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géopolitique - Page 407

  • Retour au réel

    L’espoir européen de contester l’hégémonie du dollar n’est pas près de se concrétiser

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    Par Muriel Motte

     Dans le monde rêvé d’Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères, l’Europe échappe à la tutelle américaine et parvient à sauver l’accord sur le nucléaire iranien, essentiel si l’on veut préserver un semblant de paix au Moyen-Orient. L’exploit ne serait pas seulement diplomatique. Sortir de l’ombre punitive de Donald Trump, qui menace de sanctions tous ceux qui commercent avec Téhéran, implique de couper les ponts avec le droit américain, et donc avec le roi dollar.

    Heiko Maas ne l’ignore pas. Dans le quotidien financierHandelsblatt, le ministre prône la mise en place de «canaux de paiement qui soient indépendants des Etats-Unis, un Fonds monétaire européen et un système Swift(réseau interbancaire de paiement, NDLR) indépendant »de manière à ce que Washington « ne porte pas atteinte à nos intérêts sans nous consulter ».

    Il n’est pas le premier à vouloir échapper à l’attraction tentaculaire du billet vert et à tout ce qu’elle implique. Les producteurs d’or noir tentent depuis des années de lui trouver des alternatives, notamment depuis que l’ancien président iranien, Mahmound Ahmadinejad, l’a qualifié de « bout de papier sans valeur». En France, le souvenir de l’amende de 8,9 milliards de dollars payée par BNP Paribas aux Etats-Unis, sanctionnant le business – en dollars – de la filiale suisse de la banque au  Soudan, reste vivace. Mais concrètement, le monde a bien du mal à se passer de la devise américaine, toujours utilisée dans le règlement de 70 % de l’ensemble des échanges mondiaux.

    L’histoire joue un grand rôle : la monnaie de la première économie mondiale s’est imposée dans l’après-guerre, et n’a jamais perdu son statut de primus inter pares. Les Etats-Unis sont toujours la première puissance de la planète, solidement campée sur leurs deux jambes : un géant financier avec Wall Street, une machine à innover avec la Silicon Valley. De facto, une entreprise qui grandit et s’internationalise croise tôt ou tard le dollar sur sa route.

    Quant à la puissance politique, « elle se trouve aux Etats-Unis pas en Europe, commente Philippe Waechter, chef économiste d’Ostrum AM. Depuis un an, personne ne s’oppose aux décisions de Donald Trump. Sanctions, tarifs douaniers, géopolitique, la Maison Blanche donne le tempo de manière spectaculaire, c’est ce qui compte à l’international ». Il estime que « les choses seraient peut-être différentes si nous affichions une unité politique plus forte. Mais quelles anticipations pouvons-nous faire naître aujourd’hui concernant l’Europe, susceptibles d’inciter le monde à utiliser davantage la monnaie unique ? D’une certaine manière, vouloir payer en euros c’est entrer en opposition avec les Etats-Unis ».

    Bien peu ont les moyens de prendre ce risque. Peugeot a annoncé son retrait d’Iran en juin dernier et Total n’a pas tergiversé longtemps. Il vient d’annoncer son désengagement  du projet gazier South Pars, faute d’avoir obtenu le feu vert nécessaire de Washington. Et ce «malgré le soutien des autorités françaises et européennes » a précisé le groupe de Philippe Pouyanné. Pot de terre contre pot de fer ? Les promesses du plus grand gisement de gaz naturel du monde n’ont pas pesé lourd face aux menaces Trumpiennes. « Nous nous attendons à ce que les gouvernements européens réalisent, comme le font déjà les entreprises européennes, que le choix entre faire des affaires avec l’Iran et faire des affaires avec les Etats-Unis est très simple », a pu fanfaronner John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de l’hôte de la Maison Blanche.

    Le problème est que personne ne peut le contredire. « Tout le monde a envie d’une Europe plus unie, plus autonome et plus forte, mais dans les faits nous cédons aux pressions américaines. Se fâcher avec Washington c’est renoncer à 25 % de la richesse mondiale » commente l’économiste Patrick Artus.

    Colonie des Etats-Unis. Commercer en dollars partout sur la planète, être présent d’une manière ou d’une autre aux Etats-Unis, ne sont d’ailleurs pas les seuls critères qui placent les groupes étrangers sous la férule du droit américain. Les juges peuvent venir leur demander des comptes dès lors qu’ils incorporent des technologies américaines dans leur business, notamment dans leurs exportations vers d’éventuels pays jugés menaçants à Washington. « L’Europe est une colonie des Etats-Unis par la technologie interposée », déplore Patrick Artus. Faute de parvenir à créer ses propres Gafa, le vieux continent semble d’autant plus fragile que Donald Trump n’a pas hésité le mois dernier à considérer l’UE comme une  « ennemie » de son pays.

    La Chine y voit un boulevard. Face à une Europe affaiblie par ses querelles intestines, son poids croissant dans les échanges mondiaux va renforcer le rôle international de sa monnaie, le yuan. L’émergence de géants de la tech (Baidu, Alibaba, Tencent, Wechat, Xiao-mi, Huawei...) vise à déjouer le piège d’une dépendance à l’égard du grand satan américain. Pékin ne manque ni d’ambition, ni de moyens financiers. N’en déplaise à Donald Trump, on attend d’ailleurs que la Chine occupe la place laissée vacante par la France, en reprenant les parts de Total dans le projet South Pars. Le groupe de Patrick Pouyanné affirme ne pas connaître la position de son homologue, CNPC.

    Le titre de l'article est de nous (ndlr)

    Source : L’Opinion 23/8/2018

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Ukraine si russe !

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    La Laure de Kiev, si russe, en effet ...

