Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 785

  • La victoire diplomatique russe dans la crise syrienne se concrétise

    MOSCOU (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Bachar Al‑Assad était un prétendu monstre. La guerre punitive semblait imminente, mais tout semble s’inverser, définitivement. Hier, 7 octobre, John Kerry s’est fendu d’un compliment envers le régime syrien : « Je trouve extrêmement significatif qu’hier, dimanche, dans la semaine qui a suivi l’adoption de la résolution, on ait déjà commencé à détruire des armes chimiques. Je pense qu’il faut porter au crédit du régime d’Assad cette rapidité à respecter la résolution, comme il est censé le faire ».

    Que peut‑on présager de cette déclaration ?
    Cette déclaration du secrétaire d’Etat des Etats‑Unis a eu lieu en marge d’un sommet Asie‑Pacifique, en Indonésie. Il s’exprimait au côté du ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Ils ont plaidé ensemble pour que le Conseil de sécurité des Nations‑Unies organise une conférence de paix pour la Syrie durant la deuxième quinzaine de novembre.

    La guerre est donc évitée…
    C’est du moins la voie de la détente. Rappelons que Moscou avait plaidé pour une telle conférence au mois de mai dernier. Mais l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, l’Algérien Lakhdar Brahimi, fait encore preuve de réserve. Le prix pompeux qu’il a reçu en 2010, de la « Fondation Chirac pour la prévention des conflits » saura, sans doute, le rappeler à de saines précautions.

    Bachar Al‑Assad se croit‑il tiré d’affaire ?
    La situation syrienne est plus que jamais alarmante, mais le régime sort renforcé de la crise. Le président syrien, dans un entretien au journal allemand Der Spiegel, a benoîtement déclaré qu’« une opposition politique n’a pas à prendre les armes. Si elle accepte de déposer les armes et assure un retour à la normale, alors on peut discuter ». C’est la parole d’un homme sûr de lui.

    http://fr.novopress.info/142027/la-victoire-diplomatique-russe-dans-la-crise-syrienne-se-concretise/#more-142027

  • Question au Premier Ministre sur la Syrie : Le gouvernement a t-il présenté un faux à la représentation nationale ?

    Le comité Valmy recherche un député susceptible de briser l’omerta en posant cette question au 1er Ministre. Quand le gouvernement viole la loi en tentant d’obtenir un consensus du Parlement au moyen d’un faux document dans le seul but d’entraîner la France dans un conflit au bénéfice des auteurs du crime qu’on prétend combattre, les députés sont face à une responsabilité historique : doivent-ils se coucher et accepter honteusement cette manipulation, ou, au contraire, demander des comptes, laver l’honneur de la République, et mettre sous la tutelle des élus de la Nation ce gouvernement qui a fait la démonstration de son irresponsabilité ?

    Question au Premier Ministre sur la Syrie :
    Le gouvernement a t-il présenté un faux à la représentation nationale ?

    Monsieur le Premier Ministre,

    Le 2 septembre dernier, avant le débat à l’Assemblée nationale visant à obtenir un consensus sur une intervention militaire en Syrie, vous rendiez public un document déclassifié des services DRM et DGSE, document censé établir la preuve que l’armée régulière syrienne serait l’utilisatrice des armes chimiques contre le peuple syrien, le 21 août 2013.

    Les lecteurs de ce document ne pouvaient qu’être frappés par l’absence de fait précis et la médiocrité de son contenu : après une présentation scolaire laborieuse de l’histoire de l’armement syrien, l’auteur pense pouvoir deviner l’identité des criminels de la seule nature des armes... Comme si toutes les utilisateurs de six coups étaient américains et russes les utilisateurs de Kalachnikov !

    De l’affirmation non étayée que seule l’armée régulière serait en capacité technique de manipuler de telles armes, la représentation nationale devait conclure comme un seul homme à la responsabilité du gouvernement syrien. Pourtant, seuls les "rebelles" avaient intérêt à fournir le prétexte requis par le président Obama pour intervenir militairement. Par ailleurs, ce document occultait la présence d’éléments non syriens parmi les "rebelles", dont certains étaient armés, formés et épaulés par de nombreux services étrangers capables de leur fournir la capacité d’utiliser des armes chimiques, ce qui ruinait le raisonnement précité.

    Depuis le renoncement des États-Unis à l’attaque contre la Syrie, aucun service occidental et anti-syrien n’a été capable d’apporter la moindre preuve tangible de la responsabilité du gouvernement syrien dans les drames du 21 août. A l’inverse, nombre de documents, de témoignages et de faits incontestables tendent à établir la culpabilité d’éléments de la rébellion.

    Sans un salvateur vote à la Chambre des Communes britannique, suivi d’un accord russo-américain, la France aurait été entraînée dans une agression militaire aux risques incalculables, très certainement pour soutenir les utilisateurs des armes chimiques, sur la seule foi de ce document.

