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international - Page 1118

  • Ukraine : mobilisation militaire décidée par Kiev

    La situation ne s'améliore pas.

    Pour la suivre, notamment : Russia Today, la BBC, La voix de la Russie. Et les commentaires de Philippe Grasset sur "dedefensa".

    Paula Corbulon

  • Ukraine: Moscou appelle à une solution politique

    La Russie appelle à faire rentrer la situation en Ukraine dans le cadre politique, pour permettre à ce pays de sortir de la crise, a déclaré dimanche le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies Vitali Tchourkine.

    Il faut faire rentrer cette situation (en Ukraine) dans la voie politique, dans le cadre constitutionnel, retourner à l'accord du 21 février et créer un gouvernement d'unité nationale. Il faut également arrêter d'essayer de recourir  au langage de la force avec les opposants politiques ou ethniques ", a déclaré le diplomate russe.

    Selon M.Tchourkine, il faut également "serrer la bride" aux radicaux  et conseiller à l'opposition politique  ukrainienne de prendre ses distances avec les radicaux.

    Des négociations sur le règlement du conflit en Ukraine se sont déroulées le 21 février à Kiev. Elles ont abouti à la conclusion d'un accord signé par le président Ianoukovitch et par les dirigeants de l'opposition. Ce document prévoit notamment une élection anticipée du chef de l'Etat, la formation d'un gouvernement d'unité nationale et une réforme constitutionnelle élargissant les pouvoirs du premier ministre au détriment de ceux du président. Or, au mépris des ententes intervenues et sans attendre que la loi modifiant la Constitution soit signée par Viktor Ianoukovitch, les députés ont voté un décret transférant les pouvoirs de chef de l'Etat au président de la Rada suprême, Alexandre Tourtchinov.

    http://fr.ria.ru/world/20140302/200621507.html

  • Iran : les Etats-Unis prêts à sanctionner Michelin

    Preuve s’il en était besoin que les sanctions mises en place contre l’Iran pour freiner ses ambitions en terme de nucléaire militaire seraient avant tout destinées à préserver les intérêts économiques et financiers des firmes US ….

    Alors que début février, le secrétaire d’État américain, John Kerry a tenu à appeler directement le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius pour lui signifier ouvertement son désaccord, suite au déplacement sur le sol iranien de plus d’une centaine de patrons d’entreprises du CAC40, effectué à l’initiative du Medef, trois sénateurs républicains viennent de s’adresser au Pentagone pour lui demander de sanctionner les compagnies françaises qui cherchent à établir des relations commerciales avec l’Iran.

    En visant en tout premier lieu Michelin, lequel pourrait faire de l’ombre à Goodyear ? Il n’est pas interdit d’y penser …

     

    Selon l’Agence de presse de la République islamique (IRNA), Trent Franks, Doug Lamborn et Joe Heck ont envoyé une lettre à Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense en vue de lui d’exercer des pressions sur la compagnie française de pneumatiques afin de l’empêcher d’établir des relations commerciales avec l’Iran.

    Les sénateurs ont ainsi demandé à Hagel de mettre en garde Michelin, en l’informant que dans le cas où le groupe conclurait un accord avec Téhéran avant l’accord final sur son programme nucléaire, tout nouvel accord entre le Pentagone et Michelin serait impossible. Une menace qui intervient alors qu’en 2007, Michelin a signé un accord avec les forces armées américaines d’un montant de plus de 2,4 milliards de dollars.

    Début février, John Kerry avait estimé pour sa part la visite des plus grandes firmes françaises dans la capitale iranienne était « malvenue ».

    Téhéran « ne peut être considéré comme un marché ouvert, parce que l’allègement des sanctions est tout à fait provisoire, tout à fait limité et tout à fait ciblé », avait indiqué quant à lui Wendy Sherman, la sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques.

    L’argument – officiel – est clair : un tel empressement de la France à se rendre en Iran laisserait sous entendre que Téhéran a bel et bien redoré son blason sur le plan international. Et qu’il est donc désormais politiquement correct de commercer avec le régime iranien. « Nous avons respecté la convention de Genève, signée en novembre dernier. Il y a d’autres délégations de pays européens qui se sont rendus en Iran », avait souligné préalablement Pierre Gattaz, le patron des patrons, histoire de désamorcer toute bombe éventuelle.

    Mais l’accès au marché iranien pourrait être au final le véritable enjeu.

