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insécurité - Page 1010

  • Irak : Trafic d’oeuvres d’art, le trésor de guerre des terroristes

    L’Irak est le berceau de l’une des plus anciennes civilisations du monde : la civilisation mésopotamienne, vieille de 5.000 ans. Cette région est une véritable mine d’or pour les archéologues : le sous-sol irakien regorge de vestiges qui se négocient très chers dans les salles des ventes occidentales les plus prestigieuses. Seul problème, certains des objets précieux qui circulent sont issus de fouilles illégales.

    Après la chute de Saddam Hussein, des trafiquants ont aussi profité du chaos pour piller le musée de Bagdad. Et parfois, ce trafic est directement opéré par des organisations terroristes : Al Qaïda ou l’armée du Mahdi, une milice chiite irakienne particulièrement violente. Au Liban, berceau de la prestigieuse civilisation phénicienne, le trafic d’art finance des caciques du Hezbollah, une milice chiite intégriste financée par l’Iran et responsable d’attentats aveugles il y a une vingtaine d’années.

    Ironie de l’histoire, les acheteurs américains financent indirectement sans le savoir un mouvement armé violemment opposé à leur pays et classé comme terroriste par Washington !

    Romain Bolzinger a enquêté plusieurs mois dans le monde très fermé des collectionneurs d’art. Un monde où l’on croise des milliardaires passionnés, des galeristes prestigieux et des antiquaires de haut vol, mais aussi des intermédiaires sans scrupules et des trafiquants notoirement proches des islamistes radicaux…

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Le cri d'alarme des hôpitaux lillois contre la « prise en otage » des urgences par les sans-papiers

    METROPOLE LILLOISE |
    A la veille du grand week-end de Noël, les services des urgences du CHRU de Lille et de l'hôpital Saint-Vincent à Lille sonnent l'alerte. Ils dénoncent le surcroît d'activité généré par la visite, chaque soir, de dizaines de sans-papiers grévistes de la faim désirant se faire examiner.

    Depuis leur évacuation début décembre par les forces de l'ordre de l'église réformée de Fives, les sans-papiers grévistes de la faim se sont tournés vers l'hôpital. Pas question de leur fermer les portes, explique Patrick Goldstein, chef du pôles des urgences au CHRU. « Nous assurons les examens pour ces personnes se disant grévistes de la faim, ils sont des patients comme les autres ».
    Mais le problème est « qu'ils viennent tous aux urgences au même moment, amenés en voiture chaque soir à 19 ou 20 h. » Soit une vingtaine aux urgences de Salengro au CHRU, et autant à Saint-Vincent. Ils restent en général jusqu'à 1 à 2 h du matin le lendemain, une fois les examens réalisés et leur sortie autorisée. Un travail énorme, renouvelé chaque soir.
    D'où le cri d'alarme du Dr Goldstein : « Injecter volontairement autant de personnes dans des services d'urgence au moment des périodes de gardes (à partir de 19 h) met en danger ces services et les autres patients, qui, du coup, doivent attendre plus longtemps pour être pris en charge. On risque de passer à côté d'une personne en grande détresse. On est à la limite de la mise en danger de la vie d'autrui. Pourquoi les grévistes de la faim ne viennent-ils pas à tour de rôle durant la journée ? Ils peuvent aussi consulter un médecin généraliste qui dira si il est nécessaire qu'ils soient admis aux urgences ».
    Patrick Goldstein dénonce donc une « stratégie agressive, une volonté de déstabilisation des urgences. » « Ceux qui organisent cela se servent de l'hôpital comme d'un levier pour peser contre les pouvoirs publics » (dans le cadre du conflit entre les sans-papiers et la préfecture). Et il appelle l'entourage des grévistes de la faim à faire preuve de « bon sens ».

