Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 639

  • Poutine cristallise la haine occidentale envers la Russie

    Nos dirigeants ne sont plus que des boules de haine prêtes à fondre sur n’importe quel individu ou nation. Ne supportant plus le débat, ils cherchent à imposer les dogmes atlantistes par la contrainte ou la force.

    « La haine rend non seulement aveugle et sourd mais incroyablement bête » (Konrad Lorenz).

    Comment ne pas voir les désastres économiques qui se profilent en poussant la Russie à se tourner vers l’est ? La Russie aurait pu permettre de tisser des liens avec les pays du BRICS 1 et de l’OCS 2. À la vitalité extérieure, nos dirigeants préfèrent s’enfermer dans le cercueil bruxellois.

    Ils ont été sourds aux cris d’un peuple grec ravagé par une austérité venant principalement d’un endettement lié à des dépenses militaires ordonnées par l’OTAN pour faire prospérer le complexe militaro-industriel occidental. Combien de retraites ou d’emplois sacrifiés pour un F-16 américain financé par la dette ?

    Lire la suite 

  • Les USA orchestrent la politique de Kiev: la preuve dans le texte

     

    Source : Sputnik

    L’ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères Leonid Kozhara a publié le 3 juillet sur sa page Facebook un extrait de la lettre du sénateur américain Dick Durbin au premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, dans laquelle il donne des conseils sur la gestion des ressources humaines au sein du groupe dirigeant en Ukraine.

    Cher Monsieur le Premier Ministre Iatseniouk,

    Je vous écris afin de vous assurer que le Sénat continue d’avoir confiance en vous et partage vos préoccupations concernant le licenciement imminent du président Piotr Porochenko, l’une des figures clés du gouvernement ukrainien, entièrement dévoué à la promotion de la démocratie dans votre pays. Je suis d’accord qu’il est nécessaire de faire tous les efforts pour garder Alexeï Pavlenko à son poste de ministre de la politique agraire de l’Ukraine. Son licenciement créerait des obstacles supplémentaires à l’expansion de la coopération entre les entreprises agricoles des Etats-Unis et l’Ukraine. Je crois aussi qu’il est crucial de s’assurer que Yuri Nedashkovsky restera président de la société Energoatom (Compagnie nationale de production d’énergie nucléaire d’Ukraine, ndlr).

    On peut déduire de la lettre que M. Durbin et M. Iatseniouk ont négocié sur des remaniements au sein du gouvernement ukrainien à différents moments. Le sénateur écrit notamment que ses collègues se sont mis d’accord et partagent entièrement son point de vue selon lequel ni Vladimir Demchishin, le ministre ukrainien de l’énergie, ni Sergueï Kostiuk, directeur de Ukrgazvydobuvannya, une entreprise spécialisée dans l’exploration et la gestion pétrolière et gazière, ne répondent aux exigences de leurs fonctions. Pourtant, pour le moment, il n’existe aucune solution claire s’agissant du ministre de l’Intérieur Arsen Avakov.

    “Les voilà, de vrais marionnettistes de la politique ukrainienne moderne”, déplore Leonid Kozhara

    Crédit photo : Sénateur Dick Durbin via Flickr (CC) = Center for American Progress Action Fund

    lettre senateur us a ukrainehttp://fr.novopress.info/

     

  • La Grèce dans l'Alliance

    Quelque soit le résultat du référendum grec - que nul ne peut prédire avant comptage des bulletins - il est un nouveau chapitre qui va s'ouvrir et ajouter au désordre, c'est celui de la géopolitique. Par sa position centrale et avancée au sud, la thalassocratie gouverne toute la Méditerranée orientale, zone de conflits ouverts (Syrie, Libye) et de conflits latents (Liban, Palestine, Egypte). Elle contrôle aussi le débouché des Détroits. 

    S'il n'est pas admissible pour les acteurs majeurs (USA et OTAN) que les armées grecques puissent s'effondrer derrière l'économie voire la société grecque, se posera néanmoins la question des soldes, des soutes, des vivres et munitions et de la maintenance. Qui paiera en se substituant à l'Etat cachexique ? Les Etats-Unis n'y comptent pas venir et poussent l'Union européenne à mettre un mouchoir sur la trésorerie de la dette grecque, les enjeux stratégiques dépassant pour eux la mort de quelques créanciers imprudents. Car le loup est aux portes de la Thrace : la Russie surveille !
    Eh oui ! Le rêve éveillé du Kremlin n'est-il pas de faire aux Etats-Unis le coup du berger à la bergère ? Cerné de partout, à son tour de passer dans le dos de l'Alliance, en obtenant par exemple en Thessalie une station navale en remplacement de la base de Tartous menacée par l'issue fatale du conflit syrien. Et plus si affinités. Affinités ? Elles existent ! La Grèce et la Russie ont la même religion d'Etat, constitutionnelle ici, simplement pratiquée par le pouvoir là-bas. Des alphabets cousins. Une imprégnation communiste indéniable (qui avait déclenché en Grèce le coup d'Etat des colonels du 21 avril 1967). Et, dit en passant, c'est pareil avec la Serbie.

    - Le croiseur russe Pietr Veliki -

    La Grèce a déjà des intérêts alternatifs, sans même prendre en compte sa marine marchande - la première du monde¹ qui contrôle 16% du tonnage mondial - et sa diaspora commerçante établie partout en relais. Les apôtres de la rupture le savent bien, qui surestiment quand même le ressort ethnique de la nation, le virus de l'Etat-providence a fait d'irréparables dégâts : donnons en esprit le pays des six mille îles aux Chinois pour observer la différence de développement en seulement vingt ans ! Le petit laboratoire du Pirée est éclairant.
    On ne peut laisser dans l'ombre le handicap historique de productions commerciales insuffisantes qui obèrent l'émergence d'une véritable économie, qui vend surtout... du soleil et de la pierre ponce² ! 

    - Mykonos -

    Tout ceci pour dire que les calculs d'actuaires ne décideront rien aujourd'hui ni demain quant au sort réservé à la Grèce, même si le référendum emportait un gouvernement de petit pied, impuissant à jamais créer l'Etat que le pays attend depuis... 190 ans et (nous sommes sur Royal-Artillerie) que la monarchie fut incapable de construire ! On pardonnera au tandem Tsipras-Varoufakis de n'avoir pu y atteindre, seuls. On ne leur pardonnera pas d'avoir jeté les administrateurs étrangers qui s'y attelèrent avec un début de succès.
    C'est le défi géostratégique qui va commander la suite des événements. On va beaucoup parler de tout ça dans les bureaux de l'Alliance, à Bruxelles, Norfolk, et au Pentagone d'abord. Poutine fera-t-il escaler demain un de ses beaux croiseurs dans le Golfe de Salonique ? Juste pour voir l'effet produit ? 

    OTAN - frégates grecque et turque de conserve -

    Incapables de régler la question par eux-mêmes, comme dans la Guerre de Yougoslavie, les trois pays majeurs de l'Eurogroupe (Al, Fr et It) vont recevoir incessamment sous peu l'ordre du jour de nos parrains américains : « Absorbez votre problème à vos frais ! La vieille Europe nous gonfle.» Sauf que deux d'entre-nous sont en phase ultime de gangrène gazeuse.

    (1) Selon Clarksons, classement en tonnage armé par le pays quelque soit le pavillon en poupe. En nombre de navires, seul le Japon est devant.
    (2) L'article très bien fait de la Wikipedia nous économise un paragraphe fastidieux mais il ignore quand même les armateurs.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • 12 millions de réfugiés syriens

    Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, décrit la situation alarmante en Syrie :

    Chemin du Calvaire

    Il semble que la crise syrienne soit le drame humain le plus cruel depuis la deuxième guerre mondiale…Voici des chiffres dramatiques:

    • 4/5 des syriens vivent sous le seuil de pauvreté.
    • le nombre des réfugiés à l’intérieur et à l’extérieur de Syrie s’élève  à 12 millions.
    • 5,6 millions d’enfants ont été affectés par cette guerre dont trois millions sans école.
    • Plus de deux millions de logements démolis ou endommagés.
    • 6,2 millions de syriens auront du mal à se nourrir.
    • 300 000 blessés de guerre sont mortsdans les jours suivants  par manque de soins médicaux, l’exode des médecins et la pénurie de médicaments. Ce nombre dépasse le nombre des victimes ( 220 000 )
    • 91 églises et 1400 mosquées démolies.

    Ces chiffres sont  provisoires, car la guerre continue  et reste toujours sans issue. Sur le plan pastoral: baisse de la pratique religieuse jusqu’à 60% : 35 baptêmes en 2011..six en 2014. La peur, la violence et l’intolérance accélèrent l’exode même par voie clandestine, quitte à mourir noyés en quête d’un refuge quelconque loin de cet enfer.

