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insécurité - Page 773

  • Islam : les radicalisés ne l'ont pas été tout seul sur internet

    6a00d83451619c69e201bb08b500f0970d-250wi.pngContrairement à une idée reçue, les musulmans radicaux ne basculent quasiment jamais en pianotant seuls sur leur ordinateur. Le déclencheur est dans 95 % des cas lié à un contact humain, selon l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste.

    Il y aurait 8250 individus radicalisés identifiés en France. Et puis il y a ceux qui n'ont pas encore été identifiés.

    Michel Janva

  • Entretien avec Renaud Camus : « Le réensauvagement de l’espèce est en marche »

    L’ONU vient de publier un rapport sur les « migrations de remplacement ». Selon l’Organisation, « le concept de migration de remplacement correspond à la migration internationale dont un pays aurait besoin pour éviter le déclin et le vieillissement de la population qui résultent des taux bas de fécondité et de mortalité ». Cela rejoint votre idée de « Grand Remplacement » ?

    Ce rapport n’est pas le premier. Il y a très longtemps que l’ONU et ses commissions tournent autour du concept de remplacement, ce qui évidemment me fait bien rire, mais jaune, alors que je me fais traiter, y compris par certains de nos amis, de complotiste et d’illuminé. Le point de vue de l’ONU empile deux aberrations, dont la première est au moins une grave erreur d’appréciation et la seconde une monstruosité morale.

    La première est la conviction qu’il faut enrayer le déclin démographique des populations et le vieillissement qui l’accompagne nécessairement. Or, l’un et l’autre, surtout le premier, sont la sagesse même. Toutes les politiques écologiques qui prétendent sauver la Terre sans tenir compte de la désastreuse explosion démographique sont un vain et ruineux bavardage. Les peuples les plus développés, dans leur tréfonds, sont bien conscients de cette donnée-là et évolueraient naturellement, si l’immigration d’abord, l’invasion migratoire ensuite, n’intervenaient pas, vers une décroissance démographique naturelle et modérée, parfaitement raisonnable, et qui ne menacerait en rien leur existence, d’autant qu’eux-mêmes n’ont jamais été si nombreux. Cette légère décroissance entraînerait, c’est vrai, un inévitable vieillissement de la population, auquel on a parfaitement les moyens de faire face, qui n’implique en rien le moindre empêchement de faire des enfants ou la disparition de la jeunesse mais qui pourrait, n’était la Grande Déculturation, être l’occasion d’un progrès de la vie de l’esprit.

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  • Affaire Merah : Plainte contre Eric Woerth et Nicolas Sarkozy

    Albert Chennouf-Meyer a déposé plainte aujourd'hui contre Eric Woerth et Nicolas Sarkozy. Le père d’Abel, l’un des deux militaires tués par Mohamed Merah le 15 mars 2012 à Montauban, ne digère pas les propos tenus jeudi soir par le député de l’Oise, ancien ministre du Budget, affirmant qu’il ne s’agissait pas « d’un attentat » mais du « crime d’un furieux».

    « Falsifier les faits, c’est du révisionnisme. Cette stratégie qui consiste à nier les faits pour nettoyer un bilan catastrophique, c’est abject ».

    L’ancien Président de la République avait tout simplement omis de parler des attentats perpétrés par Mohamed Merah, indiquant que « de 2002 à 2011, il n’y a pas eu un seul attentat en France ».

    « S’ils s’excusent publiquement, je retirerai ma plainte. Tout ce que je veux c’est qu’ils foutent la paix à nos enfants ».

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/affaire-merah-plainte-contre-eric-woerth-et-nicolas-sarkozy.html

  • Calais, la France et ses territoires perdus : esquisse d’une doctrine de résistance

