Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 1056

  • Les acquisitions ciblées des informations personnelles

    Une agence d’espionnage ne se contente pas d’écouter tout ce qui se passe sur des câbles et de poster des injonctions judiciaires, elle a aussi vocation à aller chercher des informations qu’elle désire spécifiquement. Parfois, elle attend patiemment que sa proie se mette à sa merci, comme David House, soutien actif du soldat Manning, lorsqu’il a voulu se rendre au Mexique en 2010 : bien qu’il ne représente pas une menace pour la sécurité du pays, tous ses appareils électroniques (ordinateur, téléphone, appareil photo, clef USB) ont été confisqués au passage de la frontière. 

         A l’autre extrême, le Special Collection Service (SCS), surnommé « Mission impossible », mène depuis ses 75 stations permanentes autour du monde des opérations de surveillance, vol, écoute et cambriolage dans les endroits les plus difficiles : gouvernements, ambassades, centres de communication, réseaux de fibres optiques... C’est lui qui a récemment permis d’espionner le quartier général du Conseil européen et la représentation diplomatique de l’Union européenne aux Etats-Unis et à l’ONU. 

         Lorsque Snowden rencontrait ses avocats, il leur demandait de ranger leurs téléphones dans le frigo, car il était bien placé pour savoir que leurs micros pouvaient être déclenchés à distance, de manière indétectable, pour connaître tout ce qui se disait dans la pièce. De même, la webcam intégrée à un ordinateur portable appartenant à un service de renseignement est toujours bloquée par du gros scotch, parce qu’elle aussi peut être déclenchée à distance, sans aucun signe extérieur. 

         Il est bien difficile d’arrêter une agence motivée : lorsque les Etats-Unis déterminèrent que Ben Laden était susceptible d’être caché dans une maison d’Abbotabad (Pakistan), le SCS loua un appartement distant d’un mile (1,6 km) depuis lequel ils utilisèrent des lasers pour mesurer les vibrations des fenêtres. Cela leur permit de compter les personnes et de constater que l’une d’elles ne sortait jamais. 

         Ces exemples spectaculaires donnent une idée des capacités de la NSA. Comment se transposent-elles lorsque leurs cibles sont accessibles par un réseau ? Comme pour l’aspiration de données, la NSA est passée à l’échelle industrielle. Sa branche Tailored Access Operations, chargée d’identifier, surveiller et infiltrer les installations, dispose de bibliothèques de programmes lui permettant de pénétrer dans les systèmes courants, notamment des routeurs et des pare-feu (souvent appelés firewalls dans un contexte informatique). Les attaques peuvent être menées sans intervention humaine ou presque, en testant la présence de failles connues, ou de logiciels présentant des backdoors (« portes dérobées ») dont la NSA aurait connaissance, ou encore en essayant de deviner un mot de passe. Dès qu’une faille est trouvée, l’ordinateur attaquant installe une ou plusieurs backdoors sûres, efface discrètement les traces de l’attaque, et installe les logiciels qui rempliront la mission : un keylogger pour enregistrer tout ce que tape un utilisateur, un mouchard pour exfiltrer des données, etc. 

         Pour compléter sa panoplie d’attaque, pour avoir connaissance de nouvelles vulnérabilités dans des logiciels, pour former ses recrues ou pour mener certaines missions à sa place, elle peut compter sur des entreprises spécialisées dans l’intrusion de systèmes, analogues informatiques des sociétés militaires privées (comme Blackwater) dont les Etats-Unis avaient fait grand usage en Irak. Par exemple, HackingTeam vend une suite logicielle baptisée « Système de contrôle à distance Da Vinci : les outils de hacking pour l’interception gouvernementale ». Ou Finfisher, qui avait par exemple équipé l’Egypte de Moubarak. Ou encore Vupen, entreprise française « leader mondial de la recherche sur les vulnérabilités », qui fournit à la NSA depuis le 14 septembre 2012 une analyse en profondeur de chaque nouvelle vulnérabilité connue, donc un moyen d’en tirer le plus grand avantage. Le choix est vaste ; l’an dernier, les salons organisés par ISS World Training (Intelligence Support Systems, « Systèmes d’appui au Renseignement ») avaient réuni 4635 personnes provenant de 110 pays, de l’Afghanistan au Zimbabwe. 41 % représentaient des entreprises spécialisées. 

         Cette automatisation est ce qui a permis à la NSA de mener 61 000 opérations d’intrusion en Chine. L’un des résultats est que la NSA enregistre les métadonnées et les SMS d’un milliard d’abonnés au téléphone portable dans ce pays. 

         Ce n’est qu’en cas d’échec des méthodes industrielles qu’une attaque est pilotée en direct par des humains, pour les sites les mieux sécurisés. Ils prennent alors soin de se faire passer pour d’autres, notamment des hackers chinois, pour le cas où ils seraient découverts. (La Chine, de son côté, lance aussi beaucoup d’attaques. Lors de son espionnage des vidéoconférences au sein de l’ONU, la NSA s’est aperçue que des Chinois tentaient de faire la même chose au même moment). En 2011, ce sont 231 attaques ciblées que la NSA à menées « à la main ». 