    Chemin d’espérance

    Devant l’impasse et l’angoisse il fallait proposer un autre chemin…C’est ainsi que l’Eglise de Damas décide de passer à l’action en proposant deux chantiers:

    1) Au plan humanitaire:

    Mise en place de sept comités d’aide sociale qui couvrent l’ensemble des secteurs de  la ville et les proches banlieues. Ces équipes recensent les besoins et veillent sur la distribution des aides  à domicile dans la discrétion pour éviter les queues devant le bureau social et respecter l’anonymat des pauvres. Une belle initiative de solidarité menée par des pauvres  réfugiés qui veillent sur d’autres plus  pauvres. Deux équipes veillent sur le soutien scolaire et les malades chroniques et les personnes âgées…

    2) Au niveau ecclésial:

    Grâce à des prêtres héroïques, dans deux quartiers nous avons lancé l’aménagement d’un sous-sol et un appartement en lieux de culte. La cathédrale étant loin des fidèles, il fallait s’implanter à proximité des gens. Au moment où on détruit des églises et où on chasse les chrétiens, voici des chrétiens démunis  et en danger qui s’organisent pour construire deux petites chapelles.. Chacun donne ce qu’il peut ou offre son travail..D’autres prient un chapelet aux intentions de ces deux nouvelles églises…Un mouvement de joie et d’espérance envahissent les cœurs et les esprits. L’une des chapelles sera dédiée aux Martyrs de Damas. Il est vrai que ces chantiers n’avanceraient pas  beaucoup sans soutien financier de l’extérieur, mais le fait de réunir les fidèles autour de ces initiatives en ces jours douloureux, est en soi générateur d’Espérance Chrétienne et de Renouveau Spirituel.

    Devant la  guerre et la violence, Jésus nous dit  » Je suis la Porte » (Jn 10,9) et « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6)"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les USA sur le point d’entreprendre l’invasion de la Syrie.

    À l’insu du grand public, ce ne sont pas les politiciens élus qui sont à l’origine des politiques qui lient leur destinée à celui de la nation ou à la sphère géopolitique. Ce sont plutôt les groupes de réflexion financés par la grande entreprise et les grands financiers – des équipes de décideurs non élus qui transcendent les élections et qui produisent des documents servant ensuite de fondement aux dispositions législatives qui reçoivent l’aval des « législateurs » et qui sont aussi repris et répétés ad nauseam par les grands médias.

    Un document de politique de ce genre a été récemment produit par le tristement célèbre groupe de réflexion US Brookings Institution, document intitulé Deconstructing Syria: Towards a regionalized strategy for a confederal country [Déconstruction de la Syrie : vers une stratégie régionale pour la création d’un pays confédéré].
    Cette conspiration à découvert, signée et datée, visant à diviser, à détruire, puis à occuper progressivement une nation souveraine située à des milliers de kilomètres des rives de l’Amérique illustre de manière peu rassurante à quel point l’impérialisme moderne demeure dangereux et tenace, même en ce 21e siècle.
    Le groupe armé État islamique (EI) comme prétexte : les USA ont versé des milliards de dollars à des « modérés » qui n’existent pas
    Les auteurs de ce document admettent ouvertement que les USA ont fourni des milliards de dollars pour armer et entraîner des militants qui ont servi à alimenter un conflit dévastateur aux proportions de plus en plus régionales. Ils admettent que les USA maintiennent des opérations en Jordanie et en Turquie, membre de l’OTAN, afin d’injecter encore plus d’armes, d’argent liquide et de combattants dans ce conflit déjà catastrophique, et qu’ils devraient même élargir leurs opérations.
    Ils relatent ensuite l’ascension du prétendu « État islamique » (EI), sans toutefois expliquer la provenance de son financement et de ses armes. Le lecteur comprendra sans peine que si les États‑Unis ont engagé des milliards de dollars en argent comptant, en armement et en entraînement pour soutenir sur de multiples fronts de prétendus «modérés» qui, en somme, n’existent pas sur le champ de bataille, un soutien étatique plus grand encore serait requis pour la création et le maintien de l’EI et du Front al‑Nosra d’Al-Qaïda qui, de l’aveu même de la Brookings Institution, dominent sans conteste l’« opposition ».
    En réalité, les lignes d’approvisionnement de l’EI conduisent tout droit aux zones opérationnelles US en Turquie et en Jordanie, car c’est bien l’EI et Al-Qaïda que l’Occident prévoyait utiliser avant même que le conflit n’éclate en 2011, et sur lesquels il a depuis fondé sa stratégie – y compris la plus récente étape de la campagne.
    L’invasion US de la Syrie

    Après avoir armé et financé une armée de terroristes d’Al-Qaïda occupant littéralement la superficie d’une région entière, les États‑Unis prévoient maintenant profiter du chaos qui en résulte pour justifier ce qu’ils recherchent depuis le début du conflit, alors qu’il était devenu évident que le gouvernement syrien n’allait ni capituler ni s’effondrer – soit l’établissement de zones tampons aujourd’hui qualifiées par la Brookings Institution de « zones sécuritaires».
    Une fois créées, ces zones accueilleront des forces armées US, qui occuperont littéralement des territoires syriens saisis, nettoyés par des alliés interposés, dont des groupes kurdes et des bandes de combattants d’Al-Qaïda dans le Nord, et des milices terroristes étrangères opérant le long de la frontière jordano‑syrienne dans le Sud. La Brookings Institution va même jusqu’à admettre que plusieurs de ces zones seraient créées par des extrémistes, mais que les critères de « pureté idéologique » seraient en quelque sorte «abaissés».
    Les États‑Unis supposent que lorsqu’ils se seront approprié ce territoire et que des troupes US y seront stationnées, l’Armée arabe syrienne n’osera pas attaquer de crainte de provoquer une réaction militaire US directe contre Damas. Dans son document, la Brookings Institution affirme ce qui suit (c’est nous qui soulignons) :
    L’idée serait d’aider les éléments modérés à établir des zones sécuritaires fiables à l’intérieur de la Syrie lorsqu’ils seraient en mesure de le faire. Les forces étasuniennes, de même que les forces saoudiennes, turques, britanniques, jordaniennes et autres forces arabes, agiraient comme soutiens, non seulement à partir des airs, mais par la suite au sol, et ce, par l’intermédiaire des forces spéciales. La stratégie mettrait à profit le terrain désertique ouvert de la Syrie, qui permettrait la création de zones tampons où serait surveillé tout signe d’attaque ennemie au moyen d’outils technologiques, de patrouilles et autres méthodes pour la mise en place desquelles les forces spéciales externes pourraient venir en aide aux combattants syriens locaux.
    Si Assad était assez bête pour menacer ces zones, et même s’il parvenait en quelque sorte à forcer le retrait des forces spéciales externes, il perdrait sans doute sa puissance aérienne au cours des frappes de représailles qui s’ensuivraient, menées par ces mêmes forces, ce qui priverait ses militaires de l’un des seuls avantages dont ils bénéficient par rapport à l’EI. Il serait donc peu probable qu’il le fasse.
    En un seul énoncé, la Brookings Institution admet que le gouvernement syrien n’est pas engagé dans une guerre contre son peuple, mais contre l’« Etat islamique » (EI). Il est évident que la Brookings Institution, les politiciens et autres stratèges partout en Occident se servent de la menace que représente l’EI combinée à celle d’une intervention militaire directe comme levier devant finalement leur permettre d’envahir le territoire syrien pour se l’approprier entièrement.
    L’invasion pourrait réussir, mais pas au profit des alliés interposés des USA
    Le plan tout entier suppose de la part des États‑Unis d’abord la capacité de s’approprier ces « zones » et de s’y maintenir et, ensuite, celle de les articuler en régions autonomes fonctionnelles. Des tentatives similaires de « construction de nations » par les USA sont aujourd’hui visibles en Afrique du Nord dans l’État en déroute qu’est devenue la Libye, voisine sud‑est de la Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Somalie… la liste est longue.
    La folie de ce plan, tant par les tentatives de recourir pour le mettre en œuvre à une crédibilité non existante et à la force militaire, que du fait de ceux qui sont suffisamment bêtes pour faire confiance à un pays qui a laissé dans son sillage à l’échelle de la planète une bande de destruction et d’États en déroute allant du Vietnam du Sud à la Libye, aller-retour, ne peut être qualifiée que de monumentale.
    Il est presque certain que cette stratégie peut servir à achever la destruction de la Syrie. Elle ne peut toutefois pas servir à réaliser l’une ou l’autre des promesses que feront les États‑Unis, quelles qu’elles soient, pour obtenir la coopération des divers acteurs nécessaires à sa réussite.
    Il existe assurément des mesures que la Syrie, ses alliés l’Iran et le Hezbollah, de même que la Russie, la Chine et d’autres nations qui subissent les menaces hégémoniques occidentales peuvent prendre pour empêcher les forces US de s’approprier et de conserver des parties du territoire syrien et de réaliser ce qui constitue essentiellement une lente invasion. Déjà, les USA ont utilisé comme prétexte la présence de leurs propres hordes d’ISIS pour se livrer à des opérations militaires sur le territoire syrien, ce qui, comme prévu, a conduit à l’étape suivante d’invasion progressive.
    Une augmentation des forces de maintien de la paix non otanaises en Syrie pourrait en définitive faire échec aux plans de l’Occident. La présence d’Iraniens, de Libanais, de Yéménites, d’Afghans ou d’autres forces partout en Syrie, particulièrement en bordure de la « zone » que les USA s’efforcent de créer, pourrait placer ces derniers devant l’éventualité d’une confrontation multinationale pour laquelle ils n’ont ni la volonté politique ni les ressources nécessaires.
    En dernière analyse, la capacité de la Syrie et de ses alliés à opposer une force de dissuasion suffisante à l’agression US en Syrie, et ce, tout en coupant les lignes logistiques utilisées par les USA pour approvisionner ISIS et d’autres groupes terroristes actifs en Syrie et en Irak, sera déterminante pour la survie de la Syrie.

