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insécurité - Page 1019

  • Manuel Valls, Petit Père des travailleurs...

    Discrètement, Manuel Valls a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs

    Le gouvernement du Parti socialiste français du président François Hollande a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs qui se battent contre le chômage de masse et les fermetures d’usines.

    Le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, a révélé mardi dernier que sa police politique est pleinement mobilisée pour espionner la révolte grandissante des travailleurs des usines où sont prévus des licenciements ou bien qui seront fermées. Il a dit que ces mesures étaient nécessaires compte tenu du risque d’« implosions ou explosions sociales ».

    Interviewé sur BFM TV, il a ajouté : « La colère sociale, avec les conséquences de la crise économique et financière, la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des années. »

    Les services de renseignement de la police (SDIG) ont reçu le 30 janvier l’ordre de suivre « au plus près les entreprises en difficulté.... de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir » et d’anticiper « les mobilisations », ainsi que les « risques d’incidents » ou d’éventuelles « menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit ».

    Valls a donné des instructions à la police pour qu’elle surveille les entreprises où les travailleurs sont en lutte pour défendre leur emploi tels PSA Peugeot-Citroën, Renault, Goodyear, la raffinerie Petroplus et l’aciérie d’ArcelorMittal à Florange. Il a clairement reconnu la possibilité que de telles luttes échappent au contrôle de la bureaucratie syndicale qui s’est discréditée en trahissant systématiquement les luttes contre les programmes d’austérité du gouvernement. Valls a fait remarquer qu’il y avait moins de mobilisations organisées mais que le danger « d’explosions sociales » était plus important.

    La police française ne se limite pas surveiller les protestations des travailleurs. Elle se montre aussi plus violente à leur égard. Mercredi dernier, 6 février, plus de 1.500 travailleurs des aciéries d’ArcelorMittal ont convergé sur le Parlement européen à Strasbourg pour protester contre les fermetures à Liège (Belgique), Schiffange (Luxembourg) et Florange (France). Leurs dirigeants syndicaux avaient rendez-vous avec le président du parlement, Martin Schulz.

    L’arrivée des 23 cars belges a été strictement filtrée. Arrêtés sur une aire d’autoroute à neuf kilomètres de Strasbourg, complètement fouillés, tout comme leurs occupants, les véhicules ont dû attendre d’être escortés par les gendarmes pour se rendre au parlement, de sorte que leur arrivée a été étalée sur plus de deux heures. « On nous traite comme des bandits, » a commenté un Liégeois en descendant du car. Deux cars amenant des travailleurs de Florange ont subi le même traitement. Les fouilles ont été organisées sur réquisition du procureur de la République, au vu des violences intervenues en Belgique le 29 janvier dernier où cinq policiers ont été blessés

    Quand la police a empêché les sidérurgistes d’approcher le Parlement européen, ils ont crié : « Pas de Français ici, on est tous métallos ! » Selon les reportages du journal belge Le Soir, les manifestants coincés entre quatre artères obstruées par des cordons de gendarmes mobiles, à trois cents mètres du Parlement, ne pouvaient pas plus former de cortège que faire entendre leur voix. Les plus remontés ont tenté de forcer le passage mais ont été repoussés à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont riposté en se saisissant de tout ce qui leur passait par la main comme projectile. Des œufs, des bouteilles, des fumigènes...... des blocs de pierre. Un jeune sidérurgiste belge de 25 ans, John David a perdu un oeil. Il y a eu trois arrestations.

    Les travailleurs de l’usine Renault Flins ont ressenti l’intensification du harcèlement policier ordonné par Valls. Ali Kaya, délégué CGT (Confédération générale du travail) a fait remarquer : « Il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées.... La police a contacté des délégués syndicaux ».

    Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT, a dit que ce genre de présence policière sur le lieu des usines sensibles devrait être évité car il serait ressenti comme une « provocation ». Mickaël Wamen, représentant CGT de Goodyear à Amiens a décrit la présence de la police politique comme visant à « criminaliser notre action ».

    Des protestations verbales aussi timorées de la part de la CGT ne valent rien, étant donné que le syndicat n’a pas soutenu les travailleurs en lutte attaqués par la police. Un exemple particulièrement honteux est la complicité de la CGT avec la police pour casser la grève des raffineries au moment critique du mouvement de défense des retraites en 2010.

    Quatre cents travailleurs de l’usine PSA d’Aulnay près de Paris sont en grève depuis plus de 3 semaines et ont arrêté la production pour obliger l’entreprise à entrer dans des « négociations sérieuses » sur les indemnités et les reclassements après la fermeture du site. Les grévistes subissent l’intimidation de l’entreprise : quatre travailleurs risquent d’être renvoyés dont une mère de deux enfants en bas âge. L’entreprise a porté plainte contre huit travailleurs qu’elle accuse d’avoir physiquement attaqué un huissier à l’intérieur du site.

    Une armée de vigiles privés est positionnée autour du site pour empêcher toute action solidaire. Il y a deux semaines, des centaine de police anti-émeute ont empêché les travailleurs d’Aulnay d’organiser un piquet de soutien aux collègues de l’usine PSA de Poissy.

    Manuel Valls ne sera pas moins brutal avec les travailleurs français qu’il ne l’est pour réprimer les sans-papiers, dont 36.822 ont été expulsés en 2012 contre 32.912 en 2011 - un record dépassant de loin les chiffres de l’ex-président Sarkozy. Le gouvernement PS surpasse la politique réactionnaire du gouvernement Sarkozy dans tous les domaines.

    Source : WSWS

    http://www.actionfrancaise.net

     

  • La répression judiciaire est en marche

    Communiqué d'Hervé de Lépinau :

    "Deux pères de famille sont en garde à vue à la brigade de gendarmerie d'Orange depuis samedi après midi. Le procureur de la République d' Avignon semble leur reprocher pour l'un d'avoir exercé des violences sur des gendarmes et pour l'autre des faits de "rébellion" lors du rassemblement spontané qui a eu lieu jeudi 11 avril devant la mairie de Courthezon (Vaucluse) pour accueillir le sénateur UMP Alain Milon, lequel a voté pour l'article 1 de la loi Taubira et s' est pitoyablement abstenu lors du vote scandaleux au Sénat vendredi matin.

    La réalité des faits n' est pas celle que veut imposer le ministère de la justice pour tenter de réprimer ce vaste mouvement d'expression populaire qui inquiète de plus en plus le gouvernement. Une centaine de personnes se sont réunies dans une ambiance bon enfant pour sensibiliser un sénateur UMP sur les conséquences de son vote, Alain Milon venant présider dans cette petite commune de Vaucluse un conseil communautaire.

