Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

insécurité - Page 657

  • « C’est un mensonge de dire que ça n’a rien à voir avec l’islam »

    L’abbé Fabrice Loiseau est le fondateur et supérieur des Missionnaires de la Miséricorde divine, communauté qui repose sur trois piliers : la miséricorde, l’adoration et l’évangélisation, en particulier auprès des musulmans. Un an après l’assassinat du père Hamel par des terroristes islamistes et fort de son expérience de terrain, il donne sa vision de l’islam en France et sur une possible cohabitation avec les chrétiens.

    "Dans le cadre de notre communauté, les Missionnaires de la miséricorde, je distingue bien la question des personnes, de celle de l’Islam. Je vois dans tout musulman un frère et un chercheur de Dieu. On doit garder cette charité, cette compréhension du phénomène religieux, de la vertu naturelle de religion, et donc du respect du chaque homme. C’est ce que le Concile nous invite à découvrir.

    En même temps, j’avoue avoir un jugement sévère sur l’Islam et sur la manière dont cette religion peut être vécue dans beaucoup d’endroits, et particulièrement en France. L’assassinat du père Hamel mais aussi les 260 morts des attentats en 2 ans n’ont fait que conforté hélas la gravité de la situation. Je pense qu’il y a un gros problème théologique dans l’Islam aujourd’hui. Il a toujours été, mais tout particulièrement aujourd’hui et en France. Je vois que l’UOIF est incapable d’analyser un tel événement. Je condamne tout à fait ceux qui disent que cela n’a rien à voir avec l’Islam. On est bien d’accord qu’il ne s’agit pas de tous les musulmans et de tout l’Islam.

    Toutefois, hélas, cette interprétation violente prend ses sources dans le Coran et dans les hadiths. Il est inutile de dire que cela n’a rien à voir avec l’islam. C’est un mensonge de dire cela. J’ai peur que nous allions vers une impasse."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Assassinat du Père Hamel: un an après - Journal du mercredi 26 juillet

  • Défense : Des Coupes claires qui ne passent pas [2]

    macron_lock.jpg

    C’est peu de dire que le coup de rabot de 850 M€ imposé à la Défense, fait grincer des dents dans le milieu de la Défense. & ce jusque dans les rangs du pourtant très présidentiel LREM (La république en marche). Alors simple coup de vent ou début de fronde ? Quelques réactions pour nous éclairer. 2ème Partie.

    | Tac au tac.

    « Personne ne mérite d’être aveuglément suivi (…). La confiance doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contrainte ».
    Général Pierre de Villiers chef d’État-major des armées (CEMA).

    | Recadrage.

    « Il ne m’a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le sujet du budget de la Défense. Je considère, pour ma part, qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression et de nul commentaire. De mauvaises habitudes ont parfois été prises sur ces sujets, considérant qu’il devait en aller des armées comme il en va aujourd’hui de nombreux autres secteurs. Je le regrette. J’aime le sens du devoir. J’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées où elles sont aujourd’hui. Et ce que j’ai parfois du mal à considérer dans certains secteurs, je l’admets encore moins lorsqu’il s’agit des armées ».
    Emmanuel Macron.

    | Des coupes qui ne font pas l’unanimité…

    … Note notre excellent consœur Julie Boquet, sur le site d’Air & Cosmos. Et « De quoi faire bondir les militaires et représentants des armées qui doivent faire face au sur-engagement des forces et travailler avec des matériels usés (…). Le grincement de dents du monde militaire ne vient pas seulement de cette coupe. Cela provient également des 2,7 milliards de gel de crédit annoncé en juin ainsi que du coût des OPEX qui ne sera plus assuré par un financement interministériel ».

    Une annonce qui « apparaît en contradiction avec la publication d’un grand nombre de rapports publiés ces derniers mois. En effet, le Sénat avait mis en avant la nécessité de moderniser la force de dissuasion nucléaire française. Elle vient également en opposition avec les promesses faites par le président Emmanuel Macron pendant sa campagne, à savoir d’atteindre les 2% du PIB »1.

    | Silence dans les rangs…

    « Le chef d’état-major des armées est un ‘technicien’ de la Défense. Son devoir est de dire si les moyens qui sont alloués aux armées sont suffisants pour assurer la sécurité de la France, non seulement aujourd’hui, mais demain. Le devoir du chef de l’État est de donner ces moyens aux armées »2.
    Colonel (R) Georges Michel, sur Boulevard Voltaire.

    | Partira ? Partira pas ?

    Pierre de Villiers peut-il rester en fonction ? « Bien entendu. Vous savez, un message, quand il est exprimé par un chef, est formulé de façon forte et claire et il est reçu », a répondu le Premier ministre, Édouard Philippe, sur BFMTV, après le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées.

