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international - Page 1150

  • Le yuan vient de dépasser l’euro : bonne ou mauvaise nouvelle pour l’économie européenne ?

    Selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT), basée à Bruxelles, la monnaie chinoise est désormais davantage utilisée que l’euro sur l’ensemble des transactions financières dans le monde.

    Atlantico : Révélateur d’une politique monétaire de plus en plus ouverte de la part de Pékin, cette nouvelle donne peut-elle concrètement impacter la santé de nos économies européennes. Dans quelles mesures ?

    Philippe Waechter : Inversons la logique de la question en la posant ainsi : est-il surprenant que l’économie chinoise dont la taille se rapproche de celle des Etats-Unis ait une monnaie qui compte dans les transactions internationales ? La réponse est négative. Depuis une dizaine d’années, l’économie chinoise se développe rapidement. Après une période où la monnaie chinoise n’était pas un instrument monétaire internationale pour réduire les risques d’instabilité, les autorités monétaires ont changé d’orientation. Désormais, celles-ci souhaitent faire du yuan une monnaie qui compte dans les transactions. Les objectifs de convertibilité de la monnaie chinoise qui ont été exprimés au Plenum du Parti communiste au début du mois de novembre vont dans ce sens.

    En d’autres termes, la Chine a désormais une économie de grande taille et elle compte bien se développer sur tous les plans y compris sur le plan monétaire. Avec cela à l’esprit, que son poids dans les transactions commerciales s’accroisse n’est pas surprenant. Ce phénomène va prendre de l’ampleur car les nouvelles orientations prises vont se traduire par un renforcement du secteur financier. Celui-ci, si le yuan devient convertible, deviendra puissant à l’échelle internationale, bousculant l’équilibre existant.

    Les pays européens s’adaptent à cette nouvelle donne. On voit dans le rapport SWIFT que l’Allemagne est un pays important dans les transactions en yuan. Le marché et la croissance se développent en Chine et en Asie et cela peut passer par des contrats en yuan plutôt qu’en dollar. Les européens doivent s’y adapter et pour cela devenir plus attractifs. La question de l’adaptation que vous évoquez est aussi celle d’un rapport de force dans la monnaie de transaction des échanges. Celui qui est économiquement le plus attractif est aussi celui qui a le plus de facilité à imposer sa monnaie pour les transactions. La zone euro n’est pas de ce point de vue en situation de force compte tenu de sa difficulté à retrouver de la croissance et à être attractive.

    Jacques Sapir : L’annonce de SWIFT était attendue, mais l’accélération de la montée en puissance du yuan (et de la baisse de crédibilité de l’euro) est une (petite) surprise. On peut suivre, depuis 2010, les indicateurs d’une perte de confiance des investisseurs internationaux dans l’euro. Comme monnaie de réserve, auprès des banques centrales, la part de l’euro recule, non pas tant face au dollar des Etats-Unis, mais plutôt face aux « nouvelles » monnaies, comme le dollar canadien, le dollar australien…

    Mais, ce qui est aujourd’hui intéressant est que l’euro vient de perdre sa seconde place comme monnaie de transactions financières. Ceci traduit l’atonie économique de la zone euro par comparaison à la zone Asie-Pacifique, mais surtout le dynamisme bien plus grand des banques chinoises par comparaison aux banques des pays de la zone euro, qui restent largement fragilisées par la crise dans la zone euro.

    Les banques allemandes restent empêtrées dans les problèmes de l’immobilier. Le taux des prêts non-performants atteint plus de 12% de l’actif pour les banques espagnoles, et près de 11% pour les banques italiennes et portugaises. On assiste dans ces pays à une contraction du crédit qui est importante. Dans ces conditions on comprend que les grandes banques chinoises, adossées à un système de garanties publiques, sont bien plus actives dans le domaine des crédits à moyen et long terme.

