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Notre-Dame-des-Landes : les zadistes ne cèdent rien - Journal du Mercredi 18 Avril 2018
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BOMBARDER LA SYRIE, C’EST FACILE ; MATER LES ANTIFAS, C’EST PLUS COMPLIQUÉ !
Il est décidément plus facile, pour notre Président, d’envoyer douze missiles détruire quelques bâtiments vides à cinq heures de son palais que de pacifier nos propres rebelles. Malgré des forces de police conséquentes, il est à craindre que le site de Notre-Dame-des-Landes continue à être envahi, non plus d’ailleurs par les zadistes, mais par une racaille venue d’ailleurs.
Notre gouvernement serait-il donc incapable de maîtriser la chienlit où qu’elle se passe ? Pas question, bien sûr, d’envoyer quelques missiles sur cet aéroport virtuel qui ne verra jamais le jour. Pas question, non plus, de risquer une bavure policière. M. Collomb préfère voir quelques gendarmes blessés plutôt qu’un seul révolutionnaire. C’est ainsi que le duo Macron-Collomb laisse casser, sans état d’âme, les centres-villes de Nantes, Rennes ou Toulouse par quelques centaines de jeunes têtes brûlées dissimulées sous les cagoules noires des antifas.
Ah oui, Monsieur le Président, il est plus facile d’appuyer sur un bouton pour faire décoller quelques bombardiers que de mater nos propres rebelles, qu’ils soient étudiants, antifas, grévistes ou clandestins. C’est ainsi que vous gouvernez en menaçant, sans vraiment agir. Sauf contre un certain Bachar à qui, ultime fumisterie, on retire sa Légion d’honneur. Une décoration qui vaut bien, à elle seule, la vingtaine de millions qu’a coûté à l’armée française, déjà bien pauvre, cette nuit du 13 au 14 avril.
Notre éminent Président a dû se sentir humilié lorsque celui qu’il avait traité, dimanche soir, d’« ennemi du peuple syrien » lui a rétorqué, non sans justesse : « En ce qui concerne les Français, on sait que la France a été le fer de lance du support du terrorisme en Syrie. Depuis les premiers jours, ils ont le sang des Syriens sur les mains. À ce jour, leur position n’a pas dramatiquement évolué. Ils ne sont pas en mesure d’appeler à une conférence de paix. »
On se souvient que Laurent Fabius s’était réjoui, lui, « du bon travail, sur le terrain, du Front al-Nosra ».
Le dialogue avec les Syriens semble désormais tout à fait impossible alors que ce pays, qui avait été sous mandat français depuis 1920, était imprégné de notre culture. La langue française y était fortement répandue. Dans les écoles et universités de Damas et Homs, on s’instruisait en français.
Il aura fallu l’inconscience d’un Hollande puis d’un Macron pour détruire, en moins de dix ans, cette amitié, ces relations fraternelles entre les deux pays. Demain, il faudra reconstruire ce que la coalition et les rebelles devenus terroristes ont détruit, ce que cette guerre civile a coûté aux infrastructures du pays. Reconstruire le pays, pierre par pierre. À coups de milliards de dollars.
Si la France n’avait pas déclaré une guerre morale, virtuelle puis réelle à la Syrie, les bâtisseurs français que sont les Bouygues, les Vinci ou Eiffage, et d’autres entreprises plus modestes, auraient pu se partager un gigantesque gâteau : celui de la reconstruction de villes entières, d’usines, de routes.
Demain, lorsque les armées de Bachar el-Assad auront nettoyé les derniers bastions rebelles, ce seront les grues chinoises ou russes qui œuvreront à travers ce vaste pays en ruine.
Macron, May et Trump n’auront plus qu’à regretter cet énorme manque à gagner pour les entrepreneurs de leur pays. Et, sauf assassinat toujours possible dans ces pays du Moyen-Orient, Assad sera toujours là, du haut de ses un mètre quatre-vingt-neuf, pour les narguer. Pour nous narguer, nous, le peuple, qui n’avions pourtant eu aucune intention belliqueuse à l’égard de ces populations syriennes d’origines diverses qui ont tant souffert.
http://www.bvoltaire.fr/bombarder-syrie-cest-facile-mater-antifas-cest-plus-complique/
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Inquiétant voisinage ... Un opposant algérien prédit « une implosion chaotique » de l’Algérie
Saïd Saâdi
Il y a longtemps que nous nous inquiétons de la situation en Algérie en raison des conséquences graves qu'une « implosion chaotique » de ce pays pourrait avoir pour nous, en France et hors de France. On peut les imaginer assez aisément sous l'un et l'autre de ces deux aspects. L'Algérie est à nos portes, de l'autre côté de la Méditerranée. Osons dire que de toutes sortes de manières elle est aussi chez nous. Enfin, elle est un élément important de la situation de toute l'ère sahélienne où nos Armées sont engagées. Le Maroc aussi s'inquiète, en voisin, de l'instabilité algérienne. Voici ce qu'en dit notre confrère marocain en ligne, le360 sous la signature de M'Hamed Hamrouch |15.04] à la suite d'importantes déclarations récentes de l'opposant algérien Saïd Saâdi. LFAR
Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (opposition), qu’il a quitté définitivement en février dernier, n’exclut pas un cinquième mandat pour le président Bouteflika, estimant que les ingrédients d’ «une implosion chaotique » de l’Algérie sont réunis.