    5 ou 6 gendarmes de la brigade de Chateauneuf-du-Pape sont venus en renfort de la police municipale pour empêcher l'accès à la salle du conseil (ce qui est un comble puisque les délibérations d' un conseil communautaire doivent être prises en séance publique!). Certains de ces gendarmes étaient très tendus.

    Alors qu'il n'y a pas eu de débordement,  des personnes ayant participé au "comité d'accueil" ont été entendues le lendemain par des enquêteurs lesquels leur ont précisé que deux pères de famille étaient "activement recherchés" pour des faits de violence sur des personnes dépositaires de l'autorité publique! Or, une centaine de témoins peuvent déclarer qu'aucun des gendarmes du dispositif n' a présenté de signe de défaillance ou aurait quitté son poste blessé, et pour cause puisqu'il n'y a pas eu de confrontation, le rassemblement s'étant terminé vers 19h30 dans le calme.

    Le pouvoir a manifestement décidé de faire "des exemples" puisque la mesure de garde à vue à été reconduite pour 24 heures avec très certainement une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel lundi matin, alors que rien ne justifie une telle sévérité de traitement. Sachant que chaque année en France, des milliers de procédures impliquant des voyous parfaitement identifiés sont classées sans suites ou subissent un traitement judiciaire allégé, que des centaines de manifestants pacifiques ont été victimes de violences policières totalement injustifiées le 24 mars à Paris, deux pères de famille qui n'ont fait qu'user de leur liberté d' expression, sont traités par le pouvoir comme des terroristes! On ne lâche rien!"

    http://lesalonbeige.blogs.com

  • Redoine Faid, une « chance pour la France »

    « Parmi tous les commentaires sur l’évasion de Redoine Faïd (qui s’est échappé de prison ce samedi – NDCI), il y a un fait qu’on ne vous dira probablement pas. Ce gangster multirécidiviste, qui a commis un nombre incalculable de braquages et d’attaques de fourgons blindés, avec tirs à la kalachnikov sur les policiers, a été condamné au début des années 2000 à des peines qui auraient dû le maintenir en détention jusqu’en 2032. Mais il a été libéré en 2009.

    Dès 2010, c’est Aurélie Fouquet, une jeune policière municipale, mère de famille, qui en a payé le prix. Car Redoine Faïd est accusé d’avoir planifié le braquage qui lui a coûté la vie. La Justice le soupçonne même d’être l’homme qui, dans l’équipe des braqueurs, a personnellement tiré sur la policière.

    Autre fait capital : en 2005, Redoine Faïd avait été condamné à 3 ans de prison (supplémentaires !) pour avoir, depuis sa prison, planifié… un projet d’évasion ! Il avait notamment demandé, par téléphone, que ses complices achètent des armes et des explosifs.

    Cette conduite, pour le moins peu exemplaire, n’a pas empêché Redoine Faïd d’être remis en liberté 4 ans plus tard, 20 ans avant la fin théorique de sa peine. Et cela ne l’a pas empêché, samedi dernier, de se procurer des explosifs en prison et de s’évader, lui que la police avait finalement réussi à interpeller en 2012, après des mois de cavale. »

    http://www.contre-info.com/

  • Faux manifestants mais vraix policiers !!

    Le 24 mars à Paris, il y avait de nombreux policiers en civil dans la foule. Il s'est passé une drôle d'affaire pendant la dispersion, en haut des Champs-Élysées.

    Des hommes fuient, les policiers en civils se carapatent… Une voix crie :

    « Empêchez-les d'arrêter nos gars ! »
    Lisez attentivement ce message !

    http://fr.altermedia.info/

  • La Gendarmerie, victime de la réforme de l’Etat et de l’air du temps ?

    La question de l’identité de la gendarmerie se pose. Par le colonel Fabrice Fanet
    Dans un contexte de crise budgétaire grave les gouvernements successifs sanctuarisent les dépenses sociales et celles des collectivités territoriales et amputent les moyens des secteurs régaliens. Héritière d’une longue tradition, placée à la charnière des armées et de la sécurité intérieure, la gendarmerie est l’objet de bouleversements successifs : pression poussant à la démilitarisation, rupture de son ancrage territorial, rapprochement et « mutualisation » avec la police nationale. La question de l’identité de la gendarmerie est posée. C’est en tout cas le point de vue exprimé ici par Fabrice Fanet, colonel (ER) de gendarmerie.
    Polémia.

    Le général d’armée Denis Favier vient d’être nommé directeur général de la Gendarmerie nationale. Ancien chef du GIGN à la tête duquel il a mené victorieusement l’assaut à l’aéroport de Marignane contre les islamistes en 1994, il devra maintenant affronter des situations beaucoup plus complexes s’il veut réussir dans sa nouvelle mission.
    En effet, la Gendarmerie est en passe de perdre son identité et donc sa raison d’être.
    Après plus de trois siècles d’existence où cette vénérable institution militaire a principalement rempli des missions de combat et de police militaire, des missions d’enquête, de renseignement et de maintien de l’ordre comparables à celles qu’elle assure de nos jours, force est de constater que l’organisation du service de la Gendarmerie s’est profondément transformée, notamment depuis son rattachement au ministère de l’Intérieur, ce qui a entraîné une modification profonde de la qualité des services rendus.

    Un système d’armes fragilisé et déterritorialisé
    A partir des années 1990, faute d’accorder une reconnaissance financière à la disponibilité exceptionnelle que les gendarmes assuraient, il a été décidé par le pouvoir politique d’instaurer, la nuit, une départementalisation de la surveillance et de l’intervention. La brigade perdait son autonomie d’action et son territoire pour laisser place à la patrouille de surveillance et d’intervention la plus proche, patrouille composée de gendarmes appartenant souvent à d’autres brigades et connaissant donc peu le terrain et la population. Ce système brisait l’identité originale de la gendarmerie, son « système d’armes », c’est-à-dire des gendarmes habitant leur territoire au milieu de leur population, Mao aurait dit : « comme un poisson dans l’eau » !
    L’efficacité de la Gendarmerie repose, en effet, sur une parfaite connaissance, par les gendarmes composant une brigade, de leur canton et de sa population, connaissance favorisée par le fait que les gendarmes et leurs familles habitent au milieu des citoyens qu’ils sont chargés de protéger.
    La prévention des atteintes aux biens et aux personnes est efficace surtout grâce aux renseignements favorisés par la confiance que le gendarme tisse patiemment avec sa population dont il se sent responsable. Si la prévention a échoué, la qualité du renseignement sera aussi essentielle dans le bon déroulement de l’enquête où la police technique et scientifique, n’en déplaise aux feuilletons américains, n’est qu’un moyen au service de l’enquêteur.
    Cette connaissance de son territoire et de sa population a été encore gravement fragilisée par la mise en place, il y a une dizaine d’années, des communautés de brigades, système d’organisation du service regroupant deux brigades afin d’assurer la surveillance et l’intervention sur un plus vaste territoire en employant moins de personnel.
    En fait, on a étendu à la journée le dispositif instauré pour la nuit. Ainsi le lien personnel entre le gendarme et sa population a été distendu et la confiance affaiblie. Cette nouvelle organisation a permis de diminuer considérablement le nombre d’heures de travail alors que les gendarmes ne demandaient qu’une reconnaissance financière de leur engagement et de leur exceptionnelle disponibilité : en cas d’urgence, le gendarme pouvait (et peut encore mais dans une moindre mesure) être immédiatement et facilement mobilisé.
    Ainsi, pour ne pas affronter de prévisibles revendications syndicales des policiers provoquées par l’instauration d’une prime accordée aux seuls gendarmes, les politiques ont décidé de dénaturer le mode de fonctionnement de la Gendarmerie en mettant en place au niveau départemental un système de mutualisation des effectifs et de centralisation de la gestion de l’alerte se rapprochant ainsi de l’organisation de la Police nationale, sans pour autant encore adopter le système des « 3 huit » des fonctionnaires de la Police.