    « Je comprends tous les débats, toutes les interrogations, toutes les discussions, mais s’agissant des armées et s’agissant du chef des armées, quand une consigne est donnée, elle est tenue (…). Le président de la République a indiqué qu’il était chef des armées, qu’il avait pris des engagements et les tiendrait et que tous ceux qui voulaient commenter ou s’exprimer sur ces sujets perdaient peut-être de vue le fait qu’il s’était engagé et qu’il tiendrait ses engagements ».

    | Nos armées sont sur l’os.

    « Il faut peut-être arrêter de désarmer les ministères régaliens, comme la Défense, l’Intérieur ou la Justice (…). Aujourd’hui, nos armées sont sur l’os. On peut s’interroger sur la viabilité de l’ensemble ».

    Les coupes budgétaires visant les Armées contribuent « à la désindustrialisation du pays » alors que les entreprises du secteur de la Défense « reposent sur des emplois non délocalisables et qui participent à l’innovation technologique en France ». Et « Il y a quelque chose de choquant à demander aux armées de financer le surcoût des opérations extérieures dans lesquelles elles sont engagées. Comme si on demandait à un salarié de payer ses heures supplémentaires ».
    Jean-Charles Larsonneur, député LREM (Finistère), in Ouest France.

    | Choix plus que douteux.

    « C’est un choix. Personnellement, je le regrette, surtout quand je vois l’explication qui a été donnée par Bercy, puisqu’on nous dit qu’il faut faire 4 et quelques milliards d’économies mais que dans le même temps, on ouvre 1,5 milliard d’ouverture de crédit pour la capitalisation d’Areva ».

    « Je trouve un peu délicat de donner cette explication. Nos hommes risquent leur vie tous les jours sur les théâtres d’opération et on leur demande de faire des sacrifices budgétaires pour recapitaliser une société, qui est certes importante, mais pour qui on aurait pu trouver d’autres solutions.

    « Quand le chef d’état-major dit qu’il faut des moyens, ce n’est pas du chantage. Si l’on veut continuer à employer les armées il faut leur donner des ressources, ou sinon les retirer de certains théâtres d’opération »3.
    Jean-Jacques Bridey, député LREM (Val-de-Marne), président de la Commission de la Défense à l’Assemblée nationale.

    | Pas question de lâcher l’affaire.

    Ces « 850 millions, ça veut dire des problèmes d’hélicoptères – qui s’usent beaucoup plus vite au Mali – qui sont en nombre insuffisant en état de fonctionner, des véhicules au sol dans les mêmes conditions. Ça veut dire toute une série de questions pratico-pratique où ça ne le fera pas ».
    Jean-Marie Bockel, sénateur (UDI) sur Sud Radio & Public Sénat.

    | De Villiers était dans son rôle.

    « Pour mesurer l’effort qui est demandé aux Armées, quelques chiffres suffisent. La dépense publique, en France, est équivalente à 56-57% du PIB tandis que la part du budget de la mission défense en représente environ 1,7%. Et c’est donc sur ce 1,7% que seront pris 20% des sommes dont le ministère de l’Action et des Comptes publics a besoin pour satisfaire le pacte de stabilité, qui a donc pris le pas sur le pacte de sécurité.

    « Cela étant, cette méthode qui consiste à faire des Armées une variable d’ajustement budgétaire n’a rien de surprenant : elle est appliquée non sans acharnement depuis des années sans avoir d’autre résultat que d’amoindrir les capacités militaires de la France, tout en faisant mine d’oublier qu’ »un euro investi dans la défense représente deux euros de retombées pour l’économie nationale avec des effets de levier extrêmement puissants en matière de recherche et de développement, d’aménagement du territoire, d’emploi, d’exportations et, in fine, de compétitivité.

    « Or, en protestant vigoureusement contre les coupes budgétaires qui vont de nouveau s’appliquer aux armées, le général de Villiers est parfaitement dans son rôle. C’est même son devoir d’alerter sur les conséquences qu’une telle décision peut avoir sur les capacités opérationnelles, la vie de ceux dont il a la charge et surtout sur la défense de la France et des Français »4.
    Laurent Lagneau, sur son blog.

    | Coup de gueule légitime.

    « Pierre de Villiers, qui arrive en fin de carrière et que Macron avait reconduit en croyant faire un bon coup de communication, avait déjà expliqué que sans effort budgétaire, il ne pourrait pas tenir le contrat opérationnel signé avec la France. Il est normal qu’il tienne cette position aujourd’hui. Il met simplement à jour la responsabilité du président et du gouvernement. Ce qui est invraisemblable est que le chef de l’État, élu sur la promesse d’augmenter le budget des Armées, annonce des coupes budgétaires quelques jours avant le 14 juillet. C’est cela qui est irresponsable (…). Emmanuel Macron est dans l’image et n’a pas saisi le fond du problème. Il invite Trump, expose les troupes françaises mais il n’a pas compris que nos forces ont besoin de moyens et n’a pas pris la mesure de leur importance dans la lutte contre le terrorisme ».
    Jérôme Rivière, conseiller Défense de Marine Le Pen (FN).

    | Mauvais débuts.