Invité par la Fédération des Amazighs d’Amérique du Nord (FAAN), hier samedi, à l’occasion du Festival amazigh de Montréal, Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, qu’il a quitté définitivement le 9 février dernier, a largué une bombe : « la nation algérienne peut aller vers une implosion chaotique ».
Pour l’ancien patron du RCD, tous les ingrédients de cette « implosion chaotique » sont là et le risque, qu’à Dieu ne plaise, ne viendrait pas de la Kabylie, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
« Il y a des forces centrifuges qui sont en mouvement. On parle souvent de la Kabylie mais ce n’est pas vrai, ce n’est pas par là que risque de venir le grand danger. Il faut voir ce qui se passe au Sud. J’étais à Tamanrasset et à Djanet au mois de décembre, il y a le M’zab qui est en train de bouillir, le Sud-Ouest. C’est une erreur de croire que nous sommes dans un pays normal et qu’il s’agit de gérer une élection à venir», dira-t-il, cité par un confrère algérien.
Et ce n’est surtout pas le spectre d’un 5e mandat pour Bouteflika qui va éviter le chaos à l’Algérie. « Il ne faut pas se leurrer, sauf miracle, pourvu qu’il advienne. C’est parti pour un cinquième mandat », a-t-il averti.
A ceux qui mettent encore en doute la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, il a répondu sur le mode de l’ironie : « Ce n’est pas nouveau tout ça. C’était vrai aussi en 2014, je ne vois pas pourquoi on ne continuerait pas à élire une chaise roulante cette fois aussi » !
Soit. Mais la crise en Algérie serait beaucoup plus profonde et complexe pour la circonscrire à une question de parti ou de personnes. « Je crois que vous prenez l’affaire par le mauvais bout. Si on commence à s’enfermer dans des agendas électoraux dans une crise comme celle-là, on est cuits. Nous n’avons pas une crise de programme ou une crise qui affecte un parti. Nous avons une crise qui est fondamentale sur la construction de la Nation. Et si on ne remet pas tout à plat, je ne le souhaite pas mais je le redoute, on peut aller vers une implosion chaotique de la nation », a-t-il encore averti.
Un avertissement qui n'est pas nouveau, bien d'autres, provenant d'Algérie ou de renseignements occidentaux, ont été lancés. Sauf que ce n'est pas de cet oeil inquiet que des apparatchiks algériens en rupture de ban le voient. Et évidemment c'est le peuple algérien frère qui va payer les frais de la politique suicidaire de ces dirigeants qui n'ont d'yeux que sur leurs intérêts et ceux de leurs familles.
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Caroline Galactéros : « Pourquoi la France ne (devait) pas s'associer aux frappes en Syrie »
Croit-on le peuple syrien dans son ensemble à l'unisson des opinions occidentales ?
Une analyse de Caroline Galactéros
Alors que la France vient de frapper la Syrie, en représailles aux attaques chimiques supposées, Caroline Galactéros plaide pour un sursaut d'indépendance nationale. Selon elle, la France ne doit pas s'aventurer dans une nouvelle coalition. Cette tribune brillante écrite avant que les frappes aient eu lieu [Figarovox, 11.04] apporte un éclairage dont le champ est vaste, très complet, comme toujours réaliste et solidement documenté. Le tout conduit avec un remarquable courage intellectuel. Sur un sujet où les intérêts de la France et de la paix sont évidemment engagés. LFAR
La messe semble dite et une atmosphère de veillée d'armes plane sur Paris, tandis que le jeune prince d'Arabie Saoudite quitte la capitale et que notre président est en étroit dialogue avec son homologue américain. La France pourrait, en coordination avec Washington, frapper de manière imminente les forces du régime syrien en représailles d'une nouvelle attaque chimique imputée de manière «très probable» mais en amont de toute enquête, aux forces de l'abominable tyran Assad soutenu par les non moins affreux régimes russe et iranien.Il faudrait agir vite, se montrer ferme, intraitable, juste ! Il s'agirait là d'un « devoir moral » ! On a bien entendu et lu. Le discours moralisateur sur la sauvegarde des civils innocents, pourtant inaudible après sept ans de guerre et de déstabilisation de la Syrie, est toujours le même. C'est là le comble du cynisme en relations internationales, que nous pratiquons pourtant sans états d'âme depuis des décennies. Pendant ce temps, la guerre silencieuse du Yémen continue. Ces civils-là n'existent pas, ne comptent pas.
Mais certaines images de guerre et de civils otages d'une sauvagerie généralisée irritent plus que d'autres nos consciences lasses d'Européens déshabitués de la violence et gonflés d'une prétention à connaître, dire et faire le Bien. Soit.
Mais agir contre qui ? Qui faut-il punir ? Le régime de « l'animal Assad », comme l'a appelé Trump ? L'Iran ? La Russie ? Vraiment ? Et si ce trio noir que l'on désigne exclusivement depuis des mois à la vindicte populaire internationale n'était qu'un leurre, proposé à notre indignation sélective pour ne pas réfléchir à nos propres incohérences ?
