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international - Page 1058

  • L’ONU oblige l’Irlande à un référendum sur l’avortement

    Le ministre de la Justice Irlandaise, Frances Fitzgerald, tête de la délégation du pays auConseil des Droits de l’Homme de l’ONU, a été entendu dans le cadre de l’examen de la conformité de l’Irlande avec certaines normes internationales.

    Il a notamment été interroger « avec fermeté » sur le Protection of Life During Pregnancy Act (Acte de protection de la vie pendant la grossesse) de 2013, avant que l’Irlande ne soit accusée d’être en « violation de Droits de l’Homme » puisqu’il est interdit d’avorter en Irlande en cas de viol, d’anomalie foetale, ou de risques en termes de santé.

    Le Conseil des Droits de l’Homme a également reproché au gouvernement de ne pas prendre intégralement en charge les dépenses de transport des femmes allant avorter à l’étranger.

    Les Droits de l’Homme sont donc pour la puissante institution qu’est l’ONU, une négation des Droits de l’Enfant à naître, ce qui n’est pas une grande nouvelle. Mais non contente de le penser, elle l’encourage vivement par l’intimidation…

    L’Irlande n’est en effet pas tenue de se plier à ces demandes, mais le gouvernement ne semble pas avoir l’intention de les ignorer, puisque la délégation a promis au Conseil un référendum constitutionnel sur la question.

    http://www.contre-info.com/

  • Grand Moyen-Orient : une accélération du redécoupage prévu

    Le Moyen-Orient, chacun le sent bien, est la zone géographique d’où la prochaine guerre mondiale pourrait éclater.

    L’actualité dans cette région nous a montré une avancée étonnamment rapide des forces armées de l’ « Emirat islamique de l’Irak et du Levant » (EIIL en français). L’événement rappelle un peu la rapidité soudaine et « inexpliquée » de l’avance des troupes croato-musulmanes en Bosnie, dans les années 1990 face aux Serbes, jusqu’à des lignes que l’on a su peu après avoir été négociées pour laisser la moitié du pays à chaque belligérant.

    L’on sait les Américains très attentifs au Sud-Ouest asiatique, région comprenant Israël et le golfe Persique. Afin d’y maintenir et d’y développer leur influence, ils y ont envisagé, ce n’est pas nouveau, la vieille idée romaine du « divide ut regnes » (diviser pour régner). De nouvelles frontières ont été planifiées par les services de Washington pour fractionner ce grand Moyen-Orient. Dans cette optique, deux cartes ont été portées à la connaissance du public. Ces deux cartes partent de la même logique : faire éclater les Etats musulmans les plus puissants de la région en des unités plus petites, utilisant pour cela les clivages religieux, ethniques, tribaux, etc. :

    - La première a été publiée en juin 2006 dans la revue The Armed Forces Journal, sous la signature du lieutenant-colonel « à la retraite » Ralph Peters. Elle montre la zone comprise entre la Méditerranée et le Pakistan.

    - La deuxième a été publiée dans le New York Times du 28 septembre 2013 par la géopoliticienne Robin Wright, travaillant pour le « United States Institute of Peace », organisme dont l’intitulé à lui seul fleure bon la manipulation des foules. La zone à fractionner s’étend ici de la Libye au golfe Persique.

    Les deux cartes se recoupent, comme par hasard, sur la partie la plus stratégiquement sensible de la région : celle comprenant le « Croissant fertile » et la péninsule Arabique. La logique, on l’a vu, est la même : diviser les Etats musulmans (et eux seuls) en utilisant les fractures les plus… utilisables. Tout porte à croire que les différences entre les deux scénarios sont des actualisations, des corrections, tenant compte des faits dont les véritables auteurs ont pris conscience au fur et à mesure de la mise en place de cette stratégie.

    Tout avait « bien » commencé par l’occupation de l’Irak en mars 2003 (on se doute bien que la carte publiée en 2006 avait été conçue bien avant cette date). La haine entre sunnites et chiites, consciencieusement entretenue par le gouvernement chiite majoritaire accaparant largement plus que sa part au profit de sa communauté, a achevé la cassure de l’Irak ; cassure en trois, sunnites et chiites étant trop occupés à s’entretuer pour ne pas laisser les Kurdes devenir indépendants de fait.

    Par contre, le plan buta ensuite sur la résistance inattendue du régime syrien. Il a donc fallu lui concéder (voir la deuxième carte), en plus du réduit alaouite prévu, toute la tranche occidentale du pays, dont Damas ; peu importe. En Syrie comme en Irak, gouvernementaux et antigouvernementaux laissent aujourd’hui les Kurdes se gouverner comme ils le souhaitent.

    Cependant, et l’on rejoint ici l’actualité, il est apparu possible et souhaitable pour les services américains d’unir les sunnites des deux Etats arabes fractionnés en un seul bloc, le « Sunnistan », tant pour renforcer ces deux groupes rebelles à leur gouvernement central que pour transcender les frontières et donc mieux les effacer. Nous en sommes donc à la phase où les services américains (et israéliens) favorisent la constitution au plus vite de ce « Sunnistan » regroupant les Arabes sunnites du nord de la zone. Ils aident donc par tous les moyens l’armée de l’émirat islamique (la flamme du religieux est aujourd’hui plus dynamisante que celle de l’ethnie) de l’Irak et du Levant.

    Les prochaines étapes sont très probablement inscrites dans les cartes publiées, et plus exactement dans la deuxième, celle de Robin Wright. Pour les Kurdes, il conviendra d’unir les Etats de fait du nord de la Syrie et du nord de l’Irak en une nation unique, mais discrètement, progressivement, de crainte de provoquer une réaction de la Turquie voisine, ultra-sensible sur la question. « On » cherchera aussi à re-diviser en deux le Yémen, que l’on avait un peu oublié, selon la partition historique créée par l’occupation britannique du Sud.

    L’Arabie Saoudite, quant à elle, a été prévue éclatée en cinq blocs, tant dans la première que dans la deuxième carte. Mais plus les mêmes. A l’origine (carte de 2006), le royaume des Saoud était délesté :

    -  du nord-ouest donné à la Jordanie (après acceptation du roi Abdallah II de recueillir des Palestiniens de Cisjordanie ?) ;

    -  plus grave : de la province côtière du Hassa, ô combien importante, puisqu’elle recèle la quasi-totalité des ressources pétrolières connues du royaume, afin de constituer un Etat arabe chiite avec le sud de l’Irak et le sud-ouest de l’Iran arabophone ;

    -  plus dramatique encore sous l’aspect du prestige, d’un « Vatican islamique », contenant notamment les deux villes saintes pour l’islam de La Mecque et de Médine, et confié à une présidence tournante des différents groupes musulmans : dont les chiites détestés (arabes ou pire encore iraniens), les Indonésiens mangeurs de porc, les faux Arabes du Maghreb, ou encore les Noirs descendants d’esclaves ;

    -  pour faire bonne mesure, d’une portion du sud-ouest pour agrandir le Yémen

    Pour ce royaume, il semble que les donneurs d’ordres aient compris que les Saoudiens, même lorsqu’ils sont opposés à la caste princière qui régit le royaume, se sentiraient humiliés d’être agrégés à des Etats voisins qu’ils regardent de haut : la Jordanie que les Saoud ont repoussée, l’Irak brisé par la guerre, le Yémen arriéré économiquement. La nouvelle carte maintient l’objectif de la partition de l’Arabie Saoudite en cinq entités, mais, cette fois, il transparaît clairement que la logique tribale a été privilégiée. Il est même prévu de priver Ryad de son dernier débouché sur la mer.

