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géopolitique - Page 757

  • L’or ukrainien : disparu et retrouvé en Irak – par Laurent Glauzy

    « Nuit du 7 mars 2014 : à Borispol, aéroport de Kiev, quarante caisses de lingots d’or sont chargées en secret dans un avion non immatriculé, entouré d’une impressionnante escorte.

    Tous les médias occidentaux ont observé le plus grand silence sur cette affaire. Seule la presse russe a évoqué l’évènement. Les journaux moscovites supposent que l’Oncle Sam aurait pris livraison des caisses de lingots d’or de l’Ukraine, par crainte d’une improbable invasion russe.

    Ainsi, quarante caisses de lingots, constituant peut-être la quasi-totalité de la réserve d’or de l’Ukraine, ont quitté le pays en une seule nuit ! Le World Gold Council estime à 42,3 tonnes les réserves d’or de l’Ukraine. D’après les experts, une caisse de lingots portés par une palette standard contient 900 kg. Quarante caisses représentent donc environ 36 tonnes d’or.

    Par ailleurs, le 27 mars 2014, selon l’organe économique Les Échos, « l’Irak double ses réserves d’or ». L’Irak, qui possédait déjà 29,8 tonnes d’or, a acheté 36 tonnes d’or, au prix de 1,5 milliard de dollars. Par conséquent, ce pays possède à présent 65,8 tonnes d’or qui, d’après les déclarations officielles de Bagdad, servent à stabiliser la monnaie nationale, le dinar. Les Échos affirment qu’aucun gouvernement n’avait acheté autant d’or depuis trois ans.

    Les experts se demandent comment une acquisition aussi importante n’a pas altéré les cours du métal jaune. En effet, en 2013, lorsque Chypre avait été contrainte de mettre en vente une grande partie de ses réserves, soit 13,9 tonnes d’or, les valeurs avaient chuté et le marché avait été saisi d’un vent de panique inédit depuis trente ans.

    Curieusement, à présent, la banque centrale de Bagdad achète une quantité trois fois plus importante, sans que le marché n’enregistre aucune baisse. Sachant que l’Ukraine est presque devenue un satellite des États-Unis, et que Bagdad est sous « libération » américaine, cette transaction demeure bien suspecte.

    Celle-ci aurait pu servir de paiement anticipé à une future livraison de pétrole, car Moscou a doublé ses prix à Kiev.

    Et, pendant que les Ukrainiens sont dépossédés de leurs réserves (bienvenu en Occident, mes frères !), l’Amérique poursuit ses provocations en envoyant un navire de guerre en mer Noire « en réponse à la situation ukrainienne », mais aussi en déployant des F-15 et des F-16 en Pologne et dans la Baltique pour patrouiller dans l’espace aérien. Washington offre aussi de protéger militairement l’Arménie et l’Azerbaïdjan, terres d’exercices militaires pour la Russie. Les États-Unis agissent comme si l’Ukraine était déjà membre de l’OTAN. En fait, Washington, qui veut toujours sa guerre, entend y parvenir par des provocations.

    De plus, les vingt-huit ministres des Affaires étrangères de l’OTAN ont choisi (pour satisfaire l’oncle Sam) de suspendre toute forme concrète de coopération civile et militaire avec la Russie. L’Alliance atlantique est en train de renforcer les dispositifs militaires dans tous les pays limitrophes de la Russie, proposant de les défendre contre l’envahisseur. Enfin, via la banque JP Morgan, ils ont bloqué un virement émanant de l’ambassade russe à Astana[1] en faveur de la compagnie d’assurance russe Sogaz. Cette manière de procéder constitue bien un acte contraire à la civilité diplomatique.

    Toutes ces provocations ont un but évident : obliger Moscou à réagir en maintenant les tensions. En outre, la disparition de l’or ukrainien constitue surtout le vol d’un État.   »

    Laurent Glauzy 

    http://www.contre-info.com/lor-ukrainien-disparu-et-retrouve-en-irak-par-laurent-glauzy

    [1] Une capitale dédiée à Satan : Il est intéressant de noter qu’Astana [anagramme de Satan(a)] est la capitale du Kazakhstan depuis 1997. Auparavant, elle s’est appelée Akmolinsk jusqu’en 1961, Tselinogradjusqu’en 1992 et Akmola jusqu’en 1997. Toutes ces nouveautés sont d’autant plus intrigantes qu’Astana accumule les symboles maçonniques (multiplication de globes et de triangles, comme la tour d’observation de Bayterek), à tel point que de nombreux observateurs s’interrogent sur cette prolifération de signes ésotériques. Quel rôle pourrait remplir Astana dans les plans mondialistes ?