    Gendarmerie secours ?
    La conséquence la plus immédiate a été de diminuer l’efficacité de la prévention et de glisser vers des interventions style « Police secours », une fois l’infraction commise. A noter que, compte tenu de la taille des circonscriptions d’actions, les délais d’intervention sont souvent trop longs.
    L’augmentation de la délinquance est ainsi due, en partie, à la moindre présence sur le terrain des gendarmes, à l’affaiblissement de la connaissance des populations et donc à la diminution de l’efficacité de la prévention. Et si l’on ajoute les insuffisantes réponses de la Justice face à la petite et moyenne délinquances, la peur du gendarme n’agit plus que sur la route et face aux automobilistes solvables et dociles !
    Dès lors que la Gendarmerie glissait vers un mode de fonctionnement policier, il était tentant pour un ministre de l’Intérieur ambitieux d’en prendre le contrôle sous prétexte d’harmoniser et de rationaliser son fonctionnement avec la Police.
    Or, qu’a-t-on constaté depuis que la Gendarmerie est au ministère de l’Intérieur ?

    Rapprochement police/gendarmerie : complications sans économies ?
    La Cour des comptes n’a enregistré aucune économie substantielle dans le domaine de la gestion des matériels. La concurrence entre les chefs de la Police et la Gendarmerie a été exacerbée puisque chacun essaye de se faire valoir auprès du chef commun (ministre ou préfet). Les comparaisons entre les statuts et avantages respectifs des gendarmes et policiers engendrent une surenchère nuisible aux finances de l’Etat et à l’efficacité du service – sans parler des frictions à l’occasion du redéploiement des zones attribuées à la Police et à la Gendarmerie, ainsi que la volonté des syndicats de la Police de retirer à la Gendarmerie ses missions judiciaires et de cantonner les gendarmes dans un rôle proche du garde-champêtre d’antan !
    Cette intention est pour le moins osée quand on sait la qualité des enquêtes menées par la Gendarmerie, que cela soit pour des infractions mineures ou contre le grand banditisme. Cette prétention est irresponsable quand on réalise que 40% de l’activité des gendarmes se déroule dans des zones périurbaines.
    Par ailleurs, le placement à l’Intérieur de la Gendarmerie avec la Police n’a pas amélioré la coordination de la lutte contre la délinquance. Cette dernière s’est normalement développée dans la ligne de ce qui se faisait auparavant, gendarmes et policiers ayant déjà l’habitude de partager leurs fichiers et de travailler en commun en respectant les dispositions incluses dans le Code de procédure pénale et les demandes des magistrats et des préfets.
    Mais alors, pourquoi nos politiques se sont-ils attaqués, consciemment ou inconsciemment, à l’essence de la Gendarmerie, outil si performant et fidèle ?

    C’est en tant qu’institution traditionnelle que la Gendarmerie a été ciblée
    Ce n’était pas tant pour faire plaisir à la Police, ni pour faire des économies. C’est parce que la Gendarmerie était une des dernières institutions françaises régaliennes à posséder une organisation traditionnelle : elle était protectrice pour ses membres et structurante à la fois pour les gendarmes et pour la population. Elle obéissait à des lois et à des principes et non à des ordres momentanés. Elle était suffisamment intégrée et forte pour se permettre d’être clémente. Bref, elle faisait obstacle à la généralisation d’une société éclatée dans laquelle l’homme nomade isolé (et nomade désolé !) est particulièrement vulnérable aux attaques du libéralisme moral, économique et social. Isolons le gendarme, comme on a isolé l’ouvrier, le policier, l’artisan et tant d’autres, et nous aurons le citoyen rêvé qui compense ses frustrations dans l’abrutissement de la consommation et la fraternisation du supermarché.

    L’identité contre l’ensauvagement
    Mais ce n’est pas en 25 ans que l’on détruit une institution plus que tricentenaire. Il est encore temps, non par esprit corporatiste, mais pour offrir aux citoyens le respect des valeurs qui ont construit la France et restaurer une sécurité de plus en plus menacée par l’ensauvagement de notre civilisation, il est encore possible de rétablir l’identité et l’efficacité de la Gendarmerie.
    Sa nature spécifique et originale est constituée par la disponibilité des gendarmes et sa proximité avec la population, l’engagement et l’esprit de responsabilité de chaque militaire, ainsi qu’une discipline et une rigueur intelligentes contrôlées par une hiérarchie débarrassée de toute démagogie.
    Sans quoi le statut militaire des gendarmes ne sera qu’un habillage illusoire permettant de sauvegarder les apparences d’une efficacité passée et de donner bonne conscience à des politiques qui auront renoncé à leur vocation pour se ménager tranquillité et prébendes, ignorant avec mépris, inconscience ou incompétence, l’avenir des Français.
     Fabrice Fanet
    Colonel (ER) de Gendarmerie. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris.
    Co-auteur aux éditions du Cherche-Midi de Des militaires qui ont changé la France.
    10/04/2013

    Les intertitres sont de la rédaction de Polémia http://www.polemia.com

  • L’OTAN n’amène que la destruction, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie

    Apprécié pour la rigueur et la justesse de ses analyses le sociologue canadien Mahdi Darius Nazemroaya (*), 30 ans, s’est imposé comme un des meilleurs connaisseurs de l’OTAN. Ses investigations, traduites en de nombreuses langues, ont acquis une audience internationale et son ouvrage « The globalisation of NATO » [« La mondialisation de l’OTAN »] fait aujourd’hui référence.