    Reste à réaliser ce plan. Aux dernières nouvelles, le clan familial des princes saoudiens, puissant, très soudé (condition essentielle de survie dans la région) et bien conscient de ce qu’on lui prépare, n’a pas du tout l’intention de se laisser faire…

     François Montgisard
    Docteur en droit

    Auteur de Ces Français qui gouvernèrent le monde
    8/07/2014

     1 Carte de Ralph Peters

    Carte élaborée par le colonel Ralph Peters et publiée dans The Armed Forces Journal, juin 2006Carte élaborée par le colonel Ralph Peters et publiée dans The Armed Forces Journal, juin 2006

      2 Carte de Robin Wright

    Carte élaborée par Robin Wright, publiée dans le New York Times du 28 septembre 2013Carte élaborée par Robin Wright, publiée dans le New York Times du 28 septembre 2013

    NDLR :

    Pour la carte 1, lire aussi un article de Mahdi Darius Nazemroaya
    Israël en Libye : Préparer l’Afrique au « choc des civilisations »
    http://www.silviacattori.net/spip.php?article2266

    Cet article, qui date de 2011, donne surtout un certain éclairage sur la guerre menée par l’OTAN contre la Libye et sur les intentions réelles des Etats-Unis dans la perspective d’une dominance entière.

    Pour la carte 2, se reporter à un article publié le 25/10/2013 par Jeune Afrique qui préfigure ce que serait le nouveau Moyen-Orient fragmenté sous le coup de dynamiques multiples, le tout sous l’œil dominateur des USA.
    http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2753p060.xml0/ 

    Se reporter aux deux articles avec les liens ci-dessus pour avoir une meilleure lisibilité des deux cartes.

  • États-Unis : Nouvelle victoire Pro-Vie

    Nos lecteurs, face à l’avalanche de nouvelles fournies par Médias Presse Info, ne peuvent à juste titre qu’avoir oublié l’affaire Hobby Lobby qui a secoué et passionné l’Amérique depuis deux ans.

    Rappelons les faits. Obama a institué une couverture de santé appelée Obama Care. Il n’y a pas de Sécurité Sociale en Amérique : chacun doit s’assurer à une compagnie privée. Or l’ObamaCare a obligé les citoyens à ce que soit inclus dans les contrats une clause de remboursement de la contraception (abortive ou non) et des avortements. Bien sûr ce sont les employeurs qui payent l’assurance de leurs salariés.

    Or la chaîne Hobby Lobby (500 magasins de loisirs), une autre chaîne de librairies catholiques (48 magasins) et une troisième de création en menuiserie ont refusé de se mettre à l’alignement. Ceci en raison de leurs convictions religieuses. Elles ont été très lourdement condamnées. Après de longues péripéties juridiques, l’affaire a été tranchée pas la Cour Suprême (à majorité de gauche). Au nom de la liberté religieuse (que nous n’avons plus en France) elle estime que tout commerce doit avoir le droit à l’objection de conscience (que nous n’avons plus en France). 59 % des Américains selon un sondage Rasmussen étaient d’accord avec cette décision qui respectait les convictions religieuses les plus profondes.

    Immédiatement deux sénateurs démocrates ont refait un projet de loi visant à casser la décision de la Cour Suprême. Celui-ci vient d’être rejeté par 56 voix contre 43. Inattendu ! Tous les Républicains ont voté contre sans exception. Plusieurs démocrates se sont joints à eux.

    Obama prend cette nouvelle défaite de plein fouet alors qu’il est par ailleurs en pleine implosion dans l’opinion publique.

    Jean-Pierre Dickès 

    http://medias-presse.info/etats-unis-nouvelle-victoire-pro-vie/12997

  • Incidents synagogue : quand le Daily Mail donne une sacrée leçon de journalisme aux médias français

    Comme tout fout le camp dans une France en perte de vitesse, rattrapée par ses vieux démons, rongée par l’érosion de son humanisme et de ses valeurs cardinales sous l’influence d’une certaine caste qui les piétine allègrement, la déontologie journalistique (...)
    Comme tout fout le camp dans une France en perte de vitesse, rattrapée par ses vieux démons, rongée par l’érosion de son humanisme et de ses valeurs cardinales sous l’influence d’une certaine caste qui les piétine allègrement, la déontologie journalistique a, elle aussi, volé en éclats sur l’autel du sensationnalisme lucratif, des connivences avec le pouvoir et des petits intérêts particuliers.
    Ce n’est donc pas en consultant des médias aux ordres, en se plongeant dans les feuilles de chou soi-disant de référence ou en cliquant sur les sites qui en sont leur prolongement électronique, que notre quête de vérité concernant les graves incidents qui ont émaillé, dimanche 13 juillet, la manifestation pacifique de soutien au peuple palestinien pouvait être pleinement assouvie, loin s’en faut...
    La vérité vraie, celle qui n’est pas brouillée par la toxicité de la désinformation officielle, celle qui n’est pas polluée par le mensonge d’Etat éhonté, était ailleurs, de l’autre côte de la Manche, dans les colonnes du journal britannique « The Daily Mail ».
    Contrastant avec les manchettes univoques de nos gazettes, le Daily Mail donne une belle leçon de journalisme aux médias hexagonaux, de celles qui infligent une claque cuisante en révélant leurs vilénies et leurs compromissions. Le titre donne déjà le ton d’un traitement différencié et sans fard, qui fait la part belle à l’objectivité: "Scènes choquante : 150 hommes juifs saccagent les rues de Paris et s’affrontent avec des manifestants pro-palestiniens".
    La suite est à découvrir dans ce lien (1), mais voici un avant-goût de l’article du Daily Mail pour qui la retranscription de la véracité des faits n’est pas un lointain souvenir d’école de journalisme que l’on peut trahir sans vergogne à l’épreuve du terrain et de ses cruelles désillusions : "Les groupes juifs français se sont plaints de l'augmentation de l'antisémitisme au cours de ces derniers mois, en accusant de nombreux jeunes musulmans de les prendre pour cible. Mais une vidéo filmée près de la Place de la Bastille, dimanche dernier, et vérifiée par la police avant d'être postée sur YouTube, fait apparaître que ce sont les groupes pro-israéliens qui sont activement impliqués dans les affrontements."
    A voir ou à revoir la vidéo qui dément la version officielle et ne laisse pas de place au doute quant à l'identité des véritables semeurs de chaos :
    source : oumma.com :: lien

  • Entretien avec Alain de Benoist sur le Traité transatlantique

     

    «Ce qui est terrible en effet, c’est que les négociateurs de l’Union européenne semblent s’être engagés dans ces discussions sans le moindre souci de faire passer en premier les intérêts des Européens.»

    «L’enjeu final est donc bel et bien politique. Par une intégration économique imposée à marche forcée, l’objectif final est de mettre en place une « nouvelle gouvernance » commune aux deux continents.»