  • Les USA et Israël se sont mis d’accord sur le principe d’une frappe contre l’Iran

    Un false flag que l’on attribuera à l’Iran servira de prétexte au déclenchement des hostilités. 

    Le chef d’état-major américain a confirmé que Washington n’écartait pas l’option militaire contre l’Iran

    Le chef d’état-major des États-Unis, Martin Dempsey a affirmé mardi que Jérusalem était maintenant convaincu que Washington n’écartait pas l’option militaire « si l’Iran sortait des sentiers diplomatiques », selon le journal américain USA Today.

    « Israël et les Etats-Unis ont atteint des points de convergence sur la menace potentielle que représente le programme nucléaire pour la région et sur ce qu’il doit être fait à ce « sujet » a confié le chef d’état-major américain à des journalistes dans l’avion qui le ramenait aux Etats-Unis, après une visite de trois jours en Israël, selon le quotidien américain.

    Les tensions qui ont agité les relations entre Washington et Jérusalem après les déclarations du ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon accusant les Etats-Unis de faiblesse, se sont atténuées après que le ministre a présenté ses excuses au chef d’état-major américain au cours d’une réunion entre les deux hommes.

    Dimanche après-midi Dempsey a rencontré le chef d’état-major israélien, Benny Gantz. Les deux généraux ont fait un point sur la coopération militaire entre les deux pays.

    Malgré les divergences passées, Martin Dempsey s’est dit convaincu que Jérusalem était maintenant rassuré sur l’éventualité que les Américains puissent recourir à l’action militaire, si nécessaire.

    Lors sa visite en Israël, Dempsey a rencontré plusieurs responsables militaires et politiques, et a évoqué avec eux la possibilité d’une coopération sécuritaire entre Israël et ses voisins arabes du golfe Persique.

    Des relations « plus solides que jamais »

    Interrogé sur les récentes critiques émises par le ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon, à l’encontre des Etats-Unis afin de savoir si elles avaient affectées les relations militaires des deux pays, Gantz s’est empressé de répondre : « nos relations sont sans aucun doute plus solides que jamais ».

    Dempsey a pour sa part parlé de « moment de grande clarté et de franchise », avant de déclarer « pouvoir toujours compter sur la candeur du partenaire israélien ».

    Concernant l’Iran, Gantz a tenu à souligner que « la capacité nucléaire était bien là ». Ce à quoi Dempsey a ajouté : « le président américain Barack Obama a pris un engagement très clair vis-à-vis de l’Iran et mon rôle est de lui fournir les options militaires à la hauteur de cet engagement (…) et nous le ferons ».

    L’option d’une attaque contre l’Iran a par ailleurs trouvé un autre soutien de poids aux Etats-Unis. L’ancien vice-président américain Dick Cheney a ainsi exprimé son soutien à une frappe israélienne sur les installations nucléaires de l’Iran ce week-end, dans un discours prononcé lors de la réunion annuelle de la coalition juive républicaine.

    Dans son allocution, Cheney a également stigmatisé la politique étrangère du président américain Barack Obama et a dénoncé les négociations en cours entre les pays du 5 +1 et Téhéran sur le programme nucléaire de l’Iran.

