Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 1099

  • Interview de Pascal Marchand, spécialiste de la géopolitique de l'Europe et de la Russie

  • Rwanda : 20 ans après, ce que vous ne lirez (toujours) pas dans la presse

    A l'occasion des 20 ans du génocide rwandais et alors que le président Paul Kagame accuse de nouveau la France d'être impliquée, Bernard Lugan anticipe l'entreprise de désinformation que vont nous servir nos médias. L'auteur deRwanda, un génocide en questions, livre donc, en libre accès sur son blog, de nombreux éléments sur l'enquête judiciaire en cours et tout ce qui est fait pour l'enterrer. Un long article passionnant, qui s'intéresse de près à l'élément déclencheur - l'attentat contre l'avion du président rwandais Habyarimana - sur lequel la Cour pénale internationale n'a jamais voulu enquêter. Et pour cause :

    "Comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR [ndlt : la rébellion tutsie menée par Paul Kagame] qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire »."

    On retrouve tous les éléments habituels d'une intervention américaine : intérêt géostratégique (pour des matières premières), diabolisation du régime en place, soutien à une rébellion présentée comme résistante et démocratique...

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/04/rwanda-20-ans-apr%C3%A8s-ce-que-vous-ne-lirez-toujours-pas-dans-la-presse.html

  • "L'Imperium contre le mondialisme" - entretien avec Gabriele Adinolfi

  • Ukraine : les milliards envolés des oligarques russes

    Ils sont la partie visible de la richesse de la Russie. Les oligarques sont aussi victimes de la crise ouverte entre Vladimir Poutine et les Etats-Unis. La chute de la Bourse russe leur a fait perdre des milliards.

    Plus de 20 milliards de dollars… C’est, depuis le début de l’année, le lourd tribut payé par les milliardaires russes à la crise géopolitique et économique. Les 16 plus riches d’entre eux ont vu leur fortune fondre de 23,5 milliards de dollars (8.284 milliards de roubles, selon l’indice Bloomberg des milliardaires). Un véritable krach pour les nouveaux riches les plus en vue de la planète depuis l’effondrement de l’URSS. Sur les 18 Européens dont la fortune a chuté de plus de 1 milliard de dollars depuis le début de l’année, 10 sont russes !


    L’année 2013 n’avait déjà pas été très bonne pour ces milliardaires amateurs de football (Rybolovlev à Monaco, Abramovich à Chelsea, Ousmanov à Arsenal…), de yachts et de vacances fastueuses sur la Côte d’Azur ou à Courchevel.

    Le retournement du marché des matières premières, qui a fait une partie de leur fortune, leur a coûté cher. L’an dernier, le magnat ukrainien Rinat Akhmetov a perdu 5,1 milliards de dollars. Le patron de Rusal, Oleg Deripaska, a, lui, vu sa fortune fondre de 3,8 milliards et celle d’Alexeï Mordashov, patron de Severstal, de 2,3 milliards.

    13 milliards perdus en un jour

    Ils espéraient sans doute profiter de la reprise économique aux Etats-Unis ou en Europe pour se refaire une santé financière. Mais c’était compter sans le psychodrame ukrainien.

    Le 3 mars dernier, la tension est à son comble entre la Russie et l’Ukraine, soutenue par les Etats-Unis et l’Europe. « Bruits de bottes », « guerre froide », « escalade », peut-on lire dans la presse. La Bourse de Moscou panique. L’indice Micex, qui regroupe les plus grosses sociétés cotées comme Rosneft, Uralkali, Sberbank ou encore Loukoïl, s’effondre de plus de 10 %.

    Ce jour-là, la fortune des milliardaires russes s’est allégée de près de 13 milliards de dollars, selon Bloomberg. Le « son du canon » a fait fuir les investisseurs.

    On estime que la fuite des capitaux de la Russie éternelle pourrait atteindre 100 milliards de dollars sur le seul premier trimestre. Une saignée historique.

    Car la crise en Crimée intervient presque au plus mauvais moment pour l’économie russe. En trois ans, son taux de croissance est passé de 4,3 % à 1,3 %… Et le pire est à venir. Selon la Banque mondiale, l’économie russe pourrait se contracter de 1,8 % cette année, si la crise autour de l’Ukraine s’aggrave et si la fuite des capitaux se prolonge.

    « Alors que l’absence de réformes structurelles de fond avait déjà mené à une érosion de la confiance des investisseurs et à un ralentissement progressif de la croissance, les récents événements autour de la Crimée ont transformé ce problème persistant en véritable crise de confiance », selon la banque internationale, qui conclut : « Cela a montré plus clairement la faiblesse du modèle de croissance économique de la Russie. »

    A Moscou, la banque centrale ne table déjà plus que sur une croissance inférieure à 1 % cette année, loin des 2,5 % de croissance du PIB espérés en début d’année. Mais certains, localement, ont déjà franchi la ligne rouge.