    Nous découvrons maintenant que ce document [1] présenté comme émanant des services secrets français porte la signature électronique de M. Sacha MANDEL [2] (« smandel »)et semble bien, en réalité, avoir été concocté par ce conseiller en Communication du Ministre de la Défense.

    L ’introduction précise que « Ce document est constitué de renseignements déclassifiés issus des sources propres françaises. Il repose également sur l’analyse technique approfondie des sources ouvertes réalisée par nos services. » Force est de constater qu’aucun avis de Commission Consultative du secret de la défense nationale n’a été publié au Journal Officiel, seule preuve de déclassification légale de renseignements. [3] La Commission n’a donc pas été saisie, la procédure [4] n’a donc pas été respectée.

    ( "le ministre ne peut déclassifier sans avoir préalablement demandé cet avis, même s’il est favorable à la demande." [5]) L’introduction du document étant mensongère, la question se pose : ces « renseignements déclassifiés » n’existent t-il que dans l’imagination d’un communicant du ministère de la Défense ?

    De quel droit le gouvernement prétent-il présenter aux parlementaires des renseignements déclassifiés sans qu’aucune procédure de dé-classification n’ait existé ? Quelle est la véritable origine de ces pseudo « renseignements déclassifiés » sur la base desquels il fallait déclencher de toute urgence un conflit au conséquences planétaires ?

    Pouvez-vous, monsieur le Premier Ministre, désigner le véritable auteur de ce document ?

    S’agit-il de M. Sacha MANDEL, responsable en communication de M. le Drian ou des services de renseignement, dont la DGSE qui a vu la prise de fonction d’un nouveau directeur [6] la veille de la parution de ce document ?

    S’il s’agit de M. Mandel, les services précités ont-ils accepté d’en porter malgré tout la responsabilité ?

    S’il s’agit des services officiels, pourquoi M. Mandel n’a t-il pas démenti ? Et dans ce cas, des sanctions ont-elles été prises ? Les services ont-ils été appelé à fournir des renseignements de meilleure qualité, au minimum pour que la France ne se trouve pas entraînée dans un conflit en se trompant d’adversaire, sur la base de renseignements erronés ?

    Enfin, en prétendant que ce document essentiel émanait des services DRM et DGSE, qu’il contenait des « renseignements déclassifiés », le gouvernement a t-il présenté un faux à la représentation nationale ?

    28 septembre 2013

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3940

    Notes

    [1] -Document sur le site du Premier Ministre

    [2] -Organisation du cabinet du ministre de la Défense

    [3] -CODE DE LA DÉFENSE : Commission consultative du secret de la défense nationale

    [4] -Rapport de la CCSDN, procédure page 73

    [5] -"Secret Défense" sur le site du Secrétariat Général pour l’Administration

    [6] -Décret du 22 août 2013 portant nomination d’un directeur à la direction générale de la sécurité extérieure - M. BIGOT (Christophe)

  • Aymeric Chauprade : « Si les États-Unis n’acceptent pas le monde multipolaire, alors il y aura une guerre mondiale encore plus terrible que les deux précédentes »

    Alors que la 3e édition de la Chronique du choc des civilisations, le fameux « Chauprade », comme on dit désormais, vient de sortir en librairie, Nouvelles de France a interrogé son auteur. Entretien sans langue de bois !

    Aymeric Chauprade, vous publiez dans votre Chronique du choc des civilisations une très instructive carte du grand Moyen-Orient voulu par les États-Unis d’Amérique. Sur quoi est-elle fondée ?

    Il s’agit d’une représentation d’un possible redécoupage des frontières moyen-orientales sur une base communautaire (religieuse ou ethnique). Cette idée n’est pas nouvelle. Elle a été imaginée plusieurs fois depuis les années 1980 dans certains cercles stratégiques israéliens et américains. Elle n’a jamais été adoptée comme politique des États-Unis, puisque officiellement, c’est l’intangibilité des frontières qui prévaut, mais l’on voit bien qu’avec la création du Kosovo dans les Balkans, les États-Unis ne sont en rien fixés sur l’intangibilité des frontières existantes.
    Plusieurs auteurs issus de think tanks américains ont publié de telles cartes. Je pense que rien n’est tranché sur cette question. La vérité en la matière n’est ni noire, ni blanche, elle est grise. Ces intentions existent, et peut-être certains milieux stratégiques américains et israéliens pensent-ils que leur suprématie au Moyen-Orient sera mieux assurée si une telle recomposition se produit et qu’Israël voit naître de petits États alliés (druze, kurde…) face aux Arabes sunnites.

    Mais les forces qui remuent un État ne sont en réalité jamais unifiées, et peuvent même être contradictoires. La politique est la résultante de toutes ces forces. Mon intention est donc de permettre au lecteur d’imaginer ce qui est possible, sans pour autant l’enfermer dans une vérité systématique.

