est montré capable de décider. C’est ce qu’il faut vraiment retenir“.
Eh bien, nous y voilà. Cela devait arriver, puisque que la déflation au sud de l’Europe à rendue folle la dynamique de la dette, ce qui suffit à annuler tous les bénéfices censément apportés par la monnaie unique allégués. Les nations doivent se protéger.
“C’est un changement radical de direction de la part de la BCE, et nous l’estimons tout à fait bienvenu,” dit Ken Wattret de BNP Paribas.
“Si ses officiels ont déjà pu signaler que la BCE pourrait augmenter la taille de son bilan par l’achat direct d’actifs financier, cette petite phrase de M. Praet est de loin la plus explicite“.
“La patience de la majorité des membres du Conseil envers la ‘minorité de blocage’ a été épuisée ; à cette patience on devait la retenue, préoccupante d’ailleurs, de la réaction de la BCE face à des chiffres d’inflation qui restent, jusqu’à aujourd’hui, bien en-dessous de l’objectif qu’on leur avait assigné. Le plongeon du chiffre d’octobre a été le déclencheur“.
Tout à fait. Mais, bien entendu, l’histoire ne s’arrête pas là. Aujourd’hui paraît dans le Financial Times, sous la plume du grizzly de l’IFO [1], Hans Werner Sinn, un article qui reproche avec véhémence à la BCE sa baisse des taux de la semaine dernière.
Et d’autre part nous avons Bild Zeitung qui lance ses anathèmes de tabloïd, sur le thème de la destruction de l’épargne allemande par une BCE sous contrôle italien.
Et nous avons encore Andreas Dombret, de la Bundesbank, qui disait ce matin que les taux directeurs proches de zéro qu’a fixé la BCE constituaient un risque pour la « stabilité financière » en Allemagne.
La crise Nord-Sud va son petit bonhomme de chemin. Simplement, elle change d’aspect.
Le consensus en faveur de l’euro de la classe politique allemande va continuer d’être mis à l’épreuve.
Le nœud du problème est que, au point où nous en sommes, n’importe quelle politique susceptible d’aider les pays du Club Med aurait en Allemagne des effets destructeurs, et vice-versa. Il n’existe plus de solution que l’on puisse effectivement mettre en œuvre. Le fossé qui divise l’UEM est d’ores et déjà trop large.
Pour moi, je tends à penser que les niveaux de destruction ne sont pas symétriques. Un peu de déflation en Italie est un problème beaucoup plus sérieux (tout du moins, pour ceux qui ont à en subir directement les conséquences). Mais c’est là une analyse purement macro-économique. Or ce sera aux politiques de décider du cours du drame.
La population allemande a son point de vue et y adhère fermement. En tant qu’anthropologiste amateur, je respecte les particularités culturelles des nations historiques du continent européen, et donc je ne plussoie pas Romano Prodi quand il accuse les Allemands d’être aussi obsédés par l’inflation qu’un adolescent par le sexe. D’abord, M. Prodi aurait dû y penser lorsqu’il a entrainé son pays dans une union monétaire avec l’Allemagne.
Les peuples d’Europe sont ce qu’ils sont. C’est pour cette raison précisément que nous autres eurosceptiques avons toujours argué que le passage en force de l’intégration européenne était une chose extrêmement dangereuse à faire.
En ce qui concerne la guerre civile larvée que se livrent les membres de l’UE sur la politique monétaire, il y a une solution facile. L’Allemagne pourrait se retirer poliment de l’euro, et le Sud pourrait admettre tout aussi poliment que ce retrait peut, en somme, se comprendre. Chacun pourrait faire de son mieux, et ainsi tenter de persuader le reste du monde que tout est sous contrôle.
Cela ne requerrait jamais qu’un peu de sens politique. Ce n’est pourtant pas si dur.
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[1] IFO : L’un des six grands instituts d’études économique de l’Allemagne. Sinn en est le président.
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Rapport Estrela : LMPT dénonce un passage en force
Communiqué LMPT :
"La Manif Pour Tous dénonce une tentative de passage en force de la commission « Droits de la femme et égalité des genres » du Parlement européen en faveur du Gender et de la PMA pour les couples de femmes.
Renvoyé en commission le 22 octobre dernier après un vote en séance plénière, le rapport Estrela fait un retour en force brutal demain au Parlement européen. C’est pourtant le même texte qui sera proposé au vote des députés membres de la commission «Droits de la femme et égalité des genres. » Et un vote en séance plénière est même envisagé dès le mois de décembre. Une situation scandaleuse que dénonce La Manif Pour Tous qui s’était fortement mobilisée avec succès en obtenant, à la surprise générale, le renvoi en commission du texte. De très nombreux sympathisants de La Manif Pour Tous avaient en effet écrit à leurs députés pour les sensibiliser aux dangers de ce texte. Cette proposition de résolution entendait et entend toujours promouvoir, au nom du principe de non-discrimination, « la procréation pour tous » (& 84) en permettant « aux femmes célibataires et lesbiennes de bénéficier de traitements de fertilité et de services de procréation médicalement assistée » (& 8). A l’évidence, dans le cas d’une célibataire ou d’un couple de femmes, il ne s’agit pas d’un problème de stérilité !