    En 400 pages denses, fascinantes, préoccupantes, il nous fait prendre la mesure de la menace que l’OTAN fait peser sur la paix du monde et l’avenir de nombreux peuples. Il nous fait également prendre conscience de l’urgence qu’il y aurait à obtenir la dissolution de cette dangereuse organisation.

    Silvia Cattori : Dans votre remarquable ouvrage vous mettez en lumière les stratégies mises en place par l’OTAN pour étendre son emprise militaire dans le monde. J’aimerais vous demander ce qui vous a motivé à consacrer tant d’énergie à un sujet aussi ardu et exigeant. Comment en êtes-vous venu à considérer que l’analyse du rôle de l’OTAN et des stratégies qu’elle a mises en place était une tâche absolument essentielle ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Les graines de ce livre ont été semées en 2007. J’avais alors rédigé un petit manuscrit mettant en relation les guerres en Afghanistan et en Irak (qui avaient fait suite aux tragiques évènements du 11 septembre 2001) avec l’expansion de l’OTAN, le projet de bouclier antimissiles états-unien - que je décrivais comme s’étant finalement couvert du manteau d’un projet de l’OTAN, - et le concept de ce que les néoconservateurs et leurs alliés sionistes appellent « destruction créative » pour redessiner la restructuration des pays du Moyen-Orient, et l’encerclement aussi bien de la Chine que de la Russie.

    J’ai toujours considéré que tous les évènements négatifs auxquels le monde est confronté étaient les éléments d’un ensemble ; ou de ce que le savant et révolutionnaire hongrois György Lukács a appelé « totalité fragmentée ». Les guerres en « série », l’accroissement des lois de sécurité, la guerre contre le terrorisme, les réformes économiques néolibérales, les « révolutions colorées » dans l’espace post-soviétique, la diabolisation de différentes sociétés par les médias, l’élargissement de l’OTAN et de l’Union Européenne, et les fausses accusations au sujet d’un programme d’armement nucléaire iranien font partie d’un tout. Un de mes articles publié en 2007 [1], posait également les principales bases de cette feuille de route et reliait tous les éléments de la guerre perpétuelle à laquelle nous assistons.

    J’ai écrit ce livre parce que je pensais que c’était un sujet très important. J’ai lu la plupart des textes de l’abondante littérature concernant l’OTAN et aucun n’examine l’OTAN dans la perspective critique où je me place. De même qu’aucun ne relie l’OTAN de manière pertinente à une « vue d’ensemble » des relations internationales. Un chercheur de l’Université Carleton m’a dit que mon livre était comme une Bible des relations internationales et de tous ses sujets importants. Je vois moi aussi mon livre sur l’OTAN de cette manière.

    Ma principale motivation pour écrire ce livre était d’amener les lecteurs à prendre conscience de la nature impérialiste des conflits internationaux modernes et de les aider à en voir la « totalité » au lieu de ses éléments « fragmentés ». Quand vous voyez l’ensemble, vous êtes en mesure de prendre de meilleures décisions. Je pense avoir donné de l’OTAN une évaluation correcte. Dans sa bibliothèque à Bruxelles il y a un exemplaire de mon livre. C’est l’OTAN elle-même qui a annoncé son acquisition comme l’une des ressources de sa bibliothèque, en novembre 2012. Ce livre est ma contribution, en tant que chercheur, pour essayer de permettre aux lecteurs de prendre des décisions en connaissance de cause en voyant au-delà des effets de miroirs et des éléments fragmentés du tableau.

    Aujourd’hui dans le monde, les gens sont de façon générale plus instruits. Mais malheureusement l’ignorance se répand en ce qui concerne les relations de pouvoir et ce qui se passe dans ce domaine au niveau mondial. Nous entrons dans une ère trompeuse de l’histoire où beaucoup de gens à travers le monde sentent de plus en plus qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’être des spectateurs impuissants, réduits à n’être que des particules, des rouages, ou des extensions d’une immense machine invisible sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

    Les scénarios du livre de George Orwell « 1984 » se sont pour l’essentiel réalisés. Les gens sont devenus étrangers à leur monde et gouvernés de plus en plus par cette machine capitaliste invisible qui travaille à détruire toutes sortes de façons alternatives de vivre ou de penser ; l’ordre qui s’impose aujourd’hui à nous est comme un resserrement de la « cage d’acier » de Max Weber [2] qui réduit de plus en plus notre indépendance et nos mouvements.

    La plupart des gens regardent maintenant les nouvelles et la télévision passivement. Ils essaient de se distraire de la réalité ; ils tentent d’engourdir leur conscience et de vivre dans un faux état de bonheur qui leur permet d’ignorer la réalité et les misères du monde. Collectivement, nos esprits ont été colonisés, on leur a fait croire à un faux ordre des choses. L’humanité est en train d’être de plus en plus déshumanisée. Peut-être que j’ai l’air hégélien, mais les gens deviennent étrangers à eux-mêmes. Ils deviennent aussi étrangers aux capacités de leur propre esprit et aux talents dont ils ont été dotés. Mais la vérité est que nous ne sommes pas séparés des évènements et des processus qui façonnent ce monde. Nous ne devrions pas devenir les esclaves des objets ou des structures de notre propre fabrication, que ce soit le capitalisme ou les structures politiques. Nous ne devons pas devenir de simples spectateurs de notre parcours de vie.

    L’hégémonie est un processus continu de leadership, de contrôle, et d’influence qui implique à la fois la contrainte et le consentement. Mais son emprise n’est jamais totale et elle peut toujours être combattue. Nous voyons des défis à l’hégémonie dans la construction de blocs historiques qui affrontent les centres de pouvoir impérialistes et capitalistes. Le Mouvement bolivarien d’Hugo Chávez et l’ALBA sont des exemples réussis d’une contestation de l’hégémonie traditionnelle des élites compradores qui gouvernent la région au bénéfice de forces extérieures.

    Silvia Cattori : Un grand chapitre passionnant et troublant de votre livre est consacré à l’Afrique. L’entrée en guerre de la France au Mali n’a pas dû être une surprise pour vous. La déstabilisation de ce pays affaibli, engendrée par l’intervention de la France en Libye, n’ouvre-t-elle pas une grave crise dans tous les pays du Sahel, de l’Atlantique à la Mer rouge ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Dès le début j’ai soutenu que la division du Soudan, l’intervention française en Côte d’Ivoire soutenue par les États-Unis, et la guerre de l’OTAN en Libye, faisaient partie d’une deuxième « ruée vers l’Afrique ». J’ai expliqué que la guerre en Libye visait à déstabiliser d’autres parties de l’Afrique et aurait un effet d’entraînement sur une large partie de ce continent incluant des pays comme le Niger et le Mali.