    « Une petite déception de se dire que l’on commençait par ça », relève encore Éric Trappier, président du GIFAS & pdg de Dassault Aviation. « Il y a une volonté de monter à 2 % du PIB en 2025, volonté exprimée par le Président de la République lors du Salon du Bourget et réitérée dans le discours du Premier ministre, donc pour arriver à ces 2 milliards de plus par an (en moyenne), on ne peut pas commencer par une encoche (…) Cela donne l’idée que la Défense va encore être la variable d’ajustement » car, « il aurait fallu, en parallèle des 850 millions, dresser la feuille de route qui permet d’arriver à 2025 » afin de préparer l’avenir.

    | Rôle à jouer.

    « La France a un rôle à jouer, d’abord parce qu’elle est la seule à conserver la capacité nucléaire, deuxièmement parce qu’elle est la seule qui a une cohérence entre les armées qui sont en opérations, qui a une industrie de l’armement importante et qui peut se féliciter de sa réussite duale’, à la fois civile et le militaire ».
    Éric Trappier, président du GIFAS & pdg de Dassault Aviation.

    | Tailler dans le vif & de suite.

    « En effet, le document transmis à la Commission des finances de l’Assemblée nationale mentionne une ponction immédiate de 850 millions d’euros (une somme jusque-là gelée) sur le Programme 146, dit Équipement des forces. Autrement dit les surcoûts des OPEX et de l’Opération Sentinelle, normalement assumés par la solidarité interministérielle.

    « Par ailleurs, plus de 40 millions d’euros de crédits de paiement supplémentaires ont été annulés au sein du ministère des Armées dont 25 millions portent sur le programme 169 de Reconnaissance & réparation en faveur du monde combattant, 1,2 million sur le Programme 167 dit Liens entre la Nation & son armée, et enfin 15,6 millions sur le Programme 191 Recherche duale destiné au financement du CNES et du CEAV ».

    Éric Trappier, président du GIFAS & pdg de Dassault Aviation.

    | Erreur colossale.

    « 850 millions c’est considérable » a réagi le prédécesseur de Gérald Darmanin, qui indique qu’il avait pour sa part chiffré ce montant à 350 millions d’euros en 2017. « Comme, en plus, on a compris que le surcoût des opérations extérieures devait être financé par le budget de la Défense, c’est plus d’un milliard de diminution de crédits de la Défense ».
    Michel Sapin, ancien ministre de l’Économie & des Finances.

    [à suivre]

    Notes

    1 Air & Cosmos .
    2 Boulevard Voltaire .
    3 RFI (14 juillet2017).
    4 Opex360.com .

    De Villiers, Michel Sapin, Éric Trappier, Jean-Marie Bockel, Jean-Jacques Bridey,Jean-Charles Larsonneur, Édouard Philippe, Emmanuel Macron,

    http://www.voxnr.com/11943/defense-des-coupes-claires-qui-ne-passent-pas-2

  • Défense : Des Coupes claires qui ne passent pas [1]

    C’est peu de dire que le coup de rabot de 850 M€ imposé à la Défense, fait grincer des dents dans le milieu de la Défense. & ce jusque dans les rangs du pourtant très présidentiel LREM (La république en marche). Alors simple coup de vent ou début de fronde ? Quelques réactions pour nous éclairer. 1ère Partie.

    | Surprise & Colère !

    « On commence donc aussi la ‘remontée en puissance’ (en fait le sauvetage d’une armée en crise) par une baisse, suivie d’une fausse hausse. Plus 18 milliards d’euros en 8 ans comme annoncé, cela fait, si j’ai bien compté 2,25 milliards de plus par an et non 1,5 (hors OPEX) comme annoncé pour 2018. Par ailleurs annoncer 650 millions alors que la moyenne de coût des OPEX est d’un milliard depuis 27 ans, comment dire ?…Cela signifie en tout cas que si on adosse complètement ce budget aux armée, ce sera une réduction finale d’au moins 350 millions d’euros, plus probablement aux alentours de 500, autrement dit la hausse réelle ne sera que de un milliard, ce qui était autant que je me souvienne, déjà prévu par les ajustements de 2015.Dans le fond comme dans la forme, on est donc très loin du compte. Strictement aucune surprise dans tout cela mais l’absence de surprise n’empêche pas la colère ».
    Michel Goya, sur sa page Facebook.

    | Combat perdu d’avance…

    … Semblait dire notre estimé confrère Vincent Lamigeon, notant, en amont, sur son blog Supersonique, que « Si la ministre veut vraiment tenir cet objectif, le combat contre Bercy s’annonce homérique. Car le chemin le plus direct pour monter aux fameux 2%, selon les calculs d’un récent rapport du Sénat sur le sujet, consiste en une augmentation de 2 milliards d’euros par an du budget de défense, et ceci dès le budget 2018. De quoi donner des boutons aux grands argentiers du ministère du Budget, en pleine recherche de 4 à 5 milliards d’euros pour renter dans l’épure des 3% de déficit maastrichtien. En gros, dans l’idéal, il faudrait que Florence Parly obtienne le dégel immédiat des 2,7 milliards, tue dans l’œuf le projet de coupe claire de 850 millions du budget 2017, et obtienne dans la foulée les deux précieux milliards.