    Quelle méthode de résistance serait à la fois plus efficace, plus légale et plus systématique ?
    L’homme au fusil de Calais pourrait être poursuivi par la justice et a d’ores et déjà son avocat : Maître Collard. Courageuse, son attitude l’est sûrement. Mais quelle méthode de résistance serait à la fois plus efficace, plus légale et plus systématique ?
    Il ne s’agit pas de déployer des bannières lors d’une énième manifestation. Il ne s’agit pas plus d’espérer d’un chef charismatique qu’il organise la lutte : l’attente de l’homme providentiel légitime l’inaction. En outre, l’organisation ne saurait être apparente et hiérarchique : elle serait aisément dissoute et réprimée car illégale, en plus d’être pesante et peu réactive. La solution passe à la fois par le haut – le vote souverainiste – et par le bas – la résistance au quotidien.
    Il nous faut mener des actions limitées et réalistes, défensives et légitimes. À mi-chemin entre l’héroïsme romantique et la capitulation honteuse. Ce qu’il faut, c’est un état d’esprit défensif et solidaire. Un réflexe de groupe. Une structure horizontale, réticulaire et pragmatique. Pour reprendre une expression états-unienne : une « coalition des volontaires », qui entraînerait les plus frileux. Nous devons nous organiser à l’échelle de l’immeuble, de la rue, du quartier. Non pas chercher à frapper un grand coup, mais à nous défendre contre les multiples nuisances et agressions du quotidien : des racailles qui squattent une cage d’escalier, qui dépouillent des collégiens ou qui harcèlent nos filles. Des résidents qui descendent pour chasser des individus du hall d’entrée n’est pas un effort surhumain. Mais il est libérateur : l’individu isolé et apeuré réintègre le groupe pour défendre son territoire.

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  • Clandestins : l’Allemagne durcit le ton… trop tard ?

    L’Allemagne va durcir les conditions de regroupement familial et d’entrée sur le territoire pour certaines catégories de « migrants ». Trop tard pour l’opinion publique, alors que 40 % des Allemands veulent la démission d’Angela Merkel.

    L’Allemagne veut limiter l’afflux de clandestins en durcissant les conditions du regroupement familial et en plaçant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sur la liste des pays d’origine « sûrs », ce qui limitera de façon drastique les cas dans lesquels les ressortissants de ce pays pourront obtenir l’asile.

    Les clandestins qui bénéficieront de la « protection subsidiaire » n’auront ainsi plus le droit « pendant deux ans » de faire venir leur famille, a indiqué M. Gabriel, ministre de l’Économie. Cette mesure concernera aussi les Syriens, qui ont longtemps bénéficié d’un droit d’asile quasi-automatique. Mais depuis le 1er janvier, Berlin a réintroduit l’examen individuel des demandes, y compris pour les Syriens.
    La « protection subsidiaire » est un cran en dessous du statut de réfugiés : elle est octroyée à certains déboutés du droit d’asile ou du statut de réfugiés qu’on ne peut toutefois pas expulser, car ils risquent torture ou peine de mort dans leur pays. Renouvelable, elle limite le premier droit de séjour à un an, contre trois ans pour le statut de réfugié.

    Ces demi-mesures ont fait l’objet d’âpres négociations entre les principaux partis politiques allemands : CDU et CSU voulaient réduire drastiquement le regroupement familial, ce que refusait le SPD.

    « Je crois qu’aujourd’hui était un bon jour, puisque nous avons mis en route » ces mesures, a déclaré Mme Merkel après une réunion avec les patrons des Länder, les États régionaux allemands.
    Un optimisme de façade que dément un sondage paru récemment, selon lequel 40 % des Allemands souhaitent la démission d’Angela Merkel en raison de sa politique en matière d’accueil des réfugiés, contre 45 % à estimer le contraire et 15 % de sans opinion sur cette question.

    http://fr.novopress.info/

  • État d’urgence : rien à cacher, rien à craindre…

    Source : You Will Die Over There
    Une très bonne analyse de l’État d’urgence et de la réforme constitutionnelle qui servent entre autres de diversion à la préparation de la « loi renforçant la lutte contre le crime organisé et son financement, l’efficacité et les garanties de la procédure pénale » (qui ne s’appela peut être finalement pas loi Taubira), laquelle prévoit de faire passer dans le régime courant nombre de dispositions de l’État d’urgence. Quand on vous disait qu’il menaçait de devenir permanent… A lire jusqu’au bout.