    « J’ai été l’un des premiers, en France, à éclairer le basculement de la géopolitique américaine après l’effondrement soviétique dans une stratégie de refus d’ascension de la Chine et plus généralement de refus d’un monde multipolaire. »

    L’une des grandes thèses de votre Chronique, c’est la fin progressive d’un monde unipolaire organisé autour des États-Unis d’Amérique au profit d’un monde multipolaire (Chine, etc.), le Moyen-Orient comme condition à cette évolution et l’islamisme comme barrage. En quoi cette thèse est-elle novatrice ? Est-elle opposée ou complémentaire à la thèse du choc des civilisations actualisée par Samuel P. Huntington ou à celle du choc traditionalisme/progressisme (Caroline Fourest) ?

    Je ne sais pas si ma thèse est novatrice. Ce que je sais c’est que j’ai été l’un des premiers, en France, à éclairer le basculement de la géopolitique américaine après l’effondrement soviétique dans une stratégie de refus d’ascension de la Chine et plus généralement de refus d’un monde multipolaire.

    Je pense que le Moyen-Orient est le lieu principal, mais non unique, de cet affrontement entre forces de l’unipolarité, tendues vers le projet d’une hégémonie américaine, et forces (diverses) de la multipolarité. Cette idée n’est opposée ni à la thèse de Huntington ni à celle de Fourest. Huntington a eu le mérite de rappeler que les civilisations existent et que le monde ne se réduit pas à un affrontement idéologique entre les démocraties et les tyrannies, un conte pour enfants qui est pourtant « vendu » par les politiques occidentaux à leurs électeurs.

    Moi je dis que l’Histoire ne se réduit pas au choc des civilisations, car les nations et les figures historiques jouent aussi un rôle central, mais que le choc des civilisations est une réalité du temps long de l’Histoire.

    Quant à la thèse de Caroline Fourest, cela va vous paraître curieux mais je la partage, à la différence près (essentielle) que je me situe dans le camp opposé au sien ! On peut être marxien sans être marxiste. Fourest est à la pointe du combat LGBT ; il est normal qu’elle ait compris très tôt la guerre qu’elle faisait au monde de la tradition !

    « Les États-Unis et l’Union européenne sont devenus les promoteurs de la destruction de la famille par la THÉORIE DU GENRE, par le MARIAGE HOMOSEXUEL, par la MARCHANDISATION DU CORPS ; en face, la Russie va s’affirmer comme l’État qui défend les valeurs traditionnelles et la véritable liberté de l’homme. »

    Donc en effet, en plus des permanences et des ruptures géopolitiques, il existe un affrontement idéologique. Celui d’un monde qui pense que la liberté et la dignité de l’homme reposent sur les valeurs naturelles (et ces valeurs dépassent le christianisme, elles ne découlent pas de la religion, elles sont en chacun d’entre nous, quelques soient nos croyances) comme la famille ; et celui d’un autre monde (Fourest en est l’avant-garde) fondé sur le grand marché de « ce que nous pourrions être à la place de ce que la nature a voulu que nous soyons ».

    Ces deux systèmes de valeur vont s’affronter en effet de plus en plus dans les années à venir. Les États-Unis et l’Union européenne sont devenus les promoteurs de la destruction de la famille par la théorie du genre, par le mariage homosexuel, par la marchandisation du corps ; en face, la Russie va s’affirmer comme l’État qui défend les valeurs traditionnelles et la véritable liberté de l’homme. Je ne suis pas allé parler à la Douma par hasard !

    Quant à l’islamisme, il y a longtemps que je dis qu’il est le meilleur allié du projet américain dans la guerre contre le monde multipolaire. Il est l’idiot utile de l’Occident américain.

    Cette évolution de l’unipolarité à la multipolarité est-elle inéluctable ? Quelles conséquences la fin d’un monde unipolaire aura-t-elle pour Israël ?

    Il n’y a d’inéluctable que ce que l’on accepte. Je ne crois pas au sens de l’Histoire. La seule flèche de l’Histoire est celle du progrès des sciences et des techniques dont découle l’essentiel des révolutions mentales. Pour le reste, certaines valeurs immuables, comme la famille, traversent le temps. Le Bien et le Mal sont immuables. Ils ont traversé les siècles et malheureusement le Mal n’est pas moins fort aujourd’hui qu’il ne l’était hier.

    Ce que je pense, c’est que si les États-Unis n’acceptent pas le monde multipolaire, alors il y aura une guerre mondiale encore plus terrible que les deux précédentes. De mon point de vue, Israël ne devrait pas souhaiter cela car, alors, une nouvelle catastrophe surviendrait pour le peuple juif. Je pense pour ma part qu’Israël peut survivre et même trouver toute sa place dans un monde multipolaire.

    Je ne vois pas au nom de quoi j’empêcherai à un peuple d’exister et d’avoir la sécurité. Cela nécessite un progrès dans les mentalités tant du côté israélien, que du côté arabe. En tout cas je ne crois pas du tout que le destin d’Israël soit lié à l’hyperpuissance américaine. Israël joue de l’hyperpuissance, mais une autre stratégie viable est possible pour ce pays.