    « Bien sûr, on peut imaginer un rattrapage plus progressif, avec un effort de défense qui s’accélèrerait progressivement jusqu’à 2025. Mais sans geste résolu dès le budget 2018, ce scénario ne serait guère crédible pour des armées déjà bien au-delà de leurs contrats opérationnels. Surtout, les effets d’une cure d’austérité pour la défense seraient rapides, dévastateurs et probablement irréversibles. Les cibles des coupes budgétaires seraient comme d’habitude, les équipements du Programme 146. La DGA, qui doit en général stopper ses paiements aux industriels début octobre faute de moyens suffisants, serait en rupture de paiement dès cet été »1.

    | & Syndrome British Army

    « Les engagements financiers dérivés de l’actualisation de la loi de programmation militaire décidée par François Hollande (3 milliards d’euros liés aux non-suppressions de postes et investissements décidés après les attentats) ne pourraient pas être honorés. Les taux de disponibilité des équipements de l’armée, hélicoptères et blindés en tête, continueraient de se dégrader. Pire, les forces françaises se retrouveraient dans une situation comparable à celle de l’armée britannique après l’Afghanistan, incapable de se régénérer rapidement et donc durablement déclassée »2.
    Vincent Lamigeon, sur son blog Supersonique.

    | Début de fronde au sein de la République en Marche ?

    « Je considère que la proposition du ministère des Finances est inacceptable, carrément inacceptable (…). On ne peut dire d’un côté qu’on doit protéger nos concitoyens en raison aujourd’hui de l’état de la menace et dans le même temps au premier coup de rabot budgétaire se planquer et assumer ce genre de décisions. Moi je ne l’assumerai pas »…

    « Je suis révolté par cette proposition et par le fait que certains au gouvernement ne puissent pas tenir nos engagements (…). Le président de la République a confirmé l’opération Sentinelle sur le territoire national. Il a confirmé au Mali l’engagement de nos troupes au Sahel et au Levant. De deux choses l’une, soit nous garantissons à nos militaires les moyens de leurs missions et auquel cas la proposition de Bercy doit être recalée et je le demande solennellement ce soir (mercredi soir, NdlR) ; soit nous actons le retrait des troupes françaises et auquel cas on doit l’expliquer, l’assumer ».
    Gwendal Rouillard, député la République en Marche (LREM) du Morbihan, sur BFM Business.

    | & Exigences…

    « Nous souhaitons collectivement (Commission de la Défense nationale, NdlR) que les engagements d’Emmanuel Macron soient respectés ces prochaines heures », a souhaité Gwendal Rouillard pour lequel « c’est déjà un début de vérité ». « En tout cas, je considère que la question de la confiance aujourd’hui est posée. (…) Je le dis avec solennité, force et détermination ».
    Gwendal Rouillard, député la République en Marche, sur BFM Business.

    | & État des lieux…

    « 60% des véhicules de l’armée de Terre ne sont pas blindés. Au passage, j’ai une pensée pour les militaires qui sont morts à cause de cette absence de blindage », a par ailleurs expliqué Gwendal Rouillard. Cette décision de Bercy n’a « aucun sens, aucune cohérence ». « Jusqu’à preuve du contraire, j’avais compris que nous nourrissions une belle ambition pour la France, puissance stratégique d’autant que – je reviens à l’essentiel – c’est l’intérêt de notre propre sécurité ».
    Gwendal Rouillard, député la République en Marche, sur BFM Business.

    | Coup de poignard dans le dos.

    « C’est bien d’aller faire des photos au-dessus du Terrible (sous-marin) au bout d’un filin (…) si c’est pour derrière (leur) mettre un coup de poignard dans le dos ».
    Cédric Perrin, vice-président (LR) de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères & de la Défense.

    | Explication de texte.