    Comme je vous l’écrivais en décembre dernier, la prorogation de l’état d’urgence semble de plus en plus inéluctable. Avant de continuer ce billet, il me semble indispensable d’inscrire le bilan de ces premières semaines d’état d’urgence, publié jeudi dernier et basé sur les chiffres fournis par les ministères de la Justice et de l’Intérieur :

    En chiffres
    Selon les sources des ministères de la Justice et de l’Intérieur, depuis l’instauration de l’état d’urgence, 3099 perquisitions administratives ont eu lieu. Par ailleurs, 542 procédures judiciaires ont été ouvertes. Et 382 assignations à résidence ont été décidées.
    De manière plus anecdotique, trois fermetures provisoires des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion ont été déclarées. De plus, un couvre-feu a été ordonné, sans oublier que trois zones de protection de sécurité ont été annoncées. En tout, le bilan s’élève à 366 personnes interpellées, 316 gardes à vues et 500 armes découvertes. Ce schéma donne un aperçu de ces chiffres à la date du 7 janvier 2016.
    […]
    Un régime contesté
    En janvier, selon les Décodeurs du Monde, la plupart des infractions n’ont aucun rapport avec le terrorisme. Sur les 464 infractions répertoriées, seules 25 infractions sont en liens avec le terrorisme et 4 concernent les procédures antiterroristes.

    Les 21 infractions restantes concernent le délit d’apologie du terrorisme, inscrit depuis novembre 2014 dans le Code pénal. Les procédures s’appuient alors sur les tracts, les documents divers, ou encore sur des posts sur Facebook ou sur des sites de rencontres, découverts lors des fouilles physiques et informatiques.
    Devant le tribunal administratif, 63 assignations à résidence, deux interdictions de manifester, deux restrictions de la liberté de culte, deux interdictions de vente, une fermeture de restaurants et deux perquisitions administratives ont été contestées. Sur ces recours, 49 recours ont été rejetés, 23 procédures ont en revanche été annulées ou suspendues.

    Selon France inter, six mesures d’assignation à résidence ont été annulées totalement ou partiellement. Un cas reste emblématique, celui de militants écologistes qui ont fait l’objet d’une telle procédure.
    Source L’Express.
    ___________
    Comme vous pouvez le constater, le bilan est médiocre puisqu’une très grande partie des infractions n’a tout simplement aucun rapport avec des faits de terrorisme, motivation unique de la mise en place de l’état d’urgence. Aucune remise en cause du dispositif mis en place ou existant n’a d’ailleurs été faite (obsolescence du « 17 », inefficacité de la loi relative au renseignement, question du port d’arme, etc.). Les débats publics se concentrent essentiellement sur la déchéance de nationalité, mesure symbolique dont l’efficacité dans la prévention du terrorisme est – je l’affirme – nulle. Menacer une personne prête à mourir pour une idéologie de lui retirer un statut administratif ne l’arrêtera pas, cette mesure étant principalement destinée à apaiser la communauté qui rejette officiellement la personne ayant accompli cet acte.
    Cette agitation sur une mesure dont l’efficacité est déjà réputée insignifiante est symptomatique du quinquennat de M. Hollande. Car pendant ce temps, un autre texte, aux conséquences plus profondes sur les libertés publiques, est en préparation. Vous en retrouverez l’avant-projet chez Numerama et en intégralité. En voici les principaux éléments :

    • L’article 2, qui permet d’utiliser des IMSI-catchers dans le cadre de certaines enquêtes pénales, pour recueillir des données de connexion en obligeant les smartphones de tout un secteur géographique à se connecter à une fausse antenne relais ;
    • L’article 3 qui élargit la capacité de capter des données informatiques, y compris d’intercepter des e-mails stockésdéjà reçus ou envoyés par un suspect avant la mise sur écoute, et toujours présents dans sa boîte mails (ce qui était unedemande des juges antiterroristes). Auparavant cette possibilité n’était offerte que sur perquisitions, en présence du suspect qui savait donc qu’il faisait l’objet d’une surveillance et d’une procédure.
    • L’article 9 qui étend la possibilité de géolocaliser un suspect, lorsqu’il est suspecté de détention ou vente illégale de certaines armes, de catégorie A (armes interdites aux civils) ou B (semi-automatiques).
    • L’article 11 qui donne compétence aux juridictions françaises pour toute infraction commise sur Internetlorsque la victime est domiciliée en France, et organise la compétence territoriale des tribunaux. L’article étend également certaines procédures désormais applicables à la cyberdélinquance en bande organisée.
    • L’article 26 modifie le régime des interceptions judiciaires, limitées à un an de mise sur écoute dans les cas normaux, ou deux ans pour les délinquances et criminalités organisées.
    L’article 2 est particulièrement intéressant, ouvrant la possibilité des écoutes à grande échelle de tout citoyen dans une zone géographique donnée du fait de la présence d’une personne suspectée pour « certaines enquêtes pénales », ce qui est assez vague. Ces « écoutes » concernent vos conversations téléphoniques à partir d’un téléphone portable, mais aussi vos SMS, e-mails reçus, mais aussi vos navigations Internet effectuées sur celui-ci. Que les services de sécurité aient accès à ce genre de données pour une personne présentant une menace claire pour la sécurité peut être une bonne idée. Allons voir ce fameux article 2 dans le détail.

