La libération de quatre Français captifs des Barbaresques ne peut que réjouir leurs familles et rassurer les cœurs sensibles. Bon public on ne saurait s'en inquiéter sans passer pour un monstre, un odieux caillou dans l'omelette.
Pourtant le devoir civique du chroniqueur l'oblige à s'interroger. Et dans notre époque de surinformation immédiate, on se trouve dès lors contraint à un exercice désagréable, avant même que le joyeux soufflé soit retombé.
Nos maîtres classiques nous avaient appris à nous défier, peut-être même à rire, du "commentaire de commentaire" dans lequel sombrait la pensée scolastique. Il est devenu hélas impossible de ne pas s'y investir aujourd'hui.
Ainsi les sondages en rafale façonnent-ils l'opinion qu'ils prétendent décrire. Ils nous disent ce que les Français pensent : gare à vous par conséquent mauvais citoyens si vous ne partagez pas l'avis des majoritaires.
De la sorte l'équation "otages libérés" = "joie dans les chaumières" ne saurait souffrir de contestation.
La cote de nos gouvernants continue-t-elle de baisser ? Aucun rapport bien sûr. Et le petit peuple refuserait de se faire berner par les "bonnes nouvelles" d'un soir au journal télévisé de 20 heures ?
Allons donc : avec de tels sous-entendus vous allez faire baisser le prix des annonces publicitaires aux heures de grande écoute. Vous risquez inquiéter les marchés. Vous vous employez à retarder l'arrivée de la reprise : la croissance n'est-elle pas supposée franchir demain les frontières que le nuage de Tchernobyl n'a jamais pu surmonter ?
La vérité, nous la connaissions déjà : le pouvoir recule sur tous les fronts, sauf sur l'esbroufe, sur le mariage pour-tous-sauf-pour-le-couple-présidentiel ou sur les taxations symboliques inventées le 27 février 2012 et qu'aucun économiste ne prenait alors au sérieux.
Et puis voila qu'un énorme pavé a été lancé dans cette mare. Pas par le "Canard Enchaîné", pas par "Minute", mais par "Le Monde". Le quotidien de référence affirme à l'indicatif qu'une rançon a bel et bien été versée. Elle se monterait à quelque 20 millions d'euros. De quoi acheter aux mafieux albanais un bon paquet de kalachnikov A-47 pour le petit noël des ravisseurs. Un très bon outil de travail, un investissement fructueux, une promesse de dividendes qui sera sans doute tenue.
À ce stade, les démentis ne servent plus à rien, sauf à enfoncer un peu plus les dé-menteurs.
Gros malin, Fabius affirme le 30 octobre "qu'aucun argent public" n'a été déboursé. Seul le groupe Areva semble dès lors susceptible d'avoir ainsi subventionné les islamo-terroristes, soudoyé les intermédiaires et succombé au chantage. Mais enfin qu'est-ce qu'Areva sinon une filiale à 69 % du Commissariat à l'Énergie Atomique, 14 % à l'État, 2 % à EDF, soit un capital public à 85 %.
Pis encore Mme Guigou, élue en Seine-Saint-Denis, présidente socialiste de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale déclarait ce 31 octobre (1)⇓ : "Nous pensons que c'est logique qu'il y ait des secrets d'État."
Mais Fabius, comme Guigou, comme Hollande, jurent la main sur le cœur, comme les chiites iraniens et les francs-maçons du Lot-et-Garonne : "pas de rançon", "la France bla-bla-bla" etc.
Qui donc peut les croire ? Leurs nez remuent.
Remercions Guigou d'avoir, sans l'avoir voulu, lâché le morceau. Elle admet qu'en négociant avec les ravisseurs, on a nécessairement dû concéder une "contrepartie."
Or, quelles que puissent se révéler ces "contreparties", elles se valent toutes, non seulement dans la lâcheté, mais dans l'encouragement à de futurs enlèvements.
Si on sait que les dirigeants parisiens, par pure veulerie, cèdent toujours, pourquoi se gêner.
Il convient donc de rendre hommage à Diane Lazarevic, fille d'un otage qui, lui, n'a pas été récupéré. Elle intervenait ce 30 octobre. (2)⇓ Certains ont cherché à mettre en exergue et ne retenir seulement que la distinction entre ceux qui bénéficient d'une "grosse société" et les petits, dans le cas de son père un modeste entrepreneur que personne ne soutient. Encore une manière de laisser entendre que "c'est la faute au capitalisme", etc. On aurait pu dire aussi dans le cas d'Areva qu'il s'agit d'un groupe de l'État, etc. Polémiques éventuellement stériles.
Son propos le plus courageux se situait sur un autre terrain. Il consistait à dénoncer le scandale des négociations en elles-mêmes, de dire qu'elle ne voulait ni du paiement d'une rançon, ni de la libération d'autres terroristes, pour les raisons exposées plus haut.
Mais cela ne sera certainement pas mis en valeur dans les archives.
On comprenait d'ailleurs un peu mieux à l'entendre combien il ne faut pas plus croire un fonctionnaire du quai d'Orsay, qu'un ministre de la république sur paroles, pas plus qu'il ne faut céder au chantage.
Les islamo-terroristes le savent : certains pays cèdent et payent pratiquement toujours. D'autres jamais.
Il vaut donc mieux enlever les gens les plus innocents possibles dès lors que l'on sait que leur gouvernement s'aplatira comme une grosse crêpe.
Un passeport français loin de se révéler une garantie de protection, voire de vengeance, loin de représenter le Civis romanus sum de l'Antiquité, devient dès lors un facteur aggravant du danger. Merci qui ?
