C’est réellement un témoignage très fort. À chacun, après l’avoir entendu, de se faire une opinion… (Riposte Laïque)
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C’est réellement un témoignage très fort. À chacun, après l’avoir entendu, de se faire une opinion… (Riposte Laïque)
J'ai eu l'occasion de rencontrer au Local le jeune Esteban lors des conférences organisées dans cet unique lieu d'échanges parisien. A l'époque, il venait de décrocher un emploi d'agent de sécurité et il était extrêmement fier de devenir ainsi autonome. Estéban était (et l'est toujours) un jeune sympa aimant rigoler et jamais je n'ai senti d'agressivité en lui. Il n'est pas non plus un baraqué comme l'a prétendu le procureur mais un jeune de 1,80 mètre pour 66 kilos. Il venait au Local autant pour rencontrer des gens que pour s'instruire, voulant comprendre les enjeux de la mondialisation ainsi que la lutte des prolétaires dans un monde sans repères.
C'est ainsi qu'Esteban avait découvert la lutte contre la violence faite aux animaux et avait participé à des évènements avec certaines associations. Il vendait également la revue Salut public dans la rue. Revue dans laquelle j'écris et où j'avais fait une interview exclusive d'Aldo Sterone, cet Algérien très connu du net qui n'accepte pas la déchéance de la France et de ses Lumières. Ce n'était donc pas une revue xénophobe ou raciste.
Bref, Esteban était un joyeux jeune homme d'origine immigrée, né à Cadix en Espagne, qui travaillait dans des conditions difficiles. Rien à voir donc avec un dangereux fasciste sanguinaire.
J'ai été terriblement surpris d'apprendre qu'il avait été impliqué dans la mort de ce jeune antifa. Puis au fur et à mesure, les informations ont précisé le contexte.
Un groupe d'antifa s'est rendu « fortuitement » (dixit le procureur) à une vente privée de vêtements prisée par les nationalistes. Ce groupe d'antifa a insulté, selon plusieurs témoins, les skins qui, de leur côté, cherchaient à temporiser. Les skins, disciplinés et habitués aux provocations, ont alerté la sécurité car ils savent que les antifa sont des groupes violents (cf les Black Blocks à Strasbourg ou encore les coups de couteaux portés à un des leurs il y a quelques semaines). Un agent de sécurité a confirmé cette version et les skins ont patienté 30 mn avant de partir.
Katia, la compagne d'Esteban, a appelé à l'aide son chéri lorsqu'elle a vu les antifa les attendre dehors. Estéban avait à peu près le même gabarit que Clément Méric (60 kg) et a défendu sa compagne sans utiliser de poing américain (dixit le médecin légiste).
Faut-il rappeler que c'est Aurélien Boudon, antifa expérimenté de 4 ans l'ainé de Méric, qui a poussé son compère à la bagarre alors même que ce dernier sortait d'une leucémie. Il appartient au légiste d'expliquer pourquoi Clément Méric est mort des coups d'un jeune de même gabarit inexpérimenté dans le combat. Car Estéban n'était pas un bagarreur et il n'avait pas de fichier à ce sujet.
La France est triste car elle a perdu deux de ses fils, l'un est mort pour avoir été formaté à chercher à se battre (« Ce sont des gens qui ne devraient même pas être vivants. ») pour défendre sa vision du monde et un autre, ainsi que ses parents et ses proches, doit être ravagé pour avoir retiré involontairement sa vie à un ancien leucémique afin de défendre sa compagne.
Quant à savoir quel mouvement devrait être dissout, la question ne devrait même pas se poser et j'espère que la justice sanctionnera lourdement les antifa qui instrumentalisent un jeune majeur afin de défendre la mondialisation. Car deux visions de la France se sont affrontées : celle d'un adolescent issu de la Bretagne qui a lutté pour que Starbucks puisse s'implanter à Montmartre contre celle d'un jeune né en Espagne mais qui remercie la France pour avoir donné un emploi à son père.
Le tribunal pour enfants d’Évry a prononcé mardi soir des peines dérisoires contre les voyous africains qui avaient participé à une série d’attaques du RER D en gare de Grigny dans l’Essonne.
Cinq jeunes racailles ont été condamnées à des peines de prison avec sursis dont trois à 10 mois, les autres ont reçu de la part du tribunal des avertissements solennels (attention!), une mesure de protection judiciaire ou 70 heures de travaux d’intérêt général. Un prévenu a même été relaxé.