         Lorsque les « logiciels de guerre » échouent, la NSA sait revenir aux méthodes traditionnelles, comme la copie de disques durs lors d’un raid du SCS ou, plus souvent, l’infiltration d’une organisation ou le retournement d’un de ses membres. 

    Sébastien Desreux, Big Mother

    http://www.oragesdacier.info/2014/07/les-acquisitions-ciblees-des.html

  • Le Hamas a voulu tester la défense antimissiles d'Israël

    Lu ici :

    "Après plus d’une semaine de conflit militaire entre le Hamas et Israël, les stratèges et les analystes de l’état-major israélien essaient de comprendre pourquoi le Hamas s’est lancée dans une aventure destructrice, vouée à l’échec, en sachant qu’il n’avait aucune chance de réussir face à une armée puissante. Comme si, étrangement, c’étaient les militaires israéliens qui n’arrivaient pas à admettre les échecs des tirs de roquettes lancés depuis Gaza.

    Bien sûr le système antimissiles Dôme de fer a montré son efficacité en détruisant plus de 80% des armes volantes, mais il est difficile de croire à l’incompétence des lanceurs palestiniens quand on voit le nombre élevé de roquettes qui atterrissent sur un terrain vague. Les experts militaires estiment désormais que les centaines de projectiles lancés n’étaient pas envoyés pour tuer ou pour détruire mais pour tester la défense israélienne et la qualité de réaction du système Dôme de ferLe Hamas était en mission commandée au profit des ennemis naturels d’Israël, l’Iran et le Hezbollah qui n’ont jamais renoncé à détruire Israël malgré leur implication dans d’autres conflits au Moyen-Orient. [...]

    Or le Hamas avait reçu une mission de la part de ses alliés, l’Iran et le Hezbollah, consistant à tester le système antimissiles dans toutes les conditions d’une guerre totale et massive. L’objectif était de tirer le maximum de roquettes simultanément pour détecter la saturation du système de défense antimissile Dôme de fer. La chute de certains missiles sur des zones civiles n’était pas la finalité mais il fallait prouver que la protection israélienne n’était pas totalement étanche et que le système Dôme de fer avait des limites. [...]"

    Michel Janva

  • Bataille rangée communautariste en plein Paris

    La France n'est plus qu'un vaste cocktail Molotov qui attend l'incident qui allumera la mèche pour l'embraser.   

    Malgré l’interdiction, de nombreux militants pro-palestiniens se sont rassemblés le 19 juillet à Barbès dans le nord de Paris pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza. Munis de pancartes, ils scandaient : « Palestine vivra, Palestine vaincra » ou encore « Israël assassin, Hollande complice ». Certains militants ont brûlé des drapeaux israéliens, ceci sous l’œil impavide des CRS positionnés au lieu de départ dès le début de l’après midi.

    Partie de Barbès, la manifestation s’est dirigée vers Château-Rouge. Les CRS ont alors bloqué l’accès vers la gare du Nord. Vers 16 H, la situation a commencé à dégénérer, des manifestants ont jeté des pétards, cailloux et autres projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le gros de la manifestation qui comptait un millier de personnes a commencé à refluer mais de petits groupes sont restés sur place pour en découdre avec les fonctionnaires de police mettant la main sur des projectiles plus volumineux (poubelles renversées, pavé, bout de bois de palette). Ils ont incendié un fourgon RATP et cassés des vitrines. L’AFP indique qu’il y aurait au moins cinq policiers blessés, la préfecture de police de Paris, quant à elle, parle de 38 personnes interpellées.

    Quatre enseignements sont à tirer de ces échauffourées :

    Lire la suite 

  • La superpuissance numérique américaine

    Comment empêcher les géants du Net américains d’asphyxier les autres acteurs du digital ? Question très concrète.

    Les inquiétudes grandissent en raison de la place de plus en plus hégémonique prise par les Google, Amazon, Facebook et autres Apple. La liste est longue : Microsoft dans le logiciel, Twitter ou LinkedIn dans les réseaux sociaux, Expedia ou Booking dans les voyages. Même des petits nouveaux apparaissent comme AirBnB dans le tourisme ou Uber dans le transport. Leur point commun ? Il sont tous américains, sont passés maîtres dans la gestion de la data, pratiquent l’optimisation fiscale tous azimuts et imposent leurs règles du jeu de gré ou de force. Danger.

    Comme dans un mauvais remake de la conférence de Yalta, les grands écosystèmes numériques se partagent les mondes numériques. Un mouvement des non-alignés est-il possible ? Il est en tout cas nécessaire. L’Europe n’est pas dénuée de potentiel d’innovation, à condition de savoir garantir un environnement économique à la fois loyal et favorable aux initiatives entrepreneuriales.

    Plus fort qu’un virus. “Nous sommes convaincus que des portails comme Google, Facebook, Amazon et Apple sont beaucoup plus puissants que la plupart des gens ne l’imaginent. Leur pouvoir repose sur leur capacité à croître de manière exponentielle. Hormis les virus biologiques, il n’existe rien d’autre capable de se propager à cette vitesse, avec l’efficacité et l’agressivité de ces plateformes technologiques. Des performances qui confèrent à leurs décideurs, propriétaires et utilisateurs un nouveau pouvoir.