    Tony Cartalucci

    Notes : 

    Tony Cartalucci : rédacteur et analyste en géopolitique basé à Bangkok. Il écrit surtout pour le magazine Web New Eastern Outlook
    Sources : New Eastern Outlook, traduit par Mondialisation.ca

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFykpyEEuzecHopFJ.shtml

  • Les gouvernants occidentaux ne feront rien pour sauver les chrétiens d’Orient

    Spécialiste de l’histoire des idéologies et des mentalités religieuses, directeur de recherche honoraire au CNRS, le médiéviste Jean Flori considère que comparer les croisades d’hier au djihad d’aujourd’hui n’a pas de sens. Extrait d'un entretien à La Vie :

    "La comparaison entre croisades d’hier et djihad d’aujourd’hui est-elle pertinente ?

    Non ! La seule comparaison valable à laquelle on peut procéder concerne les différences existant entre la formation de la croisade « chrétienne » et celle du djihad musulman pendant la même période (du VIIe au XIIe siècle). Dans le christianisme latin, la valorisation puis la sacralisation de la guerre ont eu lieu lentement et en totale contradiction avec le pacifisme radical de Jésus et des premiers chrétiens. Dans l’islam, en revanche, la guerre est naturelle dès l’origine, le Prophète étant à la fois chef d’État et chef de guerre. Cette comparaison révèle aussi des nuances importantes : le djihad avait pour but de « dilater » les territoires musulmans à partir des Lieux saints initiaux, à savoir La Mecque, Médine et Jérusalem. C’est une guerre de conquête. La croisade, elle, intervient au XIe siècle, alors que l’Occident chrétien est assiégé. C’est une entreprise de reconquête de Jérusalem, premier des Lieux saints de la chrétienté, à une époque où le pèlerinage a pris une dimension importante dans la spiritualité chrétienne latine.

    Le djihad est décrit par certains extrémistes comme une réponse, neuf cents ans plus tard, aux croisades. Cet argument est-il, selon vous, largement partagé par les musulmans d’Orient ?

    Les « extrémistes » qui font régner la terreur coupent la tête des juifs, des chrétiens ou des musulmans ne partageant pas leur « foi », ont une conception simpliste de la culture et de l’histoire. Pour eux, tout ce qui n’est pas islamique doit disparaître : monuments, écrits ou êtres vivants. Ils veulent ignorer que de nombreux peuples autochtones d’Orient étaient déjà chrétiens avant la conquête musulmane, a fortiori bien avant les croisades.La persécution exercée actuellement sur ceux-ci par les djihadistes ne fait qu’accélérer leur génocide sans que l’Occident intervienne ; il ne faudrait pas mécontenter nos « alliés » musulmans, à savoir les Turcs, auteurs du génocide des chrétiens arméniens, l’Arabie saoudite et le Qatar, proches des djihadistes, où sévit la charia et où la possession de la Bible est passible de mort

    [...] Dès la conquête des territoires chrétiens d’Orient par les armées musulmanes du VIIe siècle, ces populations ont subi des périodes de soumission protégée alternant avec des périodes de persécution et d’exclusion.La croisade leur a semblé une libération, mais ils ont vite déchanté. La précarité de leur situation a repris après l’échec des États croisés. Elle s’est accentuée avec la malencontreuse intervention militaire en Irak sous George W. Bush. Leur persécution n’a cessé de croître depuis. Les progrès des djihadistes accélèrent leur génocide sans émouvoir les États européens, qui cherchent à s’en laver les mains. L’Italie, débordée par les migrants fugitifs, ne reçoit même pas leur aide financière !

    À quoi tient, selon vous, cette « frilosité » des États européens à l’égard du sort réservé aux chrétiens d’Orient, et du djihadisme en général ?

    Les gouvernants occidentaux avouent tous qu’ils ne feront rien pour sauver les chrétiens d’Orient. Leur disparition programmée est déjà inscrite aux « profits et pertes ». On constate la même dérobade devant le péril djihadiste. Chaque État cherche à ne rien faire – c’est trop coûteux ! – et laisse les autres s’engager. En France, nos politiques de tous bords semblent ne pas avoir réalisé que les djihadistes gagnent du terrain et des adeptes ; ils ne menacent pas seulement les juifs et les chrétiens d’Orient, mais aussi ceux d’Occident, et même les musulmans « modérés », que d’ailleurs on entend trop peu condamner les exactions de leurs coreligionnaires."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Syrie: Daesh offre des esclaves sexuelles aux gagnants d'un concours de mémorisation du Coran

    Pour fêter le ramadan, Daesh a lancé un concours de mémorisation du livre saint de l'islam, le Coran. Les trois finalistes se verront offrir une esclave sexuelle.
    Daesh ne recule devant aucune horreur. A l'occasion du mois sacré de ramadan, qui a débuté le 18 juin dernier, le groupe jihadiste a lancé un concours de mémorisation du Coran, dont les principaux gagnants se verront récompensés par... des esclaves sexuelles, rapporte le site Business Insider. Des femmes réduites à la condition d'esclaves sexuelles pour les jihadistes dans la province syrienne d'Al-Baraka, seront donc utilisées comme des prix.
    Les prix: une femme ou de l'argent
    Généralement originaires de la communauté yézidie, persécutée par Daesh, ces femmes forcées d'assouvir les besoins sexuels des combattants ont été capturées en Irak. Ainsi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, 300 Yézidies ont été enlevées en 2014 et vendues aux membres de Daesh.
    Pour remporter le concours, les participants doivent retenir les chapitres les plus violents du Coran, spécialement sélectionnés pour cette occasion. La remise des "récompenses" est prévue pour le premier jour de la fête de l'Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, et qui est prévue aux alentours du 18 juillet. Les trois premiers gagnants se verront remettre une esclave sexuelle chacun, tandis que les participants classés de la quatrième à la dixième place recevront de l'argent. Le quatrième touchera ainsi 100.000 livres syriennes, soit environ 413 euros.
    Dans un rapport publié en mars dernier, les Nations Unies font état de "violences sexuelles systématiques" perpétrées par Daesh contre les femmes de la minorité Yazidie, avec des victimes âgées de 8 à 35 ans.

  • Halford John Mackinder ( 1861-1947 )

    Né à Gainsborough dans le Lincolnshire le 15 février 1861, Halford John Mackinder se sentira attiré par les études géographiques dès son plus jeune âge. Formé à l'Epsom College, puis, à partir de 1880, à Oxford, il étudie successivement la biologie (sous la direction de H.N. Moseley, un anatomiste s'inscrivant dans le sillage de Darwin et de Huxley), l'histoire, la géologie et le droit. Il sera reçu au barreau de Inner Temple en 1886, après avoir acquis une expérience en droit maritime, c'est-à-dire, à ses yeux, la branche du droit la plus proche de la géographie. De 1887 à 1905, il enseigne la géographie à Oxford, notamment dans le cadre de la Oxford University Extension, qui prodiguait un enseignement itinérant, ouvert à tous mais plus particulièrement aux instituteurs et aux enseignants des écoles secondaires.