    La « libéralisation » totale des échanges commerciaux est un vieil objectif des milieux financiers et libéraux. Dès le 22 novembre 1990, un an après la chute du Mur de Berlin, les Etats-Unis et l’Europe avaient adopté une première «Déclaration transatlantique» par laquelle ils s’engageaient à «promouvoir les principes de l’économie de marché, à rejeter le protectionnisme, à renforcer et ouvrir davantage les économies nationales à un système de commerce multilatéral». S’ensuivirent différentes initiatives allant toutes dans le sens d’un partenariat commercial euro-américain. En mai 1998, lors du sommet américano-européen de Londres, un premier Partenariat économique transatlantique fut signé.


    Le projet fut réactivé en juin 2005, au sommet américano-européen de Washington, sous la forme d’une déclaration solennelle en faveur d’un «Nouveau partenariat économique transatlantique». Le 30 avril 2007, un Conseil économique transatlantique était mis en place par George W. Bush, président des Etats-Unis, Angela Merkel, alors présidente du Conseil européen, et José Manuel Barroso président de la Commission européenne, sous la direction conjointe de Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce, et de l’Américain Michael Froman. Cette nouvelle instance se fixait pour objectif de négocier le marché transatlantique dans tous ses aspects législatifs liés à la production, au commerce et aux investissements. Il fut convenu de se réunir tous les ans.

    Le 2 février 2009, le Parlement européen adoptait une résolution sur l’«état des relations transatlantiques» invitant à la création effective d’un grand marché transatlantique calqué sur le modèle libéral et impliquant une liberté de circulation totale des hommes, des capitaux, des services et des marchandises. Le texte précisait que ce partenariat transatlantique se fondait «sur des valeurs centrales partagées, telles que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit», et qu’il devait «demeurer la pierre angulaire de l’action extérieure de l’Union». Le processus pouvait alors s’engager concrètement. Le 13 février 2013, Obama signait avec José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy une déclaration adoptant le principe d’un accord de partenariat transatlantique. François Hollande, représentant la France, laissait faire. Le 12 mars, la Commission européenne approuvait le projet de mandat concernant la conclusion d’un tel accord avec les Etats-Unis. Enfin, le 14 juin 2013, les gouvernements des 27 Etats membres de l’Union européenne donnaient officiellement mandat à la Commission européenne pour négocier avec le gouvernement américain la création d’un grand marché commun transatlantique, qui a reçu le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements (Trasantlantic Trade and Investment Partnership, TTIP), l’objectif affiché étant de «lier le niveau de libéralisation des deux parties au plus haut niveau de libéralisation obtenu suite aux accords de libre-échange déjà conclus, tout en cherchant à atteindre de nouveaux accès au marché en éliminant les obstacles qui demeurent». Les négociations officielles se sont ouvertes à Washington le 8 juillet 2013. Elles se poursuivent toujours actuellement, les partenaires espèrent parvenir à un accord d’ici 2015.

    Rébellion – Décrit comme le plus important accord commercial bilatéral de l’histoire (800 millions de consommateurs, la moitié du PIB mondial et 40% des échanges mondiaux sont directement concernés), il est pourtant négocié dans le plus grand secret par Washington et Bruxelles. Alors que les peuples sont globalement tenus à l’écart des négociations, il semble que les représentants des multinationales et des grands intérêts financiers soient des membres actifs des réunions de préparation. Pourquoi autant d’opacité autour de ce projet ? Que révèle pour vous ce basculement anti-démocratique du système mondialiste ?

    On retrouve dans cette affaire la volonté des milieux libéraux de tenir le plus possible les peuples dans l’ignorance de ce qui va engager leur avenir. Ni l’opinion publique ni ses représentants n’ont en effet eu accès au mandat de négociation. La classe politique, dans son ensemble, s’est réfugiée dans un silence qui laisse pantois. Les traités confiant à la Commission européenne une compétence exclusive en matière commerciale, le Parlement européen n’a même pas été saisi. Beaucoup n’hésitent pas à parler de «négociations commerciales secrètes» pour qualifier ces tractations qui se déroulent à huis clos. Ce que l’on en sait provient uniquement de «fuites». Les citoyens n’en ont en rien été informés – ce qui n’est pas le cas en revanche des «décideurs» appartenant aux grands groupes privés, aux multinationales et aux divers groupes de pression, qui sont au contraire régulièrement associés aux discussions.

    Rébellion – Le contenu du projet de traité semble viser à une libéralisation totale des rapports économiques entre l’Europe et les Etats-Unis. Que recouvrerait exactement le futur accord ?

    C’est à la fois simple et immensément ambitieux. Il s’agit de déréglementer complètement les échanges entre les deux plus grands marchés de la planète. Le projet vise pour cela à la «suppression totale des droits de douane sur les produits industriels et agricoles», mais surtout se propose d’«atteindre les niveaux les plus élevés de libéralisation des investissements ».

    Pour quel objectif ? L’élimination des barrières commerciales transatlantiques, dit-on, apporterait entre 86 et 119 milliards d’euros par an à l’économie européenne et entre 65 et 90 milliards aux Etats-Unis, ce qui pourrait entraîner d’ici quinze ans une augmentation moyenne des revenus de 545 euros par ménage européen (chiffres fournis par la Commission européenne et par le Center for Economic Policy Research). Selon un rituel bien au point, on assure que l’accord bénéficiera à tout le monde, qu’il aura un effet favorable sur l’emploi, etc. Rapportées à l’horizon 2027, qui est celui que l’on a retenu, de telles promesses sont en réalité dépourvues de sens. En 1988, la Commission européenne avait déjà affirmé que la mise en place du grand marché européen, prévue pour 1992, créerait entre 2 et 5 millions d’emplois en Europe. On les attend toujours.

    La suppression des droits de douane sera surtout sensible dans le secteur du textile et dans le secteur agricole : elle devrait entraîner une chute des exportations agricoles françaises, une industrialisation accrue de l’agriculture européenne, et l’arrivée massive en Europe de soja et de blé américain. Globalement, le démantèlement des droits de douane sera en outre préjudiciable à l’Europe, car le taux moyen de droits de douane est de 5,2 % dans l’Union européenne, tandis qu’il n’est que de 3,5 % aux Etats-Unis. S’ils sont supprimés, les Etats-Unis en retireront donc un avantage de 40 % supérieur à celui de l’UE. Cet avantage sera spécialement marqué dans certains secteurs : les droits de douane sur les matériels de transports sont de 7,8 % en Europe, contre 0 % aux Etats-Unis. Leur suppression portera donc directement atteinte à l’industrie automobile européenne. Et la faiblesse du dollar par rapport à l’euro profitera également aux Etats-Unis au détriment des productions européennes, qui seront incitées à délocaliser, ce qui aggravera d’autant le chômage. Cela dit, la disparition des barrières douanières n’aura pas d’effets macro-économiques véritablement décisifs, puisque les Etats-Unis sont déjà les premiers clients de l’Union européenne, et inversement. A l’heure actuelle, quelque 2,7 milliards de dollars de biens et de services sont échangés chaque jour entre les deux continents !

    Rébellion – La fin des normes protectrices et les poursuites possibles pour faire «sauter» les dernières barrières au libre-échange mondial ouvrent-elles la voie à une « privatisation » du droit au service des grands groupes ?

