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insécurité - Page 1008

  • 11 septembre 2001: « Rien n'explique que les avions aient pu pénétrer aussi facilement l'intérieur des zones les mieux protégées du monde »

     Journaliste d'investigation, Eric Raynaud se passionne depuis huit ans pour les attentats du 11 septembre 2001. Auteur d'un livre intitulé 11 septembre, les vérités cachées, il est convaincu que les tours du World Trade Center avaient été piégées avant que les avions ne les percutent. Il s'explique pour Monde et Vie.

    M&V : Le 11 septembre 2001, le monde entier a assisté en direct à l'écroulement des tours du World Trade Center à New-York, heurtées de plein fouet par des avions de ligne détournés par des terroristes. Pour tout le monde, ces terroristes et leur chef, un certain Oussama ben Laden, jusqu'alors inconnu du grand public, en étaient seuls responsables. Comment en êtes-vous arrivé à douter de la version officielle des événements ?

    - Eric Raynaud : A l'époque,je suis resté «scotché», le souffle coupé, devant ma télévision jusqu'à cinq heures du matin et je ne me suis pas posé de question sur la manière dont l'événement avait pu se produire. Les questions sont venues plus tard, d'abord à la lecture du livre de Thierry Meyssan sur l'attentat visant le Pentagone, « L'Effroyable imposture », puis lors de la publication des conclusions de la commission d'enquête américaine conduite par l'administration Bush-Cheney, absolument pas crédibles. Des scientifiques de premier rang sont d'ailleurs montés au créneau pour critiquer cette version officielle des faits, avec des arguments puissants. Après l'élection de Barack Obama, la parole s'est un peu libérée.
    Elle est plus libre aux Etats-Unis qu'en France...
    - En effet, de nombreuses associations s'y sont créées et se sont pour la plupart fédérées au sein d'un Mouvement pour la vérité sur le 11 septembre, afin de réclamer l'ouverture d'une nouvelle enquête. Des associations de victimes et de familles de victimes, de pompiers, de témoins, de Professionnels du bâtiment - architectes et ingénieurs -, d'anciens agents des services secrets, une association de personnalités religieuses et une autre rassemblant des dirigeants politiques internationaux ont demandé que la lumière soit faite sur les nombreuses obscurités de ce drame.
    Selon vous, que s'est-il réellement produit le 11 septembre ?
    - Il s'agit indubitablement d'attentats perpétrés par des terroristes - nous avons tous vu les avions percuter les tours -, mais je suis convaincu que Georges Bush et les membres de son administration avaient des éléments démontrant qu'ils allaient se produire. Les services secrets d'au moins quinze pays, dont le Mossad, les services secrets afghans et la DGSE française (dès le mois de janvier !), les avaient prévenus qu'un attentat allait avoir lieu avec des avions détournés. La CIA en avait aussi fait état le 6 août 2001, lors du briefing quotidien en présence de George Bush. L'administration en place a volontairement laissé faire et probablement accompagné le mouvement. On ne s'explique pas autrement que les avions aient pu pénétrer aussi facilement à l'intérieur des zones les mieux protégées du monde : New-York, Washington et le Pentagone. Il faut savoir qu'autour du Pentagone est tracé un cercle virtuel, baptisé P 56, dans lequel on n'entre pas sans émettre un message accompagné d'un code qui est changé tous les jours. Si ce message codé n'est pas reçu, des missiles sont immédiatement lancés contre l'appareil intrus. Les avions qui ont percuté les tours auraient également dus être interceptés par la chasse américaine dans les six minutes. À 8 h 30, deux appareils étaient prêts à décoller et à se porter sur l'adversaire en 5 ou 6 minutes. Or ils sont restés au sol pendant une heure et demi, laissant le deuxième avion se fracasser sur la deuxième tour...
    Vous évoquez dans votre livre la découverte d'un scientifique, Niels Harrit ? De quoi s'agit-il ?
    - Niels Harrit est un scientifique danois, spécialisé en nanochimie. En mars dernier, il a publié dans un bulletin scientifique à comité de lecture - ce qui pour un scientifique est un gage de sérieux - une étude dans laquelle il expliquait avoir trouvé, dans les poussières de béton des tours écroulées, des particules de nanothermite. Il s'agit d'un mélange chimique qui possède des propriétés explosives ou de fusion et dont les ouvriers des chemins de fer se servaient naguère pour couper les rails. Plus c'est petit, plus c'est exogène, et plus ça «pète». Cet explosif atteint très rapidement des températures de 2 500 degrés et brûle sans apport d'oxygène. Le kérosène que contenaient les réservoirs des avions ne brûle, lui, qu'à une température de 800 à 850 degrés. Or, l'acier ne fond pas à moins de 1580 degrés... Par ailleurs, la nanothermite peut servir, soit comme explosif, soit pour découper. Il est probable qu'il y a eu à la fois des charges de découpe et d'explosion, ce qui expliquerait que des poutres de plusieurs tonnes aient été expulsées à 180 mètres, ainsi que la vitesse à laquelle les tours sont tombées : 10 secondes, vitesse de la chute libre, au lieu des 30 secondes minimum qu'il aurait fallu pour écraser 110 étages, selon les spécialistes.
    Vous soupçonnez les Américains d'avoir eux-mêmes miné les tours. Pourquoi ?
    - Cet explosif est fabriqué sous licence militaire, dans des laboratoires militaires, à usage militaire. Il est donc permis de se demander ce que font ces particules dans les poussières du Worl Trade Center. Je vois mal des islamistes fabriquer la nanothermite dans les grottes d'Afghanistan... Ils auraient pu l'acheter, mais encore aurait-il fallu pouvoir placer les explosifs dans les tours. Car, selon Niels Harrit, il aurait fallu plus de 10 tonnes de nanothermite répartie dans tous les étages des deux tours et de la tour 7 - la troisième à être tombée - pour provoquer de tels dégâts. On sait par des témoins que des explosions ont eu lieu dans les tours, on les entend distinctement lorsqu'on consulte les archives filmées. Un témoin nommé Rodriguez, qui travaillait dans les « Twins Towers » et dont George Bush a fait un héros national car il a sauvé plusieurs personnes, a été brûlé par une énorme explosion dans les sous-sols.
    Comment aurait-on pu introduire discrètement plus de 10 tonnes d'explosifs dans les tours ?
    - Des journalistes de la télévision danoise l'ont demandé à Niels Harrit, qui leur a répondu : « sur des palettes », et leur a conseillé d'aller poser la question aux responsables de la société qui était en charge de la sécurité des tours, Securacom. Cette société, qui assurait aussi la sécurité de l'aéroport de Dulles, d'où est parti l'avion qui se serait écrasé sur le Pentagone, était dirigée... par Marvin Bush, le propre frère de George Bush, et par leur cousin Wirt Walker. Les responsables de Securacom n'ont jamais été interrogés par la commission d'enquête... Ils auraient pu expliquer pourquoi les chiens renifleurs d'explosifs avaient été retirés du World Trade Center quinze jours avant les attentats ? Des familles ont demandé des explications, elles n'ont jamais reçu de réponse. Peu de temps avant les attentats aussi, il avait été procédé à une opération de réfection des ascenseurs, au cœur d'une colonne d'acier qui monte dans la cage d'ascenseur. Ces ascenseurs avaient pourtant déjà été révisés à peine dix-huit mois plus tôt...
    Vous avez abordé aussi dans votre livre le cas de la tour 7, la troisième à s'être écroulée, sans avoir été percutée par aucun avion...
    - Le rapport final de la commission d'enquête passe purement et simplement sous silence la chute de cette tour, dans laquelle se trouvaient les bureaux de la CIA, mais aussi le bunker du maire de New-York, à l'époque Rudy Giuliani. On a avancé pour expliquer son écroulement que des débris entrés par les fenêtres de cette tour y avaient allumé des incendies qui auraient affaibli sa structure. Or cette tour, d'une hauteur de 165 mètres, est tombée elle aussi à la vitesse de la chute libre, en 6,5 secondes, dans son empreinte et sans qu'un seul des immeubles qui l'entourent ait été touché.
    Vous doutez également de la version officielle concernant l'attentat contre le Pentagone. Pourquoi ?
    - Le toit du Pentagone, censé avoir été également frappé par un Boeing, s'est écroulé seulement trois quarts d'heure après l'impact. Des photos prises par des militaires présents à ce moment-là laissent apparaître, au point d'impact, un trou de 5 mètres sur 5... fait par un avion de 38 mètres d'envergure ! En outre, une association rassemblant à la fois des pilotes de ligne et de chasse a fait savoir qu'il aurait fallu exécuter, pour se planter dans le Pentagone de cette manière, une manœuvre en spirale impossible à exécuter ! Le pilote de chasse qui a inspiré le film Top Gun, membre de l'association des pilotes pour la vérité sur le 11 septembre et qui affiche 400 missions de combat, a déclaré que lui-même ne saurait pas la faire - or, le terroriste qui est censé avoir réussi cette même manœuvre avec un Boeing 757 s'était vu refuser deux semaines auparavant la location d'un Cessna, parce qu'il n'arrivait pas à le piloter. Enfin, on ne trouve pas de débris de l'avion sur la pelouse : ni sièges, ni bagages, juste des pièces de métal qui font la surface d'une main.
    Autre chose : le 757 est censé avoir traversé trois anneaux du Pentagone celui-ci est constitué de cinq «anneaux», bâtiments concentriques en béton armé, avec d'énormes poutres de protection. A la sortie, dans le sixième mur (il y a deux murs par anneau), on voit un trou circulaire de 2,30 mètre, dont on nous dit que c'est le nez de l'avion. Or le nez d'un 757 n'est même pas en aluminium, mais en fibre de carbone pour que les communications soient meilleures. De la fibre de carbone qui traverse des murs en béton armé ? Je demande à voir... Mais justement, en dépit des 84 caméras qui surveillaient l'endroit, on ne dispose pas d'une seule image montrant le choc et l'avion qui s'engouffre dans le mur : le FBI refuse de les montrer, en dépit des demandes des plaignants.
    Mais que sont devenus l'avion et ses passagers - car il a bien décollé ?
    - C'est une question à laquelle je suis incapable de répondre. On n'a rien retrouvé à l'intérieur du pentagone. La commission d'enquête a expliqué que la chaleur avait été telle que l'avion s'était volatilisé - moyennant quoi, sans crainte de se contredire, on a affirmé aux familles que leurs proches présents dans l'avion avaient été identifiés grâce à des traces d'ADN ou des empreintes digitales... Tout ce que je peux dire, c'est qu'il est impossible qu'un 757 ait percuté le Pentagone. Selon l'hypothèse la plus courue, il se serait agi d'un missile. Cette hypothèse pourrait être renforcée par les résultats obtenus par une spécialiste qui est allée mesurer la radioactivité sur place : elle est dix fois supérieure à ce qu'elle était à l'origine.
    De même, je ne sais pas ce qu'il a pu advenir des personnes qui se trouvaient dans l'avion qui se serait écrasé en Pennsylvanie. On a trouvé un trou de 30 mètres dans un champ, là encore sans une valise, ni un siège, ni un morceau de fuselage. Selon une hypothèse, cet avion-là aurait été abattu par l'armée : après les attaques contre les tours et le Pentagone, il pouvait sembler préférable de le descendre et de tuer 47 personnes pour en sauver 4 000. Aujourd'hui, le gouvernement ne dément plus formellement cette hypothèse.
    On a dit que des passagers de cet avion avaient téléphoné à leurs proches...
    - Lors du procès de Moussaoui (survivant du groupe terroriste, ndlr), ses avocats ont demandé les expertises du FBI concernant les conversations téléphoniques d'avion jusqu'au sol. Les experts ont expliqué qu'il ne pouvait pas y avoir eu de telles conversations avec la terre ferme, de la hauteur à laquelle volait l'avion. En 2001, on n'avait pas encore la technologie suffisante. Il n'est pas impossible en revanche que les gens, au sol, aient reçu des coups de téléphone - mais de qui, comment, par qui ? Je ne le sais pas.
    Pourquoi tout cela ? En se rendant complice des terroristes, le gouvernement américain aurait pris des risques énormes...
    - Ce cas de figure s'est déjà vu : on sait aujourd'hui qu'avant Pearl Harbor, par exemple, les Américains avaient été prévenus de l'attaque japonaise. Pour les Américains, il était important d'aller en Irak et en Afghanistan, à cause du pétrole. Un an auparavant, un groupe néoconservateur avait d'ailleurs publié un Projet pour un nouveau siècle américain (PNAC, Project for a New American Century), dont les rédacteurs expliquaient que les Etats-Unis étaient en train de perdre la guerre de l'énergie et qu'il fallait établir des bases au Moyen-Orient, mais que l'opinion publique américaine n'était pas prête à la guerre, « sauf à ce qu'un élément moteur n'advienne, du type Pearl Harbor, qui retournerait l'opinion et permettrait de passer immédiatement à l'action. » Je pense que Bush était au courant qu'il allait se produire quelque chose. La nuit précédente, il couchait dans un hôtel et contrairement à l'habitude, il y avait une batterie anti-missile sur le toit. Mais je crois qu'il ne pensait pas que ça irait si loin et qu'il a été doublé par Dick Cheney.
    Propos recueillis par Hervé Bizien monde & vie 12 octobre 2009