    Emmanuel Macron « aura l’occasion de s’exprimer sur sa priorité (…) qui est de faire en sorte que le budget des armées pendant cette mandature soit en forte augmentation, parce que c’est nécessaire à sa modernisation (…). Dès 2018 il y aura un effort qui sera fait sur ce budget ». « Ce qu’il fallait pour le ministre du Budget, c’est trouver 4,5 milliards, excusez-moi du peu, d’économies budgétaires. Tous les ministères y contribuent. Et sur certaines lignes du ministère des Armées, il y a la possibilité de décaler non pas des salaires, non pas la sécurité, non pas les militaires eux-mêmes, mais de décaler quelques commandes, sur du gros matériel par exemple, et c’est pour ça que nous avons identifié ces 850 millions ».
    Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement.

    | Rappel utile…

    « Je suis contre le fait que les militaires parlent aux journalistes mais le CEMA est légitime à répondre aux députés qui l’auditionnent, et à qui l’État doit rendre des comptes. Sinon on peut supprimer la Commission de la Défense ! » a noté Jean-Christophe Lagarde (UDI), membre de ladite commission.

    « Ça dénote une volonté d’autorité légitime mais il doit faire attention que ça ne devienne pas de l’autoritarisme. Depuis que son pouvoir se met en place, le mot d’ordre le plus courant c’est ‘silence dans les rangs’. On le voit à l’Assemblée : les députés En Marche ont consigne de ne pas parler à la presse, et de ne pas signer un amendement déposé par un autre parti. On voit un système qui se verrouille ».

    | Limites…

    « C’est là où on voit très clairement la limite du raisonnement du gouvernement. D’abord, le ministère des Armées contribue pour 20% des économies, soit la vache à lait le plus productrice de Bercy. Et, enfin, décaler des programmes coûtent en général beaucoup plus cher au final. Étaler le programme de frégates FREMM s’est traduit par un surcoût de 15% ».
    Philippe Plouvier, directeur associé au Boston Consulting Group.

    | Grosse encoche…

    Le président de la République a annoncé « un effort dans le domaine de la Défense » avec une volonté de monter à 2% du PIB en 2025, mais « pour arriver à ces deux milliards de plus par an quand on fait une moyenne, on ne peut pas commencer par une encoche (…) Quand on commence à redescendre d’un escalier c’est beaucoup plus difficile de remonter ensuite les marches (…) Faire une encoche maintenant ne parait pas cohérent avec le fait qu’il faut monter les budgets ».
    Éric Trappier, président du GIFAS & pdg de Dassault Aviation.

    | & Mauvaise surprise…

    « C’est une surprise », a encore expliqué Éric Trappier. « La crainte que l’on peut avoir c’est que cette coupe puisse affecter les équipements, c’est-à-dire soit la recherche et technologie, soit le développement, soit l’acquisition. Ce qui de facto est inquiétant pour la profession », a souligné Éric Trappier. « On peut craindre des décalages de livraisons. On ne peut pas s’arrêter au milieu du gué. On doit avoir des perspectives. Nous industriels, on doit s’engager sur 5, 10, 15, 20, 30, 40 ans et de se dire quand on lance un programme, la France va poursuivre l’effort sur cette période. C’est très important car les coups de manche, ça fatigue le moteur ».
    Éric Trappier, président du GIFAS & pdg de Dassault Aviation.

    [à suivre]

    Jacques Borde

    Notes

    1 Supersonique .

    Supersonique 

    http://www.voxnr.com/11859/defense-des-coupes-claires-qui-ne-passent-pas-1

  • Sur une nouvelle traîtrise d'Erdogan

    Le 17 juillet l'agence de presse gouvernementale turque Anadolu révélait à proximité de Raqqa en Syrie, que les coalisés s'apprêtent à délivrer, les positions de 200 soldats des forces spéciales américaines et de 75 soldats des forces spéciales françaises.

    La publication d'une telle information, s'agissant d'un allié, s'appelle tout simplement une trahison. C'est ce que vient de commettre le régime d'Erdogan : trahison vis-à-vis de l'occident en général auquel la Turquie est liée par le pacte atlantique qu'elle a rejoint en 1952 ; mais aussi trahison vis-à-vis de l'Europe à laquelle elle prétend aspirer et à laquelle elle est associée depuis 1963, étant candidate depuis plus de 30 ans à ce qui s'appelle désormais l'Union européenne.

    Certains s'en étonnent, d'autres, moins nombreux sont ceux qui expriment leur indignation.

    Cette traîtrise qui met en danger nos forces spéciales engagées contre Daech s'explique sans doute d'abord, mais pas seulement, par une complaisance islamiste turque envers l'État islamique en recul territorial. La connivence dépasse le niveau du simple soupçon, ou de la lutte des sunnites contre les chiites, etc.

    Dès l'été 2014, lors de la prise de Mossoul et de la proclamation du Califat par Abou Bakr al Baghdadi, le chef du parti kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu  (1)⇓ produisit au parlement d'Ankara des documents prouvant le soutien logistique des services secrets turcs. Les journalistes qui évoquent cette affaire sont poursuivis pour divulgation de secret d'État, ce qui semble un aveu.