    Dans mon livre, j’ai examiné le Sahel qui est constitué par les terres intérieures de l’Algérie, du Niger, de la Libye, et du Mali. La guerre de l’OTAN contre la Libye a déclenché une réaction en chaîne, comme une démolition contrôlée, que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour contrôler une vaste portion de l’Afrique et de ses ressources. Comme la première « ruée vers l’Afrique » qui a été déclenchée par une crise économique dans les pays industrialisés de l’Europe occidentale, ces évènements concernent en fait le contrôle des ressources. Alors que les États-Unis s’impliquaient davantage en Afrique, son gouvernement et le Pentagone se sont mis à parler de plus en plus de l’expansion des facilités dont disposait Al-Qaïda en Afrique et de la manière dont l’armée américaine et ses alliés devaient combattre cette organisation en augmentant leur présence sur le continent africain. En fait, les États-Unis ont constitué en 2011 un budget pour l’actuelle guerre au Mali sous le couvert de la lutte contre Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. Des intérêts stratégiques comme l’obsession grandissante des États-Unis pour le Golfe de Guinée et l’approvisionnement en pétrole en Afrique de l’Ouest sont occultés dans un récit qui nous parle de la lutte contre les groupes terroristes rangés sous le label d’Al-Qaïda. Nous savons d’expérience que l’Empire américain a en fait travaillé avec ces groupes, aussi bien en Libye qu’en Syrie. Et que l’on cherche à pousser hors d’Afrique la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, et d’autres rivaux économiques du bloc occidental, mais on n’en parle pratiquement pas. En lieu et place, on déguise les intérêts des États-Unis et des ses alliés de l’OTAN comme la France, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

    Pour en revenir au Mali. Je n’ai pas été surpris quand le Président François Hollande et son gouvernement ont ordonné aux soldats français d’envahir ce pays. Aussi bien la France que les États-Unis sont très au fait des réserves de gaz et de pétrole au Mali, au Niger, et dans l’ensemble du Sahel. Mon livre traite de ces points et de la création par le gouvernement français, en 1945, d’un Bureau de recherches pétrolières dans le but d’extraire le pétrole et le gaz de cette région. Quelques années plus tard, en 1953, Paris a délivré des licences d’exploitation à quatre compagnies françaises en Afrique. En raison de ses craintes, à la fois des empiétements américains et des demandes africaines d’indépendance, Paris a créé l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) pour maintenir son contrôle sur les parties riches en ressources de ses territoires africains qui possèdent du pétrole, du gaz, et de l’uranium. L’uranium a été important pour garantir l’indépendance de la France vis-à-vis de Washington par la création d’une force de dissuasion nucléaire stratégique, en riposte au monopole anglo-américain.

    Ce n’est donc pas un hasard si les zones du Sahel que les États-Unis et ses alliés ont désignées comme faisant partie de la zone où Al-Qaïda et les terroristes sont situés correspondent à peu près aux frontières de l’OCRS, riche en énergie et en uranium. En 2002, le Pentagone a commencé d’importantes opérations visant à contrôler l’Afrique de l’Ouest. Cela a eu lieu sous la forme de l’Initiative Pan-Sahel, qui a été lancée par l’US European Command (EUCOM) et l’US Central Command (CENTCOM). Sous la bannière de ce projet de l’armée américaine, le Pentagone a formé des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, et du Niger. Les plans visant à établir l’Initiative Pan-Sahel remontent toutefois à 2001, lorsque l’Initiative pour l’Afrique a été lancée à la suite des attentats du 11 septembre. Sur la base de l’Initiative Pan-Sahel, la Trans-Saharan Counter-terrorism Initiative (TSCTI) a été lancée en 2005 par le Pentagone sous le commandement du CENTCOM. Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, et le Niger ont été rejoints par l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, et la Tunisie. La TSCTI a été transférée en 2008 au commandement de l’AFRICOM récemment activé. Il faut relever que le capitaine Amadou Sanogo, le leader du coup d’État militaire qui a eu lieu au Mali le 21 mars 2012, est l’un des officiers maliens qui ont été formés dans le cadre de ces programmes américains en Afrique de l’Ouest.

    L’analyse du coup d’État de 2012 au Mali montre qu’il s’agit d’un acte criminel. Le coup d’État militaire a renversé le Président Amadou Toumani Touré sous prétexte qu’il ne pouvait pas restaurer l’autorité malienne sur le nord du pays. Le Président Amadou était sur le point de quitter son poste et n’avait pas l’intention de rester dans la vie politique, et les élections allaient avoir lieu dans moins de deux mois. Ce coup d’État a essentiellement empêché une élection démocratique d’avoir lieu et l’action du capitaine Sanogo a mis fin au processus démocratique au Mali et a déstabilisé le pays. Sa nouvelle dictature militaire a été reconnue par l’OTAN et par le gouvernement installé en Côte d’Ivoire par les Français. Les États-Unis ont continué à financer le gouvernement militaire du Mali et des délégations militaires et civiles des États-Unis et d’Europe occidentale ont rencontré le régime militaire de Sanogo. Peu après, la France a déclaré qu’elle avait le droit d’intervenir en Afrique partout où ses citoyens et ses intérêts étaient menacés. C’était autant de préliminaires.

    Les armes qui sont utilisées au Mali et au Niger aussi bien par les groupes terroristes que par les tribus touaregs sont liées aux actions de l’OTAN en Libye. Plus précisément ces armes viennent des arsenaux libyens pillés, et des armes envoyées en Libye par les Français, les Anglais et les Qataris. L’OTAN a eu un rôle direct dans ce domaine et l’on sait que les Français ont soudoyé les groupes touaregs et ont contribué à les armer et à les financer durant la guerre contre la Libye. Du reste, en Afrique, les Français ont toujours manipulé les Touaregs et les Berbères contre d’autres groupes ethniques à des fins coloniales.

    Par ailleurs, les tensions entre le Soudan et le Sud-Soudan sont attisées. La région soudanaise du Darfour et la Somalie sont toujours des points chauds. Tout cela fait partie d’un arc africain de crise qui est utilisé pour restructurer l’Afrique et l’englober dans les frontières du bloc occidental.

    Silvia Cattori : Quand sous l’impulsion du président Sarkozy, après 33 ans de retrait, la France est revenue dans le commandement militaire de l’OTAN, il n’y a eu aucune protestation. N’est-ce pas le signe que les citoyens ignorent, que cette organisation menace l’humanité et que l’appartenance de leur pays à l’OTAN implique sa subordination à la politique étrangère belliciste de Washington et la perte de sa souveraineté ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

    De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

    De façon générale, la majorité des citoyens dans de nombreuses sociétés sont de plus en plus passifs vis-à-vis des décisions de leurs gouvernements et de leurs dirigeants. C’est le reflet d’un sentiment croissant d’aliénation, de détachement et d’impuissance qui a transformé les êtres humains en marchandises et en objets. Cela fait partie du resserrement de la « cage d’acier » dont je parlais plus haut, en termes weberiens.

