Par ces temps de crise, il semble difficile de se passer des impératifs économiques au nom d'un idéal plus respectueux des valeurs humanistes.
La France, sixième exportateur mondial de biens, continue de commercer et de signer nombre de contrats mirobolants avec ses partenaires du monde entier, même les plus sulfureux. Entre le Qatar, la Chine et l’Arabie saoudite, ce sont des milliards qui sont en jeu.
Jeudi dernier, le ministère de la Défense annonce que le Qatar a signé une lettre d’intention pour l’achat de 22 hélicoptères NH90 pour près de 2 milliards d’euros. En décembre dernier, c’est François Hollande lui-même qui déclarait que l’Arabie saoudite était « le premier client de la France au Moyen-Orient » avec plus de 8 milliards d’échanges.
Cette semaine, la France déroule son tapis rouge au président Chinois Xi Jinping : plus de 18 milliards d’accords franco-chinois ont été signés. La France cajole et met les petits plats dans les grands, dégustation de vin et autres mets du terroir français, un petit tour par l’Opéra Royal, avant de finir par le faste de Versailles.
Lire la suite
international - Page 1102
-
Les « droits de l’homme », un luxe hors de prix pour la France ?
-
Videos des rebelles fabiusiens en Syrie : homme crucifié sur la place publique, massacre de prisonniers…
28 mars 2014Dans une vidéo postée il y a quelques jours sur des sites musulmans (et visible ci-dessous), on voit un Syrien crucifié sur la place publique par les rebelles (syriens ou non), devant une foule d’enfants et d’adultes ébahis.
Plusieurs spectateurs admirent la scène, sourire aux lèvres… Leurs soutiens Fabius et Hollande en feraient peut-être autant s’ils étaient là.Par ailleurs, une autre video a été postée récemment (visible ci-dessous) où l’on voit les islamistes abattre des soldats syriens prisonniers (faisant preuve d’une grande dignité), capturés lors de la prise de l’hôpital Al Kindi à Alep. Et encore, ils ont de la chance d’être mis à mort de cette manière plutôt que d’autres appréciées des islamistes…
La prise de l’hôpital – fin décembre – avait été rendue possible, après des semaines de siège, suite à un attentat-suicide commis avec un camion bourré d’explosifs, qui avait détruit les postes de garde de l’hôpital et endommagé celui-ci (attentat filmé par les islamistes, video ci-dessous).Les films de ce genre se multiplient, et ils ont l’avantage de rappeler ce dont sont capables les musulmans radicaux, et ce qui arrivera peut-être en France dans quelques années.
Attention images très choquantes :
-
Ukraine et médiamensonges, comment ne pas se faire manipuler ?
Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
La situation en Ukraine et les sanctions contre la Russie attisent les tensions internationales
La situation en Crimée (photo de sa capitale, Simferopol) est désormais stabilisée. La péninsule russe rattachée à l’Ukraine en 1954 est retournée à la Russie. La marine et les troupes ukrainiennes présentes en Crimée ont été désarmées sans incidents.
L’intérêt se porte désormais sur le traitement réservé aux populations russes et russophones en Ukraine
Alors que des journalistes russes sont régulièrement agressés en Ukraine, le tribunal régional de Kiev a ordonné la suspension du droit de diffusion de quatre chaînes de télévision russe en Ukraine. Les opérateurs des réseaux par câble ont déjà coupé les lignes de ces médias. Moscou a annoncé en début de semaine détenir les preuves de persécutions contre les populations russes en Ukraine par des « Ultranationalistes ». Le 20 mars, l’Organisation des Nations unies avaient déjà établi de nombreux cas de persécutions de ce genre. L’Ukraine, de son côté, proteste contre la concentration de troupes russes à ses frontières.
Les Etats‑Unis et l’Union européenne privilégient les sanctions économiques et politiques. Des sanctions qui ne font pas l’unanimité
Notamment en Allemagne. Selon l’ancien chancelier allemand social‑démocrate Helmut Schmidt, les sanctions et l’annulation de la réunion du G8 en Russie, désormais exclue de ce groupe, sont des « foutaises ». Par ailleurs, Helmut Schmidt a déclaré que la politique de Vladimir Poutine en Crimée était « compréhensible » et que si la situation en Ukraine était dangereuse, la réaction des pays occidentaux n’a pas été la bonne.