    Le magnat de l’acier Vladimir Lissine s’en tire le plus mal

    Les milliardaires sont donc touchés au portefeuille alors que les cours de Bourse de leurs entreprises s’effondrent. Six d’entre eux ont déjà perdu près de 15 milliards de dollars depuis le début de l’année. Vladimir Lissine est celui qui, pour l’instant, s’en tire le plus mal : 3,9 milliards de dollars évaporés depuis le début de l’année (au 2 avril). Il avait déjà perdu en 2012 son titre d’homme le plus riche de Russie.

    Le magnat de l’acier, propriétaire du groupe Novolipetsk, est un homme discret. Cet ancien ouvrier sidérurgiste, amateur de cigares cubains, ne serait pas vraiment un proche du Kremlin, selon le magazine russe « Finans » et il se tiendrait aussi éloigné que possible du monde politique. Ce qui n’a pas empêché cet amateur d’armes à feu d’accéder en 2011 au poste de vice-président du Comité Olympique russe.

    Vladimir Yevtushenkov a, lui, perdu 2,7 milliards depuis le début de l’année, presque un tiers de sa richesse. Le roi des télécoms, numéro un du mobile en Russie (MTS), a fondé Sistema en 1993. Cotée à la Bourse de Londres, l’action du groupe, présent aussi en Ukraine, a perdu plus du quart de sa valeur depuis le début de l’année. Vladimir Yevtushenkov fut, un temps, proche de l’ancien maire de Moscou Iouri Loujkov, démis de ses fonctions par Dimitri Medvedev en 2010.

    Cet amateur de dominos, lui aussi discret, a investi dans le cinéma. Il possède les studios Russian World à Saint-Pétersbourg, qui ont travaillé avec Woody Allen sur le film « Match Point ».

    Vient ensuite l’un des milliardaires russes les plus connus, Alicher Ousmanov, le fondateur de Metalloinvest, numéro un mondial du minerai de fer. Le Russe le plus riche de 2013 a vu sa fortune fondre de 2,5 milliards de dollars. Mais il lui reste suffisamment d’argent, plus de 17 milliards, pour gérer ses hobbies et ses envies.

    Propriétaire de 30 % du capital d’Arsenal, ce fan d’escrime (il a lu et relu « Les Trois Mousquetaires » dans sa jeunesse) s’est offert en 2012 un Airbus A340 (prix catalogue 350 millions de dollars), qu’il a entièrement customisé. Homme de médias (propriétaire du quotidien économique « Kommersant » et de plusieurs chaînes de télé), il est aussi connu pour ses investissements fructueux dans Facebook (1,4 milliard de dollars de bénéfices).

    Gros investisseur en Amérique, il fait partie du sérail et entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Fin 2011, il n’avait pas hésité à limoger le rédacteur en chef de « Kommersant », accusé d’avoir été injurieux avec le président dans le cadre d’un article sur des fraudes électorales.

    Andrey Melnichenko (12,8 milliards de dollars) a aussi perdu gros avec la crise, autour de 1,9 milliard. Le roi de la potasse (il est propriétaire d’EuroChem) n’était déjà pas épargné par la baisse des prix des engrais imposée par la Chine et par l’Inde.

    Melnichenko est un proche de Poutine, qui était au premier rang lors de son mariage avec un mannequin. C’était en 2005 à la Villa Altaïr au cap d’Antibes. Un mariage à 30 millions de dollars, avec aux fourneaux Alain Ducasse, et derrière le micro pour pousser la chansonnette Christina Aguilera, Julio Iglesias et Whitney Houston.

    Roman Abramovich, le propriétaire du club de Chelsea sur la pente descendante

    D’autres milliardaires ont aussi connu un mois de mars difficile, tel Sergeï Galitsky, propriétaire du numéro un de la distribution Magnit (– 1,9 milliard), Alexeï Mordashov (1,5 milliards de dollars), le patron de Severstal et actionnaire de Rossia, l’une des banques visées par les sanctions américaines ou encore Vagit Alekperov, le président de Loukoïl, qui a perdu 1,2 milliard.

    La liste est longue, mais certains ont échappé à la sanction des marchés, comme Roman Abramovich, dont la fortune n’a reculé que de 178 millions de dollars depuis le 1er janvier. Mais le propriétaire du club de Chelsea est sur la pente descendante. L’an dernier, le groupe minier Evraz, dont il est actionnaire, a plongé de 56 %.

    Quinzième fortune mondiale en 2008 avec plus de 21 milliards de dollars en 2008, Roman Abramovich n’est plus que le 146e homme le plus riche du monde aujourd’hui.