Mieux vaut donc dévaliser un train et agresser ses voyageurs que manifester pacifiquement contre les parodies de mariage entre invertis, les risques judiciaires sont bien moindres…
Ci-dessous un reportage sur le bonheur du « vivre ensemble » dans le RER D :
NANTES (NOVOpress Breizh) – La manifestation organisée en hommage à Clément Méric samedi dernier à Nantes s’est mal terminée pour cinq policiers de la brigade anti-criminalité qui ont été violemment agressés. Deux « antifa » ont été interpellés. Ils devraient être jugés en… janvier 2014.
La manifestation en hommage à Clément Méric, ce jeune « antifa » décédé le 5 juin des suites d’une rixe survenue à Paris lors d’une vente privée de vêtements de marque, a réuni samedi après-midi un millier de personnes dans le centre-ville de Nantes. Méconnaissant probablement les circonstances exactes de la mort du jeune étudiant, des manifestants s’en sont pris aux passants qui effectuaient des achats en criant, selon Ouest-France, « on tue des enfants de 18 ans dans les rues. Arrêtez le shopping ! ». On ignore si ces passants étaient acheteurs de vêtements « Fred Perry ».
Lors de cette manifestation plusieurs vitres ont été brisées. Une quinzaine d’ « antifas » se sont rendus au commissariat central en jetant des bouteilles et en mettant le feu à quelques poubelles.
Alors qu’ils voulaient contrôler l’identité d’un manifestant, cinq policiers ont été blessés par une quinzaine d’individus, armés pour certains de chaines métalliques et de bombes lacrymogènes. Deux jeunes, âgés de 19 et 23 ans, ont été interpellés. Ils comparaîtront devant le tribunal en janvier 2014, pour « rébellion et participation à un rassemblement avec armes ». Les « antifas » sont indiscutablement de grands humanistes.
Lu sur Fides :
"Les chrétiens sont « traités comme des bêtes ». Leur dignité d’êtres humains est remise en cause : telle est la dénonciation qui parvient à l’Agence Fides depuis le district de Kasur, au Punjab, dont un village est déjà connu pour le cas de viol, encore impuni, de la jeune Fouzia Bibi, âgée de 15 ans. [...]
Au cours de ces derniers jours, des musulmans locaux ont abusé, se sont moqués, ont roué de coups et humilié publiquement des chrétiens et des chrétiennes, travailleurs agricoles ou pasteurs. Comme cela a été indiqué à Fides, la violence physique et psychologique a été déchaînée par un banal empiètement de troupeaux d’un chrétien, Shoukat Masih, sur les terrains d’un certain nombre de musulmans. Les animaux ont été placés sous séquestre et lorsque les fidèles sont allés les réclamer, les coups ont commencé à pleuvoir. Le 2 juin, un certain nombre de musulmans ont pénétré dans la maison d’une famille chrétienne, rouant de coups les trois femmes présentes Arshad Bibi, Sajida et Saruyia, les dépouillant de leurs vêtements et les contraignant à errer nues dans les rues, livrées aux quolibets et aux mauvais traitements, sous les yeux de tous les habitants du village qui ne sont pas intervenus. Le même traitement humiliant a été réservé à deux chrétiens âgés, à savoir les parents de Shoukat Masih. [...]"
On connaît l’importance disproportionnée accordée au fait-divers par les médias contemporains… Pour peu que celui-ci soit de nature politique et que la droite dite « extrême » soit susceptible d’être impliquée, c’est l’emballement immédiat ! Auto-programmé, en quelque sorte.
La mort à Paris d’un militant d’extrême-gauche a été l’événement majeur de la semaine passée… Aujourd’hui, un événement chassant l’autre, le soufflet d’une indignation politiquement manipulée retombe et la chasse aux sorcières s’essoufle. Médiatiquement, en tout cas.
À nouveau, et quelle que soit la réalité de ce qui s’est passé à la gare Saint-Lazare et la responsabilité des uns ou des autres dans cette échauffourée, remarquons à nouveau que les comptes-rendus « à chaud » des médias tout autant que les réactions du monde politique n’ont été ni très sérieux, ni vraiment dignes.
Alors que les supposés agresseurs n’avaient pas encore été interpellés, on passait suivant les commentaires, d’un « guet-apens tendu à la victime » à une simple altercation, à la conséquence certes tragique, entre celle-ci et trois de ses amis d’une part et un autre groupe dont certains « auraient arborés » des tatouages à croix gammées…
Tandis que le Front de Gauche où militait la victime appelait derechef à la dissolution des « groupuscules d’extrême-droite », Pierre Bergé tweettait sur la responsabilité de « l’immonde Barjot » – meneuse la plus médiatisée des Manifs pour tous – au mépris de tous les risques de poursuites pour insultes et diffamations que cela implique ; sa fortune, il est vrai, le met au-dessus des fâcheuses conséquences pécuniaires de toute condamnation future.
