immigration - Page 805
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Lettre ouverte aux racailles et de l'urgence de les éradiquer !
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Entretien d’été 2018 « La coupe du monde remportée par la France ou par l’Afrique ? »
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Les habitants de Kaufbeuren en Bavière mettent en échec un projet de mosquée turque appuyé par la municipalité
La Bavière est aux avant-postes de la résistance à l’islamisation. Après l’obligation décrétée par le gouvernement de l’Etat libre d’apposer des crucifix dans tous les bâtiments publics, « signe des racines culturelles du Land », voici que les citoyens de Kaufbeuren viennent de rejeter par un référendum d’initiative populaire le projet de construction d’une mosquée sur un terrain municipal. Le bâtiment proposé aurait été financé par l’association musulmane turco-allemande Ditib, puissante organisation gouvernementale et islamique turque en Allemagne avec l’aide de la municipalité de droite. C’est elle qui prétend couvrir le pays de mosquées, souvent immenses comme celle d’Essen en Rhénanie-du-Nord-Wesphalie. Kaufbeuren comprend une minorité turque de quelques centaines de personnes. -
Crise des migrants : l’éternel retour des années 30
Par l’Observatoire du journalisme
Connaissez-vous le point Godwin et l’argument « reductio ad hitlerum » ? L’OJIM a présenté cette théorie et ce concept que l’on peut résumer de la façon suivante : très rapidement dans une conversation, votre interlocuteur coupe court au débat, en ramenant les arguments adverses à ceux du nazisme. La discussion est interrompue par une pirouette grossière, sans avoir à poursuivre la moindre véritable argumentation. Il n’y a alors plus de choix possible : il faut éviter la comparaison avec les « heures les plus sombres de l’histoire » et rejeter le mal absolu qui se présenterait à nous.
Par médias interposés, la deuxième guerre mondiale est souvent convoquée pour nous convaincre que la maîtrise de l’immigration est assimilable aux atrocités commises durant cette période. L’argument massue aboutit à faire comprendre qu’il n’y a pas de débat : il s’agit de choisir le bien et de se détourner du mal. Illustration par les termes utilisés dans les médias.
Les rafles
Quand des clandestins sub sahariens sont expulsés d’Algérie, il s’agit pour RFI d’une « nouvelle rafle de migrants ». Au camp de migrants du nord de Paris, Houssam affirme à Libération en 2016 que « depuis le 31 juillet, c’est la 26e rafle, on dénombre 4 000 interpellations et 439 obligation de quitter le territoire français ». En janvier 2018, le gouvernement belge tente d’éviter qu’un parc dans le centre de Bruxelles se transforme en Calais bis. L’Obs nous informe à ce sujet que « des “rafles” anti-migrants ont lieu ». Faire respecter le principe de nationalité et renvoyer ceux qui sont illégalement sur le territoire constituerait donc une « rafle » de sinistre mémoire. CQFD.
Les camps de concentration
Des centres ont été mis en place en Europe afin de permettre l’instruction des demandes d’asile et de ne pas laisser s’installer des clandestins aux motivations économiques qu’il sera très difficile, voire impossible, de renvoyer dans leur pays. En Libye, de nombreux migrants attendent de rallier clandestinement l’Europe par la méditerranée. Ces freins à la libre circulation déplaisent fortement à des personnes parfois éminentes et des médias qui utilisent le vocable de « camp de concentration ».
Concernant la situation en Europe, Mediapart faisait état dès août 2013 d’un « révolte dans un camp de concentration pour migrants en Grèce ». En avril 2017, Ouest-France nous informe que « le souverain pontife est revenu sur sa visite l’année dernière d’un camp de migrants installé sur l’île grecque de Lesbos ». « Le pape François fustige les “camps de concentration” pour migrants ».
Le 5 juillet, Marianne évoque la « prise de tête chez les bureaucrates allemands pour ne pas dire le mot “camp” ». « Alors que l’Allemagne se prépare à introduire des centres de rétention de réfugiés, le pays est renvoyé à son passé. (…) comment parler de ces centres à la frontière sans évoquer le mot “camp”, qui rappelle trop les camps de concentration nazis de la Seconde guerre mondiale ? ».
Le Monde mentionne le 11 juillet les propositions du ministre de l’intérieur autrichien M. Kickl de regrouper les demandeurs d’asile de “manière concentrée”. « Cette expression plus que malheureuse, rappelant les camps de concentration nazis, lui avait valu un rappel à l’ordre du président de la République, Alexander Van der Bellen ».
Concernant la situation en Libye, France Info est catégorique et titre un article : « la Libye est devenue une sorte de camp de concentration à ciel ouvert ». La question posée par le journaliste de la radio publique à un « chercheur spécialiste des flux migratoires » semble déjà contenir la réponse : « Pourquoi les pays européens sont-ils responsables de la situation des migrants en Libye ? ». En écho, le site Infomigrants nous informe que « les conditions de vie des migrants (sont) comparables à celles des “camps de concentration” ».
L’exode des migrants comparable à celui des juifs dans les années 30
Le site Arrêts sur images s’interroge : « Des milliers de réfugiés sur les routes franchissant les montages pour passer les frontières, refoulés par des nations recroquevillées qui craignent la submersion. Il y a exactement 80 ans, jour pour jour, en juillet 1938 s’ouvrait la conférence d’Evian, qui devait s’achever sur un constat implacable : personne dans le monde ne voulait accueillir les Juifs persécutés par Hitler, ni les opposants politiques anti-nazis. Quelles ressemblances, quelles différences, entre deux époques (1938 et aujourd’hui), entre les deux traitements médiatiques des réfugiés d’hier et des migrants d’aujourd’hui ».