    1760687294.jpgPar Marc Rousset

    C'est une analyse de la question ukrainienne assez radicale que Marc Rousset nous propose ici. Elle est intéressante, mérite réflexion et sans-doute débat. Est-il si sûr que la Russie veuille actuellement, stricto sensu, « récupérer » l'Ukraine ? Le souhaite-t-elle ? Est-ce sa politique ? Est-ce seulement possible dans le contexte géopolitique mondial ? Cependant, Lafautearousseau a adopté au coeur de la crise ukrainienne une analyse très voisine de celle de Marc Rousset. On pourra s'y reporter*. De toute façon, ce qui doit nous guider ici, en dehors de toute russophobie ou russophilie,  ce sont les seuls intérêts de la France. Or un rapprochement avec la Russie est actuellement dans l'intérêt de la France.   LFAR       

    De retour de Kiev et Odessa, nous pouvons dire que le calme le plus absolu règne en Ukraine, exception faite du sanglant conflit armé dans le Donetsk.

    Mais il faut se méfier de l’eau qui dort. L’Ukraine est en faillite et ses dirigeants actuels corrompus, arrivés au pouvoir suite au coup d’État de la place Maïdan – derrière lequel était la CIA, comme l’a affirmé Poutine lors de sa longue interview par le célèbre journaliste américain Oliver Stone en 2017, et comme évoqué dans une tribune de Mediapart, toujours en 2017 -, conduisent un pays mécontent dont la majorité des habitants est pro-russe, dans une impasse géopolitique polono-états-unienne.

    Tous les Ukrainiens sans exception parlent et comprennent le russe, qui est la langue dominante dans les grandes villes telles que Kharkiv, Kiev et Odessa. Jusqu’aux invasions tartaro-mongoles du XIIIe siècle, le russe, le biélorusse et l’ukrainien ne formaient qu’une seule langue commune. L’ukrainien, très proche du russe, s’écrit avec le même alphabet cyrillique. En fait, seule la Galicie, très longtemps polonaise ou austro-hongroise, regarde davantage à l’ouest qu’à l’est.

    581917471.pngLa Russie est née avec la Rous’ de Kiev (882-1169) lorsque le prince varègue Oleg, venu de Novgorod, s’empare de Kiev en 882 pour former un des plus grands États d’Europe au Xe siècle, de la Baltique à la mer Noire. La Russie devient chrétienne orthodoxe lors de la conversion, en 988, du prince Vladimir de la Rous’ de Kiev à Kherson, dans le sud de l’Ukraine. Aujourd’hui, l’Ukraine est un pays majoritairement orthodoxe.

    L’Ukraine bascula du côté russe lors de la révolte du cosaque zaporogue Bohdan Khmelnitski contre la domination polonaise lorsqu’il décida de s’allier, en 1654, avec la Russie et lorsqu’en 1709, les 45.000 hommes de Pierre le Grand écrasèrent, à la fameuse bataille de Poltava, les troupes du cosaque zaporogue Mazepa qui s’était allié à l’armée de Charles XII de Suède. Odessa fut fondée par Catherine II à la place d’une forteresse turque conquise par les Russes en 1792.

    Quant à la Crimée, elle a toujours été russe depuis que le khanat de Crimée a été vaincu en 1774 par les troupes russes de Catherine II. Elle a été seulement ukrainienne dans le cadre de l’URSS lorsque Khrouchtchev, en 1954, décida de faire don de la Crimée à l’Ukraine pour fêter les 300 ans du pacte militaire signé par Bohdan Khmelnitski.

    L’Ukraine, nonobstant son origine russe, a donc été sous souveraineté russe durant trois siècles, de 1654 à 1991. Seul l’écroulement de l’URSS a abouti à la création de l’Ukraine, comme État indépendant.

    Gogol, Boulgakov, Prokofiev que tout le monde considère comme des Russes sont, en fait, d’origine ukrainienne. Pour Gogol, qui n’a jamais soutenu une idée patriotique ukrainienne, les cosaques ne sont pas l’expression du patriotisme ukrainien mais de l’esprit russe.

    Face à la Chine en Sibérie, face au monde musulman de l’Asie centrale, du Caucase et de la Turquie, l’Europe de l’Ouest a besoin d’un chien de garde de 200 millions d’habitants à l’Est qui ne peut être qu’une Russie comprenant de nouveau l’Ukraine et la Biélorussie. L’Ukraine, n’en déplaise à la Pologne, à l’OTAN, aux États-Unis et à la pensée unique, est russe et doit redevenir russe !  

    A lire ....1149057401.jpg

    Ukraine : intangibilité des frontières ? Allons donc !

    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/08/22/ukraine-si-russe-6073800.html

  • Qu’est-ce que la Super Classe Mondiale qui nous dirige ? Réponse en 10 points

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    Par Michel Geoffroy, essayiste ♦ [Rediffusion] Nous publions à nouveau cette analyse exclusive, publiée initialement dans nos colonnes le 30 mars 2018. En effet, ce texte fait partie des articles les plus lus du début d’année 2018. Un intérêt massif qui motive une nouvelle diffusion en cette période estivale pour préparer au mieux la rentrée politique. Bonne lecture et bonnes vacances.
    Polémia

    Michel Geoffroy, contributeur régulier de Polémia, a récemment publié La Super-classe contre les peuples. Cet ouvrage, préfacé par Jean-Yves Le Gallou, s’attache à démasquer ceux qui détiennent le pouvoir dans le monde moderne. Avec ce dévoilement magistral de la super-classe mondiale, Michel Geoffroy permet de poser les bases d’une reconquête essentielle : celle de notre liberté.
    Michel Geoffroy étant un pilier de Polémia, nous vous proposons une analyse en 10 points de cette super-classe mondiale qui fait tout pour nous diriger.
    Polémia

    1/ La Super Classe Mondiale (SCM) n’est pas un fantasme : elle existe bien et elle a pris le pouvoir en Occident et notamment en Europe Occidentale.