Et bien évidemment, comme d’habitude, planait dans tous les commentaires la question de l’implication du Front national dans ce fait divers… ne serait-ce que par la simple interrogation de la possibilité d’une infime ou majeure responsabilité de ce mouvement, auquel répondait l’écho évident, mais lourd de sous-entendus, que cette implication serait évidemment très difficile à prouver. Ça, on n’en doute pas !
L’UMP, de son côté, a appelé à dissoudre tous les « groupuscules extrémistes », de gauche comme de droite… renvoyant ainsi tout ce qui n’est pas UMPS dos à dos au grand dam des humanistes de gauche qui se sont aussitôt étranglés de rage que l’on puisse mélanger les abhorrés « torchons fascistes » avec les héroïques « serviettes antifas ».
Bref, des commentaires cent fois entendus, mille fois répétés, cent mille fois sans suite aucune, un million de fois creux et inutiles.
Car les bagarres entre ennemis politiques, il s’en déroule chaque jour et pas seulement à Paris … Rarement mortelles, heureusement, car qui peut croire que tous les protagonistes aux motivations certes idéologiques de cette « mort stupide » à Saint-Lazare aient eu l’intention de tuer ? Qui pourrait s’imaginer un instant qu’une organisation puisse ordonner ou encore suggérer, voire simplement fermer les yeux sur des tentatives de meurtres d’« opposants politiques » par ses militants ? Le juge d’instruction n’a d’ailleurs pas retenu l’intention de tuer en mettant en examen, samedi soir, l’auteur présumé des coups mortels.
C’est pourtant ce que médias et politiques n’ont cessé de marteler des jours durant, au mépris de toute vraisemblance. Mais plus c’est gros, plus ça passe… ou, finalement, plus ça indiffère !
Cette « baston » entre groupes politiques opposés n’a pas été la première et ne sera pas la dernière… Les rixes entre militants de partis opposés jalonnent l’histoire de l’Humanité et les agressions, préventives ou en représailles, ne sont l’exclusivité d’aucun camp, d’aucune idéologie.
Imaginons enfin que la victime ait été présumée « d’extrême-droite », les commentaires auraient-ils été aussi nombreux et unanimes ? Bien sûr ! Qui en douterait ?
Philippe Randa www.francephi.com.
La logistique pour la livraison d’armes lourdes, missiles sol-sol et missiles sol-air, est prête. C’est l’armée jordanienne qui est en charge de ces livraisons. Après trois jours en Israël et dans les territoires palestiniens, Barack Obama est passé en Jordanie. Le président américain a rencontré le roi Abdallah II. Leurs entretiens ont porté notamment sur le conflit syrien et son impact sur le royaume.
La Jordanie a accueilli 460 000 réfugiés syriens. Washington a annoncé une aide de 200 millions de dollars pour faire face à cet afflux de réfugiés. Mais la visite du président américain, c’est aussi une visite de soutien au dernier allié arabe de la région. Le président américain l’a souligné :” les Etats-Unis et la Jordanie sont des alliés de longue date“. Le royaume aide l’Amérique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Washington verse en contrepartie environ un milliard de dollars en aides diverses. Le président Obama (photo avec le roi Abdallah II) n’a fait que des compliments à son hôte pour sa sagesse. L’allié jordanien a su écouter les demandes de la rue et réformer. Obama a même donné des exemples. Ainsi, le Parlement jordanien est consulté sur le choix du Premier ministre. La Jordanie est un modèle dans une région en ébullition. Un discours qui a dû remonter le moral d’un roi fragilisé car les caisses de l’Etat sont vides. Le déficit a atteint trois milliards d’euros. Le pays ne peut plus subventionner les prix de la nourriture ou de l’électricité. L’arrêt des aides de l’Etat sur les produits pétroliers a récemment entraîné des émeutes.
L’opposition jordanienne dénonce des réformes politiques cosmétiques qui n’entament pas le pouvoir du roi et les manifestations continuent dans tout le pays. Abdallah II et ses proches y sont surnommés « Ali Baba et les 40 voleurs ». Reste qu’une majorité des Jordaniens a peur de voir le conflit syrien déstabiliser le pays. Dans ce contexte, le souverain hachémite demeure encore la meilleure option. Lors du sommet de Bruxelles, transporté incognito par l’armée de l’air britannique, le chef d’état-major de l’armée jordanienne, le lieutenant-général Mashal Mohammad al-Zaben, s’est longuement entretenu avec des officiers de l’armée britannique et des membres des services de sécurité pour peaufiner les préparatifs de transfert d’armes lourdes françaises et britanniques, via la Jordanie. L’armée jordanienne serait chargée de distribuer à des « djihadistes modérés » de l’ASL, Al-Nosra et Cie, ces armes lourdes.