JG Malliarakishttp://www.insolent.fr/
Apostilles
1 sur Radio classique à 8 h 20.⇑
2 dans l'émission "C dans l'air".⇑
géopolitique - Page 788
-
La rançon des otages ou le secret de Polichinelle
-
Sanglant hiver pour les alliés en Afghanistan
La leçon de Saigon 1975 n'aura servi à rien : l'OTAN pris dans une nasse. Toute la logistique de repli transite par le Tadjikistan et le Kirghizistan, contrôles par les russes. La France ruinée n'a plus les moyens de rapatrier ses blindés : ils sont détruits sur place. à l’approche de l'élection présidentielle du 5 avril 2014, la communauté internationale s'attend à une activité sans précédent des talibans cet hiver.... le Noel de nos gamins , sacrifiés, va être difficile.. Par Nino Cinqueta. L'Otan restera en Afghanistan après 2014, même quand sa mission militaire aura pris fin. Les négociations entre Washington et Kaboul concernant un accord sur la sécurité se poursuivent et le nombre de soldats qui resteront n'est pas encore connu. Les membres de l'Otan devront ensuite conclure de tels accords. Selon les premières estimations, entre 8 000 et 12 000 soldats de l'Alliance pourraient rester en Afghanistan. Enfin, à l’approche de l'élection présidentielle du 5 avril 2014, la communauté internationale s'attend à une activité sans précédent des talibans cet hiver, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les ministres de la Défense des pays de l'Otan réunis à Bruxelles souhaitaient mettre en place une stratégie précise pour coordonner leur action en Afghanistan après 2014, et notamment déterminer le nombre de soldats qui resteront sur le terrain. Ils n'y sont pas parvenus. Washington refuse d’évoquer la taille de son contingent tant qu'un accord sur les conditions de séjour des soldats américains ne sera pas signé avec Kaboul. En effet, les USA ne veulent pas que leurs troupes soient subordonnées aux forces de l'ordre locales. La décision, à ce sujet, sera prise par le Grand conseil afghan, la Loya Jirga. En cas d'échec les USA se retireraient complètement. Les autres pays de l'Otan devront aussi conclure de tels accords, qui auront une valeur juridique. Sans eux l'Onu ne pourra pas prolonger le mandat de séjour des forces de l'Otan en Afghanistan. La direction de l'Otan appelle à "ne pas paniquer". "Notre planification se poursuit mais évidemment, nous ne pouvons pas terminer notre préparation tant que les négociations sur les bases juridiques ne seront pas terminées", a déclaré Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan. Si la Loya Jirga puis le parlement afghan répondaient favorablement aux exigences américaines, un accord pourrait être signé en novembre. Après quoi d'autres membres de l'Alliance pourraient faire de même. La hâte des alliés est logique. Les Afghans, eux, ne sont pas pressés. "Si le document n'était pas finalisé, le travail pourrait se poursuivre avec le prochain gouvernement", a calmement déclaré le porte-parole du président Karzaï, Aimal Faisi. A l'heure actuelle, 87 000 soldats de l'Otan sont présents en Afghanistan, dont 51 000 américains. La formation accélérée des forces de sécurité afghanes est déjà en marche en Afghanistan. Le Guardian rapporte que la dernière grande unité britannique envoyée en Afghanistan – la 7ème brigade antichar – venait d'arriver à la base Camp Bastion dans la province d'Helmand. Cette brigade a pour mission de former l'armée et la police afghane, dont les pertes sont élevées : en 2012, 2 970 représentants des forces de l'ordre afghans avaient été tués et ils sont déjà 6 000 depuis mars 2013. On a le sentiment qu'une guerre est sur le point d'éclater. Le nombre d'attaques fomentées par les talibans a plus que doublé en 2012 par rapport à 2008. A l’approche de l'élection présidentielle en avril 2014, une source de l'Otan avertit qu'un hiver sanglant attendait très certainement les alliés - fait d’attentats et d’assassinats politiques. D'autant que la présence américaine sera réduite à 34 000 soldats en février. "Les talibans ont l'intention d'empêcher la présidentielle, nous nous y attendons. Et ils veulent surtout faire échouer le processus politique", a déclaré au Washington Post une source de l'armée américaine. L'ambassade d'Allemagne à Kaboul a été temporairement fermée le week-end dernier à cause de risques d'attentat. source: http://fr.ria.ru http://la-plume-et-le-glaive.over-blog.com/2013/10/sanglant-hiver-pour-les-alli%C3%A9s-en-afghanistan.html
-
Où en est le Kosovo ?
De 12h à 13h30 ce dimanche 3 novembre Grégoire Boucher reçoit Nikola Mirkovic (Franco-Serbe auteur du Martyre du Kosovo. Actuellement, il est engagé dans une organisation humanitaire en faveur des habitants du Koso&o) pour une émission spéciale dédiée au Kosovo et la Métochie. La guerre, les chrétiens, le terrorisme, la culture, l'OTAN, la géopolitique, les élections en cours et la survie du peuple serbe sont au programme. Pour écouter en direct : http://www.radiocourtoisie.fr
Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, géopolitique, international 0 commentaire -
Comment Paris a soupçonné la NSA d'avoir piraté l'Elysée
« La NSA ne dit pas que le Mossad a mené l’attaque mais semble, néanmoins, considérer comme nécessaire le besoin de mentionner l’existence d’un doute raisonnable à l’encontre de l’Etat juif. » (« Le Monde » du 25/10/2013). Parcourant la presse anglo-saxonne, nous sommes tombés sur cette manchette du « Daily Mail on line » qui livre une révélation apparemment inédite, mais reprise, selon le média britannique, de notre quotidien « Le Monde ». Nous en reproduisons ci-après les phrases chocs en y apportant néanmoins toutes nos réserves d’authenticité indispensables pour de telles affirmations. « Etait-ce Israël qui était derrière les millions de piratages des téléphones français et non pas les Etats-Unis ? Révélation d’un extraordinaire rebondissement dans la saga de l’espionnage • des agents auraient intercepté 70 millions d’appels téléphoniques et de textos par mois ; • la France avait d’abord accusé les Etats-Unis ; • dans un premier temps, les Etats-Unis ont été soupçonnés d’avoir piraté en 2012 le téléphone de Nicolas Sarkozy ; • les américains soutenaient qu’ils n’avaient jamais été derrière le piratage en France • (…) On prétend aujourd’hui [25 octobre 2013] que c’est Israël et non l’Amérique qui était derrière le piratage des millions de téléphone. Jusqu’à aujourd’hui, les Français ont accusé les Etats-Unis, allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur de ce pays à Paris pour qu’il fournisse une explication. Mais le journal « Le Monde » apporte la preuve que c’était en réalité des agents israéliens qui se livraient à ces écoutes. » (Mail online – 25 October 2013.Voir lien en fin d’article) La référence au « Monde » nous commandait de retrouver l’article sur lequel le « Daily Mail » s’est appuyé : nos lecteurs en prendront connaissance et constateront que notre quotidien s’engage moins fermement que son confrère d’outre-manche Polémia La création en dix ans, par les Etats-Unis, d’un système d’espionnage électronique sans précédent à travers le monde a généré des tensions avec des pays pourtant considérés comme des alliés historiques comme la France. L’examen, par Le Monde, de documents inédits de l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine, chargée de cette guerre de l’ombre dans l’univers du numérique et des communications, atteste des tensions et de la méfiance qui existent entre Paris et Washington. C’est une note interne de la NSA de quatre pages dévoilée par Edward Snowden, l’ex-consultant de cette agence, et frappée du plus haut degré de confidentialité « top secret ». Adressée à la direction de l’agence par le service chargé des relations extérieures, elle fixe les grandes lignes de la visite, le 12 avril, de deux hauts responsables français. L’objet du déplacement : l’attaque informatique qui a visé, en mai 2012, la présidence de la République française. La note mentionne que Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE (services secrets extérieurs français) et Patrick Pailloux, directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations (Anssi) viennent demander des comptes à leurs homologues américains qu’ils suspectent d’être derrière ce piratage. Ces quatre pages mêlent des considérations d’organisation au résultat d’une enquête sur le bien-fondé des griefs des Français. On y apprend qu’aucun des services capables de conduire ce type d’offensive électronique au sein du renseignement américain (NSA ou CIA) ou parmi ses proches amis du deuxième cercle (Britanniques ou Canadiens), ne serait responsable de cette opération hostile à l’Elysée. Au terme de son tour d’horizon, où chaque mot est pesé, le rédacteur précise qu’au cours des recherches, la NSA a « volontairement évité de demander au Mossad ou à l’ISNU [la direction technique des services israéliens] s’ils étaient impliqués » dans cette opération d’espionnage contre la tête du pouvoir français. Cette affaire remonte à mai 2012, entre les deux tours de l’élection présidentielle. Les équipes de Nicolas Sarkozy sont encore présentes à l’Elysée. Comme le quotidien régional Le Télégramme l’a révélé, des systèmes de sécurité vont détecter la présence de bretelles de dérivation permettant de capter les informations de la présidence et des mécanismes de piratages des ordinateurs des principaux collaborateurs du chef de l’Etat. « L’attaque ne relevait pas de l’acte de sabotage destiné à être rendu public, mais de la volonté de s’installer à demeure sans se faire voir au cœur de la présidence », explique un expert intervenu sur l’incident. En novembre 2012, L’Express publie un article désignant les Américains comme les commanditaires de l’attaque. La tension monte alors entre les deux capitales. Au mois de janvier, lors d’un passage, à Paris, le général Keith Alexander, le patron de la NSA, doit répondre à la DGSE et à l’Anssi qui s’interroge sur la responsabilité de son agence. La direction des relations extérieures de la NSA précise dans la note préparatoire à la visite du 12 avril qu’à « aucun moment la DGSE ou l’Anssi ne l’avaient informée de leur intention de questionner le général Alexander sur ce sujet ». Pour tenter ou faire mine de prouver sa bonne foi, la NSA prévoit alors d’envoyer, en mars, en France deux analystes du NTOC (le centre de crise de la NSA) pour aider les Français à identifier l’agresseur. La veille de leur départ, la France annule leur déplacement et durcit le ton en exigeant que MM. Barbier et Pailloux soient reçus à la NSA le 12 avril. Le document interne de la NSA relève qu’à aucun moment les Français n’ont transmis les éléments dont ils pouvaient disposer sur l’éventuelle responsabilité américaine. « Sans doute pour examiner la réaction de la NSA lorsqu’ils soumettront leurs éléments », émet la note comme hypothèse. C’est au chapitre « pièges potentiels » et « autre information » du document qu’apparaît le détail des recherches de la NSA sur cette affaire. L’auteur de la note livre à ses supérieurs l’état de la connaissance de l’agence pour faire face aux accusations françaises. On peut lire ainsi que le service TAO (Tailored Access Operations), qui gère et conduit les cyber-attaques de la NSA à travers le monde a confirmé qu’il ne s’agissait pas de l’une de ses opérations. Le document précise que « TAO a demandé à la plupart des plus proches partenaires de la NSA au sein du premier et deuxième cercle s’ils étaient impliqués, tous ont démenti leur implication ». Le premier cercle comprend les seize agences de renseignement américain, le deuxième ajoute le Royaume Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande et le troisième intègre des pays comme la France ou l’Allemagne. Pour compléter l’information des chefs de la NSA, la note prend la peine d’ajouter que le Mossad et l’ISNU, également en mesure de mener ce type d’attaque, n’ont, « volontairement », pas été questionnés sur cette affaire. Pour justifier cette retenue, le rédacteur avance, de manière laconique, que « la France n’est pas une cible commune à Israël et aux Etats-Unis ». La NSA ne dit pas que le Mossad a mené l’attaque mais semble, néanmoins, considérer comme nécessaire le besoin de mentionner l’existence d’un doute raisonnable à l’encontre de l’Etat juif. La grande proximité entre Washington et Tel-Aviv sur le terrain du renseignement n’exclut pas une part de méfiance. Dans un document, daté de 2008, publié par le Guardian, un haut responsable de la NSA évoque l’agressivité des services israéliens à l’égard des Etats-Unis : « D’un côté, les Israéliens sont d’excellents partenaires en termes de partage de renseignements, mais d’un autre côté, ils nous visent pour connaître nos positions sur le Proche-Orient. (……) C’est le troisième service secret le plus agressif au monde contre les Etats-Unis. » Le document ne précise pas qui sont les deux autres. Quant aux relations entre les services secrets français et israéliens, elles sont étroites et régulières sur le Proche-Orient, notamment sur la Syrie ces derniers temps. Mais la confiance est parfois entamée par une activité assez intense du renseignement israélien sur le sol français. Le monde arabe et africain y transite, et selon un membre de la DCRI, le contre-espionnage français, son service s’est même plaint auprès du Mossad après avoir constaté qu’il avait utilisé un hôtel parisien comme l’une des bases de l’opération ayant conduit à l’assassinat, en janvier 2010, à Dubaï, de l’un des responsables militaires du Hamas, le mouvement islamiste palestinien. Interrogé par Le Monde sur les éléments contenus dans la note de la NSA, le bureau du premier ministre israélien a affirmé qu’« Israël est un pays ami, allié et partenaire de la France et ne gère aucune activité hostile qui pourrait porter atteinte à sa sécurité ». Egalement contactées, la DGSE et l’Anssi se sont refusées à tout commentaire, sans pour autant démentir le déplacement du 12 avril à la NSA. A l’Elysée, le coordonnateur national au renseignement, Alain Zabulon, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Les autorités américaines ont indiqué que les activités de ses services de renseignement étaient « menées conformément à la loi » (Voir lien ci-après). Jacques Follorou, Journaliste au Monde et Glenn Greenwald (Journaliste) avec qui Le Monde a travaillé sur les documents de la NSA fournis par Edward Snowden http://www.dailymail.co.uk/news/article-2477013/Was-ISRAEL-hacking-millions-French-phones-NOT-U-S–Extraordinary-twist-spying-saga-revealed.html Traduction pour Polémia : R.S. http://www.lemonde.fr/international/article/2013/10/25/comment-paris-a-soupconne-la-nsa-d-avoir-pirate-l-elysee_3502761_3210.html Voir aussi : Qui est Edward Snowden ? – Discours de Glenn Greenwald, le journaliste qui a divulgué l’affaire Snowden/NSA au monde http://www.polemia.com/comment-paris-a-soupconne-la-nsa-davoir-pirate-lelysee/
-
Entre l’hégémonie et le chaos
Par G.-A. Amaudruz
Dominer le monde, voilà le rêve de qui commande les armées et dispose de la bombe atomique. Les Etats-Unis, vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, semblent hésiter: accepteront-ils de redescendre au rang de première puissance ou maintiendront-ils leur prétention à l’hégémonie? Tel est aujourd’hui leur choix.
Précisons: "Etats-Unis" signifie ici l’ensemble de ceux qui peuvent larguer la "bombe", donc les diverses forces qui mènent cette puissance et qui, tirant chacune de son côté, suggèrent la démarche d’un clochard. Quant aux citoyens-administrés, ils croient ou font semblant de croire avoir un mot à dire. Et ainsi, "démocratie" sert à mener où l’on veut des braves gens plus ou moins persuadés d’aller où ils veulent.
A un moment donné du Néolithique, la sédentarisation, grâce à l’agriculture, a permis une explosion démographique, incontrôlée jusqu’ici. D’où notre fabuleux progrès technique avec, pour corollaire, la conservation, l’accumulation des tares. Or jusqu’ici, les problèmes posés, non résolus, s’aggravent de siècle en siècle.
Notre remarque sur le mot "Etats-Unis" vaut pour de nombreux pays, en changeant ce qui doit l’être. Ainsi, la France, où le président contrôle la "bombe", où l’administration gouverne en réalité et où le gouvernement s’occupe comme il peut. Ailleurs et toujours plus, les Etats tombent au rang de sociétés anonymes pour l’administration d’un territoire donné, peuplé de ressortissants de toute la planète. Pour la Suisse, les naturalisés constituent plus de la moitié de la population.
Un peu partout, des organigrammes remplacent la réalité biologique, l’ascendance commune. Les naïfs y verront un effet du hasard. Les autres finiront par comprendre qu’une volonté se cache sous le masque du hasard: la volonté d’asservir les peuples en dissolvant les volontés semblables issues d’une ascendance commune. Dès lors, perdu dans la foule, l’individu, prétendu irremplaçable, n’aura pour tout pouvoir que son bulletin de vote, soit un x-millionième d’une volonté théorique. Et plus l’Etat sera grand, moins ce vote pèsera. Il aura la consolation de se sentir "souverain" et le désespoir d’en connaître la vanité.