    L’Iran était au centre des préoccupations aux Etats-Unis ces derniers jours

    Source : http://www.wikibusterz.com/les-usa-et-israel-se-sont-mis-daccord-sur-le-principe-dune-frappe-contre-liran/

     

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAylkkllZxmkOSLWr.shtml

  • Interview de Pascal Marchand, spécialiste de la géopolitique de l'Europe et de la Russie

  • Rwanda : 20 ans après, ce que vous ne lirez (toujours) pas dans la presse

    A l'occasion des 20 ans du génocide rwandais et alors que le président Paul Kagame accuse de nouveau la France d'être impliquée, Bernard Lugan anticipe l'entreprise de désinformation que vont nous servir nos médias. L'auteur deRwanda, un génocide en questions, livre donc, en libre accès sur son blog, de nombreux éléments sur l'enquête judiciaire en cours et tout ce qui est fait pour l'enterrer. Un long article passionnant, qui s'intéresse de près à l'élément déclencheur - l'attentat contre l'avion du président rwandais Habyarimana - sur lequel la Cour pénale internationale n'a jamais voulu enquêter. Et pour cause :

    "Comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR [ndlt : la rébellion tutsie menée par Paul Kagame] qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire »."

    On retrouve tous les éléments habituels d'une intervention américaine : intérêt géostratégique (pour des matières premières), diabolisation du régime en place, soutien à une rébellion présentée comme résistante et démocratique...

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/04/rwanda-20-ans-apr%C3%A8s-ce-que-vous-ne-lirez-toujours-pas-dans-la-presse.html

  • "L'Imperium contre le mondialisme" - entretien avec Gabriele Adinolfi

  • OTAN GO HOME !

    COMMUNIQUÉ DU RÉSEAU IDENTITÉS.

    En 1991 l‘Union Soviétique s’effondrait et avec elle la menace militaire qu’elle représentait. En effet, immédiatement, la Russie nouvelle sabordait le Traité de Varsovie: dès lors l’OTAN n’avait plus de raisons d’être. Mais au lieu de jouer le jeu de la réciprocité, les U.S.A. poussaient leurs pions un peu plus profond en Europe. Ce furent les épisodes du démembrement de la Yougoslavie et de la Serbie, puis des “révolutions oranges” téléguidées depuis Washington.  Aujourd’hui, Russie et « Occident » sont à nouveau face à face à l’occasion de la crise Ukrainienne.

    Souvenons-nous de ces mains tendues… Gorbatchev et sa « Maison commune », Poutine et sa « Grande Europe »… Autant de plaidoyers pour un partenariat euro-russe enterré par nos dirigeants corrompus inféodés à Washington tels les Hollande, Fabius cornaqués par  l’ineffable Bernard Henri Lévy. Concrètement, l’OTAN divise notre continent alors que nous devrions l’unir. Nous ne pouvons demeurer les complices silencieux de l’OTAN quand elle bombarde une capitale européenne comme Belgrade, quand elle installe des républiques musulmanes comme le Kosovo ou la Bosnie en plein coeur de l’Europe, ou quand elle tente de déstabiliser la Russie comme on l’a vu en Géorgie ou en Ukraine…

    C’est pourquoi le Réseau-Identités entreprend aujourd’hui une campagne visant à libérer l’Europe de la tutelle des USA en abrogeant le Traité de l’Atlantique Nord qui ne sert ni le continent européen, ni les nations qui le composent. A la place, nous devons oeuvrer pour une armée européenne au service des intérêts européens et de leur diplomatie. On est en droit de se demander aujourd’hui quelle sera l’attitude de l’OTAN quand les peuples de France ou d’autres pays d’Europe auront décidé de se réapproprier les outils de leur souveraineté et de s’atteler au grand défi de la re-migration. Décidemment, non! Nous ne voulons plus d’une ingérence étrangère dans les affaires de notre continent car nous voulons l’Europe aux Européens…

    Alors, comme De gaulle en son temps, disons non à l’OTAN…

    OTAN hors de France !!! OTAN hors d’Europe !!! OTAN GO Home !!!