Enfin, les sanctions contre la Russie ne semblent pas avoir préoccupé le groupe allemand Siemens. Son président‑directeur général était hier à Moscou et a rappelé vouloir renforcer la coopération de son groupe avec la Russie, notamment Gazprom.
Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
En Ukraine, le temps presse.
Par Jacques Sapir
La situation continue de se dégrader en Ukraine, et désormais c’est la dimension économique et politique de cette situation qui interpelle les acteurs.
Il faut rappeler qu’actuellement environ 60% des recettes fiscales ne rentre pas dans les caisses de l’État, soit qu’elles ne sont pas perçues soit qu’elles sont retenues par les autorités locales, et que le déficit budgétaire sur la base des deux premiers mois de l’année 2014 atteint les 10% du PIB. Il n’avait été que de 4,3% l’an dernier. Il est clair que la dégradation de la situation économique aura des conséquences politiques. Les régions de l’Est du pays, où d’ores et déjà les sentiments prorusses sont forts, pourraient basculer complètement dans les semaines voire les mois qui viennent. C’est cette perspective qui est réellement importante et inquiétante, en raison des conséquences potentielles que la politique européenne qu’elle peut avoir. Si ce basculement avait lieu, et si la Russie acceptait les régions d’Ukraine en sécession avec Kiev, il y a peu de doute que les pays européens réagiraient par l’équivalent d’une nouvelle guerre froide contre Moscou, même si (et peut être surtout si) leurs responsabilités dans une telle évolution de l’Ukraine seraient importantes.
Des sanctions ou des discussions ?
Les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis se sont réunis à propos du sommet sur la sécurité nucléaire qui s’est tenu à La Haye et ont discuté du principe de nouvelles sanctions. Mais quelle peut être tant la fonction que l’efficacité de ces nouvelles mesures ? Les pays de l’OTAN prétendent « punir » la Russie pour son action en Crimée. D’une part, il eut mieux valu ne pas créer les conditions qui ont rendu possible, et du point de vue de la Russie nécessaire, cette action. D’autre par, la raison conseille, à moins que l’on ne veuille s’engager dans une logique de confrontation sur longue échelle, d’éviter de prendre des mesures dont on sait d’avance qu’elles ne changeront pas la décision que l’on conteste. Quant à l’efficacité de ces sanctions, elle est à l’évidence des plus limitée. Il faut ici se souvenir que l’argent d’un pays, qui commerce largement avec ses voisins et qui importe une large part de sa consommation représente aussi du travail et de l’emploi pour ses dits voisins. C’est la raison évidente pour laquelle les « sanctions » seront bien évidemment limitées. Avec une Europe en crise économique, les importations russes sont trop importantes pour nos industries et nos économies pour que l’on prenne des mesures susceptibles de provoquer leur baisse. [...]
La suite sur RussEurope
http://www.actionfrancaise.net/craf/?En-Ukraine-le-temps-presse
-
Laurent LOUIS dénonce la colonisation de l'Ukraine par les USA et l'Europe !
-
Ce Diable d’Occident s'habille en Prada *
Au milieu du tumulte politico-médiatique qui entoure l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine, certains journalistes et commentateurs gardent heureusement la tête froide : c’est le cas de Gideon Levy, journaliste, membre de la direction du quotidien «Haaretz» et identifié avec la gauche radicale et reconnu pour dénoncer la politique israélienne à propos des territoires disputés en Cisjordanie. Polémia reprend ci-après son article paru dans le «Haaretz» du 20/03/2014.
Polémia
L’annexion de la Crimée est peut-être problématique, mais elle est moins problématique que l’occupation des territoires palestiniens par Israël.
Saddam Hussein a déjà été exécuté, ainsi qu’Osama ben Laden. Mais tout n’est pas perdu pour l’Occident éclairé. Il existe un nouveau diable, et il s’appelle Vladimir Poutine. Il déteste les homosexuels, par conséquent les dirigeants « éclairés » ne sont pas allés à Sotchi. Voilà qu’il occupe maintenant un territoire, alors on va lui imposer des sanctions et des boycotts. Partout l’Occident appelle au meurtre contre lui : comment ose-t-il annexer le territoire de la Crimée ?
