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insécurité - Page 1020

  • Syrie : Medvedev condamne la France

     

    IRIB- À la veille de sa visite en France, le premier ministre de Vladimir Poutine répond au Figaro et à l'Agence France-Presse.

    .....

    La France est le premier des grands pays à avoir reconnu comme légitime la nouvelle opposition syrienne et évoque la possibilité de livraisons d'armes. Qu'en pensez-vous?

    Medvedev : Cela est très contestable. La France est un grand pays souverain, mais je voudrais néanmoins rappeler des principes du droit international approuvés par l'ONU en 1970. Ces derniers stipulent qu'aucun gouvernement ne doit entreprendre d'actions visant à changer, par la force, un régime politique d'un autre pays. Le problème n'est pas de savoir s'il convient de soutenir le régime d'el-Assad ou l'opposition - pour sa part, la Russie adopte une position neutre. Nous condamnons le régime syrien pour le niveau de violence qu'il admet, et également l'opposition, car cette dernière verse aussi le sang, et finalement on a une guerre ci­vile. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d'un pays. Il revient au seul peuple syrien et aux forces d'opposition de décider du destin d'el-Assad et de son régime, d'une manière légale, et pas par le biais de la livraison d'armes organisée par un autre pays. Nous n'aimerions pas que la Syrie se désintègre et qu'au Proche-Orient naisse un nouveau foyer de tension, exploité par des extrémistes religieux. La désintégration de la Syrie ne profitera ni à la Russie, ni à la France.

    Pourquoi la Russie ne cesse-t-elle pas ses livraisons d'armes au gouvernement syrien ?

    Notre coopération militaire ne date pas d'hier et elle a toujours eu un caractère légal et ouvert. Nous n'avons jamais fourni à la Syrie des équipements contrevenant aux conventions internationales. Tous sont destinés à se défendre contre une agression extérieure. Nous devons par ailleurs remplir les obligations liées à nos contrats, car, en cas de cessation des livraisons, il y a un risque de sanctions internationales. Depuis que nous avons suspendu certaines livraisons d'armes à l'Iran, à la suite d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ce pays a fait valoir ses exigences et nous sommes entrés dans un conflit juridique avec eux…

    Les gouvernements occidentaux ont vivement critiqué l'arrestation en Russie des participants aux mouvements d'opposition. Le pouvoir n'a-t-il pas réagi trop brutalement ?

    C'est une question d'appréciation. Je ne commenterai pas la manière dont réagissent les autorités européennes et ne montrerai pas du doigt tel ou tel. Je ne crois pas que la réaction d'un pouvoir est brutale lorsque l'ordre légal est violé. À l'étranger, n'importe quel manifestant levant la main sur un policier sera considéré comme un criminel et emprisonné. Les organisateurs des meetings doivent le comprendre. Je ne crois pas, contrairement à ce que vous pensez, que nous avons serré la vis. Les gouverneurs sont élus, plus de 25 partis ont pris part aux dernières élections régionales. Le pay­sage politique est différent, ce qui ne veut pas dire que la loi ne sera pas perfectionnée. Certes, notre société n'est pas la plus affûtée dans le maintien de l'ordre au cours des manifestations, mais le but de celles-ci n'est pas de provoquer des bagarres. Par ailleurs, notre loi sur les «agents de l'étranger» (qui impose aux ONG recevant des financements extérieurs de s'enregistrer comme telles, NDLR) est d'ordre technique et s'inspire des pratiques étrangères. Si l'on m'apporte des informations sur une ONG obligée de cesser son activité ou confrontée à des problèmes, cela constituera un argument essentiel. Mais ce n'est pas le cas.

    Bien que vous ayez appelé à la libération des Pussy Riot, celles-ci sont toujours en prison. Qu'est-ce qui empêche leur libération ?