    « Sous prétexte de s’opposer à la géopolitique américaine, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’idéalisme béat qui voudrait que les Chinois ou les Russes soient des bisounours… »

    En dévorant votre Chronique, un lecteur non-initié pourrait penser que la géopolitique est décidément bien immorale et cynique. Est-ce par principe vrai ou la cause de ce constat se trouve-t-elle dans le fait que la plupart des pays développés sont aux mains de l’oligarchie mondialiste ?

    L’oligarchie mondialiste (et les États occidentaux qu’elle contrôle) n’est pas la seule à défendre des intérêts cyniques. Ne caricaturons pas les choses. Tous les États du monde, y compris ceux qui s’opposent à l’oligarchie, obéissent au principe de la realpolitik et des intérêts.

    Ce que je dis, c’est que le réaliste accepte et prend en compte le droit des États à défendre leurs intérêts et qu’il essaie ensuite de voir comment faire en sorte que la compétition des intérêts ne se transforme pas en bain de sang. Sous prétexte de s’opposer à la géopolitique américaine, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’idéalisme béat qui voudrait que les Chinois ou les Russes soient des bisounours…

    Je me méfie de toute façon de tous les manichéismes, aussi bien quand il s’agit de faire endosser la peau du méchant au Russe, au Serbe, à l’Israélien ou à l’Arabe. Regardons les intérêts de chacun, essayons de comprendre leur point de vue, et méfions-nous de ne pas appliquer les modes de pensée de nos adversaires, ceux de la diabolisation de l’ennemi.

    En quoi le mondialisme (idéologie) est-il distinct de la mondialisation (un fait déjà ancien, certains disent qu’elle a commencé sous l’Empire romain) ?

    La mondialisation est le résultat de l’action d’une hyperpuissance, hier Rome, aujourd’hui les États-Unis, qui décloisonne le monde dans le sens de ses intérêts propres. Le mondialisme est l’idéologie qui donne une légitimité philosophique et politique à cette action. Il existe un lien entre les deux, mais les deux phénomènes sont néanmoins à distinguer.

    Par exemple, certains aspects du progrès scientifique et technique poussent dans le sens de l’émancipation des territoires et des frontières. D’autres aspects, comme la biométrie, permettent au contraire de mieux réguler les flux et de revenir aux signatures biologiques de l’homme, au moment où son état-civil est souvent falsifié.

    Le fait que vous travailliez désormais avec Marine Le Pen et que vous l’assumiez publiquement ne risque-t-il pas de rendre moins crédible vos travaux aux yeux du grand public ?

    Vous connaissez l’adage : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Évidemment, ce serait plus confortable de profiter de mon statut de consultant international, de rester sur les sphères tranquilles de la « métapolitique » sans mettre les mains dans le cambouis.

    Le problème c’est que je ne supporte plus d’assister à la destruction lente de mon pays, en restant les bras croisés, dans la posture d’un Cicéron assistant au déclin de Rome. Je ne sais absolument pas si mon action sera utile, mais j’ai l’envie de me rendre utile au pays. Et je me dis que ma position en géopolitique, laquelle est, me semble-t-il, respectée, peut apporter quelque chose à la dynamique engagée par Marine Le Pen.

    Après tout, la quasi-totalité des experts de mon domaine assument une appartenance politique, souvent socialiste, parfois UMP. Autrement dit, ils se sentent proches de partis qui, depuis plus de 30 ans, ont trompé les Français et affaibli la France. Pourquoi devrais-je avoir honte de dire que je me sens proche d’une femme de caractère, dont l’amour de la France n’est pas à mettre en doute et auxquels les Français ont de plus en plus envie de donner sa chance ?

    Vous ne pensez pas que cette femme, qui a grandi dans l’hostilité violente, injuste, que le système opposait au talent de son père, a justement la cuirasse qu’il faut pour affronter les défis de la France et faire les choix courageux qui s’imposent en matière d’immigration et de réforme de l’État-providence ? Je crois que le problème de la France, c’est avant tout le manque de courage de ses élites : les gens qui nous gouvernent sont conformistes et sans caractère, et ne font que suivre  les idées dominantes.

    Je connais ma valeur, mes forces et mes limites et n’ai jamais cherché la reconnaissance d’une caste d’universitaires sectaires. Il est connu et reconnu que j’ai réveillé la tradition géopolitique réaliste en France. Si cela échappe à certains ici, cela n’a pas échappé aux nombreux pays avec lesquels je travaille. Je m’honore à ne pas être honoré par un système que je combats de toutes mes forces et depuis toujours.

    Combien d’exemplaires des deux premières éditions de votre Chronique du choc des civilisations avez-vous déjà vendu ? À combien d’exemplaires a été tirée la nouvelle ?

    Pour les deux premières éditions de Chronique du choc des civilisations, nous en sommes à près de 30 000 exemplaires vendus. J’ignore à combien mon éditeur a tiré cette troisième édition. Je lui fais confiance car c’est un grand professionnel et comme je suis, par ailleurs, éditeur depuis 20 ans je n’ai pas pour habitude de harceler mes éditeurs!