Les Etats-Unis sont la superpuissance responsable de la plus grande quantité de sang versé depuis la Deuxième Guerre mondiale, et le sang de leurs victimes crie depuis le sol de la Corée et du Vietnam, du Cambodge et du Laos, de l’Irak, du Pakistan et de l’Afghanistan. Pendant des années, Washington s’est mêlé des affaires intérieures de l’Amérique latine comme si ces affaires étaient les siennes et a installé et renversé pêle-mêle les régimes.
En outre, le nombre de gens peuplant les prisons américaines, et leur proportion par rapport à la population, est le plus élevé du monde, Chine et Russie comprises. Depuis 1977, 1.246 personnes, dont certaines étaient innocentes des accusations portées contre elles, ont été exécutées aux Etats-Unis. Huit Etats américains limitent les propos contre l’homosexualité d’une manière parfaitement similaire à la loi anti-gay promulguée par Poutine. C’est cette superpuissance qui, avec ses alliés et ses Etats vassaux, soulève un tollé contre le nouveau diable.
Ils s’insurgent contre l’occupation de la péninsule de la Crimée comme si c’était l’occupation la plus abominable de la terre. Ils veulent punir la Russie pour cela, peut-être même déclencher une guerre mondiale pour la libération de Sébastopol. L’Amérique peut occuper l’Irak – la guerre contre le terrorisme et les armes de destruction massive le justifient, comme chacun le sait – mais la Russie n’a pas le droit d’envahir la Crimée. C’est une violation du droit international. Même un référendum est une violation de ce droit – droit que l’Occident observe avec tant de soin, comme chacun sait.
Mais bien sûr, la vérité est à cent lieues de ce deux poids deux mesures moralisateur. L’annexion de la Crimée est peut-être problématique, mais elle est moins problématique que l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Elle est plus démocratique que l’échange de territoire proposé par le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman ; au moins la Russie a-t-elle demandé aux habitants sous quel pouvoir souverain ils désiraient vivre, ce qui n’est jamais venu à l’idée de Lieberman de faire.
Les raisons de la Russie d’annexer la Crimée sont aussi plus convaincantes que l’annexion de facto des territoires occupés par les Israéliens. Les Russes et les Israéliens utilisent la même terminologie évoquant les droits ancestraux et les liens historiques. Les Israéliens y ajoutent des raisons provenant de la Bible, et y intègrent des questions relevant du caractère sacré et des croyances messianiques. « La Crimée et Sébastopol retournent à … leurs rivages, à leur port natal, à la Russie ! » a dit Poutine ; en Israël, le premier ministre Benjamin Netanyahou parle du « rocher de notre existence » (**). Mais si la plupart des habitants de la Crimée sont des Russes, la plupart des habitants des territoires sont des Palestiniens – une si petite nuance, insignifiante.
La Russie est aussi plus honnête qu’Israël : elle déclare son intention d’annexer le territoire. Israël, qui a, en fait, annexé ses territoires depuis longtemps, n’a jamais osé l’admettre.
L’occupation israélienne n’interpelle pas le monde entier – pas d’appels aux sanctions et certainement pas de menaces de guerre – comme c’est le cas avec l’occupation de la Crimée. Netanyahou n’est pas le diable, ni aux yeux des Américains ni à ceux des Européens, et les violations du droit international par Israël ne sont pour ainsi dire jamais mentionnées. L’occupation israélienne, qui est plus cruelle que celle de la Crimée, n’est pas reconnue et l’Occident ne bouge pas le petit doigt pour y mettre vraiment fin. Les Etats-Unis et l’Europe lui fournissent même des fonds et des armes.
Cela ne veut pas dire que la Russie ne mérite pas d’être critiquée. L’héritage de l’Union soviétique est horrible, et la démocratie en Russie est loin d’être réelle, quand on voit que Poutine déclare la guerre aux médias et à la liberté d’expression et quand on pense à la honteuse affaire des Pussy Riots ; la corruption augmente et, avec elle, le règne des oligarques. Poutine ne s’exprime pas aussi noblement que le président américain Barack Obama, mais c’est l’Amérique qui dirige Guantanamo, non la Russie.
Malgré tous ces discours pompeux de l’Occident sur la justice et le droit international, c’est en réalité le diable Occident qui s’habille en Prada, tout en en faisant bien plus que la Russie pour saper ces valeurs tant vantées.