    Erreur

    La géographie était, à l'époque, une discipline négligée dans le monde universitaire britannique. Depuis le XVIième siècle, au temps où enseignait le géographe Richard Hakluyt, plus aucune chaire de géographie n'avait été attribuée à Oxford. Mackinder a donc été le premier successeur de Hakluyt, après une parenthèse de quatre siècles. L'objectif premier de Mackinder était de réhabiliter la géographie aux yeux du monde académique britannique en suivant l'exemple allemand (Ritter, Richthofen, Ratzel). Pour réaliser cette tâche, il reçut l'appui de Sir John Scott Keltie, qui avait ramené d'Allemagne une collection impressionnante de matériels didactiques (cartes, atlas, etc.), puis de la Royal Geographical Society. 
    Entre 1892 et 1903, il sera le directeur du University College de Reading, une université qu'il créera presque de toutes pièces. De 1903 à 1908, Mackinder est directeur de la London School of Economics and Political Sciences, où il avait commencé à enseigner dès 1895. En 1899, il avait été nommé directeur de l'école de géographie d'Oxford. La même année, il s'embarque pour l'Afrique afin d'explorer les abords du Kilimanjaro au Kenya et l'escalader. A son retour, il entame une carrière politique dans les rangs des "libéraux-impérialistes". Cette carrière ne lui rapportera un siège aux Communes, celui de Glasgow, qu'en 1910 et qu'il conservera jusqu'en 1922. Les "libéraux-impérialistes" soutenaient la politique impériale britannique mais souhaitaient des réformes sociales. Leur chef de file était Lord Rosebery et, parmi leurs membres les plus illustres, on a compté Haldane, Grey et Asquith. Mais, quand le 15 mai 1903, Joseph Chamberlain renonce officiellement à la politique de libre-échange libérale au profit d'une politique tarifaire préférentielle autarcisante, interne à l'Empire, de façon à fermer celui-ci aux concurrences américaine et allemande, les "libéraux-impérialistes" se scindent en deux groupes: ceux qui donnent la préséance au libéralisme économique et ceux qui accordent davantage d'importance à la consolidation de l'Empire en tant qu'entité politique homogène. Mackinder rejoint les seconds, plus sensibles aux argumentations d'ordre géopolitique (parmi eux: Hewins, Amery, Maxse). Il rejoint par la suite les Unionistes, puis les Conservateurs. En 1904, Mackinder amorce ses réflexions géopolitiques proprement dites en rédigeant un texte très important sur le "pivot géographique de l'histoire", c'est-à-dire le fameux heartland, la "Terre du Milieu", inaccessible aux instruments de mobilité dont dispose la puissance thalassocratique britannique: les navires de guerre et leurs canons à longue portée, les fameux dreadnoughts. 
    A partir de 1906, Mackinder, sous l'impulsion de Haldane devenu Secrétaire d'Etat à la Guerre, commence à dispenser ses cours aux officiers d'état-major. En 1908, il accompagne le Prince de Galles au Canada et en revient convaincu de l'impérieuse nécessité d'appliquer les tarifs préférentiels dans le domaine céréalier en Amérique du Nord, de façon à ce que le dominion du Canada ne soit pas absorbé par la puissance montante des Etats-Unis. Une absorption du Canada signifierait la création d'un grand espace nord-américain autonome, capable de se substituer à l'Angleterre comme première puissance maritime du globe. 

    La guerre mondiale accentue sa germanophobie, latente depuis la politique maritime du Kaiser, commencée pendant la dernière décennie du XIXième siècle. Dans le débat sur la décentralisation des institutions en Grande-Bretagne, qui reprend en 1919, Mackinder suggère un plan de partition de l'Angleterre en trois régions, de façon à obtenir des entités égales en dimensions et en poids démographique. 
    La même année, paraît à l'attention des diplomates qui négocient à Versailles, un ouvrage incisif et capital, concis comme tous les ouvrages de base de la discipline géopolitique: Democratic Ideals and Reality. Mackinder y remet en exergue l'importance du territoire russe, masse continentale compacte impossible à contrôler depuis la mer et à envahir complètement. 
    Ce petit livre attire l'attention des diplomates du Foreign Office: Lord Curzon nomme Mackinder Haut Commissaire britannique en "Russie du Sud", où une mission militaire anglaise appuyait les Blancs de Denikine. Ceux-ci reculent. Les Britanniques les obligent à reconnaître de facto la nouvelle république ukrainienne et à forger une alliance entre Blancs, Polonais, Bulgares et Ukrainiens contre les Rouges. Cette ébauche d'alliance jette les bases du fameux "cordon sanitaire", destiné à séparer les Allemands des Russes et à empêcher l'union de la "Terre du Milieu" sous la double impulsion du génie technique germanique et de la "brutalité élémentaire" des Bolchéviks. 
    Mackinder, en élaborant cette stratégie, crée la politique anglo-saxonne de containment, reprise plus tard par les Américains. Les puissances thalassocratiques anglo-saxonnes doivent tout mettre en oeuvre, explique Mackinder, pour empêcher l'unification eurasienne sous la double égide allemande et russe. Pour parvenir à cet objectif, il faut balkaniser l'Europe orientale, priver la Russie de son glacis baltique et ukrainien, empêcher la domination d'une et une seule alliance sur les mers intérieures (Mer Baltique et Mer Noire), contenir la Russie et le bolchévisme en Asie de façon à ce que les peuples cavaliers de la steppe ne puissent pas débouler en Perse et en Inde, zones d'influence britanniques. 
    La leçon sera aussitôt retenue mais inversée par les géopoliticiens (l'école de Haushofer) et les diplomates allemands (von Seeckt, Groener, Rathenau, von Brockdorff-Rantzau) et par les idéologues nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolchéviques (Niekisch, Paetel, Schauwecker, les frères Jünger, Hielscher, etc.), tous partisans d'une alliance germano-russe dirigée contre les thalassocraties et le capitalisme anglo-saxons. 
    Plus tard, après la seconde guerre mondiale, les principes de Mackinder, soit organiser les rimlands (les zones littorales bordant la "Terre du Milieu") pour contenir les forces issues du heartland (la "Terre du Milieu"), seront instrumentalisés par les Américains, qui entoureront l'URSS et la Chine d'un réseau d'alliances défensives et "contenantes" (OTAN, OTASE, ANZUS, CENTO). Sous Reagan, l'idéologie est remise au goût du jour pas Colin S. Gray. Mackinder meurt à l'âge de 86 ans à Bournemouth le 6 mars 1947. 
    Les Iles Britanniques et les mers britanniques (Britain and the British Isles) 1902
    Livre de géographie pure, cet ouvrage consiste en une exploration méthodique de la géologie des Iles Britanniques. Le sol britannique est né de plissements géologiques successifs et d'un abaissement du niveau de l'Océan. Résultat: les Iles Britanniques sont reliés au Continent pas le promontoire du Kent, le Pas-de-Calais et l'estuaire de la Tamise; la Manche permet à un courant chaud, le Gulf Stream de réchauffer le climat et de libérer les eaux des glaces en hiver. Le Nord-Est de la grande île est ouvert aux influences venues de la Scandinavie et de la zone baltique. Le Sud-Est, situé juste en face de la frontière linguistique entre langues romanes et langues germaniques, reçoit les influences venues d'Europe centrale par le Rhin et celles venues du Midi méditerranéen et hispanique. 
    Géologiquement, les Iles Britanniques ont été formées par des terrains ayant glissés le long d'un axe nord-ouest. Politiquement, le Royaume-Uni s'est formé à partir du promontoire du Kent, situé dans le Sud-Est. Historiquement, la communauté britannique est passée d'une dépendance européenne, due au poids du Sud-Est, à une maîtrise du large, affranchie de l'Europe, qui a permis le peuplement britannique de l'Amérique du Nord. Terminus de beaucoup d'invasions venues d'Europe, les Iles Britanniques ont été le tremplin du peuplement multi-ethnique de l'Amérique du Nord. Les Iles Britanniques sont donc à la fois la pointe terminale du Vieux Monde et l'amorce du Nouveau Monde. L'addition de ces deux qualités a donné à l'Angleterre du XIXième siècle un maximum de puissance. 
    Dans sa conclusion, Mackinder écrit que cette position dominante ne sera pas éternelle car de nouvelles puissances sont en train de s'organiser sur de vastes étendues continentales, dotées d'immenses ressources. Pour conserver une position honorable, l'Angleterre doit organiser méthodiquement son empire, de façon à bénéficier d'autant de ressources que les puissances continentales montantes et permettre à ses dominions de disposer d'une flotte, de façon à ce qu'elles puissent, de concert, damer le pion des challengeurs (allemands et russes). 
    Le pivot géographique de l'histoire (The Geographical Pivot of History) 1904