    Dimitri Rybolovlev a lui aussi limité les dégâts (–22 millions de dollars). La vente de sa participation dans Uralkali, en 2010, pour 6,5 milliards de dollars permet au président de l’AS Monaco de dépenser tranquillement son argent sans trop se soucier des crises.

    Mais celui qui s’en sort le mieux s’appelle Oleg Deripaska (+ 126 millions de dollars depuis le 1er janvier), actionnaire de Rusal et de Norilsk Nickel. Présenté comme le « milliardaire de Poutine », celui qui a fait fortune sous Eltsine, n’a pas hésité à investir 1,8 milliard de dollars dans les Jeux de Sotchi, via notamment la construction du village Olympique.

    Mais, comme Abramovich, il a perdu de son lustre au fil des années. Sa fortune est passée, selon « Forbes », de 28 milliards en 2008 à 6,5 milliards aujourd’hui.

    Sur la liste noire

    Mais, à côté de ces richissimes chefs d’entreprise, pénalisés par la crise, il y aussi quelques personnalités plus directement visées par les sanctions américaines et européennes.

    Ils sont trois dans le viseur : Iouri Kovaltchouk, Guennadi Timtchenko et Arkadi Rotenberg. Le premier contrôle la banque Rossia. Seulement 1.168e fortune mondiale, il est considéré comme« le banquier personnel des hauts responsables en Russie ». Vieil ami de Poutine, il est membre comme lui d’une coopérative, Ozero, qui gère un ensemble de datchas dans la région de Saint-Pétersbourg, où cohabitent plusieurs milliardaires locaux.

    Visés également les frères Rotenberg, Arkadi et Boris (une fortune de 5,5 milliards à eux deux), présentés comme les hommes d’affaires les plus influents de Russie. Ils ont été les « sparring-partners » de judo de Poutine. Leur entreprise SGM Group a prospéré dans le sillage du géant Gazprom. La fortune d’Arkadi a été multipliée par quatre en trois ans selon « Forbes ».

    Enfin, il y a Guennadi Timtchenko, considéré comme l’homme le plus puissant de Russie, présent dans l’énergie, le transport, la construction, infrastructure via le holding Volga Group. Il est aussi actionnaire de Novatek, l’une des actions massacrées par la Bourse le 3 mars dernier (– 13 %).

    Mais Timtchenko était aussi il y a peu l’un des principaux actionnaires du groupe Gunvor, numéro quatre mondial du courtage de pétrole. « Les activités de Timtchenko dans le secteur de l’énergie ont été directement liées à Poutine. Poutine a des investissements dans Gunvor et pourrait avoir accès aux fonds de Gunvor », accuse le département du Trésor américain.

    Si sa fortune est passée de 2,5 à plus de 14 milliards de dollars entre 2008 et 2013, elle a fondu de 2 milliards depuis le début de l’année, selon les statistiques de Bloomberg.

    Les Nets de Brooklyn à Moscou ?

    Ces dernières années, les oligarques avaient tendance à sortir leur argent de Russie pour Londres ou Genève comme un signe de défiance vis-à-vis d’un pouvoir prompt à faire, mais aussi à défaire les fortunes. L’exemple de Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron de Ioukos, emprisonné pendant près de dix ans, avait valeur d’exemple.

    La crise ukrainienne pourrait-elle inverser la tendance ? Il y a quelques jours devant un parterre de grands patrons russes, Vladimir Poutine avait exhorté ces derniers au patriotisme économique. « Les entreprises russes doivent être déclarées sur le territoire de notre nation, dans notre pays, et avoir une structure capitalistique transparente. Je suis certain que ceci est également dans votre intérêt. »

    Sera-t-il entendu ? Mikhaïl Prokhorov (qui pèse 10,7 milliards de dollars) a annoncé fin mars son intention de rapatrier le siège social d’une de ses entreprises les plus emblématiques : le club de basket des Nets de Brooklyn, qui jouera évidemment toujours en NBA. Une provocation de la part d’un homme qui a perdu près d’un demi-milliard de dollars avec la crise ?

    Les Echos

    http://fortune.fdesouche.com/335645-ukraine-les-milliards-envoles-des-oligarques-russes

  • OTAN GO HOME !

    COMMUNIQUÉ DU RÉSEAU IDENTITÉS.

    En 1991 l‘Union Soviétique s’effondrait et avec elle la menace militaire qu’elle représentait. En effet, immédiatement, la Russie nouvelle sabordait le Traité de Varsovie: dès lors l’OTAN n’avait plus de raisons d’être. Mais au lieu de jouer le jeu de la réciprocité, les U.S.A. poussaient leurs pions un peu plus profond en Europe. Ce furent les épisodes du démembrement de la Yougoslavie et de la Serbie, puis des “révolutions oranges” téléguidées depuis Washington.  Aujourd’hui, Russie et « Occident » sont à nouveau face à face à l’occasion de la crise Ukrainienne.