    Nouvelles de France

    http://fortune.fdesouche.com/327299-aymeric-chauprade-si-les-etats-unis-nacceptent-pas-le-monde-multipolaire-alors-il-y-aura-une-guerre-mondiale-encore-plus-terrible-que-les-deux-precedentes#more-327299

  • Israël regrette déjà Ahmadinejad, Rohani pas assez méchant pour diaboliser l’Iran

    Ah que le méchant Iran était pratique du temps du diable révisionniste Ahmadinejad ! Le très conciliant Hassan Rohani (photo) trompe peut-être son monde mais il complique la tache d’Israël. C’était évident à l’ONU avec un Netanyahu soupçonneux, agressif mais isolé.

    Une trop grande agressivité de la part du Premier ministre israélien risque même, dans le nouveau contexte, d’attirer l’attention sur le fait qu’Israël, contrairement à l’Iran, n’est signataire ni du Traité de Non-prolifération ni, comme maintenant la Syrie, de la convention sur les armes chimiques. Tout de même qui le rappelle ? Qui s’en inquiète ? L’Iran n’est plus dirigé par un Président élu à l’occasion d’élections contestées, une contestation très médiatisée et pas innocente cependant, de surcroît négationniste de la Shoah et appelant régulièrement à la disparition de l’État d’Israël. Certes on a assimilé disparition à destruction de manière abusive mais le président iranien était dans un raisonnement rigide, condamné par les pays occidentaux et qui favorisait les déclarations alarmistes d’Israël.

    Le nouveau Président iranien a été élu dès le premier tour, à la surprise générale, tant des observateurs iraniens qu’étrangers, par plus de 70% du corps électoral. Personne cependant n’a souligné que l’Hitler de Téhéran ne s’était pas représenté jouant le jeu de la constitution et acceptant le plus démocratiquement du monde le verdict des urnes. Ces élections ont été saluées par l’ensemble de la communauté internationale dont le Président Obama qui n’a pas manqué de féliciter, de vive voix, le président Rohani lors de leur échange téléphonique.

    Par ailleurs, avant et pendant son déplacement à New York, Rohani s’est employé à se distinguer radicalement de son prédécesseur. Avant de prendre l’avion, il a ainsi libéré des prisonniers politiques, retiré le dossier du nucléaire des mains du très dogmatique Conseil National de Sécurité afin de le confier à son ministre des affaires étrangères, Javad Zarif, remplacé l’ambassadeur d’Iran à l’AIEA et congédié le responsable de l’Administration nucléaire désigné par le Président sortant.

    Une fois à New York, il a séduit les membres du conseil de sécurité par son discours modéré amenant même le très hostile Laurent Fabius à reconnaître que tant le ton que le discours iraniens avaient indiscutablement changé par rapport au passé. Est venu ensuite la rencontre avec François Hollande, une première depuis la rencontre de Jacques Chirac et l’ancien Président Khatami en 2006.

    Sur le podium de l’assemblée générale de l’Onu, le 27 décembre dernier, Rohani s’est même abstenu de faire mention, ne serait-ce que du nom d’Israël, avant de reconnaître l’Holocauste lors d’un entretien avec CNN le lendemain. Certains en Israël commencent à trouver que la mariée est trop belle et que cela cache quelque chose. Mais pour le moment ce discours et inaudible. Le premier ministre israélien, embarrassé par le retour de la diplomatie entre Washington et Téhéran a réclamé à la tribune des Nations Unies que les sanctions contre l’Iran soient maintenues et menacé d’agir seul.

    L’an dernier à la même tribune, Benyamin Netanyahu avait tracé une ligne rouge sur un croquis de bombe atomique iranienne pour montrer la nécessité d’agir vite avant que l’Iran ne devienne une puissance nucléaire. Pour le Premier ministre israélien, Hassan Rohani est “un loyal serviteur du régime”, pas plus fiable que son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, qui se livrait à de violentes diatribes anti-israéliennes à la tribune de l’ONU. Il faut “se concentrer sur les actions de l’Iran”, a-t-il estimé, et en attendant il faut “maintenir la pression”. Un discours solitaire face à un Iran qui marque des points en tout cas face aux autres pays. Le loup est peut être déguisé en mouton, mais comme tout le monde veut voir un mouton ça marche.

    Et c’est ainsi que Rohani dessine un mouton, après le départ du grand méchant loup Ahmadinejad.

    Jean Bonnevey

    Source : Metamag.

  • La Serbie a servi de laboratoire.

    Alexandre Latsa Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica :

    1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie ?

    Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.

    J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.

    En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.

    2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie ?

    Dur à dire !

    En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.

    Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.

    Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

    3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions ?

    Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.

    Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois? 

    4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous ? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle ?

    La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.

    Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

    5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet ?

    Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.

    La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.

    C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.

    6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013 ?