Début mars, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s’est rendu secrètement en Jordanie où il s’est entretenu avec le roi Abdallah II. Le contenu de cet entretien est resté secret, mais on peut facilement deviner que la Syrie aura été au centre des discussions. On peut aussi penser, compte tenu du passé d’Abdallah II et de son père avec le régime israélien, que tous les deux ont discuté de livraisons d’armes aux rebelles ASL, Al-Nosra, Al-Qaïda, via la Jordanie. Le roi Abdallah II de Jordanie avait pourtant affirmé, en décembre dernier, que son pays ne participerait pas à une opération militaire contre la Syrie et qu’« il ne participerait pas à une ingérence militaire dans les affaires syriennes ».
Selon les médias israéliens, l’armée israélienne envisage de monter un hôpital de campagne près de la frontière syrienne, sur le plateau du Golan, afin de traiter les Syriens rebelles blessés dans les combats. Cette partie de la frontière est d’ailleurs occupée sur vingt cinq kilomètres par les troupes rebelles qui s’y ravitaillent, s’y reposent et s’y organisent. Il ya donc un partage des tâches : à la Jordanie le rôle de passeurs d’armes, à l’armée israélienne celui d’« humanitaire ».
En Syrie, l’armée israélienne a ses supplétifs pour faire le boulot à sa place : détruire la Syrie et «neutraliser» l’armée syrienne par épuisement, pour qu’Israël puisse ensuite attaquer l’Iran sans risquer d’embraser la région. Le roi Abdallah II de Jordanie vient de se joindre à François Hollande et David Cameron pour intervenir militairement dans le conflit syrien, au risque de voir la Jordanie elle-même tomber dans le piège de l’extrémisme islamique et s’embraser à son tour.
Abdallah II risque gros et risque d’en payer le prix fort, en perdant son royaume, ce que, bien sûr, Netanyahu – convaincu que l’État de Palestine, c’est la Jordanie – s’est bien gardé de lui dévoiler. On opèrera ensuite le transfert de population en vidant Gaza !
Le site Al-Manar a fait état récemment de concentrations massives de troupes israéliennes, (blindés, chars…), à la frontière libanaise, près de la Syrie, de même que sur la ligne de démarcation, sur le Golan syrien occupé. Cela bouge mais rien n’est incompréhensible.
Michel Lhomme http://fr.novopress.info/
Source : Metamag.
Délinquance : depuis un an, une progression inexorable
La délinquance de masse n’en finit pas de grimper. Le ministre se voit reprocher son attentisme face à Christiane Taubira.
« Les faits sont têtus. » Paraphrasant Lénine, le bouillant Manuel Valls le rappelait lui-même, l’an dernier, à l’École militaire de Paris. Le Figaro a décortiqué les chiffres que le ministère de l’Intérieur ne publie plus pour en laisser la primeur à l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Et force est de constater qu’après douze mois d’activité le premier flic de France affiche un bilan des plus mitigés.
La délinquance de masse n’en finit pas de grimper, les cambriolages augmentent de 5 % à près de 14 %, selon les zones, les vols avec violence de 3 à 5 %, les vols à la tire de 13 % à 35 % ! Avec toutefois quelques embellies concernant de vols de véhicule, les braquages de banque et de fourgon, ainsi que le vandalisme, sauf dans l’agglomération parisienne où les destructions et dégradations ont grimpé de 5,5 %. Dans le ressort de la préfecture de police de Paris, excepté pour les affaires de la PJ, tous les indicateurs de l’élucidation (c’est-à-dire la capacité à identifier un suspect) sont au rouge : violences (- 2,7 %), atteintes aux biens (- 1,3 %), escroqueries (- 4 %). Les faits ne sont pas têtus. Ils sont implacables.
3 mai 2013. Manuel Valls est à Lyon, accompagné de sa collègue socialiste de la Justice, Christiane Taubira, pour vendre un premier bilan des zones de sécurité prioritaires (ZSP), censées concentrer les efforts des pouvoirs publics là où l’insécurité s’enracine le plus profondément. Interview le matin même dans un quotidien national. Un plan de communication bien huilé. Las ! Au moment précis où il s’exprime, la violence fait rage au Trocadéro à Paris, lors de la célébration du titre de champion de France du PSG.