    Elle est propriétaire des médias, elle finance le microcosme culturel, les ONG et les groupes de pression et elle impose partout une politique qui va à l’encontre de la volonté du corps électoral. En France elle a réussi à faire élire son candidat lors de la présidentielle de 2017 : Emmanuel Macron

    2/ La SCM correspond à la domination sans limite de l’économie et de la finance sur la société et sur la souveraineté politique, qui s’est produite à la fin du XXème siècle.
    La SCM regroupe les super riches qui veulent s’enrichir toujours plus, grâce notamment à la dérégulation économique et financière. Grâce aussi à la modification des lois fiscales à leur profit. Grâce enfin au « socialisme des riches » qui consiste à mettre à la charge de la collectivité les charges induites par la mise en œuvre des politiques libre-échangistes, pendant que ses bénéfices reviennent à la seule oligarchie

    La SCM incarne la domination sans partage de la loi de l’argent, donc la réduction des hommes à l’état de simple ressource au service des plus riches.

    Pour cette raison on ne pourra remettre à sa place la SCM, si on ne régule pas l’économie et la finance mondiales

    3/ La SCM incarne aussi le retour d’une vieille eschatologie : la prétention hérétique de bâtir le paradis sur terre et d’unifier le genre humain, sans attendre la venue ou le retour du Messie, prétention qui a été reprise par le messianisme protestant et sa croyance en la destinée manifeste des anglo-saxons. Cetteeschatologie fonde le projet cosmopolite ou mondialiste de la SCM, qui se prétend éluepour ce faire.
    Ce projet est bien un complot contre la liberté, la souveraineté et l’humanité de l’homme. Car le gouvernement mondial n’ouvrirait pas la voie à une « démocratie planétaire » mais au contraire à la dictature mondiale de l’oligarchie.En accusant les autres de complotisme la SCM pratique en réalité l’inversion accusatoire.

    4/ La SCM est une classe sociale : c’est une oligarchie transnationale qui partage plus de traits communs qu’avec sa population d’origine. C’est une classe qui se croit suffisamment éclairée pour prétendre faire le bien des gens malgré eux.
    Elle correspond au parti de Davos : de ceux qui se rencontrent tous les ans lors du World Economic Forum de Davos, qui partagent la même vue du mondelibérale/libertaire et cosmopolite et qui l’imposent aux gouvernements.

    5/ La SCM a pris le pouvoir en Occident grâce à la conjonction de trois changements historiques majeurs au cours du XXème siècle : l’avènement de la surpuissance anglo-saxonne, la fin du socialisme et du communisme et enfin la mondialisation de l’économie. La fin du socialisme et du communisme a notamment provoqué le grand soulagement des super-riches qui n’ont plus à craindre en Occident une révolution qui menacerait leurs privilèges et leurs intérêts : avec l’immigration, les délocalisations et bientôt l’intelligence artificielle, ils pensent même avoir trouvé le moyen de remplacer les peuples puis de se passer d’eux. Et la mondialisation a donné aux grandes entreprises transnationales plus de pouvoirs que de nombreux Etats, de plus en plus paupérisés.
    Les milliardaires anglo-saxons ont toujours eu la prétention de gouverner le monde. Mais à la fin du XXème siècle, ils ont fini par croire qu’ils en avaient désormais la possibilité.

    6/ La SCM fonctionne par la mise en synergie de 4 cercles ou engrenages : le cercle de la richesse financière et économique transnationale, le cercle des médias et de la culture, le cercle des organisations non gouvernementales et de la société civile, enfin le cercle des élites publiques. Le cercle de la richesse financière et économique transnationale est celui où la puissance est la plus concentrée et la plus opaque : il dirige, influence et achète tous les autres cercles.
    Le premier cercle ne comprend que quelques milliers d’individus, mais les autres cercles sont plus nombreux, en particulier parce qu’ils regroupent des idiots utiles.

    La SCM repose pour cette raison sur un pouvoir impersonnel, désincarné et collégial donc insaisissable (par opposition à la tradition de l’incarnation du pouvoir en Europe)

    7/ La SCM est une oligarchie et non pas une élite : elle préfère toujours l’influence des autres à l’engagement personnel direct.
    C’est pourquoi on peut assimiler son action et son projet à un complot, car elle refuse de le soumettre au verdict démocratique : elle veut au contraire l’imposer subrepticement en le rendant inéluctable. Pour cette raison elle s’est rendue maîtresse du pouvoir médiatique en Occident, qui sert à ahurir la population, à diffuser l’idéologie libérale/libertaire et cosmopolite et à diaboliser tous ceux qui s’opposent au projet de la SCM.

    8/ La SCM fait avancer son projet et son agenda selon une dialectique du chaos et du contrôle. Elle sème le chaos partout comme moyen de détruire la résistance psychologique et l’homogénéité des peuples : c’est principalement le rôle dévolu au chaos migratoire en Europe. Mais aussi au chaos économique, conséquence de la dérégulation systématique, qui place les populations en insécurité économique et sociale croissantes. Ou au chaos moral qui sert à déstructurer les personnalités. Enfin la SCM ne répugne pas à la guerre comme moyen chaotique.

