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  • Mes vacances au Bélarus par Frédéric MALAVAL

    Passer ses vacances au Bélarus, quelle idée ! Mais venons-en au fait : où est–ce vraiment ?
    Le Bélarus est difficile à situer avec précision sur une carte, à moins de posséder un atlas géographique d’une édition récente; c’est un pays d’Europe orientale sans accès à la mer, bordé à l’Ouest par la Pologne, au Nord par la Lettonie et la Lituanie, à l’Est par la Russie et au Sud par l’Ukraine. C’est tout simple ! Son nom a connu plusieurs variantes : appelée Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie pendant toute la période soviétique, cette ancienne République socialiste soviétique depuis 1918, indépendante depuis la dissolution de l’U.R.S.S. en 1990, est maintenant mieux connue sous le nom de Bélarus. Cette vaste plaine couverte pour un tiers de forêts a vu passer Napoléon et ses grognards qui, sur le chemin du retour, ont connu un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina (novembre 1812). Depuis, le pays a terriblement souffert de la dernière guerre, notamment lors de l’offensive allemande de juillet 1941 et de l’offensive russe durant l’été 1944. Notre contributeur, Frédéric Malaval, nous a remis ses souvenirs d’un voyage pittoresque dans des contrées qui méritent d’être visitées.
    Polémia