Gideon Levy, 20/03/2014
Source : Haaretz, 20/03/2014
Titre original : The Western Devil Wears Prada
Traduction pour Polémia : René Schleiter
Notes :
(*) Allusion au film Le Diable s’habille en Prada (The Devil Wears Prada) lui-même tiré du roman américain de Lauren Weisberger sorti en 2003 (NDLR.)
(*) C’est la formule chère à Netanyahou pour désigner les Etats-Unis.
http://www.polemia.com/ce-diable-doccident-shabille-en-prada/ -
Big Brother, c’est maintenant !
Tout le monde se souvient du livre « 1984 » de Georges Orwell dans lequel l’auteur introduisait le personnage de « Big Brother », le dictateur qui n’était que le nom que le pouvoir politique se donnait à lui-même en « Oceania ». Ce pouvoir, bienveillant par nature (d’où son nom), avait pour mission de contrôler chaque individu pour le protéger contre lui-même et par là assurer le bien de tous.
A cet effet et au nom de cette protection, chacun devait bien sûr être surveillé de près, mais surtout les mots devaient changer de sens et dire en général l’inverse de ce qu’ils signifiaient autrefois. Une « novlangue » avait donc été inventée et quiconque utilisait les mots d’hier dans leur sens originel se retrouvait rapidement en camisole de force dans un asile. Le fondement de cette novlangue était bien sur une « novmorale » à géométrie variable que les équipes de Big Brother (mes oints du Seigneur) définissaient au fur et à mesure de leurs besoins.
Et bien sûr la meilleure façon de repérer ceux qui ne pensaient pas convenablement était d’identifier ceux qui utilisaient les mots dans leur sens ancien. Tant il est vrai que tout changement politique passe avant tout par la parole. Changer le sens des mots, c’est empêcher les citoyens de se rassembler pour lutter contre la dictature. Par exemple « tolérance » en « novlangue » veut dire que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la nouvelle morale n’ont simplement pas droit à la parole, ce qui est bien normal puisqu’ils sont « intolérants ».
Nous y sommes en plein et quiconque refuse de parler la « novlangue » est immédiatement traîné devant les tribunaux de la conscience universelle et interdit de parole (cf. les récents déboires de Finkielkraut par exemple). Rappelons un autre juste du royaume de la philosophie, Confucius, qui disait déjà en son temps que quand les mots changent de sens, les royaumes deviennent ingouvernables.
Nous en avons eu un autre exemple quasiment parfait cette semaine, dans une actualité politique et sociale qui reste décidément bien riche. Les équipes de Big Brother (en France) utilisent depuis toujours et à tort et à travers la « reductio ad Hitlerum », accusant quiconque n’est pas d’accord avec eux d’être un farouche partisan d’Hitler. Un ancien président de la République s’est cru autorisé à utiliser un nouveau concept, la « reductio ad Stasi (um) », pour décrire le traitement indigne dont il était l’objet. Que n’avait-il fait !
Rappeler aux thuriféraires de la novclasse qu’ils avaient toujours et partout soutenu tous ces criminels contre l’humanité connus sous le nom de communistes était faire surgir une parole non pas neuve mais vraie, dans le silence assourdissant qui entoure les crimes communistes depuis longtemps (cf. J.F Revel, ou « Le livre noir du communisme »), et donc montrer que leur morale n’en était pas une. Quiconque a soutenu les communistes ou a été soutenu par eux est ou a été objectivement soit une ordure soit un idiot et il n’y a pas d’alternative (les deux ne s’excluant certes pas). D’où cette immense fureur et ce débordement de colère.
Mais il y a plus grave encore que le changement de sens de la parole. Pour assurer son emprise sur la population dans son ensemble, Big Brother a besoin de savoir aussi ce que tout un chacun fait à tout moment et non pas simplement ce que chacun dit, et donc les libertés individuelles doivent aussi être soigneusement « contrôlées ».