Pour la Manif Pour Tous, les mots d’ordre sont clairs :
- Priorité au respect du droit de l’enfant à avoir un père et une mère !
- Non à la fabrication d’enfants délibérément privés de leur ère !
- Non au mensonge sur la conception de l’enfant !
Parce que cette proposition de résolution entend imposer partout en Europe la fabrication d’enfants délibérément privés de père, l’enseignement obligatoire de l’idéologie du genre à l’école et réduire les parents à un rôle de simple « protagoniste » dans l’éducation de leurs enfants alors même que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnaît qu’ils en sont les premiers éducateurs, La Manif Pour Tous invite ses sympathisants à se manifester auprès des députés européens pour leur faire part des raisons de leur opposition à ce texte."
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Le surprenant succès des Jeunes UDC
L'acceptation de l'initiative des Jeunes UDC bernois en faveur d'un durcissement des conditions de naturalisation a surpris la droite et crée la consternation de la gauche.
Personne ne s'attendait à un tel résultat. Sa mise en oeuvre pourrait être problématique. Cette initiative, qui prive les délinquants et les bénéficiaires de l'aide sociale du droit de cité, a été acceptée dimanche par 55,8% des votants. Même l'arrondissement bilingue de Bienne, qui vote traditionnellement à gauche, a soutenu cette modification de la constitution cantonale.
Appel au rejet
A l'exception de l'UDC, tous les partis politiques ont appelé au rejet de cette initiative, mais sans pour autant se mobiliser. Le comité interpartis en faveur du non est resté discret durant la campagne.
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Slovaquie : victoire électorale pour un nationaliste
Marian Kotleba a créé la surprise en battant son rival du parti social-démocrate (au pouvoir), au second tour des élections régionales dont les résultats ont été publiés dimanche. Il devient donc « gouverneur » de la province de Banska Bystrica (la première du pays).
Ex-leader du mouvement nationaliste radical «Slovenska Pospolitost» («Communauté slovaque»), Marian Kotleba est âgé de 36 ans.
Cet instituteur dirige actuellement le relativement modeste parti nationaliste «Notre Slovaquie».Aupremier tour, M. Kotleba n’avait obtenu que 21,3% des voix, si bien que ses chances d’être élu au poste de gouverneur étaient généralement jugées minces par les analystes. Au second tour, il a pourtant battu son rival du parti social-démocrate Smer-SD Vladimir Manka (soutenu par l’ensemble du Système), par 55,5% des voix contre 44,5%. Son discours de fermeté face au problème rom (10% de la population…) y a joué pour beaucoup.
La victoire électorale d’un nationaliste radical n’ayant rien renié de ses convictions, plusieurs fois victime de la répression du gouvernement slovaque, est un fait suffisamment rare pour être souligné et salué !
PS : le Figaro, toujours plus mauvais, parle carrément d’un « néonazi »… Quant à l’uniforme, il n’est pas inspiré de ceux utilisés par les Allemands, mais de celui de la Garde Hlinka (du nom de l’abbé Hlinka, chef politique nationaliste), organisation nationaliste des années 30 et 40.
http://www.contre-info.com/slovaquie-victoire-electorale-pour-un-nationaliste
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Olivier Delamarche : « Des pays comme la Grèce ne rembourseront pas »
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Poutine est un patriote russe, il faudra bien s’y faire
On aimerait voir nos dirigeants faire preuve d’autant d’intransigeance et de pugnacité pour faire prévaloir les intérêts de la France.
Qu’un Hongrois, aujourd’hui encore, éprouve un ressentiment toujours renouvelé contre le traité de Trianon qui a amputé son pays de la moitié de son territoire et de sa population ; qu’un Turc, aujourd’hui encore, cultive la nostalgie de cette grande construction disparate et disparue que fut l’empire ottoman ; qu’un Français – oui, même un Français – aujourd’hui encore, regrette le temps pas si ancien où la France donnait le ton au monde et imprimait sa marque sur l’histoire, c’est ce qu’il est aisé de comprendre pour peu que l’on unisse un peu de culture et un peu de sensibilité, et c’est la clé de bien des comportements actuels. Mais ce genre de considération échappe manifestement à un grand journal comme Le Monde, soit qu’il lui passe au-dessus de la tête, soit qu’il le traite par-dessous la jambe.
Commentant l’autre jour la façon dont Vladimir Poutine s’y est pris pour faire échouer in extremis l’accord qui devait sceller l’association de l’Ukraine à l’Union européenne, le journal du soir stigmatisait dans un éditorial au vitriol dont on ne sait s’il relevait davantage de l’inconscience ou de la mauvaise foi les « bonnes vieilles tactiques soviétiques » dont aurait usé le président russe « qui ne recule devant rien ».