    La Voix du Nord
    21/12/2012

    Correspondance Polémia – 27/12/2012

  • Syrie/Egypte : double jeu risqué des occidentalistes

    Entendons par "occidentaliste" la conjonction baroque entre les "puritanismes" politico-religieux anglo-américain et arabe, calvinisme et wahhabisme, la servilité des élites européennes et la veulerie des autres. Depuis des mois nous répétons que le soi-disant printemps syrien n'est en fait qu'une guerre, déguisée au départ, prétendument "civile", maintenant "ouverte"... un conflit international qui s'affiche impunément comme tel.
    Aujourd'hui « ce qui enjeu, ce n'est ni un homme ni un régime, mais l'existence même de la Syrie », soit un projet de totale destruction, tout à la fois « Histoire, Civilisation et Peuple » ! Ainsi s'exprime le vice-président syrien de confession sunnite, Farouk el-Charah, au quotidien libanais pro-syrien al-Akhbar. Charah dont la presse fait ce 18 décembre des gorges chaudes parce qu'il aurait exprimé publiquement - autrement dit dans le cadre de cet entretien - ses "divergences". Or il n'est de toute évidence pas tellement à classer dans le camp des défaitistes prêts à quitter le navire, au-delà du sentiment qu'au regard de l'actuelle évolution du rapport de force sur le terrain, aucun des deux camps n'est a priori susceptible de l'emporter à court terme, militairement parlant. Ce qui conduit el-Charah à penser qu'en l'absence d'issue militaire, les deux parties doivent nécessairement parvenir à un accord "historique" [Info Syrie 18 décembre]. Cependant d'aucuns rêvent d'une défection du vice-président syrien, faisant médiatiquement miroiter l'éventualité suivant laquelle il pourrait être l'homme de la situation en prenant la tête d'un gouvernement de transition. Le diable tentateur n'incite-t-il pas toujours à choisir l'ombre contre la proie ?
    DES MEDIA QUI NOUS VENDENT LA PEAU DE L'OURS AVANT DE L'AVOIR TUÉ
    Les média, fidèles relais de la chose politique, ne sont en effet pas en reste lorsqu'il s'agit de « vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ». Cela fait deux ans que la presse nous vante quotidiennement les victoires d'une rébellion qui, en dépit de l'aide reçue de toutes parts et des flots de combattants étrangers fanatisés (1), occupe à ce jour - officiellement - 60 % du territoire syrien ; à ce rythme il faudra par conséquent une année et demie supplémentaire pour achever leur guerre de conquête. De la même façon que la "défection" imaginaire d'el-Charah, la grande presse faisait ces derniers jours ses choux gras d'une déclaration du vice-ministre russe des Affaires étrangères chargé du dossier syrien, Mikhaïl Bogdanov, selon lequel « Damas perdait de plus en plus le contrôle du pays, envisageant désormais une possible victoire des opposants ». Soit la chute du régime sempiternellement annoncée comme imminente par tous ceux qui veulent aller plus vite que la musique, singulièrement notre fringant M. Fabius ! S’engouffrant dans la brèche, le Département d'État américain s'était lui aussi un peu vite cru autorisé à ironiser en saluant « le réveil » tardif de Moscou ! Las, Sergueï Lavrov, patron du susdit Bogdanov, mettait les points sur les "i" dès le lendemain et douchait l'enthousiasme des gens du Département d'État... « Nous n 'avons jamais changé et ne changerons jamais notre position » sur la Syrie, sous-entendu « nous ne lâcherons rien » [AFP 14 décembre].
    Certes, après concertation à Dublin et à Genève où Lavrov s'est entretenu avec Hillary Clinton le 8 décembre, les États-Unis et la Russie ont dépêché conjointement à Damas le médiateur des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, [AsSafir 14 décembre]. Ceci afin de consulter Bachar El-Assad sur l'éventualité d'un gouvernement de transition auquel il serait véritablement associé. En fait Moscou serait disposée, semble-t-il, à ce que le président syrien renonce aux pleins pouvoirs et accepte de ne pas se présenter aux élections présidentielles de 2014 prévues par le « Plan Brahimi » ?
    BIEN DISTINGUER ENTRE LES DÉSIRS DES UNS ET LA RÉALITÉ DES AUTRES
    Nous distinguerons bien ici entre la version occidentaliste des faits et la réalité de terrain, notamment en ce qui concerne ces rencontres de Dublin et de Genève, requalifiées aussitôt en "négociations" par la presse et les agences occidentalistes... Lesquels entretiens ont fait de la même manière l'objet d'une mise au point immédiate du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Russie Alexandre Loukachevitch : « Nous ne menons aucune négociation ni avec nos collègues américains, ni dans d'autres formats » même si « la Russie recherche avec insistance et minutie un moyen de régler la situation en Syrie par la voie politique » [AFP 14 décembre].
    Dans le même ordre interprétatif, la Russie envoie de nouveaux bâtiments de guerre vers la Syrie [AFP 18 décembre] : le patrouilleur Iaroslav Moudryi, les navires de débarquement Kaliningrad et Alexandre Chabaline, le remorqueur SB-921 et le navire de ravitaillement Lena ont quitté leur port d'attache de Baltiisk en Mer baltique à destination de la Méditerranée orientale où ces éléments devraient prendre la relève de la force navale envoyée sur zone depuis la mer Noire en novembre et conduite par le croiseur Moskva [Itar-Tass]. Une opération dont le but serait de « participer à une éventuelle évacuation des citoyens russes » présents sur le sol syrien. Quelque cent mille au total indépendamment des cinq mille ressortissants russes officiellement recensés par leurs autorités consulaires. En raison des menaces qui pèsent sur cette communauté expatriée (2). Reste que c'est aller un peu vite en besogne que d'extrapoler à partir d'un dispositif d'évacuation de civils la fin d'un régime.
    Exercice cependant auquel se livrent en permanence les politiques et média occidentalistes passés maîtres dans l'art de la prophétie auto-réalisable. Il n'empêche, outre un procédé d'autosuggestion utile à rendre les acteurs politiques aussi convaincus que convaincants, quels que soient leurs dons naturels dans l'art du mentir vrai, le conditionnement des opinions est un préalable obligé avant tout recours à une quelconque forme d'intervention directe, laquelle curieusement ne semble plus à l'ordre du jour : exit le matraquage relatif aux armes de destruction massive, en l'occurrence les armes chimiques dont, du jour au lendemain, plus personne ne parle !
    CHANGEMENT DE CAP : EXIT LES ARMES CHIMIQUES DONT NUL NE PARLE PLUS
    Qu'en déduire ? Primo qu'elles n'ont jamais constitué une menace réelle, deusio que la situation a évolué et que la coalition a décidé de surseoir - ou de renoncer ? - à toute participation visible au conflit, les armes chimiques n'étant que le prétexte devant leur permettre d'entrer dans la danse. Mais quel fait nouveau a ou aurait pu faire annuler une opération qui apparaissait il y deux semaines comme plus que probable ? La détermination russe concrétisée par le renforcement de sa présence navale à proximité de la base de Tartous ? Un fait qui en soi ne constitue pas une explication suffisante. Sans chercher non plus d'hypothétiques livraisons à la Syrie de missiles anti-aériens supersoniques S-300 PMU-2, un système mobile sol-air particulièrement redoutable et véloce : Mach 6,5, que la Russie s'est apparemment engagée à ne pas livrer, ni à Téhéran ni à Damas. Un outil diplomatique hautement dissuasif et une arme d'interdiction aérienne quasi absolue à ne pas mettre entre toutes les mains. Que deviendrait la géopolitique si demain, l'Iran ou la Syrie acquéraient la capacité de "sanctuariser" leur territoire ? Tel est d'ailleurs le fin mot du "nucléaire iranien" qui n'est ni ne sera jamais une menace pour Israël, mais qui néanmoins du jour où il existerait interdirait toute attaque de la République islamique d'Iran.
    EXPLICATION TIERCE POUR UNE VOLTE-FACE INEXPLIQUÉE
    Ou bien, mais ici l'explication n'est pas entièrement satisfaisante, la victoire des Frères musulmans en Egypte - pourtant prévisible - modifie sensiblement la donne géopolitique du Machrek, au point de changer des rapports de forceps déjà caractérisés par une forte instabilité. À ce titre, quelques contradictions - au moins d'apparence - sautent aux yeux : en Syrie Washington s'appuie essentiellement, dans sa lutte contre le pouvoir laïc du Baas, sur les Frères musulmans, seul mouvement politiquement structuré et profondément implanté dans le tissu social syrien majoritairement sunnite, les mêmes qui sont au pouvoir au Caire et à Tunis. Parallèlement, l'Administration Obama fait porter sur la liste rouge des organisations terroristes le Front Al-Nosra, groupe djihadiste fer de lance de la rébellion syrienne qui a relégué au magasin des accessoires la prétendue Armée syrienne libre, l'ASL.
    En Egypte, Washington avait misé lors des présidentielles - et maintenant pour diriger le mouvement d'opposition au durcissement constitutionnel - sur le courant laïque conduite par El Baradei, ancien directeur général de l'AIEA, l'Agence internationale à l'énergie atomique. Opposition qui a mené une campagne virulente contre le président Mohamed Morsi jusqu'à l'accuser d'antisémitisme (!) et d'être un « nouveau Pharaon » en lieu et place du despote Moubarak. En clair, Morsi, lorsqu'il sert les intérêts américains, est un « type convenable » - a good guy - mais rien ne va plus lorsqu'il modifie la constitution pour affermir le pouvoir des Frères et se donner les moyens élémentaires de sa politique.
    LA CHARIA OU LE CHAOS ?
    Au demeurant, ici dans la vieille Europe, l'épouvantail de la Charia est du meilleur rendement. Or la nouvelle future Constitution donne la Charia - code jurisprudentiel s'appuyant sur la révélation coranique - comme « source de toute législation ». Une disposition qui figurait auparavant dans la Constitution en vigueur du temps de Moubarak. Il est vrai qu'alors les Frères Musulmans n'étaient pas au pouvoir et que les salafistes n'apportaient pas leur soutien au gouvernement, ce qui les met tous ensemble en position d'appliquer aujourd'hui la loi coranique dans toute sa sombre rigueur ! Il y aurait malgré tout beaucoup à dire et à redire à ce sujet, eu égard à notre belle religion des droits humains, cache-sexe de la liberté sans frein des marchés, au nom de laquelle nous versons tant de sang à travers le monde ! Ce qui nous amène à dire maintenant l'horreur suivante : à savoir que pour l'Egypte, pays arabe le plus peuplé avec quelque 85 millions d'habitants - chiffre estimé en janvier 2012 - mais aussi en plein effondrement économique, seul un pouvoir fort - musulman ou non - pourra ou pourrait espérer le remettre sur les rails... si tant est que cela soit possible dans les circonstances actuelles. Un super volcan éruptif que les puissances occidentalistes ont tout intérêt à manier avec mille précautions.
    M. Baradei n'ayant pas vraiment fait ses preuves, volentes nolentes les occidentalistes devront donc faire avec les islamistes au pouvoir en Egypte, en Tunisie et demain - Washington faisant tout pour - en Syrie. Une perspective qui n'enchante guère le roi Abdallah II de Jordanie qui s'inquiète fort de la constitution d'un axe reliant la Turquie à l'Egypte via le Qatar dont l'Emir, Cheikh Hamad, brisait, par sa visite "historique", le 23 octobre, le cordon sanitaire diplomatique et militaire qui enfermait Gaza jusque-là... Cela trois semaines avant l'assaut des forces israéliennes et l'Opération "Colonne de nuée" qui devait frapper durement du 14 au 21 novembre le réduit palestinien.
    Si donc la Syrie tombe finalement - pour répondre aux vœux les plus ardents de Washington, Londres et Paris - l'avènement d'un nouvel État islamique à Damas menacera directement la Jordanie [Al Jazeera 12 décembre]. C'est en tout cas ce que le petit roi au visage défait laisse désormais entendre aux journalistes qui veulent bien lui prêter l'oreille et lui tendre le micro. De fait, pour la première fois depuis le début des « Printemps arabes », à Amman des manifestants commencent à scander des slogans exigeant l'abdication de leur autocrate. Gageons que le sacrifice de la monarchie hachémite est à ce jour une étape envisageable - si elle n'est pas déjà programmée - dans le cadre d'un règlement "régional" du conflit israélo-palestinien : la Jordanie contre la Cisjordanie. Liquidation par transfert de population d'un contentieux sinon insoluble, une voie qui ne se comprend que dans le cadre de « l'Initiative Grand Orient » de reconfiguration générale, géographique et politique, de l'aire islamique, des Colonnes d'Hercule à l'Indus. Un projet bien avancé qui sème le chaos partout où il s'étend. Inutile de le préciser. Parions encore que l'option de l'éviction de la dynastie hachémite est déjà sortie du carton où elle sommeillait en attendant sagement d'être activée.
    LES APPRENTIS SORCIERS MAÎTRISERONT-ILS LES FORCES QU'ILS DÉCHAÎNENT ?
    Comprenons ici que ce qui apparaît dans la politique proche-orientale de l'Administration Obama comme autant de "contradictions" n'est en vérité que le frein et l'accélérateur dont disposent les pilotes, ceux qui s'efforcent de maîtriser ou de canaliser les possibles réactions en chaîne d'un Orient en pleine ébullition : favoriser et miser sur les islamistes, les Frères musulmans en Syrie, cela tout en s'employant à limiter la capacité de nuisance de leurs éléments les plus durs - Al-Nosra mais encore toutes les Katibas salafistes et/ou takfiristes qui pullulent sur le front de guerre (3)... - n'a rien de contradictoire avec la volonté arrêtée de tout faire pour brider et tenir en lisière ces mêmes islamistes en Egypte. De ce point de vue, il est assuré que la nouvelle constitution égyptienne va se heurter sur place à forte partie : la partie laïque de la société civile, mais encore des corps constitués comme la magistrature qui défendra autant des positions de principes que les privilèges attachés à leur fonction. Les Frères musulmans ont peut-être montré trop vite leur indocilité vis-à-vis de la puissance tutélaire américaine, mais il s'agissait de prendre de vitesse la reprise en main d'un vaste corps social travaillé par la tentation ultra-libérale et l'on sait par exemple la somme de misères que ce modèle a engendrée en Russie dans la période de l'immédiat postcommunisme. Comme dit précédemment, n'assistons-nous pas à la naissance d'un bloc régional sunnite, un arc islamiste allant de la Turquie à la Tunisie, ceci dans le cadre d'une politique turque à forte coloration néo-ottomane ?
    Les islamistes au pouvoir en Egypte se voyaient reconnaître par l'Occident le droit d'exister mais sans excès de zèle ; or ceux-ci semblent vouloir s'affranchir de tous rapports de dépendance pour conduire tous azimuts des politiques autonomes. Il y a par conséquent péril en la demeure - Tel-Aviv le sait qui ourdit sa vengeance contre la Maison-Blanche - telle est la leçon à tirer de la longue histoire des Golem fabriqués par l'Occident. Ainsi Al-Qaïda, emblème de l'invariable répétition des mêmes chaînes de causalité : les créatures enfantées par les apprentis sorciers de la guerre indirecte se retournent immanquablement contre des créateurs imprudents ou impudents. À force déjouer avec le feu à tout coup l'on se brûle. Et convenons-en, l'imbroglio d'alliances et de partenariats contradictoires tissés par la CIA, le Département d'État et leurs affidés européens relève du prodige labyrinthique. À l'arrivée nous avons une Babel subversive, un édifice diplomatique et géopolitique branlant qui menace de s'effondrer à chaque instant. Et n'est-ce pas ce qui est en train d'arriver en Syrie où les occidentalistes viennent de caler au moment de donner l'assaut au bastion damascène ? Attendons cependant les prochains rebondissements, dans une conjoncture qui, répétons-le, n'incite guère à un grandiose optimisme. La guerre rôde à nos portes, elle est déjà chez nous, à Oslo avec Breivik, à Toulouse avec Merah, à Newton avec Lanza et des tueurs non encore identifiés. Mais la guerre odieuse, n'est pas encore tout à fait la fin du monde, n'est-ce pas ?
    Léon CAMUS. Rivarol du 21 décembre 2012
    1-MEMRI — Middle East Media Research Institute, site communautariste, dépêche spéciale n° 5088, montrant un certain "trouble" de la part des émetteurs, peut-être la crainte d'un retour de flamme : « Des musulmans de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de Hongrie, de Suède, de Tchétchénie, du Chili, des Balkans, rejoignent le combat contre le régime syrien. » Rapport accessible sur < media@memri.org > - « Le 15 novembre 2012, la chaîne télé algérienne Echorouk diffusait un document montrant des muhajirines - combattants étrangers - arrivés en Syrie pour y combattre le régime. Parmi eux des musulmans du Royaume-Uni, de France, de Hongrie, d'Allemagne, des Balkans, de Suède et de Tchétchénie, ainsi qu'un nouveau converti du Chili, mort dans les combats. La vidéo comprend également des extraits d'un entretien avec Abou Ahmad, chef des brigades Ahrar Al-Sham d'Alep, qui parle de son espoir de créer un État islamique après le renversement du régime d'Assad ».
    2-Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué ce mardi 18 décembre que deux citoyens de la Fédération de Russie venaient d'être enlevés en Syrie ainsi qu'un ingénieur italien. En octobre, la journaliste ukrainienne, Ankhar Kotchneva a également fait l'objet d'un rapt perpétré par l'Armée syrienne libre. Accusée de travailler pour les Services spéciaux, les rebelles menacent de l'exécuter.
    3-Parfois de bien curieux "takfiristes"... Vraie ou fausse, une note confidentielle émanant du ministère séoudien de l'Intérieur établirait que le Royaume envoie ses condamnés à mort combattre en Syrie, extraits : « Suite au télégramme du bureau royal N° 112 en date du 19/04/1433 hégire. Dans les prisons du Royaume des détenus (105 Yéménites, 21 Palestiniens, 212 Séoudiens, 96 Soudanais, 254 Syriens, 82 Jordaniens, 68 Somaliens, 32 Afghans, 194 Egyptiens, 203 Pakistanais, 23 Irakiens et 44 Koweïtis) accusés de trafic de drogues, de meurtre, de viol, méritant le châtiment de la charia islamique et l'exécution par l'épée, seront graciés, en contrepartie de l'obligation d'aller combattre pour le Jihad en Syrie après entraînement et équipement. Un salaire mensuel sera versé à leurs familles et leurs proches qui se verront interdits de voyager en dehors de l'Arabie Séoudite ». Cette note n'a pas été jusqu'ici épinglée comme hoax !