    Le chaos sert ensuite de prétexte à l’instauration du contrôle : la SCM substitue à la souveraineté nationale, le contrôle de la population, qui correspond à l’instauration de la post-démocratie en Occident. La post-démocratie illustre le caractère totalitaire du gouvernement mondial que la SCM voudrait instaurer à son profit : un système où les peuples se voient retirer le pouvoir de changer de politique, où les juges supplantent les législateurs et dont l’Union Européenne constitue le laboratoire

    9/ L’idéologie libérale/libertaire et cosmopolite a été le principal vecteur de l’instauration du chaos au service de la SCM en Occident. Parce qu’elle a contribué à détruire toutes les régulations qui faisaient obstacle à l’instauration du règne de l’argent. Et parce qu’elle a contribué à diffuser un individualisme radical qui détruit tout ordre social et qui ouvre la voie à la marchandisation du monde et finalement de l’homme lui-même.
    Mais la SCM pratique le double standard permanent : dans son comportement interne elle fait tout le contraire de la doxa libérale/libertaire qu’elle préconise pour le reste de la population : elle est hiérarchique, patriarcale et elle aspire au monopole, au pouvoir opaque et au contrôle, non pas à la liberté, à la transparence et à la concurrence

    10/ La SCM a réussi à mettre l’Europe en servitude et à s’enrichir démesurément. Par contre elle va échouer au XXIème siècle à contrôler le monde. La SCM n’est donc pas omnipotente: en fait le monde est en passe d’échapper aux mondialistes, en particulier parce que le cœur nucléaire de la SCM -les pays anglo-saxons- est entré en déclin, et parce que le monde devient multipolaire. L’idéologie de la SCM peine à s’imposer partout et en Europe même, elle soulève une opposition croissante.
    L’oligarchie en a bien conscience et il ne faut donc pas exclure que la SCM ait recours à la guerre mondiale pour tenter de garder son leadership coûte que coûte.
    C’est aussi pourquoi les Européens doivent se libérer de la tutelle de la SCM, qui ne peut que conduire à leur destruction, et pour cela, s’ériger en pôle de puissance autonome.

    Michel Geoffroy 21/08/2018

    La Superclasse mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy, Editions Via Romana, 475 pages, 24 €

    Achat en ligne : https://www.polemia.com/la-boutique/

    Crédit photo : Georges Soros par Niccolò Caranti [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/super-classe-mondiale-10-points-rediff/

  • Où en est le projet italien de quitter l’euro en souplesse ?

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    Les tempêtes monétaires qui accablent, depuis quelques semaines, la livre turque et le rial iranien, outre le fait qu’elles ont été provoquées par Donald Trump, qui montre ainsi la puissance de son pays, posent trois questions en filigrane.

    D’abord celle de l’OTAN, que Donald Trump voudrait, sinon supprimer, du moins reconfigurer, car la Turquie qui en fait partie a montré, depuis la fin de l’URSS et surtout le trouble jeu d’Erdoğan dans la crise syrienne, qu’elle n’est plus indispensable à l’Occident, voire qu’elle est nuisible en Orient. La négociation off, directe, sans précédent entre Donald Trump et Vladimir Poutine tournait sans doute sur l’avenir de l’Ukraine et sur les bases américaines et de l’OTAN en Europe centrale et orientale.

    Ensuite, celle de la démondialisation et du commerce mondial : il faudra qu’au lieu de commenter des tweets qui ne sont même pas écrits par Donald Trump, les commentateurs fassent l’effort de se projeter sur l’avenir du monde démultilatéralisé de demain. Et sur la façon dont la France, en particulier, devra s’y préparer pour y préserver ses avantages. Même si la Turquie et les États-Unis se reprochent, mutuellement, soit la prise en otage soit, au contraire, l’asile politique de deux religieux, le conflit est aussi très commercial. La donne du commerce mondial a changé et les incantations n’y feront rien.

    Enfin, il y a la question de la monnaie. Dans son programme économique commun, la coalition italienne de gouvernement aborde le sujet sans se donner d’échéance, mais elle exige que l’Union européenne efface 250 milliards d’euros de la dette publique de l’Italie, sinon Rome sortira de la zone euro. Évidemment, si l’Italie opérait ainsi et lançait ses contre-euros (les Buoni ordinari del Tesoro), cela serait la fin non seulement de l’euro mais encore de l’usine à gaz bruxelloise. Une autre Europe, démocratique et réaliste, pourrait être alors rebâtie.

    Les commentateurs tentent de découvrir ou d’imaginer des failles et des tensions entre la Ligue et Cinq étoiles ; il y a en a nécessairement, mais pas au point de paralyser ou de faire éclater la coalition qui n’y a aucun intérêt. Les gazetiers continuent à vaticiner que… les « populistes » ne s’entendront pas. Or, ces derniers ont entre eux bien plus de points d’accord que de discorde. Et notamment sur l’économie, à propos de laquelle ils pensent que ce ne sont pas les recettes libérales qui garantiront la sortie de la stagnation économique, mais les « investissements » et la « stratégie expansionniste ». Du trumpisme ; qui marche bien aux États-Unis. Pour redresser la situation, la coalition préconise le recours à des stimulations fiscales et pro-sociales, à l’encontre des principes de la Banque centrale européenne et de ses canons budgétaires.

    Même si la sortie de l’euro a disparu de la version finale du programme commun, qui peut jurer que, dans la torpeur du mois d’août – période de tous les coups de Trafalgar monétaire et bancaire -, MM. Conte, Di Maio, et Salvini n’y songent pas et ne s’y préparent pas ? Car les Italiens n’accepteront jamais un scénario à la grecque, tel qu’ils y ont assisté de l’autre côté de l’Adriatique.