    Je n'ai pas appelé à leur libération. Étant juriste de formation, je suis toujours précis dans mes jugements. J'ai dit que je n'aimais pas du tout ce qu'ont fait ces filles, notamment d'un point de vue moral. Mais étant donné qu'elles ont passé un temps considérable en détention provisoire, elles ont déjà goûté à ce qu'est la prison et il me semble qu'une peine plus longue n'est pas nécessaire. Mais il s'agit de ma position personnelle, pas de celle du tribunal. Chez nous, comme chez vous, il existe une séparation des pouvoirs.

    Estimez-vous également que Mikhaïl Khodorkovski a passé trop de temps en prison ?

    Cette question n'est pas très originale… N'importe quelle personne emprisonnée fait l'objet de pitié. Mais le tribunal a déterminé la punition en fonction de la loi et il faut respecter ce verdict. Une procédure d'appel a été engagée. Il existe également un droit de grâce mais que l'accusé n'a pas sollicité. La balle est donc dans son camp.

    Pouvez-vous décrire les émotions que vous avez ressenties en voyant les premières grandes manifestations il y a un an ?

    J'ai compris que notre société était devenue différente, beaucoup plus active. Tout le monde doit respecter la loi, y compris ceux qui n'aiment pas la ligne du pouvoir, en même temps, ce dernier doit changer et être conforme au niveau de développement de la société civile. C'est pourquoi je pense avoir trouvé une bonne réponse en changeant plusieurs bases très importantes de notre société, notamment en simplifiant la procédure d'enregistrement des partis, ce qui nous rapprochera des pratiques européennes. Ainsi, une partie des gens qui n'étaient pas contents de notre construction politique se sont calmés.

    Vous avez plusieurs fois dénoncé Staline. Pourquoi son corps repose-t-il toujours sous les murs du Kremlin ?

    Pour moi il ne fait aucun doute que, sous Staline, ont été tués et réprimés une masse considérable de gens, malgré les opinions contraires des partisans de l'idée communiste. La nostalgie des dictateurs défunts est une erreur très répandue dans l'humanité. Mais il ne faut pas oublier qu'une tombe est protégée par la loi. Si on décide de transférer celle de Staline, il faudra également penser aux autres tombes placées sous le Kremlin, à commencer par celle de Lénine. On ne peut pas dire: «Celui-là est mauvais, il faut l'enterrer ailleurs, et cet autre, il est pas mal, laissons-le là où il est!» Voilà une question éthique très compliquée. Par ailleurs, je ne souhaite pas qu'à cause de cela une partie de la société s'affronte à l'autre. Il y a vingt ans, le Parti communiste était au pouvoir, l'élite soviétique était issue des rangs du parti et une part importante de notre société continue de croire à la victoire de l'idée socialiste. N'importe quel pouvoir doit prendre cela en compte. Ce sont nos gens, nos citoyens…

    Est-il très confortable d'être le premier ministre de Vladimir Poutine ?

    S'il y a une seule personne avec qui il est confortable de travailler, c'est bien Vladimir Poutine.

    Souhaitez-vous retourner au Kremlin ?

    Si ma santé le permet et si nos gens me font confiance pour ce travail, il est évident que je n'exclus pas un tel retournement des événements. Il ne faut jamais dire jamais, d'autant plus que je me suis déjà baigné dans ce fleuve. Je peux m'y baigner une seconde fois…

    http://gaelle.hautetfort.com/

  • Valls sur la corde raide

    Depuis la formation du gouvernement Ayrault, non seulement Manuel Valls apparaît, de très loin, comme son élément le plus populaire ; non seulement il se révèle le moins inactif ; mais encore il semble le plus résolument en contradiction avec son collègue de la Justice Mme Taubira.

    Sur la popularité on remarquera le baromètre SOFRES du 31 octobre. Il accorde 36 % de confiance à François Hollande et 34 % à Jean-Marc Ayrault. Ceci marque un point bas sans précédent depuis les calamiteux 6 premiers mois d'Édith Cresson (30 %) et d'Alain Juppé (34 %). Au contraire cette même étude accorde avec 46 % d'opinions favorables à Manuel Valls. Et ceci le place en tête des "personnalités d'avenir" préférées des Français suivi de François Fillon (44 %). Et aucun autre homme politique ne dépasse 40 %.