Personne ne se demande pourquoi cette nouvelle attaque chimique arrive maintenant, au moment même où la Ghouta orientale repasse sous contrôle gouvernemental syrien et parachève sa reconquête territoriale, face à des groupuscules rebelles rivaux globalement en déroute et plus que jamais prêts à se vendre au plus offrant pour survivre et espérer compter ? Personne ne s'autorise à douter un instant, quand le ministre russe des affaires étrangères rapporte que les observateurs du Croissant rouge syrien envoyés sur place n'ont rien vu ressemblant à une attaque ? Serguei Lavrov ment-il carrément au Conseil de Sécurité des Nations unies ou bien faut-il penser que Moscou ne contrôle pas tout ce qui se fait au plan militaire sur le théâtre ? Ou que des éléments de l'armée syrienne elle-même agiraient en électrons libres ou auraient été « retournés » ? À qui profite le crime ? C'est cette vieille question, mais toujours pertinente, qui paraît désormais indécente.
Quel serait pourtant l'intérêt de la Russie de laisser perpétrer une telle attaque, alors que, ne nous en déplaise, bien davantage que notre « Coalition internationale », elle cherche la paix, l'organise pragmatiquement, et est la seule depuis sept ans à engranger quelques résultats qui évidemment contreviennent à nos intérêts et à ceux de nos alliés régionaux ?
On semble aussi avoir totalement oublié une donnée fondamentale du conflit : les malheureux civils de la Ghouta, comme ceux des ultimes portions du territoire syrien encore aux mains des « rebelles » djihadistes ou de Daech, sont des boucliers humains, peut-être même, en l'espèce, sacrifiés par ces mêmes apprentis démocrates suppôts d'al-Qaïda et consorts pour entraîner l'Occident dans une guerre ouverte avec Moscou et Téhéran.
Car si l'on quitte le microscope pour la longue-vue, il est permis de décrire à partir de cette dernière séquence syrienne un contexte stratégique global infiniment préoccupant pour l'Europe, et singulièrement pour la France, qui risque de prendre les avant-postes d'une guerre qui n'est pas la sienne, dont elle fera les frais et qui neutralisera durablement l'ambition présidentielle affirmée de prendre le leadership politique et moral de l'Union européenne. Nos amis allemands ou italiens sont d'ailleurs moins cynico-idéalistes, mais plus prosaïques que nous. Ils avancent prudemment, vont et viennent entre Beyrouth et Damas pour pousser leurs pions en cette phase douloureuse et recueilleront les fruits de notre marginalisation radicale quand la reconstruction syrienne arrivera.
La ficelle est si grosse et la pelote si bien déroulée depuis des mois qu'on ne la voit plus en effet. On punit la Russie. On la punit d'être la Russie, déjà, et d'avoir réussi son retour sur la scène mondiale. On la punit de vouloir la paix en Syrie et de chercher à la mettre en musique politiquement à Astana ou à Sotchi. On la punit d'avoir sauvé Damas et son régime diabolisé du dépècement qu'on leur promettait et qui s'est fracassé sur la résilience populaire et gouvernementale syrienne et a déjoué partiellement au moins la confessionnalisation des affrontements politiques et sociaux que l'Occident encourage, sans en comprendre le danger insigne pour ses propres sociétés, et notamment en Europe.
La guerre en Syrie a été gagnée militairement par l'armée gouvernementale. Militairement, mais pas politiquement. Cette victoire sur le terrain au prix d'une guerre brutale (comme toutes les guerres, même celles menées depuis les airs et qui n'ont de chirurgicales que le nom), nous est proprement insupportable car cela nous force à faire la paix, ce que nul ne veut mis à part… Moscou. Ah, Moscou ! L'impudent Vladimir Poutine trop bien réélu qui nous nargue avec sa coupe du monde, où des millions de gens vont découvrir un visage de la Russie qui ne les terrifiera pas.
Et puis derrière Moscou, on vise évidemment Téhéran, dont Israël, en pleine idylle officielle avec le centre mondial du salafisme - l'Arabie saoudite - qui a toutefois opportunément décidé de faire peau neuve, ne peut tolérer l'émergence régionale, tant le niveau sociétal, culturel, technologique et commercial de ce pays lui fait de l'ombre bien au-delà de la seule crainte d'un (dés)équilibre stratégique modifié par sa nucléarisation ultime.
Bref, nous sommes en train de tomber dans un vaste piège qui se joue sur plusieurs fronts, et de nous ruer, en croyant ainsi exister, sur le premier os qu'on nous jette. De ce point de vue, l'affaire Skripal pourrait bien n'avoir été que le hors-d'œuvre de la séquence actuelle. Elle a posé le premier étage d'une repolarisation politique et sécuritaire de l'Europe autour de Londres, et surtout sous la bannière de l'OTAN. Car c'est là l'ultime manœuvre : remettre au garde-à-vous les Européens qui, depuis l'arrivée de Donald Trump et le Brexit, s'étaient pris à rêver d'une autonomie européenne en matière de politique et de défense… Péril suprême pour le leadership américain sur le Vieux Continent, heureusement contrebalancé par les rodomontades de quelques nouveaux Européens qui refusent leur arasement identitaire et mettent à mal tout projet d'affranchissement sécuritaire collectif. Le Secrétaire américain à la défense, le général Mattis, a d'ailleurs été très clair : les Européens doivent en effet consacrer 2 % de leur PIB à la défense, mais pour acheter des armes américaines et demeurer dans l'orbite otanienne évidemment, l'Alliance constituant le cadre naturel et nécessaire de la défense de l'Europe. Fermez le ban !