    Réseau Idendités : http://www.reseau-identites.org/

    flyer_otan

    autocollants à commander sur contact@reseau-identites.org

  • Mes vacances au Bélarus par Frédéric MALAVAL

    Passer ses vacances au Bélarus, quelle idée ! Mais venons-en au fait : où est–ce vraiment ?
    Le Bélarus est difficile à situer avec précision sur une carte, à moins de posséder un atlas géographique d’une édition récente; c’est un pays d’Europe orientale sans accès à la mer, bordé à l’Ouest par la Pologne, au Nord par la Lettonie et la Lituanie, à l’Est par la Russie et au Sud par l’Ukraine. C’est tout simple ! Son nom a connu plusieurs variantes : appelée Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie pendant toute la période soviétique, cette ancienne République socialiste soviétique depuis 1918, indépendante depuis la dissolution de l’U.R.S.S. en 1990, est maintenant mieux connue sous le nom de Bélarus. Cette vaste plaine couverte pour un tiers de forêts a vu passer Napoléon et ses grognards qui, sur le chemin du retour, ont connu un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina (novembre 1812). Depuis, le pays a terriblement souffert de la dernière guerre, notamment lors de l’offensive allemande de juillet 1941 et de l’offensive russe durant l’été 1944. Notre contributeur, Frédéric Malaval, nous a remis ses souvenirs d’un voyage pittoresque dans des contrées qui méritent d’être visitées.
    Polémia