    Tout cela ne dérange peut-être pas uniquement ce qu'on appelle la "gauche de la gauche".

    Au sein de la coalition qui fut un instant majoritaire, en mai-juin, on peut parier que diverses murènes et autres amis bien intentionnés sont capables de mesurer par exemple que le gouvernement Cresson a duré 12 mois et celui d'Alain Juppé deux années. Le propre du quinquennat étant de durer 60 mois, et ce sera très long pour Monsieur Normal, il faudra assez rapidement donner un nouveau souffle à cet assemblage bancal.

    Les solutions de rechange ne sont pas innombrables.

    L'attelage actuel, plus fragile qu'on ne le croit, se compose du parti socialiste, des radicaux de gauche et des écolos. Ce qui permet à une Duflot, par exemple, de plastronner comme si le 6 mai 2012 le peuple français avait pris irrévocablement la Bastille et confié à "la gauche" les destinées de la nation comporte, malheureusement pour elle, en embuscade le front de gauche mélenchoniste, cache-nez du parti communiste.

    Ce dernier ensemble constitue la force centrale de la "gauche de la gauche". Mais celle-ci ne serait rien si elle se limitait à l'influence directe du bon vieil appareil stalinien et de ses comparses du jour. Ramifiée sur un nombre considérable d'associations et de syndicats, elle constate en fait de nombreuses convergences et connivences au sein même du PS, voire du gouvernement actuel.

    Or, Valls apparaît de plus en plus comme la bête noire de cette mouvance. Venu lui-même du trotskisme "lambertiste", comme beaucoup d'autres cadres du PS, il fait aujourd'hui figure de représentant de l'aile droite du parti. Ceci amenait Edwy Plenel dans Médiapart à le désigner pour un ennemi, et pis encore pour un renégat.  (1)⇓

    L'affaire Aurore Martin vient de donner du grain à moudre à cette campagne rampante pour l'affaiblir.

    En livrant à la justice espagnole une militante pro-ETA de nationalité française, le ministre de l'Intérieur a certes ouvert un cas d'école sur le plan juridique. Cela pose le problème de ce qu'on appelle "l'espace judiciaire européen", en l'absence d'une législation commune : le crime pour lequel elle est réclamée par les autorités espagnoles n'est pas reconnu comme tel par notre république.

    Rappelons à cet égard que les services répressifs de l'Hexagone, à l'époque Mitterrand, n'avaient jamais reçu d'instructions sincères et sérieuses pour coopérer avec leurs homologues d'Italie contre les Brigades Rouges. On voyait à Paris, dans ces indiscutables terroristes, de sympathiques antifascistes. Cela est regrettable mais cela explique que même lorsqu'il fut question de livrer Battisti, pourtant condamné par contumace pour meurtre dans son pays, "on" fit tout pour lui permettre de s'échapper.

    S'agissant des terroristes basques de l'ETA, les choses ont évolué différemment. Au départ la République jacobine et ses grandes consciences de gauche jugeaient avec beaucoup de complaisance coupable ces "honnêtes antifranquistes". On minimisait le fait que ces braves gens posaient des bombes et tuaient des innocents. Et puis progressivement les choses se sont retournées. L'Hexagone a cessé de s'offrir comme sanctuaire et base arrière pour cette fraction de la "cause basque" utilisant des moyens sanguinaires indéfendables.

    Avec l'extradition d'Aurore Martin le balancier est revenu à l'autre extrême.