Nous sommes donc en train d'être clairement repris en main par l'OTAN, mais on ne s'en rend pas compte car on nous vend la nécessité d'une solidarité sans failles, donc manichéenne, face à une « offensive russe » pour diviser l'Europe (comme si nous n'étions pas assez grands pour nous diviser nous-mêmes) et dominer le Levant. C'était probablement l'objet de l'affaire Skripal comme de la présente montée au front sur la Syrie. La volte-face aujourd'hui même d'Angela Merkel sur le projet Northstream-2 ne fait qu'amplifier cette polarisation. Moscou est poussé à se crisper donc à s'isoler par tous les moyens. Par les sanctions, par les vrais faux empoisonnements d'espions en plein Londres et jusqu'à cette décision allemande qui ne peut que durcir la position russe en Syrie et assurer la montée des tensions, le Kremlin n'ayant plus d'autre alternative que de jouer le tracé Qatari qui passe par la Syrie… Redoutable manœuvre anglo-américaine donc, à laquelle Paris et Berlin semblent ne voir que du feu.
Il faut donc s'y résoudre : l'Amérique d'Obama a vécu. Celle de Trump et de ceux - néoconservateurs de toutes obédiences - qui l'environnent très fermement désormais, a radicalement changé de posture. Certes le président américain annonce son souhait de quitter la Syrie, mais il avoue pouvoir changer d'avis si l'Arabie saoudite payait le coût de cette présence ! On ne peut être plus clair et c'était aussi tout le sens de son premier voyage à Riyad au printemps dernier: réassurer l'allié du Quincy (dont le Pacte éponyme était rendu caduc par la nouvelle indépendance énergétique américaine) contre 400 milliards de dollars de contrats pour l'économie américaine. Et puis, tandis qu'il déclare au grand dam de ses généraux et pour tromper son monde qu'il veut partir, il se consolide une vaste zone d'influence américaine à l'est de l'Euphrate avec les FDS arabo-kurdes.
Washington, dans le vaste mouvement de repolarisation du monde, entend en tout état de cause demeurer le môle principal d'arrimage d'un Occident qui doute face à une Chine qui structure à son rythme et via un affrontement de basse intensité mais tous azimuts, un véritable « contre-monde ». L'Amérique, fébrile, joue son va-tout pour renverser la vapeur d'un ordre international qu'elle ne contrôle plus mais qu'elle veut encore dominer coûte que coûte. Elle veut l'affrontement pour réinstaller sa préséance face à Moscou, Téhéran et Pékin, cible ultime de l'intimidation. C'est là pourtant un combat profondément à contresens de l'évolution du monde. Affligés du syndrome postmoderne de la vue basse et celui de l'hybris technologique, nous oublions que la vie est longue.
Au-delà, cette affaire, comme d'innombrables autres, met en évidence une évolution dangereuse : la substitution à la réalité non d'une image déformée, mais carrément d'une autre réalité et le retour de la tentation de la guerre préventive préemptive, qui évite d'enquêter. La question est vraiment très grave pour l'essence même de la politique internationale. Préfère-t-on l'image au réel, les fake news à l'analyse, le sensationnalisme à la rigueur ?
Alors que voulons-nous ? Ce sera bientôt clair : si nous voulons sauver la Syrie, il nous faut surtout ne pas nous joindre à une coalition qui agira hors de tout mandat de l'ONU et qui portera le poids d'une guerre dont le peuple syrien est la dernière roue du carrosse et sera la victime immédiate. La grande question est donc : mais que vient faire Paris dans cette galère ? On se trompe comme souvent d'ennemi, d'allié, de posture, de tout en somme. Et si l'on essayait l'audace, le courage et la singularité ? Notre siège au Conseil de Sécurité, que guigne l'Allemagne de plus en plus ouvertement, en serait relégitimé. Nous posons-nous seulement la question de notre intérêt national (qui ne se réduit pas à des contrats d'armement) et des raisons pour lesquelles on nous sert ainsi l'injonction d'un alignement sur le thème du Bien contre le Mal et de la guerre préventive ?
La France est désormais, en Syrie comme ailleurs, au pied du mur. Elle a l'occasion inespérée de faire valoir une approche prudente et rigoureuse, une voix pour la paix, une singularité. Nous avons déjà une influence au plus bas dans la région. Si nous voulons compter de nouveau, nous devons regarder la réalité dans les yeux et admettre que « nous avons eu tout faux » depuis 2011. Il n'est jamais trop tard et notre président peut encore choisir de compter véritablement au regard de l'Histoire et dans le cœur des peuples
Une guerre contre l'Iran et la Russie n'est pas la nôtre. Elle ne correspond nullement aux intérêts stratégiques français, ni à ceux de l'Europe. Nous avons déjà si naïvement collé aux Britanniques qui veulent quitter l'Union, sans preuve et par principe, dans l'affaire Skripal. Pourquoi cette fuite en avant ?
Dans ce nouveau grand jeu, la France a encore l'opportunité inespérée de compter plus que son poids démographique ou même économique ne le lui permet, en affirmant une singularité et une cohérence. Plus que jamais le réalisme, aux antipodes du cynisme, doit être le bouclier et la lance de notre nouvelle posture internationale. Il nous rapproche non d'une justice abstraite mais de l'équité et de la clairvoyance. La France n'a pas le droit et aucun intérêt à être malhonnête dans son interprétation des faits. Elle a tout à gagner à la lucidité et elle doit d'urgence montrer au monde comme aux peuples et pouvoirs du Moyen-Orient qu'on ne l'égare ni ne la soumet si facilement.
