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géopolitique - Page 757

  • L'UE a joué au pyromane en Ukraine

    Aymeric Chauprade dénonce l'ingérence de l'UE en Ukraine :

    Le comportement irresponsable de l’union européenne qui n’a eu de cesse de jeter de l’huile sur le feu en Ukraine est en train de produire ses effets prévisibles. Le Front national avait mis en garde, dès le début de ces troubles, encouragés de l’extérieur, quant au risque d’envenimement de la situation ukrainienne.

    Kiev n’a plus de gouvernement légal mais agit sous la pression de milices radicales qui ont annulé la démocratie, balayé les droits linguistiques des russophones, limité les programmes de télévision d’opposition, arraché les églises orthodoxes ukrainiennes du patriarcat de Moscou et menacé d’annuler l’autonomie de la Crimée garantie par des traités.

    Il était logiquement prévisible que Moscou ne laisserait pas le nouveau pouvoir menacer les populations russophones de l’Est et de la Crimée. Vladimir Poutine pouvait-il rester sourd aux appels inquiets des foules massées à Kharkiv, Donetsk, Simferopol et Sébastopol? Pouvait-il prendre le risque d’une guerre civile généralisée en Ukraine qui aurait conduit à des massacres de grande ampleur?

    Les pyromanes de salon qui ont joué avec le feu en poussant une partie de l’Ukraine contre une autre, sans se préoccuper des conséquences humaines, pourront bien dénoncer l’arrivée des pompiers russes. Ils porteront cependant, devant l’Histoire, une responsabilité écrasante quant à l’affaiblissement général de la souveraineté étatique ukrainienne.

    Comme l’intervention armée française au Mali, l’intervention russe dans l’Est de l’Ukraine et en Crimée vise d’abord à désarmer une population qui était en train de s’armer dangereusement, à garantir les droits des russophones qui venaient d’être anéantis par Kiev, et, bien évidemment aussi, à l’instar de la France en Afrique subsaharienne, à garantir quelques intérêts stratégiques propres à toute zone d’influence historique. [...]"

    Michel Janva

  • Qui est derrière le coup d’État en Ukraine ?