    ***
    Quand on désire connaître la météo de Saint-Pétersbourg via Google, il faut chercher la ville en Asie. Dans la vision U.S., l’Asie commencerait donc à un peu plus de 1000 km à vol d’oiseau de la frontière française. Selon Google, la Russie est désormais reléguée en Asie; l’oblast de Kaliningrad au bord de la mer Baltique aussi. En revanche, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, l’Ukraine et le Bélarus sont toujours rangés en Europe. Il est vrai que les trois ex-républiques soviétiques baltes sont bien ancrées dans le « monde libre » maintenant, car membres de l’O.T.A.N. et de l’Union européenne. Pour l’Ukraine c’est en train de se jouer actuellement. La Crimée restera sans doute en Asie. Enfin, même dénué de toute logique géopolitique, on comprend bien que la future cible est le Bélarus. Aussi, avant que « Die große Propaganda » s’emballe, je voudrais livrer un témoignage sur ce que j’ai ressenti dans ce pays pendant l’été 2012. Ces lignes ont été écrites dans la foulée de ce séjour; sans intention de les publier alors, car je suis loin de mes eaux territoriales en abordant ce sujet.
    Ainsi, l’été 2012, alors que la majorité des vacanciers allait vers le Sud, j’ai opté pour le Bélarus, l’ancienne Biélorussie. Plus particulièrement Rogachev, Bobruisk, Minsk et Vitebsk. En réalité, j’y suis allé pour évaluer l’opportunité de monter un bizenesse.
    Sincèrement, je m’attendais à visiter le Stalingrad de février 1943.
    Quelques années auparavant, j’avais envisagé d’aller à Saint-Pétersbourg par le train. Pour voir. L’agent de la S.N.C.F. m’avait garanti qu’il pouvait m’amener jusqu’en Pologne, mais qu’après il ne garantissait rien. La Biélorussie m’était alors apparue comme un immense no man’s land. Finalement, j’étais allé à Péter par avion, en passant par Helsinki.
    Il est difficile d’avoir une image positive du Bélarus. L’appareil médiatique français affirme régulièrement que c’est une tyrannie, que les gens souffrent, etc. Difficile d’échapper à cette litanie. De plus, rares sont les personnes capables de situer sans hésiter ce pays sur une carte. Pourtant sa superficie est d’environ un bon tiers de celle de la partie européenne de la République française, pour une population équivalente à celle de la Belgique. Avant d’y aller, j’étais à tel point méfiant que j’avais prévu une issue de secours par la Pologne.
    J’y suis arrivé dans un 4×4 Chevrolet Niva immatriculé en Russie, en passant par Novgorod. Entre ces deux pays, pas de frontière. C’est comme dans l’Union européenne. On ne voit ni douaniers, ni policiers. Surprise : le paysage change aussitôt. Alors que l’immensité de la Russie fait que les belles routes à l’européenne sont rares, au Bélarus les routes sont impeccables, les bordures tondues, les champs cultivés, les forêts traversées sont parsemées de panneaux invitant à respecter la nature. Donc pas de cacadromes ni de ces jolies décharges sauvages associant papier-toilette usagé et déchets plastiques durables qui s’égaillent sur nos routes de France. C’est propre. Mon premier sentiment fut que je me retrouvais en Suisse dans les années 1960-70, quand, enfant, nous passions l’été régulièrement aux Gets, en Haute-Savoie. Plusieurs faits marquants sont ainsi durablement imprimés dans mon cerveau. Par exemple, j’ai vu des automobilistes s’arrêter sur une route à 4 voies pour laisser passer des piétons sur un passage protégé. Véridique. La première fois, je ne l’ai pas fait. J’avais pris ces marques sur la chaussée et ces groupes le long de la route pour des éléments de décor. Je ne m’étais pas arrêté. Mais, bon, j’avais une plaque russe… Donc ils n’ont pas rouspété après un Français. Puis, devant faire le plein (moins cher qu’en Russie), j’ai demandé un gant pour me protéger les mains. La préposée m’en donna tout en signalant qu’« Ici, nos pompes sont propres ». Et c’est vrai. La Suisse, j’vous dis.
    Finalement, arrivée à Rogachev par un beau jour ensoleillé. Première visitée, la ville est modeste, mais les habitants paraissent heureux. Les mamans s’occupent de leurs enfants. Plusieurs éléments accrochent le regard. Le premier, c’est l’omniprésence de la cigogne, en vrai et comme symbole. On les voit marcher derrière les tracteurs dans les champs pour attraper ce qu’ils extraient. Ces charmants volatiles nichent même au cœur de la ville. Pour l’écolo que je suis, la cigogne est considérée comme un bon indicateur écologique. Donc, c’est propre. Effectivement cela ne sent pas mauvais. Ayant passé en une autre occasion un mois en Russie loin de toute urbanisation, j’ai, depuis, un odorat très sensible. Là-bas, difficile de détecter des produits chimiques dans l’air. Il est vrai qu’une partie de leur territoire est condamné depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl (1986). Ils savent ce qu’est une catastrophe industrielle, radioactive de surcroît. Une affiche rappelant que 10 % (?) du territoire biélorusse est condamné depuis – et pour longtemps – est posée à côté du guichet où l’on retire son visa à l’ambassade à Paris. On sent une sensibilité à la nature bien plus forte que chez nous. Les panneaux invitant à respecter les animaux dans les forêts sont autant de manifestations de cette posture écologique. Cela ne les empêche pas cependant de faire un peu de « bizenesse » avec la chasse d’animaux que l’on ne trouve plus chez nous, comme les ours, les loups ou les élans. Mais bon… Pas de jugement. Les chasseurs viennent majoritairement de l’Ouest.
    Autre fait marquant : les monuments à la gloire des héros de 1941-45. Les T-34 trônant au milieu de parcs sont soigneusement astiqués. Ils paraissent plus neufs qu’à leur sortie d’usine. Et il y en a partout. Les monuments aux héros sont tout aussi soignés. De belles photos N.& B. rappellent aux passants les visages de ces soldats tués en se battant pour l’U.R.S.S. Enfin, les statues de Lénine sont dans le même état, propres et brillantes. Mais, à côté on trouvera systématiquement Marie et Jésus. Eux aussi impeccables. Pas besoin de faire beaucoup de kilomètres si l’on vénère à la fois Lénine et Jésus : quelques dizaines de mètres suffisent pour vivre cet œcuménisme. Parfois on les trouve ensemble sur le même panneau. Bon, c’est vrai qu’ils sont issus de la même matrice.
    Une visite au musée de Rogachev permet de saisir combien ces endroits furent imprégnés de judaïsme. À son apogée, 70 % de la population de la ville était juive. Une immense salle du musée leur est consacrée. Sans même que vous posiez de questions, après vous avoir exposé comment ils vivaient, le guide affirme simplement qu’ils sont partis depuis. Les trois zones mentionnées sont les Amériques, l’Europe de l’Ouest et Israël. Pourtant des statues leur sont dressées. Il en est ainsi dans la ville de Bobruisk où en plusieurs endroits un castor habillé en bourgeois vous salue et montre avec ostentation qu’on est « bien » en Biélorussie. Peut-être pas comme Dieu en France, mais pas loin. À peine quelques pas dans la ville et vous êtes invité à contempler ces statues dont une se trouve juste devant les locaux où se tiennent les foires commerciales locales. Rogachev c’est aussi le lieu où est produit le meilleur lait concentré de toute l’ex-U.R.S.S. C’est vrai qu’il est bon. Le packaging n’a pas dû changer depuis l’époque soviétique. Pour ceux qui aiment le look vintage tendance Brejnev, c’est top.
    Deux jours à Bobruisk pour visiter des usines – ils sont très ponctuels – puis départ vers Minsk, par une magnifique route à quatre voies gratuite. Toutes les autoroutes sont gratuites en Biélorussie, sauf celles menant vers les États baltes, membres de l’Union européenne.