    Numerama a publié ce vendredi matin l’intégralité du projet de loi Taubira « renforçant la lutte contre le crime organisé et son financement, l’efficacité et les garanties de la procédure pénale », qui comprend notamment un article 2 sur l’utilisation des IMSI-catchers dans le cadre d’enquêtes judiciaires. Le texte proposé doit modifier le code de procédure pénale pour disposer que :
    « Lorsque les nécessités de l’enquête ou de l’information concernant un crime ou un délit entrant dans le champ d’application des articles 706-73 et 706-73-1 [du code de procédure pénale] l’exigent, le juge des libertés ou de la détention, sur requête du procureur de la République, ou le juge d’instruction, après avis du procureur de la République, peut autoriser les officiers de police judiciaire à mettre en place un [IMSI-catcher] afin de recueillir les données techniques de connexion permettant l’identification d’un équipement terminal ou du numéro d’abonnement de son utilisateur, pour une durée maximale d’un mois renouvelable une fois dans les mêmes conditions de forme et de durée. Ces opérations sont faites sous le contrôle du magistrat qui les a autorisées.
    En cas d’urgence, l’autorisation peut être donnée par le procureur de la République. Elle doit alors être confirmée par le juge des libertés et de la détention dans le délai de 24 heures, à défaut de quoi il est mis fin à l’opération.
    Le procureur de la République, le juge d’instruction ou l’officier de police judiciaire peuvent requérir tout agent qualifié d’un service, d’une unité ou d’un organisme placé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur et dont la liste est fixée par décret, en vue de procéder à l’utilisation du dispositif technique mentionné au premier alinéa. »

    En clair, la loi Taubira telle que soumise pour avis au Conseil d’État autorisait les magistrats instructeurs ou le parquet à mettre en place des IMSI-catchers pour collecter l’ensemble des métadonnées des téléphones portables qui se trouvent dans un rayon géographique donné, dont l’importance varie en fonction du dispositif employé (de quelques mètres à quelques centaines de mètres de rayon).

    Oui, vous avez bien lu. Si l’un de vos voisins, même à une rue de là, fait l’objet d’une enquête – pour laquelle vous n’êtes pas visé(e) –, votre téléphone sera capté par le IMSI-catcher si l’un de ces dispositifs est déployé dans votre secteur. Après tout, qui a encore quelque chose à cacher ? Si tel est votre cas, c’est que vous êtes suspect !
    Encore une fois, ce texte est rédigé par des personnes – nos politiques et leurs conseillers – complètement déconnectées des réalités de terrain. En effet, ces dispositifs pouvant être contournés aisément avec les bons appareils de chiffrement, nous pouvons dire que ce texte, à l’instar de beaucoup d’autres, rate sa cible. Les personnes qui ne voudront pas être surveillées renforceront leurs moyens de chiffrement, passeront sous les radars et finalement ne seront surveillés que ceux qui n’ont pas les compétences ou le temps pour s’en défaire.
    D’une potentielle bonne idée il y a quelques lignes, nous sommes passés à la possibilité d’écouter massivement des quartiers entiers pour « certaines enquêtes pénales ». Voyez-vous comment ce gouvernement continue, loi après loi, à paver le chemin vers la dictature de demain ? La belle route de la servitude que voilà !
    Le problème d’avoir mis en place cet état d’urgence dans un premier temps est que nos politiques ne peuvent plus en sortir aujourd’hui. Valls le reconnaît d’ailleurs ce vendredi dans un entretien à la BBC, admettant que l’état d’urgence doit être maintenu jusqu’à la défaite totale de Daesh (toutefois, pour défaire un ennemi, faudrait-il en avoir les moyens logistiques et donc des munitions, n’est-ce pas ?) :
    Il faut maintenir l’état d’urgence en France « tant que la menace est présente », a déclaré Manuel Valls lors d’une interview à la « BBC » depuis le Forum de Davos. Le Premier ministre s’est dit favorable à la prorogation de cette mesure d’exception jusqu’à ce que la « guerre totale » contre le groupe État islamique soit achevée. « En Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, nous devons éradiquer, éliminer Daesh », a affirmé le chef du gouvernement.
    Source Boursorama