  • Frappe aérienne sur une soi-disant boulangerie en Syrie : une énième désinformation médiatique

    PARIS (NOVOpress) — “60 morts” selon Le Figaro, “plus de 60 civils” selon Le Point, “des dizaines de civils tués” selon Métro France : ces pauvres gens attendaient d’acheter du pain devant une boulangerie pour nourrir leur famille vous dit-on. Voilà d’ailleurs un sujet de discussion qui pourra pimenter (en plus de la fin du monde qui n’a pas eu lieu) les toasts au foie gras du repas de Noël en famille. La réalité est un peu différente. Explications.
    Le communiqué original de l’AFP a une seule origine, l’OSDH, c’est-à-dire un “Observatoire Syrien des Droits de l’Homme”, basé à Londres. L’OSDH, dont les communiqués sont repris à la lettre par les grandes agences de presse chargées de modeler les opinions publiques occidentales, est une officine servant les intérêts directs des milices terroristes actuellement à l’œuvre en Syrie avec le soutien actif des puissances occidentales et de quelques pays arabes.

    L’affaire de la soi-disant boulangerie, emblématique de la désinformation pratiquée par l’OSDH et l’AFP (volontairement ou non), a des précédents. La désinformation à la veille d’un conflit n’est pas un fait nouveau : souvenons-nous de l’affaire des couveuses à la veille de l’attaque contre l’Irak de Saddam Hussein, ou bien de celles des “camps de la mort” en Serbie.

    Pour en revenir à l’actualité immédiate en Syrie, en fait de (civils ?) tués, nous nous garderons bien de nous livrer à un quelconque calcul : comme la majorité des journalistes annonçant des chiffres invérifiables, nous n’étions pas là. Ce qui est toutefois intéressant est la vidéo ci-dessous, montrant des images du bâtiment frappé. À la question “s’il s’agit d’une boulangerie, où sont les pains ?”, nous avons la réponse : des images de militants terroristes répandant des pains autour du bâtiment.

    Nous laissons le soins aux internautes de se forger leur propre opinion sur le sujet à partir des images ci-dessous.

    http://fr.novopress.info

  • Ce pauvre Obama n'a toujours rien compris à la guerre en Afghanistan

    Dès son entrée à la Maison-Blanche, le 20 janvier 2009, Barack Obama prétendait que l'Afghanistan serait sa «priorité», mais dix-huit mois plus tard force est de constater que le président américain, auquel fut décerné un peu vite le prix Nobel de la paix au mois de décembre, n'a toujours rien compris de la guerre dans ce pays. Après avoir tergiversé de longs mois avant de prendre finalement la décision le 1er décembre dernier d'y envoyer d'importants renforts de troupes afin de tenter d'inverser le cours des événements sur le terrain, comme le lui réclamait ouvertement le général Stanley McChrystal, auquel il avait confié le 1er juin précédent le double commandement de l'opération « Enduring freedom » (Liberté immuable) et des troupes de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité), qui agissent sous le drapeau de l'OTAN, le chef de l'exécutif américain vient de le limoger pour des propos d'après-boire qui lui ont fortement déplu.
    Si sa réaction est bien sûr humainement compréhensible, elle est à l'évidence politiquement stupide car, sans même s'en rendre compte, le chef de la Maison-Blanche vient ainsi d'offrir une superbe victoire psychologique aux talibans et autres insurgés de tout poil qui réclamaient sa tête ! À un moment critique où les Occidentaux, malgré les pertes quotidiennement subies, commençaient à marquer des points sur le terrain.
    En réalité, le Président américain s'est contenté d'accepter la démission du général McChrystal qui, convoqué séance tenante à la Maison-Blanche pour s'expliquer sur une interview (qui n'était certes pas des plus heureuses) accordée au magazine Rolling Stone, n'avait plus vraiment d'autre choix. L'ancien patron des forces spéciales américaines tombe donc de son piédestal pour avoir ouvert sa gueule à contretemps, mais la réaction disproportionnée de ce pauvre Obama ruine en revanche plusieurs mois d'efforts pour reprendre l'initiative et améliorer la conduite des opérations dans les provinces du sud, comme le Helmand et Kandahar, le fief des talibans et des narcotrafiquants.
    En nommant aussitôt pour le remplacer en Afghanistan son supérieur hiérarchique direct, le général David Petraeus qui commandait jusqu'à présent à distance (c'est-à-dire de son quartier général de Tempa, en Floride) l'ensemble des forces américaines déployées sur les deux principaux théâtres de guerre au Moyen-Orient que sont l'Afghanistan et l'Irak où - de notoriété publique - il avait fait merveille -, le président Obama peut certes se vanter que « l'Amérique change de personnes, mais pas de stratégie... », mais le mal est fait et les Alliés qui commençaient à douter vont revoir les uns après les autres leur niveau d'engagement et leur participation aux opérations.
    L'erreur fatale d'Obama fut d'annoncer bien hâtivement en décembre dernier que si l' Amérique envoyait des renforts en Afghanistan elle envisageait très clairement un retrait progressif de ses troupes à compter du 1er juillet 2011. Comme si la guerre pouvait être gagnée d'ici là... alors que, par définition, la stratégie de « contre-insurrection » demande du temps et de la patience pour « gagner les cœurs et les esprits » des Afghans farouchement opposés au retour des talibans.
    D'ici au 1er juillet 2011, il ne reste désormais au général Petraeus - qu'Obama n'a pas hésité à qualifier d'«extraordinaire» comme si cet homme pouvait à lui tout seul faire des miracles - plus qu'un an pour prouver la justesse de son analyse, relever le défi et faire la différence. Et dans un pays qui est en guerre presque sans discontinuer depuis l'invasion soviétique du 27 décembre 1979, c'est-à-dire depuis plus de trente ans, cet ultime délai paraît très court. Dans trois mois le 7 octobre prochain, cela fera d'ailleurs neuf ans que les Américains - venus pour chasser les talibans du pouvoir à Kaboul au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 - sont militairement présents en Afghanistan. Que de temps et d'occasions gâchés !
    C'est pourquoi, dès son audition la semaine dernière devant le Sénat américain, où il devrait à nouveau être entendu mardi prochain, le général Petraeus avait de lui-même nuancé cet engagement du Président en y posant quelques conditions et en laissant ouvertement entendre qu'à l'image de ce qui se passe actuellement en Irak, les Américains sont déterminés à conserver d'importantes bases et plusieurs milliers d'hommes sur place. Car tout le monde sait que la relève des troupes occidentales (et notamment américaines) par l' ANA (armée nationale afghane) d'ici à un an est une cruelle illusion. Et qu'elle ne sera jamais prête en si peu de temps pour assurer elle-même la sécurité du pays.
    En attendant, les soldats occidentaux continuent de tomber chaque jour au « Royaume de l'insolence ». Avec 79 morts en trois semaines, juin est déjà le mois le plus meurtrier pour les forces internationales en près de neuf ans de guerre en Afghanistan. Et il faut désormais espérer que tous ces jeunes soldats ne seront pas morts pour rien.
    YVES BRUNAUD PRESENT du 26 juin 2010