    Souvenons-nous de ces mains tendues… Gorbatchev et sa « Maison commune », Poutine et sa « Grande Europe »… Autant de plaidoyers pour un partenariat euro-russe enterré par nos dirigeants corrompus inféodés à Washington tels les Hollande, Fabius cornaqués par  l’ineffable Bernard Henri Lévy. Concrètement, l’OTAN divise notre continent alors que nous devrions l’unir. Nous ne pouvons demeurer les complices silencieux de l’OTAN quand elle bombarde une capitale européenne comme Belgrade, quand elle installe des républiques musulmanes comme le Kosovo ou la Bosnie en plein coeur de l’Europe, ou quand elle tente de déstabiliser la Russie comme on l’a vu en Géorgie ou en Ukraine…

    C’est pourquoi le Réseau-Identités entreprend aujourd’hui une campagne visant à libérer l’Europe de la tutelle des USA en abrogeant le Traité de l’Atlantique Nord qui ne sert ni le continent européen, ni les nations qui le composent. A la place, nous devons oeuvrer pour une armée européenne au service des intérêts européens et de leur diplomatie. On est en droit de se demander aujourd’hui quelle sera l’attitude de l’OTAN quand les peuples de France ou d’autres pays d’Europe auront décidé de se réapproprier les outils de leur souveraineté et de s’atteler au grand défi de la re-migration. Décidemment, non! Nous ne voulons plus d’une ingérence étrangère dans les affaires de notre continent car nous voulons l’Europe aux Européens…

    Alors, comme De gaulle en son temps, disons non à l’OTAN…

    OTAN hors de France !!! OTAN hors d’Europe !!! OTAN GO Home !!!

    Réseau Idendités : http://www.reseau-identites.org/

    flyer_otan

    autocollants à commander sur contact@reseau-identites.org

  • Mes vacances au Bélarus par Frédéric MALAVAL

    Passer ses vacances au Bélarus, quelle idée ! Mais venons-en au fait : où est–ce vraiment ?
    Le Bélarus est difficile à situer avec précision sur une carte, à moins de posséder un atlas géographique d’une édition récente; c’est un pays d’Europe orientale sans accès à la mer, bordé à l’Ouest par la Pologne, au Nord par la Lettonie et la Lituanie, à l’Est par la Russie et au Sud par l’Ukraine. C’est tout simple ! Son nom a connu plusieurs variantes : appelée Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie pendant toute la période soviétique, cette ancienne République socialiste soviétique depuis 1918, indépendante depuis la dissolution de l’U.R.S.S. en 1990, est maintenant mieux connue sous le nom de Bélarus. Cette vaste plaine couverte pour un tiers de forêts a vu passer Napoléon et ses grognards qui, sur le chemin du retour, ont connu un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina (novembre 1812). Depuis, le pays a terriblement souffert de la dernière guerre, notamment lors de l’offensive allemande de juillet 1941 et de l’offensive russe durant l’été 1944. Notre contributeur, Frédéric Malaval, nous a remis ses souvenirs d’un voyage pittoresque dans des contrées qui méritent d’être visitées.
    Polémia