    Bien entendu, ceci aura un impact sur l’activité de la zone euro, mais un impact très limité. En fait, le marché du crédit s’est déplacé sur l’Asie. C’est dans cette zone que les banques chinoises font la plus grande part de leur actif. Néanmoins, ceci implique que la concurrence chinoise, déjà importante sur les marchés des biens manufacturés, se déplace désormais dans le domaine des services financiers.

    L’euro a été pendant longtemps présenté comme le moyen de disposer d’une devise crédible et attractive dans la mondialisation. Les récents événements remettent-ils en cause cette affirmation ?

    Philippe Waechter : L’euro reste fort, il suffit de voir sa parité pour s’en rendre compte. Cependant, avec le développement rapide de la Chine l’équilibre monétaire change. Le monde tripolaire qui se dessine autour des Etats-Unis, de la Chine et de la zone euro donne de la place à la Chine à côté du dollar et de l’euro. Le dollar est historiquement la monnaie des transactions internationales, aux autres de prendre la partie restante mais pour cela il faut être attractif et aujourd’hui la Chine l’est plus que l’Europe.

    Jacques Sapir : Il est exact que l’on a présenté l’euro comme le moyen de disposer d’une devise « crédible ». Cela ne veut pas dire que l’euro l’ait été, à un moment quelconque de son histoire. Le poids international d’une devise dépend de trois facteurs : de l’importance du commerce international issu du pays dont cette devise est issue, de la confiance (ou de la « crédibilité ») de la banque centrale, enfin de la capacité à émettre des crédits libellés dans cette monnaie. En fait, l’euro a bénéficié de la « réputation » de l’ancien Deutschmark (DM). Et il est évident que si demain l’euro disparaît, le DM retrouvera l’importance qui était la sienne en 1995, avant l’euro. Il est à cet égard frappant que l’importance de l’euro comme monnaie de réserve n’ait que très peu dépassée celle, cumulée, des monnaies qui l’ont constitué. La création de l’euro n’a pas donné naissance à un mouvement important d’usage de cette nouvelle monnaie, au-delà de l’usage des monnaies des pays ayant adhéré à l’euro. En 1995, le DM représentait 15% des réserves internationales, le Franc français 4,8% et les autres monnaies environ 3,5%. Cela indique un total d’environ 23%. Or, au plus haut, l’euro est monté à 25% des réserves internationales. Cela montre que l’effet « monnaie unique » a été très limité. En fait, les concepteurs de l’euro espéraient que du simple effet de sa création, il monterait à plus de 30% des réserves internationales. Il n’en fut rien. De ce point de vue, la création de l’euro fut un échec. Elle le fut aussi par l’incapacité profonde de l’euro de protéger l’Europe des tempêtes spéculatives.

    En fait, l’euro fut en réalité la cause de la diffusion de la crise de 2007-2009, que ce soit par l’absence de règles dans la zone euro, créant ainsi une immense zone propice à la spéculation internationale ou que ce soit en raison de la faiblesse des rendements européens, faiblesse que l’euro provoqua par les conditions très restrictives qui furent imposées par la BCE, et qui provoqua l’appétit des grandes banques européennes pour les actifs « toxiques » américains.

    La montée de l’euro comme monnaie de transaction financière ne faisait que traduire le poids des banques, essentiellement françaises et allemandes, sur les marchés internationaux. Or, ces banques étant très malades du fait des opérations douteuses dans lesquelles elles ont trempé, leur dynamisme devient bien plus faible que celui des banques chinoises. C’est ce qui explique le recul, significatif, de l’euro sur ce terrain.

    Iaroslav Lissovolik, économiste en chef de la Deutschebank, a récemment déclaré que “L’intérêt porté à la monnaie chinoise [était] stimulé par le besoin réel de l’économie mondiale en nouvelles monnaies de réserve“. L’émergence du yuan peut-elle pour autant devenir un facteur de stabilité mondiale ?