Le problème de l’explosion démographique, non résolu jusqu’à présent, s’aggrave de jour en jour. Les tribus du Néolithique s’organisaient sans doute mieux que nous, car les "progrès" de notre civilisation débouchent sur des problèmes de plus en plus graves et qui, non résolus, peuvent paralyser les hommes et même les faire disparaître. Dans divers pays, des tribunaux de la pensée interdisent même la discussion d’importants problèmes.
En ce moment, l’épreuve de force entre les Etats-Unis d’une part, la Russie et la Chine d’autre part, tous plus ou moins suivis de leurs alliés plus ou moins dociles, cette épreuve s’éternise et éternise la décision dont dépend le destin du monde: comment va se conclure la deuxième guerre mondiale qui, malgré sa fin officielle, a continué avec d’autres acteurs pour aboutir, vers 1980, à une dictature états-unienne au service du mondialisme? Cette phase, d’une trentaine d’années, a été pire que celle des années 1940, où l’on se contentait de tuer. Le mondialisme américain a imposé le métissage planétaire. Racialement malades, les Etats-Unis ont inoculé leur mal à de nombreux pays, désormais abaissés à leur niveau.
Tandis que les superpuissances – vont-elles s’entendre ou se combattre? – s’affrontent en silence, un problème capital se pose aux rêveurs: comment assurer la survie de l’Homme? L’histoire connue n’apporte aucune réponse, et la vie est trop courte pour la trouver.
Solution: il faut, en dehors de partis, bruyants et nombreux, rétablir la recherche spirituelle. Le chercheur, même isolé, peut trouver une solution et la propager; l’idée réunit alors un groupe d’études qui publiera ses postulats; des groupes locaux les diffusent. En un mot: recommençons!
Seulement, pour pouvoir énoncer une pensée, il faut lever l’interdiction dont elle est l’objet. Ainsi, aujourd’hui, en France comme en Suisse, dire que des Africains sont, par nature, inassimilables, tombe sous le coup de la loi. Aussi ne le dirons-nous pas, mais réclamerons d’abord la libre parole.
En France comme en Suisse, des lois interdisent d’énoncer certaines opinions; mais aucune n’interdit d’en demander l’abrogation. Si demander une abrogation était illicite, cela signifierait qu’il existerait des lois privilégiées dont demander la révision serait punissable. Dans ces conditions, les lois "antiracistes" disposent d’un privilège refusé aux autres: elles sont inamovibles. Une monstruosité juridique.
Et la justice? Elle existe, certes, dans la vie quotidienne, tant qu’on ne touche pas à des intérêts supérieurs. Pour protéger ceux-ci, les lois modernes disposent souvent d’ingénieuses obscurités dont le juge saura tirer le parti désiré et qui assureront son avenir par une promotion bien méritée.
En conclusion, tant que le citoyen ne sera pas libre de dire sa pensée et de proposer des solutions, les problèmes s’aggraveront au point de remettre en question la survie même des hommes.
Sources : Tiré du Courrier du Continent N°553 (Oct. 2013), p. 12 (éditoriale)
http://www.europaeische-aktion.org/Artikel/fr/Entre-lhegemonie-et-le-chaos_61.htmlLien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, géopolitique, international 0 commentaire -
Poutine le résistant: la réaction c’est la vie!
Selon le classement publié mercredi et comme chaque année par le magazine américain Forbes, le président russe Vladimir Poutine devance désormais Barack Obama et se hisse à la la première place « des personnes les plus puissantes au monde » en 2013. Le président du parti communiste chinois Xi Jinping arrive en troisième position (celle de M. Poutine l’année dernière) , le pape François, qui y fait son apparition pour la première fois, est quatrième, la chancelière Angela Merkel cinquième. Première personnalité non politique de ce classement, l’homme d’affaire Bill Gates est sixième, loin devant François Hollande qui passe de la 14ème à la 18 ème place, loin derrière le Premier ministre David Cameron (onzième). Autre habitant du vieux continent, le très mondialiste Mario Draghi, président de la banque centrale européenne (BCE) figure dans ce « top ten » à la neuvième place. Si ce type de classement est par définition toujours sujet à caution, difficile de ne pas approuver le jugement porté par Forbes pour expliquer la première place occupée par le président russe : « Poutine a renforcé son contrôle sur la Russie, et tous ceux qui ont observé le jeu autour de la Syrie ont saisi le glissement de pouvoir vers Poutine sur la scène internationale » Au-delà, et ce paramètre échappe certainement à un magazine américanocentré et très libertarien comme Forbes, Vladimir Poutine incarne aussi, notamment aux yeux de nombreux Français et Européens, un défenseur et un gardien des valeurs traditionnelles, de notre civilisation helléno-chrétienne qui sont bien évidemment aussi celles de la Troisième Rome. Le site Medias-presse-info le rapportait très justement, citant le journaliste Pavel Bykov, « La loi russe sur l’interdiction de la propagande homosexuelle auprès des mineurs a porté un coup au leadership moral de l’Occident. (…). La Russie est allée à contre-courant du mainstream politique occidental. Une forte opposition à un élargissement (…) des droits de l’homme existant aussi en Occident, la Russie a montré que d’autres approches étaient possibles . Et Eric Zemmour expliquait qu’il voyait Poutine « comme une espèce de résistant au nouvel ordre politiquement correct, que ça soit sur la Syrie, que ça soit sur l’homosexualité ». Et ce même site rapportait aussi un extrait du discours prononcé par le chef d’Etat russe lors de la réunion en septembre dernier du Club Valdaï dans la capitale russe. »Un autre sérieux défi pour l’identité de la Russie est lié aux événements se déroulant dans le monde » déclarait M. Poutine. « Ici, il y a un aspect de politique étrangère et un aspect moral. Nous pouvons voir comment certains pays euro-atlantiques sont en train de rejeter leurs racines, y compris les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils nient les principes moraux et toutes les identités traditionnelles : nationale, culturelle, religieuse et aussi sexuelle. Ils mettent en œuvre des politiques qui rendent égales les familles nombreuses et les unions de même sexe, la croyance en Dieu et la croyance en Satan. » Nous sommes loin ici, des propos de Barack Obama cet été sur la chaîne de télévision NBC, où il avait expliqué que « s’opposer aux revendications du lobby homosexuel violait la morale de base qui devrait transcender chaque pays ! » Pourtant, affirmait pour sa part M. Poutine, »Les excès du politiquement correct sont tels que des gens parlent sérieusement de proposer des partis politiques qui ont pour objectif de promouvoir la pédophilie » notait encore le dirigeant russe. Était fait ici très certainement allusion à l’autorisation accordée par une Cour des Pays-Bas à la création du PNVD, Parti pour l’amour fraternel, la liberté et la diversité qui prône l’abaissement de l’âge de consentement à un acte sexuel de 16 à 12 ans, la légalisation de la pornographie infantile et celles des relations sexuelles avec les animaux. Selon un rapport des Nations Unies publié il y a quelques années il y aurait plus de « 750 000 prédateurs sexuels connectés en permanence sur internet » dans le monde En France même, constate Bruno Gollnisch, les monstrueuses déviances pédophiles ont trouvé au