  • CRISE BALKANIQUE, CRISE EUROPÉENNE

    ◘ 1. Les Balkans, point d'acupuncture en Europe
    Toute vision géopolitique de l'Europe pose celle-ci comme un organisme vivant, qui a des points vulnérables et d'autres mieux protégés, en bref, des points faibles et des points forts. Tous les pays et tous les peuples européens ont leur fonction propre dans l'ensemble continental mais certains territoires ou certaines ethnies ont une importance prépondérante, si prépondérante que la santé ou la maladie du corps-Europe entier en dépend. Aujourd'hui, vu les circonstances, personne ne niera que les Balkans sont un point particulièrement sensible dans l'ensemble géopolitique européen. Dans cette région en effervescence, 3 forces géopolitiques majeures de l'Eurasie se trouvent face à face, créant de la sorte un noud inextricable de problèmes. S'il y a harmonie dans les Balkans, l'organisme européen fonctionne plus ou moins bien. Quand on touche à l'équilibre toujours précaire des Balkans, quand on y suscite des conflits, quand on se livre à des provocations dans cette région instable, quand les grandes puissances européennes interviennent dans les conflits balkaniques, les répercussions se font immédiatement ressentir dans tout le continent et on risque une guerre européenne comme en 1914.
    En effet, la Première Guerre mondiale a commencé à Sarajevo. Pendant la seconde guerre mondiale, les territoires de la Yougoslavie – surtout les nouveaux États croate et serbe – ont été les foyers de conflits atroces, tragiques et sanglants. En vase clos, les peuples balkaniques vidaient leurs querelles : oustachistes croates, musulmans pro-allemands, tchetniks serbes monarchistes et nationalistes, internationaux communistes de Tito, Bulgares alliés à l'Axe, Albanais et Macédoniens, etc. s'entretuaient à qui mieux mieux. Ces luttes intérieures étaient marquées par une violence extrême, par des génocides épouvantables, par la guerre ou plutôt la guerilla totale, où participaient et mouraient femmes, enfants et civils, sans exception. Aujourd'hui, l'histoire se répète : la guerre est revenue dans les Balkans. Et une fois de plus, c'est une guerre totale. Génocides, massacres de civils, déportations, tortures, viols, atrocités, décapitations, étripages, yeux crevés font partie du décor quotidien. Hallucinant !
    Le conflit dans l'ex-Yougoslavie est pourtant différent des autres conflits sanglants qui agitent l'Eurasie. Arméniens et Azéris, Moldaves et Russes "transnistriens", Géorgiens et Abkhazes, etc. luttent pour des intérêts locaux, étroitement déterminés parles appartenances ethniques. Ni en Azerbaïdjan ni en Armenie, on ne parle de guerre religieuse. Les Azéris ne parlent pas de djihad. Les Arméniens ne font aucune référence à la défense de la Chrétienté. Dans l'ex-Yougoslavie, la situation est radicalement différente ! C'est une guerre entre Slaves : avec, comme protagonistes, les Serbes orthodoxes, les Bosniaques (Serbes et Croates ethniques convertis à l'Islam il y a 5 siècles) et les Croates (Slaves catholiques). Il s'agit donc d'une guerre religieuse, où toutes les parties sont profondément conscientes de l'essence métaphysique et de la perspective géopolitique qu'ils défendent.
    La guerre actuelle dans les Balkans risque d'être le commencement d'une grande guerre continentale. Les arguments des pacifistes ne compteront plus. Tant sont profondes les forces mises en jeu dans cette région. Le site géographique de cet affrontement est trop important pour l'Europe et pour l'harmonie continentale. Ceux qui disent d'ores et déjà que la guerre grande-continentale a commencé, n'ont peut-être pas tout-à-fait tort.

    ◘ 2. Trois forces, trois peuples
    Dans les Balkans, on aperçoit 3 forces géopolitiques qui sont entrées en conflit mortel.

    • a) Les Serbes
    Quand on parle des Serbes dans le conflit actuel, il s'agit des Serbes de Serbie et de la Kraïna (terres peuplées de serbes et gouvernés par des irréguliers serbes dans les territoires de la Bosnie-Herzégovine et de la Croatie). En Bosnie, les territoires contrôlés par les Serbes occupent 60 % de la superficie de la République. Ces serbes de la Kraïna et de Bosnie ont proclamé une "République serbe" indépendante. Ils représentent le monde de l'orthodoxie. Ils s'identifient à la Russie, et par logique géopolitique, à l'Eurasie, mais au sens limité, petit-eurasien, que lui donnaient les philosophes eurasistes russes, qui posaient l'équation "Russie = Eurasie" et soulignaient la présence, dans l'ensemble étatique, impérial, culturel et religieux russe, d'une grande composante territoriale asiatique. Les Serbes représentent une force qui s'identifie à l'Orient de l'Europe. Aujourd'hui, à cette heure critique et dramatique de leur histoire, tous les Serbes, depuis les intellectuels jusqu'aux simples paysans, en passant par tous les soldats et les miliciens, ont conscience que leur pays représente quelque chose de beaucoup plus grand que la petite Serbie, que la petite ethnie slave du Sud-Est européen. Certains Serbes sentent derrière eux la présence des vastes étendues sibériennes; un pays du Nord de la Bosnie, s'appelle "Simberie"; il est peuplé de Serbes. Le célèbre peintre et mystique serbe Milosc de Matchva affirme que les mots "Serbie" et "Sibérie" ont une même racine ancienne. Serbes et Monténégrins ont un dicton : "Nous et les Russes sommes 200 millions d'hommes". Et encore : "Du haut des plus hautes montagnes des Balkans, on peut apercevoir Moscou si la nuit est claire".

    • b) Les Croates
    Ils vivent sur 70 % du territoire de la République croate. Les 30 % restants relèvent de la Kraïna serbe. Les Croates occupent également 20 % du territoire de la Bosnie-Herzégovine, où ils ont annoncé la création d'un nouvel État croate de Bosnie-Herzégovine. La langue des Croates ne diffère guère de celle des Serbes. Ils sont en majorité catholiques. Dans la situation actuelle, les Serbes convertis au catholicisme (qui habitent surtout dans les régions méridionales de la Croatie) sont absolument solidaires des Croates. Ceux-ci représentent dans les Balkans l'Europe centrale, la Mitteleuropa, bien qu'il ne faut pas oublier qu'à l'époque de la création de la Yougoslavie et de la désintégration de l'empire austro-hongrois, les Croates étaient les premiers à voter pour la sécession d'avec l'empire danubien/centre-européen et pour l'unification avec les autres Slaves du Sud.
    Quoi qu'il en soit, les Croates, pendant la seconde guerre mondiale et aujourd'hui, s'associent explicitement aux intérêts de la Mitteleuropa, de l'Autriche catholique et de l'Allemagne. Ils se considèrent comme "européens" et "civilisés" par contraste avec les Serbes qu'ils décrètent "asiatiques" et "barbares". Chez les Croates – du moins chez ceux qui soutiennent Tudjman ; ce n'est pas le cas de ceux qui sont engagés dans les rangs du HOS de Dobroslav Paraga – l'idée d'Europe et le mythe de la Mitteleuropa s'associent avec l'engouement pour le "monde moderne". Mais en dépit de ce modernisme, on repère chez eux une certaine "judéophobie", répondant à une certaine "judéophilie" des Serbes. En effet, chez les Serbes, on éprouve une certaine sympathie pour les juifs, parce qu'on se sent proche d'eux; on est solidaire du peuple hébreu qui a subi un génocide, à l'instar des Serbes.
    Les Croates sont extrémistes dans leur catholicisme. On voit chez eux des prêtres qui bénissent les armes et encouragent les "opérations spéciales" de "purification ethnique", car ils considèrent que la guerre contre les Serbes est une guerre sainte contre l'"Asie".
    Derrière les Croates, il y a la Mitteleuropa, l'Allemagne et surtout le catholicisme des provinces méridionales et de l'Autriche. Les Croates se veulent des représentants de l'Occident européen, face aux Serbes orthodoxes et aux Bosniaques musulmans. Les Serbes appellent les Croates les "Oustachistes" et parfois même les "Allemands". De leur côté, les Croates appellent les soldats du bataillon russe de l'ONU, les "tchetniks russes". Pour les Croates "allemands", les Serbes sont "russes" et les Russes sont "serbes".