  • Les enfants qu'ils pleurent et ceux dont ils se moquent

    A-t-on tellement besoin de journalistes ou d'éditorialistes pour nous exposer toute l'horreur de la tragédie survenue dans une petite école rurale du Connecticut ? Et ont-ils d'ailleurs grand-chose à dire, hors le consensualisme bêlant qui pousse ce troupeau d'ignares incultes à cogner contre ce qui leur paraît être l'essentiel du drame : la nécessité d'en finir avec le Second Amendement de la Constitution américaine et la prétendue paranoïa apocalyptique de l'Américain de base collectionneur d'armes. Sauf qu'à chaque fois ce sont de jeunes gens, abrutis par le nihilisme de leur société libérale et moderniste, bourrés de ritaline et autres drogues médicinales fournies par les psychiatres, qui ont appuyé sur les gâchettes. Demande-t-on l'éradication des psychopédiatres et des psychiatres ? Demande-ton la disparition des films violents, de la télé/pourriture, des jeux électroniques "gores" dont les enfants « de notre temps » se gavent à longueur de journée, de tout ce qui dans cette société pousse les esprits fragiles à déraper et, saisissant un pistolet Glock, à tirer sur tout ce qui bouge.
    Obama a d'abord été élu parce qu'il était Noir et qu'à un Noir l'Amérique ne pouvait rien refuser. Il a été élu pour casser la Constitution, en particulier dans son amendement essentiel, le Second. Au bout de quatre ans, n'y étant pas parvenu on l'a remis en place à l'issue d'une élection qui a enfoncé toutes les bornes - pourtant élastiques - de la farce électorale sur laquelle ce pays repose depuis un demi-siècle. Le Second Amendement n'a pas pour fonction de permettre aux Mimiles, aux dingues et aux islamistes de casser du Wasp. Observez-le bien, en effet, quel que soit celui qui tient l'arme, Juif, Asiatique, Africain-Américain, mestizo - cette fois-ci, il est vrai, il s'agissait d'un Italo-Américain - ce sont toujours des Américains Blancs Anglo-Saxons protestants qui sont ciblés.
    Le Deuxième Amendement, adopté le 15 décembre 1791, dit expressément : « Une milice très disciplinée (well regulated) étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit du peuple à garder et porter une arme ne sera pas transgressé ».
    Il est directement issu du Bill of Rights de 1689 imposé aux souverains d'Angleterre Guillaume III et Mary II par le Parlement en réponse à la tentative du dernier Roi catholique Jacques II de désarmer les protestants. Par la suite ce droit fut maintenu afin que les citoyens ne puissent être livrés sans défense à la Couronne. La Cour Suprême des États-Unis, à de très nombreuses reprises, et tout récemment encore, a confirmé qu'il ne s'agissait pas d'un nouveau droit à posséder des armes mais de celui, conforté, de n'être pas désarmé par le pouvoir. Ainsi McDonald versus Chicago (2010) affirmait catégoriquement que « le Second Amendement limite les gouvernements d’État et locaux, exactement comme il limite le gouvernement fédéral » (Wikipedia).
    Si les Américains en leur très large majorité refusent que l'on touche à cet Amendement c'est d'abord parce qu'il représente leur ultime instrument d'autodéfense contre la tyrannie de l’État. On rappellera d'ailleurs qu'il existe en Europe un pays dans lequel les citoyens sont obligés d'être armés et qu'il passe justement pour le modèle le plus achevé de la démocratie. C'est la Suisse. On ne sache pas qu'il y ait plus de massacres dans les écoles suisses que dans celles de France. Celle-ci, en revanche, a placé à la tête du groupe Socialiste, majoritaire à l'Assemblée nationale, un ayatollah du désarmement général des citoyens. Bruno Leroux. Pour lequel les partisans d'un peuple armé sont des « fêlés de la gâchette (qui), sur internet, n'ont d'échanges que sur leurs armes à feu, très certainement parce qu'ils sont incapables déparier d'autre chose ». Sa proposition de Loi 2 773 du 25 janvier 2011 qui, on s'en doute, tôt ou tard deviendra loi, fera que seuls posséderont une arme les malfrats, les islamistes et les polices ce qui dans certaines périodes de chaos social, politique et économique, reviendrait à peu près au même. Et serait bien pratique pour les pouvoirs occultes.

    LES ENFANTS SYRIENS QUI INDIFFÈRENT NOS MEDIA
    En août 1999, à la suite d'un massacre dans une école de Tasmanie, le gouvernement australien, aidé par des forces de police venues des États-Unis, désarma la population australienne. Près de 650 000 armes à feu furent détruites pour un montant global de 500 millions de dollars australiens. Un an plus tard, les homicides, qui jusque-là régressaient, étaient en augmentation de 3,2 %. Les attaques à main armée de 8,6 %. Les vols à main armée de 44 %. Dans le seul État du Victoria les meurtres par arme à feu bondirent de 300 %.
    Évidemment, les criminels ne risquaient plus grand-chose à s'en prendre aux « braves gens ». Tel était d'ailleurs le but de l'opération menée par l'idéologie libérale/progressiste : désarmer physiquement et psychologiquement le peuple.
    Reste tout de même, dans le déferlement de larmoiement médiatique qui fit de chaque éditorialiste ou lecteur(trice) de dépêche un avantageux donneur de leçon, à rappeler que les jours précédant la tuerie du Connecticut plusieurs bombes faisaient à Damas des dizaines de morts et de blessés dont de très nombreux enfants chrétiens et alaouites. On ne fera pas de discrimination entre les enfants d'ici et ceux de là-bas. Mais, tout de même. Ceux-là, appartenant au camp de Bachar el Assad, n'eurent droit qu'à deux phrases dans la plupart des comptes-rendus. Parce que ces petites victimes sanguinolentes ont été massacrées par ceux qui depuis deux ans occupent la totalité de l'espace de conscience consacré dans nos media/tartuffes à la Syrie. Mieux même, tout au long du 14 décembre, les militants de France-Info, tous les quarts d'heure, ayant évoqué en quelques mots les enfants assassinés de Damas, enchaînaient sur un reportage dans une ville "assiégée" dont l'hôpital, voyez-vous cela, manquait de médicaments, et par une longue interview, comme à l'accoutumée nombriliste, d'un représentant de Médecins Sans Frontière. Pas seulement des crétins ou des cuistres : des salauds.
    René BLANC. 21 décembre 2012  Rivarol

  • N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen

    N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen La cause est entendue : si la mère d’Adam Lanza n’avait pas possédé d’armes à feu, le massacre dans cette école du Connecticut dont le monde entier, horrifié, a découvert l’existence pour l’occasion, n’aurait jamais eu lieu. Ah bon !

    Sans cette gorgone faite génitrice, Adam Lanza aurait été un jeune garçon comme les autres qui n’aurait jamais eu envie de zigouiller qui que ce soit. Rah bon !

    Quel dommage fils si malheureux ait eu la très mauvaise idée de la trucider en premier… Si au moins elle avait survécue, elle aurait pu être clouée au pilori de l’infamie citoyenne… Faute de mère indigne, les tenants de l’interdiction de posséder des armes à feu en sont réduits à diaboliser des mentalités, un système, des traditions… On sent bien qu’ils enragent de ne pas tenir dans leurs serres médiatiques une victime expiatoire qu’ils pourraient charger de tous les péchés mortifères.