    Contrairement à ce qu’elle laisse à penser, cette déclaration n’est pas le fait de combattants anti-GAFA, acronyme désignant les “majors” du Web qui sont Google, Amazon, Facebook et Apple. L’auteur de ces quelques lignes n’est autre qu’Eric Schmidt, l’ancien patron de Google en personne, aujourd’hui président du conseil d’administration de la plus puissante entreprise de l’Internet.

    Les grandes plateformes américaines occupent une place de plus en plus importante sur Internet. A la montée des inquiétudes sur leur pouvoir d’éviction de toute forme de concurrence s’ajoutent de multiples controverses autour du respect de la vie privée ou du taux de contribution fiscale.

    Des procédures antitrust sont en cours. Aux Etats-Unis comme au sein de l’Union européenne. La Commission européenne enquête depuis 2010 sur la position du moteur de recherche Google dont la part de marché en Europe tourne autour des 90 %. En France, Amazon est dans le collimateur des éditeurs de livres. Le distributeur réalise 70 % des ventes en ligne et pourrait bien devenir le premier libraire de France dans quelques années.

    En témoignent aussi les énergies mobilisées – jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir – sur les conditions du débarquement du distributeur de programmes télévisuels Netflix en France. De fait, il ne se passe par un jour sans que ces plateformes numériques suscitent d’âpres discussions.

    Le rouleau compresseur des plateformes américaines

    L’univers de ces géants de l’Internet ne se résume pas aux quatre fantastiques du GAFA. Un nouvel acronyme, “GAFTAM”, incluant Twitter et Microsoft, est récemment apparu. Stricto sensu, ces plateformes sont des espaces numériques de mise en contact entre offre et demande. “La très forte dynamique et la richesse de l’environnement numérique sont propices à la formation de multiples prescripteurs de mise en relation”, constate Thierry Pénard, professeur d’économie à l’Université de Rennes 1.

    Depuis près d’une quinzaine d’années, les “online travel agencies”, comme Expedia ou Booking.com agissent tel un véritable rouleau compresseur. Au point de représenter aujourd’hui près de 40 % du total des réservations. De nouveaux intermédiaires apparaissent comme AirBnB ou Uber, deux sociétés qui n’existaient pas il y a 5 ans mais dont la valeur dépasse déjà les 10 milliards de dollars !

    A l’affût de nouvelles opportunités, les groupes les plus puissants préemptent les marchés de la mobilité et du smartphone, de la domotique et des objets connectés, de la santé et de l’automobile. En janvier dernier, Google s’est offert le spécialiste de la domotique Nest Labs pour la somme de 3,2 milliards de dollars. Il y a quelques mois Apple a officialisé son système pour automobile CarPlay en partenariat avec une dizaine de grands constructeurs dont Nissan, Chevrolet ou Mercedes.

    Les enjeux sont considérables : des milliards de dollars de revenus grâce à des centaines de millions d’utilisateurs.

    La maîtrise de l’économie de la donnée

    Construire en seulement quelques années une entreprise comme Google est en tout point remarquable : 50.000 employés dans le monde entier, 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013, une capitalisation boursière de plus de 350 milliards de dollars. Facebook et son milliard d’utilisateurs, Apple avec sa communauté d’indéfectibles utilisateurs et ses 50 milliards d’applications téléchargées cumulées sur l’AppStore – un record ! – sont aussi des succès exceptionnels.

    Il n’y a pas de miracle à la domination de ces sociétés. Elles sont excellentes technologiquement, investissent fortement en R&D et offrent des services gratuits ou très peu chers”, constate Françoise Colaïtis, déléguée générale adjointe de Cap Digital, le pôle de compétitivité de la filière contenus et services numériques.

    La proposition est efficace, l’expérience utilisateur satisfaisante et la performance au rendez-vous. Résultat, ces acteurs rassemblent de très grandes communautés d’utilisateurs autour d’un service. Lorsqu’une masse critique suffisante est atteinte, se manifeste le phénomène du “winner takes it all”. La puissance génère de la puissance.

    Financées par du capital-investissement californien puis par les marchés boursiers, elles ont aussi su bâtir des modèles d’affaires redoutables. “Ces plateformes ont identifié avant les autres le cœur du réacteur de l’économie numérique. Effets de réseau, flux d’audience, dynamique contributive, la data est le point central de la construction des nouveaux modèles. L’économie numérique est une économie de la donnée”, ajoute Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut Mines-Telecoms et pilote du groupe de travail sur la “Neutralité des plateformes”.

    Le déséquilibre des forces en présence

    L’environnement numérique est propice à la formation d’acteurs dominants à l’échelle mondiale. En résulte la constitution d’écosystèmes dont les grands groupes de l’Internet occupent le centre. Trois problématiques se posent.

    Primo : les menaces d’abus de position dominante. Ces grands acteurs du Net disposent d’un quasi-pouvoir de vie et de mort. Le simple changement de certains paramètres peut s’avérer critique pour la survie des entreprises de l’écosystème. “Dans la recherche sur Internet, le marché n’est aux mains que d’un seul. Google n’a pas besoin de nous. Mais nous ne pouvons pas nous passer de lui”, rappelle Olivier Sichel, président du comparateur de prix LeGuide.com et membre fondateur de l’Open Internet Project, initiative qui rassemble près de 400 acteurs du monde numérique européen.