    Minsk. Là c’est le choc. Une ville d’une propreté surprenante. Des gens bien habillés. De la circulation, mais sans embouteillages comme à Paris, Moscou ou Saint-Pétersbourg. Des voitures récentes. Des pistes cyclables. Des magasins. Des bâtiments bien entretenus et immaculés. Pas d’agressivité. Pourtant la ville n’a cessé d’être détruite, ces territoires au centre de l’Europe étant le lieu privilégié où se rencontraient Russes, Polonais, Allemands, Suédois, Français, Autrichiens, etc. C’est un peu le Péloponnèse ici. Les monuments historiques sont assez rares. De-ci de-là, un obélisque rappelle telle ou telle bataille. Pas de publicités tapageuses non plus. Encore moins d’anorexiques obscènes pour vous faire bouffer de la chimie, mais de jolies stèles issues du réalisme soviétique montrant de virils soldats et de plantureuses travailleuses. Faucilles et marteaux entretiennent la nostalgie de l’U.R.S.S. Des statues classiques évoquent tel ou tel aspect de l’histoire du territoire. On trouve quand même MacDo et Coca. Une précaution, peut-être !
    Autre surprise : pas un immigré. Autant à Rogachev, puis Bobruisk cela paraissait normal, autant à Minsk ce fut la surprise. Que des Européens ! La seule personne  que j’ai vue à l’apparence singulière était une jeune Rom accompagnée d’amies de son âge. Elle paraissait parfaitement intégrée. Propre, bien habillée, souriante et jolie, elle s’amusait bien dans ce restaurant à l’ambiance « jeune » du centre de Minsk. Déjà, à Péter, les immigrés ne sont pas nombreux, mais l’héritage impérial fait que vous croisez des Turcs et des Asiatiques. En revanche, très peu d’Africains ou d’Arabes. Cela fait très drôle quand on vient de France. On est même un peu inquiet, confronté à la blancheur de la population – et rassuré quand on voit des Africains déambuler en groupes dans la rue. Une fois, alors que je donnais un cours à l’Université, il y avait un Africain parmi les étudiants. J’étais content. J’ai toutefois eu beaucoup de mal à admettre qu’il ne parlait pas français. Je m’adressais à lui dans ma langue. Comme réponse, j’avais ses grands yeux remplis d’incompréhension. Donc à Péter on en voit. Pas beaucoup, certes, mais quand même. En revanche, au Bélarus, c’est absolument white white. On se croirait dans une réserve. Remarquez, quand on s’appelle le Bélarus, c’est difficile de faire autrement : Bélarus signifie Russie blanche. Pourquoi ? Parce que ce sont des zones ayant échappé à la domination mongole des XIIIe-XVIe siècle ap. J.-C., contrairement au reste de la Russie européenne. À plusieurs reprises, j’ai entendu à Péter que le type français y est très répandu car beaucoup de soldats de la Grande Armée, fatigués de combattre, auraient opté pour une installation sur ces terres en 1812. À vérifier… Rappelons que le pouvoir russe a toujours cherché à installer des paysans de l’Ouest.  Il y a(vait) bien les Allemands de la Volga, pourquoi pas les Français du Dnierp ?
    Balade dans la ville. Nickel. J’ai vu un clochard qui se lavait les cheveux dans un petit étang à proximité d’une église. J’ai la photo. Même leurs clochards sont propres. Pas un brin d’herbe qui dépasse et toujours l’alternance de faucilles et de marteaux, d’une part, et d’icônes, d’autre part. Pas loin de l’ambassade de France s’impose une agence de la BelSwiss Bank avec le drapeau de la Confédération helvétique comme emblème. J’ai les photos. Le soir à Minsk à l’hôtel : télé. Film très intéressant pris en cours de massacres. Pendant plus de 3/4 d’heure j’ai assisté à la torture de voyous par d’autres voyous, et réciproquement. Le tout dans une ambiance hémoglobine à faire passer Quentin Tarantino pour un scénariste de la Walt Disney Company. La dernière scène du film est belle : les deux voyous rescapés, habillés en respectables « bizinessemannes », sont dans de magnifiques bureaux avec une vue imprenable sur le Kremlin de Moscou; une secrétaire, ayant sûrement plein de qualités mais pas forcément celles pour taper des lettres, sort de la salle, la main d’un des voyous collée à ses fesses; l’autre, assis comme un cow-boy sur son bureau, les pieds sur le fauteuil, contemple le Kremlin de son regard de prédateur. Faut-il expliquer le message du film ? Bienheureux les Biélorusses ayant échappé aux joie de l’économie libre de l’ère Eltsine.
    Comme marque de leur particularisme, j’ai entendu à Minsk, dans une foire aux livres, un aborigène refusant de dialoguer en russe et optant résolument pour le biélorusse, idiome proche du polonais. Mais sans animosité. C’est loin d’être comme en Catalogne espagnole où souvent, après vous être adressé à des autochtones en castillan, on vous répond en français, l’air pas gentil – ou alors on fait semblant de ne pas comprendre. Au Bélarus, même avec une plaque russe, habillé en Russe, aucune animosité ne s’est manifestée à mon égard. Bon c’est vrai que j’aurais l’air d’un Français pur jus, même de loin. J’ai simplement fait l’objet d’un seul coup de klaxon alors que je conduisais ma voiture russe. Or, on ne klaxonne jamais à Minsk. Nous avons donc quitté cette ville dans le silence le plus total. Cap sur Vitebsk.
    On n’évoquera pas la nuit passée dans un relais de chasse avant d’y arriver. Proche de la frontière russe, on sentait bien que, si la situation devait exploser, c’est là que cela se ferait. Tout est dans un état de quasi-abandon, un peu comme côté russe à la frontière, au Nord, avec la Finlande. Grand contraste avec les villes « européennes » visitées auparavant : le lit était cassé; en me brossant les dents, j’ai failli me prendre le lavabo sur les pieds. Pourtant de nombreux hommes habitent l’endroit : un coup de tournevis de temps en temps ne serait pas du luxe. Ils sont toutefois contents de vivre là, conscients que la situation de leurs homologues côté russe est plus difficile. Ce fut le souvenir contrasté du voyage. Passons.
    Vitebsk, c’est la ville de Chagall. C’est à Vitebsk aussi qu’une cathédrale surplombant la ville a été inaugurée en 2010. Nos dirigeants inaugurent des mosquées, les leurs inaugurent des cathédrales. Là encore, c’est propre.
    D’autres souvenirs resteront figés dans ma mémoire, nombreux. Une analyse politique en est issue mais, comme cela est en dehors de mes eaux territoriales, je la garde pour moi. Une idée s’impose toutefois : il y a un modèle biélorusse. Le comprendre serait intéressant. J’invite les curieux à aller voir par eux-mêmes. En attendant, on pourrait inviter Loukachenko discourir à Science-Po (1). Cela créerait un peu d’animation au milieu de tous ces enseignants américanolâtres. Leur idole c’est Obama, pas Loukachenko.
    Retour à Paris. À Roissy-C.D.G., à peine la douane franchie, trois militaires armés, dont un Africain, épient les voyageurs l’air suspicieux, le doigt crispé sur la gâchette de leurs F.A.M.A.S. que j’espère vides. Quel contraste avec le sourire débonnaire des rares policiers biélorusses que j’ai croisés !
    Frédéric Malaval http://www.europemaxima.com/
    Note
    1 : Finalement, ce n’est pas une bonne idée. Il y aurait trop de risques que les étudiants, forcément idéalistes, fassent de « Vive la tyrannie biélorusse ! » leur cri de ralliement. Trop dangereux.
    • D’abord mis en ligne sur Polémia, le 31 mars 2014.
    Commentaire d’Europe Maxima : Le compte-rendu de Frédéric Malaval recoupe de nombreux témoignages de visiteurs de ce pays bien trop ignoré de la population de l’Hexagone. Il confirme aussi la savante désinformation des médiats occidentaux sur ce pays. En réalité, le Bélarus, le « pays des braves gens », bénéficie d’une belle stabilité politique en dépit des manœuvres délétères occidentalistes. Et si vous passiez quelques jours dans ce pays ce printemps ou cet été ? D’ailleurs, du 9 au 25 mai prochain, Minsk accueillera le 78e championnat du monde de hockey sur glace. Vous voulez de l’exotisme à deux heures de vol de Paris, le Bélarus vous ravira ! Victime d’un système politique plus que jamais dominé par les funestes oligarques, l’Ukraine a manqué d’avoir un vrai homme d’État, un Alexandre Loukachenko !