Et je ne peux pas m’empêcher d’être terrifié quand j’analyse les évolutions de nos sociétés depuis la chute des tours jumelles à New York en septembre 2001. Cette chute a en effet donné à tous les pouvoirs politiques l’occasion de renforcer l’espionnage sur chacun d’entre nous en partant du principe cher à Benoit Hamon que si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez aucune raison de craindre cette surveillance. On retrouve ici le principe de Saint Just qui permit les avancées immenses de la Terreur telles que les premiers génocides de l’histoire : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
Or la réalité est que la technologie moderne permet et cette surveillance et de bien étranges manipulations de nos démocraties. Il n’était donc pas question de laisser passer une si belle occasion. Car toutes nos actions économiques ou culturelles aujourd’hui se traduisent par l’inscription dans un ordinateur de zéros et de uns, et donc rien n’est plus facile que de remonter ces zéros et ces uns pour savoir où j’étais, ce que je faisais, comment j’ai dépensé mon argent et avec qui.
Et donc le pouvoir peut, en regardant mes dépenses ou mes parcours sur le Net, se faire une opinion exacte de mes opinions : à quelle revue je souscris, quelles sont les œuvres charitables à qui je donne de l’argent, quels sont les partis politiques que je finance, est-ce que je souscris au denier du culte, où je vais passer mes vacances…ce qui est bien pratique, chacun en conviendra.
Que le lecteur me permette quelques exemples.
D’abord dans le domaine électoral. J’étais aux USA pendant la dernière campagne présidentielle. Messieurs Romney et Obama se présentaient, et quelque chose pendant cette campagne m’avait laissé complètement perplexe. Romney, le candidat républicain, faisait une campagne classique, parlant aux citoyens de leur pays, de ses problèmes et des solutions qu’il comptait apporter. De son côté, le président sortant, Obama, ne développait aucun thème et aucune idée, ce qui me rendit songeur. Du coup je m’étais dit que Romney allait l’emporter tant le silence obamesque apparaissait assourdissant.
Erreur funeste.
L’explication de cette différence de comportement me fut fournie après coup.
Une énorme équipe de spécialistes de l’informatique, souvent issus des équipes de Google, (le propriétaire de Google étant l’un des plus chauds partisans du président sortant), travaillait pour le compte d’Obama pour identifier les électeurs qui risquaient de souffrir des réformes proposées par M. Romney. Une fois ce travail fait, des messages publicitaires parfaitement ciblés étaient diffusés au travers des radios et des télévisions locales pour effrayer ces électeurs ou ces électrices. Dans un cas, il pouvait s’agir de mères célibataires, dans l’autre de la communauté hispanique, dans un troisième de la communauté des gens âgés, ou des Afro-Américains… Pour cela, il fallait comprendre quelles étaient les préférences de chacun, ce qui n’était pas bien difficile si l’on avait accès aux sites que chacun d’entre eux avait visités ou aux paiements qu’ils avaient effectués ou reçus. Etaient vérifiés aussi les profils sociaux et fiscaux de ces populations, cela va sans dire. Et cela se passait dans chacune des circonscriptions clefs.
Le but n’était pas de rassembler la nation autour d’un projet, mais bien au contraire de la diviser autant que possible en de multiples groupes tous centrés sur leurs « avantages acquis », pour faire appel à chaque fois aux sentiments les plus bas comme la jalousie, la peur, la haine raciale.
La fin n’était pas de montrer que l’on avait un projet, mais d’empêcher que le projet de l’autre soit entendu et donc d’empêcher tout débat contradictoire ou toute discussion sur les résultats du président sortant. Les messages se concentraient donc non sur la réalité, le possible et le rationnel, mais sur le subjectif, l’émotionnel et les sentiments. Le vrai objectif n’était donc plus de débattre de façon claire des deux projets en présence mais de montrer que l’autre personne/projet était moralement condamnable et de soulever des émotions et des craintes, et certainement pas de faire appel à la raison ou à l’intérêt général. Mon opposant, disaient ces messages, veut faire mourir de faim les enfants des mères célibataires. Mon opposant veut rétablir l’esclavage. Mon opposant veut faire raccompagner à la frontière tous les immigrants illégaux.
C’est bien pour cela que M. Obama ne s’était même pas donné la peine de se préparer pour le premier débat, tant ce débat dans le fond était une survivance du passé. A ces messages, il est impossible de répondre puisque l’on n’a pas accès aux mêmes informations. Un scénario similaire se produisit en France où tous les medias « de gauche » et tous les oints du Seigneur tirèrent à boulets rouges sur M. Sarkozy en utilisant des critères « moraux » (bling bling, bouclier fiscal, Fouquets, ami des riches…) sans jamais parler du projet - ou de l’absence de projet - de son concurrent, qui fut élu par défaut, un peu comme M. Obama, par simple diabolisation de l’opposant.