    Mais la conjonction correspond beaucoup plus encore, sur le terrain syrien, à une convergence avec la politique de Moscou, dont s'est considérablement rapproché Erdogan.

    Cette nouvelle orientation devrait préoccuper nos stratèges en commençant par celui qui se prévaut de son titre constitutionnel de chef des armées.

    Elle a pris son essor, ou plutôt son retour, à partir de 2009. Cette année charnière vit Erdogan dévoiler son visage faussement démocratique en janvier lors de son coup de colère, probablement médité, à la conférence de Davos. En mai de la même année, devient premier ministre le professeur de géopolitique Ahmet Davutoglu, théoricien de ce qu'il appelle la diplomatie à 360°.

    La boucle était bouclée en 2012 avec les premières purges de l'armée, qui voient la liquidation de tous les éléments laïcs, jugés occidentalistes militants. L'affaire mythologique du complot Balyoz préfigure la paranoïa massive consécutive à la tentative de coup d'État de juillet 2016.

    Or en 2012, la Turquie est devenue partenaire de l'organisation de Shanghai dans le sillage de la Chine et de la Russie. Sans formellement avoir quitté l'Otan, ni renoncé aux avantages qu’elle en a toujours retirés, elle peut difficilement, dès lors qu'elle collabore avec l'organisation rivale, passer pour une alliée de confiance.

    En février 2013, Guillaume Perrier correspondant du Monde à Istanbul peut ainsi poser la question : "Turquie : cap à l'est ?" sans que personne ne semble s'en inquiéter vraiment en dehors des Israéliens conscients d'avoir perdu un de leurs rares alliés dans la région.

    Mes amis et attentifs lecteurs sont, quant eux, beaucoup moins surpris. Certains observeront même avec une certaine ironie l'ingénuité de ceux, experts reconnus, qui pendant des décennies nous ont vendu la fable d'une Turquie occidentale, et découvrent aujourd'hui qu'ils nous ont trompés.

    Ainsi faut-il accueillir telle savante étude publiée à Washington, bigrement intéressante qui expose le retournement eurasiatique du régime d'Ankara en 2017, à la faveur de l'affaire du coup d'État et de la purge d'une dimension sans précédent qui, chronologiquement, l'a suivi. (2)⇓

    Dans mon petit livre consacré à la Question turque (3)⇓

    je développai aussi, avec quelques années d'avance, la contradiction entre le processus d'islamisation de la société et la soi-disant candidature du pays à l'Union européenne. 

    Ce dernier point devrait être aujourd'hui considéré comme complètement dépassé dans les faits. Or, cette perspective n'a pas été gommée en théorie, car la Turquie officielle continue à s'exprimer occasionnellement comme si elle envisageait, comme si elle revendiquait de rejoindre l'Europe.

    On retrouve dès lors le débat affligeant du parlement français en 2004, il y a bientôt 15 ans. Or, cet échange d'idées, avait tout juste permis à celui parlait, alors, au nom du centre droit de rappeler, pratiquement seul, quelques vérités, quelques évidences, que ses collègues persistaient à nier. Une Europe élargie à la Turquie allait découvrir des frontières communes avec la Syrie, avec l'Irak, le Caucase, l'Iran, etc.

    Soulignons d'ailleurs que ce porte-parole du centre droit via le groupe UDF, ne s'était pas encore marginalisé, et démonétisé, par ses ralliements ultérieurs inappropriés. (4)⇓

    À la même époque, nos dirigeants se posaient encore la question de la candidature européenne de la Turquie en relation avec le pacte atlantique.

    Ankara faisait figure d'allié solide de l'occident, pays musulman et cependant réputé laïc, sans que l'on prenne garde à la signification très particulière de ce concept en Asie mineure.

    Mais déjà la propagande turque jouait sur deux tableaux parfaitement contradictoires en bonne logique qui s'apparentaient au jeu traditionnel de la chauve-souris : "je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vivent les rats".

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. A noter que Kemal Kiliçdaroglu est l'élu de la région autrefois connue sous son nom kurde de Dersim. Aujourd'hui, renommée en turc Tunceli, cette province, révoltée et durement massacrée en 1937, est majoritairement encore peuplée de Kurdes de religion alevie. Lui-même alevi, et d'origine kurde par sa mère, il est issu par son père de la tribu des qoraïch (on se reportera sur ces divers sujet aux livres de Henri Lammens).
    2. (2) cf. "Turkey’s Post-Coup Purge and Erdogan’s Private Army" par Leela Jacinto in Foreign Policyle 13 juillet 2017.
    3. cf. "La Question turque et l'Europe" que l'on peut commander directement au prix de 20 euros port compris soit sur la page catalogue des Éditions du Trident soit en adressant en chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris. 
    4. Ayant écrit en annexe de La Question turque et l'Europe que les interventions, dans le même sens, de MM. François Bayrou et Jérôme Rivière, "sauvent l'honneur du parlement" lors de ce débat, non seulement je maintiens cette considération mais il me semble que leurs propos d'alors rehaussent leur carrière politique..