    Le camarade Dartigolles développe donc la rhétorique du parti communiste :

    "… Aurore Martin a été arrêtée par la gendarmerie puis livrée aux autorités espagnoles dans la foulée. Par-delà le débat soulevé par l'exécution, pour la première fois dans notre pays, d'un mandat d'arrêt européen, comment expliquer que cette arrestation intervienne - alors qu'Aurore Martin avait décidé de ne plus se cacher depuis plusieurs mois -, tout juste après les propos incendiaires de Manuel Valls au journal espagnol El Pais au sujet de la création d'une collectivité territoriale basque. (…) le ministre de l'Intérieur a-t-il voulu reprendre la main avec l'arrestation d'Aurore Martin ? (…) Face à ce questionnement, comment ne pas ressentir un profond malaise ? Manuel Valls doit donc s'expliquer".  (2)⇓

    Le PCF accuse donc le ministre de "vouloir prendre modèle sur la méthode et le style Sarkozy lors de son arrivée au ministère de l'Intérieur au printemps 2002". Et il stigmatise ceux qui, comme le député PS Jean-Jacques Urvoas remarquent que l'arrestation "ne relève pas de la compétence" de Valls. Le porte-parole communiste va jusqu'à faire semblant de s'étonner et de s'indigner que "face aux réactions de colère et d'incompréhension suite à l'arrestation et à l'extradition d'Aurore Martin, le PS a organisé la défense de Manuel Valls".

    À l'autre aile de la coalition le président des radicaux de gauche Baylet soutient Valls  (3)⇓ :

    "La gauche ne peut exprimer aucune sympathie vis-à-vis d'ETA et de celles et ceux qui soutiennent cette organisation qui a ensanglanté et terrorisé l'Espagne trop longtemps. le romantisme n'a pas sa place dans la lutte contre le terrorisme !. L'arrestation d'Aurore Martin et son extradition en Espagne sont la conséquence logique de la coopération franco-espagnole en matière de lutte contre le terrorisme. Il est pour le moins surprenant d'entendre des élus de la République attaquer le ministre de l'intérieur parce que la loi et les engagements européens de la France sont respectés", conclut le patron de la Dépêche du Midi et sénateur du Tarn-et-Garonne.

    En 1922 les frères Sarraut, prédécesseurs de M. Baylet à la tête de ce qui s'appelait la Dépêche de Toulouse, du parti radical et du ministère de l'Intérieur tentaient de réveiller les Français sur le thème "le communisme voilà l'ennemi". Pour le malheur de la France ce fut, au sein la gauche, et du parti radical socialiste, Édouard Herriot  (4)⇓ qui l'emporta à l'époque. L'Histoire recommence-t-elle toujours à l'identique ?

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr

    notes :

    1. cf. "Ce reniement dont Manuel Valls est le nom" éditorial du 20 septembre.
    2. cf. dépêche AFP du 3 novembre à 12h27
    3. AFP Publié le 03/11/2012 à 12h37
    4. Cf. le chapitre qui lui est consacré dans l'Alliance Staline Hitler.
  • Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

     Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
     
    - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
    - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
    - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
     
    Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
     
    - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
    - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
    - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
    - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
     
    Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
     
    1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
     
    2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
     
    3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
     
    Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
     
    Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
     
    1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
     
    2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
     
    3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
     
    4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
     
    Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
    Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
    23/11/12

    [1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

  • Les non alignés ne représentent pas un poids décisif contre l’hyperpuissance

    Entretien avec le politologue danois Dr. Christof Lehmann

    Le Dr. Christof Lehmann est psychologue de formation. Depuis une trentaine d’années, il est actif en tant que conseiller en politique internationale. Depuis 1982, il traque les (réelles) violations des droits de l’homme. Ses articles de géopolitique sont publiés en plusieurs langues. Il est conseiller attitré du portail d’information chinois “The 4th Media” et gère son propre site sur l’internet nsnbc.wordpress.com

    Q.: Dr. Lehmann, les médias allemands inféodés à l’établissement ont délibérément ignoré le sommet des Etats non alignés qui s’est tenu récemment à Téhéran; seul le coup de gueule entre le président égyptien Mohammed Mursi et la délégation syrienne a suscité une fort brève évocation. Ce sommet était-il vraiment indigne d’être mentionné et explicité au public de nos pays?