sein des merdias des oreilles complaisantes si ne n’est des relais prosélytes. Nous l’évoquoins déjà sur ce blog en 2010 au moment de l’affaire Polanski et des attaques menées contre Benoit XVI par le lobby progressiste. Avant que Serge July dans Libération ne fasse un tardif mea culpa en avouant que son journal a « légitimé des pratiques parfois criminelles », un cinéaste comme Romain Goupil, socialiste, ancien membre de la Ligue communiste révolutionnaire, déclarait : « J’ai envie de dire: oui, je suis pédophile! » Nous gardons aussi en mémoire « l’expérience » décrite par Daniel Cohn-Bendit dans son livre Le grand bazar dans lequel il évoquait explicitement les « caresses » qu’il donnait, et les attouchements qu’il recevait au milieu des années 70 dans un jardin d’enfants auto-géré de Francfort… ; les confessions de feu Michel Polac, ex chroniqueur de l’hebdomadaire scato-gauchiste Charlie-Hebdo, qui dans son récit autobiographique Journal , évoquait son expérience homosexuelle et pédophile. Nous n’oublions pas non plus qu’en 1977 le journal Le Monde publia une pétition en faveur d’inculpés maintenus en détention provisoire pendant trois années dans une affaire de pédophilie. Les signataires, icones de Saint-Germain-des-Prés, s’appellaient Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Roland Barthes, Francis Ponge, André Glucksmann, Bernard Kouchner, François Chatelet, Patrice Chéreau, Philippe Sollers, Félix Guattari, Jack Lang… En avril 2010, l’écrivain et éditeur Denis Tillinac avait pris la défense de Benoit XVI, accusé par un « milieu » tentant de faire diversion, d’avoir couvert par son silence des agissements pédophiles dans l’Eglise: « je crois que l’on s’en prend à ce pape parce qu’il est un intellectuel et parce qu’il avance une analyse critique et radicale de la modernité ».« De BHL à Onfray en passant par Finkielkraut, aucun n’y résiste. Benoît XVI est le seul vrai rebelle de la modernité. C’est cela que l’on tente de lui faire payer. Et en particulier un certain système médiatique qui a trouvé toutes les indulgences à Roman Polanski, qui a été condamné pour pédophilie, ou à Frédéric Mitterrand, qui en a fait l’apologie dans un livre. Il y a enfin, et particulièrement en France, un vieil anticléricalisme qui ne demande qu’à prospérer sur de telles polémiques ». C’est bien cette offensive proprement subversive, cette promotion permanente d’un matérialisme prospérant sur l’inversion des valeurs que dénonçait le président de la fédération de Russie devant le Club Valdaï, invitant les Européens à la résistance. »Les gens, dans certains pays européens, sont embarrassés ou ont peur de parler de leur appartenance religieuse. Des congés sont abolis ou nommés différemment ; leur essence est cachée, tout comme leur fondement spirituel. Et on essaye avec agressivité d’exporter ce modèle partout dans le monde. Je suis convaincu que cela ouvre une voie directe à la dégradation et au primitivisme, résultant en une profonde crise démographique et morale. » Si François Hollande, les ministres du gouvernement Ayrault, l’UMP à Paris par la voix de NKM se sont officiellement félicités de la tenue des « Gay Games » à Paris en 2018 -voir notre article en date du 9 octobre-, les Etats -Unis apportent aussi leur pierre à cette promotion du lobby LGBT en France. Le 19e festival du film gay lesbien bi trans & +++ de Paris qui s’est tenu en octobre fut financé par la Mairie de Paris, la Région Ile-de-France et le Ministère de la Culture via la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Grande première le logo de l’Ambassade des Etats-Unis figurait comme partenaire de ce festival . « Il est devenu habituel que l’ambassade des Etats-Unis pavoise aux couleurs arc-en-ciel le jour de la gay pride locale. Et certains ambassadeurs américains vont plus loin et s’affichent ouvertement dans ces défilés du lobby homosexuel ». Pas de quoi choquer non plus les atlantistes de l’UMP, et les girouettes clientélistes comme Jean-François Copé qui après avoir défilé contre le mariage pour tous , affirme n’avoir jamais été oppsoé au mariage homo! Il est vrai que Christine Boutin affirmait déjà il y a quelques années, pour bien les connaître que « tous les leaders de l’UMP sont favorables au mariage homosexuel. » Laisser faire, laisser passer, le dogme intangible de la droite couchée… http://www.gollnisch.com/2013/10/31/poutine-resistant-reaction-cest-vie/
-
La Syrie et la Turquie dans la tourmente du « Printemps arabe »
« C’est un échec terrible pour les Turcs qui se trouvent désormais en conflit ouvert avec les Russes. »
La Syrie est devenue aujourd’hui la pierre angulaire des conflits du Moyen-Orient. Elle met à l’épreuve les capacités diplomatiques de l’Occident et, en la circonstance, de la France avec son Président va-t-en guerre et son ministre des affaires étrangères, commis voyageur envoyé à Moscou pour tenter d’obtenir un soutien à des frappes aériennes contre Damas. Bruce Denisse, diplomate français ayant été en poste en Turquie, donne un éclairage professionnel de la situation et surtout une explication au retrait de Barak Obama.
Polémia
Si l’on regarde la situation de la Syrie sans se soucier de polémique et avec un œil politique, celui du rapport de forces, l’observateur objectif se doit de constater que Vladimir Poutine mène le bal avec une telle maestria que les dirigeants politiques occidentaux ne sont désormais nullement en mesure de lui contester leur défaite.
Car de quoi s’agit-il, au juste ? Si nous mettons de côté les arguments insanes sur l’homme qui fait tirer sur son propre peuple, ou encore le comportement dictatorial attribué au chef d’Etat syrien, on ne replace jamais ce conflit dans son contexte historique qui est celui de la reconquête par l’islam fondamentaliste de l’ancien empire ottoman dans sa dimension spirituelle, c’est-à-dire la confusion théocratique entre la religion et l’Etat, le second étant soumis à la première en toutes circonstances.
Compétition entre l’Arabie Saoudite, la Qatar et les Emirats du Golfe persique
Depuis plus de vingt ans, le monde arabo-musulman est l’objet d’une compétition acharnée entre l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats du Golfe persique. Compétition, certes, mais objectif commun qui est d’éradiquer des Etats arabes non monarchiques le legs du ralliement de Kemal Atatürk à l’Occident via sa forme d’absence de spiritualité. En clair, si, depuis Atatürk, la gouvernance des pays issus de l’ancien Empire ottoman doit être athée, ses dirigeants laïcs et ses partenaires occidentaux, les monarchies pétrolières restées fidèles à la soumission au prophète ne l’entendent pas de cette oreille et financent largement les religieux rebelles à ce qui les scandalise le plus dans les régimes dits laïcs : ne pas se soumettre à Allah. Ils les aident sans limite de fonds, quelle que soit par ailleurs leur obédience mahométane.
Des formes prises par cet islam politique, que les chefs soient chiites, sunnites, salafistes, frères musulmans ou autres, nous n’avons pas grand-chose à en savoir sinon que leur objectif commun est la fin de cette forme de laïcité dans les cinq Etats qui subissent ces tentatives de renversement du pouvoir en place dont les écrans de télévision sont saturés.
Les pays visés par le « Printemps arabe » s’étaient écartés de l’islam et de la charia au bénéfice du kémalisme laïc.