    Philippe Waechter : Si les réserves de change avaient une répartition cohérente avec les pôles de croissance de l’économie mondiale alors on pourrait imaginer une dynamique globale plus équilibrée et peut être plus stable. Néanmoins, le processus pour éventuellement converger vers une répartition équilibrée n’est pas encore d’actualité. Le billet vert a toujours une forte prééminence comme monnaie de transaction et cela ne va pas changer spontanément. Par ailleurs, cette répartition plus équilibrée n’est pas généralement ce que l’on observe. La cohabitation de monnaies internationales avec une puissance et un poids proches n’a pas forcément été stable dans le passé.

    Les rapports de force sur le plan monétaire vont réapparaitre. Les Américains n’ont pas permis à l’euro d’avoir un statut fort et de prendre une place considérable tant dans les transactions que dans les réserves. Il n’en sera pas forcément de même pour le yuan chinois. Ces situations à venir devront être bien comprises pour bien appréhender la dynamique de l’économie globale.

    Jacques Sapir : Il est très clair que les pays émergents n’ont aujourd’hui confiance ni dans le dollar, ni dans l’euro, et qu’ils cherchent à constituer une nouvelle monnaie de réserve. À cet égard deux changements significatifs sont à noter depuis 2010. Le premier est que la Chine et la Russie, qui ont été les deux premiers pays à défendre cette position, sont aujourd’hui rejoints par de nombreux autres pays émergents, soit dans le cadre des BRICS, soit dans celui des accords de la zone Asie-Pacifique. Le second point important est que le rôle du yuan est en train d’émerger.

    De ce point de vue, la réticence de la Russie de voir sa dette souveraine croître au moins jusqu’à 20% (elle est actuellement à 9% du PIB) condamne le rouble comme monnaie de réserve régionale. Il semble bien que les dirigeants russes aient fait le choix de laisser le yuan devenir potentiellement une monnaie de réserve.

    L’émergence du yuan doit alors être analysée dans un contexte marqué par la montée des autres monnaies dites « périphériques ». De fait, nous sortons du duopole dollar-euro pour retourner vers un oligopole, ou le yuan bientôt taillera des croupières à l’euro comme monnaie de réserve, mais ou aussi des autres monnaies (celles du Canada, de l’Australie, de Singapour) pourraient atteindre 7% à 9% du montant global des réserves. Ceci sera, incontestablement, un facteur de stabilité du système monétaire, mais ce sera aussi la fin de l’euro.

    En effet, si des monnaies de réserves apparaissent, le poids de l’euro, qui n’est pas adossé à une puissance politique comme les Etats-Unis ou la Chine, diminuera bien plus vite que ce qu’il devrait baisser si de simples facteurs économiques dictaient le poids relatif des monnaies de réserves.

    En dépit de cette évolution, le dollar domine encore largement les transactions internationales, avec une part de 81,08% contre 8.66% pour le yuan et 6.64 pour l’euro. La part de la monnaie américaine est toutefois en baisse puisqu’elle a perdu près de 4 points depuis janvier 2012. Le yuan représente-t-il vraiment une menace pour le dollar ?

    Philippe Waechter : Non pas à court terme. On ne dispose que de trop peu de chiffres dans la durée pour savoir si passer de 84.96% en 2012 à 81.08% en 2013 est un déclin. Il faudrait avoir plus d’éléments pour conclure car est-ce 84.96 % qui est trop fort ou 81.08% qui est trop faible ? Je suis incapable de le dire.

    Si les autorités chinoises souhaitent effectivement faire du yuan une monnaie internationale et une monnaie de réserve alors au regard de la puissance de cette économie et de son dynamisme, elle prendra des parts au dollar comme monnaie de transactions. Est-ce une menace pour le billet vert ? Ce n’est pas le terme que j’utiliserais mais un rééquilibrage progressif est probable. Cependant, il prendra du temps car il va maintenant falloir faire les réformes sur le système financier chinois pour que celui-ci devienne pleinement ouvert et que le yuan soit effectivement convertible. Le plus simple a été fait sur ce point et le reste prendra du temps. Le dollar va donc conserver sa prééminence à court terme mais ce ne sera peut-être pas le cas à moyen terme si les réformes monétaires chinoises sont effectivement mises en œuvre dans l’Empire du milieu.