Fatalité ? Imprévoyance ? Les indicateurs d’activité des services révèlent, en tout cas, une singulière baisse de régime dans des secteurs clés comme la lutte contre les infractions liées à l’immigration clandestine , les armes ou les faits de proxénétisme. Seule la lutte contre les stupéfiants témoigne d’une certaine constance depuis les années Sarkozy. Mais, curieusement, l’Intérieur ne met pas trop l’accent sur ce travail de fourmi. Alors que « le taux d’élucidation dans ces affaires a crû de 15 %», se réjouit-on au cabinet du ministre. Faut-il laisser leur chance aux salles de shoot ?
Afficher sa différence
« À la politique du chiffre, je veux substituer une exigence de sécurité pour tous les Français », déclarait Manuel Valls en septembre dernier. Les centaines de milliers de personnes qui ont brandi la bannière de la Manif pour tousy voient surtout une fermeté à géométrie variable : « Sévère avec les familles qui défilent, inerte avec les délinquants protégés par la culture de l’excuse de la gauche », dénonce Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l’UMP, au lendemain des émeutes du Trocadéro. À peine arrivé, Manuel Valls a voulu afficher sa différence. Et d’abord, une nouvelle façon de manager. Nicolas Sarkozy taillait-il dans les effectifs au nom de la rigueur budgétaire ? Lui annonce quelques milliers de policiers en plus pour répondre au défi sécuritaire. « Mais la machine les absorbe en un rien », assure un préfet. Selon la Cour des comptes, « le taux d’occupation de la voie publique » par la police n’est que de 5,5 %. Pour avoir un agent 24 heures sur 24 dans la rue, il faut toujours sept policiers !
L’hôte de Beauvau craint-il une comparaison avec les bilans de Nicolas Sarkozy ? « Son insistance à vouloir changer le thermomètre de la délinquance, sur la base de nouveaux indicateurs prévus pour 2014, a renforcé la suspicion », estime Bruno Beschizza, ancien syndicaliste policier devenu conseiller régional UMP de Seine-Saint-Denis.
Le préfet Vedel, directeur adjoint du cabinet Valls trouve, pour sa part, la décision de son ministre « courageuse ». Et de citer la préplainte en ligne (20 000 signalements depuis janvier, devenus des plaintes aux trois quarts). Un système imaginé sous la droite, mais retardé par crainte de voir grimper la statistique lors de la dernière présidentielle.
C’est tout le paradoxe de la méthode Valls : « Même s’il s’en défend, il est l’exécuteur testamentaire de l’équipe Sarkozy. Il vit même sur la bête », s’amuse un contrôleur général de la police. Et de citer « les ZSP, continuation des périmètres de sécurité renforcés (PSR) du préfet Gaudin, les plans “1000 caméras” de Marseille ou de Paris, la modernisation de la police scientifique… »
Une confiance fragile
Est-ce ce qui rend le premier flic de France populaire auprès de ses troupes ? À en croire de nombreux syndicalistes, la confiance dont il bénéficie est encore fragile. S’il a su donner des gages à la base en s’opposant, par exemple, au récépissé de contrôle d’identité, son attentisme face aux autres projets de la justice, comme la suppression annoncée des peines planchers, des tribunaux correctionnels pour mineurs, de l’extension du nombre de places en prison, suscite des interrogations grandissantes.« Manuel Valls se rêve en homme d’action, mais il reste un homme de communication. Son plus grand tort, c’est de ne pas combattre le laxisme de la place Vendôme », considère le député UMP de l’Yonne, Guillaume Larrivé.
« Valls le pragmatique » laisse dire. « Son pire ennemi reste son impulsivité », confie l’un de ses tout proches. Le 29 mai dernier, en un seul jour, il a pu savourer le double succès des arrestations du truand Redoine Faïd et de l’islamiste soupçonné de l’agression contre un soldat à la Défense. Deux coups d’éclat de la PJ soigneusement « montés en diamant », selon l’expression d’un « grand flic ». Juguler le flot montant de la petite et moyenne délinquance est une autre affaire…
Terrorisme : la Corse redevient un dossier explosif
La violence en Corse ? Elle explose statistiquement dans le dernier bilan de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). À la rubrique « attentats à l’explosif contre des biens privés », sur un an,les augmentations portées sont de 149 % en zone police et de 170 % en zone gendarmerie. Ce qui représente près d’une centaine d’actes terroristes en plus de douze mois.
On comprend mieux les multiples voyages du ministre de l’Intérieur sur place. D’autant que le cœur de sa stratégie antimafia a été atteint, avec l’explosion dans les locaux du GIR d’Ajaccio, le mois dernier.
Mardi, une branche du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) s’est dite prête à reprendre les armes, à l’occasion d’une visite de Manuel Valls dans l’île. La menace est sérieuse.