    LeGuide.com est victime du propre service de comparaison de prix de Google. “Il a déclassé tous ses concurrents pour installer son service. Il le fait au détriment du consommateur parce que le produit le mieux placé sur le comparateur de prix Google Shopping n’est pas le produit le moins cher mais celui du commerçant qui paye le plus cher en publicité”, explique Olivier Sichel qui a perdu 25 % de son audience.

    Autre exemple : quelques mois après avoir évincé le service de promotion d’applications français AppGratis de son AppStore, Apple a mis sur pied un service identique… La ligne rouge entre le rapport de force naturel entre fournisseurs et distributeurs et le favoritisme systématique de partenaires ou des solutions internes au détriment du consommateur semble franchie.

    L’évasion fiscale et la captation de valeur

    Deuxième problématique : l’optimisation fiscale. Largement abordées dans le rapport Collin et Colin, ces pratiques contribuent à fausser le jeu concurrentiel au détriment d’acteurs locaux.

    Troisième sujet d’inquiétude : la captation d’un taux de valeur ajoutée excessif par rapport aux services rendus. Côté utilisateurs, des questions relatives à la collecte, au transfert, à l’utilisation des données et à leur récupération restent en suspens. En limitant volontairement l’interopérabilité entre les grands écosystèmes, les plateformes enferment les utilisateurs. Par exemple une même application achetée pour un iPhone ne pourra jamais fonctionner sur un appareil Google. C’est ce qui s’appelle l’effet “lock-in”.

    Dans le tourisme, les intermédiaires – Expedia, Booking.com – sont de plus en plus gourmands en particulier vis-à-vis des indépendants. Taux de commissions plus élevés – jusqu’à 30 %-, interdiction d’accorder des prix inférieurs à ceux pratiqués sur la plateforme, voire de collecter des informations sur les clients comme l’adresse e-mail ou certaines références de cartes bancaires. Les contentieux se multiplient du côté des professionnels.

    La résistance s’organise

    Mais le contentieux n’est pas la seule option. Le développement des offres de plateformes dominantes américaines n’est pas une tendance linéaire et inéluctable. Le retrait de Google du secteur de l’assurance automobile en ligne en France montre que rien n’est inscrit d’avance. Les opérateurs traditionnels peuvent reprendre la main.

    Dans l’hôtellerie, AccorHotels.com multiplie les alternatives d’intermédiation sur Internet et les réseaux sociaux. L’enjeu ? Se donner les moyens de conserver l’accès direct à sa clientèle. Aux Etats-Unis, les compagnies aériennes foncent dans cette direction. Avec succès. La part des ventes directes en ligne devrait passer de 53 % à 75 % cette année.

    Des stratégies d’alliances voient aussi le jour comme Fairbooking, qui regroupe des hôteliers de Nantes échaudés par les pratiques des centrales de réservation en ligne. Bien entendu, les marques fortes disposant de moyens financiers suffisants sont avantagées. A l’instar du Financial Times, rares sont ceux qui peuvent se payer le luxe de ne pas figurer sur le kiosque à applications d’Apple….

    Il est tout à fait possible de trouver des propositions de valeur et des services innovants, engageants. Les bonnes idées, la volonté, la niaque ne sont pas l’apanage des entrepreneurs américains !”, estime Françoise Colaïtis. Le spécialiste français du covoiturage Blablacar a réussi à lever 100 millions de dollars auprès de fonds d’investissements. Pour Geoffroy de Becdelièvre, Pdg de Marco et Vasco qui fait du voyage sur mesure en ligne, “dans le digital, les Européens restent petits joueurs et ne se donnent pas les moyens de développer des géants internationaux”. Jamais un environnement entrepreneurial favorable à l’instar de la Silicon Valley n’a été aussi nécessaire.

    Le monde numérique est tellement intense en innovation que même Google ne pourra pas anticiper toutes les nouvelles frontières de cette économie. A long terme, rien n’est définitivement acquis, surtout grâce au coup de pouce nécessaire des politiques, comme le rappelle Francis Jutand. “La régulation des activités et des pratiques de ces grandes plateformes s’impose. Il est indispensable de rééquilibrer les forces pour que le Web se développe de façon soutenable. Cela passe par le renforcement des droits et des garanties de loyauté de la part de ces plateformes. La France et l’Europe doivent acter la dimension économique des données numériques qui est le pétrole brut de nos économies”, conclut-il.

  • Rassemblement de soutien à la région du Donbass : « un combat pour les valeurs » s’est engagé

    C’est non loin de l’avenue de Saxe, où siège l’ambassade d’Ukraine, que divers organismes[1] tels que le comité France-Donbass et le collectif France-Russie ont rassemblé entre cinquante et cent personnes ce samedi 19 juin 2014 à Paris.