    La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.

    En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

    7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999 ? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle ?

    La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.

    Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.

    En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.

    8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus ?

    Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.

    9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui ? 

    La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.

    Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.

    C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.

    10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90 ?

    Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.

    La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …

    Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.

    Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.

    C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

    http://alexandrelatsa.ru/2013/10/6961/#more-6961

  • Allégeance, les valets d’Israël

    Toujours en pointe de l’information politiquement incorrecte, notre ami Emmanuel Ratier (faits et documents numéro 333, 1er avril 2012) attire notre attention sur une bien curieuse opération, enclenchée par l’association Les Amis d’Israël en France, créée en septembre 2011 par les groupes d’amitiés parlementaires France-Israël de l’assemblée nationale (présidé par l’UMP Claude Goasguen) et du sénat(présidé par le divers gauche Jean-Pierre Plancarde) – comme quoi les étiquettes de « gauche » et « droite », destinées à amuser les gogo, n’ont pas de signification quand on passe aux choses sérieuses.. Cette sympathique association enjoint à tous les parlementaires, toutes étiquettes confondues, de signer une Charte des amis d’Israël qui commence ainsi : « Au-delà de mes engagements politiques, de mes convictions spirituelles ou religieuses, au nom de la France et de son histoire, de l’idéal républicain et des valeurs démocratique : JE SUIS UN AMI D’ISRAEL * ». En prolongement de cette charte un serment d’allégeance est demandé (avec insistance) aux parlementaires français, par lequel ils s’engagent à œuvrer, par tous moyens et en toutes circonstances, en faveur du soutien inconditionnel apporté à Israël. Car « c’est une cause commune qui doit dépasser les clivages partisans ». Autrement dit, si on sait encore comprendre le français, l’engagement en faveur d’Israël transcende, doit transcender toutes les autres convictions et appartenances, Israël über alles…

    *En majuscule dans le texte (NDLR)

    Source : Terre et Peuple magasine, numéro 51.

    http://europeanwolf.unblog.fr/2013/09/06/allegeance-les-valets-disrael/

  • L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    Ceux qui dénoncent dans l’immigration, un remplacement de population qui débouche sur des changements de civilisation, savent que la clé de tout est la démographie. C’est parce que la nature a horreur du vide que les chinois peuplent de plus en plus l’Asie russe. C’est pour trouver une vie meilleure et fuir des ennemis que les grandes invasions ont mis à terre l’ordre mondial romain. Ce qui était hier l’Anatolie est devenue la Turquie et qui se souvent des Phrygiens ?

    Il est donc capital de suivre l’évolution démographique mondiale et ses fluctuations géographiques. La population mondiale atteindra 9,731 milliards d’habitants en 2050 contre 7,141 milliards en 2013, selon une étude bisannuelle de l’Institut français d’études démographiques (INED).

    Dis comme cela, cela ne veut pas dire grand-chose

    Le taux de fécondité mondial est de 2,5 enfants par femme en 2013 contre 5 en 1950 avec de fortes disparités régionales selon l’étude, notamment entre les deux extrêmes que sont le Niger (7,6 enfants par femme) et la Bosnie-Herzégovine (1,2 enfant par femme). Le cap des 6 milliards avait été dépassé en 1999, et il aura fallu douze ans pour atteindre les 7 milliards en 2011. Il y a donc un ralentissement. Mais le déséquilibre démographique va accentuer la pression du sud sur le nord et notamment la pression du continent africain.

    L’Afrique concentrera environ un quart de la population mondiale en 2050 selon l’étude qui prévoit que 2,435 milliards de personnes vivront sur le continent en 2050, plus du double du 1,1 milliard enregistré en 2013. Avec un indice de fécondité de 1,6 enfant par femme [pour les Européens de souche c'est nettement moins, ce taux global étant gonflé par la surnatalité des colons non-européens], l’Europe continentale sera la seule zone à connaître un recul de sa population, qui passera de 740 millions d’habitants en 2013 à 726 millions en 2050, d’après l’INED.

    Tout est dit !

    Actuellement le “G7″ des pays les plus peuplés est composé de la Chine (1,36 milliard) devant l’Inde (1,276 milliard) les États-Unis (316,2 millions), l’Indonésie (248,5 millions), le Brésil (195,5 millions), le Pakistan (190,7 millions) et le Nigeria (174,9 millions).

    En 2050, le classement des pays les plus peuplés devrait être sensiblement modifié avec l’Inde en tête (1,65 milliard) devant une Chine moins peuplée (1,314 milliard) et le Nigeria qui, avec 444 millions d’habitants, passera devant les États-Unis (400). Le Nigeria pays en proie a des troubles ethniques et religieux sanglants plus peuplés que les USA, ce n’est certes pas objectivement une bonne nouvelle.

    Pour nous Européens qui, un temps, avons peuplé le monde, l’avenir s’annonce de plus en plus périlleux. L’humanité de demain sera composé d’un africain sur 4 habitants, mais seront-ils en Afrique ?