    Article paru dans le Geographical Journal en 1904, ce texte capital contient toute la pensée géopolitique de Mackinder. Pour ce dernier, à l'aube du siècle, l'Europe vivait la fin de l'âge colombien, qui avait vu l'expansion européenne sur tout le globe, sans résistance sérieuse de la part des autres peuples. A cette ère d'expansion succèdera l'âge postcolombien, caractérisé par un monde désormais fermé dans lequel "chaque explosion de forces sociales, au lieu d'être dissipée dans un circuit périphérique d'espaces inconnus, marqués du chaos du barbarisme, se répercutera avec violence depuis les coins les plus reculés du globe, si bien que les éléments les plus faibles au sein des organismes politiques du monde seront ébranlés en conséquence". 
    Mackinder, en écrivant ces phrases prophétiques, demandait à ses lecteurs de se débarrasser de leur européocentrisme et de considérer que toute l'histoire européenne dépendait de l'histoire des immensités continentales asiatiques. La perspective historique de demain, écrivait-il, sera "eurasienne" et non plus confinée à la seule histoire des espaces carolingien et britannique. 
    Pour étayer son argumentation, Mackinder esquisse une géographie physique de la Russie, ce qui le conduit à constater que l'histoire russe est déterminée par deux types de végétation, la steppe et la forêt. Les Slaves ont élu domicile dans les forêts tandis que les peuples de cavaliers nomades règnaient sur les espaces déboisés des steppes centre-asiatiques. A cette mobilité des cavaliers, se déployant sur un axe est-ouest, s'ajoute une mobilité nord-sud, prenant pour pivots les fleuves de la Russie d'Europe. Ces fleuves ont été empruntés par les guerriers et les marchands scandinaves qui ont créé l'empire russe et donné leur nom au pays. La steppe centre-asiatique, zone de départ des mouvements des peuples-cavaliers, est la "Terre du Milieu", entourée de deux zones en "croissant": le croissant intérieur (inner crescent) qui la jouxte territorialement et le croissant extérieur (outer crescent), constitué d'îles de diverses grandeurs. Ces "croissants" sont caractérisés par une forte densité de population, au contraire de la Terre du Milieu. L'Inde, la Chine, le Japon et l'Europe sont des parties du croissant intérieur qui, à certains moments de l'histoire, subissent la pression des nomades cavaliers venus des steppes de la Terre du Milieu. Telle a été la dynamique de l'histoire eurasienne à l'ère pré-colombienne et partiellement aussi à l'ère colombienne où les Russes ont progressé en Asie Centrale. 
    Cette dynamique perd de sa vigueur au moment où les peuples européens se dotent d'une mobilité navale, inaugurant ainsi la période proprement "colombienne". Les terres des peuples insulaires comme les Anglais et les Japonais et celles des peuples des "nouvelles Europes" d'Amérique, d'Afrique australe et d'Australie deviennent des bastions de la puissance navale inaccessibles aux coups des cavaliers de la steppe. Deux mobilités vont dès lors s'affronter, mais pas immédiatement: en effet, au moment où l'Angleterre, sous les Tudor, amorce la conquête des océans, la Russie s'étend inexorablement en Sibérie. A cause des différences entre ces deux mouvements, un fossé idéologique et technologique va se creuser entre l'Est et l'Ouest, dit Mackinder. Il écrit: "C'est sans doute l'une des coïncidences les plus frappantes de l'histoire européenne que la double expansion continentale et maritime de cette Europe recoupe, en un certain sens, l'antique opposition entre Rome et la Grèce... Le Germain a été civilisé et christianisé par le Romain; le Slave l'a été principalement par le Grec. Le Romano-Germain, plus tard, s'est embarqué sur l'océan; le Greco-Slave, lui, a parcouru les steppes à cheval et a conquis le pays touranien. 
    En conséquence, la puissance continentale moderne diffère de la puissance maritime non seulement sur le plan de ses idéaux mais aussi sur le plan matériel, celui des moyens de mobilité". Pour Mackinder, l'histoire européenne est bel et bien un avatar du schisme entre l'Empire d'Occident et l'Empire d'Orient (an 395), répété en 1054 lors du Grand Schisme opposant Rome à Byzance. La dernière croisade fut menée contre Constantinople et non contre les Turcs. Quand ceux-ci s'emparent en 1453 de Constantinople, Moscou reprend le flambeau de la chrétienté orthodoxe. De là, l'anti-occidentalisme des Russes. Dès le XVIIième siècle, un certain Kridjanitch glorifie l'âme russe supérieure à l'âme corrompue des Occidentaux et rappelle avec beaucoup d'insistance que jamais la Russie n'a courbé le chef devant les aigles romaines. Plus tard, Mackinder dira que la Russie a choisi le communisme parce que ses réflexes religieux étaient collectifs, tandis que l'Ouest a opté pour le capitalisme parce que ses religions évoquent sans cesse le salut individuel. Le chemin de fer accélerera le transport sur terre, écrit Mackinder, et permettra à la Russie, maîtresse de la Terre du Milieu sibérienne, de développer un empire industriel entièrement autonome, fermé au commerce des nations thalassocratiques. L'antagonisme Terre/Mer, héritier de l'antagonisme religieux et philosophique Rome/Byzance, risque alors de basculer en faveur de la terre, russe en l'occurrence. 
    Idéaux démocratiques et réalité (Democratic Ideals and Reality) 1919
    Ouvrage de base de la géopolitique anglo-saxonne, Democratic Ideals and Reality part d'un constat: les guerres sont les cataractes du fleuve de l'histoire; elles sont le résultat, direct ou indirect, de la croissance inégale des nations. Cette croissance inégale est due à l'inégale distribution des terres fertiles et des atouts stratégiques entre les nations. Face à cette inégalité incontournable, l'idéalisme démocratique connaît des tragédies successives: il retombe toujours, tarabusté, à pieds joints dans la réalité par l'impulsion de grands organisateurs (Napoléon après 1789, Bismarck après 1848). Dans ce constat, posé par Mackinder, on retrouve la marque de Hobbes: le Léviathan gère le réel en limitant le zèle libertaire, en refroidissant les espoirs extatiques d'aboutir à une liberté illimitée et définitive. Grâce au travail politique, au modelage de léviathans, la liberté s'ancre dans de "bonnes habitudes". C'est pourquoi la pensée des grands organisateurs est essentiellement stratégique tandis que celle des purs démocrates est éthique. Bismarck, que Mackinder, pourtant germanophobe, admire beaucoup, a été supérieur à Napoléon. Il a réussi son travail d'organisateur/unificateur en ne menant que de petites guerres périphériques contre le Danemark pour acquérir la position de Kiel et contre l'Autriche-Hongrie pour asseoir la prééminence de la Prusse dans le monde germanique. Bismarck a été plus psychologue que Napoléon: il n'a jamais accepté les annexions susceptibles de froisser l'ancien adversaire. Il a refusé d'annexer la Bohème après Sadowa et c'est à contre-coeur qu'il a dû accepter, sous la pression des militaires, la réincorporation de l'Alsace et de la Lorraine thioise dans le Reich. Bismarck se disait qu'il allait avoir besoin, plus tard, de l'alliance autrichienne et du concours de la France. Bismarck a réussi ainsi une politique d'équilibre inégalée, en fâchant la France contre l'Angleterre et celle-ci contre la Russie. Avec Bismarck, explique Mackinder, il n'y aurait pas eu 1914, ou la crise d'août 1914 n'aurait été qu'un orage passager. 
    Cette faculté d'organiser, d'harmoniser et d'équilibrer provient de la Kultur allemande, dont l'essence est stratégique, dynamique et dialectique. C'est une leçon que l'esprit allemand-prussien a retenu de la défaite d'Iéna: la belle mécanique du despotisme éclairé s'était effondrée devant le dynamisme révolutionnaire français. La France, pays d'artistes, est la terre de l'idéalisme (Mackinder donne au terme "idéalisme" le sens de "non réaliste"), qui offre l'enthousiasme mais non l'endurance. Fichte est le philosophe qui a su doser correctement idéalisme et organicisme, souci du détail et sens de l'organisation dans la pensée allemande et dans l'appareil prussien brisé par Napoléon. Pour répondre à la France et au militarisme bonapartiste, les Prussiens, galvanisés par les discours et la pensée de Fichte, ont repensé le service militaire universel, ont imposé l'éducation obligatoire pour tous et fusionné l'université avec l'état-major (ce est vrai pour la géographie puisque Carl Ritter enseignait à la fois à l'Université de Berlin et à l'Ecole de guerre). 
    En Prusse, cette collusion de l'université et de l'armée a permis d'élaborer une géographie pratique redoutable qui permettait aux diplomates, aux négociants et aux militaires de visualiser le monde et de voir en idée les axes possibles de développement économique ou les opportunités de man¦uvre qu'offre le terrain. C'est ainsi que la géographie prussienne a permit l'éclosion d'une intuition géostratégique très efficace et vu ce que rapporterait un renforcement des communications par air, fer et eau entre Berlin et Bagdad, Berlin et Hérat, Berlin et Pékin. Trois générations de Prussiens se sont essayés à ce Kriegspiel sur carte, crayon en main. C'est ce qui explique les succès de la politique commerciale allemande avant 1914. 
    Mackinder conclut: l'Allemagne produit une pensée qui pense la vie en détail; la Grande-Bretagne produit, elle, une pensée absorbée par le principe négatif du "laisser-vivre". C'est ce qui a conduit Guillaume II à dire: "1914 est une guerre entre deux visions du monde". L'utilisation du mot "vision" implique "voir de haut", comme le géographe regarde le monde et le met en cartes. C'est, dit Mackinder admiratif, une vision d'"organisateur". Le conflit qui vient de se dérouler oppose l'idéaliste, qui refuse la stratégie et l'action dans un but précis, et l'organisateur, qui planifie puis observe et analyse le réel, comme l'architecte trace son ébauche et tient compte de la résistance des matériaux. Pour sauver la démocratie de mouture anglo-saxonne, il faut donc se donner une stratégie à la mode prussienne et devenir "organisateur".
