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international - Page 1123

  • De quoi j'me mèle ?

    Pascal Simbikangwa est un Rwandais, Hutu, arrêté en 2008 à Mayotte pour trafic de faux papiers, délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de détention. Actuellement il est emprisonné à Fresnes et est traduit devant la cour d’assises de Paris accusé de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité pour le génocide rwandais de 1994.

    Notons que depuis 1986 Pascal est en fauteuil roulant à la suite d’un accident de circulation.

    C'est face à six jurés parisiens et trois juges que cet ancien chef du service central des renseignements rwandais doit comparaître. Inconnu en France, il est pourtant « un tortionnaire réputé du Rwanda », assure M Simon Foreman, avocat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda.

    Notons que les parties civiles ne sont pas des familles de victimes du génocide mais cinq ONG.

    Qu’il y ait eu génocide c’est bien certain et il a fait quelque 800 000 victimes, Tutsi et Hutu.

    Le curieux est que depuis 1994, siège un Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui traite l’ensemble du dossier du génocide.

    Or maintenant le TPIR reconnaît que le génocide n’avait pas été prémédité ni préparé mais déclenché par l’attentat contre l’avion du chef de l'Etat, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, dans lequel il trouva la mort.

    De nombreux Hutu accusés d’avoir organisé le génocide ont depuis été acquittés.

    Or Pascal est maintenant accusé d’avoir été membre de l’Akazu, structure qui aurait programmé le génocide et avoir appartenu aux « escadrons de la mort ». L’ennui est que maintenant le TPIR reconnaît que l’Akazu et les escadrons de la mort n’ont jamais existé.

    Comment pourrait-on juger Pascal alors que l’on ne sait pas, ou on ne veut pas savoir, qui a abattu l’avion du Président Habyarimana ce qui a été la cause du génocide.

    La France instruit également ce dossier, l’équipage français de l’avion s’étant porté partie civile. Dans un premier temps le juge Bruguière attribuant la responsabilité de l’attentat à l’actuel chef de l’état, le général Tutsi Paul Kagamé, avait mis en examen neuf de ses proches. Le juge Trévidic a depuis repris l’instruction, il n’a pas encore bouclé son enquête.

    Tant qu’on ne saura pas qui a commis l’attentat contre l’avion, il n’est pas possible de savoir qui est responsable du génocide, le TPIR a en effet reconnu qu’il n’était pas prémédité mais que l’attentat avait servi de déclencheur.

    Le problème est que le TPIR se refuse, pour des raisons politiques, à instruire l’attentat, prétendant contre toute évidence que ce n’est pas dans sa mission. Quoi qu’il en soit tant que l’auteur de l’attentat n’est pas identifié, et tout montre que l’attentat a été commis par les Tutsi pour reprendre le pouvoir, toute autre recherche sera vaine et en particulier le procès mené contre Pascal qui fait partie des boucs émissaires commodes pour rejeter sur les Hutu la responsabilité du génocide.

    La justice française qui se dit surchargée aurait peut être d’autres tâches à mener.

    http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/archive/2014/02/19/de-qoui-j-me-mele-5302910.html

  • Jeux olympiques : les leçons de Sotchi

    N’en déplaise à quelques journalistes mal habitués, ces Jeux olympiques ont été un réel succès dans leur organisation.

    Tout d’abord, un grand merci à nos athlètes pour leur belle participation. Voilà des femmes et des hommes qui, pour notre plus grand plaisir, ont mis sur la table face aux juges internationaux des années de travail, souvent l’engagement de toute une vie et qui ont su faire au mieux avec peu de moyens et assez peu de soutien. Voilà des athlètes qui se sont battus pour une médaille et pour porter un drapeau. Un état d’esprit à des années-lumière de celui de certains sportifs que nous ne nommerons pas ici, plus soucieux de leurs fins de mois et de leur préoccupations matérielles que de nos trois couleurs.

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  • « Frontières souveraines » : un exemple qui nous vient d’Australie

    CANBERRA (NOVOpress via Bulletin de réinformation)
    Depuis quelques mois, les Australiens ont fini de jouer les “bons pasteurs de Lampedusa”.