    De surcroît, le Royaume-Uni ne verse plus ses 12,8 milliards de cotisation, ce qui forme un « trou » de près de 6 milliards d’euros dans le budget européen. La tentative de Bruxelles de le combler en augmentant la cotisation des autres membres rencontre une très forte opposition. On imagine facilement la tempête si l’on parlait de gommer 250 milliards ! Ni Bruxelles ni la BCE ne feront de concessions à l’Italie. La sortie de l’Italie de la zone euro paraît, dès lors, parfaitement plausible. Les experts de l’Economist Intelligence Unit, département analytique du magazine The Economist, ont retenu (février 2018) l’éventuel éclatement de la zone euro dans le top ten des grands risques majeurs menaçant l’économie mondiale.

    Quel pourrait être, alors, l’épicentre de la réaction en chaîne inéluctable ? Pourquoi pas les ondes venues de Turquie et d’Iran qui se propageraient, tel un tsunami, à l’Égypte, l’Inde, l’Arabie, le Liban, l’Asie centrale, et l’entrée en résonance avec les oscillations des économies européennes.

    Henri Temple

    http://www.bvoltaire.fr/ou-en-est-le-projet-italien-de-quitter-leuro-en-souplesse/

  • Poutine appelle l’Union européenne à participer à la reconstruction de la Syrie

    arton51915-efc2f.jpgAvec la chancelière allemande, Angela Merkel, le président russe mène également des discussions concernant l’Ukraine...

    Le président russe Vladimir Poutine a appelé ce samedi les Européens à participer financièrement à la reconstruction de la Syrie pour permettre le retour chez eux de millions de réfugiés, lors d’une visite en Allemagne.

    « Il faut renforcer la dimension humanitaire dans le conflit syrien et je veux dire par là avant tout l’aide humanitaire à la population syrienne, et aider les régions où les réfugiés se trouvant à l’étranger peuvent retourner », a-t-il déclaré avant un entretien avec la chancelière Angela Merkel. Il y en a un million en Jordanie, autant au Liban, et 3 millions en Turquie, a-t-il énuméré.

    L’Allemagne en a accueilli aussi plusieurs centaines de milliers depuis 2015, au plus fort de la crise migratoire, qui a ébranlé la cohésion de l’Union européenne et affaibli politiquement Angela Merkel. « C’est potentiellement un énorme poids pour l’Europe », a-t-il mis en garde. « C’est pourquoi il faut tout faire pour que ces gens rentrent chez eux », ce qui veut dire concrètement rétablir les services de base comme l’approvisionnement en eau ou les infrastructures médicales.

    La chancelière a estimé de son côté que la priorité en Syrie était « d’éviter une catastrophe humanitaire », sans rentrer dans les détails. Les deux dirigeants veulent également évoquer le règlement de la crise ukrainienne, qui « malheureusement n’avance pas du tout », a jugé Vladimir Poutine.

    Lire la suite de l’article sur 20minutes.fr

    ***

    Donald Trump a une autre idée en tête....

    Ce sont «  les pays riches du Moyen-Orient », dont l’Arabie saoudite qui doivent mettre la main à la poche pour la stabilisation de la Syrie, selon le président américain. Vendredi Washington a annoncé sa décision de rediriger son aide financière destinée initialement à la Syrie.

    Donald Trump a qualifié le financement que Washington entendait allouer à la Syrie de « ridicule », en précisant que les États-Unis avaient d’autres priorités et que c’étaient les « pays riches du Moyen-Orient » qui devaient assumer la responsabilité pour la reconstruction syrienne.

    « Les États-Unis viennent de terminer les paiements annuels ridicules de 230 millions de dollars pour le développement de la Syrie. L’Arabie saoudite et d’autres pays riches du Moyen-Orient commenceront à faire ces versements au lieu des États-Unis. Je veux contribuer au développement des États-Unis, de notre armée et des pays qui nous aident ! »

    Le 17 août la diplomatie américaine a fait savoir qu’environ 230 millions de dollars d’aide destinés à la stabilisation la Syrie seront redirigés vers d’autres objectifs.

    Le site de CBS News avait précédemment rappelé que Donald Trump avait gelé fin mars l’attribution de 200 millions de dollars à la « reconstruction de la Syrie », en exigeant des alliés de Washington qu’ils participent plus activement au financement des programmes concernant ce pays.

    (Source :fr.sputniknews.com)

    https://www.egaliteetreconciliation.fr/Poutine-appelle-l-Union-europeenne-a-participer-a-la-reconstruction-de-la-Syrie-51915.html

  • Quel danger ? Le « marxisme culturel » ou le « poppérisme » à la sauce Soros ?

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    par Robert Steuckers

    Dans son dernier bulletin d’information (1), le polémiste et publiciste flamand Edwin Truyens analyse les derniers soubresauts de la vie politico-culturelle flamande, marquée par la démission de trois organismes importants auparavant affiliés à l’OVV, le centre de concertation des associations flamandes (d’inspiration autonomiste ou nationaliste). Ces organismes estiment que ce centre de concertation n’a plus raison d’être car le repli sur une identité bien profilée, et la volonté de la défendre contre les aléas politiques de tous genres, ne serait plus à l’ordre du jour.

    Pour Truyens, cette triple démission pourrait s’expliquer par la présence pronfondément ancrée de l’idéologie dominante en Occident que bon nombre d’observateurs ou de polémistes néerlandophones, à la suite de leurs homologues américains, appellent le « marxisme culturel » (« cultural marxism »). Truyens pense que ce vocable est inadéquat aujourd’hui même si le gramscisme de gauche a indubitablement marqué des points au cours des dernières décennies écoulées. Pour Truyens, et je suis d’accord avec lui, le déploiement, dans les sociétés occidentales, du popperisme est nettement plus patent et plus dangereux.