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté (LASA-UFC). Il est l’auteur de trois ouvrages : La révolution sécuritaire aux Éditions Champ Social (2013), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008)
    Les impérialistes occidentaux ne renoncent jamais. Après avoir tenté en vain de faire tomber le régime de Bachar al-Assad à grands renforts de campagnes médiatiques mensongères et de livraisons d’armes aux rebelles (1), ils ont réussi à écarter l’Iran de la conférence de Genève 2 destinée à trouver une issue politique à la guerre en Syrie (2). Au Venezuela, la tentative de coup d’État orchestrée par la CIA se poursuit dans un silence diplomatique assourdissant (3). Autre front : l’Ukraine, pivot géostratégique entre l’Ouest et l’Est, repassée depuis 3 ans dans le giron russe après la période calamiteuse de la gouvernance « orange ». La tactique est la même – aide financière à une opposition factice et diffusion massive de contrevérités médiatiques à propos de la répression menée par le pouvoir -, le but également : affaiblir la Russie en la privant de ses partenaires commerciaux et en l’isolant diplomatiquement. Révolution orange, le retour.
    Acte 1
    On se souvient sans doute de la « Révolution orange », largement médiatisée à l’Ouest. Viktor Ianoukovitch, le candidat proche de Vladimir Poutine, est élu président de l’Ukraine le 21 novembre 2004. Une série de manifestations suivent la proclamation des résultats. Organisées par le candidat malheureux, Viktor Iouchtchenko, financées par des milliardaires ukrainiens et des organisations américaines (4), soutenues par de nombreux pays occidentaux dont les Etats-Unis (elles ont été financées à hauteur de 65 millions de dollars par l’administration Bush), elles prennent rapidement de l’ampleur et forcent le gouvernement à organiser un nouveau scrutin un mois plus tard. Entaché de nombreuses fraudes, il verra la victoire de Viktor Iouchtchenko et ouvre une période marquée par un rapprochement avec le camps occidental et l’OTAN mais aussi par une gouvernance calamiteuse gangrenée par la corruption. Les multiples malversations du « clan orange » (délits financiers, détournements de fonds, évasion fiscale, favoritisme) conduiront notamment Ioulia Timochenko, l’ex-Première ministre ukrainienne, derrière les barreaux. Le président sortant ne recueillera que 5,45 % des voix lors du scrutin de 2010. Rideau sur le premier acte de la « Révolution orange ».
    Acte 2
    Des milliers d’opposants pro-européens manifestent violemment suite au refus du président ukrainien en novembre dernier de signer un accord d’intégration avec l’UE, décision motivée par la lourdeur des "réformes structurelles" exigées en contrepartie par les européens (privatisations massives, réduction drastique des dépenses de l’État et de l’emploi public, remise en cause de la protection sociale et du droit du travail) alors que le pays est économiquement affaibli, ainsi que par le souhait de donner la priorité aux relations économiques avec la Russie. Rappelons que c’est aussi sur la base de ce rapprochement avec la Russie que le président ukrainien a été élu. Loin d’être pacifiques, ces manifestations apparaissent comme des tentatives de déstabiliser le gouvernement, voire de le renverser (5), des snipers israéliens sont même présents (6). Elles sont soutenues par Ioulia Timochenko, égérie de la révolution orange, et par la quasi-totalité des classes politiques occidentales. Certains manifestants sont affiliés à l’organisation d’extrême-droite Svoboda, violemment anti-russe, dont la plupart des membres sont armés (7). Des saccages, de nombreuses déprédations sont commis dont la destruction d’une statue de Lénine (8 la déclaration à ce sujet du Parti Communiste d’Ukraine). Des catapultes géantes sont même montées pour l’occasion et utilisées contre les forces de l’ordre qui comptent déjà de nombreuses victimes dans leurs rangs (9). L’opposition, qui n’a pas la majorité au parlement, ne peut en effet compter que sur la « pression » de la rue, autrement dit la violence, pour faire plier le gouvernement et tenter remettre sur les rails l’accord avec l’UE, d’autant plus que les ukrainiens dans leur majorité ne soutiennent pas les pro-européens, comme le montre un récent sondage (10).
    Cette stratégie de la tension semble être jusqu’ici payante puisque Viktor Ianoukovitch s’est entretenu une nouvelle fois avec les chefs de file des opposants et a demandé que le Parlement se réunisse en urgence pour discuter de la démission du gouvernement réclamée par l’opposition, et tenter de mettre un terme à la crise politique… sans succès toutefois, l’opposition exigeant purement et simplement la démission du Président, pourtant légitimement élu. Après cet échec de l’ultimatum fixé au Président (11), les violences on repris de plus belle : nouvelles barricades, Ministère de l’Agriculture pris d’assaut par les manifestants en armes … (12). Ce 19 février, les forces de sécurité ukrainiennes ont repris une partie de la place de l’Indépendance à Kiev après une nuit d’affrontements avec les manifestants antigouvernementaux (13). Les États-Unis et l’Union Européenne, qui appuient les revendications de l’opposition, continuent de maintenir la pression et envisagent des sanctions contre Kiev en réponse à la répression des manifestations. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a brandi la menace de représailles contre les dirigeants ukrainiens, pourtant totalement légitimes. Le vice-président Joe Biden, pour sa part, a eu un entretien téléphonique avec le Président ukrainien et l’a averti que si les autorités ne calmaient pas la situation, cela aurait des "conséquences".
    Dans les coulisses
    Comme au temps de la Révolution orange, les media occidentaux présentent unanimement les manifestations anti-russes comme un mouvement spontané regroupant des « combattants de la liberté » épris d’Europe, en butte à un pouvoir autocratique (14). L’inénarrable Bernard-Henri Lévy, de tous les mauvais coups contre les pouvoirs hostiles à l’atlantisme, n’a évidemment pas fait défection en appelant même l’UE à suspendre sa participation aux jeux de Sotchi (15). En réalité, il s’agit d’une manipulation bien rodée et qui a déjà fait ses preuves lors de la Révolution orange dont la logistique avait été assurée par les organisations pro-occidentales Pora et Znayuliées au mouvement Otpor. Celui-ci avait déjà joué un rôle actif dans la chute de l’ex-président Slobodan Milosevic en juillet 2000, dans la « Révolution des roses » georgienne de décembre 2002 ainsi que dans les tentatives de putsch contre le président biélorusse en 2001 et 2004. Toutes ces organisations sont généreusement financées par des officines occidentales : le Konrad Adenauer Institute, proche de la CDU, l’Open Society Institute de Georges Soros, leNational Democratic Institute et la Freedom House, proches du gouvernement américain, entre autres.
    Les manifestants actuels semblent bénéficier à nouveau des mêmes largesses dans le financement de mouvements dont l’objectif est in fine de déstabiliser des pays souverains afin de les soumettre aux intérêts occidentaux (16). En réalité, cela fait déjà longtemps que les USA s’intéressent à l’Ukraine (17). La volonté des américains de renverser le gouvernement ukrainien, pourtant totalement légitime, répond à trois objectifs, de nature économique et géostratégique : renforcer l’OTAN par l’intégration d’un nouveau pays (le plus grand d’Europe), affaiblir la Russie en l’isolant diplomatiquement et s’approprier un marché jugé trop protectionniste en créant un « climat d’investissement favorable aux entreprises étrangères» – en clair : en privatisant ce qui ne l’est pas encore et en faisant prévaloir les intérêts des investisseurs étrangers sur ceux de la population nationale. Ils justifient les financements faramineux investis dans l’aide logistique aux groupes anti-russes ainsi que l’effort déployé par les media occidentaux pour tenter de faire passer pour une révolution populaire et pacifique ce qui n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État.
    Nicolas Bourgoin http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAFuEAEukeDOVQkGF.shtml
    Source : http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/21/qui-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/ : http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/02/19/qui-est-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/
    notes :
    (1) http://bourgoinblog.wordpress.com/2013/09/05/bruits-de-bottes-en-syrie-apres-lennemi-interieur-lennemi-exterieur-2/
    (2) http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140120-conference-geneve-2-onu-retire-invitation-iran-opposition-syrienne-confirme-participation/
    (3) http://www.legrandsoir.info/venezuela-la-tentative-de-coup-d-etat-se-poursuit.html
    (4) http://www.russie.net/article1963.html
    (5) http://fr.starafrica.com/actualites/ukraine-le-premier-ministre-denonce-un-coup-detat.html
    (6) http://strategika51.wordpress.com/2014/02/20/kiev-des-snipers-israeliens-au-milieux-des-neonazis/
    (7) http://www.france24.com/fr/20131202-opposition-ukraine-kiev-violence-extreme-droite-ue/
    (8) http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-apres-la-demolition-de-la-statue-de-lenine-a-kiev-le-neo-fascisme-ne-passera-pas-pour-le-pc-121523378-comments.html
    (9) http://www.youtube.com/embed/mXcFhvEhQTc
    (10) http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Les-ukrainiens-ne-soutiennent-pas-EuroMaidan-Sondage_a7298.html
    (11) http://www.dailymotion.com/video/x1a71w2_bfm-story-ukraine-les-manifestants-posent-un-ultimatum-au-president-viktor-ianoukovitch-23-01_news
    (12) https://twitter.com/LeNouvelObs/status/426504792597610497/photo/1/large?utm_source=fb&utm_medium=fb&utm_campaign=Henri_Pignatel&utm_content=426505647954624512
    (13) http://fr.news.yahoo.com/affrontements-meurtriers-à-kiev-ianoukovitch-menace-063341844.html
    (14) http://www.rtl.fr/blog/aphatie/manifestations-en-ukraine-une-lecon-d-amour-a-l-europe-7767571031
    (15) http://www.bernard-henri-levy.com/
    (16) http://french.ruvr.ru/2013_11_25/Ukraine-combien-coutent-les-actions-de-protestation-8223/
    (17) http://www.michelcollon.info/Les-enjeux-de-la-bataille-pour-l.html

  • Obama "très préoccupé" par les mouvements militaires russes en Ukraine

    L'Ukraine a dénoncé la violation de son espace aérien par la Russie. Quelque 2 000 soldats russes auraient été aérotransportés sur le sol ukrainien, selon un haut-responsable local.Nouvelle étape dans les tensions entre l'Ukraine et la Russie. "Nous assistons aujourd'hui à une invasion armée russe. (...) L'espace aérien [en Crimée] est fermé en raison du grand nombre d'atterrissages d'avions et d'hélicoptères russes", a déclaré le représentant du président ukrainien en Crimée, Serguiï Kounitsyne, à la chaîne de télévision ART, vendredi 28 février.