    La prolongation voulue ne serait-elle pas un moyen de faire passer la réforme constitutionnelle ainsi que le texte présenté plus haut, accordant de plus grands moyens d’investigation et rognant encore un peu plus nos libertés fondamentales ? Les IMSI-catchers ne sont-ils pas une remise en cause du secret des correspondances ? Cette logique d’état d’urgence est en train de dépasser ceux qui ont décidé d’y avoir recours, car ils en sont désormais prisonniers :
    • Faut-il en sortir, au risque d’un attentat et d’être désignés par une partie du spectre politique et de la société civile comme les responsables (ceux qui pensent que l’État peut prévenir efficacement de tous les attentats) ?
    • Ou au contraire s’y maintenir, et alors entrer dans une logique du » tout sécuritaire » et donner de la matière à un(e) candidat(e) à la prochaine élection présidentielle qui décidera de faire campagne – en grande partie – sur cette thématique ? Les récupérations politiques commencent déjà ce sujet, NKM ayant, par exemple,déposé un amendement dans le cadre de la loi numérique pour que la police judiciaire ait accès aux clés de chiffrement.
    Notre gouvernement est entré dans une logique de « guerre totale », pour reprendre les mots de notre premier ministre, contre un ennemi insaisissable. Je faisais dans mon dernier article sur ce sujet un parallèle avec l’œuvre de G. Orwell 1984, par rapport à cette volonté affichée d’augmenter la surveillance de masse. Sauf qu’il est impossible, in fine, d’éviter tous les attentats. Ceci était prévisible, et a d’ailleurs été évoqué dans cet excellent article de H16 en avril 2015.

    C’est la liberté : bien si grand et si doux que dès qu’elle est perdue tous les maux s’ensuivent, et que, sans elle, tous les autres biens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur.
    Étienne de La Boétie

    voronmir

    http://fr.novopress.info/197647/etat-durgence-rien-cacher-rien-craindre/#more-197647

  • Mohamed Merah n'est pas un terroriste selon Eric Woerth

    Eric Woerth veut à tout prix sauver le soldat Sarkozy. Il lui a déjà emboîté le pas en reniant lui aussi lâchement son engagement sur la loi Taubira, il veut désormais défendre le mythe d'une France sûre et sans attentat terroriste durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy :

    "Il n’y a pas eu d’attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n’a jamais été aussi élevé"

    Et concernant Mohamed Merah, suite à une question de Florian Philippot, Eric Woerth répond :

    "C’est pas un attentat, c’est le crime d’un furieux. C’est pas Daesh, c’est pas un réseau international.Il a été arrêté"

    En mars 2012, Mohamed Merah avait perpétré plusieurs attentats à Toulouse et Montauban au nom de l’islam radical, tuant sept personnes (trois militaires ainsi qu’un professeur et trois enfants d’une école juive) avant d’être tué alors qu’il était retranché à son domicile.

    Dans un tweet, Albert Chennouf-Meyer, père d'une des victimes, a protesté contre cette vision politicienne : 

    "Votre stratégie à nier l'attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde"

    Philippe Carhon

  • Conférence de Régis Chamagne : "Où va la défense de la France ?"

  • La guerre civile inconcevable

    Pendant que l’on amuse le peuple de débats oiseux, l’Etat recule. De renoncement en renoncement, la libanisation de notre pays semble inexorable.