    Rien ne vaut un Néron, un Napoléon, un Hitler en chair et en os… Même en jupon, ça fait l’affaire à merveille. Au diable le féminisme !

    Alors, depuis la tragédie, ce ne sont qu’images de familles éplorées, suivies d’appels à interdire toute détention d’armes, de témoignages de témoins rescapés, suivi d’appels à abolir la loi autorisant l’achat d’armes, de photos de l’école envahie de policiers et même de militaires (bien que le tueur ait mis fin à ses jours, sans doute des fois qu’il la rejoue mort-vivant), de rappels dénonciatoires que les États-Unis autorisent les ventes d’armes, de la venue sur place du président Barack Obama, de condamnations obsessionnelles de la libre circulation des armes à feu, etc. etc. en boucle et toujours… La machine médiatique à formater les cerveaux est lancée à fond, brocardant méthodiquement des millions de tueurs en liberté, tous prêts à massacrer toute concentration humaine sans défense et de préférence enfantine…

    Ces millions de tueurs sont les propriétaires d’armes à feu. Eux et eux seuls. Pas un commentaire, jamais, pour soumettre la possibilité, éventuellement, que les responsables d’une tuerie comme celle de cette école élémentaire de Sandy Hook soient d’abord ceux qui côtoyaient de près ou de loin Adam Lanza et qui ne se sont pas inquiétés plus que ça de ce garçon « (qu’)on remarquait parce qu’il ne parlait à personne et (qui) donnait l’impression d’avoir des difficultés à se connecter avec le monde extérieur. »(1)

    Si sa mère porte une responsabilité dans le drame, c’est à l’évidence par une évidente inattention au comportement de son enfant… Qu’elle ait tenté de lui faire partager sa passion du tir n’a pas fait de lui un dingue, il l’était ! Et s’il n’y avait pas eu d’armes à feu chez lui, à sa portée, nul doute qu’il en aurait trouvé… ou trouvé d’autres moyens – ils sont innombrables ! – pour mener son sanglant rodéo dont on ne sait toujours pas, de la vengeance ou de l’acte existentiel, quelle en a été la véritable motivation.

    Que l’on sache, la vente d’armes à feu n’est pas librement autorisée au royaume de Norvège… Cela n’a guère semblé gêner le sieur Anders Behring Breivik de faire un carton d’été assez spectaculaire sur l’île d’Utøya, en juillet 2011, à l’occasion d’un camp de la ligue des jeunes du Parti travailliste : 77 morts et 151 blessés…

    La vente d’armes n’est pas non plus librement autorisée en France… mais 17 assassinats ont endeuillés la seule Île de Beauté en 2012 (l’année n’est pas terminée), ni ces quatre ou cinq dernières années, où une quinzaine de meurtres par an y ont été commis.(2)

    En 2011, 20 règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône (29 victimes dont 16 morts), dont 15 à Marseille (23 victimes dont 13 morts)… Quant à La Kalachnikov « (elle) a quitté les terres de guérilla pour coloniser nos banlieues “sensibles”. Elle est devenue l’arme à posséder pour contrôler l’économie souterraine. Marseille n’est pas en reste, en témoigne le nombre de réglements de comptes avec ce type d’arme. »(3)

    Mais bien sûr, il s’agit là de criminalité, diront les obsédés du désarmement citoyen ; pas d’acte terroriste sur fond de folie meurtrière… Dommage pour eux que le franco-algérien Mohammed Merah se soit illustré dans le genre : sept victimes dont trois enfants et six blessés…

    De l’île d’Utøya à Toulouse jusqu’à Sandy Hook, quelles que soient les facilitées pour cela, les tarés trouvent toujours à acquérir ce dont ils ont besoin pour accomplir leurs pulsions meurtrières. Ils n’ont jamais besoin d’une maman apprentie armurière pour cela. De parents moins autistes, de proches plus attentifs, de médecins plus professionnels, de professeurs des écoles plus responsables, si !

    De médias moins manipulateurs aussi.

    Philippe Randa http://www.voxnr.com

    notes :

    (1) Selon les déclarations de la chauffeuse du bus scolaire qui a conduit l’intéressé au collège pendant plusieurs années, Libération, 16 décembre 2012.

    (2) « La violence nationaliste (est) en effet peu meurtrière, si on enlève certains épisodes de règlements de compte entre nationalistes. La nouveauté, c’est qu’on tue beaucoup plus. Il y a une sorte d’habitude, de “routinisation” des homicides, particulièrement en Corse-du-Sud et dans la ville d’Ajaccio » , explique Xavier Crettiez, professeur de sciences politiques, Le Figaro, 17 novembre 2012.

    (3) « Meurtres à Marseille : la cité phocéenne est-elle devenue le nouveau Chicago ? », www.lexpress.fr, 4 septembre 2012.

  • La détention d’armes à feu aux Etats-Unis

    « Les fusillades sont très fréquentes aux États-Unis, où la détention d’armes à feu est un droit constitutionnel, même si des associations tentent en vain de changer la législation. »

    Telle est la conclusion de la dépêche AFP, suite au drame récent à Newtown, dans le Connecticut, reprise en cœur par les sites d’informations des médias dominants.

    On retrouve ainsi l’analyse habituelle concernant les très ébruitées fusillades ayant lieu outre-Atlantique. Comme dans le fameux documentaire Bowling For Columbine de Michael Moore, un lien direct – et quasi-exclusif – est présenté entre ces affreux faits divers et la détention partiellement libre d’armes à feu aux États-Unis.

    Depuis plusieurs décennies, de nombreuses organisations, américaines ou « internationales », s’activent pour combattre les lois autorisant la détention d’armes aux États-Unis, par les voies légales et médiatiques. Comme le note le militant pro-guns Wayne LaPierre dans son ouvrage Guns Freedom and Terrorism (2003), tous les événements impliquant des armes à feu, fusillades, accidents, et même terrorisme, sont l’occasion pour les lobbies anti-armes de se manifester en puissance. De l’autre coté, de nombreuses associations américaines s’acharnent à combattre de manière souvent radicale toute réduction de l’accessibilité aux armes à feu, en utilisant des termes sans nuance, tels que « Liberté » ou « Tyrannie ».

    Face à cette situation, il parait pertinent de s’interroger. Tout d’abord, pourquoi des organisations parfois extra-nationales (et donc peu concernées) s’engagent-elles dans ce débat de manière si obstinée ? Et de la même façon, pourquoi une résistance si obtuse, à base de millions de dollars, de réseaux d’action, de manifestations voire d’actions violentes de la part du peuple américain pour sauvegarder ce Droit, dans une nation normalement « sécurisée » par les forces publiques ? Cette résistance, que nous nous permettrons de qualifier de populaire, ne mériterait-elle pas d’être observée, comprise dans ses fondements ? Peut-être, par comparaison, pourrions-nous trouver dans ces actions un enseignement utile pour nous, citoyens européens, citoyens français ? C’est ce que nous nous proposons d’étudier.

    En premier lieu, très rapidement, nous noterons la faiblesse des habituels arguments contre la détention d’armes aux États-Unis. Nous noterons ensuite que ce droit, défendu farouchement, va plus loin qu’une simple réaction de peur et de violence d’individus simples et paranoïaques voulant tirer à vue sur un intrus qui n’en est peut-être pas un. Ayant compris qu’il s’agit d’une volonté populaire de préservation de la Liberté et de l’authenticité culturelle, nous verrons en quoi ce combat, sur sa forme comme sur son fond, devrait être compris et « imité » – sur d’autres sujets – par les citoyens de la nation française.

    En tant que Français, un des premiers sujets sur lequel on souhaite interroger un Américain de la campagne profonde, lorsqu’on le rencontre, c’est son étrange volonté de porter des armes. Nous avons donc ouvert le sujet avec Matt, Américain d’une quarantaine d’années, détenteur d’armes et proche de la NRA [1]. En bon Français provocateur, nous lui avons fait remarquer que les armes sont des engins de morts, dont la nature unique est de tuer nos semblables. Il répondit alors tranquillement qu’il « existe des événements malheureux, choquant l’opinion, où les armes ont pris des vies, mais aucune statistique n’existe sur les vies qu’elles ont préservées ».

    Cette réponse nous laissa interdit, et approbateur. Plus tard, en nous documentant, nous avons découvert que notre ami n’avait tort que sur un point : il existe bien des statistiques illustrant son argument. L’étude de Lott et Mustard, Crime, Deterrence and Right-Carry Concealed Handguns, est connue pour avoir prouvé statistiquement que l’ouverture de la détention d’armes en Floride avait fait baisser la criminalité. L’étude cite différents travaux, montrant ainsi que, en fonction des critères et des méthodes de calculs, de 100 00 à 500 000 crimes seraient évités chaque année grâce au fait que la victime ait manifesté sa possession d’armes à feu.

    Une législation ouverte sur la détention d’armes, en plus de « guérir », permet surtout de « prévenir » la criminalité et la délinquance, tout délinquant ayant à prendre en compte l’éventuelle capacité de feu de sa victime. Ainsi, toujours dans l’étude de Lott et Mustard, on apprend que les « hot burglaries » (cambriolages se produisant avec la présence des occupants, et donc souvent accompagnés de violences) ne représentent que 13 % des cambriolages aux États-Unis, où le port d’armes est facilement accessible, contre 50 % des cambriolages en Europe.