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  • Certaines choses ne s'achètent pas, pour le reste, il y a Mastercard, par Gabriele Adinolfi (traduction exclusive pour le C.N.C.)

     Gabriele Adinolfi s'exprime sur les événements d'Ukraine : Certaines choses ne s'achètent pas, pour le reste, il y a Mastercard

    La fierté d'un peuple en armes est inestimable.

    Assis derrière le clavier, de nombreux camarades occidentaux ont jacassé sur les camarades Ukrainiens, les qualifiant d'agents des Américains, des banquiers, des technocrates.
    Les commissaires politiques de chez nous ont invoqué la géopolitique, soudainement devenue la clé unique et absolue de tout, un peu comme la théorie de la plus-value pour les marxistes les plus inexpérimentés.
    On a entendu des personnages, ceux qui s'écartaient sans s'exposer quand on nous tirait dessus, émettre des malédictions du genre: «l'extrême droite est un phénomène des agences de renseignement occidentales."
    On en sait quelque chose. Personnellement, j'ai croisé trois fois les services occidentaux réunis : dans trois différentes tentatives de m'incriminer pour dépister les enquêtes sur leurs amis, qui étaient nombreux et qui se trouvaient aussi à l'extrême gauche, pas à l'extrême droite.
    Celle-ci est de la race de ceux qui palabrent.
    Là bas, des camarades sont allés mourir. Trente, si je ne me trompe pas, dans les rangs du Praviy Sektor, (le Secteur Droit, rassemblement de plusieurs mouvements nationalistes ukrainiens comme Tryzub ou l'UNA-UNSO, NDT) et plus de quinze dans ceux du plus «modéré» Svoboda.
    Mais c'est ainsi : des gens qui dans leur vie n'ont jamais été dans une bagarre ni payé une amende, crachent des jugements sentencieux sur celui qui se bat et meurt.
    Vision héroïque de la vie . Rune du combattant.

    Avec Poutine ?
    En dehors de ces experts de la vie et de la mort (des autres) qui décident des peuples en regardant une carte sur Google Map, il y a ceux qui se demandent en toute bonne foi : mais ne sommes-nous pas avec Poutine ?
    Oui, en russophiles, non en tant que Russes, ni en tant qu'agents russes.
    Nous sommes avec Poutine en tant qu' alliés potentiels et non comme des esclaves. Bien sûr, c'est un concept difficile pour certains des surhommes de chez nous qui imaginent l'avenir politique au service d'un Ivanhoé qui viendra pour lutter contre l'usurpateur. Leur plus grande ambition : être l'écuyer d'un maître car ils ne savent même pas ce que cela signifie d'être un seigneur.
    Mais pour d'autres, pour ceux qui se posent des questions rationnelles et qui se demandent s'il aurait valu mieux d'éviter l'affrontement, la réponse est dans l'identification. Prouvez donc que vous pouvez vous identifier.
    Poutine, parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, a confié l'Ukraine à une minorité ethnique qui a profité du pouvoir pour s'imposer, dénationaliser et russifier.
    Une minorité qui a utilisé la propagande soviétique, anti-fasciste, anti-nationaliste et anti-nationale. Et qui en a abusé.
    C'est comme si Massimo d'Alema, Laura Boldrini et Rosi Bindi (représentants italiens de la gauche farouchement anti-nationale et « droitdelhommiste » NDT) avaient reçu les pleins pouvoirs .
    C'est ce qui arrivé.
    Et à celui qui dit : “mais n'était-il pas préférable de différer et d'essayer d'arranger les choses quand même “,  je réponds la chose suivante : le lendemain des massacres de Primavalle ou d'Acca Larentia, seriez vous venus nous dire que nous devions nous mettre d'accord avec ces gens-là au lieu de défendre notre peau ainsi que notre droit d'exister et de nous affirmer ?
    Seulement un abstrait, un branleur ou un dément pourrait nous dire que oui.

    En pratique
    On nous dira, beaucoup plus raisonnablement cette fois, que désormais la situation est compromise et que la porte a été ouverte aux vautours. C 'est possible et même si cette défaite était inévitable, en tout état de cause, ce sont les deux factions et non pas une seule qui en porteraient la responsabilité.
    Mais est-ce vraiment le cas?
    Certes, à entendre nos commissaires politiques du clavier, il faudrait un peu moins lire les médias internationaux et surtout ceux des Américains, qui craignent de ne pouvoir contrôler une peuple qui prétend faire valoir ses raisons.
    Traçons un résumé de ce que les camarades ukrainiens ont gagné pour l'instant.
    Non seulement la libération, accordée, de toutes les personnes arrêtées lors des émeutes, mais aussi le licenciement de cinquante juges du « syndicat de la magistrature » local accusés de corruption, la grâce et la libération d'un père et de son fils condamnés (prison à perpétuité et quinze ans ) pour avoir abattu le magistrat symbole de la corruption post-communiste et l'octroi à un membre du parti Svoboda du poste de procureur général de toute l'Ukraine. Pendant ce temps, la rue, dominée par le Praviy Sektor, a poussé Yulia Timochenko à la retraite anticipée en lui faisant retirer sa candidature et a clairement fait savoir que l'Ukraine n'est pas disposée à devenir une colonie américaine.
    C'est toujours le Praviy Sektor qui a réussit à faire rejeter la candidature au poste de Premier ministre du champion des Américains, Vitaliy Klitchko.
    Après, la vice-présidence du Conseil de sécurité nationale lui a été offerte. Peut-être par une méthode de cooptation;  le fait est qu'au moment ou j’écris, le Praviy Sektor n'a pas encore retiré toutes ses réserves.
    Ceux tombés pour la Révolution ont été proclamés Héros de la Nation, en tant que "Centurie Céleste" .