    http://www.insolent.fr/

  • « Il faut fermer 450 mosquées radicales en France »

    mosquee-france-islam-1200x728.jpg

    Kaoutar Seghrouchni Idrissi. Dans votre livre Mosquées Radicales (éditions Dominique Morin, 2017), vous recensez les principales mosquées radicales sur le territoire français. Vous relevez, derrière le qualificatif de « radicalité », plusieurs tendances des mosquées dont certaines sont connues (fréristes, salafistes, saoudiennes) tandis que d’autres le sont moins (malikites, turques). A quoi ressemblent ces différentes mouvances ?

    Joachim Véliocas 1. Les Turcs sont nationalistes et communautaristes et le public qui fréquente leurs mosquées est homogène. C’est leur différence majeure avec les autres. Les Frères musulmans, les tablighis et les salafistes sont transnationaux. Les salafistes puisent leur idéologie dans des universités islamiques saoudiennes comme Médine et Riad, mais les fidèles sont de toutes les nationalités. D’ailleurs, on a vu des mosquées marocaines basculer dans l’escarcelle des salafistes, résultat de l’entrisme pratiqué par ces derniers. Les tablighis, eux aussi très inclusifs, sont en progression et contrôlent 147 mosquées. Contre 120 pour les salafistes et 200 pour les Frères musulmans de l’UOIF. A titre de comparaison, la Mosquée de Paris contrôle, elle, 700 mosquées.

    Lire la suite

  • Un été dangereux pour Macron - Journal du lundi 24 juillet

  • Ne pas baisser la garde, militairement parlant

    Les premières mesures budgétaires de l'ère Macron, survenant au cœur d'un été que l'on espère plus paisible que celui, meurtrier, de l'an dernier, soulèvent évidemment nombre de critiques, et chacun, ou presque, y trouve à redire, de plus ou moins bonne foi selon les cas.

    Pourtant, personne ne nie que la situation financière de notre pays est délicate et qu'une meilleure maîtrise des dépenses s'avère nécessaire pour pouvoir retrouver une certaine crédibilité sur le plan européen, et, plus important, les moyens d'une véritable souveraineté économique, qui n'est pas l'isolement mais la capacité à « être et agir » librement pour l’État politique face aux féodalités de l'Argent, qu'elles prennent les formes de puissances financières légales, de fonds vautours ou de multinationales industrielles ou commerciales. 

    Si nombre de mesures annoncées, pour désagréables qu'elles puissent être à court terme, ne me choquent pas outre mesure (comme le gel du point d'indice pour les fonctionnaires, dont je suis, et le rétablissement du jour de carence), d'autres me paraissent inappropriées et, même, dangereuses. Ainsi la diminution (provisoire ?) du budget de la Défense, celle-là même qui a provoquée la colère, puis la démission du général de Villiers, n'est pas une bonne nouvelle au regard des périls internationaux actuels et du rôle de l'armée française dans la protection du continent européen, rôle et place qui faisaient dire au président de la Commission européenne pour une fois bien inspiré que « l'armée européenne c'est l'armée française », reconnaissant ainsi que, plutôt que de vouloir une hypothétique Défense européenne unifiée, mieux valait reconnaître et renforcer ce qui existait déjà, nationalement, et que c'est bien la France, et elle seule, qui incarnait le mieux cette Défense... Au moment où le monde vit un réarmement général, il ne faut pas baisser la garde, même si la solution n'est pas que militaire mais d'abord politique. En disant cela, je ne suis pas militariste mais prudent, tout simplement : si la confiance entre amis est honorable, elle n'enlève rien à la nécessité de se préserver de ceux qui ne le sont pas, ou qui en sont de « faux »... Et, en diplomatie, l'on sait aussi que, selon la formule du général de Gaulle, « les alliances sont saisonnières » : mieux vaut, donc, se garder soi-même, sans méconnaître les possibles coopérations et, bien sûr, les communautés de combat que les événements obligent parfois. 

    Les 850 millions pris aux armées cette année peuvent avoir, si l'on n'y prend garde, des conséquences fâcheuses sur les terrains, sans doute trop nombreux aujourd'hui, sur lesquels la France est militairement engagée. Et je doute fortement que le rétablissement d'une forme de service militaire (quel qu'en soit le nom), égalitaire de plus, soit une bonne nouvelle pour une armée qui risque bien d'y perdre une partie de son temps et de son énergie, comme si elle n'avait pas assez à faire par ailleurs ! Déjà, l'opération Sentinelle qui a mobilisé et épuisé une partie des troupes pour des activités de surveillance sur un territoire, le nôtre, que nous pensions à l'abri de toute guerre et de tout éclat terroriste, s'est avérée très lourde et peu efficace au regard des moyens engagés, et il me semble que ce n'est pas le rôle de l'armée (hors gendarmerie) d'assurer la sécurité dans nos rues et devant nos lycées, sauf de façon très ponctuelle et limitée dans le temps. 