    Silvia Cattori : La France a été au commencement, avec le Qatar, le principal « parrain » de la déstabilisation de la Syrie [3]. La Chine et la Russie ont empêché par leurs vétos l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité qui aurait autorisé une intervention militaire de l’OTAN comme cela a été le cas en Libye. Mais on peut se demander si les pays de l’OTAN et leurs alliés arabes ne sont pas en train de réaliser leur plan de déstabilisation de la Syrie par d’autres voies ? Et pensez-vous que la Chine et la Russie pourront durablement contenir l’OTAN tant que les pays émergents n’auront pas leur mot à dire et les moyens d’imposer un véritable multilatéralisme au Conseil de sécurité ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : En premier lieu, il faut voir que les évènements en Syrie font partie d’une guerre par procuration menée par les États-Unis, l’OTAN, Israël et les dictatures arabes (comme l’Arabie Saoudite), contre la Chine, la Russie, l’Iran et leurs alliés. Deuxièmement, quand on considère les évènements en Syrie d’un point de vue international, on devrait penser à la Guerre civile espagnole qui a éclaté avant la Deuxième guerre mondiale. De même, on peut considérer les évènements en Libye et en Afrique, et peut-être les invasions antérieures de l’Afghanistan et de l’Irak, en pensant à l’invasion de la Chine par le Japon ou l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale. Cela ne signifie pas que la Syrie ou ces évènements soient nécessairement le prélude à une Troisième guerre mondiale, mais ils ont le potentiel d’allumer un vaste incendie au niveau mondial — à moins que l’on ne pense que tous ces évènements font déjà partie de la Troisième guerre mondiale.

    Les thèses de Giovanni Arrighi sur les cycles systématiques d’accumulation dans le « système-monde » peuvent nous aider à trouver une base de réflexion. Son travail est important parce que nous pouvons l’utiliser pour lier entre eux, de la Syrie à l’Afrique, les éléments dont nous parlions en termes de « totalité fragmentée » constituant le système mondial. Les cycles d’accumulation étudiés par Arrighi se rapportent à des périodes de temps qui s’étendent sur une centaine d’année ou plus, durant lesquelles le centre du capitalisme dans le système mondial se situe dans un lieu géographique ou un pays donné. Ses thèses sont fortement influencées par les travaux du savant français Fernand Braudel sur l’expansion du capitalisme. Pour Arrighi ces centres d’accumulation ont été les pouvoirs hégémoniques du système mondial en expansion. À la dernière étape de chaque cycle, les capitalistes déplacent leurs capitaux de ces centres dans d’autres endroits et finalement dans le nouveau centre capitaliste qui a émergé. Ainsi, chronologiquement, le pouvoir hégémonique du système mondial a été transféré de la ville-État italienne de Gênes aux Pays-Bas, puis en Grande Bretagne et, finalement, aux États-Unis. Le déplacement géographique du centre du système mondial se produit au cours d’une période de crise, au moins pour les anciens centre capitalistes, et dans un court laps de temps. Nous en arrivons aujourd’hui à la Chine. Ce qui se passe est que le centre du capital est sur le point de sortir des États-Unis. Si l’on suit la tendance soulignée par Arrighi, alors le prochain centre d’accumulation capitaliste du système mondial sera la Chine. Toutefois d’autres scénarios ne sont pas à écarter, comme une direction globale de toutes les principales puissances capitalistes. En me référant aux travaux d’Arighi, je veux dire ici que nous avons affaire à un système capitaliste mondial qui inclut la Chine et la Russie. Ni les États-Unis ni la Chine ni la Russie ne veulent perturber ce système. Ils sont en compétition pour en devenir le centre d’accumulation capitaliste. C’est pourquoi aucune des parties ne veut une guerre directe. C’est pourquoi les Chinois n’ont pas utilisé la dette étrangère américaine pour dévaster l’économie des États-Unis ; la Chine souhaite voir un transfert ordonné du centre d’accumulation depuis les États-Unis.

    La Chine et la Russie ne changeront pas leurs politiques et leurs positions sur la Syrie ou l’Iran, mais elles veulent éviter une guerre qui perturbe le système capitaliste mondial. Bien sûr, les États-Unis essaient de maintenir leur position en tant que centre du système mondial, par la force brute, ou en impliquant leurs alliés et vassaux dans leurs opérations impérialistes, comme au Mali et en Libye.

    Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Le démantèlement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie a été une étape importante pour ouvrir les portes d’une expansion vers l’Est de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il a ouvert la route pour la marche vers les frontières de la Russie et de l’ex-Union soviétique. L’ex-Yougoslavie était aussi un obstacle majeur vis-à-vis du projet euro-atlantique de l’OTAN et de l’UE en Europe. En outre, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie a permis de préparer la logistique des guerres en Afghanistan et en Irak.

    Silvia Cattori : Denis J.Halliday [4] écrit dans la préface de votre ouvrage : « L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie ». Quand on sait qu’il n’y a aucun mouvement qui s’oppose à la guerre, que des ONG comme Amnesty, HRW, MSF, MDM, prennent le parti de l’ingérence militaire des grandes puissances, comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, au Soudan, en Libye, en Syrie, que peut-on suggérer à toute une jeunesse en quête de justice et désireuse d’agir pour un monde meilleur ? Que peuvent faire concrètement les peuples européens contre la machine destructrice de l’OTAN ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Comme je l’ai dit, nous en sommes arrivés à la situation décrite par George Orwell dans son roman “1984”. Amnesty International, Human Rights Watch, et une grande partie des ONG de l’industrie humanitaire sont des outils de l’impérialisme pratiquant les deux poids deux mesures. Les organisations d’aide étrangère sont profondément politiques et politisées. Cela ne signifie pas que tous leurs employés soient de mauvaises gens qui ne veulent pas aider le monde. Bon nombre de leurs employés et des bénévoles sont des gens estimables ; ils ne comprennent pas tous les faits et ils ont de bonnes intentions. Ces gens ont été trompés ou aveuglés par la pensée de groupe institutionnelle. Leurs esprits devraient être débarrassés de tous les préjugés et de la désinformation dont ils ont été nourris ; une véritable tâche de dévouement.

    Les citoyens des pays de l’OTAN doivent travailler à se positionner eux-mêmes pour informer leurs sociétés respectives sur l’OTAN et finalement les influencer pour qu’elles se retirent de cette organisation. Cela peut être fait de diverses manières. Mais cela commence par une compréhension de ce qu’est l’OTAN et une connaissance non censurée de son histoire.

