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géopolitique - Page 639

  • « Le Donbass ne refera jamais partie de l’Ukraine ». Entretien avec Konstantin Dolgov

    Konstantin Dolgov est co-président du Front populaire de Novorossia.

    Mikhail Gamandiy-Egorov, Sputnik France: Vous venez d'arriver de Donetsk. Comment se déroule la vie de la population depuis les accords de Minsk-2? Et globalement quelles sont les nouvelles?

    Konstantin Dolgov: Le principal point positif de la trêve que l'on observe depuis les accords de Minsk 2 est que la population civile ne soit pas tuée. Néanmoins, la partie ukrainienne continue de violer l'accord de cessez-le-feu même si et il faut le dire cela se passe généralement sur la ligne de contact des forces ukrainiennes et de nos troupes. En ce qui concerne Donetsk, la ville est en train de revivre. On voit la réapparition d'embouteillages sur les routes. Et pour la première fois depuis le début de la guerre, on observe sur les points de contrôle des files d'attente de gens qui rentrent chez eux en République populaire de Donetsk depuis la Fédération de Russie.

    Globalement, la situation reste très compliquée. L'un des principaux problèmes est que les retraités continuent de ne pas pouvoir toucher leurs retraites et ce depuis le mois de juillet de l'année dernière. Depuis le moment que Kiev ait tout simplement volé les retraites des gens. La position de la partie ukrainienne se résume au fait que puisque les habitants de Donetsk ont choisi la voie de l'indépendance, Kiev refuse donc de leur payer leurs retraites. C'est une approche véritablement hypocrite puisque tous ces gens durant de bien longues années avaient cotisé aussi bien au sein de la République socialiste soviétique d'Ukraine, puis au sein de l'Ukraine dite indépendante. De leurs salaires ils cotisaient au fonds de pension. L'argent du fonds de pension se trouve à Kiev. En conséquence de quoi, cet argent dû de plein droit aux habitants est tout simplement volé par Kiev et les personnes touchées ne peuvent jusqu'à présent pas toucher leurs retraites. Cette situation peut être caractérisée comme une catastrophe humanitaire. Nous avons à l'heure d'aujourd'hui environ 1,5 million de retraités qui se trouvent toujours sans retraites. Tout récemment nous avons commencé à payer les salaires aux employés de l'Etat, aux professeurs, médecins mais il y a encore un manque sérieux d'argent, en premier lieu cela concerne la masse monétaire. C'est ce qui a poussé le leadership de la république à déclarer que nous devenons une zone multi-devises où le rouble russe, l'euro ou le dollar ont tous une libre circulation au même titre que la hryvnia ukrainienne.

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  • Gabriele Adinolfie publie aux Bouquins de Synthèse nationale un livre sur l’Europe

    Gabriele Adinolfi nous expose dans ce petit livre de 80 pages, initialement édité en Italie, sa vision de l’Europe.

    Partant du constat que dans le monde globalisé actuel les nations européennes ne peuvent plus, seules, avoir la force nécessaire pour faire face aux blocs (USA, Chine, Inde, pays émergents…), celles-ci risquent d’être amenées à disparaître de la compétition internationale.

    GA

    Seule la création d’une Europe forte et unie, reposant sur la défense de ses identités nationales et régionales, peut inverser les choses. C’est ce à quoi Gabriele Adinolfi nous invite à réfléchir.

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    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/gabriele-adinolfie-publie-aux-bouquins-de-synthese-nationale-un-livre-sur-leurope_132056.html#more-132056

  • Yemen: L'alliance contre nature d'israel avec Ryad : L'échec de la guerre des drones US