Et bien sûr, cela marcha parfaitement bien.
Question : un président ainsi élu est légal, bien sûr. Est-il « légitime »?
Second exemple :
Le lecteur sait que je suis un financier qui de temps en temps met les mains dans le cambouis de la réalité. Eh bien, depuis le 9/11, cette réalité s’est terriblement détériorée, au détriment des épargnants (c’est-à-dire le rentier). La lutte contre le terrorisme a permis une montée incroyable des contrôles sur le patrimoine de tout un chacun ainsi que sur les mouvements de ce patrimoine au travers du temps. Le nombre de papiers qu’il faut fournir et de justificatifs qu’il faut apporter avant que d’effectuer un simple virement est devenu tout simplement incroyable. Et cela coûte très cher.
Qui plus est tous ces virements passent par deux ordinateurs (qui servent de chambres de compensation à toutes les banques mondiales), l’un en Europe, l’autre aux USA, ce qui veut dire que tous les Etats importants sont parfaitement au courant de ce que chacun fait en temps réel.
Ce qui donne bien sûr à ces Etats de multiples moyens de chantage.
L’affaire de la NSA aux USA n’est en fait que la partie visible de l’iceberg. Sans être paranoïaque, je crois pouvoir affirmer que tous nos gouvernements n’ont qu’une idée en tête : comment mieux nous espionner pour mieux nous manipuler. Par exemple, chercher en utilisant un moteur de recherche dans l’un de ces deux ordinateurs toutes les transactions que Charles Gave a faites depuis 10 ans doit être un jeu d’enfant, ce qui m’ennuie beaucoup. Non pas que j’aie fait quoi que ce soit d’illégal, mais enfin je ne tiens pas à ce que les Etats français ou américain, ou qui que ce soit d’ailleurs, aient la possibilité de savoir qui je finance ou qui je ne finance pas. On imagine les possibilités de chantage si j’ai envoyé de l’argent à une vieille maîtresse dans le besoin ou pour entretenir une tripotée d’enfants illégitimes. Ma vie de famille en serait quelque peu compliquée.
Il y a pire.
Au départ, « on » nous expliquait que cette surveillance était nécessaire pour lutter contre Al Qaïda. Les masques sont tombés : maintenant, « on » nous dit que cela est nécessaire pour lutter contre la fraude fiscale, qui est rapidement en train de devenir un crime contre l’humanité. Mais ici je voudrais dire une simple vérité. La fraude fiscale doit être poursuivie et condamnée (à ce propos, à ma connaissance, M. Cahuzac n’est toujours pas en prison), et chacun en est d’accord. Mais la fraude fiscale me semble un bien petit crime par rapport aux massacres et aux spoliations effectués par des Etats contre tout ou partie de leur population pendant tout le XXème siècle.
Renforcer le pouvoir des Etats pour leur permettre de commettre encore plus de crimes au XXIème siècle qu’au XXème ne me semble pas être une grande priorité. Et c’est ici que l’on retrouve Saint Thomas d’Aquin. A quel moment un Etat, un Big Brother, devient-il tyrannique ? A partir de quelle pression fiscale ne lui doit-on plus obéissance, et quand se révolter devient-il un devoir ? La réponse à cette question pour de nombreux Français passe par l’exil, qui constitue le seul moyen permettant à leur révolte de rester légale (jusqu’à quand ?).
Cependant, et comme chacun le sait, tous les Français n’ont pas accès à cette solution, pour des raisons évidentes, mais tous doivent répondre à cette simple question à la fois pratique et morale : à quel moment deviennent-ils complices des abominations qui sont commises avec leur argent ?
Qu’est-ce qui est le plus grave : aider à la consolidation du pouvoir de Big Brother ou agir pour préserver la liberté individuelle en général et la sienne en particulier ? Je n’ai pas de réponse simple à cette question. Mais une réponse va devoir être apportée par les peuples, les vrais souverains, faute de quoi nous serons vraiment mal partis. Le peuple anglais, le plus attaché à la liberté individuelle depuis toujours, a commencé à répondre et c’est un très bon signe.
Je reste optimiste. Comme le disait Jean Paul II, la vérité l’emportera toujours sur le mensonge.