L’Obs donne le 29 juin la parole à un des spécialistes préférés des médias quand il s’agit d’avoir un avis « autorisé » sur les migrants, François Héran. Le sociologue affirme : « Les derniers arrivés servent toujours de boucs émissaires ». Evoquant l’Aquarius, « je songe aussi au “Saint-Louis”, parti de Hambourg en mai 1939 avec 963 juifs allemands et qui tente vainement d’accoster à Cuba, aux Etats-Unis et au Canada ».
La déportation
La Provence reproduit le 9 juillet une déclaration du Président de la République : « Jamais la France n’acceptera les solutions de facilité que d’aucuns aujourd’hui proposent qui consisteraient à organiser des déportations, à travers l’Europe, pour aller mettre dans je ne sais quel camp, à ses frontières ou en son sein ou ailleurs, les étrangers” non admis en France ». Le site Infomigrants donne la parole à une ONG pro-migrants au sujet des morts sur la route de l’Europe. La « déportation » est également mentionnée : « tous ces décès sont le résultat de la militarisation des frontières de l’Union européenne (UE), des lois sur l’asile, et des politiques de détention et de déportation ».
Les crimes de masse
La Provence interviewe un universitaire au sujet de l’Aquarius. Celui-ci affirme de façon sentencieuse : « Le processus de déshumanisation permet au pire d’arriver ». « Ce type de tragédie alerte car, dans l’Histoire, il est souvent annonciateur de malheur pour tous. On voit bien le chemin qui peut être pris par nos sociétés. L’engrenage qui se nourrit d’extrémisme identitaire conduit à la déshumanisation et – le passé est là pour nous le rappeler – aux pires crimes de masse ».
Le refus de l’Italie d’accueillir l’Aquarius pourrait donc selon l’universitaire aboutir aux « pires crimes de masse ». Pas un mot par contre sur le « pont migratoire » en méditerranée où les passeurs et les ONG ont chacun un rôle bien défini, avec des embarcations de plus en plus précaires transportant des clandestins et avec les morts qui s’ensuivent.
Chantage éthique
À lire les termes employés, on pourrait penser que l’Europe s’est barricadée dans une forteresse. Oubliés les 750 000 migrants accostés sur les côtes italiennes depuis 2010 cités par Le Figaro. Oubliés les 1,6 millions clandestins arrivés depuis 2015 par la mer en Europe cités par Boursorama sur la base de chiffres de l’UNHCR.
Rafles, camps de concentration, exode, crimes de masse : tous ces mots sont empruntés à la deuxième guerre mondiale, sans qu’il soit nécessaire de l’évoquer. Leur usage converge dans une forme de chantage éthique visant à disqualifier toute opposition aux flux incontrôlés d’immigration. Ces mots clefs sont lancés comme des arguments d’autorité pour venir à bout des réticences. Pour ne citer qu’un exemple, l’Aquarius a croisé à proximité immédiate des côtes de pays africains sans que les médias évoquent la possibilité d’y accoster. Le silence des accusateurs patentés a été éloquent. L’Aquarius comparé au navire le Saint Louis ne pouvait avoir qu’une seule destination : l’Europe. A défaut, la décision de refuser qu’il accoste dans un pays européen aurait relevé du totalitarisme.
Rares sont les commentateurs qui remettent en cause le bien-fondé de la « grande migration ». Parmi les quelques voix qui détonnent, on peut citer celle de l’historien Pierre Vermeren dans une récente tribune dans le Figaro : « Il est exceptionnel que les victimes de la faim ou des catastrophes climatiques prennent la route, car la migration est un processus économique coûteux qui doit être financé (par les gouvernements, les familles ou les mafias). La migration concerne des individus plutôt aisés des sociétés en développement ». « Cette politique, qui est à l’œuvre en dépit des réticences de plus en plus marquées des peuples d’Europe, n’améliore vraiment ni le sort de l’Afrique ni celui de l’Europe ». « La mobilité des hommes rebaptisés « migrants » est un des rouages de la grande machine économique mondiale. C’est une explication de la promotion d’un modèle, meurtrier, qui favorise si peu le développement du continent africain ».
Mais élargir le champ de réflexion aboutit à remettre en cause une lecture unique de la crise migratoire, avec d’un côté les « résistants » favorables à l’ouverture des frontières, et de l’autre les collabos qui prônent le repli sur soi. Un procédé binaire mais efficace. Julien Dray ne justifiait-il pas sur BFM TV l’usage du terme « rafle » pour qualifier les expulsions de clandestins de centres d’hébergement par le fait qu’« en France, on est obligé de faire le “buzz”, d’employer des mots provocateurs pour être entendu ». Efficace pour faire le buzz, peut-être, adéquat, peut-être pas…
OJIM 25/07/2018
Source : OJIM.fr
Crédit photo : Domaine public, via PixaBay
https://www.polemia.com/crise-des-migrants-leternel-retour-des-annees-30/
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4 policiers marocains vont être dépêchés... dans le quartier de La Goutte d’Or, à Paris
Lu dans Minute :
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La Coupe du monde de football, symbole de la France qui se déconstruit
Par Carl Hubert, essayiste
Le 15 juillet dernier, l’équipe présentée par la France a remporté la coupe du monde de football. C’est évidemment une performance pour les footballeurs qui composaient l’équipe et ceux qui les ont entraîné, notamment le sélectionneur national Didier Deschamps. Mais les circonstances de cette victoire sont révélatrices de la situation que connaît la France en matière démographique, sociale et sécuritaire, surtout si on la compare avec la France de 1998, date de la précédente victoire de la France en coupe du monde de football.
Le Grand Remplacement est une réalité dans le football de haut niveau
L’équipe de France « black-blanc-beur » n’est certes pas une nouveauté. La propagande vantant cette équipe réputée être à l’image d’une France métissée sévissait déjà en 1998. Mais, il y a 20 ans, les Européens étaient le groupe majoritaire dans l’équipe d’Aimé Jacquet : 13 joueurs sur 22. L’équipe qui a remporté le mondial russe était quant à elle composée de manière très majoritaire de joueurs d’ascendance africaine : 16 sur 23, dont deux Nord-Africains, les Européens étant au nombre de 6, soit à peine un quart des effectifs.