La vérité, que les médias dissimulent vraisemblablement par ignorance, c’est que tous les pays visés par ce que l’on a appelé le « Printemps arabe » étaient, sans exception, des Etats-nations qui s’étaient écartés de la nation arabe, de l’islam et de sa forme de gouvernance juridique, la charia, par un principe de séparation de la religion et de l’Etat. En clair, les chefs d’Etat et de gouvernement de ces pays ne voulaient avoir aucun compte à rendre à des religieux souvent incultes qu’ils méprisaient. Dans tous les cas, la référence implicite était le kémalisme. Pour faire simple, l’ennemi commun est la loi française de séparation de l’Eglise et de l’Etat, dite loi de 1905, qui a servi de modèle au chef d’Etat turc et franc-maçon, Moustapha Kemal, père de la Nation turque, dont l’aura a débordé sur ses voisins immédiats (Syrie, Irak) ainsi que les anciennes provinces qui furent directement gouvernées par des beys désignés par la Sublime Porte (Egypte, Tunisie), les autres pays arabes étant des monarchies de droit divin (Maroc, Arabie Saoudite, Jordanie, Libye avant Kadhafi, principautés du Golfe persique, etc.) dont les dirigeants descendent du prophète et sont donc protégés par leur sang d’origine divine. Ces monarchies épargnées par le pseudo-« Printemps arabe » sont en réalité les vecteurs d’une reconquête, d’une anti-croisade, dont les victimes collatérales sont les Arabes chrétiens, qu’ils soient coptes, chrétiens d’Irak ou de Syrie, chrétiens orthodoxes libanais ou autres.
Le kémalisme a été la référence du Néo-Destour en Tunisie, des partis baasistes en Syrie et en Irak, du nassérisme en Egypte ou du culte de Kadhafi en Libye. Cette forme de gouvernance était exclusive de toute influence des religieux et de leurs affidés, ce qui explique largement la totale incompétence de ceux-ci lors de leur arrivée aux affaires, les responsables de ces groupes ayant été soigneusement écartés de toute responsabilité dans l’appareil d’Etat ou dans les entreprises privées ou publiques pendant tout ce temps.
Ce qui a été déterminant dans l’offensive des monarchies pétrolières pour financer ces simulacres de révolutions, c’est la victoire en 2003 du parti AKP de Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives de Turquie. Sa nomination au poste de premier ministre, qu’il occupe toujours aujourd’hui, l’a amené à conduire une nouvelle politique étrangère qu’il qualifie lui-même de néo-ottomane, mais qui a créé l’illusion que l’islam pouvait être neutre, voire favorable au climat des affaires et à l’industrie, alors que la Turquie avait surtout bénéficié du Traité d’union douanière de 1995 avec l’Union européenne et des investissements massifs des industriels allemands, français et italiens qui surfaient alors sur la vague des délocalisations.
Le puissant fleuve théocratique souterrain qui irrigue l’ensemble du monde musulman alimente le rêve historique des maîtres autrefois de Byzance, puis de Constantinople, aujourd’hui d’Istanboul, qui est de faire tourner la planète autour d’eux. Là encore, pour simplifier, c’est l’aboutissement de la volonté de revanche, de cet objectif du monde arabo-musulman, qui remonte à 1924, d’une victoire posthume des théories d’Ibn-Séoud (le monde ottoman doit être islamique) sur celles de Kemal Atatürk (le monde ottoman doit être laïc).
Une mosquée pour cinq cents habitants
Le désastre politico-militaire qui déchire le Moyen-Orient est le fruit de ces illusions. Après avoir, dans un premier temps, étendu son influence commerciale sur la plupart de ces pays, obtenant notamment en Libye des contrats particulièrement importants dans le domaine du BTP, l’ancien maire d’Istanboul a voulu soutenir les chefs de guerre de l’islam dans une région à l’instabilité habituelle qui aurait dû le rendre prudent. Le rapprochement avec l’Arabie Saoudite, mené par le président, a accompagné le programme de construction de mosquées (une pour cinq cents habitants) pour la plupart vides, mais ce rapprochement avec les Saoudiens a créé des obligations dont l’une est l’accueil massif de réfugiés syriens, victimes de la guerre civile financée par la même Arabie Saoudite. Ces Syriens, tous « bons musulmans », déstabilisent désormais le Hatay, province autrefois sous protectorat français, de 1919 à 1940, et connue alors sous le nom de Sandjak d’Alexandrette. La France restitua cette province ottomane à la Turquie en 1940 à l’issue de négociations difficiles menées sur fond de déroute française par l’ambassadeur René Massigli, mais dont l’un des aspects positifs fut la neutralité de l’armée turque tout au long de la deuxième guerre mondiale.
Soixante-treize ans plus tard, le retour massif des Syriens réfugiés est une autre défaite pour les kémalistes. Il y a en effet tout à parier que ces Syriens ne repartiront plus, renforçant ainsi l’enclave arabe dans cette région où les Turcs sont majoritaires.
La Syrie, un enjeu pour la Russie
C’est à la lumière de cet éclairage historique qu’il faut examiner la situation en Syrie, dont personne ne semble comprendre la volonté d’acier des Russes et des Chinois de défendre Bachar el-Assad envers et contre tout, qui est pourtant, ici aussi, très simple à comprendre.
Les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont des intérêts essentiels en Méditerranée, devenue un des axes majeurs du trafic de l’économie mondiale. Chacun y a sa base navale : les Français à Toulon, les Américains à Naples, avec la VIe flotte, les Anglais ont deux bases aériennes à Chypre avec des droits de mouillage à Larnaca. Il faut noter que les deux bases aériennes anglaises : Akrotiri (75,5 km2) et Dhekelia (81 km2), sont en relation directe avec la base aérienne OTAN d’Izmir.
Pour leur part, les Chinois ont racheté le port commercial d’Athènes : Le Pirée, ce qui leur permet d’inonder l’Europe de leurs marchandises. Mais les services spéciaux chinois y ont aussi basé leurs antennes chargées du renseignement.
C’est pourquoi la Russie ne pourra jamais accepter la perte de sa base navale en Méditerranée et sortir du jeu de la Mare Nostrum. Depuis 1971, c’est-à-dire depuis que l’Union soviétique et Hafez el-Assad ont signé un accord pour occuper une base navale dans le port de Tartous, au nord de Beyrouth, en territoire syrien, la présence russe est permanente. Dans ces conditions, les Russes ne peuvent renoncer à disposer d’unités navales pré-positionnées en Méditerranée en cas de conflit avec l’OTAN. Dans le système défensif mondial, la projection de puissance, autrefois dévolue aux croiseurs, puis aux porte-avions, est désormais relayée par le porte-hélicoptères.
C’est précisément cette option stratégique que la marine russe a privilégiée. Or, Vladimir Poutine, réélu pour quatre ans le 7 mai 2012, a eu pour première décision de transférer, le 31 août suivant, le quartier général de la marine de guerre à Saint-Pétersbourg alors que celle-ci était à Moscou sous la période soviétique. Saint-Pétersbourg est sa ville natale et celle dont il a été le maire. Ce fut aussi la volonté de Poutine de renforcer sa marine et d’accéder aux demandes de porte-hélicoptères de l’état-major. Or, c’est un bâtiment de 210 mètres de long, deux fois la taille d’un terrain de football, dont il s’agit. Officiellement prévu pour la flotte du Pacifique, tout porte à croire que les travaux de Tartous sont aussi faits pour l’accueillir.