    Je ne suis pas une autorité morale ou un stratège. Se maintenir soi-même sur la bonne voie est déjà un défi assez difficile, je pense. Je n’ai aucun droit à pontifier sur la façon dont les gens devraient vivre. Je vais toutefois vous dire ce que je pense personnellement. À mon avis, le plus gros problème pour beaucoup de gens est qu’ils veulent changer le monde à une beaucoup trop grande échelle sans s’attaquer aux problèmes immédiats dans leurs propres vies. Je trouve que la meilleure manière de changer le monde est de commencer par de petits pas dans notre vie de tous les jours. Je parle ici d’ « échelle » et pas de « changement graduel » ou de « rythme ». Faire un monde meilleur commence par votre environnement immédiat. Le changement commence avec vous-même et ceux qui vous entourent, tout comme le devrait la charité. Imaginez si la plupart des gens faisaient cela ; le monde serait changé par petites étapes qui aboutiraient collectivement à un changement monumental. Rien de tout cela ne peut non plus se faire sans patience et détermination, et je souligne encore une fois qu’action et connaissance ne devraient pas être séparées. Je ne sais que dire de plus.

    Silvia Cattori : En mettant ensemble les pièces du puzzle vous démontrez magistralement dans votre livre comment ces guerres en série, menées sous des prétextes humanitaires, s’inscrivent dans une stratégie de « destruction créative » conçue par « les néoconservateurs et leurs alliés sionistes », et comment – de la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak et à la Libye – elles sont toutes liées. Des personnalités de premier plan, comme l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU Denis J. Halliday qui a préfacé votre ouvrage, vous donnent entièrement raison : l’OTAN est bel et bien le principal danger pour la paix du monde. Mais vous savez qu’en Europe, notamment dans les pays où, comme en France, les organisations juives ont une forte emprise sur les politiques et les médias, dénoncer la stratégie des néoconservateurs et de leur allié Israël [5], ou dénoncer les révolutions colorées suffit à vous faire cataloguer comme « théoricien du complot » et à vous écarter du débat. Que peut-on faire à votre avis pour modifier cette désespérante situation ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Mon expérience (au Canada) est différente. On ne m’a jamais qualifié de théoricien du complot. Je pense que la censure des médias et le mépris systématique sont des tactiques clés utilisées contre ceux qui remettent en question le récit dominant ou les opinions énoncées par les forces hégémoniques qui dominent la société. L’objectif visé en diabolisant des personnes ou des groupes sous le qualificatif de « théoriciens du complot » est de les discréditer et de les neutraliser. Cela se produit généralement quand ils ont beaucoup attiré l’attention et quand ils ont aussi quelques idées fausses qui peuvent être ridiculisées et liées à leurs positions. Néanmoins, ceux qui se voient qualifiés de théoriciens du complot ne devraient pas laisser cette accusation les dissuader de maintenir leurs positions et de continuer à s’adresser aux gens. Car la démoralisation fait partie de la tactique utilisée pour réprimer les points de vue et réflexions « dérangeantes ».

    Les groupes et les lobbies sionistes ont une présence forte et disproportionnée dans le domaine politique et dans les médias de plusieurs pays, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas homogènes et qu’ils ne sont pas les seuls facteurs influents ; ils font partie d’un bloc d’intérêts pour qui il est important d’empêcher qu’un discours critique n’ébranle les forces hégémoniques qui dominent aujourd’hui la société. Et les lobbies sionistes ne sont pas tous liés à Israël. Il arrive qu’un groupe sioniste travaille à introduire et à imposer à Israël des projets externes. Les motivations de ces groupes ne sont pas toutes les mêmes, mais elles font partie du programme dominant qui s’est développé en ce que les renommés sociologues Giovanni Arrighi et Immanuel Wallerstein ont appelé « système-monde » [ou « économie-monde »].

    À mon humble avis, être entendu est la chose la plus importante. Internet et les réseaux sociaux ont contribué à ce processus. Je pense que, pour être entendu, il est également important de proposer des analyses rigoureuses et bien articulées. C’est une tâche difficile qui doit être accomplie, et qui fait partie d’un processus culturel plus large incluant l’éducation et la rééducation. Modifier les forces hégémoniques dominant la société ne peut se faire qu’en établissant de nouveaux courants de pensée pouvant contester leur hégémonie. La critique ne suffit pas non plus, une alternative et un meilleur programme doit être articulé et proposé. La critique en elle-même est inutile si l’on n’offre pas parallèlement un programme alternatif. Pensée et action doivent également être liées dans un processus pratique.

    Silvia Cattori : Votre livre va-t-il être traduit en français ? A-t-il eu la couverture médiatique lui permettant de toucher un large public ?

    Mahdi Darius Nazemroaya : Mon livre devait être traduit en français en trois volumes par un éditeur en France, mais malheureusement l’accord a fait long feu. En notre temps où la durée d’attention s’amenuise, peu de gens sont intéressés à lire un livre de plus de 400 pages. Très peu d’attention lui a été accordée de la part des grands médias. Il y a plusieurs mois, Le Monde Diplomatique à Paris a contacté mon éditeur aux États-Unis, ainsi que la maison qui le diffuse en Grande Bretagne, pour leur demander l’envoi d’un exemplaire. Je ne sais pas si Le Monde Diplomatique a réellement l’intention de faire une recension d’un livre aussi critique et, très honnêtement, je ne m’en soucie pas vraiment.

    Mon ouvrage a eu de bonnes critiques disant que c’est un livre à lire absolument. Il est diffusé dans les universités et les collèges. On en trouve des exemplaires dans les bibliothèques de diverses institutions comme l’Université de Harvard et l’Université de Chicago. Il est référencé à la Haye et dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque du Palais de la Paix aux Pays-Bas qui tient à jour les livres relatifs aux lois internationales. Sur Amazon au Royaume Uni, il est classé comme l’un des meilleurs livres sur l’OTAN et je crois qu’il est en train de prendre un bon départ.

    Mahdi Darius Nazemroaya/Silvia Cattori http://www.voxnr.com

    notes :

    (*) Mahdi Darius Nazemroaya est un sociologue interdisciplinaire, auteur primé, et analyste politique connu. Il est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal, collaborateur expert de la Strategic Culture Foundation à Moscou, et membre du Comité scientifique de la revue de géopolitique Geopolitica, en Italie.

    [1] Publié d’abord sous le titre « La mondialisation de l’OTAN » puis sous le titre modifié « La mondialisation de la puissance militaire : l’expansion de l’OTAN » . Cet article a été traduit en de nombreuses langues, y compris en arabe par la chaîne qatari d’information Al-Jazeera.