    CL: Il aurait valu la peine, je pense, de mentionner par exemple la requête des non alignés de réanimer le rôle de l’assemblée générale de l’ONU, ce qui aurait exigé, dans la foulée, de procéder à des modifications structurelles du Conseil de Sécurité de l’ONU et aurait mis un terme aux abus que pratique ce Conseil de Sécurité quand il cherche à justifier des crimes contre la paix. Les non alignés ont également critiqué, et de manière sévère, les abus dérivés du fameux principe de “responsabilité à protéger”, par lequel on justifie des interventions militaires. Ensuite, ils ont réclamé une réforme de la Cour pénale internationale, dont on abuse aussi pour fabriquer des procès-spectacles et imposer une justice de vainqueur. Toutes ces requêtes des non alignés méritent pourtant bien qu’on en parle, surtout dans les Etats qui sont les victimes potentielles des dysfonctionnements évoqués; en effet, dans les mass-media des Etats responsables de tous ces dysfonctionnements, on ne parle que rarement de ceux-ci, surtout pour les critiquer. Lorsque l’on évoque, comme vous le faites, le fait qu’il existe, dans nos médiasphères, des nouvelles qui sont soit dignes soit non dignes d’être révélées dans la presse télévisée et écrite, il faut bien savoir que tout gouvernement, et surtout tout gouvernement qui déclenche et mène des guerres, dispose non seulement d’une puissance militaire mais aussi d’un appareil de propagande qui agit en parallèle avec ces forces armées.

    Q.: Bon nombre d’Etats soi-disant non alignés, comme par exemple, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, l’Azerbaïdjan et d’autres encore, sont des alliés affichés des Etats-Unis et coopèrent étroitement avec l’OTAN. Le mouvement des non alignés peut-il constituer un contre-poids à cet Occident surarmé et ubiquitaire?

    CL: Le mouvement des non alignés n’est en aucune façon un bloc politique et militaire cohérent comme le sont l’UE ou l’OTAN, mais constitue une association lâche de quelque 120 Etats souverains. Les non alignés n’ont pas une politique extérieure et sécuritaire commune car cela n’irait pas dans le sens de leurs intentions premières. Les non alignés ne seront donc pas, dans un avenir proche, un contre-poids à la prépondérance occidentale car, comme vous venez de le dire en formulant votre question, bon nombre d’Etats soi-disant non alignés se sont tournés vers l’américanosphère occidentale et entretiennent des relations fort étroites avec Washington. D’autres pays non alignés se tournent vers d’autres alliances comme par exemple celle qui rassemble les Etats dits du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ou celle qui constitue le marché commun sud-américain, le Mercosur. Tout contre-poids à la prépondérance occidentale et à la volonté atlantiste de dominer le globe émergera forcément au sein d’autres structures que le mouvement des non alignés.

    Q.: Comment jugez-vous l’exigence iranienne de contrer “la mafia médiatique occidentale en créant un bloc médiatique alternatif”? Est-il vraiment possible de faire émerger une telle alternative au départ du mouvement des Etats non alignés?

    CL: Les principes de base qui animent le mouvement des non alignés sont a) celui de la souveraineté des nations et b) celui de la non immixtion dans les affaires intérieures d’un Etat. Ce dernier principe devrait aussi valoir dans le domaine de la politique médiatique. Le mouvement des non alignés n’est toutefois pas le forum idoine pour former à terme une sorte de “contre-bloc”. Cela ne signifie pas pour autant que le mouvement des non alignés doit demeurer passif dans le domaine de la politique médiatique. Par exemple, le mouvement des non alignés pourrait fort bien —et c’est inscrit dans sa déclaration d’intention— exiger que le blocage illégal des canaux de la télévision syrienne et le boycott des agences de presse de Damas soient rendus immédiatement caducs.

    Q.: La Russie n’est pas membre du mouvement des non alignés. Quant à la Chine, elle n’y a que le statut d’observateur. Existe-t-il dans le mouvement des non alignés une puissance que l’on pourrait qualifier de “dirigeante”?