    ***
    Quand on désire connaître la météo de Saint-Pétersbourg via Google, il faut chercher la ville en Asie. Dans la vision U.S., l’Asie commencerait donc à un peu plus de 1000 km à vol d’oiseau de la frontière française. Selon Google, la Russie est désormais reléguée en Asie; l’oblast de Kaliningrad au bord de la mer Baltique aussi. En revanche, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, l’Ukraine et le Bélarus sont toujours rangés en Europe. Il est vrai que les trois ex-républiques soviétiques baltes sont bien ancrées dans le « monde libre » maintenant, car membres de l’O.T.A.N. et de l’Union européenne. Pour l’Ukraine c’est en train de se jouer actuellement. La Crimée restera sans doute en Asie. Enfin, même dénué de toute logique géopolitique, on comprend bien que la future cible est le Bélarus. Aussi, avant que « Die große Propaganda » s’emballe, je voudrais livrer un témoignage sur ce que j’ai ressenti dans ce pays pendant l’été 2012. Ces lignes ont été écrites dans la foulée de ce séjour; sans intention de les publier alors, car je suis loin de mes eaux territoriales en abordant ce sujet.
    Ainsi, l’été 2012, alors que la majorité des vacanciers allait vers le Sud, j’ai opté pour le Bélarus, l’ancienne Biélorussie. Plus particulièrement Rogachev, Bobruisk, Minsk et Vitebsk. En réalité, j’y suis allé pour évaluer l’opportunité de monter un bizenesse.
    Sincèrement, je m’attendais à visiter le Stalingrad de février 1943.
    Quelques années auparavant, j’avais envisagé d’aller à Saint-Pétersbourg par le train. Pour voir. L’agent de la S.N.C.F. m’avait garanti qu’il pouvait m’amener jusqu’en Pologne, mais qu’après il ne garantissait rien. La Biélorussie m’était alors apparue comme un immense no man’s land. Finalement, j’étais allé à Péter par avion, en passant par Helsinki.
    Il est difficile d’avoir une image positive du Bélarus. L’appareil médiatique français affirme régulièrement que c’est une tyrannie, que les gens souffrent, etc. Difficile d’échapper à cette litanie. De plus, rares sont les personnes capables de situer sans hésiter ce pays sur une carte. Pourtant sa superficie est d’environ un bon tiers de celle de la partie européenne de la République française, pour une population équivalente à celle de la Belgique. Avant d’y aller, j’étais à tel point méfiant que j’avais prévu une issue de secours par la Pologne.
    J’y suis arrivé dans un 4×4 Chevrolet Niva immatriculé en Russie, en passant par Novgorod. Entre ces deux pays, pas de frontière. C’est comme dans l’Union européenne. On ne voit ni douaniers, ni policiers. Surprise : le paysage change aussitôt. Alors que l’immensité de la Russie fait que les belles routes à l’européenne sont rares, au Bélarus les routes sont impeccables, les bordures tondues, les champs cultivés, les forêts traversées sont parsemées de panneaux invitant à respecter la nature. Donc pas de cacadromes ni de ces jolies décharges sauvages associant papier-toilette usagé et déchets plastiques durables qui s’égaillent sur nos routes de France. C’est propre. Mon premier sentiment fut que je me retrouvais en Suisse dans les années 1960-70, quand, enfant, nous passions l’été régulièrement aux Gets, en Haute-Savoie. Plusieurs faits marquants sont ainsi durablement imprimés dans mon cerveau. Par exemple, j’ai vu des automobilistes s’arrêter sur une route à 4 voies pour laisser passer des piétons sur un passage protégé. Véridique. La première fois, je ne l’ai pas fait. J’avais pris ces marques sur la chaussée et ces groupes le long de la route pour des éléments de décor. Je ne m’étais pas arrêté. Mais, bon, j’avais une plaque russe… Donc ils n’ont pas rouspété après un Français. Puis, devant faire le plein (moins cher qu’en Russie), j’ai demandé un gant pour me protéger les mains. La préposée m’en donna tout en signalant qu’« Ici, nos pompes sont propres ». Et c’est vrai. La Suisse, j’vous dis.
    Finalement, arrivée à Rogachev par un beau jour ensoleillé. Première visitée, la ville est modeste, mais les habitants paraissent heureux. Les mamans s’occupent de leurs enfants. Plusieurs éléments accrochent le regard. Le premier, c’est l’omniprésence de la cigogne, en vrai et comme symbole. On les voit marcher derrière les tracteurs dans les champs pour attraper ce qu’ils extraient. Ces charmants volatiles nichent même au cœur de la ville. Pour l’écolo que je suis, la cigogne est considérée comme un bon indicateur écologique. Donc, c’est propre. Effectivement cela ne sent pas mauvais. Ayant passé en une autre occasion un mois en Russie loin de toute urbanisation, j’ai, depuis, un odorat très sensible. Là-bas, difficile de détecter des produits chimiques dans l’air. Il est vrai qu’une partie de leur territoire est condamné depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl (1986). Ils savent ce qu’est une catastrophe industrielle, radioactive de surcroît. Une affiche rappelant que 10 % (?) du territoire biélorusse est condamné depuis – et pour longtemps – est posée à côté du guichet où l’on retire son visa à l’ambassade à Paris. On sent une sensibilité à la nature bien plus forte que chez nous. Les panneaux invitant à respecter les animaux dans les forêts sont autant de manifestations de cette posture écologique. Cela ne les empêche pas cependant de faire un peu de « bizenesse » avec la chasse d’animaux que l’on ne trouve plus chez nous, comme les ours, les loups ou les élans. Mais bon… Pas de jugement. Les chasseurs viennent majoritairement de l’Ouest.