    Soutien Donbass 2Les organisateurs ont dénoncé les bombardements opérés sur la population civile du Donbass, région du Sud-Est de l’Ukraine, victime des attaques de ceux qualifiés de « Nazis de Kiev aux ordres de Washington[2] ». Le silence médiatique de la presse occidentale a été souligné avec véhémence, tout comme l’ingérence des autorités impérialistes (Etats-Unis et états européens) dans ce conflit ; cette politique interventionniste a été mise en parallèle avec les déstabilisations engendrées par ces puissances en Orient (Syrie, Libye, Gaza, …), où l’OTAN joue le premier rôle et provoque la mort de milliers de civils. L’enjeu de plus en plus visible des états occidentaux serait de forcer la Russie à prendre part au conflit en Ukraine, entraînant son isolement et un affaiblissement de son pouvoir face au bloc occidental ; l’attaque lancée sur le Boeing de la Malaysia Airlines interviendrait de façon particulièrement propice en ce sens, les Etats-Unis accusant plus ou moins implicitement la Russie d’en être le commanditaire.

    Soutien Donbass 3Le réseau Unité continentale a ensuite pris la parole et lancé un appel au soutien de son mouvement ; prônant l’hégémonie souveraine des États-nations face à « l’impérialisme occidental et son idéologie mondialiste [3]», ce groupe est constitué de volontaires s’engageant en Ukraine aux côtés des pro-russes et intervenant dans les zones victimes de bombardements ou d’attaques (Lougansk, le Donbass, etc.) Pour eux, un véritable « combat pour les valeurs » a commencé, opposant les tenants d’un mondialisme à l’appétit consumériste vorace et les partisans d’un continentalisme privilégiant la coopération de nations aux « peuples libres »[4]. Annonçant qu’elle ne bénéficiait d’aucun soutien économique officiel, l’organisation en a appelé à la générosité de chacun[5].

    La teneur de la mobilisation a été saluée par les organisateurs, qui promettent de nouveaux rassemblements à la rentrée ; c’est sur l’exclamation : « Gloire aux combattants du Donbass » que la manifestation s’est finalement achevée.


    [1] Les organisations suivantes ont également apporté leur soutien : Comité anti-impérialiste, La voix de la Libye, le Rassemblement pour la Syrie, le Réseau Voltaire, Unité Continentale, Dissidence française.

    [2] Selon le communiqué distribué lors de la manifestation.

    [4] « Le continentalisme, c’est l’internationale des nations, c’est l’Unité -et non la fusion- des peuples libres » peut-on lire dans le manifeste.

    [5] Contact pour envoyer des dons aux combattants français dans le Donbass : unitecontinentale@gmail.com

    http://medias-presse.info/rassemblement-de-soutien-a-la-region-du-donbass-un-combat-pour-les-valeurs-sest-engage/13097

  • Une ébauche de définition du globalitarisme.

    Je profite des vacances estivales pour ranger un peu mes archives et préparer les travaux d’études historiques sur le royalisme français que j’entends mener ces prochaines années sur la période qui court de la fin du Second empire à nos jours : vaste projet, difficile sans doute mais exaltant !

    En ouvrant les nombreuses boîtes qui renferment des documents fort divers dans leurs formes comme dans leurs contenus et dans leurs provenances, je me rends compte à nouveau de la richesse du patrimoine politique des royalistes, richesse dont ces derniers n’ont pas toujours conscience, ne serait-ce que parce que la mémoire royaliste de ce pays a été, à dessein, sous-évaluée et, surtout, négligée au point de la rendre invisible aux yeux de nos contemporains, quand elle n’a pas été, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, tout simplement condamnée ou diffamée, sachant que certains monarchistes eux-mêmes ont parfois contribué au discrédit des idées qu’ils étaient censés servir…

    Je retrouve aussi mes propres archives personnelles, non celles que j’ai constituées au fur et à mesure de mes recherches et de mes achats, mais celles que j’ai produites au long de ma vie militante (pas encore achevée bien sûr !), depuis les années 1980 : tracts, maquettes d’affiches et d’autocollants, photographies, correspondances et « courriers des lecteurs », articles, etc. A relire certains de mes textes, je suis parfois surpris de ma propension, en particulier dans les années 1990-2000, à vouloir ouvrir de nouvelles pistes de réflexion idéologiques sans avoir, malheureusement, poussé plus loin dans certains cas, ce qui est, avec du recul, bien regrettable. Ainsi, la notion de « globalitarisme » que j’avais commencé à théoriser et à diffuser dès le début des années 1990… J’ai retrouvé quelques feuilles bien raturées sur lesquelles j’ai tracé des schémas et aligné des idées et des concepts, mais aussi quelques articles destinés à faire connaître, de façon très succincte, mes réflexions politiques et idéologiques.

    Ainsi, cet article publié dans L’Action française en 1997 qui tente une définition de ce fameux globalitarisme et évoque sa « naissance » rennaise et royaliste, et que je reproduis ci-dessous, article qui mériterait une suite et un approfondissement car la dernière décennie a apporté beaucoup d’eau à mon moulin, et il serait dommage de ne pas l’exploiter…

    Pour définir le globalitarisme

    Le globalitarisme, c’est la mondialisation et la globalisation économique. C’est aussi la démocratie « individualiste de masse ».