    • c) Les Bosniaques
    Les Bosniaques vivent dans le territoire de la République de Bosnie-Herzégovine, mais leurs terres sont éparpillées, dispersées sur toute la surface de la république. Il n'y a que 3 espaces homogènes, relativement grands, en Bosnie-Herzégovine, qui sont peuplés de Musulmans : le rayon de Bekhatch (nord-ouest de la République), les terres autour de Tuzla (dans le Nord) et l'espace au Sud de Sarajevo. La population de cette dernière ville est à 60 % musulmane.
    Les Bosniaques sont des Serbes ethniques qui sont entrés en Islam à l'époque de la conquête turque. Paradoxalement, les Musulmans bosniaques sont ethniquement plus "purs" que les Serbes orthodoxes. Beaucoup de Musulmans de l'ex-Yougoslavie présentent des types dolicocéphales à pigmentation claire. Pour quelle raison ? Les troupes turques-ottomanes ne violaient pas les femmes de ceux qui s'étaient convertis à l'Islam. Les Serbes orthodoxes sont beaucoup plus turquisés que les Musulmans bosniaques sur le plan racial. N'omettons pas de signaler un événement historique très important dans l'évolution de la mosaïque balkanique : les Musulmans actuels sont en gros des anciens Bogomils, une secte dualiste opposée aux églises constituées et persécutée tant par Rome que par Byzance; le roi des Bogomils, Tverdko, s'est converti à l'Islam pour des raisons religieuses plus que par opportunisme. En fait ce sont les Musulmans de Bosnie qui sont les descendants de la noblesse serbe médiévale, surtout dans le sud du pays. Les paysans et les serbes de condition modeste ont conservé en revanche la foi orthodoxe, surtout dans le Nord de la république.
    Les Musulmans bosniaques se considèrent comme partie intégrante de l'Umma islamique malgré leur parenté ethnique avec les Serbes orthodoxes. Pour eux, le modèle est la Turquie, quoiqu'Alia Izetbegovitch, le président de la République de Bosnie actuelle, est un fondamentaliste, très influencé par les idées de la Révolution islamique iranienne. Du fait qu'il ait affirmé jadis que la République de Bosnie-Herzégovine était un "pays musulman", il a déclenché la rebellion des Serbes orthodoxes et des Croates catholiques.
    Les Bosniaques, sur le plan territorial, sont dans une situation désastreuse; leur territoire n'est pas homogène, leurs frontières sont démembrées et il n'y a aucune zone compacte dans laquelle ils pourraient se rassembler. Mais ils sentent que le monde musulman les appuie. Et que la Turquie est prête à les aider pour reprendre pied dans les Balkans. Enfin, que les Saoudiens sont prêts, eux aussi, à leur apporter de l'aide, surtout sur le plan financier. Paradoxalement, malgré les sympathies pro-iraniennes d'Izetbegovitch, le facteur iranien est fort peu présent en Bosnie.
    Les Musulmans se considèrent comme les représentants du Grand Sud islamo-turc ou islamo-arabe. Pour eux, les Serbes sont des "nationaux-bolchéviques", des "soviétiques" ou des "tchékistes". Les Croates sont "modernistes" et "utilitaristes". Ils sont prêts à proclamer la guerre sainte, la djihad, pour protéger la foi islamique et établir l'État islamique. Ils soutiennent l'idée de "Grande Turquie" annoncée par Özal, "de la Mongolie jusqu'à Sarajevo". Les Bosniaques forment plus ou moins 49 % de la population de Bosnie-Herzégovine mais sentent derrière eux l'appui de plusieurs centaines de millions de Musulmans.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Bosniaques musulmans étaient solidaires des Croates, la Bosnie-Herzégovine faisant d'ailleurs partie de l'État oustachiste croate d'Ante Pavelic ; selon les Serbes, les Musulmans étaient partie prenante dans le génocide anti-serbe. Aujourd'hui, la situation est légèrement différente : il y a une certaine solidarité entre Bosniaques et Croates dans les régions contrôlées par les Serbes, mais, en même temps, il y a aussi un antagonisme entre Musulmans et Croates dans le Sud-Ouest du pays, là où les Croates ont proclamé la République croate de Bosnie-Herzégovine. À Sarajevo, les Croates subissent le même traitement brutal que les Serbes dans les quartiers de la ville contrôlés par les milices d'Izetbegovitch et, souvent, dans de tels cas, les Croates collaborent avec les Serbes pour tenter de quitter Sarajevo.
    En conclusion, nous pouvons dire que le conflit actuel qui secoue l'ex-Yougoslavie est un conflit d'importance continentale voire mondiale. Trois forces métapolitiques voire métaphysiques majeures sont entrées en conflit et risquent de faire basculer la Grande Europe dans une guerre terrible. Si ces forces vivaient en harmonie et s'alliaient, l'Europe vivrait dans la stabilité et la sécurité. À cause du conflit balkanique, on risque une nouvelle querelle entre Russes et Allemands (l'axe Orient-Occident) ou, autre scénario, on verra se former une alliance entre Russes et Allemands contre le monde musulman turc et arabe (l'axe Nord-Sud). À qui profiteront ces conflits potentiels ?

    ◘ 3. Chercher l'intérêt américain
    L'opposition entre l'atlantisme et l'eurasianisme est la constante géopolitique majeure dans l'histoire moderne; les représentants les plus sérieux de la discipline géopolitique le reconnaissent : depuis Mackinder et Kjellen jusqu'à von Lohausen et Béhar, en passant par les Américains Spykman et Gray. L'histoire du XXe siècle a confirmé plusieurs fois la pertinence des thèses de Karl Haushofer : la défense de l'Europe dépend directement de la possibilité de l'alliance géopolitique des puissances du bloc eurasien, soit l'Axe Berlin-Moscou-Tokyo. Les puissances continentales conscientes de leurs intérêts géopolitiques ont toujours soutenu cette alliance. La politique atlantiste, anglo-saxonne, depuis quelques siècles et, dans le chef des Américains, depuis 1945, a toujours cherché à briser ce bloc continental, à provoquer des luttes intérieures sur le continent pour mieux pouvoir réaliser la "stratégie de l'encerclement", ou la "politique de l'anaconda".
    La France et l'Angleterre ont provoqué la création de la Yougoslavie pour détruire l'Empire centre-européen qu'était l'Autriche-Hongrie, de façon à affaiblir l'Allemagne et pour engager la Russie dans l'alliance suicidaire, contre nature, avec l'Occident, contre la seule puissance logiquement amie de la Russie, la Mitteleuropa unifiée ou l'Allemagne. En guise de récompense, la Russie a reçu la révolution bolchévique et l'Allemagne, en guise de punition, le Traité de Versailles. Les Croates, eux, ont reçu la Yougoslavie artificielle qui a réduit en bouillie leurs libertés ethniques. Seules les puissances atlantiques et anglo-saxonnes ont tiré des avantages des carnages de 1914-18 : des positions fortes dans les rimlands de l'Eurasie qui leur permettaient de préparer la domination géopolitique et stratégique du monde.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, un scénario identique s'est répété. Les Allemands ont attaqué les Russes qui, après avoir encaissé un choc très rude, se sont ressaisis et ont écrasé les Allemands. Les Soviétiques soutenaient Tito, communiste croate ; les Anglais et les Américains soutenaient les tchetniks serbes contre l'Europe centrale unie sous la poigne allemande. Après 1945, la Russie souffre d'"hypertension impériale" parce qu'elle doit défendre des frontières immenses sur le continent et contrôler des groupes d'États différents et opposés les uns aux autres. Pendant ce temps, les Américains préparent dans leur Grande Île facilement défendable le dernier round pour obtenir la domination mondiale unipolaire, qu'ils nommeront, lors de la guerre du Golfe, le "Nouvel Ordre Mondial".
    Après la destruction de l'URSS, les atlantistes devaient, tout logiquement, inventer un autre moyen d'affaiblir le continent rival (l'Eurasie). On connaît la recette : susciter une nouvelle guerre inter-européenne. Et la faire débuter dans les Balkans, parce que c'est le point le plus sensible de l'architecture européenne, comme on l'enseigne dans tous les collèges militaires et dans les écoles de diplomates, tous lieux où on n'oublie pas les vieilles leçons de la géopolitique.
    Détail intéressant : les 3 parties engagées dans le conflit actuel qui ravage l'ex-Yougoslavie s'accusent mutuellement d'être "les marionnettes du Nouvel Ordre Mondial". Les Serbes sont bien conscients de la campagne mondiale anti-serbe, dont les exagérations, la fausseté et le caractère manipulatoire sautent aux yeux aujourd'hui. Les sanctions contre la Serbie auraient été prises sans qu'aucune preuve tangible n'ait vraiment été établie. Tout cela a été orchestré par les Américains qui, après avoir soutenu une monstruosité géopolitique  (la Yougoslavie)  en soutiennent deux autres, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie dans leurs frontières actuelles qui ne correspondent à aucune réalité historique, ethnique ou religieuse. Or, face à ces critiques serbes, les Croates sont bien conscients du rôle fatidique que jouent les États-Unis dans la région : bon nombre d'observateurs croates accusent les "atlantistes" de pratiquer leur stratégie habituelle : soutenir l'Orient de l'Europe pour mieux écraser la Mitteleuropa germano-centrée.
    Pour des raisons plus précises encore, les Musulmans de Bosnie considèrent que leurs ennemis sont les "agents géopolitiques des États-Unis" parce que, disent-ils, Serbes et Croates luttent objectivement en Bosnie contre le régime "traditionaliste" et "fondamentaliste" d'Izetbegovitch, donc contre une alternative vivante et efficace au monde moderne dont la citadelle est l'Amérique. Les Serbes se mobilisent, se mettent en état d'alerte, face à la perspective d'une intervention américaine. Plusieurs combattants serbes de Bosnie-Herzégovine m'ont confirmé qu'ils étaient prêts à lutter contre les troupes américaines au cas où celles-ci pénètreraient de force dans le pays.
    Après l'Irak, c'est donc la deuxième guerre contre l'Europe que mènent les Américains (pour reprendre l'expression du Général Jordis von Lohausen) depuis le début de la décennie 90. Mais cette fois, les forces vives de l'Europe, les grandes puissances européennes, sont beaucoup plus directement impliquées.
    Il me semble parfaitement légitime de qualifier le conflit actuel dans les Balkans comme une "guerre des atlantistes contre les Eurasiens". Comme une guerre de l'Amérique contre l'Europe.