    A la tête d’une coalition libérale-nationale lors des élections législatives de septembre 2013, l’actuel Premier ministre Tony Abbott a été plébiscité pour ses promesses de stopper les bateaux de clandestins. Le précédent gouvernement, de centre gauche, avait commencé à lutter contre les  clandestins venus du monde entier, mais son action avait été jugée insuffisante. Depuis 2001, tout demandeur d’asile arrivé par les voies maritimes était acheminé vers un centre de détention  situé sur l’Ile Christmas avant de rejoindre le camp de Nauru, en Papouasie. En échange de l’accueil de ces demandeurs d’asile, Nauru recevait d’importants subsides financiers de la part de l’Australie.

    Avec l’opération « Frontières souveraines », Tony Abbott entend mettre un terme définitif à l’immigration clandestine. Dorénavant, les migrants sont interceptés par des navires de guerre et n’ont d’autre choix que de retourner dans leur pays ou de rester dans un centre de rétention avant leur expulsion. On leur distribue un document expliquant qu’ils sont rentrés illégalement sur le territoire australien…

    Ces opération sont classées « secret défense » et le gouvernement se refuse à tout commentaire sur le sujet 

    Ce qui ne choque pas les Australiens, qui souhaitent, à plus de 60%, une politique encore plus sévère envers les clandestins. Selon un communiqué récent du ministère de l’immigration, aucun demandeur d’asile n’a été transféré à son département depuis le 19 décembre dernier. Concernant les arrivées de réfugiés économiques, elles auraient baissé de 80 % depuis la mise en place de l’opération « Frontières souveraines ». Les lobbies de l’immigration australiens et les défenseurs forcenés de la submersion migratoire multiplient les menaces, mais sans ébranler le ministre de l’immigration, Scott Morison, qui assume ses actes : « Qu’elle patrouille en mer ou sur les terres pour stopper les contrebandiers [terme utilisé pour désigner les passeurs et clandestins], notre marine fait un excellent travail pour notre pays ».
    Un exemple pour la Vieille Europe ?

    http://fr.novopress.info/157430/frontieres-souveraines-exemple-vient-daustralie/

  • Afghanistan (province de Paktika) : Une bombe US de 500 livres est larguée par erreur sur un poste avancé de l’infanterie américaine

  • Les homosexuels russes victimes de harcèlement... médiatique !

    Sous le titre "Les seules personnes qui harcèlent les homosexuels à Sotchi sont les journalistes étrangers, le magazine américain New Republic décrit le cirque médiatique autour de l'unique boîte de nuit pour homosexuels à Sotchi. La fuite des clients, qui aimeraient qu'on les laisse en paix, et l'incompréhension du tenancier, non concerné par la loi russe interdisant la propagance homosexuelle auprès des mineurs. Lequel conclut :

    "Chaque pays a envoyé des correspondants, sauf les Espagnols. Que Dieu les bénisse !"