    Autre fait marquant : les monuments à la gloire des héros de 1941-45. Les T-34 trônant au milieu de parcs sont soigneusement astiqués. Ils paraissent plus neufs qu’à leur sortie d’usine. Et il y en a partout. Les monuments aux héros sont tout aussi soignés. De belles photos N.& B. rappellent aux passants les visages de ces soldats tués en se battant pour l’U.R.S.S. Enfin, les statues de Lénine sont dans le même état, propres et brillantes. Mais, à côté on trouvera systématiquement Marie et Jésus. Eux aussi impeccables. Pas besoin de faire beaucoup de kilomètres si l’on vénère à la fois Lénine et Jésus : quelques dizaines de mètres suffisent pour vivre cet œcuménisme. Parfois on les trouve ensemble sur le même panneau. Bon, c’est vrai qu’ils sont issus de la même matrice.
    Une visite au musée de Rogachev permet de saisir combien ces endroits furent imprégnés de judaïsme. À son apogée, 70 % de la population de la ville était juive. Une immense salle du musée leur est consacrée. Sans même que vous posiez de questions, après vous avoir exposé comment ils vivaient, le guide affirme simplement qu’ils sont partis depuis. Les trois zones mentionnées sont les Amériques, l’Europe de l’Ouest et Israël. Pourtant des statues leur sont dressées. Il en est ainsi dans la ville de Bobruisk où en plusieurs endroits un castor habillé en bourgeois vous salue et montre avec ostentation qu’on est « bien » en Biélorussie. Peut-être pas comme Dieu en France, mais pas loin. À peine quelques pas dans la ville et vous êtes invité à contempler ces statues dont une se trouve juste devant les locaux où se tiennent les foires commerciales locales. Rogachev c’est aussi le lieu où est produit le meilleur lait concentré de toute l’ex-U.R.S.S. C’est vrai qu’il est bon. Le packaging n’a pas dû changer depuis l’époque soviétique. Pour ceux qui aiment le look vintage tendance Brejnev, c’est top.
    Deux jours à Bobruisk pour visiter des usines – ils sont très ponctuels – puis départ vers Minsk, par une magnifique route à quatre voies gratuite. Toutes les autoroutes sont gratuites en Biélorussie, sauf celles menant vers les États baltes, membres de l’Union européenne.
    Minsk. Là c’est le choc. Une ville d’une propreté surprenante. Des gens bien habillés. De la circulation, mais sans embouteillages comme à Paris, Moscou ou Saint-Pétersbourg. Des voitures récentes. Des pistes cyclables. Des magasins. Des bâtiments bien entretenus et immaculés. Pas d’agressivité. Pourtant la ville n’a cessé d’être détruite, ces territoires au centre de l’Europe étant le lieu privilégié où se rencontraient Russes, Polonais, Allemands, Suédois, Français, Autrichiens, etc. C’est un peu le Péloponnèse ici. Les monuments historiques sont assez rares. De-ci de-là, un obélisque rappelle telle ou telle bataille. Pas de publicités tapageuses non plus. Encore moins d’anorexiques obscènes pour vous faire bouffer de la chimie, mais de jolies stèles issues du réalisme soviétique montrant de virils soldats et de plantureuses travailleuses. Faucilles et marteaux entretiennent la nostalgie de l’U.R.S.S. Des statues classiques évoquent tel ou tel aspect de l’histoire du territoire. On trouve quand même MacDo et Coca. Une précaution, peut-être !
    Autre surprise : pas un immigré. Autant à Rogachev, puis Bobruisk cela paraissait normal, autant à Minsk ce fut la surprise. Que des Européens ! La seule personne  que j’ai vue à l’apparence singulière était une jeune Rom accompagnée d’amies de son âge. Elle paraissait parfaitement intégrée. Propre, bien habillée, souriante et jolie, elle s’amusait bien dans ce restaurant à l’ambiance « jeune » du centre de Minsk. Déjà, à Péter, les immigrés ne sont pas nombreux, mais l’héritage impérial fait que vous croisez des Turcs et des Asiatiques. En revanche, très peu d’Africains ou d’Arabes. Cela fait très drôle quand on vient de France. On est même un peu inquiet, confronté à la blancheur de la population – et rassuré quand on voit des Africains déambuler en groupes dans la rue. Une fois, alors que je donnais un cours à l’Université, il y avait un Africain parmi les étudiants. J’étais content. J’ai toutefois eu beaucoup de mal à admettre qu’il ne parlait pas français. Je m’adressais à lui dans ma langue. Comme réponse, j’avais ses grands yeux remplis d’incompréhension. Donc à Péter on en voit. Pas beaucoup, certes, mais quand même. En revanche, au Bélarus, c’est absolument white white. On se croirait dans une réserve. Remarquez, quand on s’appelle le Bélarus, c’est difficile de faire autrement : Bélarus signifie Russie blanche. Pourquoi ? Parce que ce sont des zones ayant échappé à la domination mongole des XIIIe-XVIe siècle ap. J.-C., contrairement au reste de la Russie européenne. À plusieurs reprises, j’ai entendu à Péter que le type français y est très répandu car beaucoup de soldats de la Grande Armée, fatigués de combattre, auraient opté pour une installation sur ces terres en 1812. À vérifier… Rappelons que le pouvoir russe a toujours cherché à installer des paysans de l’Ouest.  Il y a(vait) bien les Allemands de la Volga, pourquoi pas les Français du Dnierp ?