    Rappelons en effet que depuis le 20 janvier dernier, une partie des sanctions internationales qui pesaient jusqu’à lors sur l’Iran ont été temporairement levées. Les allègements concernent les secteurs de l’or et des métaux précieux, les produits pétrochimiques (en dehors du pétrole, du gaz et des carburants), l’industrie aéronautique et l’automobile.

    Histoire de relativiser l’importance de la visite, le Quai d’Orsay avait toutefois tenu à préciser que la visite du Medef à Téhéran avait lieu « à titre exploratoire », mais l’argument a semble-t-il été considéré quelque peu léger aux yeux des Etats-Unis.

    D’autant plus que le patronat français a frappé au cœur même des ambitions US les plus tenaces, la délégation de chefs d’entreprise à Téhéran étant conduite par Thierry Courtaigne, vice-président, directeur général de Medef international mais également Patrick Blain, président du Comité des constructeurs français d’automobiles.

    Et ce, alors même que GM tente par tout les moyens – ou presque – de bouter Renault et PSA hors d’Iran. Physiquement et commercialement parlant. En juillet 2013, le lobby United Against Nuclear Iran a ainsi à adresser à Renault, une sommation de se retirer d’Iran sous peine de sanctions américaines.

    A noter également qu’en octobre dernier, un industriel français, avait indiqué pour sa part au Figaro, que « la plupart des secteurs de l’économie américaine, y compris des sociétés cotées au Nasdaq » avaient «envoyé ces derniers mois des émissaires en Iran».

    Le journal ajoutant alors que la filière automobile iranienne était particulièrement courtisée par General Motors. Les « émissaires » de la firme US allant bien au delà du « simple repérage du marché», leurs missions étant beaucoup plus proches d’une « ébauche du contrat de reprise des activités de GM» selon les termes mêmes de l’industriel, bien au fait du dossier.

    Le Blog Finance

  • Les nouveaux visages du mondialisme par Georges FELTIN-TRACOL

    Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

    Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

    Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

    En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

    On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

    En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

    Le phénomène est plus frappant en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

    Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

    À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

    Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

    En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

    Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

    Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/?p=3301

    Notes

    1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

    2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

    3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

    4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

    5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

    6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

  • L'UE a joué au pyromane en Ukraine

    Aymeric Chauprade dénonce l'ingérence de l'UE en Ukraine :

    Le comportement irresponsable de l’union européenne qui n’a eu de cesse de jeter de l’huile sur le feu en Ukraine est en train de produire ses effets prévisibles. Le Front national avait mis en garde, dès le début de ces troubles, encouragés de l’extérieur, quant au risque d’envenimement de la situation ukrainienne.

    Kiev n’a plus de gouvernement légal mais agit sous la pression de milices radicales qui ont annulé la démocratie, balayé les droits linguistiques des russophones, limité les programmes de télévision d’opposition, arraché les églises orthodoxes ukrainiennes du patriarcat de Moscou et menacé d’annuler l’autonomie de la Crimée garantie par des traités.

    Il était logiquement prévisible que Moscou ne laisserait pas le nouveau pouvoir menacer les populations russophones de l’Est et de la Crimée. Vladimir Poutine pouvait-il rester sourd aux appels inquiets des foules massées à Kharkiv, Donetsk, Simferopol et Sébastopol? Pouvait-il prendre le risque d’une guerre civile généralisée en Ukraine qui aurait conduit à des massacres de grande ampleur?

    Les pyromanes de salon qui ont joué avec le feu en poussant une partie de l’Ukraine contre une autre, sans se préoccuper des conséquences humaines, pourront bien dénoncer l’arrivée des pompiers russes. Ils porteront cependant, devant l’Histoire, une responsabilité écrasante quant à l’affaiblissement général de la souveraineté étatique ukrainienne.

    Comme l’intervention armée française au Mali, l’intervention russe dans l’Est de l’Ukraine et en Crimée vise d’abord à désarmer une population qui était en train de s’armer dangereusement, à garantir les droits des russophones qui venaient d’être anéantis par Kiev, et, bien évidemment aussi, à l’instar de la France en Afrique subsaharienne, à garantir quelques intérêts stratégiques propres à toute zone d’influence historique. [...]"

    Michel Janva

  • Qui est derrière le coup d’État en Ukraine ?