Charles Gave
http://francelibre.tumblr.com/post/80925657994/big-brother-cest-maintenant#.UzVIqMcsRXY -
NBIC : homme augmenté ou homme asservi ?
En France, le transhumanisme est une notion médiatiquement récente : inventer une néo-humanité passe plus par la défense des droits sexuels à la sauce LGBT que par une transformation mécanique des individus.
Mais cette notion d’une humanité augmentée par la technique n’est pas qu’un fantasme de science-fiction ou le rêve de quelques savants à l’éthique atrophiée : c’est le projet soutenu par Google, l’entreprise la plus puissante du monde. Ce soutien n’est pas qu’une posture “citoyenne” : c’est un axe de développement stratégique qui pousse le moteur de recherche à acheter, fin 2013, huit sociétés de robotique, dont Boston Dynamics, spécialiste de la simulation humaine (comportement et physiologie). Et qui a poussé Apple à recruter des experts en médecine connectée et à nommer l’un de ses membres PDG de Calico, société créée par Google pour lutter contre le vieillissement.
Cette alliance du virtuel et du réel a un nom : NBIC, pour Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives. L’idée est de faire converger ces sciences pour améliorer les performances humaines – voire l’espèce humaine, les transhumanistes n’hésitant à prédire l’immortalité pour ceux qui auront accepté de s’augmenter convenablement : Laurent Alexandre, président de DNAvision, leur thuriféraire français, le promettait lors d’une conférence TED à Paris, le 6 octobre 2012, et 2045 est la date magique à laquelle l’humanité est censée pouvoir s’affranchir de la mort (le site de propagande 2045.com regroupe tous les éléments nécessaires pour comprendre l’idéologie sous-jacente).
Le signe NBIC lui-même, qui se présente comme une évidence, est déjà une façon de forcer le débat en présentant cette alliance comme une convergence économique “naturelle”. Les biotechnologies regroupent le séquençage du génome et la biologie de synthèse. Avec un coût du séquençage désormais inférieur à 100 euros (selon les pays et les acteurs), le marché est gigantesque, puisque connaître son génome c’est maitriser sa santé. La femme du co-fondateur de Google, Sergey Brin, a ainsi fondé la société 23andMe, spécialisé dans le séquençage et la détection des problèmes médicaux (jusqu’à ce que le gouvernement américain lui demande de suspendre cette activité). [...]
Philippe Mesnard - La suite dans L’AF 2882
-
Français, vous devez savoir que BHL écrit n'importe quoi
De Bernard Antony :
"Dans le Point de cette semaine, l’ancien maoïste non repenti et ultra-belliciste irresponsable Bernard-Henri Lévy se livre à une série de considérations sur un certain nombre de personnalités du FN. Sur chacune il introduit son propos par la formule : « Français, vous devez savoir… » Sur moi-même et Thibaut de la Tocnaye, il écrit :
« Français, vous devez savoir que Thibault de La Tocnaye, candidat à Cavaillon et proche de la mouvance ultra du parti, animée par Bernard Antony, se vante d’avoir combattu dans les rangs des milices libanaises coupables, entre autres, du massacre de Sabra et Chatila. »
Si toutes les informations qu’il prétend révéler sont de même acabit, on doit une fois encore considérer avec commisération ce personnage dont le grand Raymond Aron disait après son livre « L’idéologie française » qu’il était un « philosophe auto-proclamé, un discoureur de café du commerce ». BHL est décidément un aussi piètre informateur que philosophe.
Il devrait savoir que n’étant plus au Front National depuis dix ans, je n’en anime évidemment pas ce qu’il appelle « la mouvance ultra » ! N’étant par ailleurs aucunement ultra, sinon contre la connerie et la désinformation.
Quant à Thibaut de La Tocnaye, il a certes avec courage combattu auprès des héroïques compagnons de Béchir Gemayel. Il n’était ni à Sabra ni à Chatila, massacres effectués sous la responsabilité de l’agent triple libano-israélo-syrien Hélie Hobeika. Quoique, comme moi, nullement hostile à l‘État d’Israël, Thibaut de la Tocnaye n’était pas au moment de Sabra et Chatila auprès du général Sharon. Il était alors, comme aujourd’hui, l’ami de Samir Geagea que l’assassin Hélie Hobeika essayait d’éliminer.
La vérité, c’est que BHL demeure ce qu’il fut : un roquet tchékiste !"