    [2] La « cage d’acier » (ou « cage de fer ») est un concept sociologique introduit par Max Weber qui se réfère à la rationalisation accrue de la vie sociale, en particulier dans les sociétés capitalistes occidentales. Ainsi la « cage d’acier » enferme les individus dans des systèmes fondés uniquement sur l’efficacité, le calcul rationnel et le contrôle.

    [3] Voir :
    - « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie » :
    http://www.silviacattori.net/article3350.html
    - « Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées » :
    http://www.silviacattori.net/article3416.html

    [4] L’Irlandais Denis J. Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. En 1997, il fut nommé Sécrétaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday a annoncé sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il a qualifiées de « génocide ». En 2003, il a reçu Le Gandhi International Peace Award. Depuis son départ des Nations Unies, Denis Halliday a participé de manière active dans plusieurs actions contre la guerre et les crimes contre l’humanité. Il est présentement membre de l’Initiative de Kuala Lumpur en vue de « criminaliser la guerre ».

    [5] Par exemple, en France l’écrivain Israël Shamir a été accusé en 2003 d’antisémitisme par Olivia Zemor, Nicolas Shahshahani et Dominique Vidal parce qu’il disait qu’Israël et le « lobby juif » aux Etats-Unis avaient joué un rôle prépondérant dans l’entrée en guerre contre l’Irak ; ce qui devait aboutir au renversement du régime de Saddam Hussein (l’un des derniers leaders arabe qui refusait de reconnaitre l’Etat juif d’Israël), à démembrer l’Irak pour assurer la « sécurité d’Israël ».

  • Kosovo : la drogue génère 3 milliards d’euros par an !

    Une nouvelle vient confirmer le fait que l’intervention (principalement américaine) contre la Serbie, pour lui arracher le Kosovo, visait notamment à créer un Etat islamo-mafieux au coeur de l’Europe.

    Nous apprenons ainsi que « le transit de drogue via le territoire du Kosovo rapporte aux trafiquants près de 3 milliards d’euros par an », comme l’a fait savoir mardi à Moscou le directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants Viktor Ivanov.

    « Le Kosovo est devenu aujourd’hui une enclave où les trafiquants de drogue se sentent absolument libres. Chaque année, jusqu’à 60 tonnes d’héroïne transitent par son territoire, ce qui rapporte environ 3 milliards d’euros aux criminels », a indiqué M.Ivanov après avoir signé, avec le ministre serbe de l’Intérieur Vladimir Bojovic, un plan d’action commun en matière de lutte antidrogue.

    http://www.contre-info.com/

  • Égypte : le calvaire des chrétiens continue

    Égypte : le calvaire des chrétiens continue

      LE CAIRE (NOVOpress) – Le calme est revenu tôt le matin du lundi 08 avril, dans le quartier d’Abbassiya, mais la police était toujours déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des Coptes étaient encore retranchés après une nuit de violences antichrétiennes.

    La « bataille de la Cathédrale »

    Dimanche, après l’assassinat de 4 chrétiens au Caire, des milliers de Coptes sont venus participer aux obsèques.

    Les funérailles ont pris une tournure politique lorsque les participants ont scandé des slogans contre le pouvoir islamiste, et ces scènes ont été retransmises en direct à la télévision. Des scènes de chaos ont suivi, et de nombreux chrétiens se sont réfugiés à l’intérieur de la cathédrale tandis que la police tirait du gaz lacrymogène sur l’édifice.

    Aux côtés des policiers, des groupes de civils musulmans, apparemment des habitants du quartier, échangeaient des projectiles avec les Coptes par-delà les murs de la cathédrale.

    « Eux, là-bas, ce sont des chrétiens. Ici, vous êtes du côté musulman », a expliqué l’un des résidents à l’AFP.

    Beaucoup de Coptes se sont dit choqués par l’attaque contre la cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. Deux personnes ont été tuées et 89 blessées selon le bilan du ministère de la santé.

    Un contexte propice à la violence

    Ces événements surviennent dans un contexte très tendu en Égypte en raison de la profonde division entre les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et ses opposants, qui ont dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements.

    Les Coptes représentent de 6 à 10% des 84 millions d’habitants en Égypte, où les affrontements sont fréquents entre chrétiens et musulmans, souvent en raison de querelles de voisinage, d’histoires d’amour interdites ou de la construction de nouvelles églises.

    Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens.

    L’arrivée d’un islamiste à la tête de l’Égypte a aggravé le sentiment d’insécurité et de marginalisation des Coptes. M. Morsi a promis d’être le «président de tous les Égyptiens» mais ses opposants l’accusent de se comporter comme un représentant des Frères musulmans et de l’islam.

    Que ce soit sur les chaînes de télévision salafistes, sur Internet ou dans les prêches des islamistes radicaux, ces “infidèles” sont de plus en plus stigmatisés.  “Certaines couches de la société ont désormais le sentiment qu’il est plus facile de s’attaquer aux Coptes, ils ont un sentiment d’impunité“, affirme ainsi Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info

    Crédit photo : Al Jazeera English, via Wikipédia, (cc).

  • Syrie : un Chrétien décapité et son corps jeté aux chiens

    Les rebelles syriens ont décapité un homme chrétien d’une trentaine d’années et ont nourri les chiens avec des parties de son corps, selon une religieuse qui affirme que l’Occident ignore les atrocités commises par des extrémistes islamiques sur la communauté Chrétienne.¢
     
    Elle a dit qu’elle a retrouvé le corps décapité de l’un des siens sur le bord de la route, entouré de chiens affamés. Il venait de se marier et était sur le point d’être père. La Sœur Agnès-Miriam de la Croix, a déclaré: « Son seul crime était d’être chrétien. »
    Il y a un nombre croissant d’atrocités commises par des éléments incontrôlés de l’armée syrienne libre, qui s’opposent à la dictature de Bachar al-Assad et sont reconnus par la Grande-Bretagne et l’Occident comme le parti légitime.
    Sœur Agnès Miriam, la mère supérieure du couvent de Saint-Jacques, a condamné la Grande-Bretagne et l’Occident de soutenir les rebelles en dépit des preuves de plus en plus flagrantes de violations des droits de l’homme pour assassinat, enlèvement, viol et vol de plus en plus fréquents.
    « Le monde libre et démocratique soutient les extrémistes », a déclaré Sœur Agnès Miriam de son sanctuaire au Liban. « Ils veulent imposer la loi islamique et créer un État islamique en Syrie » selon la nonne de 60 ans, qui dit que l’Occident a fermé les yeux sur l’évidence croissante de la montée du terrorisme islamique qui forme l’Armée syrienne libre.¢

    Alyaexpress   http://www.francepresseinfos.com/

    ( je n'ai pas mis la photo qui accompagne l'article.....Pat )