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté (LASA-UFC). Il est l’auteur de trois ouvrages : La révolution sécuritaire aux Éditions Champ Social (2013), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008)
    Les impérialistes occidentaux ne renoncent jamais. Après avoir tenté en vain de faire tomber le régime de Bachar al-Assad à grands renforts de campagnes médiatiques mensongères et de livraisons d’armes aux rebelles (1), ils ont réussi à écarter l’Iran de la conférence de Genève 2 destinée à trouver une issue politique à la guerre en Syrie (2). Au Venezuela, la tentative de coup d’État orchestrée par la CIA se poursuit dans un silence diplomatique assourdissant (3). Autre front : l’Ukraine, pivot géostratégique entre l’Ouest et l’Est, repassée depuis 3 ans dans le giron russe après la période calamiteuse de la gouvernance « orange ». La tactique est la même – aide financière à une opposition factice et diffusion massive de contrevérités médiatiques à propos de la répression menée par le pouvoir -, le but également : affaiblir la Russie en la privant de ses partenaires commerciaux et en l’isolant diplomatiquement. Révolution orange, le retour.
    Acte 1
    On se souvient sans doute de la « Révolution orange », largement médiatisée à l’Ouest. Viktor Ianoukovitch, le candidat proche de Vladimir Poutine, est élu président de l’Ukraine le 21 novembre 2004. Une série de manifestations suivent la proclamation des résultats. Organisées par le candidat malheureux, Viktor Iouchtchenko, financées par des milliardaires ukrainiens et des organisations américaines (4), soutenues par de nombreux pays occidentaux dont les Etats-Unis (elles ont été financées à hauteur de 65 millions de dollars par l’administration Bush), elles prennent rapidement de l’ampleur et forcent le gouvernement à organiser un nouveau scrutin un mois plus tard. Entaché de nombreuses fraudes, il verra la victoire de Viktor Iouchtchenko et ouvre une période marquée par un rapprochement avec le camps occidental et l’OTAN mais aussi par une gouvernance calamiteuse gangrenée par la corruption. Les multiples malversations du « clan orange » (délits financiers, détournements de fonds, évasion fiscale, favoritisme) conduiront notamment Ioulia Timochenko, l’ex-Première ministre ukrainienne, derrière les barreaux. Le président sortant ne recueillera que 5,45 % des voix lors du scrutin de 2010. Rideau sur le premier acte de la « Révolution orange ».
    Acte 2
    Des milliers d’opposants pro-européens manifestent violemment suite au refus du président ukrainien en novembre dernier de signer un accord d’intégration avec l’UE, décision motivée par la lourdeur des "réformes structurelles" exigées en contrepartie par les européens (privatisations massives, réduction drastique des dépenses de l’État et de l’emploi public, remise en cause de la protection sociale et du droit du travail) alors que le pays est économiquement affaibli, ainsi que par le souhait de donner la priorité aux relations économiques avec la Russie. Rappelons que c’est aussi sur la base de ce rapprochement avec la Russie que le président ukrainien a été élu. Loin d’être pacifiques, ces manifestations apparaissent comme des tentatives de déstabiliser le gouvernement, voire de le renverser (5), des snipers israéliens sont même présents (6). Elles sont soutenues par Ioulia Timochenko, égérie de la révolution orange, et par la quasi-totalité des classes politiques occidentales. Certains manifestants sont affiliés à l’organisation d’extrême-droite Svoboda, violemment anti-russe, dont la plupart des membres sont armés (7). Des saccages, de nombreuses déprédations sont commis dont la destruction d’une statue de Lénine (8 la déclaration à ce sujet du Parti Communiste d’Ukraine). Des catapultes géantes sont même montées pour l’occasion et utilisées contre les forces de l’ordre qui comptent déjà de nombreuses victimes dans leurs rangs (9). L’opposition, qui n’a pas la majorité au parlement, ne peut en effet compter que sur la « pression » de la rue, autrement dit la violence, pour faire plier le gouvernement et tenter remettre sur les rails l’accord avec l’UE, d’autant plus que les ukrainiens dans leur majorité ne soutiennent pas les pro-européens, comme le montre un récent sondage (10).
    Cette stratégie de la tension semble être jusqu’ici payante puisque Viktor Ianoukovitch s’est entretenu une nouvelle fois avec les chefs de file des opposants et a demandé que le Parlement se réunisse en urgence pour discuter de la démission du gouvernement réclamée par l’opposition, et tenter de mettre un terme à la crise politique… sans succès toutefois, l’opposition exigeant purement et simplement la démission du Président, pourtant légitimement élu. Après cet échec de l’ultimatum fixé au Président (11), les violences on repris de plus belle : nouvelles barricades, Ministère de l’Agriculture pris d’assaut par les manifestants en armes … (12). Ce 19 février, les forces de sécurité ukrainiennes ont repris une partie de la place de l’Indépendance à Kiev après une nuit d’affrontements avec les manifestants antigouvernementaux (13). Les États-Unis et l’Union Européenne, qui appuient les revendications de l’opposition, continuent de maintenir la pression et envisagent des sanctions contre Kiev en réponse à la répression des manifestations. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a brandi la menace de représailles contre les dirigeants ukrainiens, pourtant totalement légitimes. Le vice-président Joe Biden, pour sa part, a eu un entretien téléphonique avec le Président ukrainien et l’a averti que si les autorités ne calmaient pas la situation, cela aurait des "conséquences".