    Alors que les négociations sur le nucléaire iranien sont en cours à Lausanne avec une date limite établie, John McCain, républicainet président du Comité des forces armées du Sénat des États-Unis, a déclaré le 24 Mars dernier qu’Israël devait bombarder l'Iran si elle voulait survivre aux 22 derniers mois de la présidence d'Obama. Quoi de plus normal en effet que d’appeler à la guerre, avant des négociations censées garantir la paix ?
    L'Arabie saoudite est en première ligne au Yémen. Nous avons déjà défini ce qui l'y avait poussé . On cherche à nous cacher le contraire. Jérusalem compte les points mais surtout l'erreur. Les Russes ne la commettront pas malgré les provocations de la coalition arabe qui semblent bien orchestrées.
    L'Iran se retient. Les armes se vendront, les populations civiles souffriront. Il n'est pas certain cette fois-ci que l'Arabie saoudite prenne sa raclée car depuis, elle s'est considérablement armée grâce aux ventes d'armes de la France mais l'Arabie saoudite joue gros et surtout risque l'enlisement ou la bavure sur place. Dans le même temps, on veut nous faire croire au réveil d'un conflit millénaire et Le Monde publie des cartes criminelles prêtes à activer le conflit de civilisation qu'on nous promet et tente de préparer depuis vingt ans. Mais l'Arabie Saoudite, protectrice des lieux saints de l'Islam et pouvoir apostat depuis les critiques d'Oussama Ben Laden tiendra-t-il longtemps ? Le vieux roi est mort, les jeunes princes semblent vouloir reprendre la main. Le Prince Bandar est jusqu'au boutiste. Ne reste-t-il plus à l'Arabie saoudite qu'une alliance de bric et de broc ou Israël dans l'ombre comme seul « allié » sur qui finalement, on peut compter ?
    Les Saoudiens croient faire le bon pari mais certains les soupçonnent de courir au suicide ? En réalité, l'Arabie saoudite joue sa survie tout en se croyant invincible, ce qui est toujours dangereux dans l'art de la guerre. Israël le sait et c'est pour cela qu'elle utilise l'Arabie saoudite au Yémen mais elle l'utilise depuis quelques mois aussi pour bien d'autres choses : pour obtenir plus de territoires en Cisjordanie, étendre les colonies de peuplement, judaïser Jérusalem et lutter contre la Syrie de Bachar el Assad. Les Saoudiens sont maintenant à la tête d'une coalition mais elle est fragile. Déjà le Pakistan a fait remarquer qu'il ne saurait aller jusqu'au bout : des Chiites sont aussi présents sur son territoire. L'Egypte sert de couverture aux Américains mais à l'intérieur, les Frères Musulmans veillent aussi à ne pas déchirer l'Islam. Pour eux, l'Arabie Saoudite demeure l'Etat apostat qui a souillé les lieux saints de l'Islam. Alors l'Arabie saoudite n'est-elle pas en roue libre ?
    L'alliance contre-nature et quasi secrète entre Israël et Ryad s'est construite sur des intérêts communs : ceux de contrer le rapprochement prévisible entre l'Iran et les Américains, d'interdire la bombe aux Iraniens, de lutter contre le Hezbollah libanais et de renverser l'Etat syrien. On aura noté que dès la chute de Abd Rabo Mansour Hadi, les Etats-Unis se sont retirés. Ils ne veulent pas d'un deuxième Afghanistan et surtout, les Américains ne sont plus tout à fait les mêmes. Ils ont la tentation de partir, de se détacher des doubles jeux mortels du Proche-Orient même s'ils y seront, quoiqu'il arrive, engagés à fond. Comment frapper maintenant les protégés djihadistes de l'Arabie Saoudite en Syrie et en Irak tout en ne lâchant pas Ryad ? Comment aussi vanter et réaliser l'accord avec l'Iran sans mettre au premier plan la Chine et la Russie qui en seront sans doute les plus grands vainqueurs?