    Louise Tudy

  • Les Femen : imposture, bêtise et lâcheté

    « Les Femen agissent en complicité totale avec un gouvernement et une idéologie dominante. »
    Ce mouvement pseudo-féministe, qui fonctionne selon la logique minoritaire bien connue de l’ « agit-prop », consiste en gros à organiser des happenings de filles aux seins nus avec des slogans antichrétiens (en anglais, pour la médiatisation internationale) peints sur leur buste. Leur cible principale est l’Église catholique, cible facile et sans défense, et leur procédé est la profanation de lieux de cultes catholiques. Avec des manifestations dont la vulgarité provocatrice détruit au fond le caractère choquant et finira par s’avérer contre productive.
    Le pouvoir actuel, dont l’idéologie est celle de la destruction en douceur de l’identité ethno-culturelle autochtone, non seulement laisse faire, ne sanctionne pas, mais aide avec complicité : en effet,  la question se pose de savoir qui finance les Femen ; de même, cette idée d’imprimer un timbre de La Poste à l’effigie de la passionaria Inna Shevchenko, égérie du mouvement, permet tous les soupçons. Essayons de comprendre.
    Tout d’abord, les Femen agissent en complicité totale avec un gouvernement et une idéologie dominante dont un des objectifs est la destruction en douceur de l’identité et des racines  de la France dont le catholicisme fait partie.
    Un timbre-poste officiel
    L’affaire du timbre-poste officiel à l’effigie d’IS est parlante. Son concepteur, Olivier Ciappa avouait dans le Huffington Post, (15/07/2013) : « Le dessin que j’ai fait met en scène une Marianne arborant les traits de la leader des Femen, Inna Shevchenko. Elle incarne le mieux les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Et la Marianne au temps de la Révolution, était seins nus, alors pourquoi ne pas rendre hommage à cette fabuleuse Femen ? »
    Retour aux affres de la Terreur
    Autrement dit, la République « laïque » incarne les valeurs des Femen, c’est-à-dire principalement la profanation d’églises, comme en …1793, sous la Terreur.
    D’ailleurs, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, a déclaré à propos des actes des Femen que dans la loi « le blasphème n’est pas mentionné comme un délit ». Il voulait signifier par là le blasphème contre le catholicisme. Sur le compte Twitter des Femen, on pouvait d’ailleurs lire, signe d’une complicité avec l’État PS : «  Femen est fière d’être devenue un symbole officiel de la France ! Liberté, Égalité, Femen ».
    Collusion avec les Pussy Riots de Moscou
    Les Femen ne font qu’un avec les Pussy Riots qui, à Moscou, avaient profané la cathédrale du Saint-Sauveur, lieu de culte orthodoxe extrêmement important pour les Russes. (1) M. Poutine a été bien aimable de gracier les trois femmes qui avaient été condamnées, à juste titre, à de la prison ferme. On peut d’ailleurs déplorer cette mansuétude, provoquée par la communication autour des jeux de Sotchi. Leur motivation, sous des prétextes politiques bas de gamme, est uniquement de faire du buzz médiatique pour devenir des stars et gagner de l’argent, en dépit ou à cause de leur nullité artistique absolue.
    En France, le message des Femen est articulé autour de deux clichés : la lutte « antifasciste » (vieux fantasme gauchiste éculé) et la protestation contre la supposée répression sexuelle et l’antiféminisme de cette pauvre Église qui prend tous les coups dans la figure sans oser en rendre. (2)
    On est là en face du degré zéro du féminisme. La tolérance de l’État PS (dont la colonne vertébrale est la vieille lubie soixante-huitarde, comme un crocodile qui tarde à trépasser) envers les Femen  relève de la même lâcheté, de la même duplicité que ces dernières. Car enfin, imaginons que les Femen aient profané des mosquées, seins nus, et slogans débiles en anglais peints sur leur corps, elles se seraient probablement retrouvées en prison pour « islamophobie », le nouveau péché capital. Puisque la « République » peureuse et pseudo-laïque protège en fait l’islam intouchable, rusé et invasif.
    Et pourtant, s’il est bien une idéologie religieuse en pleine expansion qui prône le sexisme, le puritanisme, l’anti-féminisme, l’obscurantisme dans tous les domaines, et qui ne se caractérise pas par son amour de la démocratie, c’est bien l’islam. Et non pas le christianisme. Mais les Femen appartiennent à cette catégorie désespérante des lâches et des collaborateurs, qui n’osent pas s’en prendre aux puissants mais s’acharnent sur les faibles. En pensant qu’ils ne risquent rien. À une seule reprise, sur son compte Twitter  personnel, la passionaria Shevchenko avait posté en anglais un message dont la traduction est : «  Qu’est-ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est-ce qui peut être plus horrible que cette religion ? ». Immédiatement, comprenant qu’elle avait gaffé, elle a effacé le tweet incorrect.
    Mais les Femen et l’État PS qui les protège commettent une lourde erreur : cette stratégie de provocation, d’insultes et d’humiliations sans risques peut réveiller un volcan éteint en apparence, mais dont l’éruption imprévue peut se révéler dévastatrice.
    Guillaume Faye, 8/02/2014
    Source : Synthèse nationale
    Notes :
    (1) Détruite par le pouvoir totalitaire communiste et remplacée par une piscine, la cathédrale orthodoxe du Saint-Sauveur a été reconstruite à l’identique par Eltsine, après la chute de la dictature soviétique. Elle symbolise le renouveau de la liberté religieuse en Russie et aussi l’âme d’un peuple. La profanation de l’autel central par les Pussy Riots (sous un prétexte anti-poutinien ridicule) n’a pas du tout été considérée par le peuple russe comme une affirmation libertaire mais comme une agression contre les sentiments profonds du peuple et, au fond, comme un retour masqué de l’anti christianisme communiste.
    (2) Je dis tout cela d’autant plus volontiers que je n’appartiens absolument pas à la mouvance catholique.
    Les intertitres sont de la rédaction
    http://www.polemia.com/les-femen-imposture-betise-et-lachete/

  • Ukraine, pour essayer de comprendre

     

    Alors que la situation en Ukraine continue à dégénérer (plus de 100 morts, des centaines de blessés), et que la désinformation émet à puissance maximale (Alexandre Adler au mieux de sa forme dans ce rôle, ce jour dans "C dans l'air"), nous vous proposons trois analyses complémentaires: la première russe, la deuxième ukrainienne, la troisième française.