    ◘ 4. Trois révolutions conservatrices méconnues
    De la tragédie post-yougoslave, on peut donner une autre analyse, qui n'est plus globale, géopolitique, qui ne situerait plus seulement le drame des Balkans dans le cadre d'une stratégie atlantiste, visant à semer le chaos et à ébranler la stabilité continentale de l'Eurasie. Cette autre analyse part d'une prise en compte de la dimension intérieure des événements, dimension qui interpelle directement les peuples et qui révèle des choses extraordinaires.
    Quand la Yougoslavie s'est définitivement effondrée, quand cette création chimérique fondée sur la politique de Tito qui consistait à participer à l'encerclement de la masse continentale socialiste avec l'appui de Washington, tout en conservant  (paradoxe apparent)  des liens économiques et surtout stratégiques avec l'Union Soviétique et l'Europe orientale socialiste, les peuples ont perdu toute une série d'illusions modernistes. Après la disparition du communisme yougoslave, philo-américain et d'orientation nettement mondialiste, les peuples de l'ex-Yougoslavie ont été entraînés dans un courant très différent de celui dans lequel les autres peuples des pays ex-socialistes, Russie comprise, ont plongé. Si les autres pays ex-socialistes ont accepté le modèle du libéralisme cosmopolite, le paradigme américain et ont infléchi leur politique extérieure dans un sens clairement pro-américain, la guerre brutale entre Serbes et Croates, puis entre Serbes et Musulmans de Bosnie-Herzégovine, a provoqué les réveil de consciences nationales voire traditionnelles sans précédent. Les limites conventionnelles de l'utopie mondialiste ont été rompues, dépassées, et les énergies profondes des divers héritages religieux, nationaux, historiques et traditionnels se sont déchaînés dans le processus violent et ardent de cette triple révolution conservatrice balkanique, de ce Grand Retour aux essences traditionnelles et nationales, aux valeurs oubliées de l'identité.
    Lorsque j'ai rencontré le Président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, Mr. Karadjic, il a prononcé devant moi ces paroles extraordinaires : "On nous accuse d'être des "barbares", des "Asiatiques", etc. C'est vrai. Nous, les Serbes, nous ne sommes pas modernes. Parce que nous sommes orthodoxes, conscients de nos racines slaves, fiers de notre passé héroïque. Ici, dans la République serbe de Bosnie-Herzégovine, nous ne luttons pas contre les Musulmans et les Croates, nous luttons contre le monde moderne, contre la modernité. Ici, il n'y a plus de "temps vulgaire". Ici, notre temps est le temps national. Les héros serbes qui sont morts lors de la bataille du Kossovo, il y a plus de 600 ans, ceux qui sont morts pendant notre longue lutte contre les Turcs au cours du XIXe siècle, ceux qui sont tombés pendant les deux guerres mondiales de ce siècle, et ceux qui combattent aujourd'hui, tous appartiennent à un seul moment historique, à l'instant éternel de la Tradition, de notre Tradition religieuse et nationale. Aujourd'hui, c'est l'éternité nationale du peuple qui s'ouvre, qui se réveille, qui s'affirme au milieu de l'horreur, de la souffrance, de la violence, de l'héroïsme, de la guerre. Nous sommes reconnaissants vis-à-vis de nos ennemis : ils nous ont réveillés".
    Ces paroles, complètement inattendues dans la bouche d'une personnalité politique européenne de la fin du XXe siècle, me paraissent prophétiques. Elles témoignent que, chez les Serbes, après l'effondrement du communisme, c'est une sorte de révolution conservatrice qui se déploie, qui devient modèle national, qui refuse le cosmopolitisme libéral. Karadjic annonce une "troisième voie" serbe, à la fois traditionnelle et nationale. Le peuple serbe qui, il y a quelques années seulement, était une masse inconsciente, consumériste, conformiste, subissant deux tentations également perverses, celle du bureaucratisme soviétique et celle du capitalisme occidental, s'est transformé, s'est transfiguré en un organisme vivant, en un tout organique. Ce n'est pas un pas en arrière comme l'affirment les progressistes libéraux ou sociaux-démocrates, mais un Retour à l'Archétype national, qui, comme tous les archétypes, est a-temporel. En Serbie, partout on voit des popes orthodoxes, des militaires et des civils (travailleurs et paysans) armés :  les 3 castes de la trifonctionalité indo-européenne sont ressuscitées, réanimées, après tant d'années sous le règne de la quantité, de facture communiste ou démocratique. Cette guerre a guéri les Serbes, mais aussi les Croates et les Bosniaques islamiques, des miasmes de l'occidentalisme. Karadjic voit juste : c'est la guerre, en tant que manifestation purificatrice, et les ennemis, en tant qu'instruments du destin, qui ont guéri le peuple de sa médiocrité.
    Justement, que se passe-t-il chez les ennemis des Serbes ? Chez les Croates et les Bosniaques musulmans, la situation est tout-à-fait comparable. Alia Izetbegovitch, le Président actuel de la Bosnie-Herzégovine, est un partisan convaincu du gouvernement islamique, anti-libéral, traditionnel et fondé sur la S'hariat. Pour lui, la création d'un État fondamentaliste islamique en Europe signifie organiser un bastion d'avant-garde, un avant-poste, dans la lutte de l'Islam eschatologique contre le "Dar-ul Daddjal", le "monde du Satan". Il associait au "Dar-ul Daddjal", la Yougoslavie athée, pro-américaine et moderniste. Pour son engagement islamique, il a purgé une dizaine d'années de prison, avant que les modernistes communistes ne baissent la garde, avec la perestroïka de Gorbatchev. Les Musulmans bosniaques luttent non seulement pour le maintien de leur république  (face à un ennemi supérieur en nombre et avec des forces dispersées sur l'ensemble du territoire)  mais découvrent leur identité spirituelle et traditionnelle. C'est une véritable révolution conservatrice musulmane qui s'est déclenchée en Bosnie. On y assiste au même retour à l'"instant éternel" dont parle Karadjic, le principal ennemi d'Izetbegovitch. Pour les Bosniaques, la guerre actuelle est une véritable djihad, une guerre sainte menée contre la modernité, contre le Nouvel Ordre Mondial.
    Chez les Croates, même scénario. Pour eux, la lutte tragique qu'ils mènent, la défense acharnée de Vukovar – le "Stalingrad croate" – leur guerre totale, ont provoqué le réveil de la conscience nationale, de l'identité populaire et de la Tradition. S'il y a encore en Europe des Catholiques au sens intégral et médiéval du terme, il faut aller les chercher en Croatie. Pour ces Croates, la foi et la culture typiques de la Mitteleuropa, représentent aujourd'hui les valeurs existentielles pour lesquelles ils n'hésitent pas à mourir, à sacrifier tous leurs biens, y compris leurs familles. Ils associent les Serbes à la dictature aliénante et artificielle qui a empêché le peuple croate de suivre son destin, de se développer sur les plans national et culturel. La Croatie de Tudjman vit une révolution conservatrice croate qui a pour objectif de créer un nouveau régime traditionnel croate, ouvert à l'Europe et surtout aux autres pays de la Mitteleuropa, de l'ancienne monarchie austro-hongroise. Là-bas aussi, l'"instant éternel" est revenu et se heurte au mondialisme explicite de cette fin de siècle, incarné, à leurs yeux, dans la Yougoslavie moderne de Tito.
    Une question légitime se pose : quelle sera la force qui l'emportera au bout du compte, dans cet affrontement plein de paradoxes : sera-ce la force extérieure "atlantiste" qui répète les provocations et incite 3 régimes anti-modernes à lutter les uns contre les autres au lieu de s'entendre et de créer un front anti-mondialiste commun ? Ou seront-ce les énergies profondes des révolutions conservatrices balkaniques, vectrices d'essences immortelles, qui, quoi qu'il arrive, demeureront à l'état latent ? En d'autres termes, le lobby planétaire atlantiste pourra-t-il contrôler la situation, poursuivre ses manipulations, si les forces révolutionnaires-conservatrices et nationales se réveillent totalement et partout ? Les mondialistes peuvent bien se moquer des soldats serbes qui ont décidé de combattre les Américains si ceux-ci intervenaient directement. Mais qu'ils réfléchissent : si demain, au lieu d'avoir en face d'eux des Serbes, ressortissants d'un peuple numériquement faible, ils auront des Russes, dotés d'armes nucléaires ? Dans ce cas, les marionnettes de Washington n'auraient plus que des pouvoirs très limités, si de grandes nations européennes commençaient à refuser la logique du Nouvel Ordre Mondial, avec la même énergie que les Serbes, les Croates ou les Musulmans de Bosnie.
    Les tenants du Nouvel Ordre Mondial eux-mêmes cherchent à résoudre le problème : certains d'entre eux envisagent déjà de laisser l'Eurasie tranquille, acceptant, du même coup, qu'une nouvelle superpuissance voie le jour, combinant la haute technologie allemande et les matières premières sibériennes; d'autres, des faucons, veulent provoquer le plus vite possible un conflit balkanique de grande envergure, à l'échelle de toute la masse continentale eurasienne. La Russie actuelle serait le terrain idéal pour déclencher pareil cataclysme. Mais si les mondialistes optent pour cette stratégie bellogène, ils risquent, dans la foulée, de réveiller les nationalismes et les traditionalismes russe, allemand et musulman, de susciter cette gigantesque révolution conservatrice en 3 volets qui, à terme, menacera l'existence des États-Unis en tant que puissance mondiale et les chassera de l'Eurasie.
    ◘ Notre réponse
    L'expérience actuelle des Serbes, des Croates et des Bosniaques est importante pour l'Europe, pour l'Eurasie. Pour comprendre d'avance la logique de notre futur, il faut absolument se rendre dans l'une ou l'autre des républiques de l'ex-Yougoslavie. J'estime que c'est un impératif catégorique pour chaque Européen, soucieux des intérêts de son peuple, de son pays, de sa nation, de sa tradition, d'aller voir et de s'efforcer de comprendre ce qui se passe dans les Balkans. Il faut aller y sentir l'odeur de la mort, percevoir l'horreur de la torture et des violences, se rendre compte de la douleur, de la misère, de l'héroïsme. Il faut participer au drame balkanique parce que c'est notre drame. Sarajevo est en quelque sorte plus proche de Paris, de Bonn, d'Istanbul, de Rome, de Moscou que leurs propres banlieues! Les Balkans, au fond, sont à l'intérieur de nous-mêmes. Nous n'avons pas le droit d'être indifférents : ni par pacifisme abstrait ni par ignorance. Quel que soit le parti que nous soutenons là-bas, dans ce conflit atroce, nous devons prendre nos responsabilités. Le sang qui coule dans l'ex-Yougoslavie nous oblige à redevenir sérieux. Dorénavant, nos engagements réclament du sang, de la sueur, des larmes. Le fantasme de la "fin de l'histoire", c'est fini. Symboliquement, Fukuyama et les adeptes de ses thèses sont morts, les yeux crevés par un couteau oustachi ou tchetnik, étranglés par les mains poilues d'un combattant de la djihad bosniaque.
    Mais trêve de lyrisme. Quelle est notre réponse au défi balkanique ? Elle est simple : il faut "chevaucher le tigre", il faut accepter le jeu, aller jusqu'au fond de l'abîme pour entrevoir, enfin, la perspective d'une révolution conservatrice grande-continentale. La provocation cynique des Américains nous offre la possibilité de "convertir le poison en remède", de retrouver "l'instant éternel" de notre Tradition, de nos traditions aux modalités différentes, mais unies dans un même refus du matérialisme américain. L'aliénation qui nous éloigne aujourd'hui de notre propre identité est trop grande. Si, pour redevenir nous-mêmes, nous avons besoin de la guerre, de la mort, d'une "balkanisation", finalement, c'est mieux que la "fin de l'histoire" que nous suggérait Fukuyama, que la cellule dorée et confortable qui nous attendait dans cette prison planétaire qu'aurait été le Nouvel Ordre Mondial, la Pax Americana.
    Donc tel est notre choix : accepter la "balkanisation" de l'Europe, de l'Eurasie, puis nous efforcer de réorienter l'attention des révolutions conservatrices nationales pour qu'elles se retournent, en pleine pan-conflictualité, contre l'ennemi principal. Pour créer la Pax Eurasiana, nous avons besoin de sujets nationaux, libres, traditionnels et réveillés, régis par les principes de leur propre révolution conservatrice. L'Europe libérale-capitaliste, l'Eurasie libérale-capitaliste, ce sera la victoire totale des Américains, ce sera la fin de l'Europe et de l'Eurasie, ce sera le Nouvel Ordre Mondial.
    Les peuples actuels sont sourds. Pour qu'ils ré-entendent, il faut faire tonner les canons. Parfois, la haine guérit mieux que l'amour. Mais la future élite eurasienne doit être au-dessus des sentiments explosifs, passionnels, émotifs, violents et puissants de la masse. Notre tâche, c'est de consolider lentement les assises de la Grande Alliance Continentale, l'alliance des élites anti-modernes qui pourra véritablement transcender les conflits.
    Selon la perspective de la Tradition (dans ses modalités chrétienne, musulmane, hindouiste, etc.), le Nouvel Ordre Mondial n'est pas une simple construction abstraite et utopique, sortie des cerveaux rationalistes modernes. C'est la réalisation d'un événement cyclique extrêmement important. Pour certaines religions, cet événement est même décisif (tel est le cas de l'Église chrétienne). Les peuples de la Terre se définissent aujourd'hui par l'acceptation ou par le refus du modèle eschatologique que proposent les Américains et les mondialistes ou plutôt qu'ils essayent de nous imposer par la force.
    Ce choix actuel est inévitable. Les peuples des Balkans payent aujourd'hui leurs doutes, leurs hésitations, leur refus de ce modèle. Mais pas un seul pays, pas un seul peuple ne peut échapper à ce choix. Tous les espoirs en une "évolution pacifique" sont désormais dérisoires. Les canons de Vukovar ont tonné. Ils nous ont interpellés. Avons-nous entendu leur fracas ?
    ► Alexandre Douguine, Vouloir n° 97/100, 1993. VOULOIR

  • Congo ex-belge : « Sire, ils vous ont cochonné votre Congo »