    ***
    Quand on désire connaître la météo de Saint-Pétersbourg via Google, il faut chercher la ville en Asie. Dans la vision U.S., l’Asie commencerait donc à un peu plus de 1000 km à vol d’oiseau de la frontière française. Selon Google, la Russie est désormais reléguée en Asie; l’oblast de Kaliningrad au bord de la mer Baltique aussi. En revanche, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, l’Ukraine et le Bélarus sont toujours rangés en Europe. Il est vrai que les trois ex-républiques soviétiques baltes sont bien ancrées dans le « monde libre » maintenant, car membres de l’O.T.A.N. et de l’Union européenne. Pour l’Ukraine c’est en train de se jouer actuellement. La Crimée restera sans doute en Asie. Enfin, même dénué de toute logique géopolitique, on comprend bien que la future cible est le Bélarus. Aussi, avant que « Die große Propaganda » s’emballe, je voudrais livrer un témoignage sur ce que j’ai ressenti dans ce pays pendant l’été 2012. Ces lignes ont été écrites dans la foulée de ce séjour; sans intention de les publier alors, car je suis loin de mes eaux territoriales en abordant ce sujet.
    Ainsi, l’été 2012, alors que la majorité des vacanciers allait vers le Sud, j’ai opté pour le Bélarus, l’ancienne Biélorussie. Plus particulièrement Rogachev, Bobruisk, Minsk et Vitebsk. En réalité, j’y suis allé pour évaluer l’opportunité de monter un bizenesse.
    Sincèrement, je m’attendais à visiter le Stalingrad de février 1943.
    Quelques années auparavant, j’avais envisagé d’aller à Saint-Pétersbourg par le train. Pour voir. L’agent de la S.N.C.F. m’avait garanti qu’il pouvait m’amener jusqu’en Pologne, mais qu’après il ne garantissait rien. La Biélorussie m’était alors apparue comme un immense no man’s land. Finalement, j’étais allé à Péter par avion, en passant par Helsinki.
    Il est difficile d’avoir une image positive du Bélarus. L’appareil médiatique français affirme régulièrement que c’est une tyrannie, que les gens souffrent, etc. Difficile d’échapper à cette litanie. De plus, rares sont les personnes capables de situer sans hésiter ce pays sur une carte. Pourtant sa superficie est d’environ un bon tiers de celle de la partie européenne de la République française, pour une population équivalente à celle de la Belgique. Avant d’y aller, j’étais à tel point méfiant que j’avais prévu une issue de secours par la Pologne.
    J’y suis arrivé dans un 4×4 Chevrolet Niva immatriculé en Russie, en passant par Novgorod. Entre ces deux pays, pas de frontière. C’est comme dans l’Union européenne. On ne voit ni douaniers, ni policiers. Surprise : le paysage change aussitôt. Alors que l’immensité de la Russie fait que les belles routes à l’européenne sont rares, au Bélarus les routes sont impeccables, les bordures tondues, les champs cultivés, les forêts traversées sont parsemées de panneaux invitant à respecter la nature. Donc pas de cacadromes ni de ces jolies décharges sauvages associant papier-toilette usagé et déchets plastiques durables qui s’égaillent sur nos routes de France. C’est propre. Mon premier sentiment fut que je me retrouvais en Suisse dans les années 1960-70, quand, enfant, nous passions l’été régulièrement aux Gets, en Haute-Savoie. Plusieurs faits marquants sont ainsi durablement imprimés dans mon cerveau. Par exemple, j’ai vu des automobilistes s’arrêter sur une route à 4 voies pour laisser passer des piétons sur un passage protégé. Véridique. La première fois, je ne l’ai pas fait. J’avais pris ces marques sur la chaussée et ces groupes le long de la route pour des éléments de décor. Je ne m’étais pas arrêté. Mais, bon, j’avais une plaque russe… Donc ils n’ont pas rouspété après un Français. Puis, devant faire le plein (moins cher qu’en Russie), j’ai demandé un gant pour me protéger les mains. La préposée m’en donna tout en signalant qu’« Ici, nos pompes sont propres ». Et c’est vrai. La Suisse, j’vous dis.
    Finalement, arrivée à Rogachev par un beau jour ensoleillé. Première visitée, la ville est modeste, mais les habitants paraissent heureux. Les mamans s’occupent de leurs enfants. Plusieurs éléments accrochent le regard. Le premier, c’est l’omniprésence de la cigogne, en vrai et comme symbole. On les voit marcher derrière les tracteurs dans les champs pour attraper ce qu’ils extraient. Ces charmants volatiles nichent même au cœur de la ville. Pour l’écolo que je suis, la cigogne est considérée comme un bon indicateur écologique. Donc, c’est propre. Effectivement cela ne sent pas mauvais. Ayant passé en une autre occasion un mois en Russie loin de toute urbanisation, j’ai, depuis, un odorat très sensible. Là-bas, difficile de détecter des produits chimiques dans l’air. Il est vrai qu’une partie de leur territoire est condamné depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl (1986). Ils savent ce qu’est une catastrophe industrielle, radioactive de surcroît. Une affiche rappelant que 10 % (?) du territoire biélorusse est condamné depuis – et pour longtemps – est posée à côté du guichet où l’on retire son visa à l’ambassade à Paris. On sent une sensibilité à la nature bien plus forte que chez nous. Les panneaux invitant à respecter les animaux dans les forêts sont autant de manifestations de cette posture écologique. Cela ne les empêche pas cependant de faire un peu de « bizenesse » avec la chasse d’animaux que l’on ne trouve plus chez nous, comme les ours, les loups ou les élans. Mais bon… Pas de jugement. Les chasseurs viennent majoritairement de l’Ouest.