     

    Celles-ci ont été exprimées lors d'un colloque sur la Russie à l'Institut de la démocratie et de le coopération, à Paris, le 4 février dernier.

     

    La première est dûe à Madame Tamara GOUZENKOVA, directrice adjointe de l’Institut russe des études stratégiques (Moscou). Extrait.

     

    "Il me semble que la faute principale a été commise juste après le sommet de Vilnius, lorsque le président ukrainien Ianoukovytch, peu intelligent, peu courageux, homme imprévoyant, refusa au dernier moment de signer l’Accord d’Association. Vous pouvez ne pas être d’accord avec moi, mais l’UE aurait dû dire dans cette situation que « si vous n’êtes pas prêt à signer cet Accord, allez-y, préparez-vous bien et lorsque vous vous sentirez prêt, nous signerons l’Accord en question ». Or, au lieu de cela, nous divisons aujourd’hui l’Ukraine. A mon avis, l’UE, la Russie et même les Etats-Unis doivent avoir le courage de reconnaître que l’Ukraine est à l’heure actuelle un pays qui ne peut pas être intégré, quel que soit le système d’intégration. Il est grand temps de laisser l’Ukraine tranquille et ne pas l’ennuyer avec toutes sortes de projet d’intégration. La Russie et l’UE doivent cesser leurs controverses au sujet de l’Ukraine et s’asseoir à la table des négociations.

    En guise de conclusion. Il me semble que nous restons des spectateurs trop détachés de la politique réelle et que nous faisons trop confiance aux hommes politiques. Il serait grand temps que l’opinion publique de tous les pays concernés dise stop à cette politique, dont les créateurs ne font que lutter pour leur propre avenir. Nous avons tous vu ce qui s’est produit en Yougoslavie, en Afrique. Voudrions-nous que la même situation se produise aujourd’hui en Ukraine ?"

     

    Mentionnons au passage que, pour un pays que d'aucuns imaginent comme étant encore l'empire des Soviets, la numéro 2 d'un tel institut semble avoir une certaine liberté de ton, ...

     

    La deuxième est de Rostyslav ICHTCHENKO, président du Centre du Centre d'Analyse et de Pronostique (Kiev). Extrait.  

     

    "A l’heure actuelle, la situation est telle qu’il est tout à fait évident que les deux parties de l’Ukraine seront séparées et tout le monde comprend que c’est pratiquement inévitable. La seule question à se poser, ce n’est pas quand la vraie séparation se réalisera, mais où passera la frontière entre deux parties de l’Ukraine. Je conçois que ni l’UE, ni la Russie n’ont d’intérêt à voir à la place de l’Ukraine actuelle deux voire plusieurs états, mais je ne vois absolument pas comment ils peuvent éviter cette situation."

     

    La troisième est de David TEURTRIE, chercheur au Centre de recherches Europes-Eurasie de l'INALCO.  Long extrait ci-dessous car c'est certainement l'intervention la plus éclairante et la plus complète (car elle n'avait pas besoin des délais de la traduction).

     

    Lire la suite "Ukraine, pour essayer de comprendre"

    Paula Corbulon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/02/ukraine-pour-essayer-de-comprendre.html

  • Attaque chimique en Syrie : le rapport qui dérange

    Une étude du prestigieux MIT affirme que le massacre chimique d'août 2013 a été perpétré depuis une zone rebelle, contredisant les affirmations occidentales.