Dès octobre 2009, la flotte maritime militaire de Russie a exprimé le besoin de navires de ce type. L’affaire a été conclue avec la France pour deux premiers exemplaires du type Mistral. Deux bâtiments sont construits aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire avec la participation des chantiers navals russes de la Baltique (OSK), qui sont précisément situés à Saint-Pétersbourg. Baptisé Vladivostok, le premier sera mis à l’eau le 15 octobre 2014 à Saint-Nazaire et remis aux autorités russes le 1er novembre suivant.
Depuis 2008, les Russes remettent consciencieusement à niveau les installations de Tartous destinées à l’usage de la marine russe pour accueillir le porte-hélicoptères. Cette base, communément appelée « point d’appui logistique naval russe en Méditerranée », est composée de deux quais flottants, d’un atelier, de plusieurs dépôts, de diverses casernes et d’autres installations de stockage d’armement. Près de 300 personnels russes, accompagnés de leurs familles, sont en charge de la maintenance et de la modernisation du site. Dans le monde, c’est la seule base navale russe extérieure à la Russie. Les investissements, si l’on ajoute le coût des deux navires, la mise à niveau de Tartous et la relance des chantiers navals militaires de la Baltique, se chiffrent au minimum à deux milliards de dollars.
Imaginer un instant que les Russes prendraient le risque de voir un autre pouvoir que celui de Bachar el-Assad s’installer à Damas, dont le premier souci serait d’expulser les Russes de Tartous, relève soit de l’incompétence, soit de la folie.
Et si une coalition occidentale, telle celle qu’a souhaitée François Hollande, « punissait » la Syrie…?
Si la coalition occidentale attaquait la Syrie, elle prendrait la décision d’installer ensuite délibérément un pouvoir hostile aux Russes, mais, de surcroît, elle prendrait le risque non négligeable de tuer des marins et des officiers mariniers de la flotte russe. Inimaginable ! Donc, mieux informé des enjeux, Barak Obama a reculé.
Cette pièce syrienne a aussi un autre rôle essentiel sur l’échiquier de Vladimir Poutine : elle légitime le maintien en l’état de la Convention de Montreux.
La Convention de Montreux, officiellement Convention concernant le régime des détroits, est un accord international multilatéral daté du 20 juillet 1936 et signé dans la ville de Montreux, sur le lac Léman. Elle est entrée en vigueur le 9 novembre 1936 et règle depuis cette date l’exercice de la libre circulation entre la mer Noire et la mer Egée par les détroits des Dardanelles et du Bosphore. Cette convention justifie le passage régulier des navires de guerre russes, basés à Odessa, qui se rendent à Tartous.
Bachar el-Assad n’est pas un vulgaire Ben Ali ou Kadhafi, et il peut dormir tranquille : son accord avec les Russes le met à l’abri de toute mauvaise surprise, car l’enjeu n’est pas syrien mais bel et bien russe.
La Turquie isolée
La vraie mauvaise surprise vient en fait de Turquie. Après avoir voulu servir de pont entre l’Orient et l’Occident, le gouvernement d’Ankara a clairement basculé dans l’islam. Ainsi, après la question arménienne, l’insoluble problème kurde et l’interminable occupation du nord de Chypre, le gouvernement turc s’est créé un souci supplémentaire avec la Syrie, après l’incroyable épisode des bateaux pour la Palestine.
En effet, le 31 mai 2010, l’expédition nautique le long des côtes israéliennes devait faire s’écrouler l’image positive de Tayyip Erdogan auprès d’Israël. Le but était humanitaire, les neufs morts étaient d’innocents militants qui n’avaient pas mesuré les risques pris en allant chatouiller Tsahal sur le bord de ses plages de sable, mais le résultat est avéré : du statut d’alliée fiable, la Turquie a basculé dans le camp des complices des terroristes. Les relations diplomatiques, qui furent provisoirement rompues, ont basculé dans la défiance.
Débordé par ses idéologues fondamentalistes qui ont désormais pris le pas sur les opportunistes et les affairistes au sein de l’AKP, le soutien aux opposants à Bachar el-Assad était devenu la session de rattrapage auprès de ses extrémistes de l’AKP. C’est un échec terrible pour les Turcs qui se trouvent désormais en conflit ouvert avec les Russes, en étant de plus prisonniers de l’aide qu’ils apportent aux opposants syriens, donc objectivement à Al-Qaïda.
Dans cette affaire, où l’intelligence politique eût été au minimum de calmer le jeu, la France s’est déshonorée. Le 17 septembre, alors que le ministre Laurent Fabius allait naïvement à Moscou demander à son homologue Sergueï Lavrov de soutenir les frappes occidentales, celui-ci s’est vraiment interrogé sur le degré d’information de son hôte. Un milliard pour Saint-Nazaire et l’industrie française de l’armement, qui bénéficie surtout à la DCNS : est-il possible que Fabius l’ignore ?
Bruce Denisse, 25/10/2013
Bruce Denisse est le pseudonyme d’un diplomate français ayant exercé d’importantes fonctions en Turquie et dans l’est de l’Europe.
http://www.polemia.com/la-syrie-et-la-turquie-dans-la-tourmente-du-printemps-arabe/ -
Les djihadistes, bras armé de la diplomatie française ?
Lu sur Islam Confidentiel :
"À 64 ans, Alain Marsaud dispose d’une solide connaissance des réseaux terroristes. Avant de se lancer en politique, il a été juge d’instruction, spécialisé dans la lutte antiterroriste. Il a même dirigé, de 1986 à 1989, le Service central de lutte antiterroriste du parquet de Paris. Depuis juin 2012, il est député (UMP) de la 10e circonscription des Français établis hors de France, qui recouvre une grande partie de l’Afrique et une partie du Moyen-Orient, dont la Syrie.
Le 10 septembre 2013 à l’Assemblée nationale, il a posé une question écrite à Christiane Taubira, ministre de la Justice, au sujet des individus de nationalité française partis faire le djihad en Syrie. « Selon nos services de renseignement, il apparaît qu’il est impossible de mettre en oeuvre quelques mesures coercitives que ce soit ou procédures pénales [à leur égard]. En effet, lorsque ces djihadistes reviennent en France, ils ne peuvent être interpellés, mis en garde à vue, et éventuellement mis en examen car il est considéré qu’ils agissent dans le cadre d’une action certes violente, mais dans la droite ligne de celle de la diplomatie française. » Et d’enfoncer le clou : « Doit-on considérer dès lors que ces personnes seraient parties prenantes ou le bras armé de notre action diplomatique en Syrie et seraient, en quelque sorte, des collaborateurs occasionnels du service public de l’engagement de la France en Syrie ? » Si ce n’était pas le cas, il faudrait modifier la loi afin que ces individus, « qui présentent à coup sûr un danger éminent pour l’ordre public à l’occasion de leur retour en France », puissent être juridiquement neutralisés.
Un mois plus tard, Christiane Taubira n’a toujours pas répondu à Alain Marsaud…"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/ -
Les Etats-Unis n’ont jamais cessé d’espionner la France
Paris fait de même sans qu’il y ait à s’en étonner
Les cris d’orfraie poussés par quelques dirigeants européens désignant les Américains comme de vils espions trahissant leurs alliés, interpellent. Oh, certes, c’est le moins qu’ils pouvaient faire en attendant, peut-être, une position commune de l’Europe, qui aura toutefois bien du mal à engager des mesures de rétorsion. Mais cela est une autre histoire.