    Quant aux statistiques élevées de morts par balle (le fameux chiffre des 11 000 présenté dans le documentaire de Michael Moore), nous proposons qu’une étude détaillée des circonstances de ces décès soit faite. La ghettoïsation des USA, pays ou la régulation sociale est parfois complètement abandonnée, génère de nombreux crimes « mafieux » dans des zones de non-droit, gonflant ainsi cette statistique. Ces crimes supposant l’usage illégal d’armes non déclarées n’ont cependant rien à voir avec le débat de la détention légale d’armes.

    En effet, nous ferons remarquer qu’en France, malgré une législation de contrôle assez stricte, l’apparition de zones de non-droit et la multiplication de « règlements de compte » semblent être d’actualité, suivant ainsi la triste évolution des zones urbaines, déjà bien aboutie aux États-Unis, nation leader dans les horreurs socioculturelles et sociétales de notre modernité occidentale.

    Pour aller plus loin sur les éléments statistiques au sujet du port d’armes, nous proposons au lecteur de se porter sur les ouvrages de LaPierre et l’étude de Lott et Mustard, véritables synthèses sur le sujet. Il s’agissait ici surtout dans un premier temps d’affirmer que la question de la détention d’armes est un faux débat. Si l’arme était la principale responsable d’un crime commis par un aliéné, comme récemment au Colorado, dans le Wisconsin ou celle trés récente de Newtown, les médias devraient alors s’interroger sur la facilité d’accès aux armes, illégales et légales, en Europe lors des « affaires » qui nous concernent, comme pour le massacre norvégien [2], l’affaire Merah, les règlements de compte de Grenoble ou de Marseille, ou encore l’affaire Dupont de Ligonnès à Nantes. (Rappelons-le d’ailleurs, les différences entre pays occidentaux ne marquent pas une barrière claire entre le droit d’être armé ou non, mais une palette de contraintes à l’accès et des larges variantes dans la légitimité de d’utilisation.) Ce manque de réciprocité dans l’analyse de sujets similaires en dit assez sur la validité de leurs conclusions.

    Intéressons-nous à présent à cet acharnement d’une minorité populaire à maintenir absolument l’accès aux armes. L’opposition violente et durable des associations pro-guns contre le Brady Handgun Prevention Act de 1994 est un bon exemple de leur détermination. Cette loi visait simplement à réaliser quelques contrôles de casier judiciaire sur les citoyens demandant l’acquisition d’une arme. Rien de bien restrictif, et pourtant les associations se sont battues sans répit, au point d’ailleurs de réussir à faire modifier intégralement la proposition de loi.

    L’argument premier avancé par les défenseurs du port d’armes est le maintien de la « liberté », garantie constitutionnellement (Deuxième Amendement). À première vue l’invocation de la liberté paraît étrange, mais elle est en réalité très sensée si l’on se souvient par exemple de l’apport de Hegel à ce sujet. La société permet d’accéder à la liberté véritable car ces règles de conduite, ses lois, régissent les rapports aux hommes et assure la sécurité des personnes et de leurs biens. On évite ainsi la situation inévitable d’une absence de règle : l’État de nature, qui est pour Hegel l’arbitraire pur [3] La société est donc la liberté par la sécurité au sens large.

    Au regard de la conception initiale et traditionnelle des Américains concernant la société, où l’État est une notion abstraite ou secondaire [4] placée derrière l’initiative et la responsabilité individuelle, il est absolument cohérent qu’un Américain attaché à ses racines refuse d’accepter qu’un « gouvernement », potentielle tyrannie à ses yeux, soit en charge de la sécurité de sa famille à sa place. La sécurité des siens, c’est la liberté par la préservation de la vie, et ceci est du ressort de la responsabilité de chaque individu. Interdire à ces derniers la détention libre d’armes revient à « protéger les criminels et les despotes », nous dit Ron Paul.

    En tant que Français, notre tradition et conception de la société est cependant différente. Notre nation porte l’idée d’un pouvoir étatique fort, centralisé, veillant à une population avec un esprit davantage collectiviste. Dans ces conditions, nous ne pensons pas que, sur le plan conceptuel, le port d’armes généralisé soit cohérent avec notre tradition nationale. Pour autant, l’entêtement populaire américain à conserver ce droit fondamental peut être pour nous une source de réflexion, sur le fond, mais aussi sur la forme.

    Le rappel de la conception de Hegel au sujet de l’intérêt de vivre en société nous amène à un jugement sévère de notre situation actuelle en France. Il ne semble pas, dans le fait, que le gouvernement s’inquiète de la sécurité de ses concitoyens honnêtes, tant il laisse les armes proliférer au sein du petit banditisme. Il nous paraît inutile de nous étendre sur l’évidente gravité de la situation socio-économique française ; nous nous contenterons de noter que les Français se retrouvent aujourd’hui face à une double insécurité : l’évidente insécurité physique bien sûr, mais aussi une insécurité économique. Par la réorganisation du monde du travail, les travailleurs les moins qualifiés sont devenus des « outsiders », enchaînant emplois précaires et chômage, sans garantie de futur professionnel (et donc de structuration personnelle). Les lecteurs avertis sauront en quoi ces deux insécurités sont d’ailleurs intimement liées, à travers l’avancée du mondialisme.

    Ceci amène certains citoyens Français à « quitter » quelque peu cette société qui n’assure plus à sa famille les fondamentaux inhérents au but même de la vie en collectivité, et à rechercher une certaine autonomie, une reprise en main individuelle, justement très caractéristique de l’esprit américain dans son authenticité populaire. Nombreux sont ceux qui s’intéressent à la possession d’armes (sans pour autant en faire une question politique) et l’accompagnent en toute logique d’autres réorientations comportementales : redécouverte des métiers manuels traditionnels, recherche d’un lieu de vie éloigné des milieux urbains, refus de l’endettement, consommation identitaire, alimentation plus saine et « désintermédiée »…

    La démarche est souvent naturelle, comme faite par réflexe, mais chez de nombreuses personnes il s’agit d’une évolution voulue et construite. Dans la bouche de ces dernières apparaissent les termes « survivalisme », « retour aux sources », « ré-enracinement », « autonomie ». Ces dynamiques sont à la fois des réactions de protection face à un monde contemporain douteux tel que décrit plus haut, et des volontés profondes de rétablir des liens avec le réel et le passé que l’absurdité mondialiste et consumériste a détruits.

    Pour le jeune cadre urbain d’aujourd’hui, toutes ces dynamiques sont « che-lou », « useless » et typiques des « beaufs » voire des « fachos ». Rechercher l’accomplissement de soi en dehors du plaisir immédiat de boites de nuit, c’est « relou », les armes sont un truc de « parano », la vie en dehors des grandes villes c’est « chiant » et réservé aux « bouseux ». Il est assez logique que le jeune branché d’aujourd’hui, aliéné par l’hédonisme égoïste caractéristique de son époque, n’arrive pas à comprendre ce qui pousse quelqu’un à faire de la sécurité de sa famille une priorité. Il ignore avec condescendance les projets de vie qui diffèrent du sien, comme il ignore la détresse de certains de ses compatriotes, qui ont vu leur sécurité physique et économique balayée par un mondialisme féroce et apatride. Loin du destin du « beauf » de Valenciennes, Roubaix ou autre ville ravagée, le jeune branché jouit matériellement d’un monde dans lequel il est momentanément gagnant, étant correctement payé par une grosse structure justement vecteur de l’avancée mondialiste, comme une grande banque par exemple, ou une entreprise œuvrant dans les « technologies de la nomade attitude », ou l’on ne sait quelle autre activité stérile.

    Pourtant, la réalité pourrait lui rappeler un jour qu’il n’est que l’esclave heureux et déshonoré du système qu’il adule. La pérennité de son pouvoir d’achat dépend d’une structure monétaire au bord de l’agonie. Sa sécurité physique n’est que fébrilement garantie, par quelques agents de police que l’État arrive encore tout juste à payer pour surveiller le luxueux quartier où il s’est empressé d’emménager. L’absence de sens, sur tous les plans, de notre monde d’aujourd’hui, ne peut qu’aboutir un jour ou l’autre à une affreuse descente aux enfers, brutale, ou plutôt, comme le soutien Michel Drac, progressive, dans la continuation de la déliquescence actuelle [5] .

    Les parties I et II de Survivre à l’effondrement économique de Piero San Giorgio donnent suffisamment d’éléments neutres et factuels pour considérer un écroulement de nos sociétés occidentales dans leur quasi intégralité comme fortement probable. À quel horizon ? « Je me mouille, ce sera entre 2012 et 2020 », nous dit, avec pertinence, Piero San Giorgio.

    Auparavant aveugle aux malheurs des premières victimes directes du mondialisme et à l’abjection morale de nos sociétés, le jeune cadre branché, touché en plein « cœur », prendra alors peut-être conscience. Il se dira qu’il a eu tort de tout miser sur sa « coolitude » et les « applis » de son « Iphone ». Peut être sentira-t-il alors enfin ce désir naturel d’autonomie, ce réflexe qui finalement reste à l’esprit de la minorité américaine authentique, cette volonté de maîtrise du concret et de l’environnement immédiat typique de l’esprit pionnier. Seulement, il sera peut-être aussi trop tard. La porte du « beauf parano », à cet instant, sera peut-être fermée. Et bien gardée.