    L'incident est passé relativement inaperçu. Le 4 février dernier, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius est invité par l'école de commerce Essec à s'exprimer sur le dossier syrien. Lors de la séance de questions, un jeune homme se présentant comme journaliste indépendant pour l'Agence Info libre interroge le ministre sur un rapport du Massachusetts Institute of Technology (MIT) selon lequel, affirme le journaliste, "Bachar el-Assad ne serait pas à l'origine de l'attaque chimique de la Ghouta", survenue le 21 août dernier dans cette banlieue de Damas, faisant des centaines de morts, dont de nombreux civils.
    "Pouvez-vous aujourd'hui devant cette assemblée reconnaître que vous vous êtes trompés sur cette situation et présenter vos excuses ?" demande alors le jeune homme. "Certainement pas", répond Laurent Fabius. L'auditoire s'esclaffe de rire. "Il y a eu une enquête des Nations unies qui ont diligenté beaucoup d'experts et qui ont établi de la façon la plus ferme qu'il y avait eu un massacre chimique (...) qui trouvait son origine dans les gens du régime", souligne le ministre des Affaires étrangères. 
    "Mensonges" de Fabius 
    Très vite, la vidéo de la scène se répand comme trainée de poudre sur la Toile, présentée comme la "question qui tue d'un journaliste courageux à Laurent Fabius", accusé de "mentir" sur l'attaque au gaz attribuée à Bachar el-Assad. Ces accusations ne sont pas tout à fait sans fondement. Car si le rapport final de l'ONU sur l'attaque, remis le 12 décembre dernier, confirme l'existence de "preuves flagrantes et convaincantes de l'utilisation d'armes chimiques contre des civils, dont des enfants", dans la région de la Ghouta, il n'accuse nullement le régime syrien, encore moins les rebelles, les inspecteurs onusiens n'étant pas mandatés pour le faire.
    Bachar el-Assad est en revanche incriminé par deux synthèses des services de renseignements américains et français, publiées respectivement le 30 août et le 3 septembre 2013, pour ainsi justifier publiquement des frappes occidentales à venir. "La simultanéité de l'attaque, dans des endroits différents, réclame un savoir-faire tactique indéniable que seul le régime syrien possède", assure encore aujourd'hui Olivier Lepick, spécialiste des armes chimiques à la Fondation pour la recherche stratégique.
    Preuves sur Internet 
    Cette menace crédible d'une intervention militaire en Syrie avait finalement poussé le régime syrien à démanteler son arsenal chimique, à la faveur d'un rocambolesque accord américano-russe, dont la France a été écartée.
    Or, les conclusions des services de renseignement américain et français sont aujourd'hui remises en cause par le rapport du MIT. Celui-là même sur lequel s'appuie le journaliste indépendant cité plus haut.
    Rédigé par Richard Lloyd, ancien inspecteur de l'ONU spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur au MIT, le document de 23 pages affirme que les attaques chimiques ont tout simplement été lancées depuis une zone tenue par les rebelles syriens. Pour étayer leurs propos, les deux experts américains ont étudié des "centaines" de photos et des vidéos d'ogive, de restes de roquettes, d'impacts sur le sol, et de barils contenant le gaz sarin, publiées sur Internet.
    Approximations américaines 
    "Ces sources proviennent d'Internet, mais nous nous sommes ensuite livrés à une analyse physique interne qui nous a permis d'établir le volume de gaz sarin utilisé, la portée des missiles, leur direction ainsi que l'endroit d'où ils ont été tirés", explique le Docteur George Stejic, directeur des laboratoires Tesla, qui emploient Richard Lloyd. Première conclusion, "contrairement aux dires du rapport américain, les impacts ont été confinés à une zone bien plus réduite du nord de la Ghouta", affirme le chercheur.
    Seconde conclusion, sûrement la plus importante, les roquettes tirées avaient toutes les caractéristiques de missiles de type Grad, de courte portée, sur lesquels étaient fixés les barils de gaz. "Après l'étude du poids des barils, de la géométrie des têtes et des caractéristiques des lanceurs, nous avons conclu à une portée de 2 kilomètres", souligne le chercheur. Une conclusion que François Géré, directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas), juge "crédible", d'autant plus qu'elle est évoquée par le rapport final de l'ONU sur l'attaque de la Ghouta.
    Une "bonne estimation" (ONU) 
    "Le missile Grad est connu comme étant une arme bas de gamme, possédant une portée de 2 à 5 kilomètres avec des armes conventionnelles, et dont l'imprécision est assez importante, ce qui expliquerait les nombreuses pertes civiles de la Ghouta", affirme le chercheur. Les deux kilomètres de portée, avancés par le rapport du MIT, ont été jugés comme une "bonne estimation" par Ake Sellström, l'inspecteur en chef de l'ONU en Syrie, après la remise du rapport de l'ONU en décembre dernier.