    Balade dans la ville. Nickel. J’ai vu un clochard qui se lavait les cheveux dans un petit étang à proximité d’une église. J’ai la photo. Même leurs clochards sont propres. Pas un brin d’herbe qui dépasse et toujours l’alternance de faucilles et de marteaux, d’une part, et d’icônes, d’autre part. Pas loin de l’ambassade de France s’impose une agence de la BelSwiss Bank avec le drapeau de la Confédération helvétique comme emblème. J’ai les photos. Le soir à Minsk à l’hôtel : télé. Film très intéressant pris en cours de massacres. Pendant plus de 3/4 d’heure j’ai assisté à la torture de voyous par d’autres voyous, et réciproquement. Le tout dans une ambiance hémoglobine à faire passer Quentin Tarantino pour un scénariste de la Walt Disney Company. La dernière scène du film est belle : les deux voyous rescapés, habillés en respectables « bizinessemannes », sont dans de magnifiques bureaux avec une vue imprenable sur le Kremlin de Moscou; une secrétaire, ayant sûrement plein de qualités mais pas forcément celles pour taper des lettres, sort de la salle, la main d’un des voyous collée à ses fesses; l’autre, assis comme un cow-boy sur son bureau, les pieds sur le fauteuil, contemple le Kremlin de son regard de prédateur. Faut-il expliquer le message du film ? Bienheureux les Biélorusses ayant échappé aux joie de l’économie libre de l’ère Eltsine.
    Comme marque de leur particularisme, j’ai entendu à Minsk, dans une foire aux livres, un aborigène refusant de dialoguer en russe et optant résolument pour le biélorusse, idiome proche du polonais. Mais sans animosité. C’est loin d’être comme en Catalogne espagnole où souvent, après vous être adressé à des autochtones en castillan, on vous répond en français, l’air pas gentil – ou alors on fait semblant de ne pas comprendre. Au Bélarus, même avec une plaque russe, habillé en Russe, aucune animosité ne s’est manifestée à mon égard. Bon c’est vrai que j’aurais l’air d’un Français pur jus, même de loin. J’ai simplement fait l’objet d’un seul coup de klaxon alors que je conduisais ma voiture russe. Or, on ne klaxonne jamais à Minsk. Nous avons donc quitté cette ville dans le silence le plus total. Cap sur Vitebsk.
    On n’évoquera pas la nuit passée dans un relais de chasse avant d’y arriver. Proche de la frontière russe, on sentait bien que, si la situation devait exploser, c’est là que cela se ferait. Tout est dans un état de quasi-abandon, un peu comme côté russe à la frontière, au Nord, avec la Finlande. Grand contraste avec les villes « européennes » visitées auparavant : le lit était cassé; en me brossant les dents, j’ai failli me prendre le lavabo sur les pieds. Pourtant de nombreux hommes habitent l’endroit : un coup de tournevis de temps en temps ne serait pas du luxe. Ils sont toutefois contents de vivre là, conscients que la situation de leurs homologues côté russe est plus difficile. Ce fut le souvenir contrasté du voyage. Passons.
    Vitebsk, c’est la ville de Chagall. C’est à Vitebsk aussi qu’une cathédrale surplombant la ville a été inaugurée en 2010. Nos dirigeants inaugurent des mosquées, les leurs inaugurent des cathédrales. Là encore, c’est propre.
    D’autres souvenirs resteront figés dans ma mémoire, nombreux. Une analyse politique en est issue mais, comme cela est en dehors de mes eaux territoriales, je la garde pour moi. Une idée s’impose toutefois : il y a un modèle biélorusse. Le comprendre serait intéressant. J’invite les curieux à aller voir par eux-mêmes. En attendant, on pourrait inviter Loukachenko discourir à Science-Po (1). Cela créerait un peu d’animation au milieu de tous ces enseignants américanolâtres. Leur idole c’est Obama, pas Loukachenko.
    Retour à Paris. À Roissy-C.D.G., à peine la douane franchie, trois militaires armés, dont un Africain, épient les voyageurs l’air suspicieux, le doigt crispé sur la gâchette de leurs F.A.M.A.S. que j’espère vides. Quel contraste avec le sourire débonnaire des rares policiers biélorusses que j’ai croisés !
    Frédéric Malaval http://www.europemaxima.com/
    Note
    1 : Finalement, ce n’est pas une bonne idée. Il y aurait trop de risques que les étudiants, forcément idéalistes, fassent de « Vive la tyrannie biélorusse ! » leur cri de ralliement. Trop dangereux.
    • D’abord mis en ligne sur Polémia, le 31 mars 2014.
    Commentaire d’Europe Maxima : Le compte-rendu de Frédéric Malaval recoupe de nombreux témoignages de visiteurs de ce pays bien trop ignoré de la population de l’Hexagone. Il confirme aussi la savante désinformation des médiats occidentaux sur ce pays. En réalité, le Bélarus, le « pays des braves gens », bénéficie d’une belle stabilité politique en dépit des manœuvres délétères occidentalistes. Et si vous passiez quelques jours dans ce pays ce printemps ou cet été ? D’ailleurs, du 9 au 25 mai prochain, Minsk accueillera le 78e championnat du monde de hockey sur glace. Vous voulez de l’exotisme à deux heures de vol de Paris, le Bélarus vous ravira ! Victime d’un système politique plus que jamais dominé par les funestes oligarques, l’Ukraine a manqué d’avoir un vrai homme d’État, un Alexandre Loukachenko !