    Dans un second chapitre, Mackinder explique comment le marin voit le monde. Pour lui, la première réalité géographique, c'est l'unité de l'océan, fait que Mahan avait déjà mis en exergue. L'océan est aujourd'hui une unité connue et close comme le Nil était une unité connue et fermée pour les Egyptiens et comme la Méditerranée l'était pour les Romains. L'Italie s'est transformée au cours des Guerres Puniques en base navale. Elle a d'abord conquis le bassin occidental de la Méditerranée puis le bassin oriental. Dès l'achèvement de cette clôture, Rome est redevenue une puissance militaire essentiellement terrestre. L'objet de la Guerre des Gaules a été d'empêcher le rassemblement d'une flotte ennemie de Rome dans le Golfe de Gascogne, la Manche et la Mer du Nord, qui aurait pu pénétrer par Gibraltar dans le bassin occidental de la Méditerranée. La défaite navale des Veneti (côte sud de l'Armorique) et le débarquement de César en Grande-Bretagne sont les événements les plus saillants de cette campagne, aux yeux du marin contemporain. Sans s'attarder sur les tentatives de Carausius, des Saxons et du Vandale Genséric, Mackinder démontre que les Normands réalisent ce que César a empêché: ils ferment à leur profit la Mer du Nord, contrôlent la côte atlantique jusqu'au Cap Saint Vincent, pénètrent en Méditerranée occidentale et, plus tard, conquièrent la Sicile et Malte. Les Sarazins, nomades dont les instruments de mobilité sont le cheval et le chameau, s'emparent de la Sicile et de l'Espagne mais non des voies maritimes qui restent aux mains des Normands. La Méditerranée se transforme en douve, en barrière séparant deux mondes hostiles. Dans ce cadre naissent les cinq grands "royaumes" héritiers de Rome et de Charlemagne (Angleterre, Allemagne, France, Italie, Espagne). Mackinder regrette la décision romaine de ne pas avoir entrepris la conquête et la latinisation de la Germanie, auquel cas l'Europe aurait été unifiée, serait devenue une péninsule homogène ouverte sur le monde. La logique de l'histoire romaine a été de contenir les Germains au-delà de la ligne Rhin/Danube. Cette logique était méditerranéenne et non européenne. L'Europe est un promontoire eurasien fermé au Nord (Arctique), à l'Est (steppe; à l'exception de la trouée mésopotamienne, route des caravanes, verrouillée par les Arabes puis les Turcs) et au Sud (désert saharien) mais ouvert à l'Ouest (Atlantique). Les Portugais ont été les pionniers du renouveau européen: ils ont contourné les Arabes par le Cap et ont surgi dans leurs dos, dans l'Océan Indien. Ils inauguraient de la sorte l'ère de la domination du marin européen sur les "continentaux" africains et asiatiques. Le rôle de l'Angleterre, seule base navale européenne isolée et sans ennemis immédiats à ses frontières, a été de participer à l'aventure à la suite des Portugais, puis, à partir de Trafalgar, d'envelopper la péninsule ibérique comme l'avaient fait les Normands et de contrôler les deux bassins de la Méditerranée pour maîtriser la route des Indes dès l'ouverture du Canal de Suez. 
    En bout de course, l'Angleterre ferme l'Océan Indien comme Rome avait fermé la Méditerranée: l'Inde, pièce centrale, y est devenue son Italie. La seule menace qui pesait sur cet Océan Indien, devenu mer britannique, était l'installation d'une base navale non britannique au fond du Golfe Persique, relié au coeur de l'Europe par chemin de fer et par voie fluviale (Danube). Si Trafalgar a donné à l'Angleterre la faculté d'être ubiquitaire, de débarquer des troupes partout, la clef de sa puissance réside dans la division de l'ex-oekoumène latin/carolingien entre plusieurs puissances antagonistes. La capacité navale d'envelopper toute la péninsule gallo-hispanique a donné la victoire aux Franco-Britanniques en 1918. Mais les Etats-Unis, depuis la guerre de 1898 qui les a opposés à l'Espagne dans les Caraïbes et le Pacifique, sont en train de devenir une puissance maritime égale sinon supérieure à l'Angleterre, vu l'inaccessibilité de leurs bases navales métropolitaines, situées dans le Nouveau Monde panaméricain transformé en île. Mais si l'Allemagne avait vaincu, elle aurait transformé, grâce à son alliance avec les Ottomans et le retournement des Russes, l'Eurasie/Afrique en une île gigantesque, que Mackinder appelle la World Island. Cette île aurait de surcroît été organisée par un réseau interne de chemin de fer, accentuant à l'extrême la mobilité sur terre. Les Etats-Unis croient qu'ils lieront leur sort à l'Europe au sein d'un grand Occident mais ne voient pas que l'Europe est indissolublement liée à l'Afrique et à l'Asie. 
    Dans un troisième chapitre, Mackinder explique comment l'"homme de la terre" voit le monde. La conscience de l'unité territoriale eurasienne, écrit notre géographe, est arrivée après la conscience de l'unité océanique. En Angleterre et aux Etats-Unis, poursuit-il, on pense toujours en termes de côtes et on n'a qu'une vague idée de ce qu'il y a derrière ces côtes. On ne perçoit pas le mouvement d'unité eurasien. Il faut donc cesser de penser le continent en dehors de lui, mais commencer à le penser en dedans de lui. Le grand continent eurasien/africain se compose de six régions naturelles: 1) l'Europe (avec le Maghreb non saharien et l'actuelle Turquie) avec une population de marins et de paysans; 2) le Heartland sibérien, avec sa côte arctique inaccessible, territoire des nomades cavaliers; 3) le Rimland des moussons (sub-continent indien, Indochine, Chine, Mandchourie, Corée, Kamtchatka, Malaisie), également avec une population de marins et de paysans; 4) la zone vide du Sahara; 5) la péninsule arabique (avec l'Egypte à l'Est du Nil, le Sinaï et la Mésopotamie), avec ses nomades cavaliers et chameliers; 6) le Heartland méridional, soit toute l'Afrique au Sud du Sahara, peuplée d'éleveurs nomades sans chevaux ni chameaux. Cette énorme masse continentale est animée par une dialectique nomadisme/sédentarité, où les conquérants mobiles, chameliers arabiques et cavaliers persiques et hunniques conquièrent les terres des sédentaires paysans (Mésopotamie). Le chemin de fer va organiser les zones occupées par ces nomades, tant en Sibérie qu'en Arabie. L'Eurasie pourra devenir une si elle s'organise à partir du Heartland et englobe tout de suite la Baltique et la Mer Noire, soit par une alliance germano-russe (dans laquelle basculeront très vite la Suède et la Turquie), soit par une conquête bolchévique. La "Terre du Milieu" disposera alors de masses humaines suffisantes pour vivre en totale autarcie et pour fermer le Grand Continent aux influences et au commerce britanniques et américains. Dans un quatrième chapitre, Mackinder traite de la rivalité entre les empires. Le fait saillant des dernières décennies a été l'avance des cosaques sur tout le territoire du heartland (de la "Terre du Milieu"), avance renforcée par l'extension du réseau des chemins de fer en Asie centrale. Devant cette lente unification de la masse continentale eurasiatique, l'Europe est divisée en un Ouest et un Est, fondamentalement opposés de part et d'autre d'une ligne Hambourg/Trieste, ce qui place Berlin et Vienne à l'Est. C'est l'opposition entre le conservatisme organisateur, concrétisé par la "ligue des trois empereurs" de Bismarck, et l'idéalisme démocratique. La Rhénanie, qui est occidentalisée et a opté pour un droit basé sur le Code Napoléon, est devenue le glacis avancé de l'Est en Europe de l'Ouest. Bismarck, de surcroît, a réussi à diviser entre eux les peuples latins, en déviant les énergies de la France vers le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, que convoitaient l'Espagne et l'Italie. Cet enferrement de la France en Méditerranée occidentale l'éloigne du Rhin, laissant le champ libre aux Allemands et aux Russes dans le reste de l'Europe. A l'Est de la ligne Hambourg/Trieste, Bismarck doit jouer l'arbitre entre les volontés divergentes de la Russie et de l'Autriche-Hongrie.
    L'Occident français et britannique doit empêcher la Russie de franchir les Dardannelles, comme pendant la guerre de Crimée, de débouler au Proche-Orient (en Syrie et en Mésopotamie) et de menacer ainsi les positions britanniques en Egypte (Suez) et dans le Golfe Persique (Koweit). Dans un dernier chapitre, Mackinder tire le bilan de la guerre mondiale. Pourquoi Guillaume II a-t-il envahi la France? Pour deux motifs: 1) pour occuper l'éventuelle tête de pont britannique et américaine en Europe; 2) pour gérer, les mains libres, l'accroissement démographique allemand en pleine croissance et le dévier vers l'Est russe et ottoman, où il y avait encore des marchés, des débouchés et des terres arables. Mais l'Allemagne a été contrainte de pratiquer une double politique, vu son écartèlement entre l'Est et l'Ouest. Hambourg, port atlantique, est un défi à l'Angleterre et ouvre à l'Allemagne des possibilités à l'Ouest, en direction de l'Afrique et de l'Amérique latine. Pour Mackinder, Guillaume II aurait dû choisir ou l'Est ou l'Ouest, entre Hambourg et les colonies, d'une part, et Bagdad et la Russie, d'autre part. L'indécision allemande a donné la victoire à la Grande-Bretagne mais cette victoire ne tient qu'à un fil, surtout depuis les accords germano-bolchéviks de Brest-Litovsk. D'où, afin de pouvoir gagner du temps pour consolider l'Empire britannique, il faut séparer l'Allemagne de la Russie par un "cordon sanitaire", politique que suivra à la lettre Lord Curzon. 
    Bibliographie
     