    C’est en effet le point essentiel. Beaucoup plus importante que la suppression des droits de douane est l’élimination programmée de ce qu’on appelle les «barrières non tarifaires» (BNT), c’est-à-dire l’ensemble des réglementations que les négociateurs jugent nuisibles parce qu’elles constituent autant d’«entraves» à la liberté du commerce. En clair, les normes constitutionnelles, légales et réglementaires qui, dans chaque pays, seraient susceptibles d’entraver une liberté commerciale érigée en liberté fondamentale : normes de production sociales, salariales, environnementales, sanitaires, financières, économiques, politiques, etc. Pour ce faire, les accords en cours de négociation se proposent d’aboutir à une «harmonisation progressive des réglementations et de la reconnaissance mutuelle des règles et normes en vigueur». José Manuel Barroso a lui-même précisé que «80 % des gains économiques attendus de l’accord viendront de la réduction du fardeau réglementaire et de la bureaucratie». L’enjeu normatif est donc énorme.

    Pour libéraliser l’accès aux marchés, l’Union européenne et les Etats-Unis sont censés faire «converger» leurs réglementations dans tous les secteurs. Le problème est que, dans presque tous les cas, les règlements en vigueur aux Etats-Unis sont moins contraignants que ceux qui existent en Europe. Comme les Américains n’envisagent évidemment pas un instant de durcir leur législation et que l’objectif est de s’aligner sur le «plus haut niveau de libéralisation existant», la «convergence» se fera nécessairement par l’alignement des normes européennes sur les leurs. En fait d’«harmonisation», ce sont les Etats-Unis qui vont imposer à l’Europe leurs règles commerciales.

    Dans le domaine agricole, l’ouverture du marché européen devrait entraîner l’arrivée massive des produits à bas coûts de l’agrobusiness américain : bœuf aux hormones, carcasses de viande aspergées à l’acide lactique, viandes aux OGM, etc. Jugées depuis longtemps «trop contraignantes» par les Américains, toutes les normes sanitaires européennes pourraient ainsi être condamnées comme «barrières commerciales illégales». En matière environnementale, la réglementation encadrant l’industrie agro-alimentaire serait démantelée. Les groupes pharmaceutiques pourraient bloquer la distribution des génériques. Les services d’urgence pourraient être contraints de se privatiser. Il pourrait en aller de même de l’eau et de l’énergie. Concernant le gaz de schiste, la fracturation hydraulique deviendrait un droit intangible. En outre, comme aux Etats-Unis les «indications géographiques protégées» ne sont pas reconnues, les «appellations d’origine contrôlées» (AOC) françaises seraient directement menacées. En matière sociale, ce sont toutes les protections liées au droit du travail qui pourraient être remises en cause, de même que le statut des services publics et des marchés publics.

    Mais il y a pire encore. L’un des dossiers les plus explosifs de la négociation concerne la mise en place d’un mécanisme d’«arbitrage des différends» entre Etats et investisseurs privés. Ce mécanisme dit de «protection des investissements» (Investor State Dispute Settlement, ISDS) doit permettre aux entreprises multinationales et aux sociétés privées de traîner devant un tribunal ad hoc les Etats ou les collectivités territoriales qui feraient évoluer leur législation dans un sens jugé nuisible à leurs intérêts ou de nature à restreindre leurs bénéfices, c’est-à-dire chaque fois que leurs politiques d’investissement seraient mises en causes par les politiques publiques, afin d’obtenir des dommages et intérêts. Le différend serait arbitré de façon discrétionnaire par des juges ou des experts privés, en dehors des juridictions publiques nationales ou régionales. Le montant des dommages et intérêts serait potentiellement illimité (c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas de limite aux pénalités qu’un tribunal pourrait infliger à un Etat au bénéfice d’une multinationale), et le jugement rendu ne serait susceptible d’aucun appel. Un mécanisme de ce type a d’ailleurs déjà été intégré à l’accord commercial que l’Europe a récemment négocié avec le Canada (CETA).

    Les firmes multinationales se verraient donc conférer un statut juridique égal à celui des Etats ou des nations, tandis que les investisseurs étrangers obtiendraient le pouvoir de contourner la législation et les tribunaux nationaux pour obtenir des compensations payées par les contribuables pour des actions politiques gouvernementales visant à sauvegarder la qualité de l’air, la sécurité alimentaire, les conditions de travail, le niveau des charges sociales et des salaires ou la stabilité du système bancaire. La capacité des Etats à légiférer étant ainsi remise en question, les normes sociales, fiscales, sanitaires et environnementales, ne résulteraient plus de la loi, mais d’un accord entre groupes privés, firmes multinationales et leurs avocats, consacrant la primauté du droit américain. On assisterait ainsi à une privatisation totale de la justice et du droit, tandis que l’Union européenne s’exposerait à un déluge de demandes d’indemnités provenant des 14.400 multinationales qui possèdent aujourd’hui plus de 50 800 filiales en Europe.

    Rébellion – L’Union européenne se révèle un acteur de l’arrimage de notre continent aux intérêts des Etats-Unis. Pensez-vous que cette orientation atlantiste cache une course vers le vide d’une institution technocratique qui tente de renforcer son emprise sur les peuples ?

    Ce qui est terrible en effet, c’est que les négociateurs de l’Union européenne semblent s’être engagés dans ces discussions sans le moindre souci de faire passer en premier les intérêts des Européens. On ne peut s’en étonner, puisque l’idéologie de l’Union est cette même idéologie capitaliste et libérale dont se réclament les Etats-Unis. Dans certains domaines, les Européens vont même plus loin que les Américains. Un exemple : le 1er juillet dernier, un document qui a «fuité» grâce à un groupe bruxellois appelé Corporate Europe Observatory (CEO) a révélé que, dans le cadre des négociations sur l’accord commercial transatlantique, les Européens s’apprêtent à demander eux-mêmes moins de règles pour les banques et les marchés financiers, cet appel à déréglementer la finance, qui résulte du travail de lobbying des banques européennes, remettant directement en cause tout le travail d’encadrement de ce secteur réalisé depuis le début de la crise. L’intégration des services financiers à l’accord transatlantique permettrait ainsi aux banques européennes d’opérer aux Etats-Unis avec leurs propres réglementations.

    Rébellion – La perte de souveraineté économique de l’Europe représentée par la mise en place du Traité transatlantique ne va t-elle pas renforcer la perte de souveraineté politique déjà existante avec son intégration dans l’OTAN ?

    La réponse est dans la question ! Le Wall Street Journal l’a d’ailleurs reconnu avec ingénuité : tout comme le «Partenariat transpacifique» (Trans-Pacific Partnership, TPP) que les Etats-Unis ont également lancé en 2011 pour contenir la montée en puissance de la Chine, le partenariat transatlantique «est une opportunité de réaffirmer le leadership global de l’Ouest dans un monde multipolaire». Un leadership que les Etats-Unis ne sont pas parvenus à imposer par l’intermédiaire de l’OMC en raison de la résistance des pays pauvres et des pays émergents. Il s’agit donc bien pour eux de tenter de maintenir leur hégémonie mondiale en enlevant aux autres nations la maîtrise de leurs échanges commerciaux au bénéfice de multinationales largement contrôlées par leurs élites financières. La création d’un grand marché transatlantique leur offrirait un partenaire stratégique susceptible de faire tomber les dernières places fortes industrielles européennes. Il permettrait de démanteler l’Union européenne au profit d’une union économique intercontinentale, c’est-à-dire d’arrimer définitivement l’Europe à un grand ensemble «océanique» la coupant de sa partie orientale et de tout lien avec la Russie.