    Pour quitter l’aspect purement pratique, intéressons-nous aussi au mouvement de résistance pro-guns américain sur la forme. Ce qui semble inspirer cette résistance est avant tout une volonté de conservation d’un droit inhérent à leur histoire nationale. Sa nature constitutionnelle en fait en substance un « principe fondateur », et une vraie particularité nationale. Peut-être devriez-nous nous aussi, du côté français, veiller à la conservation (ou la restauration ?) de certains de nos principes fondateurs, de nos particularités nationales qui ont fait la force et la survie de notre nation, à travers 1 500 ans d’existence [6]. Attention, nous ne faisons pas là un simple caprice de patriote, rêvant une France ancrée dans sa tradition et s’y appuyant pour préparer l’avenir (même si, finalement, il nous paraît assez évident que l’épanouissement d’un peuple suppose forcement cette démarche et que pourtant, le système médiatico-économique actuel insulte les passés européens et ne présente aucun projet pacifique d’avenir commun à l’échelle national).

    Si nous en appelons à une réflexion sur notre nature nationale propre, c’est parce qu’il s’agit d’une nécessité cruciale dans le cas français. Comme le notait déjà Ernest Renan (dans Qu’est ce qu’une Nation ? , 1882) [7], la nation française ne repose pas sur une unicité d’ordre ethnique, géographique ou religieuse. La France est avant tout une volonté, un rassemblement par les valeurs, et nous en déduisons qu’elle nécessite un pouvoir populaire fort et centralisé, une approche juste et fédératrice de son histoire ainsi qu’un projet commun clairement défini. Dans ces conditions seulement, la pluralité de la France devient une force. À l’inverse, elle peut provoquer un éclatement singulièrement violent. Et ceci est d’autant plus vrai aujourd’hui, du fait de l’accroissement des diversités nationales. La redéfinition d’une France exaltant son identité profonde et authentique est donc une obligation, si l’on veut éviter demain un chaos national que subiront les générations futures.

    La mort du pouvoir économique et politique national à travers l’Union européenne, l’insulte constante, économique ou symbolique [8] faite à la France des campagnes [9], les inutiles attaques perfides lancées contre l’Église et la foi catholiques, le déracinement du travailleur, la braderie de la Nationalité Française [10] la destruction de la cellule familiale, etc., sont autant d’exemples de l’émiettement de notre authenticité nationale, mais aussi du bon sens que nous enseigne notre histoire. Ces évolutions participent du modernisme mondialiste, elles nous sont vendues comme étant le « progrès » ultime et irrémédiable. Mais une question essentielle se présente : mènent-elles au bonheur de nos enfants ?

    Finalement, quid de la détention d’armes aux USA ? Et bien laissons donc les Américains défendre leur authenticité comme ils l’entendent, et occupons nous de défendre la nôtre.

    Léon Saint-Quay http://www.egaliteetreconciliation.fr

    [1] National Rifle Association, principale association pro-guns américaine

    [2] Jean-marie Le Pen avait indirectement posé cette question en jugeant irresponsable le fait qu’aucun policier ne fût armé pour mettre rapidement fin au massacre. Les medias s’était insurgés, sans pour autant apporter le moindre argument contradictoire valable.

    [3] Éléments développés en particulier dans le cours que Hegel donnait au lycée de Nuremberg, Propédeutique Philosophique.

    [4] Voir, entres autres, l’ouvrage The American Story de Garet Garrett.

    [5] À retrouver dans les propos de M Drac, reçu le 13 Avril 2012 par l’Action Française et le Cercle Jacques Bainville : http://www.dailymotion.com/video/xq....

    [6] Implicitement, nous proposons donc ici comme date de naissance de la nation francaise le baptême de Clovis. Nous avons bien conscience que cette considération peut faire l’objet de tout un débat qui est pour nous d’ailleurs ouvert.

    [7] Renan donne en réalité cette définition pour le concept de Nation en général. Nous le jugeons cependant absolument conforme à la réalité française en particulier. Pour d’autres nations, comme par exemple le cas allemand, nous pensons que d’autres approches parfois avancées sont elle aussi recevables.

    [8] Nous en profitons pour saluer l’excellent article paru dans le numéro de septembre 2012 de Salut public qui répondait à un billet nauséabond et méprisable sur les campagnes paru dans Technikart en mai 2012.

    [9] On admettra que la France est une nation qui tire son identité et sa force de sa ruralité. Pour les aspects économiques, de nombreux éléments chiffrés sur la prédominance rurale dans le développement français se retrouvent dans La Révolution industrielle 1780-1880 de Jean-Pierre Rioux, 1971.

    [10] Nous pensons ici, entre autres, au Droit du sol.

  • Dangereuse escalade militaire : confrontation Russie-États-Unis en Syrie ?

    Source : mondialisation.ca

    Le 14 décembre le secrétaire à la Défense Leon Panetta a signé un décret autorisant l’envoi de 400 troupes opératrices de missiles en Turquie. Selon Washington, la sécurité de la Turquie, le poids lourd de l’OTAN, est menacée. Du personnel militaire étasunien sera déployé en Turquie dans les prochaines semaines afin de manœuvrer deux batteries de missiles étasuniennes Patriot.

    Selon le porte-parole du Pentagone, George Little :

    « Les États-Unis ont aidé la Turquie à se défendre [contre la Syrie].

    Je ne pourrai pas être précis pour l’instant, a-t-il ajouté, mais je voulais vous aviser […] que nous avons signé ce décret et que nous sommes prêts à appuyer la défense de la Turquie sous les auspices de l’OTAN pour une période indéterminée.

    Le but de ce déploiement est de signaler clairement que les États-Unis, en collaborant étroitement avec nos alliés de l’OTAN, défendront la Turquie, surtout en raison des menaces potentielles émanant de la Syrie. »

    (US Air Force News, 14 décembre 2012.)

    Les intercepteurs sol-air Patriot sont déployés pour faire face « aux menaces provenant de la Syrie ». D’après le secrétaire à la Défense des États-Unis Leon Panetta, ces menaces « comprennent des frappes syriennes en Turquie » et les combats entre le gouvernement et les rebelles s’étendant sur le territoire turc (CNN, 14 décembre 2012), « on ne peut pas perdre trop de temps à se demander si ça emmerde [pisses off] la Syrie », a déclaré Panetta après avoir signé le décret vendredi. (Ibid., c’est l’auteur qui souligne)

    En plus du déploiement de missiles étasuniens, l’Allemagne et les Pays-Bas ont confirmé qu’ils déploieront également des missiles Patriot en Turquie visant la Syrie.

    La déclaration officielle du Pentagone ne mentionne pas que cette accumulation de batteries de missiles Patriot ne cible pas uniquement la Syrie, elle vise aussi à confronter la présence militaire russe en Syrie et son appui au développement du système de défense aérien syrien.

    L’insurrection menée par les États-Unis et l’OTAN

    L’initiative du Pentagone en Turquie fait partie de l’insurrection menée par les États-Unis, l’OTAN et Israël contre la Syrie. Au cours des dernier mois, l’insurrection s’est développée en invasion alliée non officielle (quoique de facto) caractérisée par la présence en Syrie de Forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries.

    Ces Forces spéciales sont « intégrées » aux rangs rebelles. Elles ne font pas que participer à l’entraînement des forces rebelles, elles sont dans les faits également impliqués dans le commandement paramilitaire et la coordination, en liaison avec l’OTAN.

    Autrement dit, par le biais de leurs Forces spéciales et agents de renseignement sur le terrain, des États membres de l’Alliance atlantique déterminent largement la nature et les avancées des actions rebelles. Fait significatif, le Front Al-Nosra (voir l’image ci-dessous), une milice affiliée à Al-Qaïda et impliquée dans d’innombrables actes terroristes contre les civils, constitue la principale force combattante, directement recrutée et entraînée par les États-Unis, l’OTAN, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

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    La guerre élargie du Moyen-Orient

    Le déploiement de missiles Patriot étasuniens en Turquie fait partie d’un processus régional de militarisation comportant l’établissement de postes de commandement des États-Unis et le stationnement de troupes étasuniennes en Jordanie et en Israël. Ce déploiement militaire régional menace aussi l’Iran.

    De plus, les préparatifs de guerre des États-Unis et de l’OTAN concernant la Syrie sont coordonnés à ceux reliés à l’Iran. Les postes de commandement en Israël, lesquels supervisent environ 1 000 troupes étasuniennes, en coordination avec les Forces de défense d’Israël (FDI), sont sous la juridiction du Commandement européen des États-Unis (Eucom).

    Le chef d’état-major iranien a prévenu récemment que le stationnement de batteries antimissiles aux frontières entre la Turquie et la Syrie équivalait à « préparer le terrain pour une guerre mondiale ».

    Il est important de signaler qu’en plus des missiles Patriot en Turquie, des batteries Patriot ciblant l’Iran ont aussi été déployées au Koweït, au Qatar, aux Émirats arabes unis et au Bahreïn (2010).