    La Belgique sans vrai gouvernement a pris la présidence de l'Union européenne le 1er juillet alors que son roi participait la veille aux festivités de l'indépendance du Congo ex-belge. Un roi muet qui n'a pas plus parlé de Tintin au Congo que de la querelle linguistique au plat pays. Un roi trop absent estiment certains Belges et présent là où il aurait pu tout de même se dispenser d'aller. Car si l'indépendance est fêtée en tant que telle, elle fut le début de cinquante ans de malheur pour le centre de l'Afrique francophone non française et un calvaire pour certains Belges et Africains.
    Lorsque Léopold II avait été forcé de remettre l'État indépendant du Congo, jusqu'alors possession personnelle de la Belgique. il avait murmuré : « J'espère qu'ils ne vont pas me le cochonner ! » Le général Janssens, quelques jours après l'indépendance, de retour du chaos congolais. convoqua les journalistes devant la statue équestre de Léopold II à Bruxelles, près du Palais Royal, déposa une gerbe et s'écria : « Sire, ils vous l'ont cochonné ! »
    L'indépendance du Congo était déjà alors indiscutablement un naufrage sanglant, l'un des pires de la décolonisation.
    UN VOYAGE DU ROI POUR LE MOINS INOPPORTUN
    Mais il faut remonter à un autre Congo. L'État indépendant du Congo était un territoire sur lequel le roi Léopold II de Belgique exerça une souveraineté de fait de 1885 à 1908. Cet État était constitué par le territoire actuellement connu sous le nom de République démocratique du Congo. Le Congo belge fut le nom porté par le même territoire de l'actuelle RDC entre la fin de l'État indépendant du Congo et l'accession à l'indépendance congolaise effective le 30 juin 1960.
    La controverse historique sur ces deux possessions belges personnelles puis étatiques est toujours d'actualité et, sous la pression de l'anticolonialisme triomphant, dans la recherche historique orientée. Il convient cependant d'admettre que tout ne fut pas toujours pour le mieux dans la meilleure des colonies possibles. Mais depuis c'est pire.
    L'actuel roi des Belges a cru devoir participer cependant aux commémorations du 50e anniversaire d'une indépendance marquée par des actes de sauvagerie dans la plus pure tradition de cette Afrique au « cœur des ténèbres » Les massacres de Belges, le calvaire des religieuses, les épurations ethniques semblent passés par profits et pertes. Ce n'est pas cela en tout cas qui trouble les media quant à la présence du roi des Belges. Le voyage royal est plutôt perçu comme un soutien au pouvoir en place, qui se caractérise par des assassinats et de la corruption, rien de bien nouveau sur le fleuve Congo.
    Un pouvoir qui n'est même plus souverain sur l'ensemble du territoire puisque des troupes angolaises sont toujours basées à la frontière et que la guerre civile fait rage dans certaines régions de l'immensité congolaise. Marquée par un grand défilé militaire devant un parterre d'invités, dont des chefs d'Etat africains, le secrétaire général de l'ONU et le roi des Belges, ex-puissance coloniale, la cérémonie était en effet d'importance pour le pouvoir du président Kabila. Parmi les chefs d'État africains présents figurent le Rwandais Paul Kagame, réconcilié depuis 2009 avec son homologue congolais, l'Ougandais Yoweri Museveni, le Centrafricain François Bozize, le Congolais Denis Sassou Nguesso. Robert Mugabe (Zimbabwe), Idriss Deby Itno (Tchad), Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo Ondimba (Gabon), étaient également présents à cette cérémonie. Initialement annoncé, le président sud-africain Jacob Zuma n'est pas venu. Rien que des protecteurs de la démocratie. Environ 15 000 militaires et policiers congolais, 400 chars et véhicules ont défilé sur le « boulevard Triomphal », totalement refait à neuf, qui jouxte le stade des "Martyrs". Excusez du peu ! Des Casques bleus des Nations unies, dont le patron Ban Kimoon est arrivé le mardi 29 juin au soir à Kinshasa, ont participé également au défilé militaire. Bruxelles en a, en revanche, exclu la présence de soldats belges. Tout de même.
    ÇA COMMENCE MAL ...
    Dans l'armée du nouvel État indépendant, en effet, les officiers belges blancs gardent le contrôle. La radio accuse alors les anciens colons de complot contre le nouvel État, ce qui provoque la colère des soldats bangalas et balubas qui se mettent à persécuter la communauté blanche. Le tribalisme n'aura pas attendu longtemps pour imposer ses lois de la jungle. La Belgique menace alors d'intervenir militairement. Sur ce, le premier ministre Lumumba appelle l'Union soviétique à l'aide. Les soldats balubas et bangalas n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils commettent alors un coup d'État et renversent le Premier ministre. Au sein de l'armée, devenue complètement africaine, le général Mobutu Sese Seko prend les rênes et installe un gouvernement de commissaires. Mobutu est bientôt soutenu par les États-Unis, qui voient d'un mauvais œil le socialisme de Lumumba. C'est de ce coup d'État que profiteront, le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la direction de Katenga Tshombé Moïse, pour faire sécession. (On peut relire sur cette sécession la formidable Chimère noire de Jean Lartéguy). Les autorités du Katanga créent alors leur propre monnaie et leur propre police. Lumumba accepte la venue des Casques bleus. Le Sud Kasaï proclame également son indépendance. Ainsi le gouvernement central perd-il ses deux provinces minières et Lumumba se retrouve-t-il sans argent. Les troupes de l'ONU censées intervenir pour mettre fin à la sécession n'agissent pas, tandis que Lumumba, prisonnier de Mobutu, est déporté au Katanga où il trouvera la mort.
    La première guerre du Congo commence en 1962. Le gouvernement central s'attelle à reconquérir les provinces sécessionnistes. L'assassinat de Patrice Lumumba en 1961 et la reprise du Katanga et du Sud-Kasaï marqueront le début de l'ascension du général Mobutu Sese Seko.
    Le titre « République démocratique », un nouveau drapeau et une nouvelle devise sont adoptés. En 1964, Stanleyville, aujourd'hui Kigaliville, est occupée par les guerriers Simbas qui prennent la population en otage. Stanleyville est reprise au cours de l'opération Dragon rouge menée par le 1er régiment para commando de l'armée belge.
    En 1965, le Congo est pacifié. Toutes les révoltes tribales, ethniques ou des partisans de Lumumba ont été matées. Mais ce n'est qu'une parenthèse. Toute la région de Kigali vit des atrocités qui firent au moins 500 000 morts, civils et militaires. Il faudra l'intervention de troupes étrangères pour mettre fin à ce carnage .
    ... ET ÇA CONTINUE
    En fait, des provinces entières (par exemple l'Équateur, le Katanga, le Kivu du Nord, le Kivu du Sud, le Maniema et le Kasaï oriental) sont passées progressivement sous contrôle étranger, c'est-à-dire presque la moitié du territoire national. Beaucoup de Congolais constatent que ces provinces sont désormais gérées par l'Ouganda et le Rwanda comme des "protectorats" mis à leur disposition. Des colonies de peuplement tutsis s'y sont constituées et un plan secret prévoyait une réduction des populations autochtones bantoues.
    En plus du Rwanda, de l'Ouganda, de l'Angola, du Zimbabwe et de la Namibie, plusieurs autres pays sont intervenus directement ou indirectement dans le conflit au Congo-Kinshasa : le Burundi, le Tchad, le Soudan, l'Érythrée et même le Maroc. La France, pour sa part, a été accusée d'apporter une assistance alimentaire aux rebelles sous forme d'« aides humanitaires » et les États-Unis, de leur côté, de former les militaires rwandais, ougandais et rebelles, auxquels ils apportent une aide logistique et financière. Enfin, l' Afrique du Sud est accusée d'assurer un appui militaire important au Rwanda et aux rebelles du Congo. Pour bien des observateurs, la présence des 40 000 soldats angolais, zimbabwéens, namibiens et tchadiens (sans oublier l'appui logistique de la Libye) aux côtés des Congolais rappellerait celle des soldats français, belges et marocains aux côtés des Zaïrois à l'époque de Mobutu ; on pourrait évoquer aussi la participation des milices togolaises, maliennes et sénégalaises à l'époque de Léopold II. Ce pays est un trou noir.
    FÊTER QUELLE INDÉPENDANCE ?
    Après quelques jours de désarroi et de tension autour de la mort de Kabila 1er surnommé depuis le Mzee (le "Sage"), le « Parlement provisoire » du Congo-Kinshasa choisit alors la « solution dynastique » et proclama, le 24 janvier 2001, en tant que « président de la République », le général-major Joseph Kabila, fils aîné du président assassiné. Depuis son arrivée au pouvoir, Kabila II a vu son pays s'enfoncer dans les guerres ethniques. Le Congo-Kinshasa est aux prises avec des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants en train de se faire massacrer parce qu'ils ne sont pas de la « bonne ethnie ». Cet immense pays semble trop grand au point que cela devient son drame. Les cérémonies du mercredi 30 juin avaient un côté surréaliste.
    On peut dire aussi que le conflit linguistique belge s'est invité dans le Congo d'aujourd'hui ou ce qu'il en reste. Les Wallons investissent dans ce territoire alors que les Flamands préfèrent de loin l'Afrique du Sud. Où le racisme, linguistique ne va-t-il pas se cacher ? Le Congo est aussi dans le jeu de la France-Afrique et pas besoin même de parler du Katanga ou du Rwanda. Sur le terrain diplomatique, Mitterrand puis Chirac ont encouragé leur ami Mobutu, au grand dam de Bruxelles. D'un point de vue financier, la percée spectaculaire de grands groupes français comme Thomson montre que Paris veut s'imposer dans la région. Enfin, Kinshasa a été intégrée dans la politique de francophonie par la France et non par la Belgique.
    Mais aujourd'hui la Chine pourrait mettre tout le monde d accord, l'ancien colonisateur comme le parrain francophone, sans toutefois répondre à la question : le Congo ex-belge est-il viable en tant qu'État indépendant ? Et plus généralement, la colonisation a-t-elle été une fatalité ou une nécessité ?
    Pierre-Patrice BELESTA. Rivarol du 16 juillet 2010

  • Quand la communauté du renseignement se rebelle contre la stratégie suicidaire de la France en Syrie

    Quand la communauté du renseignement se rebelle contre la stratégie suicidaire de la France en Syrie
    Selon un ex-officier des renseignements français, « la crise syrienne a réveillé l’ours russe… Assad tiendra et notre politique doit changer ».

    A. D., ex-officier de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure française) parie sur le temps pour rattraper les erreurs commises par le gouvernement français, dans la gestion de la crise syrienne, tout au long de ces deux dernières années. De retour de Beyrouth (il refuse d’avouer s’être rendu en Syrie et y avoir rencontré des responsables de différents services de sécurité), il énumère les erreurs commises par la France :
    - Le ralliement à la politique américaine d’alliance avec les islamistes, sans tenir compte des intérêts historiques de la France en Syrie.

    - Le renoncement à la précieuse mine syrienne de renseignements que lui fournissaient les services anti-terroristes syriens et qui protégeaient la France du terrorisme depuis de nombreuses années.

    - Le pari irréfléchi sur la chute du régime de Bachar al-Assad, un pari qui a réveillé l’ours russe acculé, depuis le précédent libyen, à défendre férocement ses intérêts. Il en résulte une nouvelle guerre froide qui met à mal les fragiles intérêts de la France à travers le monde.

    - La perte de la coopération stratégique avec la Syrie, en matière de sécurité et de politique au profit d’une situation dont le dénouement est amer dans le meilleur des cas et dans le pire des cas, un immense chaos qui risque de ne pas épargner les rues de Paris dont les banlieues contiennent une forte concentration de populations musulmanes.
    Que fait un ancien officier de renseignement français au Liban et à proximité de la frontière syrienne ?

    Réponse d’un autre expert des politiques sécuritaires occidentales : « Chez vous, un officier des renseignements à la retraite devient soit un fermier soit un intellectuel soit un commerçant soit un fou. En France, continue l’expert, il devient chercheur, par engagement personnel ou met ses compétences au service de l’un des nombreux instituts ou cabinets d’experts qui offrent leurs services de consultants au pouvoir en place ou à l’opposition ou bien à des parties influentes dans les deux camps. »

    Notre officier retraité A. D., devenu chercheur, estime que la France a commis en Syrie des erreurs stratégiques et stupides, car elle est entrée dans un jeu (contre le régime syrien) dans lequel elle est perdante d’avance et dont les seuls gagnants, s’il en est, sont les Américains. Quant aux pertes, la France en aura la part du lion si le régime triomphe de ses ennemis armés et financés par les pays de l’Otan et des monarchies du Golfe.