    Autre fait marquant : les monuments à la gloire des héros de 1941-45. Les T-34 trônant au milieu de parcs sont soigneusement astiqués. Ils paraissent plus neufs qu’à leur sortie d’usine. Et il y en a partout. Les monuments aux héros sont tout aussi soignés. De belles photos N.& B. rappellent aux passants les visages de ces soldats tués en se battant pour l’U.R.S.S. Enfin, les statues de Lénine sont dans le même état, propres et brillantes. Mais, à côté on trouvera systématiquement Marie et Jésus. Eux aussi impeccables. Pas besoin de faire beaucoup de kilomètres si l’on vénère à la fois Lénine et Jésus : quelques dizaines de mètres suffisent pour vivre cet œcuménisme. Parfois on les trouve ensemble sur le même panneau. Bon, c’est vrai qu’ils sont issus de la même matrice.
    Une visite au musée de Rogachev permet de saisir combien ces endroits furent imprégnés de judaïsme. À son apogée, 70 % de la population de la ville était juive. Une immense salle du musée leur est consacrée. Sans même que vous posiez de questions, après vous avoir exposé comment ils vivaient, le guide affirme simplement qu’ils sont partis depuis. Les trois zones mentionnées sont les Amériques, l’Europe de l’Ouest et Israël. Pourtant des statues leur sont dressées. Il en est ainsi dans la ville de Bobruisk où en plusieurs endroits un castor habillé en bourgeois vous salue et montre avec ostentation qu’on est « bien » en Biélorussie. Peut-être pas comme Dieu en France, mais pas loin. À peine quelques pas dans la ville et vous êtes invité à contempler ces statues dont une se trouve juste devant les locaux où se tiennent les foires commerciales locales. Rogachev c’est aussi le lieu où est produit le meilleur lait concentré de toute l’ex-U.R.S.S. C’est vrai qu’il est bon. Le packaging n’a pas dû changer depuis l’époque soviétique. Pour ceux qui aiment le look vintage tendance Brejnev, c’est top.
    Deux jours à Bobruisk pour visiter des usines – ils sont très ponctuels – puis départ vers Minsk, par une magnifique route à quatre voies gratuite. Toutes les autoroutes sont gratuites en Biélorussie, sauf celles menant vers les États baltes, membres de l’Union européenne.
    Minsk. Là c’est le choc. Une ville d’une propreté surprenante. Des gens bien habillés. De la circulation, mais sans embouteillages comme à Paris, Moscou ou Saint-Pétersbourg. Des voitures récentes. Des pistes cyclables. Des magasins. Des bâtiments bien entretenus et immaculés. Pas d’agressivité. Pourtant la ville n’a cessé d’être détruite, ces territoires au centre de l’Europe étant le lieu privilégié où se rencontraient Russes, Polonais, Allemands, Suédois, Français, Autrichiens, etc. C’est un peu le Péloponnèse ici. Les monuments historiques sont assez rares. De-ci de-là, un obélisque rappelle telle ou telle bataille. Pas de publicités tapageuses non plus. Encore moins d’anorexiques obscènes pour vous faire bouffer de la chimie, mais de jolies stèles issues du réalisme soviétique montrant de virils soldats et de plantureuses travailleuses. Faucilles et marteaux entretiennent la nostalgie de l’U.R.S.S. Des statues classiques évoquent tel ou tel aspect de l’histoire du territoire. On trouve quand même MacDo et Coca. Une précaution, peut-être !
    Autre surprise : pas un immigré. Autant à Rogachev, puis Bobruisk cela paraissait normal, autant à Minsk ce fut la surprise. Que des Européens ! La seule personne  que j’ai vue à l’apparence singulière était une jeune Rom accompagnée d’amies de son âge. Elle paraissait parfaitement intégrée. Propre, bien habillée, souriante et jolie, elle s’amusait bien dans ce restaurant à l’ambiance « jeune » du centre de Minsk. Déjà, à Péter, les immigrés ne sont pas nombreux, mais l’héritage impérial fait que vous croisez des Turcs et des Asiatiques. En revanche, très peu d’Africains ou d’Arabes. Cela fait très drôle quand on vient de France. On est même un peu inquiet, confronté à la blancheur de la population – et rassuré quand on voit des Africains déambuler en groupes dans la rue. Une fois, alors que je donnais un cours à l’Université, il y avait un Africain parmi les étudiants. J’étais content. J’ai toutefois eu beaucoup de mal à admettre qu’il ne parlait pas français. Je m’adressais à lui dans ma langue. Comme réponse, j’avais ses grands yeux remplis d’incompréhension. Donc à Péter on en voit. Pas beaucoup, certes, mais quand même. En revanche, au Bélarus, c’est absolument white white. On se croirait dans une réserve. Remarquez, quand on s’appelle le Bélarus, c’est difficile de faire autrement : Bélarus signifie Russie blanche. Pourquoi ? Parce que ce sont des zones ayant échappé à la domination mongole des XIIIe-XVIe siècle ap. J.-C., contrairement au reste de la Russie européenne. À plusieurs reprises, j’ai entendu à Péter que le type français y est très répandu car beaucoup de soldats de la Grande Armée, fatigués de combattre, auraient opté pour une installation sur ces terres en 1812. À vérifier… Rappelons que le pouvoir russe a toujours cherché à installer des paysans de l’Ouest.  Il y a(vait) bien les Allemands de la Volga, pourquoi pas les Français du Dnierp ?