    Pour une bibliographie complète des oeuvres de Mackinder, se référer à l'ouvrage de W.H. Parker, Mackinder. Geography as an Aid to Statecraft, Oxford, Clarendon Press, 1982. Nous ne reprenons ci-dessous que les ouvrages et articles principaux. 
    The New Geography, 1886; Britain and the British Seas, 1902; "The Geographical Pivot of History", Geographical Journal, XXIII, pp. 421-437 (trad. esp. "El pivote geografico de la historia" in Augusto B. Rattenbach, Antologia Geopolitica, Pleamar, Buenos Aires, 1985); "Man-Power as a Measure of national and Imperial Strength", National and English Review, XIV, pp. 136-45; Seven Lectures on the United Kingdom, 1905; Money-Power and Man-Power, 1906; Our own Islands, 1906; Britain and the British Seas, 2ième éd., 1907; "On Thinking Imperially", in M.E. Sadler (ed.), Lectures on Empire, 1907; The Rhine: its Valley and History, 1908; Lands beyond the Channel: an Elementary Study in Geography, 1908; "The Geographical Conditions of the Defence of the United Kingdom", National Defence, III (juillet 1909), pp. 89-107; India: Eight Lectures prepared for the Visual Instruction Committee of the Colonial Office, 1910; Distant Lands: an Elementary Study in Geography, 1910; The Nations of the Modern World: an Elementary Study in Geography, 1911; "The Strategical Geography of the Near East", Journal of the Royal Artillery, XXXIX, pp. 195-204; The Modern British State: an Introduction to the Study of Civics, 1914; Our Island History: an Elementary Study in History, 1914; "Some Geographical Aspects of International Reconstruction", in Scottish Geographical Magazine, XXXIII, pp. 1-11; Democratic Ideals and Reality: a Study in the Politics of Reconstruction, 1919; "General Report with Appendices on the Situation in South Russia; Recommendations for Future Policy" in Documents on British Foreign Policy, 1919-1939, 1st series, III, (édités par E.L. Woodward et R. Butler), n° 656, pp. 768-87, HMSO, London, 1949, le texte date de 1920; The World War and After: a Concise Narrative and some Tentative Ideas, 1924; "The Empire and the World", in United Empire, XXV, 1934, pp. 519-522; "The Round World and the Winning of the Peace", in Foreign Affairs, XXI, 1943, pp. 595-605. 
    Sur H.J. Mackinder:
    L'ouvrage le plus récent et le plus complet est celui de W.H. Parker, op. cit.; P.M. Roxby, "Mr. Mackinder's Books on the Teaching of Geography and History", Geographical Teacher, VII, 1914, pp. 404-407; C.R. Dryer, "Mackinder's "World Island" and its American "satellite"", Geographical Review, IX, 1920, pp. 205-207; Karl Haushofer, "Politische Erdkunde und Geopolitik", in Karl Haushofer, Erich Obst, Hermann Lautensach, Otto Maull, Bausteine zur Geopolitik, Berlin-Grunewald, 1928, pp. 49-77; Karl Haushofer, Erdkunde, Geopolitik und Wehrwissenschaft, Munich, 1934; Karl Haushofer, Der Kontinentalblock - Mitteleuropa - Eurasien - Japan, Munich, 1941 (inversion continentaliste des thèses de Mackinder, au profit d'une alliance germano-russe; références explicites à Mackinder); J.C. Malin, "Reflections on the Closed-Space Doctrines of Turner and Mackinder and the Challenge to their Ideas by the Air Age", Agricultural History, XVIII, 1944, pp. 65-74; E.W. Gilbert, "The Right Honourable Sir Halford J. Mackinder, P.C., 1861-1947", Geographical Journal, CX, 1947, pp. 94-99; H. Ormsby, "The Rt Honourable Sir Halford J. Mackinder, P.C., 1861-1947", Geography, XXXII, 1947, pp. 136-137; J.F. Unstead, "H.J. Mackinder and the New Geography", Geographical Journal, CXIII, 1949, pp. 47-57; "Seven Lamps of Geography: an Appreciation of the Teaching of Sir Halford J. Mackinder", Geography, XXXVI, 1951, pp. 21-41; E.W. Gilbert, Préface à une réédition sous les auspices de la Royal Geographical School (RGS) de deux textes de Mackinder, "The Scope and Methods of Geography" et "The Geographical Pivot of History", RGS, 1951; C. Troll, "Halford J. Mackinder als Geograph und Geopolitiker" in Erdkunde, VI, 1952, pp. 177-178; C. Kruszewski, "The Pivot of History", Foreign Affairs, XXXII, 1954, pp. 388-401; A.H. Hall, "Mackinder and the Course of Events", in Annals of the American Association of Geography, XLV, 1955, pp. 109-126; D.W. Meinig, "Heartland and Rimland in Eurasian History", in Western Political Quarterly, IX, 1956, pp. 553-569; D.R. Mills, "The USSR: a Re-Appraisal of Mackinder's Heartland Concept", in Scot. Geog. Mag., LXXII, 1956, pp. 144-152; B. Semmell, "Sir Halford Mackinder: Theorist of Imperialism", Can. J. Econ. and Polit. Sci., XXIV, 1958, pp. 554-61; Edward McNall Burns, Ideas in conflict, Methuen, London, 1960, pp. 520-527; L.M. Cantor, Halford Mackinder: his Contribution to Geography and Education, thèse non publiée, Université de Londres, 1960; L.M. Cantor, "Halford Mackinder: Pioneer of Adult Education", in Rewley House Papers, III, 1960-61, 9, pp. 24-29; E.W. Gilbert, Sir Halford Mackinder 1861-1947: an Appreciation of his Life and Work, 1961; "The Rt Honourable Sir Halford J; Mackinder, P.C., 1861-1947", Geographical Journal, CXXVII, 1961, pp. 27-29; W.A.D. Jackson, "Mackinder and the Communist Orbit", Canadian Geographer, VI, 1962, pp. 12-21; A.B. Dugan, "Mackinder and his Critics Reconsidered", Journal of Politics, XXIV, 1962, pp. 241-257; N. Mikhaïlov, "Professor Makkinder i razgovor ob utopiyakh", in Sovetskiy Soyuz, 212, 1967, pp. 20-21; J.A. Sylvester, "Mackinder lernte von den Deutschen: eine ironische Kritik", in Zeitschrift für Geopolitik, XXXIX, 1968, pp. 55-59; E.W. Gilbert, "Halford Mackinder" in International Encyclopedia of Social Sciences, New York, 1968; E.W. Gilbert & W.H. Parker, "Mackinder's "Democratic Ideals and Reality" after 50 Years", in Geographical Journal, CXXXV, 1969, pp. 228-231; C.F.J. Whebell, "Mackinder's Heartland Theory in Practice Today", Geographical Magazine, XLII, 1970, pp. 630-636; E.W. Gilbert, British Pioneers in Geography, 1972; C. Cochran, "Mackinder's Heartland Theory: a Review", Assoc. of N. Dakota Geog. Bulletin, XXIV, 1972, pp. 29-31; J.S. English, Halford J. Mackinder (1861-1947), 1974; W.F. Pauly, "The Writings of Halford Mackinder applied to the Evolution of Soviet Naval Power", in Pennsylvania Geographer, XII, 1974, pp. 3-7; B.W. Blouet, Sir Halford Mackinder 1861-1947: Some New Perspectives, Oxford School of Geography, Research Paper 13, 1975; B.W. Blouet, "Halford Mackinder's Heartland Thesis", Great Plains - Rocky Mountain Geographical Journal, V, 1976, pp. 2-6; B.W. Blouet, "Sir Halford Mackinder as British High Commissioner to South Russia, 1919-1920", Geographical Journal, CXIII, 1976, pp. 228-236; L.K.D. Kristof, "Mackinder's Concept of Heartland and the Russians", preprint, XXIII, Int. Geogrl. Congr., Symposium, K5, 1976; Colin S. Gray, The Geopolitics of the Nuclear Era: Heartland, Rimlands, and the Technological Revolution, National Strategy Information Center, New York, 1977; Martin Wight, Power Politics, Royal Institute of International Affairs, 1978, pp. 72-77; Derwent Whittlesey, "Haushofer: les géopoliticiens", in Edward Mead Earle, Les maîtres de la stratégie, tome II, Berger-Levrault, 1980; Jean Soppelsa, "De la géographie à la géostratégie", in Les Cahiers Français, n°199-200, 1981; Paul Claval, "Histoire de la Géopolitique", in Magazine Littéraire, 208, juin 1984, pp. 24-25; Michel Foucher, "Les pionniers", in Magazine Littéraire, 208, juin 1984, pp. 26-27; Robert Steuckers, "L'¦uvre de Mackinder, géographe britannique", in Vouloir, 31, juillet 1986, pp. 6-7; Gaspar Salcedo Ortega, "Para uma história da geopolítica americana", in Futuro Presente (Lisbonne), 27/28 (2ième série), 1987; Colin S. Gray, The Geopolitics of Super Power, University Press of Kentucky, 1988; Robert Steuckers, "Panorama théorique de la géopolitique", in Orientations, 12, 1990-91, pp. 3-13. 
    Au Public Record Office du Foreign Office 800/251, on pourra consulter les papiers privés de Mackinder, relatifs à sa mission en Russie méridionale. 