Cette colorisation croissante de notre sélection nationale a une double cause. La première est démographique : il est un fait que les jeunes générations qui grandissent en France sont d’ascendance de moins en moins autochtone. 40% des nouveaux nés sont d’origine extra-européenne d’après les statistiques de dépistage de la drépanocytose.
La deuxième est socioculturelle et économique. Les clubs de football français, qui détectent et forment les jeunes talents, recrutent en banlieue plutôt que dans la France périphérique : c’est moins cher de faire la tournée des villes de banlieues plutôt que de faire le tour de la campagne française et, en plus, cela permet de contribuer, croit-on, à l’intégration des populations immigrés. A cela s’ajoute le fait que, comme le constatait récemment Julien Rochedy sur Twitter, le monde du football est à la recherche de profils athlétiques, tels des sprinters en athlétisme.
La preuve du 3 : Griezmann, l’un des meilleurs joueurs de l’EDF, a du être formé en Espagne car en France on n’en voulait pas à cause de son physique, à 14 ans, jugé trop « frêle ».
— Julien Rochedy (@JRochedy) 13 juillet 2018
En résumé, les clubs français font ce que l’on appelle de la discrimination positive, ce qui revient à discriminer négativement les jeunes Européens. Antoine Griezmann en sait quelque chose, lui qui a été rejeté en France pour son physique frêle et n’a pu faire carrière qu’en Espagne.
L’intégration par le sport ne fonctionne pas
Malgré cette discrimination pro-allogènes dans le sport, malgré la propagande sur la France « black-blanc-beur », malgré les milliards déversés dans le cadre de la politique de la ville en infrastructures et animations sportives, le sport en général et le football en particulier n’ont contribué que de manière marginale à l’intégration à la société française des jeunes immigrés.
On remarquera d’abord que dans l’expression « black-blanc-beur », malgré les investissements qatari, le dernier terme est réduit à la portion congrue : si le footballeur peut être pris comme modèle par les jeunes originaires d’Afrique noire, c’est déjà moins évident pour les jeunes originaires du Maghreb, qui se reconnaissent d’ailleurs souvent plus volontiers dans les équipes nationales nord-africaines.
Quoi qu’il en soit, le sport n’est pas suffisant pour intégrer le plus grand nombre, surtout quand le sport se communautarise. C’est d’ailleurs une évolution de ces dernières années que de voir les associations sportives prises d’assaut par les barbus ou, à tout le moins, devenir majoritairement composées d’immigrés. Ce qui est d’ailleurs un repoussoir pour les Français de souche qui refusent de se convertir. Dans ces conditions, loin d’intégrer à la nation française, le sport communautarise, intègre à l’islam et in fine désintègre la France.
Le désordre public devient préoccupant
Malgré les efforts des médias de propagande pour occulter les faits, la soirée du 15 juillet a donné un nouvel exemple de la situation sécuritaire très dégradée que connaît la France. Magasins pillés sur la « plus belle avenue du monde », voitures brûlées, dégradations diverses, pompiers et policiers pris pour cibles, agressions sexuelles, vols à l’arraché : la prétendue liesse populaire a aussi été l’occasion pour les jeunes de banlieues de descendre sur les Champs-Élysées pour s’en prendre non pas seulement aux symboles des institutions françaises mais aussi à la société française dans son ensemble.
Il s’agit d’un comportement de razzia version édulcorée et festive, qui confirme que la communion nationale est toute relative et qui démontre que la situation sécuritaire s’est sensiblement dégradée par rapport à 1998. C’est aussi ce désordre qui explique que les « Bleus » n’aient pas été autorisés à prendre un bain de foule sur les Champs – et à raison : un des « supporters » a lancé un bâton sur les champions, visant comme par hasard Giroud – qui cumule sa francité avec son christianisme. Curieusement, cet incident a été peu commenté et l’auteur du lancer de bâton ne semble pas avoir été interpellé. C’est sans doute qu’il faut cultiver le mythe du vivre-ensemble, faute de pouvoir le faire exister en vrai !
Carl Hubert 24/07/18
https://www.polemia.com/coupe-du-monde-football-2018-symbole-france-deconstruit/
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Tout est à vendre… car tout s’achète !
L’Aquarius : pour les passeurs, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Pour les « humanitaires » aussi, un marché lucratif.
La société issue des principes de la Révolution touche aujourd’hui à son terme. La seule valeur qui reste est « l’argent ». Balzac l’avait bien vu. Même les bons sentiments se monnaient à prix d’or. Le bétail humain fait partie du marché !
Dans la société d’aujourd’hui où les quatre libertés fondamentales sont la libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux, seul compte désormais le prix à payer. Et, sous l’impulsion de l’Union européenne, l’État se voit réduit au rôle de simple agent économique qui doit privilégier soit le « moins disant » quand il s’agit d’acheter quelque chose, soit celui qui propose le prix le plus fort quand il s’agit de vendre les « bijoux de famille ». Dans ce contexte, les missions d’ordre public, l’unité nationale et la dignité des personnes ne pèsent pas lourd. Il est vrai qu’aucun système matérialiste et individualiste n’est propice à la solidarité qui doit caractériser la vie en société.
La loi Pacte
Comme toutes les lois depuis une trentaine d’années, il s’agit d’une loi fourre-tout dans laquelle, sous prétexte de réformer, on vient agiter dans tous les sens l’organisation du cadre économique du pays au point que plus personne n’est capable de mener une politique à long terme. Constatons que cette loi de 74 articles – l’un d’eux ayant pour but de ratifier 23 ordonnances différentes – est soumise à la procédure d’urgence. Or, le projet de loi présenté aux députés et sénateurs s’étend sur 962 pages ! On se demande quel parlementaire est capable d’avoir en aussi peu de temps un avis valable sur tous les articles du texte, encore moins sur son intérêt général.