    À propos de la coopération franco syrienne dans le passé, l’ex-officier français confie : « L’escalade politique entre la France et la Syrie n’est pas un problème en soi, car entre États, il n’y a ni amitié ni animosité éternelles ; seuls les intérêts décident de la nature des relations. La grande perte de la France est la perte de sa coopération sécuritaire avec la Syrie ». Il ajoute : « Les services de sécurité syriens ont épargné à la France, à plusieurs reprises, de terribles catastrophes que des terroristes d’origines arabes s’apprêtaient à provoquer. Seuls les renseignements fournis par les services syriens nous ont permis de les déjouer et de sauver des vies innocentes. »
    La parole est toujours à l’ex-officier :

    « Jusqu’aux débuts de la crise actuelle, la coopération continuait encore et des officiers des deux côtés coopéraient étroitement contre le terrorisme international. Mais la stupidité des politiciens français a acculé les services anti-terroristes syriens à mettre fin à cette coopération. Je ne les blâme pas ! Comment peut-on mettre sur la liste des sanctions françaises et européennes un officier (Hafez Makhlouf) blessé lors d’une opération contre des terroristes qui visaient les ambassades française et américaine à Damas ? ! Imaginez quelqu’un qui sauve nos enfants d’une mort certaine, et au lieu de l’en remercier, notre diplomatie le traite de terroriste et le met tel un criminel sur une arrogante liste de sanctions. »

    Et de poursuivre : « Hafez Makhlouf et bien d’autres officiers syriens ont mené à bien des missions dont les retombées positives ne se sont pas limitées à la seule Syrie, mais ont bénéficié au peuple français et à d’autres peuples de l’est et de l’ouest. Je ne divulguerai pas un secret en disant que cet homme a reçu les remerciements de grands groupes pharmaceutiques pour avoir démantelé des fabriques clandestines de faux médicaments et pour avoir arrêté de grands trafiquants de drogues qui utilisaient la filière syro-libanaise pour écouler leurs marchandises de mort en Europe et surtout en France. Au lieu de les remercier, nous les avons mis sur la liste des sanctions ! »

    La source française continue : « Nous avons obtenu, grâce à la coopération avec la Syrie, de précieux renseignements qui nous ont conduits à déjouer en 2008 un plan terroriste qui aurait fait des milliers de morts dans le métro de Paris. Les services de renseignement syriens ont obtenu leurs précieux renseignements après avoir arrêté, par le colonel Makhlouf, un groupe des plus dangereux terroristes d’Al-Qaïda dont Aymen el Daher alias Khaled Elkashef, Abdallah Azzam (qui n’a rien à voir avec le célèbre théoricien palestinien, aujourd’hui disparu, qui fut le mentor de Oussama Ben Laden et qui portait le même nom), Ghassan Abou Qassab, Abdelhakim Qassem, Naaman el Mandou, Layth Badran et le plus dangereux d’entre tous, Asaad Hourieh le chef de l’opération avortée du « métro de Paris » qui aurait fait des milliers de morts si elle n’avait pas été déjouée à temps. Cette opération, Al-Qaïda a mis des années pour la mettre au point, et ce groupe a été arrêté sur le chemin de la France, à travers la Syrie et le Liban et son aéroport de Beyrouth. Ils s’y rendaient pour mettre à exécution leur plan terroriste. »

    Les officiers des services anti-terroristes français avaient presque élu domicile à Damas. Ils s’entretenaient avec les chefs des services de sécurité syriens. « Ces chefs vont-ils continuer à coopérer avec nous contre le terrorisme qui cible nos civils en France, alors que nous les avons mis sur la liste noire et leur avons interdit l’entrée de notre territoire ? ! », s’interroge cet ancien officier français qui connaît sur les bouts des doigts ce dossier ? « Les politiciens français sont-ils raisonnables quand ils croient qu’ils rendent service aux aspirations légitimes du peuple syrien en soutenant des terroristes, ceux-là même que nous avons combattus côte à côte avec nos homologues syriens ? L’État syrien nous a sauvés des attentats terroristes et nous sommes en train de les remercier en finançant des attentats terroristes sur leur territoire ! Est-ce une politique raisonnable ? ! »

    Cette analyse désabusée de cet ancien officier français, qui a l’aval d’une écrasante majorité des services anti-terroristes français, finira-t-elle par peser sur les décideurs politiques à Paris et les amener à changer d’orientation avant qu’il ne soit trop tard ?

    A cette question, l’ancien officier français répond : « Oui ! Il y a beaucoup de gens raisonnables dans les services français. Ils sont capables de peser sur le cours de l’actuelle politique française à l’égard de la Syrie, surtout après le fiasco du scénario libyen conçu et mis en œuvre par Paris et Londres. La position russe finira par conforter le camp des pragmatiques et mettra dans l’embarras les jusqu’au-boutistes qui cherchent à satisfaire les États-Unis. D’autant plus qu’il est devenu clair que le régime syrien tiendra, que le soutien russe au régime n’est pas conjoncturel : il est stratégique, constant et ne changera pas. C’est à nous de changer et il faut qu’on le fasse pour l’intérêt même de la France ».

  • Le « plan de paix » de l’ONU pour la Syrie est une supercherie

    L’ « ambassadeur de la paix » des Nations Unie (ONU) Lakhdar Brahimi tente de négocier une transition gouvernementale avant les prochaines élections en Syrie. Non seulement les efforts de Brahimi sont vains, ils sont aussi totalement hypocrites. Proposer un « gouvernement transitoire » au beau milieu de ce qui constitue en réalité une invasion étrangère, financée, armée et ouvertement perpétuée par des intérêts étrangers, viole à la fois la souveraineté de la Syrie et la propre charte fondatrice de l’ONU.

    C’est comme si un envoyé de l’ONU visitait la Pologne au début de la Seconde Guerre mondiale et proposait un gouvernement transitoire en pleine invasion nazie. L’ONU serait de toute évidence un facilitateur de l’injustice, non pas un médiateur pour la paix.

    Le Los Angeles Times rapporte ceci dans son article « Lakhdar Brahimi s’efforce de raviver le plan de paix pour la Syrie » :

    « L’ambassadeur de la paix Lakhdar Brahimi a fait une nouvelle avancée jeudi pour amener les représentants syriens et les rebelles à négocier, visant à raviver un plan favorisant un gouvernement transitoire et la tenue d’élections, lequel avait échoué en raison de désaccords sur l’avenir du président Bachar Al-Assad. »

    L’ONU n’a pas du tout réussi à discerner l’opposition légitime en Syrie des bandes de terroristes armés vagabonds commettant des atrocités à grande échelle contre le peuple syrien, nombre d’entre eux non originaires de Syrie, tous armés par les États-Unis, l’OTAN et leurs alliés régionaux incluant Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans le cadre d’un plan de longue date pour procéder à un changement de régime à la fois en Syrie et en Iran. La presse occidentale n’appuie pas seulement les tentatives hypocrites de l’ONU, elle s’est acharnée à délégitimer toute opposition en Syrie refusant de prendre les armes ou s’opposant à une intervention étrangère.

    Alors que le Los Angeles Times tente de présenter le plan de l’ONU comme étant raisonnable et le président syrien Bachar Al-Assad et la Russie comme seuls obstacles à la paix, ce plan constitue en fait encore une autre tentative de dépeindre le conflit comme une lutte politique au lieu de l’invasion étrangère qu’il est réellement.

    La Syrie est envahie par des terroristes étrangers

    Les « rebelles » armés que l’ONU refuse de condamner comprennent des combattants étrangers d’Al-Qaïda, incluant des organisations terroristes internationales figurant sur les listes du département d’État des États-Unis, des Nations Unies et du département de l’Intérieur du Royaume-Uni, soit le Groupe islamique combattant libyen (GICL), Al-Nosra, également connu sous le nom d’Al-Qaïda en Irak et des extrémistes des Frères musulmans syriens. Les pays occidentaux ne négocieraient avec aucune de ces factions terroristes, si d’une façon ou d’une autre, leurs armes se détournaient de la Syrie pour viser l’Occident. Pourtant, l’Occident exige non seulement que la Syrie les reconnaisse et qu’elle négocie avec eux, mais aussi qu’on les laisse régner sur tout le pays.

    En novembre 2011, dans l’article « Un dirigeant islamiste libyen a rencontré l’Armée syrienne libre, un groupe d’opposition  » le Telegraph rapportait :

    Abdelhakim Belhadj, dirigeant du Conseil militaire de Tripoli et ancien chef du Groupe islamique combattant libyen a « rencontré des dirigeants de l’Armée syrienne libre à Istanbul et à la frontière turque », a déclaré un représentant militaire travaillant avec Mr. Belhadj. Il a été envoyé par Moustapha Abdel Jalil (le président libyen intérimaire).

    « Les nouveaux dirigeants libyens offrent des armes aux rebelles syriens », un autre article du Telegraph, admettait :

    The Daily Telegraph a appris que les rebelles syriens ont tenu des pourparlers secrets avec les nouvelles autorités libyennes vendredi dans le but d’obtenir des armes et de l’argent pour leur insurrection  contre le régime du président Bachar Al-Assad.

    À la réunion qui s’est tenue à Istanbul et où se trouvaient des représentants turcs, les Syriens ont demandé de l’« aide » aux représentants libyens, se sont fait offrir des armes et peut-être des volontaires.

    « Un plan est mis en œuvre pour envoyer des armes et même des combattants  libyens en Syrie » a affirmé une source libyenne ayant requis l’anonymat. « Une intervention militaire est en cours. Vous verrez dans quelques semaines. »

    Plus tard ce mois-là, on rapportait qu’environ 600 terroristes libyens étaient entrés en Syrie afin de commencer des opérations de combat. Le journaliste de CNN Ivan Watson a accompagné des terroristes au-delà de la frontière turco-syrienne et à Alep. En juillet 2012, CNN révélait qu’effectivement, des combattants étrangers, surtout des Libyens, se trouvaient parmi les militants.

    On a admis que :

    Entre-temps, des résidents du village où les Faucons syriens avaient établi leur quartier général ont dit que des combattants de plusieurs nationalités nord-africaines servaient également dans les rangs de la brigade. Un combattant volontaire libyen a par ailleurs déclaré à CNN qu’il compte voyager de la Turquie vers la Syrie dans les prochains jours afin d’ajouter un « peloton » de combattants libyens au mouvement armé.

    CNN a ajouté:

    Mercredi, l’équipe de CNN a rencontré un combattant libyen qui avait quitté la Turquie et s’était rendu en Syrie avec quatre autres libyens. Le combattant portait une tenue de camouflage et avait un fusil Kalashnikov. Il a dit que d’autres combattants  libyens étaient en route.

    Certains combattants étrangers sont clairement attirés parce qu’ils voient cela comme […] un djihad. C’est donc un aimant pour les djihadistes qui voient cela comme une lutte pour les musulmans sunnites

    En somme, la Syrie est envahie depuis presqu’un an par des terroristes libyens. De plus, immédiatement après que les États-Unis aient reconnu leur propre « coalition d’opposants » triée sur le volet comme les « représentants du peuple syrien », son chef, Moaz Al-Khatib, a tout de suite exigé que les États-Unis lèvent les sanctions contre l’organisation terroriste d’Al-Qaïda, Al-Nosra.

    Reuters a cité Al-Khatib :

    « Il faut réviser la décision de considérer un groupe luttant contre le régime comme un groupe terroriste. Nous pouvons être en désaccord avec certains groupes, leurs idées et leur vision politique et idéologique, mais nous affirmons que toutes les armes à feu des rebelles servent à renverser le régime criminel et tyrannique. »

    L’Occident refuse non seulement de reconnaître que la Syrie est confrontée au terrorisme étranger et intérieur, il participe aussi activement à l’armement, au financement et à l’hébergement en lieu sûr de ces factions terroristes. La Turquie, membre de l’OTAN, est un complice direct de l’agression extraterritoriale de la Libye, qu’elle facilite en accueillant les combattants libyens à l’intérieur de ses frontières, tout en coordonnant leur armement, leur financement et leur logistique lorsqu’ils traversent la frontière turco-syrienne. La CIA des États-Unis facilite également l’invasion libyenne de la Syrie le long des frontières turques.