    CL: Il n’y a pas de puissance “dirigeante” au sein du mouvement des non alignés. Car un tel état de choses reviendrait aussi à enfreindre les principes mêmes du non alignement. La politique actuellement poursuivie par la Russie et par la Chine est en soi une sorte de politique de non alignement, parce qu’elle accorde une grande valeur au principe de souveraineté nationale. La politique de Moscou et de Beijing repose sur le principe de réciprocité, de commerce et sur une doctrine militaire fort différente de celle de l’Occident, une doctrine militaire qui s’axe sur la seule défense (du périmètre national). Le double veto russe et chinois et l’opposition qu’affichent Moscou et Beijing contre toute réédition en Syrie du fiasco libyen montre comment fonctionne et devrait toujours fonctionner une véritable et légitime politique de non alignement. Voilà pourquoi, je pense, de plus en plus d’Etats membres du mouvement des non alignés finiront par s’orienter selon les politiques suggérées par la Russie et la Chine. Cette politique est effectivement le contraire diamétral de la politique hégémoniste et néo-coloniale de l’Occident. La stratégie mise en oeuvre par les Américains repose surtout, à l’heure actuelle, sur la théorie du “coup d’Etat post-moderne” qui prend le visage des “révolutions colorées” ou “révolutions des fleurs”, c’est-à-dire une stratégie de la subversion active. La Russie et la Chine en ce domaine agissent de manière plus intelligente et plus légitime. Tandis que l’OTAN prétend vouloir imposer une hégémonie globale, Russes et Chinois offrent de respecter le principe de souveraineté nationale dans le cadre du droit international en vigueur. La République Fédérale allemande serait d’ailleurs bien inspirée si elle choisissait une nouvelle orientation diplomatique et stratégique. Acquérir un surplus de souveraineté ne ferait pas de mal à Berlin.

    Q.: Dr. Lehmann, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.
    Entretien paru dans le magazine “Zuerst!”, n°10/2012; zuerst.de

    http://fr.altermedia.info

  • Violences faites aux femmes : à qui la faute ?

    L’affaire du multirécidiviste Kamel Bousselat, déjà treize fois condamné, notamment pour  des faits de violence et d’agression sexuelle, kidnappeur de Chloé, 15 ans, et finalement  arrêté  en Allemagne, a soulevé beaucoup d’émotion. Ce fut aussi le cas en  en octobre, avec le procès des tournantes de Fontenay-sous-Bois, dont un des protagonistes, Mahmadou Doucouré, accusé de viols sur Nina et Aurélie, a été également jugé depuis pour  le meurtre avec préméditation de son ancienne compagne. Des « faits divers » qui confirment, s’il en était besoin, que dans l’Age sombre que nous traversons, les personnes les plus fragiles, et notamment les femmes, sont les premières victimes des barbares.  

    Après « Le Manifeste des 343 salopes » en 1971,  dans lequel 343 femmes parlaient de leur avortement, l’IVG n’ayant   pas  encore été  légalisée en France, Le Nouvel Obs estime poursuivre sa mission émancipatrice en publiant cette semaine, sous l’égide de la militante d’extrême gauche Clémentine Autain,  un Manifeste pour briser les tabous du viol.

    « Je déclare avoir été violée », tel est  le nom de la campagne lancée à la manière d’une pétition –signée pour l’instant par 313 femmes-  par ce magazine  pour aider les femmes victimes de violences sexuelles à sortir de leur silence. Selon les  termes mêmes de cette  campagne,   une femme sur 10 aurait été ou sera victime d’un viol. Une affirmation dont le chiffrage ne fait pas l’unanimité.

    Nous pouvons déjà  contester le  caractère judicieux du  parallèle opéré par le Nouvel, Obs   entre cette lutte contre le viol et la promotion de l’IVG, qui est aussi une « violence faite aux femmes »,  psychique et physique, une « atteinte odieuse à l’intégrité d’êtres humains ».

    Une loi Veil rappelons-le,  qui s’est avérée totalement incapable au fil des ans, de réduire le nombre d’avortement (environ 200 000 par an depuis 1975), ce qui était à l’origine l’objectif annoncé.