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/141970/lafrique-noire-de-monde-la-demographie-du-continent-enjeu-majeur-de-notre-avenir/#more-141970

  • Le drame de Lampedusa : une conséquence directe du renversement du colonel Kadhafi

    Les vrais responsables du drame de Lampedusa sont ceux qui, pour des raisons encore bien obscures, ont déclaré la guerre au colonel Kadhafi. Comme je l’ai maintes fois dit sur ce blog, mais il importe de le redire, en dépit de tous ses défauts, le « guide libyen » était devenu un partenaire, pour ne pas dire un allié dans deux combats essentiels :
    1) La lutte contre le fondamentalisme islamiste qu’il avait entrepris d’éradiquer en Libye.
    2) La lutte contre l’immigration clandestine venue depuis l’Afrique sud-saharienne, la Corne ou les régions du Proche-Orient et transitant par la Libye. Grâce aux bons rapports qu’il entretenait avec le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, des accords très concrets avaient été conclus en ce sens et la Libye contrôlait ses côtes. Il est important de faire remarquer à ce sujet que la plupart des points d’embarquement libyens étaient situés en Cyrénaïque et que, ruinées par les interventions de la police, les mafias organisant le commerce des hommes constituèrent, avec les islamistes, le noyau de départ de la rébellion à Derna et à Benghazi. En intervenant pour empêcher les forces du colonel Kadhafi de reprendre la région, l’aviation française, sur ordre du président Sarkozy, a donc rendu un grand service aux marchands d’esclaves. Aujourd’hui, ces derniers ont repris leur lucratif « commerce » …
    Le drame de Lampedusa s’explique parce que la Libye est en pleine anarchie. Le pays a éclaté en fiefs tribaux et miliciens. Le « gouvernement » n’est même pas capable de se faire respecter à Tripoli, la capitale où les milices se combattent au grand jour. Faire la liste des affrontements qui se déroulent dans le pays est impossible tant ils sont nombreux. Rien que samedi 5 octobre, jour de rédaction de ce communiqué, 15 soldats libyens furent tués au nord de Bani Walid par des islamistes présumés.
    Jusque là, ces derniers se contentaient de contrôler le sud de la Libye et les régions frontalières du Niger, du Tchad et du Soudan. Voilà qu’ils remontent vers le Nord afin de tendre la main à leurs « frères » qui tiennent une grande partie de la Cyrénaïque, dont les hauteurs du jebel Akdar dans l’arrière-pays de Benghazi. Or, ces islamistes ont pris le contrôle du trafic transsaharien, dont celui des migrants, avec lequel ils se financent.
    L’un des résultats de l’intervention française au Mali fut de forcer les trafiquants à ouvrir de nouvelles routes vers la Méditerranée car les réseaux maffieux transsahariens de l’ouest africain furent coupés. Le principal axe par lequel la cocaïne sud-américaine débarquée en Guinée Bissau était transportée à travers le Mali jusque dans les ports du Maghreb ne pouvant plus être emprunté, les trafiquants ont donc réorienté leurs réseaux vers la Libye où il n’existe plus d’Etat. Désormais, le trafic se fait sur l’axe Nigeria-Niger-Libye.
    Or, à partir du nord du Nigeria avec Boko Haram, jusqu’à Benghazi et Derna, tout le trafic, dont celui de la drogue et celui des migrants, est désormais contrôlé par les islamistes.
    Au lieu de faire savoir aux Européens qui sont les trafiquants qui lancent sur les eaux les pitoyables cargaisons d’êtres humains qui échouent sur les côtes européennes, les médias, largement aidés par l’Eglise pour laquelle plus le prochain est lointain et plus il semble devoir être aimé, ont au contraire entrepris de culpabiliser les populations qui subissent ces débarquements.
    Le drame de Lampedusa nous plonge enfin directement dans le « Camp des Saints » de Jean Raspail. Ce livre prophétique, puisqu’il date de 1973, décrit l’implosion des sociétés occidentales sous le débarquement de milliers de clandestins arrivés sur des navires-poubelle. Clandestins devant lesquels toutes les institutions s’effondrent en raison de l’ethno masochisme des « élites » européennes gavées de mièvrerie et déboussolées par un sentimentalisme qui a pris le pas sur la raison et même sur les instincts vitaux.

    Bernard Lugan http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlpAAVVZkKtrKIlNi.shtml

  • La Syrie sur Radio Courtoisie

    Voici les invités de l'émission de Grégoire Boucher à midi sur Radio Courtoisie :
    1- Racha Mahfud, membre de l’Union nationale des étudiants syriens en France
    2- Daniel Khalas, Membre du rassemblement pour la Syrie
    3- Raphaël Stainville, écrivain et journaliste au Figaro Magazine, pour son ouvrage "Et la France se réveilla", publié par les éditions du Toucan.
    Sujet 1 : La Syrie : pour remettre quelques pendules à l'heure.
    Sujet 2 : la France s'est réveillée ! et maintenant ?