    En juin 2012, dans son article « La C.I.A. aiderait à acheminer des armes à l’opposition syrienne », le New York Times (NYT) a concédé que « des officiers de la CIA opèrent en secret au sud de la Turquie » et acheminent des armes, dont « des armes semi-automatiques, des grenades propulsées par fusée, des munitions et quelques armes antichars ». Le New York Times insinue que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar sont les principaux fournisseurs d’armes alors que la CIA coordonne la logistique.

    http://www.csmonitor.com/var/ezflow_site/storage/images/media/content/2012/0224-friends-of-syria-conference/11843662-1-eng-US/0224-friends-of-syria-conference_full_600.jpg

    Image: Les « amis de la Syrie » comprennent de nombreux conspirateurs mentionnés dans le reportage exhaustif de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection ». La violence en Syrie n’est pas le résultat d’un soulèvement du peuple syrien  porteur d’« aspirations politiques », mais plutôt celui de la conspiration et de la machination d’une élite mondiale ayant prémédité il y a longtemps la destruction de la Syrie pour son propre programme géopolitique global.

    ….

    La politique étasunienne envers la Syrie remonte aussi loin qu’à 2007, où les représentants des États-Unis ont admis qu’ils planifiaient le renversement du gouvernement syrien à l’aide d’extrémistes sectaires étrangers et en utilisant des pays comme l’Arabie Saoudite pour acheminer des armes et du financement, surtout pour maintenir l’illusion qu’ils n’étaient pas impliqués.

    Le long reportage de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection », publié dans le New Yorker en 2007 expose les plans étasuniens visant à utiliser des moyens clandestins pour renverser le gouvernement syrien dans le cadre d’une action plus vaste ayant pour but de miner et détruire l’Iran. « Le renforcement de groupes extrémistes sunnites épousant une vision militante de l’islam, hostiles aux États-Unis et sympathisants d’Al-Qaïda, sont un sous-produit de ces activités », écrit Hersh.

    Al-Nosra est ouvertement affilié à Al-Qaïda. Dire que le GICL est « sympathisant d’Al-Qaïda » serait toutefois trompeur : le GICL, c’est Al-Qaïda.

    Selon le rapport du West Point Combating Terrorism Center de l’armée étasunienne, « Les combattants étrangers d’Al-Qaïda en Irak », le GICL a fusionné en 2007 avec l’organisation terroriste créée par les États-Unis et l’Arabie Saoudite.

    L’apparent essor de recrues libyennes se rendant en Irak pourrait être lié à la coopération accrue entre le Groupe islamique combattant libyen et Al-Qaïda, laquelle a atteint son point culminant le 3 novembre 2007 lorsque le GICL s’est officiellement joint à Al-Qaïda. (page 9, .pdf)

    Hersh poursuit son reportage en déclarant « le gouvernement saoudien, avec l’approbation de Washington, fournirait des fonds et de l’aide logistique afin d’affaiblir le président syrien Bachar Al-Assad ». Cela comprenait l’offre de milliards de dollars à des factions pro-saoudiennes au Liban soutenant des groupes militants qui traversent maintenant la frontière libano-syrienne pour rejoindre leurs homologues libyens.

    La conspiration élaborée, mise à exécution en 2007 et décrite par Seymour Hersh citant une myriade de sources étasuniennes, saoudiennes et libanaises, se déroule de toute évidence devant nos yeux. Cette conspiration n’était pas fondée sur des considérations humanitaires ou la « démocratie », mais plutôt sur les intérêts mutuels des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie Saoudite, et consistant à renverser les gouvernements de pays souverains vus comme des menaces à leur influence collective extraterritoriale à travers la région.

    En ne reconnaissant pas une conspiration documentée, fomentée par des intérêts étrangers et visant à faire tomber violemment le gouvernement de la Syrie (et éventuellement de l’Iran) l’ONU démontre une fois de plus qu’elle est un instrument servant des intérêts spécifiques. Sa tentative de négocier un « plan de paix » avec des terroristes étrangers envahissant la Syrie en tant que mandataires des puissances occidentales est dépourvue de toute légitimité. Le gouvernement syrien et ses alliés doivent redoubler d’efforts pour présenter le conflit pour ce qu’il est, une invasion, et réclamer l’appui et la patience de la communauté internationale alors que la Syrie confronte et met en échec ces envahisseurs étrangers et les intérêts étrangers qui les arment et les guident.

    Lakhdar Brahimi, tout comme Kofi Annan avant lui, ne fait que gagner du temps pour le discours chancelant de l’Occident. La Syrie et ses alliés doivent finalement le laisser s’écrouler afin que le véritable sauvetage de la Syrie puisse avoir lieu, par des opérations de sécurité antiterroristes dans tout le pays et la confrontation diplomatique des intérêts étrangers soutenant le terrorisme à l’intérieur et autour de la Syrie.

    Tony Cartalucci, Le 28 décembre 2012 http://www.mondialisation.ca

    Le blog de Tony Cartalucci : Land Destroyer 

    Article original : The United Nations Syria “Peace Plan” is a Fraud

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

  • Le professeur Monti, les bergers du Qatar et les laquais du mondialisme

    C’est les nouveaux rois mages ! C’est Noël ! Les Bilderbergs, mondialistes et technocrates de tout poil et banquiers de Goldman Sachs ont pris le pouvoir. Nous verrons si comme le disait Serge de Beketch ils continueront à nous tondre (c’est bien parti en France, et pas que pour les riches, et pas que pour les riches !), ou bien s’ils vont commencer à nous sacrifier quelques têtes dans l’indifférence générale des mâcheurs de chewing-gum et des contemplateurs de télé et autres absorbeurs du dernier Apple. Comme dit Boris Vian, ils cassent le monde, il en reste assez pour moi ! C’est notre honte, et on l’ignore !

    Le système, je le dis comme je le pense, ne prend même plus de gants pour nous l’imposer bien profonde, la globalisation. Je suis tombé par hasard une ces pages de challenges, la revue Thénardier de la gauche-caviar, que je n’avais plus lue depuis vingt ans, et qui appartenait alors à Perdriel et au Nouvel Obs, organe vieillissant de la gauche valeureuse !

    Je cite le journaliste, qui parle d’un raout luxueux au Martinez cannois (où entre nous soit dit, à côté de la suite à 20 000, la piaule sur Booking.com n’est qu’à 160 euros la nuit : la crise bat large…). Il y a Monti en pleine forme, démissionné pour être remis en selle par les 300 qui dirigent le monde, et bien sûr les qataris, nos patrons du moment, les seuls à ne pas payer d’impôts en France et à faire ce qu’ils veulent de nos troupes : « On m’informe que Mario Monti a remis sa démission, elle sera effective après l’adoption de la loi de stabilité budgétaire, on me dit qu’il pourrait s’agir d’un mouvement tactique, annonce Thierry de Montbrial, interrompant le diner de  gala et le spectacle offert, ce samedi soir, par Total à l’hôtel Martinez, à Cannes. »

    Montbrial, on l’a toujours connu : l’affreux passait déjà aux dossiers de l’écran. Il sera là dans quarante ans. Il terrorisait notre vieil ami Yann Moncomble. C’est le poli technicien chargé de la promo du mondialisme en France. Là, il est entouré de beau linge, le linge sale du pétrole, venu en famille avec les patrons qataris applaudir la leçon du signore Monti, qu’on dit très catholique. Ô saint François, que tu es loin !

    On lit dans le style peu fleuri, un rien cynique et puis blasé du bon journal : « Avant même que la nouvelle ne tourne sur internet et ne trouble le marché des  changes, Jean-Claude Trichet et les  deux cents convives sont au courant… Au bar de  l’hôtel, Nina Mitz et Guillaume Foucault, les communicants influents qui  épaulent Montbrial pour faire du buzz autour de la cinquième édition de sa  conférence internationale, offrent des verres aux quelques journalistes présents : les images de Mario Monti dans les couloirs du Martinez commencent à circuler sur les chaines d’info, assurant à la “WPC” une belle renommée. »

    Admirez cette prose de gazette bien branchée ! Au milieu de cette kommandantur – aux ordres d’ailleurs de l’OTAN –, arrive ce grand spécialiste de rien et surtout  champion d’impopularité dans son pays. Il faudrait un Dino Risi pour nous le calculer, ce drôle-là.

    Car Mario Monti était là, tout à l’heure, venu sagement écouter un discours de  l’eurodéputée Sylvie Goulard, une amie proche avec qui il a trouvé le temps  d’écrire ces derniers mois De la démocratie en Europe (Flammarion) qui met en  garde les opinions publiques contre ses « instincts aveugles. »

    Les Goulard contre les soudards ! Car les instincts aveugles, c’est vous cher lecteur ! C’est tout ce qui dans le bulletin de vote, le sondage ou même le porte-monnaie (trop pauvre ! trop riche !) ne convient pas aux mondialistes qui nous ont coulé en bâtissant (j’allais écrire en abêtissant !) le Titanic de l’euro. Ils ne devraient pas s’inquiéter en haut lieu ; car la masse se tient à carreau, on l’a connue plus agitée…

    Mais Monti va braire en âne savant (le sénateur de famine nombreuse est aussi recteur de la Bocconi, la fac friquée de Milan où les enfants des exilés fiscaux vont apprendre en Audi l’économie de marché) : « À l’heure de la sieste, Mario Monti, ancien commissaire  européen, se lance dans un monologue devant ses amis éclairés. S’exprimant à la  fois en français et en anglais, sans doute conscient de son manque de charisme,  il range son texte et promet en souriant de ne pas nous emmener « de la digestion  au rêve ». À l’aise devant cet auditoire essentiellement constitué d’hommes d’affaires et  super-technocrates, il parle de Jean Monnet, de l’Europe qui est un « flux  asymptotique », de la « pollution court-termiste des politiques nationales », de la  façon dont il faut faire avancer et intégrer toujours plus le « management » de la  zone euro dans un « délicat équilibre » avec la démocratie, du bien fait des  potions qu’il a administré à son économie. »

    Avec le management, ce mot sacré de l’ère des Illuminati, ça déménage toujours! Monti utilise le baragouin néo-matheux des élites d’aujourd’hui, dont le courageux universitaire Bricmont avait dénoncé les excès il y a déjà quinze ans. On en ferait une syncope de leur asymptote ! Et merci pour la « pollution » des politiques nationales, signor professore ! Vous savez au moins ce que veut dire polluzione, en italien ?

    Le journaliste larbin, cette spécialité de la presse des finances, s’ennuie du charabia amphigourique et se permet même une insolence !

    Pour un peu, on prêterait une oreille plus attentive à Silvio Berlusconi qui a qualifié ce matin « il professore » de  « technicien de l’austérité germano-centrée. »

    Comme dirait mon vieux rédacteur en chef Jean-Edern Hallier, les canards laquais n’ont plus de respect ! À Monti, qui aimerait bien être nommé et non élu (souvenez-vous de Jacques Delors !) succède Trichet le bien nommé, l’homme de tous les désastres, du Lyonnais et de l’euro, l’homme de la suffisance et des insuffisances :

    Heureusement, Jean-Claude Trichet nous remet dans le droit chemin en nous  rappelant tout ce que Mario Monti, en treize mois de pouvoir à Rome, aura « apporté à la stabilité de l’Europe et donc du monde. »

    Jusque là, rien que du scandaleux, donc que du banal ! Mais voilà la fin qui est plus marrante, et qui explique comment on a fait de l’Europe une chambre à gaz, pardon, une poule aux œufs d’or pour les mini-émirs (qui font le maximum) de la péninsule dite arabe : Mais tout n’est pas perdu pour les Italiens. Le richissime banquier koweïti Abdulmajeed Alshatti, notre voisin de table, lorsque les conversations reprennent sur l’Italie après  l’annonce faite par Thierry de Montbrial, nous explique en riant qu’il  continuera de préférer Porto Fino à Cannes, « envahi par les Qataris » ou Marbella, « fief des saoudiens. »

    Vive le choc des civilisations ! Les qataris ne boivent pas le même champagne dans la même boîte que tous nos koweïtis ! Les Saoudiens vont se faire boire ailleurs !