    Dans les coulisses
    Comme au temps de la Révolution orange, les media occidentaux présentent unanimement les manifestations anti-russes comme un mouvement spontané regroupant des « combattants de la liberté » épris d’Europe, en butte à un pouvoir autocratique (14). L’inénarrable Bernard-Henri Lévy, de tous les mauvais coups contre les pouvoirs hostiles à l’atlantisme, n’a évidemment pas fait défection en appelant même l’UE à suspendre sa participation aux jeux de Sotchi (15). En réalité, il s’agit d’une manipulation bien rodée et qui a déjà fait ses preuves lors de la Révolution orange dont la logistique avait été assurée par les organisations pro-occidentales Pora et Znayuliées au mouvement Otpor. Celui-ci avait déjà joué un rôle actif dans la chute de l’ex-président Slobodan Milosevic en juillet 2000, dans la « Révolution des roses » georgienne de décembre 2002 ainsi que dans les tentatives de putsch contre le président biélorusse en 2001 et 2004. Toutes ces organisations sont généreusement financées par des officines occidentales : le Konrad Adenauer Institute, proche de la CDU, l’Open Society Institute de Georges Soros, leNational Democratic Institute et la Freedom House, proches du gouvernement américain, entre autres.
    Les manifestants actuels semblent bénéficier à nouveau des mêmes largesses dans le financement de mouvements dont l’objectif est in fine de déstabiliser des pays souverains afin de les soumettre aux intérêts occidentaux (16). En réalité, cela fait déjà longtemps que les USA s’intéressent à l’Ukraine (17). La volonté des américains de renverser le gouvernement ukrainien, pourtant totalement légitime, répond à trois objectifs, de nature économique et géostratégique : renforcer l’OTAN par l’intégration d’un nouveau pays (le plus grand d’Europe), affaiblir la Russie en l’isolant diplomatiquement et s’approprier un marché jugé trop protectionniste en créant un « climat d’investissement favorable aux entreprises étrangères» – en clair : en privatisant ce qui ne l’est pas encore et en faisant prévaloir les intérêts des investisseurs étrangers sur ceux de la population nationale. Ils justifient les financements faramineux investis dans l’aide logistique aux groupes anti-russes ainsi que l’effort déployé par les media occidentaux pour tenter de faire passer pour une révolution populaire et pacifique ce qui n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État.
    Nicolas Bourgoin http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAFuEAEukeDOVQkGF.shtml
    Source : http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/21/qui-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/ : http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/02/19/qui-est-derriere-le-coup-detat-en-ukraine/
    notes :
    (1) http://bourgoinblog.wordpress.com/2013/09/05/bruits-de-bottes-en-syrie-apres-lennemi-interieur-lennemi-exterieur-2/
    (2) http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140120-conference-geneve-2-onu-retire-invitation-iran-opposition-syrienne-confirme-participation/
    (3) http://www.legrandsoir.info/venezuela-la-tentative-de-coup-d-etat-se-poursuit.html
    (4) http://www.russie.net/article1963.html
    (5) http://fr.starafrica.com/actualites/ukraine-le-premier-ministre-denonce-un-coup-detat.html
    (6) http://strategika51.wordpress.com/2014/02/20/kiev-des-snipers-israeliens-au-milieux-des-neonazis/
    (7) http://www.france24.com/fr/20131202-opposition-ukraine-kiev-violence-extreme-droite-ue/
    (8) http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-apres-la-demolition-de-la-statue-de-lenine-a-kiev-le-neo-fascisme-ne-passera-pas-pour-le-pc-121523378-comments.html
    (9) http://www.youtube.com/embed/mXcFhvEhQTc
    (10) http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Les-ukrainiens-ne-soutiennent-pas-EuroMaidan-Sondage_a7298.html
    (11) http://www.dailymotion.com/video/x1a71w2_bfm-story-ukraine-les-manifestants-posent-un-ultimatum-au-president-viktor-ianoukovitch-23-01_news
    (12) https://twitter.com/LeNouvelObs/status/426504792597610497/photo/1/large?utm_source=fb&utm_medium=fb&utm_campaign=Henri_Pignatel&utm_content=426505647954624512
    (13) http://fr.news.yahoo.com/affrontements-meurtriers-à-kiev-ianoukovitch-menace-063341844.html
    (14) http://www.rtl.fr/blog/aphatie/manifestations-en-ukraine-une-lecon-d-amour-a-l-europe-7767571031
    (15) http://www.bernard-henri-levy.com/
    (16) http://french.ruvr.ru/2013_11_25/Ukraine-combien-coutent-les-actions-de-protestation-8223/
    (17) http://www.michelcollon.info/Les-enjeux-de-la-bataille-pour-l.html