Parmi les multiples mesures-phares que contient ce texte indigeste, il est question de « privatiser » : privatiser les ex-Aéroports de Paris, devenus le groupe ADP et dont une partie du capital se trouve déjà entre des mains étrangères, la Française des jeux et le groupe énergétique aujourd’hui baptisé Engie. En soi, une telle mesure n’est pas choquante, car ce n’est pas le rôle de l’État que de gérer des aéroports – y compris à l’étranger – ou de se conduire en tenancier de machines à sous. Quant à l’accès à l’énergie, l’État doit plus veiller à ce que l’énergie en question soit disponible toujours et partout au moindre coût plutôt que de gérer directement la société qui la distribue. Mais le motif pour lequel ces mesures sont prises est d’obtenir – dans le respect des règles imposées par l’Union européenne – le bénéfice le plus important possible, pour « financer l’innovation de rupture ».
L’accord sur les « prêts non performants »
Le président Macron et la chancelière Merkel se sont mis d’accord pour relancer l’intégration bancaire européenne en limitant les « prêts non performants » à 5 % de l’encours de crédit global des banques. Cela tombe bien puisque les banques françaises et allemandes ont réussi à brader auprès de fonds de pension américains la plupart de leurs créances douteuses, se déchargeant en fait sur ces fonds du soin de les recouvrer à l’échéance. Grâce à ce subterfuge, leur ratio est ainsi passé à moins de 4 % ; les pertes générées par l’opération ayant été masquées par la spéculation financière. Mais les banques italiennes, irlandaises, portugaises, chypriotes, espagnoles et grecques ne peuvent respecter cette nouvelle obligation, compte tenu de l’état de délabrement de leur système économique. Si le projet franco-allemand est adopté, ces banques n’auront qu’à vendre – au rabais – les créances qu’elles détiennent sur leurs entreprises nationales à des fonds de pension étrangers qui, eux, ne manqueront pas de faire jouer les privilèges attachés à ces créances au moment de l’échéance finale. Et nombre d’entreprises endettées passeront ainsi sous contrôle étranger sans que personne ne s’en offusque.
Les tribulations migratoires
Au début de l’été, divers bateaux de « migrants » ont occupé les titres des journaux. Dans quel port allaient-ils pouvoir débarquer les passagers recueillis au milieu de la mer Méditerranée, sur de frêles esquifs où ils avaient été entassés par des passeurs sans scrupules ? On a dit à ce propos qu’un bateau comme l’Aquarius – celui qui a fini à Valence – représentait pour les passeurs qui lui avaient confié ces clandestins, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Mais il faut voir que ce bateau qui a ainsi pris le relais des passeurs, appartient à une société qui ne vit pas que de l’air du temps, qu’il avait été affrété pour l’occasion par des associations sans lien avec la première – il faut bien diviser les risques –, pour lesquelles cette opération est onéreuse, que le personnel à bord ne se nourrit pas uniquement du poisson pêché en mer pendant son temps libre. Or comme le nombre des bateaux qui remplissent ce type de missions « humanitaires » ne fait qu’augmenter, c’est bien qu’il y a là un nouveau marché lucratif. On constate d’ailleurs que ces bateaux savent très exactement où aller récupérer ces « migrants » ; c’est d’ailleurs la raison qui a conduit ledit Aquarius à faire une « escale technique » à Marseille fin juin : « l’escale doit être faite le plus près possible de la zone de sauvetage », comme l’a précisé son capitaine.
Les réformes sociétales
Dans la logique des « réformes sociétales » imposées en France, sous l’égide de l’ONU et avec le soutien de la Cour européenne des droits de l’homme (sic), après le « mariage » homosexuel (lui-même préparé par le PACS), la France se dirige vers l’adoption de ce que l’on appelle pudiquement la PMA et la GPA et qui constituent, faut-il le préciser, le pendant obligatoire de ce que l’on appelle hypocritement l’IVG. Désormais tout le monde aura le droit de « supprimer un fœtus », d’acheter un enfant ou de louer un ventre. Mais si l’enfant acquis dans le cadre de ce nouveau « droit » ne répond pas aux attentes (au cahier des charges initial) ou s’il cesse de plaire à l’acquéreur, il faudra bien organiser un « marché de l’occasion »… sinon ces « déchets » humains, pour reprendre l’expression mise en avant par le pape François mais déjà utilisée par son prédécesseur, seront abandonnés.
Les élections présidentielles
Le 17 juin, le journal italien Il Populista a annoncé que, pour son élection, le président Macron aurait bénéficié de divers prêts venus de la part de personnes qui ne sont pas réputées pour leur désintéressement le plus total (Crédit Agricole, David de Rothschild, George Soros et Goldman-Sachs). Au moment où ces lignes sont écrites, l’information n’est encore pas vérifiée. Mais, une plainte a été déposée contre l’ancien maire de Lyon pour avoir fait bénéficier le candidat Macron de finances obtenues auprès des citoyens pour un tout autre objectif. Et cela vient après la révélation des rabais obtenus par le même candidat pour la location de certaines salles de réunion. Quoi qu’il en soit de la réalité profonde de ces accusations, le fait même qu’il y soit fait référence et que les médias officiels y donnent un certain écho, montre bien que les démocrates français vivent avec l’idée que leurs voix peuvent être vendues et donc achetées.