    Jacques Sapir : Pour l’instant le dollar, même en baisse, reste largement dominant. Cela traduit le poids de la finance étasunienne. Mais, compte tenu du soutien gouvernemental au yuan, et de la montée en puissance de la zone Asie-Pacifique, il ne serait pas étonnant que le yuan monte jusqu’à 20% voire 25%. De plus en plus de pays demandent des crédits aux banques chinoises. Leur rôle se développe même hors de leur habitat naturel, en particulier en Amérique latine.

    Mais, ce rôle du yuan restera limité, sauf si le gouvernement chinois réussi à imposer l’idée d’une nouvelle monnaie constituée d’un « panier » de monnaies existantes, avec un rôle et un poids important du yuan. De ce point de vue, les BRICS pourraient être l’institution rêvée servant de paravent à un fort développement de la monnaie et de la finance chinoise. Mais, si la Chine veut utiliser les BRICS à cette fin, elle sera obligée d’accepter une co-gestion de cette monnaie avec les autres pays émergents. Ceci pourrait d’ailleurs conférer une plus grande crédibilité, dans la mesure ou le lien gouvernement chinois-nouvelle monnaie serait plus faible, et donc la possibilité d’une instrumentalisation pure et simple, plus limitée.

    Si ce scénario se met en place, alors non pas le yuan, mais ce « panier » de monnaies au sein duquel le yuan jouerait un rôle très important, serait appelé à un bel avenir.

    Ce bond du yuan dans les échanges mondiaux semble couronner la confiance des investisseurs face au bon maintien de la croissance chinoise. L’Empire du milieu peut-il continuer sur cette lancée en dépit de mauvais chiffres à l’international ?

    Philippe Waechter : La Chine est surtout en position de force pour imposer sa monnaie dans les transactions compte tenu de son attractivité. Comme les autorités monétaires chinoises ont décidé de rendre leur monnaie plus internationale cela va se traduire a priori par un poids encore plus important dans les échanges. Le yuan pourrait tendre alors à devenir une monnaie de référence et une monnaie de réserve.

    Ce n’est pas encore le cas néanmoins mais l’orientation est prise. La Chine est toujours attractive sur le plan économique et le gouvernement chinois veut faire du yuan une monnaie convertible et donc une monnaie dont le poids à l’international pourrait tendre à se rapprocher du poids de la Chine dans l’économie mondiale. Ce phénomène pourrait être accentué par l’ensemble des réformes financières en Chine et l’ouverture que les autorités chinoises veulent privilégier pour mieux positionner l’économie chinoise dans le monde.

    Cependant, cela pose une question majeure puisqu’un poids plus important de la monnaie chinoise pourrait amener à s’interroger sur la monnaie internationale de référence. Il est assez rare d’avoir des monnaies qui cohabitent au niveau international. Il y a eu pas le passé le dollar et le sterling mais ce n’est pas forcément une période de stabilité. L’anti-loi de Gresham qui suggère que la bonne monnaie internationale chasse la mauvaise s’applique à l’échelle internationale. De ce fait peut-il y avoir cohabitation de monnaies concurrentes avec des poids proches ? On peut se le demander. Je ne suis pas sûr que les américains se laisseront faire sur cette question car la monnaie de référence reflète un poids économique mais surtout il traduit en un poids politique. Cela pourrait alors se traduire par des tensions significatives entre les deux pays.

    Jacques Sapir : Le poids de la Chine dans l’économie mondiale est tel que quelques mauvais résultats n’ont aucune importance. Ce que les investisseurs regarderont seront les garanties que le gouvernement chinois pourrait donner quant à l’absence d’instrumentalisation directe du yuan, ou d’un panier de monnaies largement basé sur le yuan.