Docteur en science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros est présidente du think tank Geopragma. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a notamment publié Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).
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A Angers, les antifas s'en prennent à des habitations et un cimetière
Communiqué de l'Alvarium, local associatif situé à Angers qui rassemble une communauté d'angevins qui vient en aide aux personnes les plus démunies :
"Dans la nuit du 16 au 17 avril, un certain nombre de dégradations et de menaces ont été commises par l'extrême-gauch
e en Anjou. Elles visaient principalement les maisons ou appartements des membres de l'Alvarium et de leurs familles, mais également Gaétan Dirand, militant de droite nationale, ancien candidat aux municipales à Angers et animateur du Cercle Anjou Conférence. Plus honteux encore, c'est également sur le cimetière de famille d'un des membres de notre communauté que les lâches militants antifascistes ont cru bon d'écrire leurs menaces. Alors que notre local a été dégradé plusieurs fois ces dernières semaines par le très anonyme Réseau Angevin Antifasciste et quela mairie refuse de nettoyer leurs tags dans le quartier, c'est un nouveau palier de lâcheté et d'ignominie qui a été franchi. Monsieur Béchu qui loge contre un loyer à bas coût les antifascistes de l'Etincelle dans une maison appartenant à la municipalité n'a pas daigné réagir. Lui qui assurait au communiste Alain Pagano qu'il allait tout faire pour faire fermer un local associatif dont le seul crime est de penser différemment et d'aider nos compatriotes les plus démunis ne semble pas gêné le moins du monde d'accorder ses faveurs à l'extrême gauche la plus sectaire (zadistes, libertaires, anarchistes ou communistes). Après son revirement de la droite LR à la gauche de gouvernement, va-t-il nous annoncer prochainement son ralliement à Alternative Libertaire ?
Menacés chez eux ou voyant leurs familles menacées jusque dans les cimetières, les membres de l'Alvarium n'auront d'autre choix que de se défendre eux-mêmes en cas de problèmes.
Ni les fichages totalitaires, ni les tracasseries administratives, ni les lâches menaces des antifascistes ne nous empêcheront de faire ce pour quoi nous avons créé l'Alvarium : aider notre prochain avant notre lointain face à l'inaction des autorités, et former une communauté enracinée en Anjou.
Nous n'avons pas peur, nous sommes déterminés, nous ferons face."
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Comment les Russes ont repris Douma juste avant les frappes
Analyse d'Antoine de Lacoste pour le Salon beige :
Pendant que les occidentaux montrent leurs muscles et bombardent des sites improbables, les Russes eux, continuent à lutter contre les islamistes. Jeudi 12 avril, la police militaire russe s’est déployée dans Douma après de dures négociations.
L’histoire s’est donc spectaculairement accélérée ; en effet, l’issue inéluctable d’une nouvelle offensive et les manifestations répétées de la population exigeant la reddition du groupe et la fin des combats, ont contraint le groupe Jaich al-Islam et son chef Issam Bouwaïdani à accepter de négocier avec les Russes.
Ces derniers voulaient aller vite afin de parachever la victoire de la Ghouta avant toute frappe franco-américaine. Pour cela, ils ont demandé à l’armée syrienne de ne pas entrer encore dans Douma, afin de ne pas compromettre les négociations. La haine est en effet telle entre les deux adversaires syriens, armée et islamistes, que toute étincelle peut vite dégénérer en reprise des combats.
L’évacuation a commencé dans la nuit de jeudi à vendredi sous le contrôle de la police militaire. Ce n’est pas la première fois que celle-ci est utilisée dans le conflit. A Alep Est, déjà, ce sont ces militaires qui patrouillaient après la reddition et l’évacuation des islamistes vers Idleb. Ce sont en général des Caucasiens, musulmans, dont l’encadrement s’est souvent illustré dans la guerre contre les Tchétchènes. Certains sont d’ailleurs eux-mêmes tchétchènes et sont des soutiens très sûrs de Poutine. En Tchétchénie aussi, il y a plusieurs camps.
L’état-major russe estime que ces hommes sont très utiles pour dialoguer avec la population syrienne et la rassurer alors qu’elle vient de subir de durs combats.
Les islamistes évacués n’ont été, pour une fois, pas dirigés vers Idleb, mais un peu plus à l’Est, à Al Bab. Cette localité avait été reprise à Daesh par l’armée turque il y a quelques mois qui préparait ainsi déjà son occupation du nord de la Syrie. Pourquoi Al Bab et non Idleb comme d’habitude ? C’est une exigence des dirigeants de Jaich al-Islam qui ne tenaient nullement à se retrouver sous la coupe d’Al-Nosra qui règne sur les autres groupes islamistes dans la province d’Idleb.
Les Turcs ont accepté avec empressement : les combattants aguerris qui sont arrivés pourront éventuellement servir de chair à canon en cas de combats contre les Kurdes…
Aujourd’hui le drapeau syrien flotte sur Douma et c’est une victoire de prestige considérable dans toute la Syrie. Evidemment on se perd quelque peu en conjectures sur ce soudain revirement de Jaich al-Islam. Pendant des semaines, ce groupe refuse obstinément toute évacuation. Il s’obstine alors même que tous les autres mouvements se sont rendus et qu’il ne tient qu’un ou deux km2 de territoire. Puis, le 7 avril, c’est l’attaque chimique. Deux jours après, comme si sa mission était accomplie, le groupe reprend les négociations et accepte l’évacuation sans la moindre difficulté.