    Dangers

    Malgré la poisse des révolutionnaires par procuration de chez nous, eux qui ne savent qu'insulter ceux qui se battent, peut-être parce que c'est la seule façon qu'ils ont de sublimer leur vies de supporters en fauteuil, les scénarios apocalyptiques qu'ils  souhaitent ne se sont pas encore réalisés, mais persistent sous la forme d'un risque.
    Ce qui se passe est avant tout dû à la division et à la marginalisation.
    D'autre part, Svoboda regarde avec confiance en direction de l'Ouest, mais pas le Praviy Sektor.
    Définir ce que  signifie un regard confiant vers  l'Ouest,  dans une zone de frontière, est une autre chose. Comme il en est pour la proposition d'élargissement de l'OTAN, qui, il ya quelques années seulement, a été formulée par le même Poutine qui voulait que la Russie y participe.
    Les catégories de la realpolitik sont souvent différentes de celles des “supporters“ politiques.
    Et, pour rester toujours dans la realpolitik, le résultat de la tragédie ukrainienne est susceptible d'aboutir à un partage convenu dans une sorte d'un nouveau petit Yalta.
    Le fait est que les inconnues restent nombreuses et que les camarades ukrainiens ont un rôle à jouer non-négligeable, soit en faisant pencher la balance, soit en tant qu'agneaux sacrificiels.

    Occasions
    Évidemment, si Svoboda et le Praviy Sektor entrent en concurrence et en conflit l'un avec l'autre, si les fonctionnaires de Svoboda s'avèrent aussi débiles que, par exemple, ceux de AN (Alleanza Nazionale NDT), les hommes de Soros remporteront le match et le Praviy Sektor sera la dinde destinée à être sacrifiée sur l'autel de l'occidentalisation .
    Si, toutefois, en apprenant la leçon de Togliatti (secrétaire communiste italien à la fin de la guerre NDT), les camarades ukrainiens forment des cellules durables de magistrats, si les liens de sang entre les équipes restent supérieurs aux sirènes de l'arrivisme, les choses en iront autrement. Si nous étions en Italie, je ne serais pas confiant, mais nous parlons d'un peuple encore debout , avec des gens arrivés de partout pour se battre (en prenant congé régulièrement des chantiers ! ), des gens plus sérieux que ceux que nous avons l'habitude de rencontrer.
    Ils peuvent le faire. Ils ne le feront que si ils sont eux mêmes garants de nouvelles relations économiques, énergétiques et diplomatiques avec la Russie. Relations qui sont une nécessité objective.
    Ceux qui répondent que les deux côtés se haïssent et que cela constitue un barrage indépassable, n'ont pas le sens de la réalité. Les relations internationales ne se bâtissent pas uniquement sur​ la sympathie entre les partenaires ou pour une cause commune, mais sont, le plus souvent, basées sur des intérêts communs, qui ne sont communs que lorsque les deux parties contractantes sont égales, pas quand l'une d'entre elles est assujettie. Elles se créent aussi, et surtout, parmi ceux qui se haïssent.
    Il n'est pas du tout inconcevable que, dans les prochains mois, il incombe précisément aux nationalistes ukrainiens de gérer les relations avec la Russie. Si , bien sûr, une guerre civile n'éclate pas avant.

    De l'écriture.
    La situation peut basculer ; elle ne finira pas nécessairement dans l'abîme.
    Et même si elle y tombe, cela aura toujours valu la peine.
    Parce que rien ne vaut autant qu'un peuple qui lutte et affirme sa dignité par l'effusion de son sang. Un peuple qui sait ce que nous avons oublié : qu'il n'y a pas de dieu qui prend les armes à la place de ceux qui prient au lieu de combattre.
    Quoi qu'il arrive, même si c'est ce qu'espèrent une grande partie des envieux et porteurs de poisse, les camarades ukrainiens ont donné un exemple existentiel, un exemple guerrier.
    Ils ont écrit une page d'histoire épique en faisant leurs les paroles de Nietzsche: "écris avec ton sang et tu découvriras que le sang est esprit."
    Au lieu de cela, nous écrivons sur Facebook ou sur des forums.
    Et nous nous permettons de juger ceux qui se battent et meurent. Nous ne valons pas mieux que Boldrini, vraiment pas mieux.
    Comme des esclaves envieux, nous souhaitons des chaînes à ceux qui ont eu la force de les briser.

    Gabriele Adinolfi

    Notes: Première mise en ligne le jeudi 27 février 2014 sur le site noreporter.org
    http://www.noreporter.org/index.php?option=com_content&am...

    Traduction de l'italien (romain): Angelo S. en collaboration avec Pascal Lassalle pour le Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/02/28/certaines-choses-ne-s-achetent-pas-pour-le-reste-il-y-a-la-mastercard-par-g.html