    La suite sur le blog de Jean Philippe Chauvin

  • MH17 : ne pas jeter de l’huile sur le feu

    Le drame du vol MH17 a brutalement transformé une guerre locale de faible intensité dans l’est de l’Ukraine en une affaire mondiale. Passé l’effet de sidération, il convient d’établir la réalité des faits : si des faisceaux de présomption pointent la responsabilité des séparatistes pro-russes pour le tir d’un missile sol-air et celle du gouvernement de Kiev pour avoir laissé les vols civils s’engager dans une zone de guerre, il faut comprendre exactement ce qu’il s’est passé et pour l’heure nous ne le savons pas.

    De cette crise, le pire ou le meilleur peuvent sortir.

    Le pire, c’est que chacun se laisse dominer par ses propres démons. A l’Ouest, c’est le "Haro sur Poutine" et la tentation est bien présente dans la presse ou chez les spécialistes... En Ukraine, c’est la volonté de règler par la force la crise politique dans l’Est face aux "bandits" et aux "terroristes" tout en précipitant l’Ouest dans l’affrontement avec Moscou. Chez les séparatistes de l’Est, c’est le triomphe des gros bras alcoolisés qui croient lutter contre une junte fasciste. A Moscou, c’est le durcissement face à l’Ouest et le discours souvent délirant des médias.

    Chacun doit balayer devant sa porte et sortir de la logique binaire : si Poutine gagne, nous perdons. La réalité est malheureusement plus simple que cela : dans l’affaire ukrainienne, soit nous gagnons tous ensemble, soit nous perdons tous ensemble.

    N’oublions pas que ce qui se déroule dans la région de Donetsk est la plus grave crise - un début de guerre - que l’Europe ait connu depuis l’effondrement de la Yougoslavie. Les morts se comptent déjà par centaines, dont les passagers et l’équipage du vol MH17.

    La suite dans Secret Defense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?MH17-ne-pas-jeter-de-l-huile-sur

  • Ultimatum pour les Chrétiens de Mossoul

    Les Chrétiens de la ville de Mossoul n’ont plus le choix.

    Les quelques uns qui restaient sur place ont fui en masse hier après que les djihadistes de l’Etat islamique ont lancé un ultimatum leur donnant quelques heures pour quitter les lieux explique le patriarche chaldéen, Monseigneur Louis Sako, et plusieurs témoins.

    Après que toutes les maisons chrétiennes aient été marquées ces derniers jour du « N » de Nazarat, Chrétiens, c’est désormais la fuite obligatoire.

    Un communiqué distribué dans la ville et entendu depuis les hauts-parleurs des mosquées a précisé les injonctions du « Califat » à l’adresse des Chrétiens :

    « Nous leur proposons trois choix : l’islam, la dhimma, et, s’ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive ».

    Le « Calife » Abou Bakr Al-Bagdadi a en effet précisé aux Chrétiens qu’ils avaient le « choix » : la conversion, le paiement de l’impôt ou la mort.

    Il fallait choisir avant aujourd’hui, soit le lendemain : « Après cette date, il n’y aura plus entre eux et nous que le glaive », précise le communiqué.

    Il y a dix ans, avant l’invasion américaine, la ville comptait 100.000 Chrétiens, qui n’étaient déjà plus que quelques 5.000 avant la prise de la vité par les djihadistes, le 10 juin dernier. Depuis les quelques centaines de chrétiens restant fuient.« Les familles chrétiennes se dirigent vers Dohouk et Erbil » dans la région autonome du Kurdistan irakien, a indiqué patriarche chaldéen, déplorant que « pour la première fois dans l’histoire de l’Irak, Mossoul se vide de ses chrétiens ». 

    Yako Elish, franco-irakien et co-fondateur de « Entraide aux Minorités d’Orient » affirmait par ailleurs hier soir que l’Evêché syriaque catholique de Mossoul avait été entièrement brûlé.

    Une situation dramatique dans laquelle le gouvernement Américain, et tous nos gouvernement occidentaux ont une large responsabilité. Sinon directement de bourreaux, largement de complices.

    http://www.contre-info.com/

  • Comment souder entre elles l'Europe et la Russie

    Après quelques mois de délire, nous nous rapprochons des vacances, un moment où les cyber-révolutionnaires quitteront leurs bureaux et n'auront plus autant de temps pour refaire le monde à partir d'un ordinateur. 

    Malgré la chaleur, cet été pourrait être un bon moment pour réfléchir. 

    Le choc des civilisations va aller en vacances avec les ultras pro-russes et les anti-russes, et après la Coupe du Monde on découvrira que rien n’aura changé. 

    Je saisis cette occasion pour récapituler les faits saillants de ma pensée sur Maidan et les perspectives d'avenir. 

    Maidan 

    La révolte contre le gouvernement ukrainien "pro-russe" de Ianoukovitch pour autant qu'elle puisse être considérée comme «other-directed », puise ses racines dans un sentiment populaire de longue date qui ne permet pas une relation simple entre Moscou et Kiev.  

    Le gouvernement des oligarques "pro-russes", en réalité, était composé de gens qui avaient leurs intérêts dans les deux camps , ce qui est aussi le cas du nouveau : le gouvernement "pro-européen" aujourd'hui est l'expression des mêmes oligarques. 