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ghouta : les surprenantes révélations de Mère Agnès-Mariam…

    Le blogue Comité Valmy a publié le 27 septembre la retranscription en français d’un entretien accordée par la Mère Agnès-Mariam de la Croix à la chaîne de télévision en langue arabe Al Mayadeen. Cette chaîne, lancée en juin 2012 pour contrer l’influence de chaînes comme Al Jazeera (du Qatar), émet depuis Beyrouth. Ses financiers sont inconnus. Si la direction de la chaîne soutient que ses actionnaires sont des hommes d’affaires arabes, d’autres sources occidentales insinuent qu’elle serait une propriété conjointe entre les Iraniens et un cousin de Bachar Al-Assad… Comme d’usage, dans cette situation moyenne orientale où l’épineux le dispute au mystérieux, il convient de recevoir les propos de la supérieure du couvent Saint-Jacques le Mutilé (Syrie) avec bienveillance et prudence. Ils reviennent sur l’affaire du bombardement chimique de Ghouta – l’oasis de terres cultivées qui entourent au sud et à l’est la ville de Damas – et apportent des informations plus que surprenantes. Les voici…
    « Les habitants de la province de Lattaquié m’ont informée avoir vu leurs enfants dans les vidéos sur la Ghouta, filmées par les miliciens armés », a-t-elle dit dans une interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen [la religieuse accompagnait l’équipe des inspecteurs de l’ONU lors de leur deuxième visite à Damas] « le premier motif de son action était au début humanitaire, et la veille de l’attaque chimique dans la Ghouta nous étions à Damas. Nous avons vu de nos propres yeux ce qui a eu lieu à Maadamiya. Donc, s’il y avait eu des morts, des victimes et des blessés, on aurait remarqué ceci immédiatement. Mais cette nuit, aucun mouvement inhabituel n’a été enregistré. Les gens ici sont tous des voisins et se connaissent. Les habitants de la Ghouta qui se sont déplacés vers Damas n’ont pas été paniqués par un événement de cette ampleur, surtout que les informations de presse ont fait état de 1 400 morts et de 10 000 blessés dans une petite zone. Nous n’avons pas entendu non plus les ambulances. Tout était calme cette nuit (…) Telles étaient mes premières remarques, et lors de mon voyage en Malaisie, j’ai été en contact permanent avec les habitants de Lattaquié. Le 4 aout, les groupes armés ont ravagé 11 villages dans la province de Lattaquié. Les médias occidentaux ont parlé d’une avancée de l’opposition syrienne, alors qu’un véritable carnage avait eu lieu. Nous avions dressé des listes comprenant les martyrs de la province de Lattaquié et les disparus. Les groupes armés avaient kidnappé 115 personnes dont 65 enfants de moins de 15 ans. Au cours de mon voyage, j’ai appris que des parents de la province de Lattaquié ont reconnu des enfants enlevés de la même région qui sont apparus dans les images diffusées sur les victimes des armes chimiques présumées dans la Ghouta.  Les Américains ont choisi 13 films parmi les vidéos présentées par les groupes armés et les ont qualifiés de sûrs (…) « J’étais en contact avec des journalistes allemands, je leur avais dit que je suis incapable de déterminer la date et le lieu de chaque film. Ils m’ont envoyée une liste de 43 films dont les premières vidéos. Ma surprise était grande à la vue des mêmes enfants repris dans au moins quatre ou cinq vidéos. Je me suis dit que ce qui se passe est anormal. Quand je me suis approfondie dans l’étude de toutes les vidéos sur des attaques chimiques présumées, je me demandais à chaque fois : d’où cherchent-ils tous ces enfants ? Où sont leurs parents ? Est-ce possible qu’une mère abandonne ses enfants ? Il est normal qu’un ou deux enfants disparaissent, mais perdre ce grand nombre d’enfants ceci suscite des interrogations (…) Toutefois, j’ai une bonne nouvelle : les enfants étaient anesthésiés, la preuve en est que tous les enfants étaient calmes à l’exception d’un enfant qui pleurait. On aurait administré à ces enfants plusieurs types d’anesthésiants pour donner l’impression qu’ils sont morts. Quant aux jeunes tués, je pense qu’ils sont des éléments des groupes armés qui ont joué le rôle de comparse. S’ils étaient morts, on aurait vu ce nombre élevé de victimes enterrées dans les tranchées énormes creusées pour contenir entre 300 à 400 dépouilles. Mais seules 8 corps y ont été enterrés. Nous n’avons pas vu ceux qui enterrent. S’il y avait vraiment 1500 corps, où seraient-ils alors ? Nous sommes de plus en plus convaincus que ces vidéos n’ont pas été filmées le 21 aout. Elles ont été postées sur internet en ce jour et ceci nécessite plus de preuves ».
    Source : Comité Valmy
    http://www.christianophobie.fr/document/ghouta-les-surprenantes-revelations-de-mere-agnes-mariam