    Balade dans la ville. Nickel. J’ai vu un clochard qui se lavait les cheveux dans un petit étang à proximité d’une église. J’ai la photo. Même leurs clochards sont propres. Pas un brin d’herbe qui dépasse et toujours l’alternance de faucilles et de marteaux, d’une part, et d’icônes, d’autre part. Pas loin de l’ambassade de France s’impose une agence de la BelSwiss Bank avec le drapeau de la Confédération helvétique comme emblème. J’ai les photos. Le soir à Minsk à l’hôtel : télé. Film très intéressant pris en cours de massacres. Pendant plus de 3/4 d’heure j’ai assisté à la torture de voyous par d’autres voyous, et réciproquement. Le tout dans une ambiance hémoglobine à faire passer Quentin Tarantino pour un scénariste de la Walt Disney Company. La dernière scène du film est belle : les deux voyous rescapés, habillés en respectables « bizinessemannes », sont dans de magnifiques bureaux avec une vue imprenable sur le Kremlin de Moscou; une secrétaire, ayant sûrement plein de qualités mais pas forcément celles pour taper des lettres, sort de la salle, la main d’un des voyous collée à ses fesses; l’autre, assis comme un cow-boy sur son bureau, les pieds sur le fauteuil, contemple le Kremlin de son regard de prédateur. Faut-il expliquer le message du film ? Bienheureux les Biélorusses ayant échappé aux joie de l’économie libre de l’ère Eltsine.
    Comme marque de leur particularisme, j’ai entendu à Minsk, dans une foire aux livres, un aborigène refusant de dialoguer en russe et optant résolument pour le biélorusse, idiome proche du polonais. Mais sans animosité. C’est loin d’être comme en Catalogne espagnole où souvent, après vous être adressé à des autochtones en castillan, on vous répond en français, l’air pas gentil – ou alors on fait semblant de ne pas comprendre. Au Bélarus, même avec une plaque russe, habillé en Russe, aucune animosité ne s’est manifestée à mon égard. Bon c’est vrai que j’aurais l’air d’un Français pur jus, même de loin. J’ai simplement fait l’objet d’un seul coup de klaxon alors que je conduisais ma voiture russe. Or, on ne klaxonne jamais à Minsk. Nous avons donc quitté cette ville dans le silence le plus total. Cap sur Vitebsk.
    On n’évoquera pas la nuit passée dans un relais de chasse avant d’y arriver. Proche de la frontière russe, on sentait bien que, si la situation devait exploser, c’est là que cela se ferait. Tout est dans un état de quasi-abandon, un peu comme côté russe à la frontière, au Nord, avec la Finlande. Grand contraste avec les villes « européennes » visitées auparavant : le lit était cassé; en me brossant les dents, j’ai failli me prendre le lavabo sur les pieds. Pourtant de nombreux hommes habitent l’endroit : un coup de tournevis de temps en temps ne serait pas du luxe. Ils sont toutefois contents de vivre là, conscients que la situation de leurs homologues côté russe est plus difficile. Ce fut le souvenir contrasté du voyage. Passons.
    Vitebsk, c’est la ville de Chagall. C’est à Vitebsk aussi qu’une cathédrale surplombant la ville a été inaugurée en 2010. Nos dirigeants inaugurent des mosquées, les leurs inaugurent des cathédrales. Là encore, c’est propre.
    D’autres souvenirs resteront figés dans ma mémoire, nombreux. Une analyse politique en est issue mais, comme cela est en dehors de mes eaux territoriales, je la garde pour moi. Une idée s’impose toutefois : il y a un modèle biélorusse. Le comprendre serait intéressant. J’invite les curieux à aller voir par eux-mêmes. En attendant, on pourrait inviter Loukachenko discourir à Science-Po (1). Cela créerait un peu d’animation au milieu de tous ces enseignants américanolâtres. Leur idole c’est Obama, pas Loukachenko.
    Retour à Paris. À Roissy-C.D.G., à peine la douane franchie, trois militaires armés, dont un Africain, épient les voyageurs l’air suspicieux, le doigt crispé sur la gâchette de leurs F.A.M.A.S. que j’espère vides. Quel contraste avec le sourire débonnaire des rares policiers biélorusses que j’ai croisés !
    Frédéric Malaval http://www.europemaxima.com/
    Note
    1 : Finalement, ce n’est pas une bonne idée. Il y aurait trop de risques que les étudiants, forcément idéalistes, fassent de « Vive la tyrannie biélorusse ! » leur cri de ralliement. Trop dangereux.
    • D’abord mis en ligne sur Polémia, le 31 mars 2014.
    Commentaire d’Europe Maxima : Le compte-rendu de Frédéric Malaval recoupe de nombreux témoignages de visiteurs de ce pays bien trop ignoré de la population de l’Hexagone. Il confirme aussi la savante désinformation des médiats occidentaux sur ce pays. En réalité, le Bélarus, le « pays des braves gens », bénéficie d’une belle stabilité politique en dépit des manœuvres délétères occidentalistes. Et si vous passiez quelques jours dans ce pays ce printemps ou cet été ? D’ailleurs, du 9 au 25 mai prochain, Minsk accueillera le 78e championnat du monde de hockey sur glace. Vous voulez de l’exotisme à deux heures de vol de Paris, le Bélarus vous ravira ! Victime d’un système politique plus que jamais dominé par les funestes oligarques, l’Ukraine a manqué d’avoir un vrai homme d’État, un Alexandre Loukachenko !