    L'intervention des camarades de Pravy Sektor n'a pas produit la révolte, ni imposé le «nouveau»  gouvernement. Nos camarades, en combattants tels qu’ils sont, sont allés prendre la tête de l'action. S'ils le n'avaient pas fait, le parti l'atlantique l'aurait remporté sur tous les fronts sans plus aucune opposition, même potentielle. 

    Quand les gens descendent dans la rue l'avant-garde révolutionnaire se retrouve à sa tête, ou bien il n'y a pas d'avant-garde. C'est sa tâche et son devoir. 

    Je sais que les comptables, les intellectuels et les gens qui n'ont jamais entendu le sifflement d’une balle ou connu de guerre civile, peuvent penser autrement. 

    Mais ce n'est qu'une vue abstraite de la réalité. Qui a une perception réelle et charnelle des choses sait bien que sur cela, il n'y a pas de débat. 

    En outre, la solidarité avec les combattants est une priorité hiérarchique: quand s'affrontent deux parties, chacune liée à sa tradition historique et politique,  derrière leurs symboles respectifs, seul celui qui n’a pas  de passion ne peut pas ne pas   frémir dans le côté de qui, historiquement, symboliquement et par le mythe, est le sien. Permettre à cela un calcul, bon ou mauvais qu'il soit, trahit un tarissement de l'âme et une détérioration des valeurs. 

    L'implication ne doit non plus assombrir et nous rendre incapables de regarder froidement vers l'avenir.

    Le jeu américain 

    Ce n'est pas exactement celui que l’on croit. 

    Les Etats-Unis n'ont pas besoin d'une épreuve de force parce que leur énorme puissance nucléaire, militaire, financière, et satellitaire, les garde au niveau d’une puissance au-dessus de toutes les autres, et cela pour de nombreuses années, peut-être même pour de nombreuses décennies. 

    Ce que les Américains poursuivent c’est une synarchie multi-polaire basée sur la rivalité et les déséquilibres entre les différents puissances et en même temps sur le « franchising » américain avec toutes ces puissances. 

    Ce que n'aiment pas les Américains c’est la renaissance européenne, qui doit être maintenue sous contrôle strict. 

    En particulier Washington veut éloigner Berlin de Moscou. 

    Il faut comprendre l'idéologie américaine, qui est basée sur la haine du Père (Europe). 

    C'est la seule clé non «matérialiste» de la stratégie américaine qui, pour le reste, se manifeste très brutalement non seulement dans la politique internationale et dans le contrôle des sources d'énergie, mais aussi dans le trafic de drogue, les migrations ethniques , les spéculations boursières et ainsi de suite. 

    Et nous ne parlons pas ici des redoutables armes du climat et de la santé pour ne pas être catalogués comme des fous obsédés du complot par des gens moins avertis.

    Le jeu anglais 

    L'île des spéculateurs et des faiseurs de rois joue sur tous les terrains. 

    En particulier, elle se préoccupe - historiquement elle l’a toujours fait - de casser l'Europe et de rester présente dans l'Hearthland par le Commonwealth. 

    Londres est le sujet le plus subversif de tous. 

    D’après les aveux du Financial Times, c’est la City qui gère l'assaut de la zone euro. C’est toujours la Grande Bretagne qui insiste pour le «bouclier Otan » à l'est. 

    L'accélération de la crise en Ukraine a été causée aussi de la nécessité de récupérer la Pologne dans la sphère d'influence britannique, puisque elle avait basculé vers l'allemande, qui joue l’apaisement à l'est.

    Le jeu allemand 

    Je ne vais pas parler ici du potentiel qui réside dans l'ADN de ce peuple: j'ai mes convictions et je sais que d'autres en ont de différentes; je continue d’alimenter mes espoirs. 

    Ce qui est sûr, cependant, c’est que les marchands et les industriels allemands ne sont pas aussi individualistes que mes compatriotes et les français. 

    Les relations euro-russes nous viennent d’eux et pour l'Allemagne elles sont devenues importantes et incontournables. 

    La politique allemande, quelle que soit la conception culturelle et éthique que l’anime, est inextricablement liée à l'économie et la vie sociale en Allemagne. 

    La locomotive allemande avait conduit l'Europe à un choix pro-Poutine (crise de 2008) et depuis lors, la spéculation financière est partie pour nous déstabiliser, jouant principalement à embarrasser Berlin sur lequel tous les partenaires faibles se sont mis à jurer, en ignorant leurs propres fautes et les responsabilités anglo-américaines dans le déclanchement et dans la gestion de la crise économique et sociale. 

    Le gouvernement allemand n'est évidemment pas un exemple, mais celui-ci n'est pas l'Allemagne tout comme Valls n'est pas la France. Nous devons avoir une perspective qui se base sur les fonctions objectives des peuples, leurs économies, leurs relations historiques. C'est alors seulement que nous pouvons réaliser que l'Europe n'a pas d'avenir, mais moins encore l’ont l'Italie, la France ou la Méditerranée, si les lignes directrices géo-économique de Berlin et éthico-politique de Budapest ne seront pas suivies et renforcées . 

    Mieux encore avec des contributions révolutionnaires. 