    L’enjeu final est donc bel et bien politique. Par une intégration économique imposée à marche forcée, l’objectif final est de mettre en place une «nouvelle gouvernance» commune aux deux continents. A Washington comme à Bruxelles, on ne dissimule pas que le grand marché transatlantique n’est qu’une étape vers la création d’une structure politique mondiale, qui prendrait le nom d’Union transatlantique. De même que l’intégration économique de l’Europe était censée déboucher sur son unification politique, il s’agirait de créer à terme un grand bloc politico-culturel unifié allant de San Francisco jusqu’aux frontières de la zone d’influence russe. Le continent eurasiatique étant ainsi coupé en deux, une véritable Fédération transatlantique pourrait ainsi voir le jour. Les souverainetés nationales ayant déjà été annexées par la Commission de Bruxelles, c’est la souveraineté européenne qui serait alors transférée aux Etats-Unis. Les nations européennes resteraient dirigées par des directives européennes, mais celles-ci seraient dictées par les Américains. Il s’agit, on le voit, d’un projet d’une immense ambition, dont la réalisation marquerait un tournant historique – sur l’opportunité duquel aucun peuple n’a jamais été consulté.

    Rébellion – Grand absent de cette négociation, quel est le regard de la Russie sur ce renforcement des liens du bloc atlantiste ? Propose-t-elle une voie alternative ?

    La Russie ne peut que s’inquiéter de la mise en place d’un tel accord, qui contribuerait à l’encercler du point de vue économique et politique, et à la couper un peu plus des pays européens. Elle pourrait bien entendu offrir une alternative aux Européens, en leur proposant de s’associer à la construction d’un grand bloc continental, mais elle sait très bien que l’Union européenne ne s’engagera jamais dans cette voie aussi longtemps qu’elle restera aux ordres de Washington. Dans le passé, Poutine semble avoir espéré que les Européens se montreraient plus soucieux de leur indépendance et prendraient conscience de ce qui rend complémentaires les intérêts russes et les intérêts européens. Je pense qu’aujourd’hui, il ne se fait plus d’illusion. C’est la raison pour laquelle il se rapproche toujours plus de la Chine, afin de créer avec elle une puissance commune qui puisse contrebalancer l’offensive américaine et affaiblir un dollar déjà bien mal en point.

    Rébellion – Lors des débats à l’Assemblée nationale, l’UMP comme le PS ont rejeté l’appel à la suspension des discussions déposé par le Front de gauche. Cet alignement de la «gauche» comme de la «droite» est-il une nouvelle preuve de leur adhésion commune à logique libérale ?

    Est-il encore besoin de « preuves » ? Le parti socialiste, qui depuis 1983 n’a plus de socialiste que le nom, ressemble aujourd’hui de plus en plus à l’ancienne SFIO. Il a hérité d’un atlantisme qui ne s’est pas démenti depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui explique que François Hollande se soit bien gardé de revenir sur la réintégration de la France dans l’appareil intégré de l’OTAN. Toute sa politique montre par ailleurs qu’il s’est officiellement soumis à la finance de marché. N’oublions pas non plus que nombre de membres de la Nouvelle Classe, qu’il s’agisse de leaders d’opinion ou de dirigeants des grands «partis de gouvernement», à commencer par François Hollande (promotion 1996), font partie des «Young Leaders» de la French-American Foundation, organisation créée en 1976 pour «renforcer les liens entre la France et les Etats-Unis», notamment par la recherche de «solutions partagées» (c’est aussi le cas de personnalités aussi différentes que Arnaud Montebourg, Aquilino Morelle, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Matthieu Pigasse, Laurent Joffrin, David Kessler, Jean-Marie Colombani, Jérôme Clément, Yves de Kerdrel, Pierre Moscovici, Valérie Pécresse, Christine Ockrent, Alain Minc, Anne Lauvergeon, Alain Juppé, etc.). Comment s’étonner alors de la déclaration de Nicole Bricq, ancien ministre du Commerce extérieur, présentant le projet de Traité transatlantique comme une «chance pour la France», à laquelle on «ne peut qu’être favorable» ?

    Rébellion – De José Bové à Marine Le Pen, en passant par Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélanchon, des voix se font pourtant entendre contre le projet de traité. Des initiatives de terrain sont lancées par de nombreuses associations ou individus autonomes pour sensibiliser sur cette question. Pensez-vous qu’une opposition populaire puisse faire reculer le système sur cette question ? Assistons-nous à la naissance d’un mouvement transversal comme lors du référendum sur la Constitution européenne de 2005 ?

    La comparaison que vous faites trouve d’emblée ses limites puisque, contrairement à ce qui s’était passé lors du référendum de 2005, le peuple n’est pas convié à donner son opinion à propos du projet de Traité transatlantique. Les protestations très justifiées qui se font entendre ici ou là n’ont donc pas la moindre chance d’empêcher les négociations de se poursuivre. On constate tout simplement que le pouvoir est ailleurs ! Ce qui est vrai, en revanche, c’est que les adversaires du traité se recrutent dans des familles politiques d’origines très différentes. En ce sens, il n’est pas exagéré de parler de «mouvement transversal». C’est une preuve de plus du caractère obsolète des anciens clivages et de la mise en place de clivages nouveaux. Mais cela, on le savait déjà depuis longtemps.

    Rébellion – Plus largement, que vous inspirent les contestations sociales et les sursauts «populistes» récents en Europe. Croyez-vous à la naissance d’une alternative au système ?

    Il y aurait beaucoup à dire sur les phénomènes que l’on désigne habituellement sous l’étiquette de «populisme». Chacun sait que la poussée des mouvements populistes (qu’on aurait tort de réduire à un modèle standard, car ils peuvent être très différents les uns des autres) traduit une crise profonde de la représentation, en même temps qu’elle illustre l’épuisement du clivage droite-gauche. Mais il faut aussi préciser que le populisme n’est pas une idéologie, mais un style qui, en tant que tel, peut se combiner avec des idéologies elles aussi très variées. Il est encore trop tôt pour dire s’il peut en sortir une véritable alternative – et non pas seulement une alternance. Disons que ces phénomènes sont à surveiller de près, sans a priori idéologiques et sans idées préconçues.

     Rébellion, 2/07/2014

     SourceRébellion.hautefort.com

    http://www.polemia.com/entretien-avec-alain-de-benoist-sur-le-traite-transatlantique/

     

  • Bruno Gollnisch décrypte l'actu politique : entretien du 16 juillet 2014

  • Naissance d’un géant économique mondial

    La France et l'Union européenne feraient bien de se garder de leurs "amis" américains. La machine est en marche et nul ne pourra l'arrêter.   

    Le tandem ( U.S.A et sa succursale U.E ) ont beaucoup de soucis à se faire dans l’avenir. Le sommet qui a eu lieu à Forteleza au Brésil le 15 et 16 Juillet dernier s’annonce comme un coup de semonce aux agissements scandaleux des américains qui piétinent depuis des décennies les règles fondamentales des droits des peuples semant la guerre et organisant, ici et là, des coups d’état dans le but bien évident de leurs propres intérêts.