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    Missile Patriot étasunien

    Les systèmes russes de défense antiaérienne en Syrie

    En réaction au déploiement de missiles des États-Unis et de leurs alliés, la Russie a livré à la Syrie des missiles Iskander perfectionnés, désormais pleinement opérationnels, sans compter le système russe de défense sol-air Pechora 2M.

    On décrit l’Iskander comme un système de missile surface-surface « qu’aucun système de défense antimissile ne peut suivre ou détruire ».

    Le dernier Iskander peut voyager à une vitesse hypersonique dépassant 1,3 miles (2,09 km) par seconde (Mach 6-7) et sa portée d’une extrême précision excède 280 miles (450,62 km). Il détruit les cibles avec son ogive de 1500 livres (680 kg), un cauchemar pour n’importe quel système de défense antimissile.

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    Iskander Mach 6-7

    Par ailleurs, la Syrie est équipée de du système de défense antiaérienne moderne Pechora-2M et des sources militaires étasuniennes ont admis qu’il constituerait « une menace », à savoir un obstacle advenant l’implantation d’une « zone d’exclusion aérienne » concernant la Syrie.

    Le Pechora-2M est un système multicibles sophistiqué pouvant être utilisé également contre des missiles de croisière.

    Description

    Le Pechora-2M est un système de défense antiaérienne équipé de missiles sol-air à courte portée conçu pour détruire des avions, des missiles de croisière, des hélicoptères d’assaut et d’autres cibles au sol ou à basse et moyenne altitude.

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    Système de défense sol-air russe Pechora 2M déployé en Syrie

    La Russie appuie fermement la Syrie

    Contrairement à ce qu’affirment de récents reportages, la Russie appuie le gouvernement de Bachar Al-Assad.

    Le 14 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a démenti les rumeurs, semées surtout par les agences de presse occidentales et le New York Times, et selon lesquelles Moscou avait changé sa position sur la Syrie. Le battage médiatique étalé à la une des journaux était basé sur une déclaration spontanée non officielle du ministre adjoint des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov : « Nous devons faire face à la réalité : la tendance actuelle démontre que le gouvernement perd progressivement le contrôle d’une partie accrue du territoire » a déclaré Bogdanov à la Chambre publique. « Une victoire de l’opposition ne peut pas être exclue. »

    La déclaration n’avait rien à voir avec la position de la Russie envers la Syrie. C’est plutôt le contraire. Moscou a renforcé sa collaboration militaire avec Damas en réaction aux menaces occidentales.

    « [N]ous n’avons jamais changé d’avis et ne le ferons jamais », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères Lukashevich lors d’une conférence de presse à Moscou.

    Il convient de noter que le 5 décembre, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a accusé des pays occidentaux de violer l’embargo des armes en transférant de vastes provisions d’armes à l’« opposition » syrienne, essentiellement composée de milices affiliées à Al-Qaïda,

    Dangereux carrefour des relations entre la Russie et les États-Unis

    Washington et ses alliés ont soutenu sans relâche les diverses entités terroristes formant les forces rebelles de l’« opposition ».

    Récemment, l’Armée syrienne libre (ASL) a menacé d’exécuter une journaliste ukrainienne (voir la photo ci-dessous) et annoncé qu’elle « tuerait les Russes et les Ukrainiens » en Syrie.

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    Les membres de l’ASL sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Sans l’appui de l’Occident, ils ne pourraient pas confronter les forces gouvernementales syriennes.

    La décision de menacer et cibler des Russes n’émane pas des forces rebelles de l’« opposition », mais directement de Washington.

    Ces menaces constituent des actes de provocation délibérés à l’endroit du gouvernement russe, lequel offre un soutien militaire à la Syrie. Les forces de l’« opposition » en consultation avec les États-Unis et l’OTAN menacent désormais la Russie, un allié de la Syrie.

    Nous nous trouvons à un carrefour dangereux : alors que des missiles Patriot sont installés en Turquie, des missiles russes Iskander sont déployés en Syrie.

    Des forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries sont impliquées dans le recrutement et la formation des rebelles de l’ASL, dont la plupart sont des mercenaires. L’ASL cible maintenant des citoyens russes en Syrie sur ordre de Washington, ce qui pourrait mener à l’effondrement de la diplomatie internationale.

    Moscou considère ces menaces comme « des déclarations de guerre » en disant que « les insurgés armés en Syrie [appuyés par l’Occident] ont tellement été encouragés qu’ils ont atteint un stade où ils sont au-dessus des lois ».

    La menace contre les Russes en Syrie est-elle le prélude d’un processus plus vaste de confrontation entre l’alliance États-Unis-OTAN et la Russie ?

    Michel Chossudovsky

    Article original en anglais : Military Escalation, Dangerous Crossroads : Russia-US Confrontation in Syria ?, publié le 15 décembre 2012.

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/D ... 15537.html

  • L’accès aux armes diminue la criminalité !

    Tuerie de Newtown. Après l’émotion, le débat. Après les larmes d’Obama, une loi interdisant la vente de certaines armes aux USA ? Mais quid du deuxième amendement qui prévoit le droit du peuple à se défendre ? En France, beaucoup ont du mal à comprendre l’attachement du citoyen américain à ses armes (comme à la peine de mort d’ailleurs). La National Rifle Association et ses 4,2 millions de membres seraient des barbares. Et Clint Eastwood, quasiment un facho. Pourtant, après chaque tuerie, les Américains sont davantage à se ruer dans les armureries qu’à réclamer un contrôle plus strict. Extraits du livre de notre contributeur Paul Lycurgues, « Aux armes citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense » (éditions Mordicus). Seconde et dernière partie.

    […] Les auteurs américains, qui s’intéressent depuis longtemps à la question du rapport entre crime et armes à feu, n’ont jamais pu démontrer de corrélation positive entre les deux. Il y aurait au contraire, pour certains, une corrélation négative ; l’accès aux armes ferait ainsi diminuer la criminalité !

    L’étude la plus complète à ce jour sur le lien entre les taux de criminalité et de possession d’armes à feu aux États-Unis a été réalisée par un économiste de renom, le Dr. John Lott. Le travail de Lott 1 est remarquable pour plusieurs raisons. D’abord, il a résisté à un féroce débat contradictoire depuis sa publication : de l’aveu même de certains de ses contradicteurs, sa méthodologie (trop complexe pour être détaillée ici) est scrupuleuse, et ses résultats sont généralement considérés comme solides. Ensuite, parce qu’il met en évidence une nette diminution de plusieurs catégories de crimes immédiatement après le vote, dans certains États, de législations autorisant le port d’arme dissimulée. L’effet dissuasif semble être la principale raison de ce phénomène : moins que la perspective d’une interpellation, c’est la possibilité que leurs victimes soient armées qui semble principalement décourager les criminels 2.

    En effet, même le plus irréfléchi des délinquants effectue, plus ou moins consciemment, un calcul coût / bénéfice avant d’entreprendre une activité illicite. Plus le bénéfice escompté est important (produit du vol ou du trafic) et le coût potentiel bas (le risque d’une courte peine de prison, probablement non exécutable du fait de la surpopulation carcérale actuelle), plus son intérêt à opérer croît. En augmentant le coût potentiel des activités criminelles, on réduit aussi mécaniquement l’intérêt à violer la loi. C’est exactement le même principe qui a empêché jusqu’ici l’éclatement d’un troisième conflit mondial après l’entrée dans l’ère atomique : le coût potentiel d’un conflit est devenu si élevé que toute grande guerre d’agression entre puissances nucléaires est devenue impossible.

    Ainsi, une évidence saute aux yeux : les armes ne « créent » pas de crime. Les pays dans lesquels circulent le plus d’armes à feu ne présentent pas de taux de criminalité particulièrement élevés. Plus ennuyeux pour nous autres, Français : le contrôle strict des armes à feu ne réduit pas la criminalité, pas plus qu’il n’empêche les criminels et psychopathes violents de se procurer les armes nécessaires à leurs forfaits. Le cas de Richard Durn qui, au conseil municipal de Nanterre, avait massacré 8 personnes et en avait blessé 19 autres, nous a tragiquement rappelé cette évidence. Les banlieues françaises les plus « chaudes », selon le criminologue Xavier Raufer, « grouillent d’armes lourdes » 3 ; de l’aveu même de la police, le niveau de violence des braquages s’est considérablement accru depuis 10 ans. En somme, si l’on peut donc reconnaître un effet aux législations sur les armes, c’est bien d’avoir réservé de facto le monopole des armes à la police et aux criminels. Les honnêtes gens, eux, sont plus désarmés que jamais, alors même que la police n’a jamais été aussi peu capable de les protéger.

    1.Lott, John Jr, « More Guns, Less Crime: Understanding Crime and Gun Control Laws » – University of Chicago Press. ↩
    2.Une conclusion que tirent également Rossi et Wright dans leur magistral « Armed and Considered Dangerous : A Survey of Felons and Their Firearms » (Aldine Transaction, 1986). De l’aveu même de milliers de criminels interrogés par les auteurs, une victime potentiellement armée est le principal facteur dissuasif dont les criminels admettent tenir compte. ↩
    3.Interview, La Libre Belgique, 2001. ↩

    Paul Lycurgues, dans Boulevard Voltaire

    http://fr.altermedia.info