Il y a tout de même de quoi se poser des questions…
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Frappes en Syrie : et si tout le monde y trouvait son compte, Bachar al-Assad y compris ?
Entretien avec Philippe Randa
Propos recueillis par Guirec Sèvres, publiés sur le site Synthèse nationale
Philippe Randa : directeur du site EuroLibertés. Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, chroniqueur politique, éditeur (éditions Dualpha, Déterna et L’Æncre) et auteur de plus d’une centaine de livres. Sociétaire de l’émission Bistrot Liberté sur TVLibertés. Il écrit également des billets pour le quotidien Présent et co-anime chaque jeudi l’émission Synthèse avec Roland Hélie sur Radio Libertés. Ses chroniques politiques sont publiées chaque année en recueil sous le titre : « Chroniques barbares ». Dernier livre paru Une démocratie hors de prix, préface d’Aristide Leucate.
La France, les États-Unis et le Royaume-Uni ont donc bombardé la Syrie pour punir le régime de Bachar al-Assad d’avoir utilisé, ce qu’il dément, des armes chimiques contre les réduits djihadistes à Douma près de Damas… Quelle est votre réaction ?
N’étant pas mieux informé que l’ensemble de nos compatriotes, je ne peux que livrer quelques constatations de simple bon sens au vu des déclarations faites et des informations diffusées ces derniers jours… Tout d’abord sur l’intérêt qu’aurait eu le président syrien à utiliser des armes chimiques : après des années de guerre où bien peu de monde misait sur sa survie politique, il a réussi non seulement à se maintenir au pouvoir tout en apparaissant comme un acteur à part entière de la lutte contre l’État islamique, à reconquérir la quasi-totalité de son pays aux mains des rebelles et à voir ses liens avec la Russie et l’Iran renforcés… Mais pour déloger une poignée de rebelles assiégés, il aurait couru le risque de compromettre son image internationale et donc à terme son avenir ? Étonnant, non ? À qui profiterait donc ce « crime », sinon avant tout et uniquement à ses ennemis ?
Tout de même, selon le ministère des Armées, « depuis les attaques du 7 avril 2018, le groupe [rebelle] Jaish al-Islam a négocié avec le régime et la Russie son départ de Douma, témoignant du succès de la manœuvre employée »…
Seulement, rien ne prouve que cela n’aurait pas été le cas sans attaque chimique… Le ministère des Armées reconnaît ne disposer d’aucune « preuve stricto sensu »,seulement d’un « haut degré de confiance »… Idem pour Emmanuel Macron qui a « la preuve que, la semaine dernière, des armes chimiques ont été utilisées, au moins du chlore, et qu’elles ont été utilisées par le régime de Bachar al-Assad… »… Cette déclaration présidentielle fait fâcheusement songer au sketch Le Sâr Rabindranath Duval de Francis Blanche et Pierre Dac quand le premier demande au second s’il est capable de « dire le numéro de la carte d’identité d’un spectateur »… « Oui, je peux le dire »… « Vous prouvez vraiment le dire ? »… « Oui, je peux… »… « Il peut le dire, c’est formidable ! »…
Si Bachar-el-Assad n’a rien fait de criminel, pourquoi tout ce cirque ?
Peut-être parce que tout le monde y trouve son compte… et peut-être même Bachar al-Assad aussi ! La victoire de Donald Trump à la présidence des USA est entachée de soupçons d’ingérence russe : donc, en attaquant l’allié syrien de Vladimir Poutine, il dément toute complicité entre eux vis-à-vis de l’opinion publique, non seulement américaine, mais également internationale… Pour les Anglais, c’est également une façon de « tacler » la Russie qu’elle accuse d’avoir tenté d’empoisonner sur son sol l’ex-espion Sergueï Skripal et sa fille Ioulia… Pour Emmanuel Macron, quoi de mieux qu’une intervention militaire inopinée pour détourner l’opinion publique française des mouvements de grève des cheminots, de la chienlit dans plusieurs universités françaises… et de l’intervention des gendarmes à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Le timing est parfait !
Et l’intérêt pour Bachar al-Assad ?
Rappelons que selon les règles de l’ONU, seules trois possibilités pouvaient justifier des frappes militaires et aucune n’était remplie. Les USA et leurs alliés ont agressé la Syrie au nom d’une bien abracadabrantesque exigence morale qu’il serait aisé de leur renvoyer dans la figure comme un boomerang… L’intérêt pour Bachar al-Assad ? D’abord, cette totale illégalité de l’agression contre son pays qui bafoue le droit international, ce que personne ne peut contester ; ensuite, qu’y a-t-il de mieux pour unir un peuple et un régime politique qu’une agression étrangère ? C’est vieux comme le monde… Et quelles conséquences fâcheuses ? 71 des 103 tirs ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne selon la Russie qui indique également que « les frappes occidentales n’ont fait, selon des informations préliminaires, aucune victime au sein de la population civile ou de l’armée syrienne ». Certes, c’est en décalage avec la déclaration du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a affirmé sur BFMTV qu’une « bonne partie de l’arsenal chimique du régime syrien a été détruite » et plus en adéquation avec ce que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a reconnu, soit que toutes les installations visées étaient « complètement vides » et « évacuées » depuis plus de trois jours… Quant à Donald Trump, il a tweeté comme à son habitude : « On n’aurait pu obtenir de meilleur résultat. Mission accomplie ! »… Rien n’empêche de croire qu’il dise vrai, même si les buts recherchés – comme la vérité dans la série X-files – sont parfois ailleurs… !
