Dès le jour du verdict, Libération avait souligné l’exceptionnelle sévérité du jugement. « C’est la peine la plus sévère de l’arsenal juridique français. Dahbia Benkired devient la première femme à être condamnée à cette sanction rarissime en France », constatait alors le quotidien de gauche. Ce qui est un fait. Le journal précisait que « même » Monique Olivier, femme et complice de Michel Fourniret, n’avait écopé « que » de la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt ans…
La seule peine de mort qui a été infligée, c'est à Lola qu'elle l'a été
Libé, qui s'est ému du « flot d’attaques contre la justice », « à droite et à l'extrême droite », après l’incarcération de Nicolas Sarkozy, allant même jusqu'à écrire « Les Républicains versent dans le complotisme », donne maintenant une tribune à des avocats qui contestent la peine infligée à une dangereuse criminelle ayant commis des actes particulièrement atroces. La remise en cause du sacro-saint « État de droit » doit être à géométrie variable. Ajoutons à ces considérations que, contrairement à ce qu’écrivent les cinq avocats, Dahbia Benkired n’a pas seulement été condamnée à la perpétuité pour « le meurtre de Lola ». Elle a également été reconnue coupable de viol, d’actes de torture et d’actes de barbarie. Excusez du peu. Quant à la « peine de mort qui ne dit pas son nom » à laquelle cette femme aurait été condamnée, il s’agit d’une vue de l’esprit que chacun est libre de ne pas partager. En effet, Dahbia Benkired aura bien la possibilité de demander la réévaluation de sa peine, et une éventuelle sortie de prison au bout de trente ans d'exécution de cette peine. En vérité, la seule peine de mort qui a été infligée, c'est à Lola qu'elle l'a été.
Au fond, la défense du laxisme judiciaire
Pour nos cinq signataires, Robert Badinter n’est pas allé assez loin dans sa doctrine laxiste. L’abolition de la peine de mort était une « victoire historique du progrès humaniste » qui n’aurait jamais dû s’accompagner de la création d’une réclusion criminelle à perpétuité incompressible, dite perpétuité réelle. « Elle transforme la prison en tombeau et le détenu en mort-vivant du droit, s’indignent-ils. On ne coupe plus la tête en public, mais on détruit pas à pas un homme, et désormais une femme, dans le silence assourdissant de sa cellule. »