    Dans les années 30, le royaliste Maurras terminait nombre de ses articles consacrés aux questions européennes et internationales par un « Armons, armons, armons » qui n'a pas été écouté ni entendu, sinon trop tardivement en 1938... La catastrophe passée et l'Allemagne enfin vaincue, il sera facile pour ceux qui n'avaient rien voulu voir venir de dénoncer et condamner Maurras pour des fautes qu'il n'a pu commettre que parce que ses plus rudes avertissements, justifiés comme l'histoire l'a montré, n'avaient pas été pris en compte : c'est Cassandre alors emprisonnée, insultée, condamnée à l'infamie. Mais l'avertissement de Maurras reste toujours actuel, et il faut l'entendre désormais pour ne pas avoir à affronter, peut-être, un prochain « Mai 40 » dont l'histoire nous a appris les funestes conséquences pour le pays comme pour ses habitants, mais aussi pour l'équilibre du monde. 

    La liberté a un coût sans doute élevé, mais il sera toujours plus léger que celui de la servitude...  

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • L’armée n’est pas une start-up, par Guy Rouvrais

    Armée-française.jpg

    8908-20170725.jpgAvec Sarkozy et Hollande, nous avons eu les premiers présidents qui n’ont pas vécu la guerre. Macron, lui, inaugure la première génération d’occupant de l’Elysée n’ayant pas connu le service militaire, ce qui n’est pas anecdotique. Le service militaire avait, outre la vertu de brasser socialement des jeunes très différents, d’apprendre le sens de la hiérarchie, du devoir, du respect des anciens dont souvent le corps portait encore les cicatrices des blessures reçues au combat. L’effet bénéfique de cette école, parfois rude mais nécessaire, perdurait au-delà du temps de service. Même redevenu civil, le citoyen disait « Mon général » en saluant l’officier, et non pas « monsieur » ou « général », soulignant que le lien d’obédience subsistait hors du cadre strictement militaire.

    Le chef n’avait pas besoin de dire « je suis le chef » pour imposer son autorité, ni d’exhiber les insignes de son grade pour rappeler à l’ordre un subordonné, comme si l’autorité n’émanait pas autant de sa personne que de son statut hiérarchique.

    Ce qu’a affiché le président de la République, face au chef d’état-major des Armées, n’est pas de l’autorité mais ce que le général Vincent Desportes a appelé « un autoritarisme juvénile », lequel n’est point une autorité portée à son paroxysme mais l’aveu d’une impuissance à s’imposer par sa stature et sa valeur personnelles.

    Il n’est pas question de contester à Emmanuel Macron son rôle constitutionnel de chef des Armées mais de lui rappeler que le bénéfice de cette fonction, il le doit à une campagne électorale de quelques mois, tandis que la nomination du chef d’état-major des Armées est le couronnement de campagnes autrement plus périlleuses et glorieuses pendant des décennies où le général a risqué sa vie et non point de perdre une élection. Aux yeux des militaires, ses hommes, cela fait une singulière différence sans mettre en péril leur loyauté à l’égard de l’autorité légitime. Laquelle, en la personne du chef de l’Etat, a ignoré, ou feint d’ignorer, ce principe que lui rappelle son propre conseiller militaire lors de sa campagne électorale, le général Trinquant : « Un chef n’est jamais remis en cause devant ses subordonnés. » Le prédécesseur du chef d’état-major, le général Bentégeat, s’en indigne :

    « Recadrer le chef d’état-major devant un parterre de généraux et de subordonnés, c’est l’horreur absolue, on ne doit jamais remettre en cause un chef militaire comme cela. »

    Mais Emmanuel Macron est un homme auquel l’univers militaire est étranger, ainsi que son mode d’organisation et de commandement. « En marche », c’est sa start-up, conçue et développée sur ce modèle et qui a été couronnée de succès. La start-up procède d’un homme, s’organise autour de lui : il lance une innovation, crée un « concept » qui rencontre l’attente du consommateur, alors, cette idée « géniale » fait de lui un chef charismatique, un gourou, que l’on doit continuer à suivre. Mais il est sévère avec ceux qui doutent, refusent ou rejettent ce qu’il a déclaré bon pour sa petite entreprise. Ces dissidents sont alors rejetés dans les ténèbres extérieures. C’est ce que Macron a fait avec le général Pierre de Villiers. Mais la France n’est pas son entreprise et l’armée n’est pas une start-up.

    Guy Rouvrais

    Article paru dans Présent daté du 22 juillet 2017

    https://fr.novopress.info/207122/armee-nest-pas-une-start-up-par-guy-rouvrais/