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Face au blocage des universités.
Le blocage matinal de l'université de Nanterre est-il vraiment une surprise, au regard de la volonté commémoratrice (encore plus que contestatrice) de quelques groupes activistes qui veulent « refaire Mai 68 » sans vraiment connaître autre chose que l'image d'Epinal que les médias en donnent depuis des années, y compris dans les manuels scolaires ? En tout cas, pour les étudiants condamnés à voir leurs partiels reportés à une date ultérieure et, pour l'heure, inconnue, c'est une bien mauvaise et douloureuse surprise, et ce n'est pas l'absurde revendication des bloqueurs d'une note de 20 « pour tous » qui pourra les rassurer, bien au contraire. D'autant plus que la même scène suivie de la même doléance risque fort de se répéter sur nombre de campus atteints par le même prurit nostalgique, et que les présidents d'université, soucieux d'éviter les affrontements (cela peut être louable, après tout, mais aussi dangereux à plus ou moins long terme), risquent de laisser pourrir la situation ou de céder à une part des revendications, particulièrement celles sur lesquelles ils ont compétence (dont la tenue ou la sanction des examens)...
Bien sûr, les blocages et les risques de blocages ne concernent que moins d'une dizaine de centres universitaires (sur soixante-dix environ en France) et une douzaine de départements d'études, ce qui affectent directement quelques dizaines de milliers d'étudiants sur environ 2,5 millions qui suivent des études supérieures (environ 1,5 millions en université), et aucune classe préparatoire n'est concernée ni « solidaire » des mouvements contestataires estudiantins. Mais cela serait une erreur de négliger le rôle politique des « minorités actives » (ce que Maurras appelait « les minorités énergiques », formule appropriée en l'occurrence pour saisir leur place centrale dans la contestation et, surtout, sa visibilité), et leur capacité à « attirer la lumière », principalement des médias qui jouent un rôle d'amplificateur par l'effet-loupe qu'ils assurent aux plus bruyants et à leurs actions. Sans oublier non plus le rôle des réseaux sociaux qui permettent une nouvelle mobilité des troupes et des idées contestataires... En cela, les groupes d'agit-prop (agitation et propagande) de l'extrême-gauche sont plutôt habiles et opportunistes s’ils ne sont pourtant pas très nombreux, en définitive, et ils savent aussi se nourrir d'un esprit du temps qui, lui, est bien l'héritage de Mai 68, et que Jean-Pierre Le Goff qualifie de « gauchisme culturel » dont l'écriture inclusive et l'intolérance « politiquement correcte » sont les aspects les plus irritants pour qui pense et écrit en ce pays.
Néanmoins, puisque l'on parle du sujet de l'accès à l'enseignement supérieur et des critiques sur les projets gouvernementaux sur l'éducation, cela peut être l'occasion de repenser la question de la place et du rôle de l'Université dans la société française de 2018, et de proposer, en bonne application de l'empirisme organisateur, des pistes de travail pour résoudre les problèmes posés par la mondialisation et les évolutions de notre société et de ses équilibres internes : la sélection-orientation ; l'autonomie véritable des universités et leur régionalisation-communalisation ; l'intégration de l'étudiant dans la Cité ; les missions intellectuelles, économiques et sociales de l'Université ; la séparation de l'Université et de l’État ; etc. « Sans la curiosité, aucun savoir n'existerait », affirmait Maurras, et nous y rajouterons l'imagination comme possible moteur de la réflexion, en évitant de tomber dans l'utopie qui mène souvent au pire...
Pour l'heure, et pour nombre d'étudiants affectés par le blocage de leurs examens, c'est l'inquiétude qui domine, mêlée à une colère qui pourrait bien déborder sous formes de claques et de coups de poing dont la légalité ne serait pas forcément avérée au contraire d'une certaine légitimité... Il y a un risque, si l’État républicain ne veut pas prendre ses responsabilités et assumer son rôle d’État (mais, « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », pourrait-on dire, et ce n'est pas forcément un compliment pour la République...), que les étudiants non-grévistes les prennent, et je serai bien en peine de les en blâmer. De plus, et pour répondre aux bloqueurs qui se croient des révolutionnaires (parfois de bonne foi, au demeurant, même s'il m'arrive de douter de l’honnêteté de leurs dirigeants du moment, déjà occupés à se loger dans quelque mouvement électoraliste, comme La France Insoumise ou Génération-s), il faut leur rappeler que l'insurrection la plus efficace contre le Système qu'ils prétendent combattre, c'est celle de l'intelligence : en cela, la lecture de Bernanos ou de Clavel est particulièrement utile, mais celle de « L'avenir de l'intelligence » de Maurras pourrait leur donner aussi de véritables débouchés de réflexion politiques « au-delà » de la simple contestation d'un mode d'entrée à l'université... En d'autres temps, c'est le royaliste Gérard Leclerc qui le rappelait, à la suite de Pierre Debray, et y incitait : le conseil me semble encore valable, quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir sur Charles Maurras lui-même.
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Attaque chimique en Syrie : la grande manipulation
Trio infernal ?