    Supporter la fin de l’histoire avec de tels numéros et de si bons rois mages c’est vraiment un sacré challenge, c’est le cas de le dire !

    On laisse la parole au Christ, qui nous avait montré comment nous y prendre, quand on était chrétien et pas démocrate-chrétien :

    14 Et il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs et de brebis et de colombes, et les changeurs qui y étaient assis.

    15 Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous hors du temple, et les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa les tables.

    16 Et il dit à ceux qui vendaient les colombes : Ôtez ces choses d’ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

    Je me demande ce qu’il prendrait aujourd’hui devant les tribunaux, Jésus.

    http://francephi.com

  • Occupation illégale d’une maternité désaffectée en toute impunité

    Une maternité désaffectée du XIIe arrondissement de Paris a été "réquisitionnée" de dimanche à mercredi par Droit au logement (DAL) et Jeudi Noir pour "accélérer le processus" de réquisitions lancé par la ministre du Logement Cécile Duflot, selon les deux associations.
    Mercredi vers 20H30, les manifestants quittaient les lieux après avoir obtenu satisfaction de leurs revendications, a indiqué à l'AFP le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud.
    Peu avant, le ministère du Logement avait annoncé à l'AFP avoir "ajouté la clinique à la liste des réquisitions en cours" de logements vides, ainsi que le demandaient les militants et la maire PS du XIIe, Michèle Blumenthal.
    "C'est ce qu'on voulait. On suspend l'occupation", a déclaré M. Eyraud, jugeant "essentiel que l'immeuble, manifestement abandonné par son propriétaire, soit réquisitionné".
    De source policière, une cinquantaine de personnes se trouvaient dans le bâtiment, notamment les membres de douze familles. La police n'est pas intervenue.
    Une banderole jaune avec le logo du DAL avait été accrochée sur la façade avec les mots "Des logements, pas des hôtels".
    Le bâtiment de cinq niveaux compte une quarantaine de chambres, a précisé M. Eyraud. Selon les informations fournies par le cadastre, a dit le porte-parole du DAL, cette maternité désaffectée depuis "quelques années appartient à différentes sociétés du groupe BNP Paribas".
    Cette "réquisition citoyenne" (Ndlr.FPI-Le Gaulois. Traduisez «occupation illégale») visait, selon le DAL, à "accélérer le processus" de réquisitions, annoncé à l'automne par Cécile Duflot mais peinant à se concrétiser en raison d'une procédure longue et complexe.
    Au cabinet de la ministre, on indique avoir "lancé les premières procédures de réquisition d'un certain nombre d'immeubles vides, qui seront menées à terme dans les délais prévus (...) pour que dès la fin de la trêve hivernale (le 31 mars), on puisse utiliser des immeubles vides".
    "On est dans les temps, ça donnera des résultats au printemps", selon la même source, qui rappelle qu'entretemps, des bâtiments publics sont déjà utilisés pour le logement d'urgence, permettant ainsi de répondre à 100% des demandes adressées au Samusocial.
    Pour la maire du XIIe Michèle Blumenthal, "si le recours à des occupations illégales ou des squats ne peut constituer une méthode acceptable, l'enjeu que représente l'hébergement de centaines de familles aujourd'hui en grande précarité appelle une réponse ambitieuse et déterminée de la part des pouvoirs publics".

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Des clandestins occupent la mairie de Lille

    Une cinquantaine de clandestins hors-la-loi a occupé hier la mairie de Lille pour réclamer la prise en compte, par la préfecture du Nord, de leur grève de la faim. Le groupe est resté environ deux heures dans le hall de l’hôtel de ville, provoquant la fermeture exceptionnelle des services administratifs. Pendant ce temps, à l’extérieur de la mairie, une vingtaine de clandestins ont manifesté, scandant entre autres slogans : « Martine, faut-il crever pour avoir des papiers ? » ou « Martine complice« . Ils ont exigé d’être reçus par la préfecture : résultat, le premier adjoint de la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, a reçu une délégation pendant près d’une heure.

    Parallèlement, à Paris, des manifestants solidaires des sans-papiers lillois se sont rassemblés dans la cour du siège du parti socialiste. Résultat,  le cabinet du premier secrétaire, Harlem Désir, a reçu également leur délégation, indiquant que « les situations individuelles seront étudiées par le ministère de l’Intérieur« .

    Donc pour résumer, des hors-la-loi, arrivés clandestinement sur le territoire français, n’ont aucune crainte de se manifester, visages découverts, dans les locaux mêmes des institutions de l’État, sans être inquiétés, et mieux encore, en ayant l’audace d’exprimer des revendications afin que la loi s’ajuste à leurs situations particulières. Et à Paris, on ose également tenir publiquement une manifestation de soutien à des délinquants qui ont violé la loi. Dans la vraie vie, lorsque l’on viole la loi ou que l’on soutient une violation de la loi, on est inquiété par la justice. Ici, les mêmes sont reçus par les autorités. Allez comprendre. En tout cas, que Manuel Valls ne vienne pas nous dire après cela qu’il lutte avec ardeur contre l’immigration clandestine…

    http://www.contre-info.com/

  • Où mène la naïveté – par Xavier Raufer

     

     
    Le drame des socialistes, c’est leur idéalisme. Et cela ne date pas d’hier ! Entre 1934 et 1935, Léon Blum écrit, dans le Populaire (organe de la SFIO), divers articles sur les nationalisations.
    À propos de celles-ci, le futur président du Conseil du Front populaire prophétise : quand les ouvriers ne travailleront plus pour un capitaliste mais pour leur propre compte, l’entrain sera tel dans les entreprises nationalisées que la productivité explosera. Seul souci, prévoit alors Blum : que faire des énormes bénéfices ainsi engendrés ? Or on a ensuite vu, dans la vraie vie, ce qu’il en était de la capacité des entreprises nationalisées à faire des profits…
     
    Début 1961, François Mitterrand visite longuement la Chine. À son retour, il déclare à l’Express (23 février 1961) que Mao « n’est pas un dictateur », mais un « humaniste », et que « le peuple chinois n’est en aucun cas au bord de la famine ». Rappel : le paradis maoïste subit alors un génocide au cours duquel renaît le cannibalisme, plus de 36 millions de Chinois périssent alors de faim. Quand, en 1981, le même François Mitterrand accède au pouvoir, un idéalisme identique pousse son gouvernement à libérer les terroristes d’Action directe – qui, bien sûr, recommencent à tuer peu après.
    Même idéalisme aujourd’hui chez les dirigeants socialistes, en matière de criminalité.
    L’absurde « culture de l’excuse » : une idéologie inepte qui provoque la misère
    D’abord, ils adhèrent toujours à l’absurde “culture de l’excuse”, idéologie pour laquelle la misère sociale engendre le crime, les bandits n’étant que d’innocentes victimes de l’exclusion et du racisme. Or cette inepte doctrine est aujourd’hui délaissée partout sur la planète – même l’Union européenne (pourtant bienséante en la matière) a fini par réaliser qu’à l’inverse le crime provoque bien plus sûrement la misère : « L’insuffisance des possibilités de croissance est aussi la conséquence de la présence criminelle, dans la mesure où la criminalité organisée s’approprie illégalement les ressources de l’économie locale, ce qui nuit à la volonté normale d’entreprendre puisque les logiques prédatrices de la malhonnêteté viennent remplacer celles de la libre concurrence et du marché », explique le dernier rapport de commission pour la prévention du crime et la justice pénale du Parlement européen (octobre 2012).
    Même irréalisme quand il s’agit de définir quel type de criminalité ravage aujourd’hui la Corse. Récemment, une pléthore de ministres – et de médias bien sûr à leur suite, dépourvus de toute nuance critique – a ainsi dénoncé la présence en Corse de la Mafia.
    En Corse, il n’y a pas de mafia mais un milieu criminel
    Or il n’y a pas de mafia en Corse, mais un milieu criminel (certes exubérant). Et même, la présence dans l’île de Beauté d’une mafia est impossible, voici pourquoi. Dans la décennie 2000, le criminologue italien Pino Arlacchi, récent sous-secrétaire général de l’Onu pour les drogues et la prévention des crimes, a brillamment développé une cruciale distinction entre, d’un côté, le Mezzogiorno agricole (Sicile, Campanie, Calabre) et, de l’autre, celui voué aux pâturages et bergeries (Sardaigne). Or chacun sait que l’on trouve des mafias dans le premier (respectivement Cosa nostra, Camorra, N’Dranghetta) – mais jamais en Sardaigne – et pas plus en Corse, précisément pour le même motif ethnologique.
    Irréalisme enfin – et là, superlatif – chez Mme Taubira, que l’idéologie assourdit à tel point qu’elle est incapable d’entendre ce que même ses affidés politiques lui disent les yeux dans les yeux. Au début de l’automne, Mme Taubira rencontre, à Marseille, ce que Libé Marseille (du 21 septembre 2012) décrit comme des « personnes passionnantes, responsables d’associations, de centres sociaux, d’éducateurs de rue, de structures s’occupant d’emploi, de citoyenneté, d’éducation populaire, etc. ». Au fait : sont-ce vraiment des saints laïcs que rencontre Mme Taubira, ou plutôt des amis du président du conseil général socialiste Jean-Noël Guerini, chargés de distribuer des prébendes et de pousser leurs ouailles à “bien” voter dans leur fief ? Passons…
    Mais écoutons quand même l’un d’entre eux, Mohamed B., avertir le garde des Sceaux : « Le bracelet électronique n’est pas une solution lorsqu’il devient une fierté dans les quartiers. L’été, ceux qui le portent sont en short et cela leur permet de montrer qui ils sont. »
    Taubira et son entourage gauchiste ont pour programme de vider les prisons
     Vous avez bien lu. Mme Taubira et son entourage gauchiste ont pour programme de vider les prisons, de renvoyer chez eux des bandits équipés, pour toute sanction, d’un bracelet électronique – qui n’est en fait qu’une Légion d’honneur pour racailles ! Irréalisme, donc. Mais aussi sévères erreurs dans le registre de la nomination et des diagnostics : rien de cela n’est innocent ni anodin. Les unes après les autres, les digues cèdent. Pour finir, un inquiétant rapport de force : face aux criminels, une police de terrain démoralisée, consciente de ne plus inspirer la moindre crainte aux voyous des cités, ni le plus minime des “respects”.
    Tels sont d’usage les prémices d’une vague criminelle. La dernière déferla sous Lionel Jospin. Attendons 2013.
    http://www.francepresseinfos.com/

  • États-Unis : Le FBI prévoyait-il d’assassiner des membres d’Occupy Wall Street ?

    Les documents obtenus grâce au Fonds pour la Justice Civile et l’organisation américaine de défense des droits humains et civiques, ont révélé que le FBI, le Département de la Sécurité Intérieure, l’armée américaine et des entreprises, ont tous coopéré ensemble afin de surveiller et d’enquêter sur les manifestants d’Occupy Wall Street, en tant que terroristes et criminels.

    De plus, un plan visait à utiliser des tireurs d’élite pour assassiner des manifestants et les leaders du mouvement.

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