Non, ce qui interpelle est la profonde stupeur de ces mêmes dirigeants. De deux choses l’une. Soit ils ne se sont pas penchés sur l’histoire des relations américano-européennes depuis 1945, soit ils se moquent des citoyens européens en affichant une indignation feinte.
Car en fait, l’espionnage américain sur l’Europe et le monde est de notoriété publique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la presse se fait l’écho de tels agissements. Tout le monde le sait. Depuis des décennies, les Etats-Unis exercent une surveillance constante du monde et, dans certains cas, font même appel aux Européens pour cela. Le réseau mondial d’écoute Echelon en est l’exemple le plus connu. Que l’Agence centrale de renseignement (CIA) pose des micros un peu partout et recrute des agents au sein même des gouvernements européens n’est pas nouveau.
Le journaliste Vincent Nouzille a très bien raconté tout cela dans son livre Des secrets si bien gardés – Les dossiers de la Maison-Blanche et de la CIA sur la France et ses présidents 1958-1981, (Fayard, 2009). On y apprend que, dès 1945, et plus particulièrement à partir du retour du général De Gaulle aux affaires en 1958, les Etats-Unis vont se livrer à d’intenses activités d’espionnage à l’encontre de la France mais aussi de nombreux autres pays dans le monde. Sont notamment espionnés la politique étrangère française et les travaux sur la bombe atomique.
En février 1960, leurs avions décollent de Libye pour faire des prélèvements dans le nuage radioactif émis lors du premier essai nucléaire français. Dans les années 1960, un avion militaire pénètre l’espace aérien français pour prendre des photos de l’usine nucléaire de Pierrelatte, dans la vallée du Rhône, et, face à la protestation française, les Etats-Unis se contenteront d’exprimer quelques regrets.
L’avènement des satellites d’observation et d’écoute électronique à partir de 1961 a accru les capacités américaines en matière de renseignement. Des satellites comme les KH-11, au prix unitaire de 1,5 milliard de dollars, prennent des photos avec une résolution de 10 cm. Les satellites Magnum interceptent plus de 100 millions de communications par mois. La manne récupérée est même exhibée.
Tout le monde espionne tout le monde
En 1995, le président Bill Clinton donnait son autorisation à la révélation publique de centaines de photos prises par ces satellites en France ou ailleurs. Sans vergogne ni état d’âme. Avec un budget spatial militaire de 40 milliards de dollars dont plus de la moitié est consacrée au renseignement, il n’est pas étonnant que l’information récupérée déborde.
Autre exemple : un jour, alors que j’étais en réunion au Pentagone, un officier de la Navy s’est tout à coup dirigé vers moi pour me dire dans le creux de l’oreille : « L’essai que vous venez de réaliser de votre missile M4 a parfaitement marché. » Les grandes oreilles américaines avaient bien fonctionné. Mon ami Vassily Michine, qui fut le patron du programme lunaire soviétique, m’a raconté naguère que les espions américains étaient partout en URSS, même dans le bunker de lancement de la fusée lunaire soviétique à Baïkonour.
Le KGB savait que l’un des techniciens russes trahissait au profit des Américains mais n’a jamais pu le confondre. La confirmation allait arriver trente ans plus tard, la guerre froide terminée. Alors que Michine vendait aux enchères chez Sotheby’s, à New York, le journal qu’il avait tenu quotidiennement dans les années 1960, un homme lui donna une photo de lui prise dans le bunker de Baïkonour par cet agent russe au service des Etats-Unis. L’homme disparut aussi vite qu’il était entré. Trente ans après, la CIA fanfaronnait. C’était de bonne guerre.
Ne soyons pas naïfs, tout le monde espionne tout le monde. Et, soyons réalistes et honnêtes, tous les pays font de l’espionnage tout en le condamnant. Si la guerre froide est terminée, ce n’est pas pour autant que nous sommes entrés dans un monde de parfait apaisement. Hier, l’espionnage militaire et politique contre l’URSS prévalait. Aujourd’hui, il est devenu essentiellement économique et politique, avec de nombreux acteurs à surveiller. Et la France, par direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) interposée, participe à ce concert.
Aujourd’hui, les Américains dénoncent les activités d’espionnage cybernétique des Chinois et ne se privent pas de faire la même chose avec le monde entier. Pour ma part, j’ai passé trente ans de ma vie à chercher et à récupérer des informations sur les armes nucléaires américaines, ce qui ne m’empêchait pas de m’acoquiner avec les Américains pour échanger des informations sur les missiles soviétiques.
Que les politiques s’en étonnent est étonnant. Qu’ils protestent est normal. En tout cas, il y a une chose que l’on sait depuis longtemps, c’est que le monde n’est ni tout blanc ni tout noir, et qu’il est perpétuellement en guerre. Le seul problème est que l’on ne sait plus différencier nos amis de nos ennemis.
Jacques Villain, Membre de l’Académie de l’air et de l’espace.
Le Monde, 26/10/2013
Jacques Villain est aussi historien de la conquête spatiale et de la dissuasion nucléaire ainsi que colonel de la réserve citoyenne(air). Il a notamment obtenu le prix Roberval grand public en 1999 pour A la conquête de la lune : la face cachée de la compétition américano-soviétique.
http://www.polemia.com/les-etats-unis-nont-jamais-cesse-despionner-la-france/ -
L'armée syrienne a libéré les chrétiens assiégés à Sadad
L’Archidiocèse syro-orthodoxe de Homs et Hama, en Syrie, avait lancé un appel au secours aux institutions internationales au nom des chrétiens de Sadad et Hofar, assiégés par des rebelles et des djihadistes. L'armée syrienne a libéré le premier village, qu'elle a trouvé dévasté :
"Les 1 500 syriens : hommes, femmes et enfants, qui étaient encerclés dans le village de Sadad, situé à 70 km à l’est de la ville de Homs, sont désormais libres. L'armée a repris lundi le contrôle de ce village chrétien après plusieurs jours d'âpres combats contre des rebelles et des jihadistes.
En revanche, on est toujours sans nouvelles des dizaines de civils chrétiens assiégés dans le village voisin d’Hofar.
Le prêtre syrien Ziad Hilal s’est rendu ce mardi matin à Sadad, il décrit un village dévasté et des familles traumatisées. « J’ai vu quelques voitures pleines d’enfants, d’hommes et de femmes qui ont vécu ces jours terribles et qui donc ont préféré sortir quelques jours pour rejoindre Homs ou d’autres lieux, et après je ne sais pas s’ils vont revenir ou non ». Le père Ziad, qui était accompagné d’un autre prêtre syro-catholique, déclare avoir rencontré le prêtre du village « jusqu’à hier, ils ont enterré 29 chrétiens du village et il en reste deux d’après lui ».
De nombreux bâtiments ont été détruits ou endommagés, a pu constater le père Ziad Hilal, notamment l’école principale du village et d’autres bâtiments officiels et les quatre églises du village- trois syro-orthodoxe et une syro-catholique - ont été endommagées. « Ils les ont utilisées comme logement et il y avaient des matelas et des couvertures pour les fanatiques, les voyous qui sont venus au village.»
« Ils ont aussi écrit partout, sur les murs des églises, des slogans et ont cassé le Saint-Sacrement dans les quatre autels des églises. » Le père Ziad Hilal indique par ailleurs que ce sont pour l’instant « les Églises qui organisent l’aide humanitaire » en contactant les organisations pour aider les habitants de Sadad."
Louise Tudy