Une société de spéculation
Ces quelques exemples, mais la liste est loin d’être exhaustive, montrent qu’aujourd’hui tout se vend car tout s’achète. Hélas, là où un gouvernement devrait exercer ses fonctions régaliennes pour protéger l’ordre public et promouvoir le bien commun, où il devrait respecter les difficultés de ses partenaires européens et s’en montrer solidaire, où il devrait, avec prudence, aider ceux qui en ont besoin et dont le premier droit est celui de pouvoir vivre dignement chez eux, où il devrait se préoccuper du droit des enfants à vivre normalement et être éduqués et aimés par un père et une mère, on constate qu’il introduit partout la spéculation. On spécule sur l’économie du pays, sur les créances internationales, sur la misère des peuples, sur la détresse affective des populations, sur les résultats des élections. Les marchandises d’aujourd’hui ne sont plus des biens de première nécessité que recherchaient les Anciens mais des personnes morales ou, pire, des personnes physiques. Les réfugiés, les enfants, les femmes sont les nouveaux produits que l’on trouve sur ces marchés « réformés » par ceux que saint Augustin désignaient comme appartenant à une « bande de brigands ».
Tout se vend et s’achète, même les gosses. Ô démocratie !
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L'immigration au scanner
Jean-Paul Gourévitch est consultant international sur 'Afrique, les migrations et islamisme radical, spécialiste renommé des questions migratoires, sur lesquelles s'exprime volontiers même si le débat autour de celles-ci est confisqué par une politique plus soucieuse de l'idéologie que du bien commun.
ENTRETIEN par Hugues Dalric
Selon les chiffres de la Direction générale des étrangers en France, la France a délivré quelque 262 000 titres de séjours l'an dernier. D'aucuns estiment que l'entrée d'étrangers dans notre pays tournerait autour de 400 000 (ce qui ne serait pas si loin des chiffres allemands). Ces chiffres sont-ils vérifiables ? Ou au moins crédibles ?
Je ne vois aucune raison de mettre en cause le chiffre de 262 000 titres. Auquel il faut ajouter les migrants irréguliers entrants. L'analyse conjuguée des statistiques des demandes d'asile, de l'AME et des « étrangers malades » qui ne concernent d'ailleurs pas la totalité de ces migrants, les situerait en 2017 autour de 120 000. Mais il faut en retrancher les décès et les sortants sur lesquels nos outils de mesure sont indigents et peu fiables puisqu'il n'y a pas de registre local de population et une liberté de circulation dans l'espace Schengen. L'Insee affichait un solde migratoire de 174 000 immigrés en 2015 (chiffre provisoire et non justifié) et le Ministère de l'Intérieur de 27 000 migrants irréguliers renvoyés en 2017 sans compter ceux repartis d’eux-mêmes. L'augmentation annuelle de la population venue de l’étranger se situe vraisemblablement dans la fourchette 180000/ 280000.
On estime en général que la population immigrée (légale) représente plus de 10 % de la population, en France comme dans le reste de l'Union européenne. Sans évoquer l'idée d'un « grand remplacement », mais alors que ces entrées ne cessent de continuer, peut-on envisager, du point de vue du démographe, une assimilation ? Quelle serait sinon la perspective ?
Selon nos travaux les plus récents(1) l'ensemble des immigrés légaux et irréguliers représente 7,15 M de personnes soit 10,7 % de la population française. Quand on parle du « grand remplacement » on doit d'une part cumuler le solde migratoire des immigrés (minimum 180 000) et celui des expatriés (minimum 80 000) qui sont qualitativement différents dans leur très grande majorité, et le solde naturel des naissances d'origine étrangère (minimum 150 000). Soit un total d'au moins 310 000 personnes (0,46 % de la population française Le grand remplacement n'est pas pour demain mais la population résidant en France se transforme. Quant au problème d'assimilation que vous évoquez, il est politique avec un choix entre le « vivre ensemble », le « vivre côte à côte » et le « vivre face à face ».
Vous avez participé à la rédaction de quelques-uns des amendements dans l'actuel débat sur l'asile et l'immigration. Pensez-vous que ce projet de loi comporte des solutions réalistes aux problèmes objectifs, économiques notamment, que pose l'arrivée continue d'étrangers en France ?
J'y ai participé sur le plan technique et non politique à partir de la plaquette sur la loi Macron réalisée pour Contribuables Associés fin mars 2018 et envoyée à tous les parlementaires dont certains m ont contacté. Je ne nourris aucune illusion sur leur adoption. Il y a dans cette loi des idées louables comme l’encadrement de la demande d'asile et des reconduites, mais sans les mesures techniques qui permettraient d'y parvenir des hypothèses généreuses comme la possibilité pour les demandeurs d'asile de travailler dès 6 mois mais qui supposent que leur demande d'asile trouvera une réponse dans le même délai, et des bombes à retardement comme le problème des mineurs isolés qui peuvent faire venir leurs ascendants et leur fratrie ce qui va déclencher, dès qu'il sera connu, un flot d'arrivées africaines non maîtrisable. Il y a surtout une inversion des priorités. On s’est centré pour des raisons humanitaires sur l'accueil et non sur ce que deviennent ceux qui sont accueillis. Les études de l'OCDE montrent que 5 ans après leur arrivée, 33 % seulement des immigrés ont trouvé du travail dans l’économie formelle. Même en ajoutant ceux qui travaillent au noir, plus de la moitié restent donc à la charge de l'État c'est-à-dire des contribuables. Un sujet sulfureux occulté par les grands médias. Un pays qui ne se demande pas s'il aura la capacité de fournir du travail à tous ceux qu'il accueille ne fait que renforcer leur précarisation.
Le terme de terrorisme semble ne plus désigner aujourd'hui que la violence islamiste. Celle-ci, dénommée aussi radicalisation, a-t-elle cru en fonction de cette augmentation de la masse migratoire en provenance de pays à forte concentration musulmane ?