  • Obama "très préoccupé" par les mouvements militaires russes en Ukraine

    L'Ukraine a dénoncé la violation de son espace aérien par la Russie. Quelque 2 000 soldats russes auraient été aérotransportés sur le sol ukrainien, selon un haut-responsable local.Nouvelle étape dans les tensions entre l'Ukraine et la Russie. "Nous assistons aujourd'hui à une invasion armée russe. (...) L'espace aérien [en Crimée] est fermé en raison du grand nombre d'atterrissages d'avions et d'hélicoptères russes", a déclaré le représentant du président ukrainien en Crimée, Serguiï Kounitsyne, à la chaîne de télévision ART, vendredi 28 février.

    Lire la suite

  • Les Grands Entretiens de Novopress – Piero San Giorgio : “L’anthropologie montre que l’homme est un animal social” (2/2)

    Ancien cadre supérieur puis entrepreneur dans le secteur des nouvelles technologies, Piero San Giorgio a fait une arrivée éditoriale remarquée à l’automne 2011 avec la publication de son premier ouvrage “Survivre à l’effondrement économique”. Le titre, qui a remporté un grand succès, a fortement contribué au développement des préoccupations survivalistes et à leur couverture médiatique. Après un deuxième titre “Rues Barbares, survivre en ville” publié en décembre 2012, Piero San Giorgio vient de débuter il y a quelques jours une nouvelle expérience. Nous l’avons rencontré.

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant


    Venons-en maintenant à la préparation concrète. J’ai pris conscience de la gravité de la situation actuelle, de la fragilité du système auquel je suis relié et je souhaite me préparer, retrouver une certaine autonomie, par où commencer ?

    La prise de conscience est déjà une grande étape. Après, pas besoin de voir grand, de planifier des stratégies très complexes. L’important est de démarrer, quitte à ce que ce soit à petits pas. J’explique dans mes livres qu’une bonne approche est celle qui est équilibrée entre les sept grands points que sont l’autonomie et la préparation pour l’eau, la nourriture, l’hygiène et la santé, l’énergie, la connaissance, la défense et le lien social. Beaucoup de choses peuvent se préparer chez-soi, par soi-même, en lisant, en prenant connaissance de techniques et d’outils et en faisant l’acquisition d’un peu de matériel et de réserves. Dans « Rues Barbares » nous donnons la marche à suivre sur comment démarrer en 30 jours, et à petit budget !

    Il n’y a cependant pas de préparation efficace sans changement des modes de vie, vouloir retrouver son autonomie passe donc inévitablement par diminuer ses besoins et revoir son rapport au monde ?

    C’est la démarche idéale oui. Une réelle prise de conscience nécessite des changements. Toutefois, ces changements peuvent ne pas être radicaux. Pas besoin de vivre avec des chèvres dans le Larzac, pas besoin de se faire construire un abri antiatomique.

    L’équilibre est essentiel. Equilibre dans son travail, entre ses besoins de revenus et ses aspirations personnelles, entre désir d’indépendance et le confort qu’offrent les systèmes d’infrastructure de la civilisation, entre désir de vie saine et d’harmonie avec la nature et l’environnement et nos désirs de consommateurs. Tout cela peut se faire progressivement, petit à petit, sans frénésie et sans panique. Le résultat est au final des besoins plus modestes et plus de bonheur, comme en témoignent de nombreuses personnes et comme c’est le cas pour moi.