  • Trois opérations militaires françaises en Afrique : trois échecs politiques. Par Bernard Lugan

     

    Editorial du N°52, avril 2014 de la revue l’Afrique Réelle

     

    Ces dernières années, la France a mené trois opérations militaires d’envergure en Afrique. Leurs résultats politiques sont autant d’échecs :

     

    1) En Libye, l’incompréhensible « croisade pour la démocratie » lancée par M.M. BHL et Sarkozy a provoqué le chaos. Le pays est aujourd’hui dans une situation de guerres régionales, tribales, claniques, religieuses et mafieuses. Un espace inespéré s’est ainsi ouvert pour Aqmi et toutes les forces terroristes qui prospèrent désormais au milieu de l’anarchie ambiante avec des répercussions dans toute la zone sahélo saharienne comme nous l’avons observé au Mali.

     

    Si le cataclysme régional ne s’est pas encore produit c’est parce que le Tchad du président Déby constitue un maillon de résistance. Pour combien de temps encore ? Là est toute la question car la situation du pays est plus que complexe :

     

     

     

    - Au Sud, les évènements de Centrafrique vont immanquablement connaître une contagion dans les régions limitrophes frontalières.
    - A l’Est, la question du Darfour est toujours brûlante.
    - A l’Ouest, le Niger apparaît bien fragile.
    - Au Sud-Ouest, le jihad de Boko Haram s’étend chaque jour un peu plus.
    - Au Nord, la tâche grise du Sahara libyen s’enfonce à l’intérieur du Tchad par le biais de la question toubou.