Les rapports entre la progression de l'immigration et celle de l'islamisme radical sont trop complexes pour être réduits à un amalgame, à une corrélation ou à une déconnexion. D’autant plus qu'il faut tenir compte de la montée de la violence islamiste chez ceux qui sont nés en France et de l'autofinancement du terrorisme par l'islamo-business(2) Il y a sur cette question trop d'idées reçues et une méconnaissance du parcours économique et spirituel des apprentis djihadistes.
Jean-Louis Borloo vient de remettre son rapport sur les banlieues, qui doit évoquer, d'après ce que l'on peut savoir, autant les questions d'immigration que de radicalisation. Si on ajoute cela à la loi évoquée ci-dessus, cela signifie-t-il que l'État a décidé d'écouter les spécialistes tels que vous, de prendre la mesure du problème, et - peut-être - d'en tirer les conséquences ?
Je ne connais pas encore les détails des 9 chantiers du plan Borloo pour enrayer le nouvel apartheid qu'il redoute. Il a travaillé avec les responsables municipaux et associatifs ce qui est légitime en raison de leur connaissance du terrain mais assez peu avec les experts qui peuvent esquisser un horizon à cette recomposition. Je n'ai pas été consulté pas plus que par le Ministère de l'Intérieur pour sa loi et je ne m’en offusque pas. Mais quand on est immergé dans le quotidien, on parle emploi, alternance, discriminations, cité éducative, et on oublie un des maux majeurs qui explique l’échec de tous les plans banlieue précédents et la montée du communautarisme et de la revendication identitaire. Ce mal, c'est l’économie informelle qui représente aujourd'hui 20 % du PUB de la France nais qui surtout fait vivre les « quartiers sensibles » et face auxquels les gouvernements ont impuissants. Ils n'ont toujours pas choisi entre la combattre dès la première transgression (la fraude aux transports publics dans les banlieues), la laisser prospérer pour ure exploser le chaudron social, ou-essayer e la gérer au moins mal.
Il y a d'autres chiffres importants sur la question de l'immigration : ceux de son coût..
C'est une question qui divise les spécialistes et sur laquelle je travaille depuis plus de 10 ans, en actualisant à chaque fois les données. Pour résumer, aucun chercheur sérieux aujourd'hui ne peut prétendre que l'immigration rapporte à la France plus qu'elle ne coûte.
Il y a toutefois une différence entre les chercheurs « de gauche » comme François Gemenne ou Jean-Christophe Dumont de l'OCDE qui estiment que le déficit annuel est minime (entre 5 et 10 milliards d'euros) et les chercheurs « de droite ou d'extrême droite » comme André Posokhow de Polemia, Yves-Marie Laulan ou Gérard Pince qui le situent entre 70 et 85 milliards.
De mon côté j'ai explicité mes bases de données et ma démarche de calcul des coûts. Les résultats que j'ai publiés en 2017 aboutissent à un déficit annuel de l'immigration légale de 8,5 milliards d'euros, à un déficit de l'immigration irrégulière de 3,7 milliards et à des investissements de l'État de 8,2 milliards dont seulement une petite partie sera rentable quand les immigrés et leurs enfants pour lesquels ils sont consentis entreront sur le marché du travail et contribueront à l'augmentation du PIB du pays.
Bref chaque année l'immigration coûte environ 20 milliards aux contribuables. Il est facile de comprendre qu'un immigré qui travaille rapporte plus qu'il ne coûte et que c'est le contraire pour un immigré qui ne travaille pas. Mais c'est cette catégorie qui est la plus nombreuse et aucun des scénarios que j'ai décrits (recrutement, régularisation, quotas, baisse du chômage, hausse du pouvoir d’achat, ne paraît susceptible d'inverser durablement la tendance.
Depuis quelques temps, on a le sentiment que la France, dans les rapports de l'Insee notamment, ne ferme plus systématiquement les yeux sur certains chiffres, ethniques notamment. Cela vous a-t-il permis d'affiner votre travail ? Et est-ce le signe d'un retour au réalisme ?
La France est un des seuls pays où les statistiques ethniques sont interdites ce qui est aberrant. Comment combattre les discriminations si on camoufle l'identité de ceux qui en sont victimes ? Il y a eu certes des avancées. Les chercheurs connaissent aujourd'hui le nombre des enfants d'origine étrangère, leur répartition en fonction des origines, de la structure familiale, de l’arrivée en France d'un ou des deux parents, mais ces chiffres ne sont pas médiatisés par peur de déclencher des réactions xénophobes. Sauf qu’à considérer les Français comme des citoyens qui ne seraient pas adultes, on favorise les rumeurs et les amalgames. Une fois de plus l'idéologie l'emporte sur l'information. Et la grande perdante de ce jeu de dupes, c'est en définitive la démocratie.
1 . J.P Gourévitch Les véritables enjeux des migrations, Le Rocher, 2017
2 . J.P Gourévitch L'islamo-business, vivier du terrorisme, P.G. de Roux, 2016.
monde&vie 10 mai 2018
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Le chaos migratoire qui s’installe est le fruit d’un système économique mondial désordonné
Extrait de la revue Permanences de Mai-Juin 2018 « Immigration et droits des peuples » :
"Le monde est confronté à une crise migratoire majeure. Il convient tout d’abord de définir ce qu’est une « crise migratoire ». En effet, tout mouvement de migration ne constitue pas par principe une « crise majeure », même s’il est le plus souvent lié à des difficultés particulières dans les pays d’origine. Un mouvement migratoire peut être qualifié de « crise majeure » lorsque ses causes traduisent une situation structurellement délétère dans les pays de départ, lorsqu’il provoque une déstabilisation importante des pays d’accueil – économique, sociale, culturelle et/ou sécuritaire – et lorsque le nombre d’immigrés rend très difficile, voire impossible, un accueil décent et une intégration suffisante.