    Ce chiffre est capital. Car il remet totalement en question le rapport américain, sur lequel s'est basé le 30 août le secrétaire d'État John Kerry, qui affirme que les roquettes ont été tirées depuis le "coeur" du territoire contrôlé par le régime à Damas. "C'est tout simplement impossible, affirme le Docteur George Stejic, la position la plus proche du régime se trouvant à quelque 10 kilomètres des impacts."
    "Difficile à vérifier" (expert) 
    Pour déterminer ces distances, les deux experts américains se sont basés sur les mêmes cartes de Damas fournies le 30 août par le renseignement américain pour accuser le régime.
    "Nous pouvons aujourd'hui affirmer à 100 % que tout point à deux kilomètres des impacts se situe en territoire rebelle. Mais cela ne signifie pas obligatoirement que ce sont les rebelles qui ont tiré." En effet, comme le rappelle François Géré, il est probable que le régime ait avancé ses vecteurs de lancement au plus près des positions adverses, pour réduire le temps de passage au-dessus de ses propres troupes et ainsi diminuer les risques de bavure. Le spécialiste du chimique Olivier Lepick abonde dans le même sens, ajoutant que des roquettes peuvent tout à fait être déplacées en territoire rebelle grâce à des véhicules tout-terrains.
    Toutefois, cet expert se montre assez circonspect sur les conclusions du rapport du MIT, bien qu'il salue la démarche de ses auteurs. "Ce rapport repose sur beaucoup d'hypothèses très difficiles à vérifier d'un point de vue technique, telles que la portée des missiles, la distance qu'ils ont parcourue et le calcul des charges de propulsion", pointe Olivier Lepick. "Tous ces paramètres ne permettent pas d'établir de conclusions catégoriques."
    Chercheurs "expérimentés et crédibles" 
    "Notre institut et ses chercheurs ont toute l'expertise nécessaire pour analyser ces roquettes et les comparer aux mêmes modèles utilisés au cours des soixante dernières années", répond le Docteur George Stejic, qui rappelle que les laboratoires Tesla ont pour habitude de travailler pour le gouvernement américain et la Navy, et que Richard Lloyd a dernièrement travaillé sur le bouclier anti-missile israélien Iron Dome, ou sur les attentats de Boston.
    "Richard Lloyd et Theodore Postol sont des experts très sérieux et expérimentés, tout à fait crédibles", souligne François Géré. "Postol est connu pour être un libéral américain contestataire, qui a mis la science au service de sa lutte depuis l'époque Reagan." Sauf qu'à la différence des inspecteurs de l'ONU, les deux experts ne se sont pas rendus en Syrie, se basant ainsi sur des documents de seconde, si ce n'est de troisième main.
    Silence de l'ONU 
    "Clairement, nous aurions eu de bien meilleures données si nous avions pu nous rendre sur le terrain", admet volontiers le Docteur Stejic. "Mais je peux affirmer que, si nous avons malgré tout réussi à apporter des conclusions probantes, l'ONU a la capacité de révéler précisément la portée des roquettes, d'où elles venaient et qui en est l'auteur. Or, ceci ne figure pas dans le rapport. Pourquoi ? Contactées par nos soins, les Nations unies rappellent que "toutes les infos dont (elles) disposent figurent dans le rapport écrit par l'équipe d'Ake Sellstrom." En revanche, l'ONU ne souhaite pas commenter le rapport du MIT.
    Une chose est sûre, contrairement aux dires du journaliste qui a interpellé Laurent Fabius à l'Essec, le rapport du MIT ne disculpe pas Bachar el-Assad. Mais il contredit formellement les rapports des renseignements américains et français, qui accusent le président syrien du massacre chimique du 21 août 2013. "Ces renseignements frauduleux auraient pu mener à une action militaire américaine injustifiée basée sur de fausses informations", souligne ainsi le document.
    "Ce ne sont pas de faux renseignements", réplique François Géré. "Les conclusions des services ne sont pas formelles à 100 %, quant à celles de l'ONU, elles sont beaucoup plus prudentes. Tout le reste est de la politique", poursuit le chercheur, qui rappelle qu'il existe, étant donné le savoir-faire requis pour lancer des armes chimiques, "98 % de chances pour que le régime syrien soit l'auteur de l'attaque, bien qu'il ne faille pas négliger les 2 % restants". Il n'empêche, après le scandale sur les fausses armes de destructions massives en Irak, ce rapport pourrait à nouveau plonger dans l'embarras l'administration américaine, et faire le jeu des partisans de Bachar el-Assad.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Hollande à Washington Etait-ce bien nécessaire?