    Le jeu russe 

    La Russie fait le sien. 

    Ni d’Europe ni d'Asie, elle est "eurasiatique" d'une manière très particulière et pas du tout exportable. 

    Poutine, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, reste l'un des quatre leaders mondiaux intéressants (avec Orban, Assad et Shinzo Abe) ; il est aussi l'ancien directeur des services secrets soviétiques. Il a une culture du pouvoir, et pas seulement du pouvoir, stalinien, ou si vous voulez post-stalinien. 

    C'est aujourd'hui ce qu'il l'était hier. 

    Hier j’acceptais cela et aujourd’hui je le pourrais encore mais dans la mesure où s’arrêteraient ses récentes croisades "anti-nazis" ainsi que ses revendications de «guerre patriotique» accompagnées de propositions répressives, style loi Gayssot, contre ceux qui font du révisionnisme « pro-Axe ». 

    Quant à la realpolitik du Kremlin, les accords avec Israël (avec une ligne rouge établie directement avec Nethanyau), avec la Chine et - comme il vient d’être annoncé - avec l'Arabie Saoudite, ça ne me choque pas en soi. Si je mets l'accent sur ces étapes « choquantes », c’est pour agiter sous les yeux bovins de ceux qui accusent nos camarades ukrainiens  d’être des serviteurs du sionisme, et leur montrer combien ils sont confus et tordus. 

    Ce que je conteste à Poutine aujourd'hui ce sont bien d'autres choses: à savoir  que l'abandon de l’axe Paris-Berlin-Moscou, qui à vrai dire est une faute tout d’abord française, tourne dans un cynisme renouvelé qui a conduit à l'acceptation de la partition de l'Ukraine qui a poussé la bed company sur nos épaules et les nationalistes des deux côtés à être sacrifiés sans aucun soutien réel. Cela ressemble à un ajustement excessif dans la logique de Yalta, qui menace une fois de plus de diviser l'Europe en deux. 

    Une Yalta géo-énergétique pousserait le nord-est de notre patrie commune vers Moscou et le sud-ouest par tous les moyens vers Washington. Dans cette clé de lecture, nous pouvons aisément comprendre les mésaventures de Berlusconi et celles qui menacent aujourd’hui Erdogan.  

    Uni-polarisme ou multi-polarisme 

    Celle-ci semble être la question actuelle. 

    Mon impression c’est que nous avons une vision déformée de ce qui se passe. 

    L'uni-polarisme ne peut avoir aucune étanchéité et je crois que les Américains ne pensent pas du tout à cette hypothèse; le multi-polarisme ne déplait pas aux États-Unis : il est partie prenante dans les stratégies inhérentes aux programmes de la Commission Trilatérale. 

    Je ne vois vraiment rien échapper des mains des États-Unis, qui sont  gagnants sur tous les étages et finalement associés partout un peu avec tout le monde. 

    Le multi-polarisme, si l'Europe n'existe pas en tant que civilisation et aussi comme une puissance, se révélera être une synarchie dans laquelle les différents sujets rivaux parmi eux, seront en fait subordonnés aux Américains. 

    La clé n'est pas là. 

    A mon avis ils en existent deux autres. 

    Une clé est la puissance basée sur l'alliance et la coopération entre l'Europe et la Russie. 

    A cette fin, cependant, il est nécessaire qu'il y ait avant l'Europe. 

    Sinon, le partage des sphères d'influence ne changera pas grand-chose, et certainement pas en mieux. 

    Le deuxième clé est dans l'autonomie, même dans une pulsion animée d’un esprit sur-hommiste : l’autonomie des hommes, des élites, des communautés et des peuples. Et celle-ci prime sur l'autre, car il n'y a pas de formules qui libèrent les hommes ou les peuples qui ne sont pas déjà libres pour nature. 

    En conclusion 

    La fierté ukrainienne n'est pas à marchander. 

    Le nationalisme européen, ou plutôt le nationalisme révolutionnaire européen est essentiel. 

    L'Europe doit se tourner vers l'est; et peut le faire en démarrant, à différents niveaux, de Budapest et de Berlin. 

    La Russie est essentielle pour l'Europe. 

    Mais pour une Europe juste et pas servile. 

    Maidan peut bien équilibrer la « Guerre patriotique » des soviets, afin que nous puissions commencer à raisonner avec les russes, fiers, la tête haute,  pour notre coopération et non seulement pour sortir de l’uni-polarisme (auquel je ne crois pas vraiment), mais aussi pour que le multi-polarisme ne corresponde plus à un système de mafia à hégémonie "mondialiste ". 

    C’est une possibilité. Elle dépend essentiellement de nous et de notre passage mental du rôle des sujets et de cireurs de chaussures (il n'est pas de meilleur maître qui rend moins serviteur un asservi) à celui de cives et de milites. 

    Enfin, comme d’habitude, je repars toujours de là : « Europe. Fascisme. Révolution ». 

    Je suis « resté à cela» parce que j’ai refusé toutes les diversions et je suis entré ainsi dans l'avenir.

    Gabriele Adinolfi

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/07/15/comment-souder-entre-elles-l-europe-et-la-russie-5411362.html