  • Des lobbies au gouvernement mondial

    Les États contemporains, même (et surtout) ceux qui, en apparence, ont conservé leur indépendance nationale, sont-ils pour autant encore souverains ? Les gouvernants de pays comme la Suisse ou Israël, le Venezuela ou le Japon, l’Afrique du Sud ou la Norvège gouvernent-ils effectivement, c’est-à-dire détachés de toute subordination économique ou morale à des organisations internationales officielles (à l’instar de l’Organisation des Nations unies et de ses satellites ou de celles à compétence régionale comme l’Union européenne) comme officieuses ? Eu égard à la place grandissante des traités et accords internationaux, notamment dans les domaines commerciaux et financiers, quasiment tous les États du monde, y compris ceux qui sont soumis à des mesures internationales de rétorsion (embargos militaires et commerciaux par exemple), sont “dépendants” d’un contexte international de plus en plus prégnant sur les plans juridique et politique.
    Absence de complot
    La réponse, en revanche, est moins simple, s’agissant des officines officieuses et de la nature comme de l’intensité des relations qu’elles entretiendraient avec les États et, plus précisément, leur gouvernement. C’est à bon droit, par exemple que l’on a pu s’interroger sur les connivences pouvant exister entre la mouvance Al-Qaida (et son chef insaisissable, Oussama Ben Laden) et l’État d’Israël et les États-Unis, son mentor et bailleur de fonds. L’objectif ? Endiguer l’expansionnisme islamique en Occident en criminalisant, autant que possible, l’ennemi arabo-musulman et ses séides. Loin de nous l’intention de tout expliquer par la théorie du complot. Comme l’a si bien montré Frédéric Rouvillois dans la revue Les Epées (n° 19, avril 2006), cette théorie vise un ennemi abstrait et éthéré qu’il convient de démasquer ; elle est à la fois légitimante (en ce qu’elle fonde et justifie le discours dominant) et simpliste (car elle occulte délibérément ou inconsciemment la complexité du réel). Néanmoins, force est d’admettre et d’observer, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, que nos sociétés actuelles, bien que saturées d’informations de toutes sortes, sont pourtant caractérisées par une opacité rendant malaisée la lisibilité autant que la compréhension de la politique nationale et internationale. Ce défaut de transparence, sans avoir été initialement voulu, sert, malgré tout, utilement les intérêts des divers “think tank” (littéralement, “réservoirs de pensées”) et autres groupes de pression aux allures de sociétés secrètes. En somme, pour gouverner sans être dérangé par des mouvements d’opinion ou des sautes d’humeur populistes, demeurons à l’abri des regards soupçonneux dans lesquels se lit une frénésie de contrôle démocratique.
    Des réseaux puissants
    Ce n’est pas céder, en effet, à la paranoïa conspirationniste que d’affirmer l’existence d’une “internationale” de ce que d’aucuns dénomment les “maîtres du monde”. Ces hommes et femmes d’influence, parce qu’ils sont placés aux endroits stratégiques de la gouvernance économique, politique ou scientifique, détiennent incontestablement une part du pouvoir mondial. Mais si ce “situationnisme” est une condition nécessaire, il n’est, cependant, pas suffisant. Encore faut-il que ces décideurs soient partie intégrante de réseaux aux ramifications particulièrement précises et nombreuses pour les relier entre eux, sans pour autant sacrifier à une démarche pyramidale ou centralisatrice. Suivant le principe des cercles concentriques, allié à la méthode de la toile d’araignée, les réseaux d’influence finissent par couvrir la quasi-totalité de la planète, et ce, quel que soit le domaine d’intervention. Insidieusement, se met donc en place un gouvernement mondial, qui, certes, n’avance pas à visage découvert et sous cette qualification orwelienne, mais agit toujours de concert, au service d’une idéologie de l’universel dont les origines philosophiques sont multiples (toutes empreintes, nonobstant, de l’idéologie des Lumières). Quoi qu’il en soit, au pouvoir déclinant des gouvernements nationaux s’est substitué (souvent avec la complicité active de ceux-ci, par bradage systématique de pans entiers de souveraineté) un nouveau pouvoir, subtil, planétaire et global, échappant complètement au contrôle des peuples. Les citoyens des nations développées, conditionnés par le réflexe consuméro-pavlovien du démocratisme, continuent mécaniquement d’élire des responsables d’institutions nationales alors que le pouvoir réel a été déplacé sournoisement vers de nouveaux centres. C’est ainsi que, sans surprise, le Béhémoth démocratique s’est accouplé au Léviathan oligarchique du gouvernement planétaire.
    Talon d’Achille
    En outre, il est remarquable de constater que ces groupes d’influence s’entremêlent étroitement avec des cénacles plus notoires. Les uns et les autres se complètent sans jamais se concurrencer. Certains gouvernements peuvent, sans hésitation, être considérés comme des groupes d’influence suigeneris, les États-Unis en constituant un exemple archétypique. Il n’est donc pas étonnant de trouver des membres du Siècle ou de la Trilatérale au sein d’institutions ayant pignon sur rue, comme la Commission européenne ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la grande majorité d’entre eux se recrutant dans le puissant groupe de Bilderberg. De même que l’on retrouve des représentants américains et français siégeant dans les mêmes instances (Forum de Davos, par exemple), alors que leurs intérêts politiques et économiques sembleraient apparemment divergents. De plus, les interconnexions sont tellement denses qu’il en résulte une confusion entretenue entre les lobbies industriels et économiques et les décideurs politiques. Ainsi, il n’est guère surprenant que l’Accord multilatéral sur l’investissement (un faux AMI, en quelque sorte, négocié sous l’égide de l’OMC et qui prône, entre autres, le bannissement de toutes les entraves aux échanges économiques et commerciaux), ou encore la directive Bolkestein, aient été le fruit d’une collusion entre les hauts responsables politiques et fonctionnaires internationaux et européens. C’est aussi ce qui explique la raison pour laquelle le président Sarkozy manifeste tant d’empressement à imposer, dans le dos des électeurs qui l’ont rejetée en son temps, la Constitution européenne “simplifiée”. Attiré dans la sphère d’influence des États-Unis, Nicolas Sarkozy est en train de concrétiser le rêve d’une mainmise de ces derniers sur la France et donc sur l’Europe. Les conséquences suivant les causes, il est aisé de deviner que le nouveau “mini-traité” (environ 250 pages !) européen est un prélude aux négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Mais peut-être est-ce là le talon d’Achille de ces puissants planétaires. Dévorés par l’orgueilleuse ambition de mettre le monde en coupe réglée, ils n’ont pas conscience qu’en favorisant l’entrée du loup turc dans la bergerie européo-américaine, ils vont, sans doute, précipiter leur Tour de Babel à sa perte. Nous ne nous en plaindrons pas, il suffit d’attendre.
    aleucate@yahoo.fr
    L’Action Française 2000 n° 2736 – du 15 au 28 novembre 2007

  • Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Europe israel, une alliance contre nature.

    Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel de la paix 2012 participe à l’occupation de la Palestine et à l’oppression d’un peuple.

    Préface d’Omar Barghouti

    Un livre important qui explore les relations complexes empêchant les pays européens de tenir Israël pour responsable. Ken Loach

    Un livre remarquable, précis. Je suis resté le souffle coupé. Robert Fisk, The Independent

    Une étude bienvenue pour une réalité sous-examinée. Khaled Diab, The Guardiancenter>
    David Cronin est un journaliste irlandais. Il a été rédacteur pour The Guardian, The Wall Street Journal Europe, European Voice, The Sunday Tribune et Inter Press Service. Il travaille actuellement pour The Electronic Intifada et vit à Bruxelles. Ce livre est la traduction de Europe’s Alliance with Israel paru chez Pluto Press en novembre 2010. Son blog : http://www.dvcronin.blogspot.fr/ ET articles traduits en français par Investig’Action.