    Jusqu’ici tout allait bien car les rapports de force pouvaient se comparer à un combat de boxe entre un Super lourd et un poids mouche. Ce qui impliquait forcément une certaine cécité, on pourrait même ajouter une condamnable complicité, de la part des autres nations qui assistaient en simple spectatrices devant les méfaits qui se déroulaient devant elles. On se souvient encore des armes ( virtuelles ) de destruction massive de Bush junior qui ont conduit l’Irak dans le chaos et à l’assassinat de son président Saddam Hussein. Il serait trop long d’évoquer les nombreuses incursions en Lybie, Afghanistan, Egypte, Amérique latine, Moyen Orient, Asie et même en Europe.

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  • Discours de la guerre et double pensée, l’exemple de la Syrie

    « Les médias nous enferment dans l’irréel. Ils fondent une vérité non sur la cohérence d’un exposé, mais sur son caractère sidérant. »

    ♦ Au-delà de la propagande : l’invraisemblance.
    Revenant sur l’accusation énoncée contre la République syrienne d’avoir utilisé des armes chimiques contre son propre peuple, les sociologues Jean-Claude Paye et Tülay Umay relèvent les contradictions volontaires du discours atlantiste : deux affirmations contradictoires sont lancées au même moment par la même source, tandis que les faits sont transformés en un degré de certitude. L’auditeur n’a alors plus aucun moyen de contester le discours officiel, sauf à se révolter contre la mauvaise foi de ses propres autorités. (Réseau Voltaire | 3 juillet 2014.)


    Depuis les attentats du 11 septembre, nous assistons à une transformation de la manière dont les médias rendent compte de l’actualité. Ils nous enferment dans l’irréel. Ils fondent une vérité non sur la cohérence d’un exposé, mais sur son caractère sidérant. Ainsi, le sujet reste pétrifié et ne peut plus établir un rapport à la réalité.

    Les médias nous mentent, mais, en même temps, nous montrent qu’ils nous mentent. Il ne s’agit plus de modifier la perception des faits afin d’obtenir notre adhésion, mais de nous enfermer dans le spectacle de la toute puissance du pouvoir. L’exhibition de l’anéantissement de la Raison repose sur des images qui ont pour fonction de se substituer aux faits. L’information ne porte plus sur la capacité de percevoir et de représenter une chose, mais sur la nécessité de l’éprouver ou plutôt de s’éprouver à travers elle.

    De Ben Laden à Merah, en passant par le « tyran » Bachar el-Assad, le discours des médias est devenu la production permanente de fétiches, ordonnant de s’abandonner à ce qui est « donné à voir ». L’injonction n’a pas pour objectif, comme la propagande, de convaincre. Elle enjoint simplement le sujet à donner chair à l’image de la « guerre des civilisations ». Le dispositif discursif de la « guerre du Bien contre le Mal », actualisant le processus orwellien de la double pensée, doit devenir un nouveau réel qui dé-structure l’ensemble de notre existence, de la vie quotidienne aux rapports politiques globaux.

    Ce savoir-faire est devenu actuellement omniprésent, notamment en ce qui concerne la guerre en Syrie. Il consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à voir et à entendre. L’individu doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. La langue est alors réduite à la communication et ne peut remplir sa fonction de représentation. La dé-construction de la faculté de symboliser empêche toute protection vis-à-vis du réel et nous livre à celui-ci.

    Énoncer en même temps une chose et son contraire

    Dans les comptes-rendus du conflit en Syrie, la procédure de double pensée est omniprésente. Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel et ainsi lui être soumis.

    Les opposants au régime de Bachar El Assad sont nommés à la fois comme des « combattants de la liberté » et des fondamentalistes islamiques ennemis de la démocratie. Il en est de même en ce qui concerne l’utilisation d’armes chimiques par les belligérants. Les médias, en l’absence de preuves, expriment une certitude de la culpabilité du régime syrien, malgré qu’ils mentionnent l’usage de telles armes par les « rebelles ». Ils ont notamment relayé les déclarations de la magistrate Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête indépendante de l’Onu sur les violences en Syrie, qui a déclaré, le 5 mai 2013 à la télévision suisse : « selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». Cette magistrate, qui est également l’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie peut difficilement être qualifiée de complaisante envers le « régime de Bachar El-Assad ». « Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin », a-t-elle ajouté [1].

    Quant à la Maison-Blanche, elle a n’a pas voulu tenir compte de ces témoignages et a toujours exprimé une position inverse. Ainsi, en ce qui concerne le massacre de Ghouta du 21 août, elle a diffusé un communiqué expliquant qu’il y a « très peu de doutes » de l’usage par la Syrie d’armes chimiques contre son opposition. Le communiqué ajoute que l’accord syrien, pour laisser pénétrer les inspecteurs de l’Onu dans la zone concernée, vient « trop tard pour être crédible »

    Réduction du qualitatif au quantitatif

    Suite à l’utilisation, le 21 août 2013, d’armes chimiques dans la banlieue de Damas, M. Kerry a réaffirmé la « forte certitude » des États-Unis concernant la responsabilité du régime syrien. Un rapport du renseignement US, diffusé par la Maison-Blanche et disant s’appuyer sur de « multiples » sources, a aussi affirmé que le gouvernement syrien a eu recours à des gaz neurotoxiques dans cette attaque, dont il est « hautement improbable » qu’elle ait été commise par les rebelles [2].

    L’individu est placé hors du pouvoir de différenciation du langage. Le qualitatif, la certitude, est réduite au quantitatif, aux « différents degrés de certitude » exprimés préalablement par Obama ou bien à la « forte certitude » prononcée par J. Kerry. Le « très peu de doutes », quant à la culpabilité du régime syrien, fait aussi miroir à la responsabilité « hautement improbable » attribuée aux opposants. La qualité est alors restreinte à une différence de quantité. La qualité, ce qui est, devient, en même temps, ce qui n’est pas ou du moins ce qui peut ne pas être, puisqu’elle n’exprime plus une certitude, mais un degré ou une certaine quantité de certitude ou de doute. Se produit alors une équivalence entre des termes opposés, « certitude » et « doute ». La différence qualitative se réduit à un écart entre des quantités. Il n’y a plus d’autre qualité que celle de la mesure.

    Cette réduction du qualitatif au quantitatif a, par ailleurs, déjà envahi notre vie quotidienne. Il n’y a plus de pauvres, mais des « moins favorisés ». De même nous ne rencontrons plus d’invalides, mais des « moins valides ». Les travaux les moins qualifiés sont actuellement auréolés par une dénomination opérant un déni de la dé-qualification subie. Ainsi, une femme de ménage devient une « technicienne de surface », la caissière disparaît au profit de « l’hôtesse de caisse » et l’ouvrier est promu comme « opérateur de production ».

    Le pouvoir séparateur du langage est annihilé. Les mots sont transformés en locutions verbales qui construisent un monde homogénéisé. Nous vivons dans un univers dans lequel tout le monde est favorisé. Il n’y a plus de différences qualitatives entre les êtres, mais seulement quantitatives. La vision d’un monde d’une parfaite homogénéité ou il n’existerait plus que des égaux, ne se différenciant plus que de manière quantitative, a déjà été anticipée par Georges Orwell dans La Ferme des animaux : tous sont des égaux, mais certains le seraient plus que d’autres [3].

