L'observation du passé de l'humanité ne relève pas de la zoologie. Les événements ne s'y reproduisent jamais à l'identique. Le libre choix permanent des fragiles fils d'Adam déjoue l'instinct de l'animal. Et pourtant l'histoire, cette "science des faits qui ne se reproduisent pas" [Paul Valéry] nous livre d'inépuisables enseignements, sous des masques à peine renouvelés.
Ainsi l'expérience du XXe siècle, avec sa chaîne d'horreurs brutalement totalitaires, et après les condamnations plus ou moins sincères, du Procès de Nuremberg clos en 1946 au rapport Khrouchtchev de 1956, pourrait nous permettre de mieux comprendre la mise en place rampante des dictatures cybernétiques actuelles.
Désormais en effet, ceux qui ont aimé Hitler et Staline adoreront, en Xi Jinping, le stalinien assumé, et le national-socialiste d'un genre nouveau. On peut regretter qu'à Paris au moins, cet enchaînement, objectivement évident, ne s'impose guère dans les esprits qui formatent l'opinion.