    Vous insistez dans Rues barbares sur le fait que l’environnement urbain est particulièrement inadapté aux situations de crise et à la recherche d’autonomie. Dès que cela est possible, il faut donc s’installer en campagne ?

    Certainement ! Les Romains avaient déjà théorisé qu’une ville de plus de 30 000 habitants n’était plus viable. La campagne comporte beaucoup d’avantages – eau, nourriture, lien social, défense – mais aussi des inconvénients – moins de métiers possibles, moins de soins médicaux, un certain isolement social. Mais on voit que pendant les grandes crises, comme pendant l’Occupation en France, ce sont les habitants de campagnes qui s’en sortent le mieux. Cela ne veut pas dire qu’il est impossible de s’en sortir en ville, simplement cela est plus difficile et demande une préparation un peu différente. L’étude de crises urbaines, comme l’accident chimique de Bhopal, l’ouragan Katrina ou Sandy, les sièges de Leningrad, Stalingrad, Berlin ou Sarajevo nous donnent de bons indices sur ce qui est le plus important à faire.

    Lorsque l’on découvre le prepping, une tentation peut être de travailler en tous sens et de déséquilibrer notre préparation, ce qui est un réel danger. Que conseillez-vous pour y remédier ?

    C’est là, modestement, la grande valeur de ces livres : structurer la démarche dans quelque chose de cohérent et d’équilibré. Parfois des gens s’arment jusqu’aux dents mais n’ont pas une bouteille d’eau chez eux. D’autres se dévouent corps et âme à leur potager ou à tisser des liens sociaux et altruistes très forts, mais ne savent pas ou ne veulent pas se défendre. Il faut de la réflexion, de la méthode, de l’équilibre et faire toute chose avec calme. Il faut également, ce qui peut paraître paradoxal dans ces cas de figure un peu anxiogènes, de la sérénité.

    L’auto-suffisance semble être une utopie, elle pourrait également faire croire que l’on peut vivre sans l’aide de la communauté, qu’en est-il réellement ?

    L’anthropologie montre que l’homme est un animal social et ce, depuis des millions d’années. Nous n’existons pas naturellement en tant qu’individus. Nous n’existons qu’en groupe, en clan, en tribu, en ethnie. On peut le regretter, mais c’est comme ça. C’est bien pour cela que, à long terme, toute tentative d’autosuffisance doit s’inscrire, dans un cadre d’une communauté – la famille, le village, le quartier, le clan, la nation. Etant citoyen suisse, j’espère que mon pays, pourra mettre en place les mesures nécessaires pour devenir ce que j’appelle une Base autonome durable dans son entièreté. Ce concept, qui est valable pour un individu, pour une famille, pour un groupe, peut l’être pour une ntion.

    Comment faire participer toute la famille (conjoint et enfants) à la recherche d’autonomie, sans faire peser un climat anxiogène ?

    Comme pour tout ce qui est anxiogène dans la vie (départs en vacances, courses du samedi, perte d’un emploi, décès d’un proche) : avec pédagogie, tact, humour, et même de manière ludique. Encore une fois, le maître-mot est équilibre.

    Pour conclure, quel message souhaitez-vous transmettre à ceux qui seraient découragés par l’ampleur de la tâche ?
    La tâche peut sembler ardue et vaste, mais ce qui compte c’est de s’y mettre, petit-à-petit. Etre prêt à 1% est déjà infiniment mieux que ne pas être prêt du tout. En réalité, avec un petit budget et un petit effort on peut déjà faire énormément pour prévenir les effets de la plupart des crises.

    Au-delà de mes livres, de nombreux Etats ont d’ailleurs des sites d’information où ils indiquent ce que les citoyens peuvent faire pour se préparer. Même nos gouvernements sont survivalistes !

    Piero San Giorgio, merci !

    http://fr.novopress.info/158067/piero-san-giorgio-lanthropologie-montre-lhomme-animal-social/

  • Radio Courtoisie : Pierre-Alexandre Bouclay fait le point sur les derniers événements

    Libre Journal de la résistance française diffusé sur Radio Courtoisie le 26 février 2014. Martial Bild recevait Pierre-Alexandre Bouclay, journaliste, pour parler des derniers événements en Ukraine.


    Situation en Ukraine : Pierre-Alexandre Bouclay... par _romegas