    Certitude absolue en l’absence de preuve

    Le mot, ce qui qualifie et différencie les choses, est remplacé par une image, par ce qui est tout en n’étant pas. Au contraire du mot qui se réfère à un objet, le degré de certitude, ne porte que sur le sentiment du locuteur. Ces locutions verbales n’ont pas pour but de désigner les choses de l’extériorité, mais de mettre la personne qui reçoit le message dans le regard de celui qui parle, de l’enfermer dans la torsion du sens qu’il effectue.

    ObamaLa certitude exprimée peut se détacher des faits et se présente comme purement subjective. Elle ne se rapporte pas à une observation, mais fait référence à une affection se présentant comme objective grâce à une opération de quantification.

    La certitude des autorités états-uniennes et françaises se spécifie aussi par le fait qu’elle est construite sur des données équivoques, sur l’invocation de preuves de la responsabilité du régime syrien, bien qu’ils rappellent l’impossibilité de savoir qui a effectué les frappes et comment ont été utilisées les armes chimiques. Il n’est plus possible de construire une certitude objective, car l’observation des faits est désamorcée et laisse la place à la sidération du sujet. La certitude exprimée ne sépare plus le vrai du faux, puisque la capacité de juger est suspendue.

    Précisément, certitude subjective et objective sont indifférenciées. Il ne s’agit pas de croire ce qui est énoncé, mais de croire l’autorité qui parle, quoi qu’elle dise. Les déclarations des présidents Obama et Hollande se donnent immédiatement comme certitude absolue, c’est à dire qu’elles occupent la place que Descartes donne à Dieu « comme principe de garantie de la vérité objective du vécu subjectif … » [4]. La question de passer par l’étape de la vérification objective, à travers le jugement d’existence, ne se pose pas dans la mesure ou la certitude énoncée est libérée de toute contrainte spatiale et temporelle. Elle est posée en l’absence de limite, en l’absence de ce que la psychanalyse nomme le « Tiers », le lieu de l’Autre [5].

    Suppression de la place du « Tiers »

    La certitude absolue, se présentant comme toute, installe un déni du réel, de ce qui nous échappe. Elle ne reconnaît pas la perte. Constituer un « nous » n’est plus possible car, celui-ci ne peut que se former qu’à partir du manque. La monade, elle, ne manque de rien, car elle est en fusion avec la puissance étatique. Les fétiches fabriqués par les « informations » bouchent le trou du réel, occupent la place du manque et opèrent un déni du tiers.

    La certitude absolue s’oppose à la constitution d’un ordre symbolique intégrant le «  tiers  » [6], le lieu du langage. Le propre de la fonction du langage est de signifier le réel, en sachant que le mot n’est pas le réel lui-même, mais ce par quoi ce réel se trouve représenté. Jacques Lacan exprime cette nécessite par son aphorisme « Il faut que la chose se perde pour être représentée » [7].

    Au contraire, la certitude absolue colle les mots aux choses et ne rend pas compte de leurs rapports. En l’absence du «  tiers », elle empêche toute articulation du réel avec le symbolique. Cette absence de nouage est la formation d’une psychose sociale dans laquelle le dit du pouvoir devient le réel. La carence permet également l’émergence d’une structure perverse qui renverse l’acte de la parole et empêche de nommer le réel de la psychose..

    Nous inscrivant dans la psychose, le discours des autorités françaises et américaines relève du déni pervers. Il constitue un coup de force contre le langage , « coup de force car le désaveu se situe au niveau du fondement logique du langage » [8]. Le démenti du réel s’effectue par une chosification des mots et une procédure de clivage. Le coup de force cynique consiste en ceci : « pervertir ce par quoi s’énonce la loi, faire du langage le discours raisonnable de la déraison » [9], tel celui de la « guerre humanitaire » ou de la « lutte contre le terrorisme ».

    Les législations antiterroristes se présentent comme des actions rationnelles de démantèlement du droit au profit de la fabrication d’images. Le droit états-unien est particulièrement riche de ces constructions imagées, tel le « loup solitaire », un terroriste isolé se rattachant à une mouvance internationale, « l’ennemi combattant » ou le « belligérant illégal » qui existent, car désignés comme tels par le président états-unien. L’ennemi combattant, comme le belligérant illégal, peut être un citoyen US n’ayant jamais fréquenté un champ de bataille et dont « l’action guerrière » se résume à un acte de protestation contre un engagement militaire. L’écart avec le dit du pouvoir n’est plus possible. De même, toute protection face à son réel menaçant est levée. Le réel se manifeste sans voilement et peut alors nous pétrifier.

    La suppression du Tiers réduisant l’individu à une monade, n’ayant plus d’Autre que la puissance étatique, permet au pouvoir, notamment en ce qui concerne le discours sur la guerre en Syrie, de fabriquer un nouveau réel. Les preuves de la culpabilité du régime syrien existent, car il le déclare.

    Une « inquiétante étrangeté »

    L’absence de « tiers » nous installe dans la transparence, dans un au-delà du langage. Elle supprime l’articulation entre intérieur et extérieur. L’expression de la toute puissance du président états-unien, sa volonté, de se libérer des contraintes du langage et de tout ordre juridique, nous dévoile notre condition, sa réduction à la « vie nue ». Il se produit alors «  une variété particulière de l’effrayant » que Freud nommeUnheimliche [10], terme sans équivalent en Français et traduit aussi bien par « inquiétante étrangeté » que par « inquiétante familiarité ».

    Elle serait, selon la définition de Schelling, quelque chose qui aurait dû demeurer caché et qui a reparu. Dévoilées, les choses du monde apparaissent dans leur présence brute, en tant que Réel. Là où l’individu se croyait chez lui, il se sent tout à coup chassé de chez lui et devenu étrangement étranger à lui-même. Le dedans de notre condition, notre néantisation, est exorbitée, jetée dehors et nous apparaît sous la forme d’une manifestation de jouissance de l’exécutif étasunien. Par la mise en scène de notre division, l’inquiétante étrangeté, en devenant ce qui nous est le plus familier, supprime l’intime en se substituant à lui.

    Freud évoque une dissociation du Moi. Ce dernier est alors éclaté et ne peut plus faire écran au Réel, à la menace qui le pétrifie. Freud parle de la formation d’un Moi étranger qui peut se transformer en conscience morale et traiter l’autre partie comme un objet [11].

    Ce mécanisme resurgit comme retour du refoulé archaïque, celui qui a pour objet de voiler la détresse originaire du nourrisson. L’inquiétante étrangeté, produite par le discours d’Obama, est du même ordre. Il instrumentalise ce qui s’est passé en Irak, afin d’empêcher tout oubli de notre impuissance. Ainsi, il conforte « le retour permanent du même », constitutif du sentiment d’inquiétante étrangeté ou d’inquiétante familiarité. La procédure de répétition se présente comme un processus inexorable, comme une puissance que l’on ne peut confronter.

    Jacques Lacan confirme cette lecture. Reprenant les travaux de Freud sur l’inquiétante étrangeté, il montre que l’angoisse surgit quand le sujet est confronté au « manque du manque », c’est-à-dire à une altérité toute-puissante qui l’envahit au point de détruire en lui toute faculté de désir [12].

    En fait, les deux traductions, la première mettant en avant l’étrangeté, la seconde son caractère familier, font chacune ressortir un aspect de cette angoisse particulière que l’on peut également aborder grâce à la notion de transparence. L’intérieur et l’extérieur se confondant, l’individu est à la fois saisi par l’étrangeté de voir son impuissance, par son dénuement intérieur exhibé à l’extérieur de lui-même et par la colonisation de son intime par le spectacle, devenu familier, de la jouissance de l’autre.

    Déni et clivage du moi

    La dissociation est une tentative de défense archaïque, face à une puissance à laquelle on ne peut faire face. Cette désintégration du Moi permet le retour d’un « déjà vu » qui nous regarde. Il nous fait l’injonction surmoique de nous regarder en tant qu’infans, en tant que celui qui ne parle pas, provoquant alors un sentiment d’inquiétante étrangeté.

    Face à l’impératif de croire en la responsabilité de Bachar El-Assad, l’individu se doit de suspendre les informations contraires et de les traiter comme si elles n’existaient pas. Il procède à un déni de tout ce qui relève de la différence, le fixant alors dans la position régressive, celle de l’union avec la mère, un stade précédant le langage, avant l’apparition de la fonction du père [13].

    Le déni de la contradiction entre une chose et son contraire, la responsabilité du gouvernement syrien et l’utilisation d’armes chimiques par les rebelles, est l’acte de refuser la réalité d’une perception perçue comme dangereuse, car l’individu devrait alors affronter la toute puissance affichée par le pouvoir. Pour contenir l’angoisse produite par l’inquiétante étrangeté, le sujet est contraint de juxtaposer deux raisonnements contraires et parallèles. L’individu possède alors deux visions incompatibles et dénuées de tout lien. Le déni de l’opposition entre ces deux éléments supprime toute conflictualité, car il fait coexister au sein du moi deux affirmations opposées qui se juxtaposent sans s’influencer. Il s’appuie sur ce que la psychanalyse appelle « clivage du moi ».

    Le clivage donne au moi la possibilité de vivre sur deux registres différents, mettant côte à côte, d’une part, un « savoir », l’utilisation de gaz sarin par les rebelles et de l’autre un « savoir-faire », une esquive de la confrontation par une suspension de l’information. Il s’agit d’empêcher toute lutte, toute symbolisation, afin de jouir de la toute puissance du pouvoir. En l’absence de perception d’un manque dans ce qui nous est affirmé, on se trouve dans un en-deçà du conflit et dans une annulation de tout jugement.

    La procédure a également été mise en évidence par Orwell dans sa définition de la « double pensée ». Elle consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux », tout en étant capable d’en oublier une, lorsque l’injonction surmoïque se manifeste. Ensuite, il convient d’oublier que l’on vient d’oublier, c’est à dire « persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer » [14].

    Le clivage est récurrent dans le discours de la guerre en Syrie. Les choses y sont régulièrement affirmées, en même temps que ce qui les infirme, sans qu’une relation soit établie entre les différentes énonciations. Contrairement aux déclarations de Carla Del Ponte, Washington serait d’abord parvenu, « avec différents degrés de certitude », à la conclusion que les forces gouvernementales syriennes ont fait usage de gaz sarin contre leur propre peuple. Cependant, Barack Obama a, en même temps, déclaré que les États-Unis ne savaient « pas comment [ces armes] ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées » [15]. L’opération place le sujet dans le morcellement, dans l’incapacité de réagir face au non sens de ce qui est dit et montré. Il ne peut faire face à une certitude qui se revendique d’une absence de savoir.

    Le renversement logique de la construction langagière devient une manifestation de la puissance de l’exécutif états-unien. Il exhibe une capacité de s’affranchir de toute organisation du langage et ainsi de tout ordre symbolique. L’absurdité revendiquée de l’énonciation est un coup de force contre le fondement logique du langage. Elle a alors un effet de pétrification sur les populations et les enferme dans la psychose.

    Jean-Claude Paye et Tülay Umay
    3/07/2014

    Jean-Claude Paye

    Sociologue. Dernier ouvrage publié en français : De Guantanamo à Tarnac . L’emprise de l’image (Éd. Yves Michel, 2011). Dernier ouvrage publié en anglais : Global War on Liberty (Telos Press, 2007).

    Tülay Umay

    Sociologue. Née en Anatolie, elle vit en Belgique. Elle travaille sur les structures sociales et psychiques de la postmodernité. Comme support concret de cette recherche, la question du voile dit « islamique » est objet d’étude privilégié, non comme objet en soi, mais comme symptôme de notre société.

    Source : Réseau Voltaire – (Voltairenet.org)

    http://www.voltairenet.org/article184571.html

    Notes :

    [1] « Les rebelles syriens ont utilisé du gaz sarin, selon Carla Del Ponte », Le Monde.fr avec Reuters, 6 mai 2013.
    [2] « Syrie : les États-Unis ont la “forte certitude” que Damas a eu recours à des armes chimiques », Le Monde.fr, 30 août 2013.
    [3] « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux le sont plus que d’autres », Georges Orwell, inAnimal Farm (La Ferme des animaux), 1945.
    [4] Charles-Éric de Saint Germain, L’Avènement de la vérité Hegel, Kierkegaard, Heidegger, L’Harmattan 2003, p. 37
    [5] Dominique Temple, « Lacan et la réciprocité », 2008.
    [6] Le « Tiers » est ce qui défusionne l’enfant de la mère, lui donnant ainsi accès au champ du langage et de la parole. Il permet l’assujettissement du sujet à un ordre symbolique
    [7] Jacques Lacan, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse » – in : Écrits, Le Seuil, Paris, 1966].
    [8] Houriya Abdellouahed, « La tactilité d’une parole. Le pervers et la substance », in Cliniques méditerranéennes N° 72, Érès , p.5.
    [9Op. Cit., p. 8.
    [10Unheimliche est un adjectif substantivé, formé à partir de deux termes : le préfixe Un, exprimant la privation et l’adjectif heimlich (familier). La traduction « l’inquiétante étrangeté », d’abord proposée par Marie Bonaparte, ne tient compte ni de la familiarité signifié par heimlich, ni de la négation marquée par le Un. Aussi d’autres traductions ont été proposées telle que « l’inquiétante familiarité ». Lire les remarques préliminaires de François Stirn à la traduction de Une inquiétante étrangeté, par Marie Bonaparte et E. Marty, Profil Textes Philosophiques, Philosophie, octobre 2008.
    [11] Le partage en deux éléments séparés a pour conséquence « que l’un participe au savoir, aux sentiments et aux expériences de l’autre, de l’unification à une autre personne, de sorte que l’on ne sait plus à quoi s’en tenir quant au moi propre, ou qu’on met le moi étranger à la place du Moi propre —donc dédoublement du Moi, division du Moi, permutation du Moi— et enfin, le retour permanent du même  », S. Freud, « Inquiétante étrangeté et clivage », in L’Inquiétante étrangeté et autres essais, Gallimard 1988, p. 236.
    [12] Régine Detambel, Sigmund Freud, L’Inquiétante étrangeté, Gallimard 1988.
    [13] « Inquiétante étrangeté et clivage »
    [14] « Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux… Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là, était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée. », George Orwell, 1984, première partie, chapitre III, Gallimard Folio 1980, p.55.
    [15] « Les rebelles syriens ont utilisé du gaz sarin, selon Carla Del Ponte », Op. Cit.

    http://www.polemia.com/discours-de-la-guerre-et-double-pensee-lexemple-de-la-syrie/