    Ex: http://www.europesolidaire.eu/
     Les visites d'Etat sont un rite utile dans toute diplomatie qui se respecte. Elles permettent au chef d'Etat visiteur de rappeler l'indéfectible amitié qui lie les deux pays. Elles permettent à ce même chef d'Etat visiteur de rappeler aux nationaux expatriés que la maison-mère ne les oublie pas...et que le gouvernement en exercice compte le moment venu sur leurs votes. Elles sont enfin l'occasion de contacts commerciaux, voire d'accords, dont certains déboucheront peut-être un jour.
    La visite de François Hollande à Barack Obama n'a pas manqué à cette tradition; Nous avons notamment eu droit une énième fois au rappel de la contribution de La Fayette à la révolution américaine, sans mentionner d'autres amabilités de cette sorte.
    Nous pouvons nous demander cependant si cette visite, précisément en ce début 2014, était bien nécessaire,. Elle aurait pu être repoussée un peu. Ou alors elle aurait du permettre à François Hollande de ne pas s'afficher en allié docile, se bornant à suivre voire précéder les Etats-Unis dans tous les méandres d'une politique internationale incohérente et dangereuse.
    Or rien n'a été dit, que nous sachions, de cette question. Ni concernant l'avenir du conflit syrien, ni concernant les relations (incestueuses) de l'Amérique avec les monarchies du Golfe, ni enfin concernant les manœuvres permanentes que mène Washington pour opposer la Russie aux Etats qui constituaient traditionnellement sa frontière occidentale. En Ukraine, il ne s'agit plus de manœuvres mais d'une véritable guerre soft. Que diraient les américains ou les européens si l'homologue russe de John Kerry débarquait chez eux pour y aider les oppositions à renverser les gouvernements en place?
    En dehors de l'Ukraine, l'Amérique conduit des politiques plus « covert » mais semblables, en direction de la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ceci avec l'aide des Etats de l'Union européenne les plus anti-russes. La France qui, quoique l'on en pense, pèse encore d'un certain poids en Europe, n'a-t-elle pas son mot à dire pour calmer le jeu.
    En ce qui concerne la question diplomatique majeure résultant de l'espionnage des pays européens par la NSA, Obama avait déjà fait savoir que le sujet ne sera pas discutée avec Hollande, d'autant plus qu'il avait précédemment dit clairement aux services secrets américains et au Congrès qu'il n'avait en rien l'intention de limiter les intrusions américaines chez les « alliés ».
    Pour le reste, coopération économique internationale, négociations de libre échange, défense de l'environnement et lutte contre l'effet de serre ..., il est clair également que Obama ne fera rien pour tenir compte des points de vue de la France. Aussi bien d'ailleurs, il est également clair que Hollande n'a abordé ces questions que par des allusions discrètes.
    Une faute grave
    En prenant un peu de recul, on peut se demander ce que Hollande cherche en affichant un si total accord avec ce lame duck ou canard boiteux qu'est devenu Obama. Très fragilisé lui-même, il ne verra pas son poids international s'en accroître.
    Dans le même temps, faut-il le rappeler, le Président de la République française avait refusé de se rendre à l'inauguration des Jeux Olympiques de Sotchi formulée par Vladimir Poutine. Il ne s'agit pas d'une bagatelle, ni même d'une erreur, mais d'un faute grave. Non seulement la France s'affiche ce faisant au premier rang de ceux qui de par le monde font du Poutine bashing une politique systématique; mais la France heurte directement les quelques amis qu'elle avait pu conserver en Russie.
    Ceci à un moment où elle aurait le plus intérêt à contribuer au rapprochement de la Russie avec l'Europe. Nous avons plusieurs fois ici exprimé l'opinion que dans un monde de plus en plus en crise, des partenariats stratégiques avec les pays du BRIC s'imposaient à l'Europe. Or au sein du BRIC la Russie est la plus proche de nous. Si une Eurasie se construit, et si la France continue à jouer le caniche de l'Amérique, nous n'en ferons pas partie.
    Jean Paul Baquiast,11/02/2014
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/02/18/hollande-a-washington.html