     

    2) Au Mali, après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, Paris n’a pas voulu conditionner la reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud. Tous les ingrédients d’un futur conflit demeurent donc.

     

    3) En Centrafrique, au mois de mars 2013, François Hollande a ordonné à l’armée française présente à Bangui de laisser les pillards du Seléka prendre la ville alors que, depuis plusieurs mois, il aurait été facile de les « traiter » par une opération limitée et ciblée. Résultat : les chrétiens – 95% de la population de souche -, furent persécutés.

     

    Début 2014, face au désastre humanitaire, le président français décida finalement d’intervenir, mais en ne donnant à nos forces ni les moyens nécessaires, ni une mission claire et en prenant bien soin de ne désigner ni l’ « ami », ni l’ « ennemi ». Résultat : les bandes du Séléka se sont repliées vers le Nord avec armes et bagages et adossées au Soudan, elles ont fait du triangle de Birao une zone de déstabilisation de toute la sous-région.

     

    Bernard Lugan

     

    Sommaire  de ce numéro

     

    Actualité :
    - Le Nigeria, pays « émergent » ou pays en cours de désintégration ?
    - La Tripolitaine et la Cyrénaïque peuvent être indépendantes

     

    Longue durée :
    Sahel : le grand retour du Maroc

     

    Dossier :
    Libye, Mali, Centrafrique : trois échecs politiques

     

    Histoire :
    Génocide du Rwanda : où en est l’historiographie ?

     

    Source: le blog de Bernard Lugan.

    http://fr.novopress.info/161744/trois-operations-militaires-francaises-en-afrique-trois-echecs-politiques-bernard-lugan/#more-161744

  • Rwanda : un génocide en questions

    rwanda_un_genocide_en_questions-77381.jpgAssassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.

    Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d’en citer la source.

     

      Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile[1]. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda[2].

    Les Etats-Unis à la manœuvre

    Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie. Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (! !!). [...]

    Bernard Lugan - La suite sur Afrique Réelle

  • Déchéance automatique de la nationalité française pour les djihadistes

    Dans un communiqué publié ce 3 avril sur son site internet, doublé d’une pétition, le Bloc identitaire réclame la déchéance de la nationalité française pour les djihadistes.

    Réagissant à la diffusion d’une vidéo par BFMTV, montrant des djihadistes “Français” se vantant, moitié en arabe moitié en “langage des cités”, de traîner derrière leur véhicule les corps suppliciés de “koufars” (infidèles), le Bloc identitaire a immédiatement réagi et réclame la déchéance de la nationalité française pour tous les djihadistes ayant quitté la France pour aller se battre en terre étrangère. Développant sur les risques sérieux d’actes terroristes menés dans l’hexagone une fois ces musulmans de retour en France, le Bloc identitaire craint la prolifération incontrôlable de terroristes à l’image de Mohamed Merah ou du gang de Roubaix, mettant en péril la sécurité des Français.

    Jouant sur le viral, le Bloc identitaire a joint à son communiqué une vidéo et une pétition en ligne.

    http://fr.novopress.info/

  • « La nation, ce concept géopolitique fort, n'est pas d'essence populiste »