    Par popperisme, il faut entendre une stratégie culturelle dérivée des écrits de Karl Popper, notamment de son livre le plus important, La société ouverte (The Open Society). Le livre manifeste de Soros porte d'ailleurs, lui aussi, pour titre Open Society. L’impact de ce livre culte du libéralisme anglo-saxon au sens le plus vaste du terme, englobant et le gauchisme et le libéralisme néolibéral, est impressionnant : des démocrates-chrétiens comme Herman van Rompuy ou des libéraux (thatchériens) comme Guy Verhofstadt ont été contaminés, rappelle Truyens, par cette idéologie qui rejette toutes les formes d’appartenance, de liens sociaux, ethniques ou non. Et, par voie de conséquence, vise à les détruire par le truchement de diverses stratégies. George Soros fut un lecteur de Popper et est l’un de ses disciples les plus virulents. Sa fondation tire son nom de l’ouvrage majeur de Popper : The Open Society Foundation. L’œuvre de dissolution des liens organiques soudant les sociétés et les peuples passe par le financement d’un nombre considérable de projets comme les femens, les groupes défendant les « droits » des LGTB, l’Istanbul Pride, des programmes d’apprentissage de l’anglais partout dans le monde, etc. Truyens rappelle qu’une simple visite au site de l’Open Society Foundation nous permet de découvrir, en date du 15 juillet 2018, un article sur la nécessité d’accueillir un maximum de réfugiés et un autre sur le grave danger que constituerait l’islamophobie. Ce n’est donc pas un « marxisme culturel », plus ou moins tiré des écrits (fumeux) de l’Ecole de Francfort ou, plus particulièrement, des thèses de Herbert Marcuse, qui téléguide toutes les initiatives qui ruinent aujourd'hui les peuples et les sociétés d’Europe occidentale mais un libéralisme qui prône l’ouverture de toutes les sociétés, ouverture qui a, bien sûr, pour résultat de les faire imploser, de les jeter dans les affres d’une déliquescence totale.

    De même, Truyens considère que l’élection d’Emmanuel Macron est sans doute un effet de la stratégie poppérienne de Soros. Macron n’avait pas de parti derrière lui mais un mouvement récent, mis sur pied rapidement selon des tactiques éprouvées que la fondation de Soros avait appliquées ailleurs dans le monde. Qu’il y ait eu financement de Macron et du mouvement « En marche » ou non, la politique de Macron, comme celle des Merkel, Verhofstadt, van Rompuy et autres, suit une logique poppéro-sorosienne de dissolution des peuples, sociétés et Etats plutôt qu’une logique soixante-huitarde dérivée de l’Ecole de Francfort, instrument considéré dorénavant comme inadéquat, car il pourrait avoir des effets contraires à ceux escomptés.

    Truyens constate que cette logique poppéro-sorosienne a contaminé certaines associations flamandes, auparavant ethnistes ou populistes, qui jugent désormais qu’une action coordonnée, visant à donner de la cohésion au politique, n’est plus nécessaire ou relève d’un passéisme qu’il convient de rejeter, selon les codes préconisés par les poppéro-sorosiens. Le pouvoir corrosif du poppérisme est bien plus efficace que le « marxisme culturel » des soixante-huitards d’antan, à l’exception sans doute de Cohn-Bendit, nouvel ami de Verhofstadt et aligné sur le poppérisme que combattaient les anciens gauchistes et les théoriciens de l’Ecole de Francfort.

    Le problème, sur lequel Truyens vient de braquer un éclairage que l’on espère prometteur, devra être examiné en profondeur, par un retour à la théorie : rappelons-nous qu’un débat avait eu lieu dans les années 1970, entre tenants de l’Ecole de Francfort et tenants des thèses de Popper. Gauchisme et néolibéralisme poppérien se combattaient alors pour fusionner deux décennies plus tard, cette fois avec une prééminence progressive du poppérisme dès les premiers succès de Soros, avec, bien sûr, la bénédiction de l’Etat profond américain.

    Les gauches et les droites populistes doivent impérativement forger, en commun, un arsenal idéologique pour combattre cette idéologie dominante et oppressante. Les initiatives de Chantal Mouffe, qui se positionne à gauche mais se réfère à Carl Schmitt, pourraient servir de base à cette reconquête, lancée au départ des deux extrémités du fer à cheval politique, qui ne s'opposeraient plus dans les arènes politiques ou dans des combats de rue mais encercleraient de concert, le marais libéral, selon une stratégie de convergence élaborée en son temps par Roger Garaudy.

    Robert Steuckers.

    (1) Kort Manifest, j. 36, nr. 244, juli-augustus 2018.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/08/16/quel-danger-le-marxisme-culturel-ou-le-popperisme-a-la-sauce-soros.html

  • Premières leçons de la crise monétaire turque

    6a00d8341c715453ef022ad3636cf3200c-320wi.jpgComme on ne peut pas grincher toujours, il a semblé préférable à l'auteur de ces chroniques, d'épargner aigreurs, récriminations et sarcasmes à leurs lecteurs. Au cours d'un long mois de sidération, remontant à la mi-juillet, les occasions n'ont pas manqué. On est les champions, Benalla est grand et mais Macron n'est pas son prophète, etc.

    Les choses sérieuses se passent ailleurs.

    Depuis le 10 août, l'effondrement de la livre turque s'est ainsi inscrit à l'ordre du jour de l'horizon international. Cela ne se manifeste pas seulement dans les agendas du Proche-Orient, des flux migratoires ou du sud-est européen. Depuis bien longtemps la réalité de ce pays, qui, d'ancien ennemi numéro 1 de l'Europe chrétienne au XVe siècle était devenu, un demi-millénaire plus tard, la première infanterie de l'Alliance atlantique sur notre continent, avait cessé d'alimenter la chronique des affrontements interbalkaniques pour jouer dans la cour des grands.