  • Trois opérations militaires françaises en Afrique : trois échecs politiques. Par Bernard Lugan

     

    Editorial du N°52, avril 2014 de la revue l’Afrique Réelle

     

    Ces dernières années, la France a mené trois opérations militaires d’envergure en Afrique. Leurs résultats politiques sont autant d’échecs :

     

    1) En Libye, l’incompréhensible « croisade pour la démocratie » lancée par M.M. BHL et Sarkozy a provoqué le chaos. Le pays est aujourd’hui dans une situation de guerres régionales, tribales, claniques, religieuses et mafieuses. Un espace inespéré s’est ainsi ouvert pour Aqmi et toutes les forces terroristes qui prospèrent désormais au milieu de l’anarchie ambiante avec des répercussions dans toute la zone sahélo saharienne comme nous l’avons observé au Mali.

     

    Si le cataclysme régional ne s’est pas encore produit c’est parce que le Tchad du président Déby constitue un maillon de résistance. Pour combien de temps encore ? Là est toute la question car la situation du pays est plus que complexe :

     

     

     

    - Au Sud, les évènements de Centrafrique vont immanquablement connaître une contagion dans les régions limitrophes frontalières.
    - A l’Est, la question du Darfour est toujours brûlante.
    - A l’Ouest, le Niger apparaît bien fragile.
    - Au Sud-Ouest, le jihad de Boko Haram s’étend chaque jour un peu plus.
    - Au Nord, la tâche grise du Sahara libyen s’enfonce à l’intérieur du Tchad par le biais de la question toubou.

     

    2) Au Mali, après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, Paris n’a pas voulu conditionner la reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud. Tous les ingrédients d’un futur conflit demeurent donc.

     

    3) En Centrafrique, au mois de mars 2013, François Hollande a ordonné à l’armée française présente à Bangui de laisser les pillards du Seléka prendre la ville alors que, depuis plusieurs mois, il aurait été facile de les « traiter » par une opération limitée et ciblée. Résultat : les chrétiens – 95% de la population de souche -, furent persécutés.

     

    Début 2014, face au désastre humanitaire, le président français décida finalement d’intervenir, mais en ne donnant à nos forces ni les moyens nécessaires, ni une mission claire et en prenant bien soin de ne désigner ni l’ « ami », ni l’ « ennemi ». Résultat : les bandes du Séléka se sont repliées vers le Nord avec armes et bagages et adossées au Soudan, elles ont fait du triangle de Birao une zone de déstabilisation de toute la sous-région.

     

    Bernard Lugan

     

    Sommaire  de ce numéro

     

    Actualité :
    - Le Nigeria, pays « émergent » ou pays en cours de désintégration ?
    - La Tripolitaine et la Cyrénaïque peuvent être indépendantes

     

    Longue durée :
    Sahel : le grand retour du Maroc

     

    Dossier :
    Libye, Mali, Centrafrique : trois échecs politiques

     

    Histoire :
    Génocide du Rwanda : où en est l’historiographie ?

     

    Source: le blog de Bernard Lugan.

    http://fr.novopress.info/161744/trois-operations-militaires-francaises-en-afrique-trois-echecs-politiques-bernard-lugan/#more-161744

  • Rwanda : un génocide en questions

    rwanda_un_genocide_en_questions-77381.jpgAssassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.

    Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d’en citer la source.

     

      Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile[1]. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda[2].

    Les Etats-Unis à la manœuvre

    Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie. Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (! !!). [...]

    Bernard Lugan - La suite sur Afrique Réelle