
Les vidéos qui tournent en bouclent permettent de documenter l'arrivée massive de migrants sur les plages de Lampedusa, ces derniers jours. On associait, jadis, ce nom chantant, presque exotique, à Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa, auteur du Guépard, qui prêta les traits de son oncle au prince Fabrizio Salina - le nom d'une autre île sicilienne. On a oublié tout cela, désormais : Lampedusa, pour tout le monde, est devenue le nom de la déferlante migratoire, soigneusement incontrôlée par les pouvoirs publics européens, qui s'abat sur une Europe vieille et fatiguée, qui a perdu sa pulsion vitale, n'a plus d'enfants et semble attendre l'annihilation (désormais tout à fait possible) comme une délivrance.