    Le blog de Robert Steuckers :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuFVAuZuyuUGmPxAaZ.shtml

  • La Turquie va-t-elle intervenir en Syrie ?

    La rumeur d’une intervention turque en Syrie enfle, alors que les Kurdes progressent. Ankara redoute la création d’un état kurde au sud de sa frontière.

     

    « La Turquie ne permettrait jamais la formation d’un État (kurde) sur sa frontière sud » a déclaré Erdogan vendredi dernier, alors que les Kurdes syriens progressent au Nord de la Syrie. Crédits photo : HANDOUT/REUTERS

    Ira ? Ira pas ? Les rumeurs d’une intervention turque en Syrie vont bon train dans les médias turcs. « Allons-nous à la guerre avec la Syrie ? », titrait ainsi le quotidien pro-gouvernement Yeni Safak mardi. L’article, relayé sur le site de Courrier International, annonçait une invasion imminente de la Turquie au nord de la Syrie afin d’établir une zone tampon « de 100 km de long et d’une trentaine de kilomètres de profondeur sur le sol syrien, entre Öncüpinar et Karkamis ». « Quelque 18.000 soldats, appuyés par des chars et par l’armée de l’air, pourraient participer à cette intervention, précisait le journaliste. Nous n’allons pas faire la guerre, mais nous allons sécuriser notre frontière. »

    Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu s’est empressé de démentir. « Personne ne doit s’attendre à ce que la Turquie entre demain ou dans un avenir proche en Syrie. C’est de la spéculation », a a-t-il déclaré lors d’un entretien à la chaîne privée Kanal 7 jeudi soir.

    Pour Nicolas Hénin, auteur de Djihad Academy (Fayard) et spécialiste de l’Etat islamique, « cela ressemble fort à une campagne de préparation de l’opinion ». Une intervention turque sur le territoire syrien ne serait ni une surprise, ni une nouveauté, rappelle aussi le journaliste. En effet, en février 2015, un corps expéditionnaire de 500 hommes s’était introduit dans le Nord de la Syrie à 30 kilomètres à l’intérieur des terres pour évacuer un mausolée ottoman.

    « L’établissement de cette zone répondrait à un double objectif sécuritaire et humanitaire : établir une zone tampon militarisée avec le chaudron syrien, et permettre aux réfugiés qui affluent vers la frontière turque de trouver des zones de sûreté sur le territoire syrien », analyse Nicolas Hénin. Mais évidemment ce double objectif ne dit pas faire oublier un troisième, essentiel : la question kurde. [....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Turquie-va-t-elle-intervenir-en

  • L’Ukraine, ou 20 ans d’hypocrisie américaine

    Vladimir Poutine est méchant. Et les méchants ne comprennent que la manière forte. Ainsi, après des rumeurs persistantes, les États-Unis ont annoncé ce 23 juin l’envoi de chars et de matériel militaire en Europe de l’Est. Le hasard du calendrier a aussi voulu que le gouvernement ukrainien soumette ce mardi au Parlement un projet sur la « coopération en matière de consultations, de gestion, de liaison, de reconnaissance et d’observation dans le cadre du programme de l’OTAN Partenariat pour la paix (PPP) et de la réalisation du projet de fonds fiduciaire de l’Alliance pour soutenir l’Ukraine ». Coïncidence ? Je ne crois pas. Élémentaire, mon cher Watson !

    Les dirigeants russes ont toujours clairement indiqué que l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN serait inacceptable. Et rien ne pourra les faire changer d’avis. En tout cas, tant que l’organisation internationale sera perçue comme une tête de pont occidentale, s’inscrivant en droite ligne de la politique d’ingérence américaine dans les régions d’Europe de l’Est. Et les derniers événements n’ont pas conduit à infléchir l’opinion de la Russie à cet égard. D’abord la révolution orange de 2004 ; ensuite le coup d’État de 2014 contre le président, certes pro-russe, mais démocratiquement élu, Viktor Ianoukovytch. Et maintenant ça… Une mesure qui permet de « montrer la détermination américaine à répondre aux agressions de la Russie dans la région », si l’on en croit le Wall Street Journal.

    Mais qu’en est-il de la responsabilité américaine ? On avait certifié en son temps à Gorbatchev que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas de façon impromptue (et sans l’avis des Russes !). Or, depuis vingt ans, les États-Unis ne cessent de soutenir une avancée toujours plus irrésistible vers l’est de cette dernière. Et ce, toujours à coups de « valeurs démocratiques » et autres idéaux qui ont récemment conduit à l’envoi de 500.000 « observateurs » en Irak.

    Les « protecteurs du monde libre » ont profité de l’état végétatif du pays durant le chaos eltsinien pour agir en ce sens, arguant déjà à l’époque que la Russie devait absolument être contenue. Mais une puissance faible ne constitue jamais une menace ! En revanche, profiter allègrement de cette impuissance temporaire ne peut favoriser de réaction favorable une fois la crise surmontée.

    Comment croire, dès lors, que cette affirmation n’est pas provocante ? Une grande puissance n’accepterait jamais le déploiement de forces militaires dans sa zone d’influence. Comment réagirait Washington si la Chine décidait, du jour au lendemain, d’établir des bases au Canada ou au Mexique ? Quoi qu’on en dise, la Russie n’entend pas enfiler les bottes d’un hégémon qui, à l’image des États-Unis, pratiquerait l’interventionnisme à l’échelle planétaire. Le pays ne peut qu’espérer au mieux demeurer une puissance régionale, mais dont le droit de regard et l’avis sur les affaires d’Europe de l’Est devra toujours être pris en compte. C’est mal parti…

    Quentin Jacquet

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuFVlFpkVpWOSoRoIq.shtml