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  • Europe : 5 ans après la crise, la régulation du secteur financier a-t-elle avancé

    Les gouvernements des vingt pays les plus riches l’avaient promis : le secteur financier sera réformé, les banques mises sous contrôle. Plus de finance folle, de sauvetage bancaire ruineux, de mise en péril de l’économie par la spéculation débridée. Cinq ans après les déclarations du G20, où en est-on ? L’Union européenne a voté une dizaine de directives, sous la houlette de Michel Barnier. Bonus des banquiers, organisation des plans de sauvetage, supervision et contrôle… Tour d’horizon de cette difficile reprise en main, avec Thierry Philipponnat, secrétaire général de l’ONG Finance Watch, rare contrepouvoir au puissant lobby bancaire européen.

    L’union bancaire européenne a pour objectif d’éviter que de nouvelles faillites bancaires ne soient supportées par les contribuables. Son principe a été adopté par les eurodéputés le 15 avril. Est-ce une mesure satisfaisante ?

    Thierry Philipponnat [1] : La réforme de l’Union bancaire a pour objectif que la prochaine crise bancaire ne coûte pas d’argent au contribuable – contrairement à la crise de 2008 qui coûté 450 milliards d’euros aux pays européens. Et de casser le lien incestueux et complètement absurde entre les banques et les États : les banques financent les États mais comptent sur eux pour les sauver quand elles ont un problème. Après un an et demi de négociations, nous avons avancé dans la bonne direction. L’Union bancaire permet une surveillance unique des 130 plus grandes banques par la Banque centrale européenne (BCE). Et la remise à plat du système de « résolution », c’est-à-dire l’intervention publique lorsqu’une banque a des problèmes, avant qu’elle ne fasse faillite.

    Désormais, les pertes financières devront être absorbées par les actionnaires et les créanciers, avant que les déposants et contribuables ne soient mis à contribution. Cette nouvelle directive européenne [2] est un vrai progrès, elle met fin à « l’aléa moral », qui fait que les gagnants et les perdants n’étaient pas les mêmes : certains pouvaient gagner de l’argent mais pas en perdre !

     

    Quelles sont les limites de cette directive européenne ?

    Les pertes absorbées par les créanciers sont limitées à 8 % du bilan des banques. Ce chiffre est le fruit d’un compromis, très insatisfaisant : si une banque réalise une perte supérieure à 8 %, cela sera répercuté sur les contribuables. Ce pourcentage aurait suffit dans le passé, et suffira sans doute dans l’immense majorité des cas. Mais les actifs des banques en Europe représentent 45 000 milliards d’euros ! 8 % de 45 000 milliards, ce n’est pas rien (c’est l’équivalent du PIB de l’Allemagne, ndlr)… C’est donc un gros défaut de cette directive.

    Second défaut, cette directive introduit une flexibilité : l’instance en charge de la résolution pourra autoriser des exceptions concernant ces 8 %, s’il y a mise en péril de la stabilité financière. Il faut bien sûr pouvoir être souple en cas de crise ou de sauvetage bancaire.

    Mais si on commence par dire que dans certains cas particuliers, il est possible de ne pas appliquer la règle, dans le monde réel il y a de fortes chances pour qu’on ne l’applique pas du tout ! Un texte avec des conditions très strictes et incontournables aurait envoyé un signal clair à tous les acteurs, qui auraient adapté leur activité en conséquence. Tant qu’il y aura la possibilité que les États, donc les contribuables, soient appelés à la rescousse des banques, nous continuerons à alimenter ce système.

    En cas de faillite d’une banque, qui est chargé de faire appliquer ces règles ?

    Sheila Bair, qui a dirigé l’Autorité de résolution bancaire aux États-Unis pendant la crise, nous a fait cette recommandation : surtout ne laissez pas le système de résolution aux mains des politiques ! Les responsables politiques sont exposées à toutes les pressions, et vont quasi systématiquement vouloir sauver « leurs » banques nationales, même si cela coûte aux contribuables. Il faut à un moment que le processus soit technique, froid, implacable, avec des pilotes qui sauront s’adapter si besoin.

    La loi qui vient d’être votée, même si elle a été améliorée ces derniers mois, ouvre pourtant la porte à une possible intervention des États, par le biais du Conseil européen, dans les cas extrêmes.

    On comprend qu’il soit compliqué d’attendre que 28 États membres se mettent d’accord pour intervenir en cas de menace de faillite d’une banque, alors qu’il faut souvent réagir très vite. Mais l’intervention de responsables politiques n’est-elle pas une garantie « démocratique » ?

    L’objectif est de casser le lien entre les banques et les États. Si vous dites aux banques que ce sont les États qui auront le dernier mot sur leur sauvetage ou leur non-sauvetage, vous renforcez ce lien. C’est par exemple une incitation pour les grandes banques à acheter la dette émise par leur propre pays, afin d’entretenir cette dépendance, ce cercle vertueux pour elles mais vicieux pour la société. Ce mécanisme, qu’on observe depuis quelques mois, est en train de croître. Avec pour conséquence, l’augmentation de la fragmentation des marchés : les banques espagnoles financent l’État espagnol, les banques italiennes financent l’État italien, etc. 1750 milliards d’euros de dettes des États sont détenus par les banques en Europe, et par chaque banque dans son propre pays. C’est le contraire d’une « union bancaire » européenne. Si le mécanisme de résolution était beaucoup plus mécanique, dans la main de gens qui n’entrent pas dans des considérations nationales, on casserait ce lien.

    Le Parlement européen a également adopté l’an dernier le plafonnement des bonus, qui s’appliquera dès le 1er janvier 2015. La rémunération variable des banquiers ne pourra plus excéder le montant de leur rémunération fixe. C’est plutôt une bonne nouvelle ?

    C’est un sujet très important, ne serait-ce que symboliquement. Mais nous n’avons pas été au cœur du problème : la question centrale n’est pas que les banquiers et traders gagnent beaucoup d’argent, mais que cela vienne d’une situation « d’aléa moral ». On pourrait la résumer ainsi : « Face, je gagne, pile, tu perds »… Les banquiers gagnent de l’argent à cause d’un système asymétrique, où les pertes sont socialisées (reposent sur tous), mais les profits sont privatisés (bénéficient seulement à quelques uns). C’est le problème essentiel. Et les banques sont déjà en train d’inventer des mécanismes pour contourner cette nouvelle règlementation sur les bonus. L’imagination des juristes spécialisés sur ces questions n’a pas de limites !

    De nouvelles règles entrées en vigueur en 2013 imposent aussi aux banques de détenir un pourcentage minimum de fonds propres par rapport aux prêts qu’elles accordent et aux risques qu’elles prennent. Ces nouveaux « ratios de solvabilité », issus des accords internationaux de Bâle, sont-ils une garantie pour éviter de nouvelles faillites ?

    Ces accords [3] prévoient le renforcement des fonds propres des banques. Chaque banque doit désormais détenir 7 % de fonds propres « durs », facilement mobilisables, dans son bilan (par exemple, pour pouvoir prêter 100 millions d’euros, une banque doit disposer de 7 millions d’euros en fonds propres, ndlr). Ce ratio de fonds propres est calculé sur la base d’une pondération du risque : plus un prêt est risqué, plus il impacte le ratio et donc « pèse » sur les banques. Sauf que ce calcul de pondération est tout sauf une science exacte ! Les petites banques ont une méthode de calcul standardisée, et les grandes banques ont le droit de définir leurs propres méthodes de calcul ! Les autorités bancaires européennes ont sorti un rapport disant en substance aux banques : « Il faudrait peut-être arrêter de se moquer de nous »… Dans les accords internationaux de Bâle, une autre méthode de calcul était proposée. Cette méthode beaucoup moins facile à contourner s’appelle « l’effet de levier » : elle consiste à rapporter les fonds propres d’une banque à la totalité de ses actifs, sans pondération. C’est un calcul facile et rapide à faire.

    Mais suite à un lobbying effréné des banques qui ont expliqué que ce serait une catastrophe, les responsables européens ont choisi l’autre système de calcul…

    Quelles en sont les conséquences ?

    Cette question était traitée au Parlement en même temps que celle des bonus. Au moment où les députés européens ont approuvé le plafonnement des bonus des banquiers, ils lâchaient complètement sur l’effet levier, un sujet essentiel mais moins compréhensible pour le grand public. Nous avons raté l’occasion d’imposer un effet de levier strict, qui est la meilleure façon de discipliner les banques, et par répercussion de limiter les profits qui n’ont pas lieu d’être, et donc les rémunérations démesurées des banquiers. On a traité la conséquence, le bout de la chaîne, avec les bonus, mais pas la cause.

    Cette question de « ratio de fonds propres » et de pondération, qui semble très technique, a pourtant des conséquences importantes sur l’économie réelle…

    C’est une question centrale : si une entreprise obtient une meilleure note (par les agences de notation), cela impactera moins le taux de fonds propres de la banque qui lui prête de l’argent, grâce à ce fameux taux de pondération. Donc les banques ont tendance à prêter aux entreprises les mieux notées. Ce système nourrit les agences de notation. Et entretient ce phénomène pervers qui consiste à prêter de l’argent aux très grandes entreprises, qui ont une très bonne notation parce qu’elles sont solides, et de ne pas faire de crédits aux PME, peut-être moins bien notées mais qui sont essentielles pour l’emploi et ont tout autant besoin d’accès aux prêts bancaires.

    Le commissaire européen Michel Barnier a également présenté en janvier 2014 un projet de réforme du secteur bancaire, qui vise à limiter la taille des banques. L’objectif est d’opérer une séparation au sein des banques entre activités de dépôt (gestion de l’épargne des particuliers ou des entreprises, octroi de prêts) et activités de banque d’affaires (intervention sur les marchés financiers). Cette proposition de loi a-t-elle des chances d’aboutir ?

    La proposition de Michel Barnier a un immense mérite : elle reconnaît l’existence d’un problème, avec des banques « mixtes » (qui cumulent activités de dépôt et d’affaires) trop grandes et trop interdépendantes. Le Commissaire propose de donner pouvoir au superviseur – la Banque centrale européenne – de décider au cas par cas si les banques européennes sont trop grosses, trop complexes ou trop interconnectées, et donc représentent une menace pour l’économie. Le superviseur aurait alors le pouvoir d’intervenir pour « séparer » les activités des banques mixtes (cantonner les activités à risque dans une filiale séparée, ndlr [4]). Mais beaucoup de points techniques sont encore à discuter, et cette proposition est fragile. Surtout quand on voit la réaction assez violente de la France et de l’Allemagne, qui ont voté leurs propres « lois de séparation bancaire » en 2013, relativement vides… Certains États considèrent qu’il est impossible de toucher à « leurs » banques. Ils ne veulent absolument pas traiter les problèmes, ni les regarder en face.

    L’ex-ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a jugé que cette proposition européenne était trop radicale. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et donc régulateur de la finance française, a jugé les propositions « irresponsables et contraires aux intérêts de l’économie européenne »… Quelle a été la réaction du lobby bancaire ?

    Le lobby bancaire européen s’est déchaîné sur ce sujet, il a sorti le grand jeu. Avec tous les arguments habituels. Notamment que la séparation des banques mettrait en péril l’économie, car les banques n’auraient plus les moyens de faire des prêts aux entreprises. Un argument du lobby bancaire repris par Christian Noyer, sans aucune nuance. C’est pourtant l’inverse qui est vrai. Aujourd’hui, seuls 10 % des actifs des banques en moyenne sont consacrés à des prêts aux entreprises, en Europe, et 15% à des prêts aux ménages (les 75% restants étant surtout consacrés aux placements sur les marchés financiers, ndlr). La Banque centrale européenne accorde des prêts aux banques à des taux extrêmement avantageux [5]. Une banque mixte recyclera instantanément cet argent dans les marchés financiers [6]. Une banque dont le seul métier est le prêt aux entreprises va prêter cet argent aux entreprises. Et fera bien mieux son travail de financement de l’économie réelle !

    Les banques « séparées » n’auraient plus les moyens d’intervenir sur les marchés financiers, ni d’acheter la dette de l’État, ce qui entrainerait des attaques spéculatives sur les dettes publiques, affirme aussi le lobby bancaire…

    Les plus grandes banques d’affaires du monde sont américaines. Elles se sont développés dans le régime de stricte séparation des activités bancaires commerciales et des activités d’affaires, instauré par le Glass Steagall Act (adopté en 1933, et abrogé par Bill Clinton en 1999). Pourquoi un régime de stricte séparation tuerait-il le métier de banque d’affaires, alors qu’il a permis aux banques américaines de prospérer ?

    Quant à l’argument concernant la dette de l’État, il a pour but de faire peur aux responsables politiques, mais il n’a aucune valeur technique. Quelque soit la taille des banques, petites boutiques ou grandes banques mixtes, elles peuvent finance la dette des États.

    Ce que les banques ne disent pas, c’est que la séparation des activités remettrait en cause une garantie implicite de l’État, dont bénéficient les banques « mixtes », comme le Crédit Agricole, BNP Paribas ou la Société générale, en France. Une garantie qui rapporte 200 à 300 milliards d’euros par an aux banques européennes !

    C’est la vraie question, effectivement. Cette garantie implicite leur permet d’emprunter des fonds à un meilleur taux sur les marchés financiers (comme ces banques collectent l’épargne des ménages et entreprises, les investisseurs anticipent le fait que l’État sera toujours là en cas de faillite, et cette garantie permet aux banques mixtes de bénéficier sur les marchés financiers de taux d’intérêts plus avantageux, ndlr). Les chiffres de cette garantie, évaluée notamment par une étude récente du FMI, sont absolument astronomiques (lire notre article).

    C’est une rente économique pour les plus grandes banques. On comprend qu’elles se battent pour la garder. Cet avantage nourrit l’expansion des banques précisément dans des secteurs d’activité qui sont les moins utiles à l’économie.

    Entre 2001 et 2011, le bilan des banques européennes a augmenté de 80 %. Dans le même temps, l’économie européenne a connu une croissance entre 25 et 30 %, soit 2,5 fois moins ! La croissance des banques est toujours plus déconnectée de l’économie réelle : 7 % des transactions sur les produits financiers dérivés sont réalisées entre des banques et des entreprises. Le reste, 93% des transactions, est un jeu entre financiers, nourri par cette garantie implicite des États aux grandes banques mixtes.

    On voit dans toutes ces réformes l’impact du très puissant lobby de l’industrie bancaire. Les responsables politiques sont-ils encore capables de lui résister ?

    Au niveau des institutions européennes, le lobbying du secteur bancaire est un énorme rouleau compresseur. C’est ce que montre le rapport de l’ONG Corporate Europe Observatory, qui a comptabilisé 1700 lobbyistes dans le secteur financier européen. En décembre 2013, Michel Barnier a interdit à ses équipes de recevoir les lobbyistes des banques, pour mettre fin aux pressions quotidiennes. Il a fermé la porte, mais les banques sont rentrées par les fenêtres, via les États.

    Malgré ce rouleau compresseur, la Commission européenne propose des textes qui ont plutôt de la tenue et un vrai objectif. Même si nous sommes les premiers, à Finance Watch, à en pointer les insuffisances. Le Parlement s’empare vraiment des dossiers, les travaille, réussit à faire avancer des questions, malgré les pressions. Mais le Conseil européen, composé des États membres, subit un phénomène relativement pervers : chaque État souffre d’une forme de capture par son industrie financière nationale, et s’érige en défenseur de ses champions nationaux, « ses » banques.

    Et chaque État va, à tour de rôle, bloquer l’avancée des dossiers au niveau du Conseil européen, ou les édulcorer de façon considérable. Les gens qui ont le pouvoir en Europe aujourd’hui ne représentent pas l’intérêt européen, mais les intérêts nationaux. Le phénomène de capture des responsables politiques par les lobbys bancaires est exacerbé par la gouvernance européenne déficiente.

    Comment le lobby bancaire fait-il pression sur les États ?

    Ce qui se passe dans les États est de nature un peu différente, ce qui rend le jeu encore plus complexe et biaisé. Il y a une grosse disproportion de moyens sur le terrain à Bruxelles, on ne joue pas à armes égales. Mais dans les États membres, ce sont des réunions entre PDG de banques et ministres, l’impact est beaucoup plus considérable. Et moins visible. En Allemagne, il y a une culture de proximité phénoménale entre les politiques et le système bancaire : 50 % des élus allemands, y compris des élus au Bundestag, sont administrateurs des caisses d’épargne de leur circonscription. En Grande-Bretagne, la capture est d’ordre intellectuel : la City (place financière de Londres) est une espèce de vache sacrée. Une décision qui coûte un centime à la City va être considérée comme mauvaise pour toute la Grande-Bretagne.

    En France, l’influence est plus discrète. Il faut regarder qui sont les personnes qui dirigent la Fédération bancaire française : des énarques et et des inspecteurs des finances, comme de l’autre côté, au ministère. Cela facilite les échanges, on se comprend à demi-mot. C’est une capture sociologique.

    L’organisation que vous dirigez, Finance Watch, a-t-elle des moyens suffisants pour faire contre-poids face à ces pressions du lobby bancaire ?

    Nous avons eu la chance de connaître un bon envol, depuis le démarrage il y a trois ans. Finance Watch répondait à un vrai besoin, au bon moment. L’organisation a été créée à l’appel de 22 puis 200 élus européens, de tous horizons politiques, qui ont souligné l’importance de rééquilibrer les débats sur ces questions. Cela donne une dynamique. Nous sommes très sollicités par les régulateurs, les gouvernements, les parlementaires, qui ont besoin d’un plaidoyer qui prenne en compte l’intérêt général.

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    Notes :

    [1Secrétaire général de l’ONG européenne Finance Watch, Thierry Philipponnat a travaillé pendant 20 ans dans le secteur bancaire, puis a été responsable d’Amnesty international France. Il a été nommé en novembre 2013 au collège de l’Autorité des marchés financiers, en France

    [2Directive BRRD – Bank Recovery and Resolution Directive

    [3Le « paquet CRD IV », qui transpose dans le cadre législatif européen, par un règlement et une directive, les accords internationaux de Bâle III sur les nouvelles normes mondiales sur les fonds propres des banques, est entré en vigueur le 17 juillet 2013. Ces accords porte notamment le ratio de solvabilité global de 8% à 10,5% du bilan des banques. Et les exigences de fonds propres « durs », les plus mobilisables, passent de 2% à 7%

    [4La proposition intègre deux mesures phares : l’interdiction pour les banques, à partir de 2017, de spéculer pour leur propre compte sur les produits financiers s’échangeant sur les marchés (actions, obligations, produits financiers complexes…) et sur les matières premières. Et donner le pouvoir à la Banque centrale européenne d’imposer le cantonnement dans une filiale séparée des activités de marché jugées à haut risque, réalisées pour les clients des banques. Lire le détailici.

    [5Notamment via le LTRO, « Long term refinancing operations », prêts à long terme — trois ans — accordés aux banques par la Banque centrale européenne pour éviter un effondrement du crédit. Deux LTRO, d’un total de 1000 milliards d’euros, à taux très faible, ont été accordés en décembre 2011 et février 2012.

    [6Soit en achetant de la dette d’État, soit en replaçant les liquidités auprès de la Banque centrale européenne — c’est le serpent qui se mord la queue ! — soit en plaçant cet argent dans les marchés financiers en général.

    A lire Christian Chavagneux et Thierry PhilipponnatLa capture, Où l’on verra comment les intérêts financiers ont pris le pas sur l’intérêt général et comment mettre fin à cette situation, Editions La Découverte, 2014

    OBSERVATOIRES DES MULTINATIONALES

    http://fortune.fdesouche.com/339075-europe-5-ans-apres-la-crise-la-regulation-du-secteur-financier-a-t-elle-avance#more-339075

  • Boko Haram : une opération secrète de la CIA?

    Auteur : Réseau International 

    Ex: http://www.zejournal.mobi

    Depuis 3 ans, le Nigeria semble être la proie d’une insurrection croissante et ingérable qui se manifeste par des attentats dans les lieux publics et des attaques sporadiques sur les institutions publiques ainsi que des massacres de civils et enlèvements de masse.

    On pouvait s’y attendre, il y a eu une panique et une tension croissante dans le pays et de plus en plus de personnes commencent à penser que le pays pourrait se diriger inévitablement vers une insurrection de longue haleine qui conduirait à une scission du pays. À l’exception du 1er attentat à la bombe en Octobre 2010 à Abuja, un groupe obscur qui porte le nom de Boko Haram a revendiqué la plupart des attentats ultérieurs qui ont eu lieu dans le pays.

    Selon la Coalition GreenWhite, la campagne actuelle Boko Haram est une opération secrète organisée par la Central Intelligence Agency américaine, la CIA et coordonnée par l’ambassade étatsunienne au Nigeria.

    Depuis quelque temps, la CIA a été en charge des camps d’entraînement et d’endoctrinement secrets le long des régions frontalières poreuses et vulnérables du Niger, du Tchad et du Cameroun. Lors des entraînements dans ces camps, des jeunes issus des milieux pauvres et démunis sont recrutés et formés pour servir les insurgés. Les agents qui instrumentalisent ces jeunes les attirent avec la promesse d’une meilleure vie et sont en outre endoctrinés pour leur faire croire qu’ils travaillent pour installer un ordre juste islamique contre l’ordre impie actuellement au pouvoir au Nigeria .

    Les agents étatsuniens de ce projet de la CIA restent prudemment en arrière-plan, organisant les camps grâce à des superviseurs originaires du Moyen-Orient spécialement recrutés à cette fin. Après plusieurs mois d’endoctrinement et de formation sur le maniement des armes, les tactiques de survie, de surveillance et les techniques d’évasion, les insurgés sont maintenant mis en stand by pour la prochaine opération terroriste.

    - Source : Réseau International

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    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Morts en Turquie et en Centrafrique ? Moins grave que le foot !

    En Turquie, près de deux cents êtres humains sont en train de mourir dans une mine de charbon. Germinal à Istanbul…   

    Plus belle la vie ? Pas pour tout le monde. En Turquie, près de deux cents êtres humains sont en train de mourir dans une mine de charbon. Germinal à Istanbul… Les sauveteurs se battent comme des chiens pour sauver ce qui peut encore l’être. Leurs compatriotes retiennent leur souffle. Et ça prie à n’en plus pouvoir dans les mosquées et les églises.

    En Centrafrique, Camille Lepage, journaliste de 26 ans, vient d’être tuée. Pourquoi ? Allez savoir. Par qui ? On ne le saura sûrement jamais. Cette demoiselle faisait seulement son métier. Certes, il est de bon ton de railler les journalistes, les « journaleux », les « plumitifs », tous plus ou moins « bobos ». Mais certains d’entre eux prennent plus de risques à exercer leur profession que d’autres, ceux qui les insultent et dont la seule occupation plausible consiste le plus souvent à éructer sur leur clavier, de jour comme de nuit.

    Ce mercredi matin, il aurait été licite d’estimer que ces informations fassent la une des gazettes. Eh bien, non. La jolie Camille, fauchée en pleine fleur de l’âge, et les gueules noires ottomanes, c’était juste bon à passer entre tiercé et météo. Car il y avait bien plus important : la sélection de l’équipe française de football.

    La quoi ? Si si, vous savez bien. La horde de gugusses qui, en Afrique du Sud, a ridiculisé la France en marchant derrière le ballon – alors qu’il est plutôt conseillé de courir après –, en refusant de chanter « La Marseillaise » pour finir par une grève de milliardaires, grande première en la matière.

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  • A l’ONU : Nouvelle défaite des anti-familles

    La Commission des Nations Unies sur la population et le développement s’est réunie à l’occasion des 20 ans de la Conférence internationale sur la population qui s’est tenue au Caire en 1994.

    La « célébration » a commencé très fort. Une majorité s’est dégagée d’emblée pour rejeter le projet de définir et donner « des droits spécifiques pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes » (sic). Par un curieux raccourci un représentant du Fonds de l’ONU pour l’aide à la population (UNFPA) a protesté en disant que ce rejet était une atteinte aux droits sexuels de la femme. A priori on aurait plutôt pensé le contraire. Il y eut bien sûr un délégué pour affirmer qu’il y avait une confusion manifeste. En réalité la jonction était faite par le regard LGBT : au nom de la promotion de l’homosexualité on passait des hommes aux lesbiennes puis aux droits des femmes. D’autres délégués ont argué qu’il y avait plus urgent à s’occuper que de ce genre de débats : ceci nous rappelle le cas de la France avec Hollande préférant s’occuper du « mariage gay » que du chômage.

    Finalement, samedi dernier, la conférence n’a pas reconnu l’avortement comme un droit non plus que des « droits sexuels », l’orientation et l’identité du genre. Il faut dire que cette affaire dure depuis 20 ans ; et régulièrement les pays riches considérés comme de gauche (même s’ils sont politiquement « de droite ») se voient battus à plates coutures. Un certain nombre de pays comme la Norvège se sont lamentés de cet échec.

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  • Le but de la construction de l'UE n'est pas la paix mais l'argent

    De Guillaume de Prémare sur Liberté Politique :

    "A quoi sert la construction européenne ? La déclaration Schuman du 9 mai 1950 avançait la paix comme justification principale. Nous l’avons eue. Mais cette paix — ou plutôt cette absence de guerre — a été obtenue par l’équilibre de la terreur nucléaire, laquelle n’a rien à voir avec la construction européenne. Quant à la paix entre la France et l’Allemagne, elle était faite en 1950. Ce n’est pas la construction européenne qui a permis cette paix, c’est cette paix qui a rendu possible la construction européenne, laquelle l’a renforcée bien sûr.

    En réalité,les motivations de la construction européenne sont fondamentalement économiques. Dans le préambule du Traité de Rome, les Etats membres assignent « pour but essentiel à leurs efforts l'amélioration constante des conditions de vie et d'emploi de leurs peuple ». [...]

    J’invite chacun à apprécier les résultats par rapport aux objectifs. Où sont les emplois de nos enfants ?Cette seule question suffirait à caractériser le bilan. Sauf à considérer que la maîtrise de l’inflation soit principale et l’emploi accessoire,la construction européenne a échoué dans ses missions essentielles : « Les performances économiques de la zone euro sont dramatiques en termes de chômage et de croissance », souligne Jean-Claude Guillebaud dans son bloc-notes de l’hebdomadaire La Vie.

    L’union économique et monétaire devait pourtant nous donner la taille critique pour "peser" dans l’économie mondiale, pour "gagner la compétition" : « On est plus fort à plusieurs ; chacun de nos pays est trop petit pour exister dans la mondialisation ; on ne peut vivre isolé, » etc. Ceux qui ont contesté ce discours ont été maintenus à l’écart de la crédibilité publique. Parlant des "dissidents" de l’Europe, Guillebaud écrit : « On traitait alors volontiers ces impertinents d’oiseaux de mauvais augure ou d’ignorants. Ce n’est plus possible. 

    Revenir aux faits

    Ce n’est plus possible, en effet, d’écarter les faits. Ce n’est plus possible de faire croire que nous n’aurions le choix qu’entre toujours plus d’intégration européenne et l’isolationnisme, le repli sur soi ; qu’entre l’euro et la banqueroute. Les faits : l’Union européenne est seule en son genre ; etles pays qui ne disposent pas d’un tel modèle ne vivent pas isolés en autarcie économique.

    Un autre fait : il y a, dans le vaste monde, et même en Europe, des pays qui n’appartiennent pas à une union économique et monétaire, qui pèsent d’un poids marginal dans l’économie mondiale, et qui vivent cependant une relative prospérité et fournissent des emplois à leurs enfants.

    Bonne conscience

    Ce n’est plus possible, non plus, de se réfugier dans la justification morale et les bons sentiments, fussent-ils chrétiens, avec d’un côté la générosité communautaire et de l’autre l’égoïsme national. [...]"

    Michel Janva

  • La Syrie honore ses martyrs

    Alors que la France et les autres pays valets du sionisme et des monarchies pétrolières arment et soutiennent en notre nom les terroristes takfiristes en Syrie, le gouvernement syrien rend hommage à ses morts.

    Le président et Madame Al-Assad reçoivent les familles dont le fils unique est mort pour la patrie. En Syrie les fils uniques sont dispensés de service militaire, mais si ils le désirent, ils peuvent néanmoins intégrer l’armé pour servir leur pays. Le fait que ces jeunes homme aient fait don de leur vie pour leur patrie de manière totalement volontaire, rend leur sacrifice et celui de leur famille d’autant plus admirable. Un article de Al-Manar donne plus de détails.

    (La musique de fond est l’hymne aux martyrs de la diva nationaliste libanaise Majida El-Roumi)

    Dans la 2eme vidéo le président et son épouse reçoivent de jeunes Syriens ayant perdu un parent mort pour la patrie.

    Dans la 3eme vidéo on peut voire la première dame Asma Al-Assad réconforter des mères syriennes qui ont perdu un fils ou proche dans cette guerre.

  • L’Europe existait avant l’UE et pourrait exister sans elle

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    "François Hollande a publié, dans le « Monde » du 8 mai, une tribune solennelle (et même un tantinet grandiloquente !) intitulée : « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ». Pour une fois qu’un dirigeant politique français nous présente sa vision de l’Europe, ne boudons pas notre plaisir. Malheureusement, cette vision est totalement déconnectée de la réalité et repose sur des principes mortifères pour la France comme pour l’Europe elle-même.

    Le premier principe erroné et mortifère est contenu dans le titre. Soit ce titre ne veut strictement rien dire, soit il signifie que la « construction européenne », telle qu’elle est aujourd'hui pratiquée, obéit au « sens de l’histoire ».Mais cette vieille lubie des marxistes et des progressistes de tout poil n’existe tout simplement pas : l’histoire est ce que font les hommes. D’ailleurs, l’histoire du marxisme elle-même prouve l’absurdité de la théorie (qui aurait prophétisé la victoire de Lénine au début de la funeste année 1917 ?). Au demeurant, c’est d’autant plus absurde que l’on nous assène à longueur de journée que « l’Europe, c’est la paix » et qu’elle nous conduit à une « fin de l’histoire » merveilleuse où, enfin, la démocratie représentative et l’économie de marché fleuriraient partout. Vous pouvez tourner les yeux dans toutes les directions, rien n’indique que cette « fin de l’histoire » se rapproche. Mais, enfin, c’est bien « l’argument » principal des européistes. Or,on voit mal comment François Hollande peut à la fois reprocher aux « populistes » de vouloir « sortir de l’histoire », tout en leur proposant la « fin de l’histoire »!

    Le président croit pouvoir justifier par le passé l’Union européenne telle qu’elle est. Je trouve déjà surprenant que le chantre de la repentance permanente nous invite à faire mémoire d’un passé glorieux qui nous vit renverser le totalitarisme nazi. Mais, surtout, le raisonnement a beau être très répandu dans l’oligarchie, il me reste particulièrement incompréhensible : si je comprends bien,M. Hollande nous explique que, puisque la CEE s’est créée après la chute du nazisme, elle serait le meilleur rempart contre tout totalitarisme. Mais rien n’est moins sûr : le plus sérieux adversaire du national-socialisme fut le stalinisme, qui fit encore plus de morts.

    Et puis comment ne pas voir que François Hollande nous vante la volonté d’union de citoyens, de peuples, de nations ? Précisément, cela même qu’il ne veut plus regarder. D’ailleurs, le président nous ressasse le vieux slogan : « Le nationalisme, c’est la guerre ». Slogan qui n’a que l’apparence du bon sens.On pourrait dire, avec beaucoup plus de certitude, le socialisme, c’est la guerre, puisque ce sont des socialistes qui nous ont entraînés dans la guerre en 1914, en 1939, sans parler de la plupart des guerres coloniales et des conflits récents.

    Comme tous les démagogues, François Hollande fait mine de s’opposer à un monstre. Mais ce monstre n’a aucune réalité. Il dénonce ceux qui voudraient « sortir de l’Europe », alors que la plupart des eurosceptiques demandent simplement à sortir de l’actuelle Union européenne. Que je sache, l’Europe existait avant l’UE et pourrait exister sans elle. Ils demandent à ce que l’UE soit subsidiaire, c’est-à-dire qu’elle soit au service des nations et des peuples.

    On peut choisir l’Europe fédérale. C’est manifestement le cas de François Hollande. Mais il faut avoir l’honnêteté de dire que l’on pense que la France, c’est de l’histoire ancienne.D’ailleurs, à supposer que l’Union européenne s’effondre, croit-on vraiment qu’il n’y aurait plus de coopération entre nations européennes ? Même entre 1870 et 1945, les coopérations entre l’Allemagne et la France ont toujours existé. A fortiori aujourd’hui. Les échanges internationaux ne doivent tout de même pas tout à l’Union européenne! Même en Europe, beaucoup de coopérations n’ont rien à voir avec l’UE, comme Ariane que l’on prétend mettre au crédit de Bruxelles et qui doit tout à la coopération de nation à nation!

    Là où cette tribune devient une sinistre farce, c’est lorsqu’il ose nous dire – après des décennies où la volonté populaire a été piétinée – que « les Français peuvent décider et imposer souverainement leur préférence ». Ils le peuvent peut-être, mais, quand ils le font, on ne les écoute pas ! Il ose même nous dire que l’Europe qu’il veut protégerait les frontières, alors qu’il n’a cessé de militer pour toujours plus d’immigration ! Ces grands démocrates qui détestent le peuple, ces grands Européens qui détestent la civilisation européenne, ces grands Français qui ne supportent pas la grandeur de la France, décidément, nous en avons soupé !"

    Michel Janva

  • Boko Haram ? 10 % d’islam et 90 % de coutumes tribales…

    Entretien avec Xavier Raufer réalisé par Nicolas Gauthier.

    Qu’est-ce que Boko Haram ? Une secte religieuse ? Un gang de voyous évoluant sous cache-sexe religieux ? Ou les deux à la fois ?

    D’abord le crucial : les récents méfaits de Boko Haram sont un signe de plus de l’évidente dégénérescence du courant jihadi qui sombre dans une orgie de sang, de l’est à l’ouest de l’Afrique :

    - Somalie/Kenya : les shebab massacrent en septembre 2013 les clients d’un supermarché, 40 morts et 150 blessés ;

    - Nigeria : des lycéennes sont enlevées par dizaines et sans doute vouées à la mort ou au « repos du guerrier ».

    Des bandits de grand chemin kidnappant des touristes, des contrebandiers de cigarettes au Sahel, des assassins tribaux illuminés et défoncés de la Somalie au Nigeria : voilà tout ce qu’il reste, en Afrique, des impeccables et pieux « soldats de Dieu » rêvés par Ben Laden.

    Revenons au Nigeria : à l’origine, Boko Haram est un groupe islamique voulant rétablir l’éducation religieuse au Nord-Nigeria. Dans la langue locale, de type tchadique – le haoussa –, Boko Haram signifie quelque chose comme « éducation à l’occidentale religieusement interdite » (halal/haram).

    Dans la décennie 2000, Boko Haram s’en tient à son projet initial puis verse dans la violence, d’abord artisanale puis, à partir de 2009, de plus en plus effrayante, sous l’influence d’un second gourou, ou chef messianique, Abubakar Shekau.

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