    Au moment de la discussion autour de la notion de « viol conjugal », Bruno Gollnisch avait publié sur son blog un billet d’humeur pointant  les arrière-pensées idéologiques à l’œuvre, « les modes intellectuelles et (im)morales ».  

    « Haro sur le mâle  surtout s’il est occidental, et, pire encore, tenant de quelque élément de tradition politique, patriotique ou religieuse ! (…) Quiconque ne va pas dans le sens de ce courant dominant s’expose, comme votre serviteur, à se voir coller les pires étiquettes : hétérosexuel, macho, et même : réactionnaire ! Nous ne sommes pas nombreux à affronter fièrement de tels opprobres ! »

    « L’action des lobbies féministes notait-il encore, constitue l’un de ces courants contre lequel il est téméraire de s’inscrire. Un courant pour lequel est bon tout ce qui concourt à discréditer l’image de ce que Mme Lauvergeon, présidente d’AREVA, appelait le mâle blanc. »

    Un violeur est animé d’une irrépressible  pulsion de prédation qui relève soit d’un dérangement d’ordre mental, soit, « plus banalement »,  d’un effacement des repères moraux les plus élémentaires, la femme étant considérée comme un simple objet de plaisir, de consommation. Cette perte de repères est largement due à l’écroulement d’un  ordre ancien auquel les amis politiques de Mme Autain et consorts  ont beaucoup travaillé.

    Cette image dégradée de la femme est aujourd’hui  véhiculée par l’explosion de la pornographie, les clips de rap inspirés du gangsta rap des ghettos américains et même pour une large part,  par la publicité que l’on retrouve… dans les magazines féminin(istes).

    Le choc des cultures engendré  par « les joies » de l’immigration planétaire,  le multiculturalisme de nos sociétés, encouragé lui aussi par tou(te)s les progressistes, n’est pas non plus sans conséquence sur la sécurité des femme; même si bien  entendu les violeurs ou les auteurs de violences se retrouvent dans toutes les couches sociales, tous les groupes ethniques et/ou religieux.

    L’affaire des viols commis par des bandes d’immigrés pakistanais contre des anglaises de souche, notamment dans la ville  de Rochdale,  continue de défrayer  la chronique  en Grande-Bretagne.

    Les victimes étaient le plus souvent de très jeunes adolescentes, avec des parents démissionnaires qui les  laissaient  sortir seules la nuit,  issues de familles pauvres, recomposées, décrites souvent comme « fragiles » … Dans  un article publié sur son site le 19 novembre- « L’affaire de Rochdale et son équation  raciale »-, Le Monde, sous la plume de Benoît Vitkine,  expose assez crûment la réalité.

    « Lors du procès, qui se tient en mai 2012 à Liverpool, cinq victimes témoignent, sur les 47 identifiées par la police. L’une raconte avoir été violée par vingt hommes la même nuit. Une autre décrit une soirée passée à vomir sur un canapé pendant que deux hommes abusent d’elle. »

    « Une autre raconte encore, 13 ans au moment des faits, que les viols ne cessèrent que lorsqu’elle tomba enceinte d’Adil Khan, 42 ans. Neuf hommes sont condamnés, pour les faits de viol, agressions sexuelles ou conspiration commis entre 2007 et 2009, à des peines allant de quatre à dix-neuf ans de prison pour Shabir Ahmed, considéré comme le chef du groupe. »

    Pendant le  procès un accusé dira : «  Vous, les Blancs, vous entraînez vos filles à boire et à faire du sexe. Quand elles nous arrivent, elles sont parfaitement entraînées. »

    « A l’exception d’un demandeur d’asile afghan, tous sont d’origine pakistanaise. Toutes les filles sont blanches. L’équation est aussi froide et simple qu’explosive, dans un Royaume-Uni en proie au doute sur son modèle multiculturel ».