    Le psychodrame national actuel au sujet de la déchéance de nationalité constitue une synthèse pratiquement parfaite des faiblesses de nos institutions et de notre vie politique. Confronté à l’imprévu, le président réagit précipitamment par une combinaison d’astuce tacticienne, d’effets de communication et de récupération politique. Ses frondeurs en profitent pour le mettre dans l’embarras en affichant leurs « valeurs » et leur « conscience de gauche », devant des médias friands de scandales artificiels.

    Les Français cèdent à leur penchant habituel pour les débats idéologiques, tandis que l’opposition cherche à utiliser la dernière polémique pour faciliter son retour au pouvoir.

    Rien donc de nouveau dans l’affaire, et le second élément ne l’est pas davantage ; c’est la peur, celle-là même qui est responsable de la confusion actuelle : peur d’appliquer les lois, peur de nommer les choses, peur d’être accusé de racisme ou d’islamophobie, peur de sanctionner, peur de perdre les élections, peur de la condamnation des instances supranationales, et surtout peur de s’attaquer aux véritables problèmes qui minent le pays.

    L’engrenage

    C’est précisément cette crainte de sévir, de trancher et d’affirmer l’autorité de l’Etat qui explique la pérennité et la multiplication des zones de non-droit, le développement des trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains, le délitement du système scolaire, l’envolée des « incivilités » et de la délinquance, l’anarchie du système carcéral, l’immigration incontrôlée, la naturalisation bradée, le communautarisme rampant, les prêches de haine dans les mosquées intégristes et la quasi-absence d’expulsions de déboutés du droit d’asile – ou même de terroristes.

    Il suffit de suivre l’enchaînement et l’imbrication de tous ces facteurs pour comprendre l’impasse actuelle : l’immigration incontrôlée a provoqué entassement, chômage, déracinement, déscolarisation, haine de la France, phénomènes de bandes et petite délinquance. D’abord non sanctionnée, celle-ci a prospéré dans les zones de non-droit, puis elle a abouti à une criminalité plus dure, débouchant souvent sur la case prison ; que ce soit durant une incarcération mal contrôlée, dans les mosquées ou sur Internet, les délinquants sont tombés sous l’influence des intégristes prêcheurs de haine, qui leur ont donné une raison de vivre – et même de mourir. Ce n’est là que le schéma « standard », auquel s’ajoutent les « copy cat killings », crimes d’imitation commis par des esprits faibles ou perturbés. Les autorités étant incapables d’intervenir efficacement à l’une quelconque des étapes de ce processus infernal, il ne pourra que s’amplifier à l’avenir – d’autant que les enfants de ces intégristes, élevés dans une ambiance de haine, risquent d’être encore plus féroces et meurtriers que leurs parents…

    Peur de la peur

    Ce sombre tableau sera rejeté par bien des lecteurs, non parce qu’il ne correspond pas à la réalité, mais parce que l’admettre obligerait à avoir peur. Or, non seulement nous craignons la peur, mais encore nous craignons d’admettre que nous avons peur. Dès lors, la suite prévisible des événements se verra opposer un déni encore plus catégorique ; cette suite, c’est la conséquence logique de la faiblesse des autorités et de l’expansion du communautarisme dans les zones de non-droit. « La charia s’applique là où nous sommes majoritaires ! » a-t-on entendu en Allemagne et aux Pays-Bas. « Les agents de l’Etat français ne peuvent pas entrer chez nous ! » entend-on de plus en plus fréquemment dans certaines banlieues françaises. Quel que soit l’avenir de Daech – qui finira par disparaître, victime à la fois de ses ennemis et de ses dissensions internes –, la France connaîtra inévitablement l’accentuation d’un processus de communautarisme et de libanisation.

    Des scénarios « inconcevables »

    Bien entendu, ce processus ne mènera pas à la guerre civile, car ce serait inacceptable et, dans la pensée magique, l’inacceptable ne saurait se produire. D’autant que la perspective d’une telle guerre alarmerait le peuple, et rien n’est plus dangereux qu’un peuple alarmé – sinon un terroriste fanatisé. C’est d’ailleurs dans l’espoir de « rassurer les populations » que les autorités envoient des militaires en uniforme patrouiller et servir de gardes statiques – tout en sachant parfaitement qu’ils ne peuvent rien prévenir et constituent des cibles idéales pour un tueur bénéficiant de l’effet de surprise.