    Entretien avec Yves Lacoste par Christian David

    Géopolitologue de renom, le père de la revue "Hérodote" soumet l'actualité à sa grille de lecture, qui voit les espaces, les territoires et les frontières cristalliser les rivalités de pouvoir.
    À 84 ans, Yves Lacoste reste toujours passionné par le sujet de sa vie, la géopolitique. Ce docteur et agrégé en géographie né au Maroc est un adepte du travail de terrain, en Afrique du Nord et au Vietnam notamment. Un temps membre du PCF et partisan de l'indépendance de l'Algérie, il devient professeur à la bouillonnante université de Paris VIII-Vincennes en 1968, où il créera Hérodote en 1976, première revue de géopolitique où se croisent les regards de l'histoire et de la géographie pour analyser l'espace et le temps du monde. La même année, il publie chez Maspero La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, un ouvrage détonnant (réédité cette année par La Découverte).
    Soucieux de la précision des termes, il se considère moins comme un géopoliticien que comme un géopolitologue, et s'interroge sur des questions comme les frontières de l'Union européenne, les effets du réchauffement climatique, le conflit ukraino-russe ou l'idée de nation.
    Vous êtes l'un des précurseurs du concept de géopolitique omniprésent dès que l'on aborde les questions de diplomatie et de développement économique. Quelle en est votre définition ?
    Est géopolitique, à mon sens, tout ce qui est rivalité de pouvoir sur des territoires. J'ajouterais que ces questions ne concernent pas forcément de très vastes territoires. Des questions géopolitiques peuvent dégénérer en conflit autour de très petites zones. Le conflit israélo-palestinien porte sur des territoires limités qui n'avaient a priori pas de valeur économique déterminante, même si, récemment, on a découvert des gisements de gaz et de pétrole au large des côtes d'Israël, de la Palestine et du Liban.
    Ces rivalités de pouvoir se cristallisent autour de données pas nécessairement objectives et de questions pas purement stratégiques, mais aussi autour de ce que j'appelle, à tort ou à raison, les représentations de soi ou des autres. Ce territoire est à moi, parce que des gens, dont je me considère être le descendant, y ont vécu. Cette représentation peut être fondée, démontrée ou tout à fait illusoire. Généralement, chaque camp a tendance à sous-estimer la valeur de la représentation de la partie adverse, considérant qu'elle est fausse, secondaire ou dépassée.
    Cela conduit à des dialogues de sourds qui peuvent paraître sans grand intérêt à des tiers, mais susceptibles d'aboutir à des violences extrêmes, comme on l'a vu dans l'ancienne Yougoslavie. Là-bas, des gens se sont entre-tués pour des plateaux peu peuplés, sans valeur agricole ou stratégique, parfois, pour des cimetières. Il n'est pas question d'abandonner une partie de son espace à des musulmans, à des catholiques ou à des orthodoxes, alors que l'on pensait que les problèmes religieux avaient été dépassés dans l'ex-Yougoslavie.
    L'Europe, deux fois au centre de conflits mondiaux au XXe siècle, s'est transformée en une zone d'union à 28 pays. Quelle lecture faites-vous cette nouvelle Europe ?
    Certains analysent aujourd'hui la création d'une Europe unie comme ayant été le moyen d'empêcher le retour des conflits. Mais il faut conserver en mémoire que cet ensemble s'est constitué à l'origine sans qu'il s'agisse d'une union, mais d'une entente commerciale, héritière de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il est intéressant de noter que les principaux protagonistes de ce mouvement, la France et l'Allemagne, n'étaient à l'époque ni l'une ni l'autre en position glorieuse au regard de leur puissance passée: la France avait subi la défaite de 1940 et l'Allemagne, celle de 1945, avec en outre la découverte de l'horreur qu'avait été la politique d'extermination de populations.
    On a pensé des deux côtés du Rhin que le commerce et la prospérité retrouvée permettraient aussi de reconquérir un poids institutionnel. Les diplomates ont invité d'autres Etats pour bâtir une Europe des Six qui restait dans le domaine du raisonnable. Ont été ajoutés ensuite d'autres partenaires, au début pour des raisons économiques, comme les Anglais, qui ont veillé à ce que cette union ne soit jamais autre chose que commerciale. Je comprends l'intérêt pour les différents Etats de l'UE à bien s'entendre sur le plan commercial et financier, mais cela ne forme pas pour autant un ensemble géopolitique cohérent.
    Ce manque de cohérence pose-t-il pour autant un problème pour l'action ?
    Evidemment, puisque des mesures élémentaires qui permettraient de bâtir un ensemble politique ne peuvent pas être prises. Face à la mondialisation qui entraîne des phénomènes de concurrence d'envergure planétaire, l'Europe est incapable de se défendre. Pour beaucoup de gens, il ne s'agit d'ailleurs pas d'un objectif. L'Allemagne, qui est en position de force pour ses exportations, refuse des mesures de protection qui risqueraient de pénaliser son activité internationale.
    Je ne prône pas le démantèlement de l'Europe, comme certains le proposent, parce que cela entraînerait des conséquences financières considérables pour les pays qui ont adopté la monnaie unique. Mais je me rends compte que, face au poids nouveau des pays émergents ou émergés, comme la Chine, il ne faut pas envisager le problème de la cohésion européenne d'un point de vue sentimental, mais politique.
    Il est curieux de noter que de nombreux pays veulent entrer dans l'Union européenne, alors que, dans les pays fondateurs, le ton monte contre l'Europe...
    Quand on n'en fait pas partie, l'entrée dans l'Union est évidemment très avantageuse. On s'ouvre un marché pour ses produits, mais aussi pour sa main-d'oeuvre, et l'on acquiert un statut diplomatique, par exemple. Les Polonais ont été rassurés d'appartenir à l'Otan pour se prémunir contre un retour de l'impérialisme russe, mais ont tenu à devenir membres de l'Union européenne pour des raisons économiques.
    Dans les pays fondateurs, en revanche, il y a beaucoup de déception à voir que la mise en place d'un vrai pouvoir politique n'a pas suivi les constructions économiques et financières.
    Le conflit ukrainien s'est cristallisé sur l'entrée dans l'Europe et pose le problème de la place de la Russie sur le continent européen...
    Les tensions ne sont pas nouvelles dans ce pays, dont la partie orientale est russe et dont la partie occidentale est ukrainienne. Dès le lendemain de la dislocation de l'Union soviétique et d'une indépendance guère réclamée, des risques de guerre sont apparus avec la Russie, on en a peu parlé. Le problème n'a pas changé, c'est celui de la Crimée. Elle appartient à l'Ukraine depuis 1954. Ses habitants sont en majorité russes et l'Ukraine ne la revendiquait pas, mais c'est Nikita Khrouchtchev, ukrainien d'origine, qui en avait décidé son rattachement.