    « Dans les semaines suivant le procès rappelle Benoit Vitkine, les médias égrènent les noms de villes où des gangs similaires à celui de Rochdale sont démantelés : Nelson, Oxford, Telford, High Wycombe… Et, fin octobre, c’est à nouveau à Rochdale qu’un groupe de neuf hommes est appréhendé. Chaque fois, les violeurs sont en grande majorité d’origine pakistanaise. »

    « Les micros se tendent vers les associations ou les chercheurs spécialisés dans la lutte contre les abus sexuels. Selon leurs conclusions, entre 46 % et 83 % des hommes impliqués dans ce type précis d’affaires – des viols commis en bande par des hommes qui amadouent leurs jeunes victimes en milieu ouvert – sont d’origine pakistanaise (les statistiques ethniques sont autorisées en Grande-Bretagne). »

    Cet article relate aussi les conséquences   de la peur des  « blancs », des  acteurs du Système d’être pris à partie par le lobby immigrationniste: « entre 2004 et 2010, 127 alertes ont été émises sur des cas d’abus sexuels sur mineurs, bon nombre concernant le groupe de Shabir Ahmed, sans qu’aucune mesure soit prise. A plusieurs reprises, les deux institutions ont estimé que des jeunes filles âgées de 12 à 17 ans faisaient leurs propres choix de vie. »

    En effet, « pour Ann Cryer, ancienne députée de Keighley, une circonscription voisine, aucun doute n’est permis : police et services sociaux étaient pétrifiés à l’idée d’être accusés de racisme. Le ministre de la famille de l’époque, Tim Loughton, reconnaît que le politiquement correct et les susceptibilités raciales ont constitué un problème (…). »

    « Un employé de la mairie s’interroge. Anonymement. Où est la limite du racisme ? Les agresseurs voyaient ces filles comme du “déchet blanc”, c’est indéniablement raciste. Mais les services sociaux, des gens bien blancs, ne les ont pas mieux considérées. »

    « A quelques rues de là, dans sa permanence, Simon Danczuk, député travailliste de Rochdale qui a été l’un des premiers à parler publiquement d’un facteur racial, juge tout aussi déterminant ce qu’il appelle le facteur social: Les responsables des services sociaux ont pu imaginer que ces filles de même pas 15 ans se prostituaient, alors qu’ils en auraient été incapables à propos de leurs propres enfants… »

    En réalité relève Bruno Gollnisch, Outre-manche comme en France,  qui sont les plus coupables? ses immigrés  là, victimes eux aussi à leur manière du traumatisme du déracinement, de la confrontation brutale avec notre «modèle » de société, de  l’effacement des repères dans lesquels ils ont  été élevés, (devenus ?) plein de haines et de mépris pour nos sociétés occidentales ? Ou un Système décadent, souvent amoral,  qui  favorise cette babélisation, les drames et les violences qu’elle engendre mécaniquement ? Le Front National a répondu depuis longtemps à cette question.

  • Paris, Cologne, Hambourg, Stuttgart : villes d’entraînement pour le djihad en Europe ?

    Wolfgang Albers, le président de la police, déclare : « Nous sommes entrés dans une nouvelle dimension du crime. »
    2015 fut une année mortelle à mettre sur le compte du djihad à Paris : 145 morts. En 2016, ce sont des villes allemandes qui sont prises d’assaut et transformées en terrains de test pour ce même djihad. Des dizaines de femmes agressées sexuellement, à Cologne, Hambourg, Stuttgart dans la nuit du Nouvel An. Il s’agit de tester les capacités de réplique des autorités de ces deux pays.
    Un millier d’hommes se sont réunis en meute, aux pieds de l’imposante cathédrale de Cologne, pour harceler sexuellement des femmes de passage, seules ou accompagnées, violer, voler, cambrioler, casser, dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Selon le Kölner Stadt-Anzeiger, il s’agit d’hommes de 15 à 35 ans d’origine arabe. La police a procédé à des dizaines d’arrestations. Certains venus d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie auraient fait le voyage exprès, annonce l’ARD, tout en ajoutant qu’à Stuttgart, aussi, des faits similaires se sont déroulés.

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