    Bref, cette guerre civile impossible, impensable et inacceptable peut se déclencher de l’une des quatre manières suivantes :

    • le premier scénario, un affrontement entre l’extrême droite et les salafistes, est aussi le moins vraisemblable ; en France, comme partout en Europe, les extrémistes s’en prennent rarement aux extrémistes, préférant les affrontements à moindre risque contre les modérés et l’Etat désarmé – même si l’on peut craindre des actions de représailles pour remédier à une démission trop ostensible des autorités.

    • dans le deuxième cas, certaines banlieues, villes ou conurbations du pays entreront en dissidence, hissant le drapeau noir de Daech, le drapeau blanc et noir d’Al-Qaïda, le drapeau jaune du Hezbollah ou le drapeau vert des nouveaux islamistes qui auront émergé dans l’intervalle ; même un gouvernement faible ne pourra le tolérer, et les opérations de reconquête par l’armée, la gendarmerie et les groupes d’intervention seront longues et sanglantes.

    • le troisième scénario est celui d’un effondrement de l’économie française, consécutif aux multiples errements que nous connaissons déjà ; dans un tel cas, les innombrables allocations assurant la paix sociale devront être réduites ou supprimées, ce qui provoquera des émeutes difficilement contrôlables, eu égard à la masse des bénéficiaires de l’assistanat, à l’échauffement des esprits, à l’effervescence religieuse et à la libre circulation des armes de guerre…

    Les conflits importés

    Le dernier cas est celui d’une dérive fatale des affrontements intercommunautaires, précipitée ou non par des événements extérieurs ; les hostilités déjà familières – et minimisées – entre Roms et Beurs, musulmans et juifs, Corses et Marocains, Kurdes et Turcs, Tamouls et Sri-Lankais, mafias italiennes et tchétchènes peuvent se doubler à l’avenir de conflits ouverts entre chiites et sunnites, Serbes et Kosovars, Erythréens et Somaliens, Indiens et Pakistanais, ajoutés à de possibles règlements de comptes d’ampleur entre Nigérians partisans ou non de Boko Haram, Syriens alaouites et opposants à Assad, Iraniens proches des ayatollahs et activistes des Moujaheddines du Peuple, Libyens affidés à Tripoli ou à Tobrouk, Afghans pro- et anti-talibans, Pakistanais de diverses confessions, voire Hutus et Tutsis rwandais si les guerres tribales devaient reprendre en Afrique de l’Est.

    A tout cela s’ajoute que les nouvelles vagues d’immigration massives vont sans doute charrier quelques courants de haines mortelles encore inconnues sous nos latitudes. Bien sûr, beaucoup de ces affrontements importés ne se produiront pas, mais qui osera affirmer qu’aucun n’éclatera ? Et que pourra faire dans cette éventualité une armée française épuisée par les gardes statiques, peu sûre de ses effectifs et moins encore de ses matériels ? (Ce qui ne signifie pas qu’elle ignore le danger : dès 2006, elle a ouvert dans l’Aisne le CENZUB, Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine).

    Les naïfs diront que ces déchaînements de violence se produisent certes en Afrique, au Proche- et au Moyen-Orient, mais qu’ils ne peuvent s’exporter en France, pays du vivre-ensemble et des droits de l’Homme ; les craintifs trembleront et se réfugieront dans un silence assourdissant ; les attardés et les indignés hurleront au contraire que le seul fait d’évoquer de telles possibilités pourrait les amener à se produire – tout comme au Moyen Age on s’interdisait de prononcer le mot de peste par crainte de la convoquer… Et comme nous sommes en France, tout cela se terminera par des procès futiles et des joutes verbales stériles à visées électoralistes.

    Le salut dans l’improbable

    Pourtant, il faut bien ménager une place au hasard, car dans les destinées humaines, c’est souvent le plus imprévu qui est le plus certain. Dans ce cas, les scénarios probables nous seront épargnés, et la France trouvera finalement son salut dans la survenue de l’improbable…

    François Kersaudy, 13/01/2016

    Source : Le Point.fr (13/01/2016)

    http://www.polemia.com/la-guerre-civile-inconcevable/