Les phénomènes migratoires que nous connaissons aujourd’hui réunissent ces trois critères. Cette « crise » manifeste clairement un désordre du monde, à un degré tel que l’on peut parler de « crise systémique » : la crise migratoire est notamment liée à ce que l’on nomme mondialisation ou globalisation, à cette transformation extraordinaire du monde causée par le système économique mondial – un turbo-capitalisme financiarisé – qui produit des déséquilibres économiques et des désordres géopolitiques (les guerres qui causent les mouvements de réfugiés sont bien souvent au service des appétits économiques et financiers). D’une certaine manière, le monde ne « tourne pas rond ».
Un libéralisme migratoire
Ce désordre n’est donc pas seulement lié au fait que les obstacles au développement sont nombreux pour les pays du Sud, assujettis à une nouvelle forme de colonialisme économique et bien souvent paralysés par des structures politiques corrompues par les puissances économiques. Il ne suffirait pas d’introduire un peu de vertu ici et là pour résoudre la question. Ce désordre est bien systémique. Depuis le début des années 1990, nous sommes entrés dans un système fondé sur le libre-échange. Le principe même du libre-échange exige la suppression (ou le contournement) des frontières. Nous voici donc confrontés à un triple libéralisme : un libéralisme financier (libre-circulation des capitaux), un libéralisme marchand (libre- circulation des marchandises), un libéralisme migratoire (libre-circulation des hommes).
Ces trois libéralismes vont ensemble : il est incohérent de dénoncer le libéralismes financier et marchand en oubliant le libéralisme migratoire. Ce libéralisme migratoire joue en effet un rôle spécifique dans ce processus de mondialisation :
- Importer une main d’œuvre jeune dans les pays européens vieillissants.
- Faire pression à la baisse sur les salaires.
- Dissoudre les identités pour rendre les populations culturellement interchangeables, donc malléables et disponibles selon les besoins de la production.
C’est ce parfait cynisme qui fut à l’œuvre en Allemagne à l’été 2015, à la demande du patronat allemand, lorsque Madame Merkel a ouvert les vannes à un afflux massif de réfugiés. Ce n’est pas un hasard si le plus grand nombre de ces réfugiés étaient des hommes seuls, jeunes ou dans la force de l’âge. D’une certaine manière, leurs caractéristiques correspondaient à la « commande » du patronat.
Une propagande de masse
Ce processus migratoire voulu par les puissances économiques et financières s’accompagne d’une campagne de conquête culturelle et idéologique, avec l’appui des médias de masse :
- Promotion du principe de libre-circulation (mondialisation heureuse, croissance, emploi, etc.).
- Diabolisation de la notion de frontière, présentée comme le symbole du repli, de l’égoïsme et de l’isolationnisme.
- Promotion d’une idéologie multiculturelle.
- Fabrication de la figure sacrale et intouchable du migrant.
- Indifférenciation du type de migrations, rendant floues les distinctions entre migrants économiques, réfugiés de guerre et demandeurs d’asile.
- Diabolisation de la distinction entre types d’immigrations, présentée comme une forme de discrimination.
- Transformation du vocabulaire (migrant ou réfugié à la place d’immigré, disparition de la notion d’immigration clandestine).
- Humanitarisation du débat sur l’immigration, réduit à sa dimension morale (accueillir c’est bien, réguler c’est mal).
- Diabolisation des opposants au libéralisme migratoire (charge sémantique disqualifiante : nationalisme, populisme, racisme, xénophobie, repli identitaire, isolationnisme, protectionnisme).
- Conversion d’un certain nombre d’associations humanitaires en promoteurs et instruments facilitateurs de la migration de masse.
- Martelage du caractère inéluctable du phénomène migratoire de masse.
Ces éléments de langage constituent une propagande de masse au service des politiques migratoires libérales. Ces politiques publiques favorisent la désorganisation des contrôles aux frontières (l’espace Schengen rend inopérant le contrôle des frontières extérieures et intérieures de l’Union européenne), des législations rendant toujours plus difficiles les reconduites à la frontière, un regroupement familial permettant de fixer les populations immigrées, un accès toujours plus aisé à la nationalité, etc.
Un enjeu majeur pour le système économique
L’Union européenne a tenté d’imposer ce type de politiques migratoires à l’ensemble des pays européens, notamment en exerçant une forte pression sur ceux qui refusaient de s’y plier. C’est ainsi que les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie) ont été l’objet de menaces de sanctions, de procédures d’infraction, de réduction des fonds structurels. Si l’Union européenne a pris le risque énorme de se fracturer elle-même en poursuivant de telles velléités punitives, c’est parce que l’enjeu est essentiel : c’est l’un des aspects majeurs de la globalisation qui se joue ici. Si tous les pays ne jouent pas le jeu, le système économique fondé sur le principe de libre-circulation en est affaibli.
D’une certaine manière, les puissances choisissent de prendre le risque d’un certain chaos migratoire, d’une division de l’Union européenne et d’une fracture avec les opinions publiques plutôt que de renoncer à l’émergence d’un monde global de libre circulation des capitaux, des marchandises et de la main d’œuvre. Dans cette logique, les hommes sont réduits à leur dimension de producteurs-consommateurs et les droits des peuples sont piétinés : droit au développement, droit à vivre et travailler dans son pays, droit à la culture, droit à la continuité historique, droit à la sécurité, etc.
Le besoin de frontières
Or, les pays du Sud ont besoin de pouvoir retenir sur leur sol leurs forces vives ; et les pays européens ont besoin de pouvoir mettre en place de véritables politiques migratoires. Pour cela, ils ont besoin de frontières. En effet, les frontières constituent l’un des outils majeurs d’une politique migratoire. Contrairement à ce qui est souvent avancé de manière manichéenne, une politique migratoire n’est pas nécessairement une politique qui exclut par principe toute migration. Une frontière n’est pas faite pour être définitivement et absolument fermée, elle est faite pour réguler. Et elle est « un espace de négociation » avec les pays du Sud, comme le précise l’universitaire Stephen Smith.