    Par son armée, jusqu'à une date récente, mais désormais aussi par son économie, Ankara était devenue une des capitales qui comptent dans le monde. Depuis 2009, ce pays qu'on avait très longtemps considéré comme une des citadelles de la laïcité moderne en Orient, a fait le choix de postuler à un rôle conducteur du monde musulman sunnite, au point qu'il se murmure de plus en plus ouvertement que son président nourrit l'ambition d'en devenir le commandeur des croyants, à l'instar des anciens sultans califes de Constantinople.

    La construction, véritablement révélatrice de la mégalomanie d'un homme, du palais présidentiel d'Ak Saray, inauguré en 2014 n’a fait que renforcer la crédibilité de cette impression. Au fil des élections et des référendums, au gré des intrigues et des plébiscites le pouvoir constitutionnel et pratique du président est devenu total pour ne pas dire totalitaire.

    En dépit de certains traits spécifiques, tenant à l'époque et au pays considéré, on retrouve des ingrédients bien connus.

    Or, à la grande surprise de l'auteur de ces lignes, tous les commentateurs agréés et, plus étonnant encore, tous les informateurs supposés évoque le sujet dans la plus complète des ignorances.

    Un des thèmes récurrents des derniers jours consistait à décréter cause essentielle de l'effondrement de 40 % du cours de la livre turque sur le marché des changes depuis le début de l'année, 20 % dans la semaine écoulée l'affaire du pasteur Brunson dont la scandaleuse détention remonte à 2016 et, bien entendu l'augmentation des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs annoncée par Donald Trump.

    Mais pour qui prend-on le lecteur ? Rappelons simplement ici que les agences de notation avaient mis en garde contre la fragilité financière d'Ankara dès janvier 2017. Aucun complot, aucune machination, sinon la prestation autodestructrice d'Erdogan lui-même à Londres en mai. La presse parisienne, alimentée par l'AFP n'a perçu de son intervention à Chatham House le 14 mai que sa critique du déplacement de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, mais les investisseurs appeler à financer la Turquie ont compris, eux, qu'en bon islamiste Erdogan condamne le taux d’intérêt, qu’il rend responsable de l’inflation.

    Faut-il s'étonner de leur réticence à lui prêter de l’argent ?

    Faut-il y voir une sombre manigance de vils spéculateurs ?

    Mais il nos faiseurs d'opinion et autres vaseux communicants trouvent tellement commode de tout mettre sur le débit du président des États-Unis et de miser sur le conformisme des médias et la sous-information du public.

    On pardonnera à ceux qui se félicitent de ce que le pouvoir turc, la veille du 15 août, ait libéré, première concession depuis des mois, les deux soldats grecs détenus depuis mars, aussi illégalement que l'est encore le pasteur Brunson. Erdogan s'en servait dans l'espoir d'obtenir un échange avec les prétendus terroristes kurdes ou libéraux, réfugiés en Europe ou aux États-Unis… ceux-ci restant accusés sans aucune preuve du mystérieux coup d'État de juillet 2016…

    N'ayant jamais douté ici de l'importance du sujet turc, on se propose donc de lui faire désormais une place plus appropriée. On ne cherchera plus à répondre à la question de la candidature de ce pays à l'Union européenne. Cette affaire doit être considérée comme largement dépassée. On se préoccupera plutôt de mieux informer au simple plan des faits, au regard de l'histoire comme de l'actualité. Et on se concentrera sur le danger de ce régime islamo-nationaliste, danger pour la chrétienté, danger pour l'Europe, danger pour le peuple turc lui-même.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • L’armée syrienne s’attaque à la dernière région tenue par les islamistes

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    3034693255.pngPar Antoine de Lacoste

    La région d’Idleb, située au nord-ouest de la Syrie, est la dernière tenue par les islamistes. Et ils y sont très nombreux.

    En effet, cette région est devenue, au fil des redditions, le réceptacle de tous les islamistes vaincus refusant les accords de réconciliation et exigeant d’être conduits sous protection russe vers Idleb.

    Les Syriens n’étaient pas très emballés par cette stratégie mais les Russes les ont convaincus que c’était le seul moyen de reconquérir progressivement le terrain perdu en limitant les pertes.

    Mais maintenant que Deir es-Zor, la Ghouta, Hama et Deraa ont successivement été reconquises, il faut bien s’attaquer à Idleb.

    Plusieurs dizaines de milliers de combattants islamistes y sont concentrés avec leurs familles pour la plupart. Toutes les tendances s’y retrouvent : les soi-disant modérés de l’ASL, des Frères musulmans, des salafistes, des Turqmènes, des cellules dormantes de Daech et, le gros morceau, Tahrir al-Cham, le nouveau nom d’al-Nosra. Au milieu de tout cela, l’armée turque, bien embarrassée par la tournure que prennent les évènements.

    C’est peu dire que l’ordre n’a pas régné dans ce chaudron islamiste. Les règlements de compte y ont été permanents pour la plus grande joie des services secrets syriens qui y ont pris une part certaine. Les Turcs ont été également très actifs. Ils ont recruté et armé l’ASL espérant qu’elle prendrait le contrôle de la région ; ils l’ont aussi utilisée comme chair à canon contre les Kurdes, lors de la bataille d’Afrine en mars dernier. Ses combattants se sont d’ailleurs comportés avec une cruauté rare.