    Un extrait du livre de David Cronin :

    L’approfondissement des relations économiques et politiques de l’Europe avec Israël ne peut pas être dissocié de cette empreinte néolibérale. Cela est devenu encore plus clair en novembre 2007 lors du « dialogue commercial UE-Israël », où des hommes d’affaires ont réfléchi sur la meilleure manière de démanteler les « barrières au commerce et à l’investissement ».
    Le matériel promotionnel de ce « dialogue » ne disait pas que parmi les entreprises israéliennes présentes, un grand nombre se retrouve impliqué dans des activités en Palestine occupée et dans certains cas dans des activités que l’Union européenne rejette formellement. En voici quelques exemples :
    Elbit : en plus de fabriquer des drones et d’autres armes pour l’armée israélienne, elle fournit des équipements électroniques pour le « mur de l’apartheid » qu’Israël construit. La Norvège a estimé que cette implication était si grave, qu’en septembre 2009 un fonds de pension détenu par l’État a retiré ses six millions de dollars d’investissements dans Elbit car le mur avait été déclaré illégal par la Cour internationale de justice. « Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui participent directement à des violations du droit humanitaire international », a déclaré la ministre des Finances.
    Saban Capital : ce groupe est dirigé par Haim Saban, propriétaire de nombreux médias avec la double nationalité étasunienne et israélienne et qui figurait à la 261ème place du classement Forbes des milliardaires en 2009. Il est l’un des propriétaires de Bezeq, une entreprise de télécommunication qui fournit des services dans les colonies en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, ainsi que pour les bases militaires israéliennes et les checkpoints de Cisjordanie. Une de ses filiales, Pelephone, fournit des services de téléphonie mobile à l’armée et a installé une centaine d’antennes et d’autres installations dans les territoires palestiniens occupés.
    Leumi : la seconde plus grande banque d’Israël a des succursales dans quelques établissements israéliens en Cisjordanie. Elle offre des prêts aux colons pour construire leurs maisons. Elle contrôle en partie Paz Oil et SuperPharm qui détiennent des stations services et des pharmacies dans les colonies.
    Selon la Commission européenne, l’établissement de ce dialogue est le fruit de conversations commencées en 2005 entre Ehud Olmert et Günter Verheugen, Commissaire à l’industrie. En mettant sur pied cet organe, l’Union européenne a placé le minuscule Israël sur un pied d’égalité avec des pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon et l’Inde. D’un certain point de vue, cela semble incroyable. Mais d’une perspective froidement économique, cela prend tout son sens étant donné qu’Israël est un concurrent de la Silicon Valley. Pour encourager les entreprises européennes à s’engager davantage en Israël où le secteur de l’industrie hightech représente 7% du PIB, Verheugen a rappelé : « Il y a un énorme potentiel économique qui n’a pas encore été pleinement exploité. »
    Le premier président de ce dialogue a été Yossi Vardi, mieux connu pour être un pionnier dans la messagerie instantanée sur Internet avec son entreprise ICQ. Cet homme n’est pas seulement expert en télécommunication, mais aussi dans la capacité à adapter ses messages en fonction du public. Il a par exemple tenté de se présenter comme une sorte de pacifiste. Bavardant avec le correspondant du New York Times, il a déclaré entre deux gorgées de cabernet sauvignon :
    Cet endroit est fou : un boom technologique côtoie une situation politique inacceptable et le chaos dans une bande de Gaza où la plus grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Ce n’est pas juste, ni soutenable ! Vous savez, le pouvoir corrompt et l’occupation représente la manifestation ultime du pouvoir. Il n’existe aucun contrôle, aucune contrepoids. L’occupation, après quarante ans, corrompt totalement.
    Vardi a également reconnu avec un malin plaisir que les prouesses technologiques israéliennes étaient inextricablement liées à l’occupation. Dans un reportage de la BBC, il a soutenu que la guerre de 1967 avait été un pivot important pour le développement industriel du pays parce qu’elle avait mené Israël à une situation qui l’avait obligé à dépasser le sentiment d’avoir été banni (particulièrement par la France qui avait imposé un embargo sur les armes) : « Les deux vrais pères de la high-tech israélienne sont le boycott des Arabes et Charles de Gaulle parce qu’ils nous ont contraints à développer ce secteur. »
    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EFAFFVEkulCVtBZClq.shtml

    COMMANDER LE LIVRE 15 € PRIX DESTOCKAGE 2014 : 5€ , ISBN : 978-2-9543806-0-5, 224 pages, 13 x 20 cm, Prix : 15 €, Dépôt légal : décembre 2012, Edition La Guillotine , Imprimé à Toulouse par la SCOP Imprimerie 34

    Source : La Guillotine, association pour l'édition et la production : http://assolaguillotine.wordpress.com/europe-israel-de-david-cronin/

  • L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement élu démocratiquement

    Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février). 
    Quelles leçons pouvons-nous tirer ? 
    1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.
    2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.
    3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !
    4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.
    5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.
    C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).
    6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.
    Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.
    L’Ukraine face au réel 
    L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?
    Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :
    - banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière
    - plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.
    - chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.
    - qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?
    Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.
    Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.
    Que peut-on souhaiter ? 
    Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.
    Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou. 
    Conclusion 
    Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux. 
    La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.