  • Trois opérations militaires françaises en Afrique : trois échecs politiques. Par Bernard Lugan

     

    Editorial du N°52, avril 2014 de la revue l’Afrique Réelle

     

    Ces dernières années, la France a mené trois opérations militaires d’envergure en Afrique. Leurs résultats politiques sont autant d’échecs :

     

    1) En Libye, l’incompréhensible « croisade pour la démocratie » lancée par M.M. BHL et Sarkozy a provoqué le chaos. Le pays est aujourd’hui dans une situation de guerres régionales, tribales, claniques, religieuses et mafieuses. Un espace inespéré s’est ainsi ouvert pour Aqmi et toutes les forces terroristes qui prospèrent désormais au milieu de l’anarchie ambiante avec des répercussions dans toute la zone sahélo saharienne comme nous l’avons observé au Mali.

     

    Si le cataclysme régional ne s’est pas encore produit c’est parce que le Tchad du président Déby constitue un maillon de résistance. Pour combien de temps encore ? Là est toute la question car la situation du pays est plus que complexe :

     

     

     

    - Au Sud, les évènements de Centrafrique vont immanquablement connaître une contagion dans les régions limitrophes frontalières.
    - A l’Est, la question du Darfour est toujours brûlante.
    - A l’Ouest, le Niger apparaît bien fragile.
    - Au Sud-Ouest, le jihad de Boko Haram s’étend chaque jour un peu plus.
    - Au Nord, la tâche grise du Sahara libyen s’enfonce à l’intérieur du Tchad par le biais de la question toubou.

     

    2) Au Mali, après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, Paris n’a pas voulu conditionner la reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud. Tous les ingrédients d’un futur conflit demeurent donc.

     

    3) En Centrafrique, au mois de mars 2013, François Hollande a ordonné à l’armée française présente à Bangui de laisser les pillards du Seléka prendre la ville alors que, depuis plusieurs mois, il aurait été facile de les « traiter » par une opération limitée et ciblée. Résultat : les chrétiens – 95% de la population de souche -, furent persécutés.

     

    Début 2014, face au désastre humanitaire, le président français décida finalement d’intervenir, mais en ne donnant à nos forces ni les moyens nécessaires, ni une mission claire et en prenant bien soin de ne désigner ni l’ « ami », ni l’ « ennemi ». Résultat : les bandes du Séléka se sont repliées vers le Nord avec armes et bagages et adossées au Soudan, elles ont fait du triangle de Birao une zone de déstabilisation de toute la sous-région.

     

    Bernard Lugan

     

    Sommaire  de ce numéro

     

    Actualité :
    - Le Nigeria, pays « émergent » ou pays en cours de désintégration ?
    - La Tripolitaine et la Cyrénaïque peuvent être indépendantes

     

    Longue durée :
    Sahel : le grand retour du Maroc

     

    Dossier :
    Libye, Mali, Centrafrique : trois échecs politiques

     

    Histoire :
    Génocide du Rwanda : où en est l’historiographie ?

     

    Source: le blog de Bernard Lugan.

    http://fr.novopress.info/161744/trois-operations-militaires-francaises-en-afrique-trois-echecs-politiques-bernard-lugan/#more-161744

  • Rwanda : un génocide en questions

    rwanda_un_genocide_en_questions-77381.jpgAssassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.

    Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d’en citer la source.

     

      Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile[1]. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda[2].

    Les Etats-Unis à la manœuvre

    Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie. Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (! !!). [...]

    Bernard Lugan - La suite sur Afrique Réelle