    Israël avait cru, il y a deux ans, à l'alliance avec Bandar et elle a immédiatement saisi l'opportunité historique d'une alliance avec Ryad dès que ce fut possible. Les ''ennemis communs'', les intérêts économiques et les services secrets ont fait le reste mais chacun doit bien garder en mémoire les « condamnations » hypocrites des abominations de l’Etat islamique par les responsables qatari ou encore saoudiens. Des « condamnations » dont personne n’aura été dupe. Les Occidentaux ont donc choisi de fermer les yeux sur le soutien apporté par les deux tyrannies wahhabites, Arabie Saoudite et Qatar au terrorisme musulman et indirectement à Daesh pour ne penser qu’aux juteux contrats qu’ils pourront signer avec elles. 
    Voilà des années que Qatar et Arabie saoudite se livrent à un véritable concours de financement des groupes djihadistes partout dans le monde pour renforcer leurs influences respectives mais aussi encourager la propagation du salafisme dans le Dar al-Harb, Al-Qaïda, Aqmi, Ansar, Dine, Mujao, Frères musulmans, Hamas, Front Al-Nosra, Daesh… Chacun de ces groupes a reçu ou reçoit, de l’un ou de l’autre, voire des deux en même temps, des fonds considérables pour mener à bien leurs actions criminelles. Selon l’historien britannique Charles Allen, les autorités saoudiennes, tout en se présentant comme des « alliées fidèles » des Etats-Unis et de l’Occident, auraient ainsi dépensé à elles seules quelque 70 milliards de dollars depuis 1979 pour répandre le wahhabisme parmi les communautés musulmanes européennes.
    Soutien dans la formation d'une coalition arabe contre les chiites, financement et armement des pires islamo-terroristes en Irak, les Occidentaux, et notamment la France, sont aujourd'hui dans de beaux draps au Proche-Orient. On notera que sur le Yémen, la France s'est abstenu cette fois-ci de déclarations trop tonitruantes mais quelle marge de manœuvre dispose-t-elle vraiment ? 
    Mais il y a plus fondamental. Le Yémen a été depuis des années le terrain privilégié d'une guerre nouvelle, d'une guerre dite chirurgicale et hypermoderne, propre mais dévastatrice en particulier sur les civils, la « guerre des drones ». Le retrait américain, l'intervention pour ne pas dire l'invasion saoudienne marque aussi l'échec d'une stratégie de guerre moderne contre la terreur qui était depuis quelques années pourtant la marque de fabrique américaine, son ultime fierté. Finalement, le Yémen est peut-être une énième tragédie pour les Etats-Unis, celle de ne pas avoir su ou voulu confronter la réalité au virtuel, une tragédie bien plus grave qu'on ne saurait le dire. C'est l'échec de la guerre hypermoderne, la guerre des ingénieurs avec ses victoires spectaculaires qui, au bout du compte, n'existait peut-être que dans la tête de ceux qui la concevaient à Washington ou la mettaient en scène au cinéma !

    Michel Lhomme Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuklkkuFVpBRmvGrAn.shtml

  • Russie : Et si la mort de Christophe de Margerie, PDG de Total, n’était pas un accident… (Màj vidéo)

    Addendum du 05/04/2015 : Le mari d’une hôtesse de l’air ne croit pas à l’accident

    Rencontre avec le mari d’une hôtesse de l’air qui a péri dans le crash de l’avion dans lequel se trouvait Christophe de Margerie, PDG de Total. Lui s’interroge, et pointe des zones d’ombres, alors qu’une enquête est actuellement en cours en France et en Russie.

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    Addendum du 24/10/2014 : Interpellations et démissions en Russie 
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  • L'ombre des taliban


     
    A lire:
    Ahmed RASHID : L'ombre des taliban, Editions Autrement, Paris, 2001, 19,95 Euro, ISBN 2-7467-0173-1.

    Ahmed Rashid est un journaliste pakistanais, correspondant de la BBC et de CNN. Il n'empêche que son ouvrage nous révèle des aspects intéressants du phénomène taliban. D'abord, Rashid croque une histoire de ce mou­ve­ment dans l'Afghanistan en proie à des dissensions civiles graves, consécutives de l'évacuation du pays par les troupes soviétiques. 
    Cette histoire commence en 1994 et se termine à la suite de l'intervention américaine en oc­­­tobre 2001. Pour Rashid, le mouvement taliban est un défi à l'islam, car il interdit absolument toute forme de compromissions avec des idéologies musulmanes moins rigides ou, a fortiori, avec l'Occident. Mais ce mou­ve­­ment a été "dopé" à l'héroïne, sans le trafic de cette substance, jamais il n'aurait tenu le coup. Rashid nous ex­­plique d'un point de vue pakistanais quels sont les nouveaux éléments dans le "Grand Jeu", montre que l'af­fai­re des oléoducs trans-afghans a été déterminante dans l'évolution des rapports entre les Etats-Unis et les Ta­li­­bans. 
    Dans un chapitre 15, Ahmed Rashid analyse un conflit au sein de l'Islam, entre Chiites et Sunnites, soit en­­­tre deux puissances antagonistes, l'Iran et l'Arabie Saoudite, cette dernière, plus fondamentaliste et plus ri­go­­riste, étant un allié privilégié des Etats-Unis. L'intérêt de cet ouvrage est de montrer que drogues et pétrole sont les enjeux majeurs du conflit en cours, que les unes et l'autre vont servir à asseoir la puissance financière des Etats-Unis (comme les guerres de l'opium contre la Chine avaient permis de remplir les caisses de certaines ban­ques londoniennes au 19ième siècle) et leur donner la maîtrise du commerce des hydrocarbures, au dé­tri­ment des puissances énergétiquement faibles et pauvres, en dépit de leurs immenses potentialités industrielles et commerciales: l'Europe et le Japon.

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/

  • Persécutions : le pape dénonce notre silence complice

    Hier, au terme du chemin de croix :

    "Ô Christ crucifié et victorieux, ton Chemin de Croix est la synthèse de ta vie, il est l’icône de ton obéissance à la volonté du Père; il est la réalisation de ton amour infini pour nous, pécheurs ; il est la preuve de ta mission ; il est l’accomplissement définitif de la révélation et de l’histoire du salut. Le poids de ta croix nous libère de tous nos fardeaux.

    Dans ton obéissance à la volonté du Père, nous prenons conscience de notre rébellion et de notre désobéissance.

    En toi, vendu, trahi et crucifié par ton peuple et par ceux qui t’étaient chers, nous voyons  nos trahisons quotidiennes et notre infidélité habituelle.

    Dans ton innocence, Agneau immaculé, nous voyons notre culpabilité.

    Dans ton visage giflé, couvert de crachats, et défiguré, nous voyons toute la brutalité de nos péchés.

    Dans la cruauté de ta Passion, nous voyons la cruauté de notre cœur et de nos actions.

    Dans ton sentiment d’ « abandon », nous voyons tous ceux qui sont abandonnés de leurs familles, de la société, de l’attention et de la solidarité.

    Dans ton corps écorché, écartelé et déchiré, nous voyons les corps de nos frères abandonnés au long des routes, défigurés par notre négligence et notre indifférence.

    Dans ta soif, Seigneur, nous voyons la soif de Ton Père miséricordieux qui, en Toi, a voulu embrasser, pardonner et sauver l’humanité.

    En toi, amour divin, nous voyons encore aujourd’hui nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux, et souvent avec notre silence complice.

    Imprime, Seigneur, en nos coeurs, des sentiments de foi, d’espérance, de charité, de douleur pour nos péchés et conduis-nous au repentir de nos péchés qui t’ont crucifiés.

    Conduis-nous à transformer notre conversion en paroles en conversion de vie et en actes.

    Conduis-nous à conserver en nous un souvenir vivant de ton visage défiguré, pour ne jamais oublier le prix immense que tu as payé pour nous libérer.

    Jésus Crucifié, fortifie en nous la foi, pour qu’elle ne s’écroule pas devant les tentations ; ravive en nous l’espérance, pour qu’elle ne se perde pas en suivant les séductions du monde ; garde en nous la charité, pour que nous ne nous laissions pas tromper par la corruption et par la mondanité. Enseigne-nous que la Croix est le chemin de la Résurrection.

    Enseigne-nous que le Vendredi Saint est la route de la Pâque de lumière : enseigne-nous que Dieu n’oublie jamais aucun de ses enfants et ne se lasse jamais de nous pardonner et de nous embrasser dans sa miséricorde infinie.

    Mais enseigne-nous aussi à ne jamais nous lasser de demander pardon et de croire dans la miséricorde – sans limites - du Père.

    Âme du Christ, sanctifie-nous,

    Corps du Christ, sauve-nous,

    Sang du Christ, enivre-nous,

    Eau du côté du Christ, lave-nous,

    Passion du Christ, fortifie-nous.

    Ô bon Jésus, exauce-nous.

    Dans tes blessures, cache-nous.

    Ne permets pas que nous soyons séparés de toi.

    De l’ennemi défends-nous.

    À notre mort appelle-nous.

    Ordonne-nous de venir à toi,

    Pour qu’avec tes saints nous te louions,

    Dans les siècles des siècles, Amen.

    Michel Janva

  • Comment interpréter l'accord sur le nucléaire iranien ?

    De Thomas Flichy de La Neuville, membre du Centre Roland Mousnier Université de Paris IV - Sorbonne :

    La question nucléaire iranienne est elle en passe d’être résolue ?

    Contrairement aux apparences, la question nucléaire n’est pas centrale dans le dossier iranien. Il s’agit essentiellement d’un enjeu de communication, et ceci pour l’ensemble des protagonistes. Pour le gouvernement iranien, l’aspiration à l’enrichissement nucléaire permet de stigmatiser l’enrichissement nucléaire clandestin d’Israël tout en faisant miroiter à la population l’acquisition d’une bombe nucléaire. Ceci a pour effet immédiat d’aiguiser la fierté patriotique de la population. L’image de la bombe nucléaire a été utilisée de manière symétrique par le gouvernement israélien : en désignant un ennemi extérieur prêt à semer l’apocalypse, celui-ci a pu rassembler une population intérieure minée par les divisions. Ceci est également vrai pour les chancelleries européennes, en perte de vitesse, pour lesquelles la question nucléaire iranienne a permis de maintenir l’illusion de politiques étrangères autonomes. Pour Barack Obama enfin, l’action de communication sur sa victoire diplomatique en Iran permet de masquer l’ensemble des désastres militaire dont il a dû assumer l’héritage. En réalité, l’image mentale de l’explosion nucléaire est d’une telle puissance, qu’elle a été instrumentalisée par l’ensemble des protagonistes afin de manipuler les émotions des foules en coupant court à toute réflexion.

    Dans ces circonstances, que faut il retenir de l’accord qui vient d’être signé ?

    Il faut retenir essentiellement les visites des inspecteurs de l’AIEA. La filière industrielle nucléaire irrigue en effet l’ensemble de l’industrie de pointe iranienne. En la contrôlant à intervalle régulier, les inspecteurs de l’AIEA peuvent se faire une idée très précise des avancées technologiques iraniennes dans le domaine industriel. Or c’est précisément l’innovation iranienne qui inquiète l’Occident, dans la mesure où ce pays est aujourd’hui allié à la Chine et à la Russie. Quant à la bombe nucléaire, l’Iran n’a nullement besoin de la fabriquer lui même. Il lui suffirait de l’acheter à ses alliés, qui lui fournissent d’ores et déjà, une aide militaire importante.

    Quels sont les véritables enjeux pour l’Iran ?

    L’Iran représente un enjeu géopolitique majeur dans la mesure où ce carrefour commercial relie depuis l’Antiquité, l’Europe aux Indes. Qui plus est, ses réserves gazières en font un objectif stratégique de premier plan. Il suffit d’ailleurs de se transporter un demi siècle en arrière pour s’apercevoir que l’Iran constitue l’objectif majeur des forces de l’Axe, pendant la seconde guerre mondiale, afin de couper la Grande-Bretagne de son ravitaillement en provenance des Indes. Si les verrous de Stalingrad et de Singapour sautent, alors les colonnes de chars de la Wehrmacht se précipiteront vers l’Iran tandis que les cuirassiers japonais, feront soudain irruption dans le golfe Persique. Mais le plan échafaudé par les Allemands en 1942 échoue et l’Iran devient la plus grande plate-forme logistique d’acheminement des armes américaines vers l’Union Soviétique. Aujourd’hui, la situation reste inchangée, à la différence près que le centre de gravité économique mondial, en se déplaçant progressivement vers l’Orient, a rendu les sanctions américaines caduques. Il n’aura servi à rien aux Etats-Unis d’user de l’arme des sanctions pour balayer les entreprises françaises, italiennes ou allemandes implantées en Iran. Ce sont les Chinois qui les ont remplacées. Aujourd’hui, au cours de la gigantesque bataille d’influence, qui a eu lieu à Washington, entre les tenants de la ligne dure israélienne et ceux – beaucoup plus discrets – d’une réouverture d’un marché iranien combinée à la possibilité d’agir à nouveau sur les affaires du Moyen-Orient, ce sont les seconds qui l’ont emporté.

    Quelles conséquences géopolitiques et économiques ?

    En premier lieu, l’avancée américaine, met en pleine lumière l’impasse d’une politique étrangère française faisant fi de l’expertise de ses propres diplomates. L’accord donne raison a posteriori aux diplomates dont les positions réalistes et nuancées ont été réduites au silence au bénéfice d’une dangereuse fuite en avant. En second lieu, l’imminence du rapprochement irano-américain a forcé l’Arabie Saoudite à démasquer ses batteries. En lançant violemment son aviation sur le Yémen afin de faire échouer ce rapprochement, l’Arabie Saoudite a montré en creux qu’elle pouvait parfaitement agir militairement à l’encontre de l’Etat islamique mais s’en abstenait soigneusement. Elle va devoir aujourd’hui s’accommoder d’un rééquilibrage de la politique américaine à son détriment. Il est possible que cela l’engage à se rapprocher davantage encore d’Israël. Pour autant, les équilibres géopolitiques sont loin d’êtres bouleversés. La politique désastreuse de confinement de l’Iran a eu pour résultat de structurer une solide alliance continentale eurasiatique, un nouvel empire mongol constitué par l’Iran, la Chine et la Russie, et auquel Poutine vient de raccrocher la Turquie. Aujourd’hui, les Etats-Unis tentent d’introduire une brèche dans ce dispositif. Il s’agit enfin d’une inflexion intelligente, mais bien tardive et seule une reconnaissance éclatante de la légitimité de l’Iran à exercer le leadership régional serait susceptible d’entraîner un véritable renversement géopolitique. Pour l’instant, la conclusion d’un accord n’entraîne qu’une conséquence : la bataille économique entre la Chine et les Etats-Unis est ouverte. Par conséquent, l’Iran retrouve sa place géopolitique centrale. Il n’a aucun intérêt à un règlement trop rapide de la question. L’essentiel pour lui est de se positionner au centre en tant qu’arbitre imprévisible et silencieux.

    Michel Janva

  • [Aix] café d’actualités du 07 avril 2015

     

    Le prochain café d’actualités d’Aix-en-Provence se tiendra le mardi 7 avril au café « Le Festival » cours Mirabeau sur le thème suivant traité par Antoine de Crémiers, conférencier, directeur éditorial de la Nouvelle revue universelle :

    " DE QUOI TAFTA EST-IL LE NOM ? "

    Le très opaque et secret Transatlantic Free Trade Agreement est la plus grande négociation commerciale bilatérale de l’histoire, et s’inscrit dans une stratégie américaine qui entend entraîner l’Europe dans un bloc soustrait à l’influence de la Russie et de la Chine. Présenté comme un magnifique relais de croissance, ce traité, véritable « OTAN » économique mérite qu’on en scrute les éléments essentiels qui apparaissent comme autant d’écueils et de catastrophes futures.

    18:45 : accueil. 19 h : début de la séance. 20:30 : fin de la réunion. Renseignements : 06.16.69.74.85. Entrée libre. Participation sous la forme d’une consommation. Merci de commander et de régler vos consommations à la caisse en arrivant.