    Aymeric Chauprade

    http://www.oragesdacier.info/

  • Pour une analyse nationale-révolutionnaire des évènements ukrainiens

    A la lecture des débats passionnés et passionnants qui ont alimenté les blogs et fils des réseaux sociaux de la mouvance ces dernières semaines au sujet de la crise ukrainienne il nous a semblé pertinent de porter à la réflexion des lecteurs du CNC certains éléments de l’analyse nationale-révolutionnaire.
    En effet, on a vu et lu s’affronter avec fougue les tenants d’un voie pro-russe dite « continentale » prenant appui sur une nécessité géopolitique dépassant les visées nationales et les tenants d’une ligne « nationaliste », défendant en premier lieu la volonté des ukrainiens de fonder un Etat souverain.
    Ces deux positions résultent de deux démarches fondées sur un même principe : celui de l’efficacité. Les uns pensent que le renouveau passera par un « grand frère », élément moteur d’une contestation de l’ordre établi – entendez l’ordre américain - aujourd’hui incarné selon eux par la Russie de Poutine. Les autres au contraire, trouvent l’élément d’efficacité dans la vivacité de certains peuples qui refusent l’enfermement impérialiste, les mafias oligarchiques et l’autoritarisme népotique, vivacité aujourd’hui représentée par les nationalistes ukrainiens.
    Notons au passage que les deux groupes trouvent leur inspiration à l’Est, c’est-à-dire loin et en dehors du territoire national qui semble-t-il ne remplit plus les conditions minimales, les germes de révolte suffisants à enflammer les consciences. Curieux tout de même à l’examen d’une actualité hexagonale chaque jour plus chargée de contestation et de conflits (certes avec des accents moins jusqu’au-boutistes).
    Nous avons donc en somme une position « géopolitico-continentale » sensiblement pro-russe et négatrice des identités dites « mineures » et une position « identitariste » fondant sa fraternité de combat sur les luttes de libération nationale.
    Ces deux visions, malgré leurs prétention à l’objectivité et à la scientificité analytique, sont toutes deux partantes d’un certain romantisme impatient qui cherche désespérément une étincelle pouvant allumer rapidement l’incendie libérateur. Pour les uns c’est Poutine, mâle russe aux muscles saillants et au verbe incisif qui incarne l’avant-garde du front du refus à l’impérialisme. Pour les autres, ce sont les peuples non encore trop pollués - Hongrois, Serbes, Ukrainiens et même Russes (nous pourrions ici en citer bien d’autres) – qui personnifient la résistance anti-mondialiste et alter-nationaliste.
    Or les partis pris exprimés dans ces deux positions sont fondés sur les opinions, les avis plus ou moins éclairés que se font les uns et les autres des peuples ou leaders dont ils font leur champions.
    A ce stade, il est important de rappeler que l’on peut difficilement fonder une politique de long terme sur des opinions et des impressions. Il est donc fondamental de rebâtir un raisonnement reposant sur des principes intangibles, invariants et donc pérennes. Pourquoi ? Simplement pour ne pas oublier qui nous sommes, ce que nous défendons. Pour savoir toujours marquer la limite, pour ne pas devenir ceux que nous supportons, entrer dans la confusion de la puissance, voire devenir les zélés serviteurs aussi dévoués qu’aveuglés.
    Pour cela, il est utile de faire ré-émerger la grille d’analyse partagée par la mouvance nationale-révolutionnaire. Fondée sur quelques grands principes, celle-ci présente le double avantage apparemment paradoxal d’une mise à distance des faits et d’un engagement profond pour les causes.
    Tout d’abord, redisons-le, les nationaux-révolutionnaires évitent comme la peste le romantisme, fils des Lumières et porteur d’une musique enivrante mais trompeuse. La vie n’est pas un roman, la vie est un combat acharné, une lutte brutale qui demande la mobilisation totale du corps et de l’esprit. L’engagement doit résulter d’un processus décisionnel aussi complet que direct et donc fondé sur une formation et des connaissances profondément labourées. Car sans formation et compréhension logique, étayée du réel, l’engagement se résume vite au bougisme, à la prise de position réflexe, pavlovienne. C’est ce que l’on a pu lire ces derniers temps : « La Russie est contre l’hégémonie américaine, Poutine est pro-syrien et anti-musulman, donc je le soutiens ». Ou encore : « La Russie veut écraser le peuple ukrainien par l’intermédiaire d’oligarchies corrompues, c’est aussi un impérialisme, donc je soutiens les nationalistes ukrainiens ».
    Ces deux déductions comportent chacune leur part de vérité mais pèchent par des simplifications idéales, voire idéalisées qui plus ou moins consciemment visent à faire coïncider au mieux les aspirations  rêvées de leurs auteurs avec le réel. La raison en est l’impérieuse nécessité, la puissante attraction du temps. Il faut se positionner vite, choisir tout de suite, montrer le camp auquel on appartient, lever son drapeau et défendre sa position … la plupart du temps d’ailleurs contre un camarade, ce qui frise le non-sens.
    Il y a dans cette cavalcade partisane comme un abandon à la modernité dans ce qu’elle a de plus viral : le temps zéro. Toute stratégie, toute philosophie politique, tout militantisme conscient et toute weltanschauung exprimée ne peut que se fonder sur une temporalité longue. Ceci ne signifie en aucune manière la tergiversation ou une prudence excessive, mais seulement la volonté de résister aux sirènes des propagandes médiatiques croisées, aux rumeurs toujours plus folles, aux engouements aussi séduisants que creux. La civilisation européenne porte en elle cette distance, cette mesure et ce détachement. C’est l’hubris des anciens Grecs, la distance intérieure d’Evola ou de Junger.
    Pas de romantisme donc, pas de démesure non plus. Nécessité aussi de recourir à la longue mémoire, à la temporalité et à la recherche détachée des faits, implications et ressorts cachés d’un phénomène.
    Observation, connaissance mais aussi principes.
    Et les principes des nationaux-révolutionnaires sont clairs : Non-alignement, cause des peuples, méfiance et défiance vis-à-vis des impérialismes, objectifs politiques de puissance, socle européen, préservation des intérêts nationaux français, opposition de l’organique au systémique, rejet de l’occidentalisation du monde, opposition farouche et résolue aux Etats-Unis comme puissance et culture, lutte contre le marxisme - forme symétriquement consubstantielle du capitalisme,  promotion d’une troisième voie organique solidariste et justicialiste.
    Si l’on considère les évènements qui secouent l’Ukraine à l’aune des principes évoqués ci-dessus, on peut alors dégager une position claire est positive, une position de principe.