Qu’a donc dit, qu’a donc fait Poutine pour mériter d’être ainsi assimilé à feu Brejnev, à feu Khrouchtchev, à feu Staline et implicitement accusé de ressusciter les pratiques en vigueur du temps de l’impérialisme communiste ? A-t-il menacé le pays voisin d’une intervention militaire ? A-t-il massé ses divisions blindées, a-t-il mis en alerte rouge ses missiles et ses sous-marins ? Non, Medvedev et lui-même ont simplement averti leurs homologues ukrainiens que s’ils cédaient à l’attraction de l’Union européenne, ils paieraient deux fois plus cher les fournitures de gaz russe aussi nécessaires à leur industrie qu’indispensables à leur confort et que la Russie se fermerait à l’exportation de leurs produits agricoles. A eux de choisir. C’était dur mais de bonne guerre, de celles qui ne mettent pas la paix en danger.
Lorsque Vladimir Poutine était jeune homme, l’ombre de l’U.R.S.S. s’étendait sur la moitié de la planète et le bloc communiste faisait en apparence jeu égal avec le monde capitaliste. Il y a vingt ans, non seulement, après la Chine et le Vietnam, l’Europe de l’Est retrouvait son indépendance, mais l’U.R.S.S. explosait et la Russie, dans un contexte de démission, de corruption et d’humiliation, réduite comme une peau de chagrin, était ramenée à des frontières antérieures à celles que les tsars, au terme des trois siècles de la dynastie des Romanov, lui avaient données.
De cette blessure, de ce traumatisme, ni le pays ni son président ne se sont remis. Maître tout puissant d’une Russie résiduelle à laquelle il veut rendre son rang de grande puissance, Poutine, dans un patient et continuel effort qui l’apparente aux bâtisseurs d’Etats-nations que furent Richelieu, Cavour ou Bismarck, restaure et reconstruit pierre à pierre l’édifice délabré que lui ont légué ses prédécesseurs immédiats. D’ores et déjà, la Biélorusssie, le Kazakhstan, l’Arménie, l’Azerbaidjan ont adhéré à cette Union douanière qui prélude à l’Union eurasienne dont rêve Poutine et qui donnerait une réalité concrète à la très ectoplasmique Communauté des Etats indépendants.
Dans la grande partie d’échecs qu’a engagée Poutine, l’Ukraine est évidemment une pièce essentielle, l’Ukraine tiraillée entre une appétence pour l’Union européenne et les avantages qu’elle en escompte et son appartenance affective, culturelle, historique, ethnique à l’ensemble russe. Quelles qu’aient été les vicissitudes des rapports entre les deux pays, si attachés que soient les Ukrainiens uniates de l’Ouest à leur autonomie, Kiev, Kharkov, Odessa et Sébastopol sont aussi évidemment russes tout en étant ukrainiennes que Barcelone, Gérone et Tarragone sont espagnoles tout en étant catalanes, que Saint-Sébastien, Bilbao et Santander sont espagnoles tout en étant basques.
Le projet de Poutine, qui n’est pas plus insensé ni monstrueux que le sont ses méthodes est clairement de faire rentrer l’Ukraine comme les autres partenaires de l’Union douanière au bercail de la grande Russie. D’où le chantage qui a fait rebasculer Kiev du côté de Moscou au moment où Bruxelles lui tendait les bras.
Que voulez-vous, Poutine est un patriote russe. Il faudra bien s’y faire, et plutôt que de le stigmatiser, on aimerait, surtout ces derniers temps, voir nos dirigeants et nos diplomates faire preuve, face aux Etats-Unis, face à l’Allemagne, face à la Commission, d’autant d’intransigeance et de pugnacité que lui pour faire prévaloir sur la scène internationale les intérêts d’un pays qui s’appelle encore la France.Dominique Jamet http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlVFVAluAaolBAwIp.shtml
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L’impopularité européenne de François Hollande
L'impopularité historique du président français est devenue transnationale, contagieuse.
Mercredi 20 novembre, Rome. François Hollande, accompagné de dix ministres dont Jean-Marc Ayrault, est convié par le chef du gouvernement italien Enrico Letta, du PD (Partito Democratico) pour un sommet franco-italien qui doit consacrer plusieurs accords économiques bilatéraux, et surtout, sur la pression de Bruxelles, faire avancer à toutes forces le dossier de la ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin. Il s’agit également pour François Hollande de « se placer » en vue de la présidence italienne de l’Union Européenne, qui interviendra juste après les élections européennes : la distribution des fauteuils, portefeuilles et autres sinécures aurait-elle déjà commencé ?
Invité par son homologue italien, socialiste comme lui, pour signer de juteux contrats au pays de la dolce vita : rien de mieux pour échapper à la sinistrose française, et profiter de l’intermède pour s’afficher comme acteur de la croissance, avec son compère Letta, tous deux plus européistes que jamais. Luxe, calme et volupté en somme, le temps d’une journée.