    Mais malgré leurs efforts, c’est Tahrir al-Cham qui domine la situation. Les services secrets turcs ont alors changé de tactique et se sont fixés pour objectif de fusionner l’ASL avec l’ensemble des groupes islamistes. Ils ont fait assassiner les principaux responsables de Tharir al-Cham qui s’y opposaient et ont massivement armé l’ASL pour qu’elle devienne le fer de lance de cette fusion. L’objectif est évidemment de présenter un front uni contre l’armée syrienne et de dissuader celle-ci de lancer une grande offensive terrestre.

    2730510869.gifMais que faire si les Syriens attaquent et ne se contentent plus de raids aériens ? Faire tirer sur les alliés des Russes est délicat, surtout si ceux-ci participent à l’offensive. C’est justement la grande inconnue et le comportement russe est observé à la loupe.Pour Lavrov, le Ministre des affaires étrangères, pas d’hésitation : « il est nécessaire de porter le coup fatal aux terroristes ». Mais pour Lavrentiev (photo), l’envoyé spécial russe en Syrie, « pas question d’une opération d’envergure pour l’instant. ». Il faut évidemment ménager la bonne entente avec le nouvel allié turc, surtout au moment où celui-ci est en froid avec les Etats-Unis.

    Pour l’instant c’est l’aviation, y compris russe, qui travaille. Et plutôt bien : un important dépôt de munitions de Tahrir al-Cham a été visé avec succès, faisant des dizaines de tués parmi les islamistes.

    Mais nous n’en sommes qu’au hors d’œuvre d’une opération pendant laquelle Poutine et Erdogan se parleront sûrement beaucoup.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La Syrie et le retour de la Russie, de Randa Kassis

    Parfaite francophone, Randa Kassis est une femme politique franco-syrienne, cultivée et compétente. Elle a été membre du Conseil national syrien, un organisme qui a été lancé en Turquie, en octobre 2011, pour coordonner les opérations contre Bachar el-Assad. Elle a été exclue de cette organisation, en août 2012, car elle dénonçait la montée en puissance des groupes islamiques en son sein. Elle a été, ensuite, coprésidente de la délégation de l’opposition laïque et démocratique syrienne aux pourparlers qui se sont tenus à Astana, la capitale du Kazakhstan. Elle préside, actuellement, la conférence de Sotchi, une réunion essentielle où le futur de son pays est en train de se jouer. Elle a co-écrit, en 2015, un livre sur le chaos Syrien en collaboration avec Alexandre del Valle, spécialiste de l’islamisme que les lecteurs de Boulevard Voltaire connaissent bien.

    Mme Kassis est placée au cœur du chaos syrien et son analyse est précieuse. Elle explique les conséquences de l’intervention russe en Syrie : même si cette dernière a été limitée, elle a permis au pouvoir syrien de l’emporter sur les islamistes, d’autant plus que l’Iran et le Hezbollah ont fourni au président Assad des troupes aguerries. Mme Kassis fait, ensuite, le tour du Proche et du Moyen-Orient pour nous montrer les dessous des cartes. Elle nous parle, notamment, de la situation en Turquie et évoque la réconciliation de ce pays avec la Russie. Elle décrit les déboires de la monarchie saoudienne qui a multiplié les fronts militaires et s’enlise dans des conflits interminables. L’auteur évoque, aussi, le problème de l’islamisme dans les anciennes républiques soviétiques et en Tchétchénie et s’étonne que l’Occident, contrairement à la Russie, n’ait pas compris la nature de la rébellion syrienne et ait si longtemps soutenu des groupuscules islamiques qui vomissent pourtant les États-Unis et l’Europe.

    Randa Kassis place beaucoup d’espoir en Vladimir Poutine, dans le processus d’Astana, dans les rencontres de Sotchi qui ont suivi et dans le travail que le groupe qu’elle préside a accompli. En principe, quand les islamistes seront vaincus et que la paix sera revenue en Syrie, on mettra en place une constitution démocratique ; le peuple de l’ancien mandat français décidera alors, par un vote libre, de son avenir. La Russie, en effet, ne soutient pas à tout prix Assad. Elle souhaite simplement qu’il aille jusqu’au bout de son mandat en 2021. Elle semble lui préférer le héros de la reconquête, le général alaouite Souheil al-Hassan. Mais Assad se laissera-t-il marginaliser et écarter du pouvoir ? Rien n’est moins sûr, surtout qu’il dispose du soutien de l’Iran et du Hezbollah. Néanmoins, que Mme Kassis, dont le livre prouve la hauteur de vue et la compétence, joue un rôle dans le gouvernement futur de la Syrie serait une bonne chose et ses lecteurs, que j’espère nombreux, ne peuvent que le souhaiter.

    Christian de Moliner

    http://www.bvoltaire.fr/la-syrie-et-le-retour-de-la-russie-de-randa-kassis/

  • Peut-on mondialiser la démocratie ?

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    Eberhard Hamer ♦
    Professeur d’économie.

    Démocratie signifie souveraineté par le peuple lui-même, celui-ci élisant ses représentants pour une durée déterminée et pouvant lors des prochaines élections également les destituer – contrairement aux princes héréditaires «de droit divin», aux dictateurs ou aux commissions politiques nommées.

    La démocratie directe avec ses initiatives populaires régulières et ses votations populaires à l’échelon national sur des questions politiques de fond n’existe actuellement qu’en Suisse. Toutes les autres démocraties sont des démocraties indirectes, dans lesquelles de la commune jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, ce sont les partis qui organisent les majorités des électeurs – c’est-à-dire que le citoyen ne peut élire presque que des partis. Puis, les mandataires des partis élisent l’exécutif. Mais à qui ces mandataires politiques et les membres des exécutifs doivent-ils rendre compte?

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