Les pays européens n’ont pas à choisir entre « immigration zéro » et « anarchie migratoire », ils ont à mener un politique raisonnable. Il est vrai en effet que cela fait partie de notre tradition, de notre honneur et de nos devoirs d’accueillir des personnes persécutées, des réfugiés de guerre et des personnes qui fuient la misère. Cela doit pouvoir se faire de manière maîtrisée, en respectant autant que possible le bien commun des pays d’accueil, celui des pays d’origine, et in fine le bien commun global d’un monde qui gardera quoiqu’il arrive un certain niveau d’interdépendances. Il s’agit dès lors de déterminer des critères d’accueil (donc distinguer entre les types d’immigration) et un nombre jugé accessible. Dans ce cadre, non seulement les contrôles aux frontières ne sont pas en contradiction avec une authentique politique migratoire d’accueil, mais encore en sont-ils la condition sine qua non.
La justice ou la guerre
En parallèle, nos pays européens sont confrontés à un enjeu démographique important. Ils ont tort de croire qu’il soit possible de compenser leur déficit démographique par l’immigration. D’une part parce que si tous les hommes sont égaux en nature et en dignité, les peuples ne sont pas interchangeables. L’homme est en effet un être social et culturel. D’autre part parce que l’absorption du surplus démographique de l’Afrique ne peut que rendre la vie commune impossible dans les pays d’accueil en même temps qu’elle ne résout pas le problème structurel de l’Afrique. Respecter le droit au développement des nations implique de les aider à fixer leurs forces vives sur leur sol, exige de renoncer à l’impérialisme géopolitique mis au service de logiques marchandes, et à fournir une aide au développement enfin libérée des appétits de prédation.
Mais si nous poursuivons la marche actuelle de la mondialisation exigée par le système économique global, la vie commune deviendra impossible, entre cultures sur notre sol, mais aussi entre continents et nations. D’une certaine manière, nous avons le choix entre la justice et la guerre."
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Berceaux vides et bateaux pleins
Les articles sur la baisse de la natalité en France, en Europe, au Japon… sont fréquents depuis des années (y compris sur Boulevard Voltaire). Même des pays comme le nôtre qui, longtemps, ont donné des signes de résistance à la tentation des lemmings ont maintenant rejoint les statistiques communes, et les chiffres seraient encore plus bas si les naissances d’enfants automatiquement français dans les familles immigrées ne venaient relever les courbes. Il est des optimistes comme Hervé Le Bras, qui demandent d’attendre que les femmes aient procréé sur le tard pour faire le point, et des pessimistes qui voient l’inexorable déclin de notre pays et parlent d’« hiver démographique » (Nicolas Baverez). Longtemps, des explications par l’Histoire semblaient convaincantes : l’Allemagne culpabilisée par son passé sans cesse remué, de même pour le Japon, l’Italie et l’Espagne post-franquiste. Et la France, d’abord sortie la tête haute de la guerre, s’est vue dans les années 70 attaquée à la fois comme collaborationniste sans état d’âme et abominable colonialiste. Repentance exigée, cendres sur la tête et mea culpa à la louche.
Mais aujourd’hui, les statistiques mondiales montrent que ces explications ne suffisent plus. Des pays sans culpabilité ni repentance voient leur natalité baisser aussi en Europe – laissons ici de côté la Russie. Quant à incriminer la politique familiale de la France, très efficace dans l’après-guerre, mais fortement écornée depuis des années, c’est un argument important, mais sans doute insuffisant. Alors, on met en cause l’hédonisme généralisé, la décomposition des familles, les unions stables plus tardives, les longues études et, pour les femmes, le calcul de la période la plus favorable après quelques années de travail. Tout ceci ne manque pas de vérité, même si le « désir d’enfant », les revendications de GPA, PMA… occupent le terrain et donnent à croire que la procréation est un désir répandu.
Il faut sans doute voir plus large encore : un affaissement du vouloir-vivre en Europe. Quand l’Afrique croît sans relâche, même dans les pays les plus pauvres, exposés aux conflits et aux violences, et que les pays musulmans se distinguent particulièrement (Égypte, par exemple), l’Europe ne maintient sa population que grâce aux immigrés (la preuve par la Guyane et Mayotte). Le contraste entre la fécondité des uns et le recul des autres ne peut venir que d’un état d’esprit, qui n’a pas forcément à voir avec les conditions matérielles – au contraire, même. Et pendant ce temps-là, en Méditerranée, des bateaux remplis en majorité de jeunes hommes ne cessent d’atteindre les côtes européennes, profitant de la culpabilité soigneusement entretenue, des attendrissements de vieux, de la charité chrétienne coupée de la raison, sans doute aussi du sentimentalisme féminin, combiné à l’affaiblissement de l’esprit combatif chez les hommes priés de laisser la testostérone au vestiaire (sauf, bien sûr, pendant les matchs de foot), bref, d’une démission intérieure.
Les suicides dans certaines catégories sociales comme les paysans, chez les policiers déboussolés, la démission des autorités en général, les « accommodements raisonnables » en matière de tenue, de nourriture, les réactions niaises aux attentats (si « Vous n’[avez] pas ma haine », alors quoi ?). J’ajouterai toutes les folies du/des genre/s, la « LGBTisation » qui s’étend, la traque aux personnages historiques racistes, esclavagistes, misogynes – exclusivement occidentaux, bien sûr. Et chez les « desouche », qui côtoient les « jeunes » dans les cités, la tentation de se convertir à une religion perçue comme forte et sûre de soi, peu disposée à une quelconque repentance et même à l’examen intérieur, alors que le christianisme, catholique et protestant, paraît d’ores et déjà soumis… Tout cela cumulé, honnêtement, donne-t-il envie de lancer des enfants dans le monde ?
La réponse est peut-être dans cette devise de Gramsci : « Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté. »
Olga Le Roux