Par Antoine de Lacoste
Cette fois ça y est : Bachar a franchi la ligne rouge ! Il a bien choisi son moment : l’armée syrienne a repris 95% de la Ghouta, le dernier carré islamiste contrôle 1,5 km2 et l’assaut final commençait sur Douma. L’issue était certaine, surtout avec l’appui de l’aviation russe.
Et c’est maintenant qu’il déclenche son attaque chimique… Drôle d’idée !
Revenons aux faits : les lanceurs d’alerte sont les casques blancs. Qui sont-ils ? Des islamistes, combattants ou non selon les cas, qui jouent le rôle d’une sorte de défense civile. Ce sont des militants soigneusement sélectionnés : ne devient pas casque blanc qui veut en zone djihadiste.
Les services sanitaires prennent le relais et confirment sur internet l’attaque chimique. Qui sont-ils ? De vrais médecins certes, mais islamistes également. Ils ont choisi le camp djihadiste depuis le début de la guerre, dans cette Ghouta sunnite largement acquise aux milices combattantes.
Puis ce sont les photos et les vidéos : impossible de savoir d’où elles viennent. Le Figaro, en pointe sur le sujet, nous montre une photo d’une fillette qui pleure et d’un petit garçon affublé d’un masque à oxygène. Voilà une preuve ! Et l’ineffable Isabelle Lasserre (la même qui soutenait les islamistes Tchétchènes contre les Russes), écrit : « Selon les organisations humanitaires, le nouveau massacre de la Douma, le dernier bastion rebelle dans la Ghouta orientale aurait fait 48 morts. Sur les réseaux sociaux, les photos des enfants en train de suffoquer sont insoutenables. »
La messe est dite et l’on appréciera au passage le style de cette journaliste militante : « les organisations humanitaires » (nullement islamistes bien sûr), « le bastion rebelle » (rebelle est plus chic qu’islamiste), « les réseaux sociaux », le conditionnel. Le Figaro, Le Monde et Libé devraient faire page commune sur la Syrie.
Immédiatement, les occidentaux voient rouges. Rien n’est sûr pourtant ? Mais si : c’est forcément Bachar, cet « animal » comme dit Trump qui n’en rate pas une.
Les occidentaux sont de toute façon prisonniers de leur rhétorique manichéenne depuis 7 ans. A force de répéter que Bachar est un monstre « qui massacre son propre peuple », aucun recul, aucune analyse un tant soit peu objective, ne sont maintenant possibles.
Alors que vont-ils faire ? Maintenant qu’ils ont désigné le coupable sans aucune preuve, il faut agir, sinon que diront les médias et la police de la pensée ? Edwy Plenel et BHL vont s’indigner !
Et puis cette fois 48 Tomawaks lancés un peu nulle part ne suffiront pas à calmer les ardeurs guerrières des faucons de Washington, Londres et Paris.
Heureusement qu’il y a des Russes sur place, sinon Damas pourrait finir comme Bagdad.
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Les aventures de Jupiter au Levant, quelques analyses
Les commentaires des médias et analystes alternatifs sont très nombreux. Nous n'en avons pas fait une revue intégrale, évidemment, mais nous avons au passage repéré:- cet entretien de Philippe Migault accordé à RT,
- celui accordé par Emmanuel Todd,
- cette analyse des frappes de l'Empire,en anglais, avec des images étonnantes de l'installation qui est sensée avoir subi l'impact de plus de 70 missiles de croisière (la photo ci-dessus, d'après nos sources)...
Nous vous livrons en totalité l'analyse à chaud, et les hypothèses du Général (2S) Delawarde, recueillies par Breizh-info. Pour ce qui est des versions officielles de cette mauvaise opération de COM (il parait qu'ils appellent ça "strategic communication", on cherche en vain à dinstinguer la stratégie...), vous n'avez qu'à consulter n'importe quel média aux ordres et vous y trouverez l'argumentaire indigent de rigueur...
Le général (2S) Dominique Delawarde a bien voulu livrer pour les lecteurs de Breizh-info son analyse «à chaud» des résultats et des conséquences des frappes opérées en Syrie par les USA, la France et le Royaume uni. « Cette analyse, prévient-il, s’extrait volontairement des communiqués officiels des trois pays coalisés USA-UK-FR, dont on peut penser qu’ils ne sont pas totalement objectifs. Elle devra être affinée dans les prochains jours, voire les prochaines semaines. »
Examinons les faits.
Deux versions de la frappe et de ses résultats ont été diffusées:
La version russe :
Le ministère de la Défense russe dit avoir détecté 103 missiles air-sol ou de croisière dont 71 auraient été interceptés par la défense anti aérienne-syrienne.
La défense anti aérienne russe n’est pas intervenue (ce que confirment les trois pays agresseurs).
L’état-major russe donne la liste des cibles suivantes avec le nombre de missiles tirés et interceptés.
– 4 missiles auraient visé la zone de l’aéroport international de Damas : tous interceptés
– 12 missiles auraient visé l’aéroport militaire de Al-Dumayr: tous interceptés
– 18 missiles auraient visé l’aéroport militaire de Baly: tous interceptés
– 12 missiles auraient visé l’aéroport militaire de Shayarat : tous interceptés
– 9 missiles auraient visé l’aéroport militaire de Mezzeh : 5 interceptés
-16 missiles auraient visé l’aéroport militaire de Homs : 13 interceptés
– 30 missiles auraient visé diverses cibles dans les zones de Barzah et de Jaramani : 7 interceptés
Cette version russe appelle six observations :