    D’abord, reconnaitre par le prisme historique que l’Ukraine est une réalité, un ethnos qui cherche à fonder un Etat-Nation. Nation sans Etat aurait dit Jean Mabire, ardent défenseur de l’Ukraine tout comme Maurice Bardèche. De fait, par-delà les vagues de colonisation et l’occupation du territoire, une majorité d’ukrainiens (ukrainophones ou russophones) se reconnaissent « de souche » dans les sondages (2001, 2004, 2009 et 2011), à hauteur d’environ 63% de la population. L’Ukraine existe, au grand malheur de ceux qui la nient. Soutenir le droit du peuple ukrainien à se gouverner en toute indépendance ne relève pas dès lors d’une quelconque forme de romantisme mais au contraire d’un réalisme historiquement étayé.
    Ensuite, si l’Ukraine souhaite son indépendance, elle ne peut le faire sans prendre en compte sa minorité russe et celle plus grande des ukrainiens russifiés. Il appartient donc au peuple ukrainien d’opérer un difficile sursaut patriotique propre à unifier les composantes de son espace.
    De même, la Russie, voisin puissant aux tentations inquisitrices, doit faire la démonstration de sa nouvelle politique tant vantée par le Kremlin. Car, si l’on peut saluer les positions courageuses d’un Vladimir Poutine sur certains grands dossiers de politique internationale (on pense ici bien sûr à la Syrie) ou sur de grandes lois de politique intérieure, on ne peut miser inconsidérément sur la Russie comme champion de la multipolarité, du non-alignement. La Russie fait incontestablement contrepoids aux menées américano-sionistes, c’est un fait. Mais son positionnement géographique eurasiatique, sa géopolitique, son histoire et son passé soviétique ne la conduisent absolument pas à la multipolarité mais a un comportement dominant voir hégémonique propre à créer une bipolarisation naturelle entre elle et son opposant de l’ouest. Dans ce cadre, la Russie « gère » son étranger propre avec un paternalisme parfois pesant et menaçant. Les Baltes, les Bélarussiens et les Ukrainiens en savent quelque chose.
    Préserver un non-alignement consiste dès lors à mesurer l’évolution de ces rapports et à propager une option plus contractualiste de ces relations, faite de respect mutuel et d’égalité de traitement. Faute de quoi, on sera amené à considérer la politique Russe de proximité comme une forme asymétrique d’impérialisme. La Russie a le choix dans ces dossiers, celui de pouvoir modifier les rapports avec les pays qui l’environnent et préserver des liens privilégiés, sereins et salvateurs. L’autre option, celle du rapport de force conduisant irrémédiablement les pays ex « satellites » au pire, c’est-à-dire dans les bras de l’ennemi bruxello-américain.
    Lequel ennemi est toujours prompt à la destruction, en perpétuelle embuscade, fomentant contre la Russie et l’Europe des pièges, des trappes, des opérations false-flags dans le seul but de déstabiliser une région, des économies, de fragiles équilibres ethniques ou religieux. Bien sûr qu’il est à l’œuvre en Ukraine, cela nous le savons et cela les nationalistes ukrainiens le savent. C’est à eux de jouer contre cet ennemi mortel, notre principal ennemi : l’Amérique. Nous, nous ne pouvons que dénoncer l’ingérence américaine, montrer ses vecteurs d’attaque. Le sort de l’Ukraine ne nous appartient pas.
    Ce qui nous appartient en revanche, c’est de poser la question fondamentale qui doit toujours être « en quoi cela sert-il les intérêts de l’Europe, de la France ? ».
    Car si l’on peut dénoncer sans ambages l’hydre étatsunienne et reconnaitre le caractère naturellement plus engageant – au moins en surface – de la politique russe ; c’est un pari dangereux que de consacrer la Russie alliée et protectrice de l’Europe, voire partie de cette Europe.
    D’abord parce que le régime russe ne se prévaut pas d’une lutte acharnée contre le capitalisme et le libéralisme, fondant ainsi un modèle autoritaro-libéral assez semblable à ce que produit la Chine (ce qui conduit également à la répression en Russie de mouvements NR et NA).
    Ensuite parce que les Russes eux-mêmes ne se définissent pas européens mais « Russes », tenant à cette particularité réelle et observable.
    Enfin, parce que la doctrine de l’Eurasisme implique l’hégémonie de l’imperium russe et l’extension de la vision continentale à sa partie asiatique. En tant qu’européens, cette vision séduisante en surface, recèle d’un péril mortel. Celui de la dépossession de l’héritage gréco-romain et chrétien au profit d’un socle plus asiato-centré et donc immanquablement concurrent en terme de vision du monde.
    La Russie a son destin, un grand destin. En tant qu’européens nous devons le soutenir tout comme nous devons soutenir la recherche d’un partenariat privilégié avec Moscou. Mais il nous reste un destin à accomplir le nôtre, celui de l’Europe.
    Car l’Europe est certes en bien mauvaise posture, gangrénée par l’occidentalisation rampante, par les supplétifs de Washington aux commandes à Bruxelles, par l’invasion de masse en provenance d’Afrique et d’Orient (proche ou lointain), par le rachat de son économie par les pétromonarchies …
    Mais l’Europe est notre berceau, notre socle et notre espace géopolitique, culturel et ethnique naturel de combat. Nous ne pouvons déroger à notre destin en cherchant ailleurs l’homme providentiel, le pays-phare qui réalisera au loin ce que semble-t-il nous sommes incapables de générer ici. Et c’est précisément parce que nous sommes conscients des limites des modèles, que nous avons l’impérieux devoir de bâtir le nôtre. Les nationalistes ukrainiens, en particulier ceux du Pravyi Sektor (le Secteur Droit de la place Maïdan) se revendiquent européens et proposent un programme de Reconquista très semblable à celui que nous formulons. En ce sens, on peut dire que leur action a quelque chose de vivifiant, comme un coup de fouet dans le champ du possible.
    Il est donc temps de dépassionner le débat sur la crise ukrainienne, de cesser de l’essentialiser, de le ramener à ses dimensions réelles qui sont celles de nos intérêts propres.
    Saluons la vitalité renaissante de la Russie, saluons également le courage et la ténacité des nationalistes radicaux ukrainiens qui ont impulsé une révolte du peuple contre l’oligarchie corrompue nous montrant par-là la direction à suivre.
    Et surtout ne perdons pas de temps à gloser infiniment sur les mérites de telle ou telle alliance hypothétique, tel ou tel allié/leader fantasmé. Nous y perdons beaucoup d’énergie, sans parler des facteurs éventuels de divisions, de nouvelles fractures que nous créons par nos prises de positions extrêmes. Il est pourtant vital pour notre survie et à long terme pour le développement de nos idées que nous soyons enfin capables d’exprimer une troisième voie géopolitique fondée sur nos intérêts propre, ceux de l’Europe que nous voulons, ceux de la France que nous aimons.
    Revenons donc au réel, revenons à nos principes.
    Arnaud de Robert pour le Cercle Non Conforme
    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/02/25/pour-une-analyse-nationale-revolutionnaire-des-evenements-uk-5307591.html