    Or la principale base navale russe est installée de longue date à Sébastopol, en Crimée, et offre notamment l'accès à la mer. Les Russes ne tiennent donc pas à ce que l'Ukraine entre dans l'Otan. Intégrer l'Union européenne, cela veut dire rejoindre l'Otan, un peu avant ou un peu après.
    Quel est pour vous l'enjeu géopolitique majeur pour la Russie ?
    L'Eurasie, en réponse à l'offensive de la Chine en Asie centrale. Avant 1991 et la fin de l'Union soviétique, Moscou pensait que ces territoires n'avaient pas beaucoup de valeur. Les publications officielles expliquaient que les réserves pétrolières de l'Azerbaïdjan étaient limitées. Mais quand les compagnies occidentales ont commencé à prospecter avec des moyens dont ne disposaient pas les Soviétiques, des gisements ont été découverts au Kazakhstan et au large de Bakou.
    Les Russes se sont rassurés en pensant que l'exportation de ces produits vers l'Europe occidentale transiterait forcément par leur territoire. Mais ils n'ont pas mesuré l'extraordinaire rapidité de la poussée des Chinois vers l'Asie centrale. En deux ans, ils ont construit un oléoduc qui peut orienter les pétroles du Kazakhstan et de la Caspienne vers leur pays, avant que les Russes se rendent compte que leurs accords de coopération avec les Chinois ne leur sont guère utiles.
    La Russie peut-elle tirer profit de ce que l'on appelle le réchauffement climatique ?
    C'est l'un de ses atouts. Le dégel de toute la zone en bordure de l'Océan glacial arctique pose beaucoup de problèmes, comme l'ameublissement des couches de sous-sols gelés qui supportaient les bâtiments, les usines, les routes, ce qui provoque aujourd'hui leur effondrement. Mais l'atout est formidable pour la liaison maritime entre la Baltique et le Pacifique. L'exploitation de toute une série de gisements sera largement facilitée. Cependant, les bras pour en tirer profit ne seront pas faciles à trouver, car, démographiquement, la Russie est en voie d'appauvrissement, et les citoyens n'ont pas forcément envie d'aller travailler dans ces régions désolées.
    Y a-t-il, avec ce réchauffement, un vrai risque de voir évoluer nombre de données géographiques au point de modifier des équilibres ?
    On évoque souvent les conséquences de la montée du niveau des océans pour les atolls et les îles du Pacifique, mais cela ne concernerait qu'un nombre limité de terres, aux populations peu nombreuses. En cas de nécessité, des solutions seraient trouvées. Pour d'autres zones, en revanche, les conséquences peuvent être très graves. On peut redouter, par exemple, une aggravation de la sécheresse au Maghreb et au Moyen-Orient.
    Ces régions connaissent déjà des problèmes d'alimentation en eau du fait de la durée des étés secs, le climat méditerranéen étant caractérisé par le fait que l'été est la saison sèche. Dans la zone tropicale, dans la zone des moussons, l'été est la saison des pluies. Le réchauffement climatique risque de prolonger la saison sèche. Pour répondre aux besoins en eau dans ces zones, l'une des principales solutions sera la désalinisation de l'eau de mer, avec pour effet d'amplifier encore la tendance au réchauffement de la planète.
    Quel regard portez-vous sur la renaissance des nationalismes intérieurs, qui touche les pays de l'UE, de l'Ecosse à la Catalogne, en passant, en France, par le mouvement des "bonnets rouges" ?
    Je pense que le discours sur l'Union européenne a fait considérer comme ringarde l'idée de nation, alors que c'était un concept fort de la géopolitique qu'il ne faut pas assimiler aux idéologies populistes. Il se réfère à des territoires, à des hommes et à des ambitions, sans que cela conduise forcément à des affrontements.
    L'appartenance à une nation est une création intellectuelle, c'est l'idée que l'on a de composer un ensemble ou non, dont il faut ensuite trouver la cohérence. Certains territoires sont clairement définis par la géographie. Tous les Corses ne sont pas nationalistes, mais il n'y a pas de discussions pour savoir ce qu'est la Corse. De même pour l'Ecosse, où la question est de savoir où s'étend sa souveraineté maritime, avec l'enjeu pétrolier et gazier en mer du Nord. Le nationalisme catalan est très tardif. Il renaît au XIXe siècle avec le rétablissement de la royauté en Espagne, après la fin des guerres napoléoniennes.
    Mais, aujourd'hui, le projet d'indépendance d'une grande Catalogne vue de Barcelone intègre des zones de culture catalane comme les Baléares ou la région de Valence, qui ne veulent pas en dépendre. En Bretagne, le mouvement des "bonnets rouges", par exemple, reflète une action régionaliste, mais la définition même de leur Bretagne est floue. Que font-ils de Nantes, dont ils souhaitent le rattachement à la région bretonne ? Quelle sera la capitale de la région, Rennes ou Nantes ?
    A quoi sert la géopolitique aujourd'hui ?
    Amener les citoyens à raisonner en termes de géopolitique est leur donner un moyen de ne pas se faire imposer des décisions. La géopolitique impose la démonstration: celui qui veut prouver à d'autres la valeur de son projet pour de multiples raisons, historique, linguistique, religieuse, doit établir la logique.
    Longtemps, la géopolitique a été dénoncée comme un outil qui avait permis à Hitler d'entraîner le monde vers la catastrophe, au nom d'un grand destin politico-territorial. Lorsque j'ai créé la première revue de géopolitique, en 1976, je l'ai appelée Hérodote, parce que cet historien grec a été le premier à mener un raisonnement historique et géographique pour analyser les deux premiers conflits entre les Perses et les Grecs et éviter qu'un troisième ne soit fatal à ces derniers.
    Cette forme de compréhension de l'espace et du temps peut-elle jouer un rôle direct dans la vie du citoyen ?
    Prenez l'exemple du projet du Grand Paris. Il s'agit de constituer un ensemble réunissant autour de la ville capitale les 13 millions d'habitants de la région parisienne, dont les échanges sont quotidiens. Autour de cette idée géopolitique d'une nouvelle organisation de l'espace se posent la question des rivalités de pouvoir entre les élus et celle du partage des richesses. Le département des Hauts-de-Seine ne tient à dépendre ni d'un pouvoir central parisien, ni d'un département moins riche comme la Seine-Saint-Denis, d'autant plus qu'il n'y a pas un vrai sentiment francilien d'appartenance à une unicité territoriale.
    Un regard géopolitique sur cette ambition géographique nourrirait les discussions entre citoyens, en permettant d'exprimer et de comprendre les rivalités de pouvoir entre des hommes politiques de différentes sensibilités ou défendant les intérêts de tel ou tel quartier, de tel ou tel corps social. Les citoyens tentent de mieux analyser ce qui se passe tout près de chez eux, dans le cadre de la démocratie locale.
    Source : L'express : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/yves-lacoste-la-nation-ce-concept-geopolitique-fort-n-est-pas-d-essence-populiste_1504212.html
    Biographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lacoste
    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFAyuAlApEKStOaLBb.shtml

  • Radio Courtoisie : Chine, la guerre des monnaies (Audio)

    Libre journal de la Résistance française, diffusé le mercredi 02 avril 2014 sur Radio Courtoisie. Emmanuel Ratier recevait Jean-François Goulon et Lucien Cerise pour leur traduction de l’ouvrage de HongBing Song “La guerre des monnaies, la Chine et le Nouvel Ordre Mondial “.

     

  • De l’Ukraine à l’Eurasisme

    Les chroniques de la vieille Europe recevait sur Radio Courtoisie Pascal Gauchon, rédacteur en chef de la nouvelle revue de géopolitique Conflits à propos de son dossier “Eurasie, le grand dessein de Poutine”.

     

    2013, année Poutine. Le journal britannique The Times l’a nommé homme de l’année, le magazine américain Forbes l’a placé en tête des « personnalités les plus puissantes de la planète ». Jusqu’aux jeux Olympiques de Sotchi qui ont tourné à son avantage, alors que certains médias prédisaient le désastre… 2014, nouvelle année Poutine ? Sa feuille de route tient en un mot : Eurasie, un mythe auquel il entend donner un sens concret. Il s’agit de rassembler autour de la Russie les nations qui lui sont liées par la géographie et l’histoire. Avec cependant une première pierre d’achoppement, l’Ukraine. (extrait de Conflits n°1)

    Pour écouter ici

    Pascal Gauchon, admis à l’École normale supérieure en 1970, agrégé d’histoire en 1973. Depuis 1985, il est directeur de Prépasup, un institut privé spécialisé dans les classes préparatoires aux grandes écoles commerciales (ESSEC, HEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC) et aux instituts d’études politiques. Il assure un cours d’histoire, de géographie et de géopolitique en deuxième et troisième année à Ipesup.
    Les chroniques de la vieille Europe

  • TVL : Vivien Hoche contre les persécutions anti-chrétiennes en Arabie Saoudite

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