    Atlantico

    http://fortune.fdesouche.com/337409-le-yuan-vient-de-depasser-leuro-bonne-ou-mauvaise-nouvelle-pour-leconomie-europeenne

  • Passe moi ta montre je te donnerai l’heure

    Konk.jpgLa formule fait florès, est reprise dans tous les médias, le stade de Soweto sera  aujourd’hui « le centre du monde »,  « le nombril de la  planète », puisque l’hommage à Nelson Mandela  s’y déroulera   en présence d’une centaine de chefs d’Etat.  Deux d’entre eux seront invités à prendre la parole.  D’abord  le vieux dinosaure communiste Raul Castro, au nom de la solidarité marxiste que l’Etat cubain a manifesté  de tout temps aux révolutionnaires de l’ANC.  M. Mandela, qu’ « Amnesty international, pourtant d’une extrême indulgence à l’égard des militants  progressistes  avait toujours refusé de l’adopter comme  prisonnier de conscience du fait qu’il ne rejetait pas la violence » (Le Bulletin d’André Noël ), fut aussi un  des dirigeants  clandestin du PC sud africain, malgré ses dénégations. Outre le dirigeant communiste cubain, prendra également la parole à Soweto  Barack Obama, à la tête d’une première puissance mondiale se voulant  elle aussi  arc-enc-ciel, président  symbole du mondialisme métissé qui serait notre avenir indépassable  et le modèle commun « planétarien » obligatoire. La boucle  est bouclée,  le symbole assez transparent…

     Les polémiques financières se sont invitées en France  dans le cadre de cet hommage, notamment sur le coût du déplacement de François Hollande et de Nicolas Sarkozy (en tant qu’ancien président) en Afrique du Sud.  Une facture salée dont a pris prétexte le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pour  ne pas se rendre aux funérailles de Nelson Mandela.

     Le dirigeant d’extrême droite est en effet déjà  sous le feu des critiques  dans son pays  du fait des dépenses  occasionnées aux contribuables israéliens pour l’entretien de ses différentes résidences. Or  le prix du voyage en RSA  et de la sécurité sur place de M. Netanyahu, s’élèverait à 1,45 million d’euros.

     Mais les médias de l’Etat hébreu ont surtout insisté sur le fait que l’extrême droite israélienne, quand elle fut au pouvoir, noua dans le passé des relations solides avec le régime afrikaner. Et que Benyamin Netanyahu   ne souhaitait pas rendre hommage à un Mandela qui soutint de longue  date les revendications des Palestiniens et critiqua vivement la « politique d’apartheid » que mènerait Israël à leur égard. 

     Si ce souci d’économie cache donc d’autres motivations, notons qu’en France même, la classe politicienne sait être généreuse avec les défenseurs de la démocratie et du pluralisme. Déjà financé dans le passé  par le super capitaliste Lagardère, l’amendement 410, du 03 décembre 2013 de l’Assemblée nationale nous apprend ainsi que le quotidien communiste  L’Humanité sera une nouvelle fois renfloué avec l’argent des contribuables.

     L’Huma, le quotidien sans lecteurs  déjà le plus subventionné,  ne disparaîtra pas car est-il indiqué dans cet amendement, « les créances détenues sur la Société nouvelle du journal L’Humanité au titre du prêt accordé le 28 mars 2002, réaménagé en 2009 et imputé sur le compte de prêts du Trésor n° 903‑05, sont abandonnées à hauteur de 4 086 710,31 euros en capital. Les intérêts contractuels courus et échus sont également abandonnés» est-il écrit.

     Bref,  au motif que les débiteurs communistes ne peuvent plus payer, l’Etat abandonnerait ses créances sur le journal… comme c’est pratique ! Cette justification ne manquera pas d’interpeller nos compatriotes, les entrepreneurs, commerçants,  artisans qui croulent sous les charges et les impôts et  n’ont jamais droit à aucune mansuétude

     Un internaute nous faisait part  de cette étude de l’Institut Coppet qui rappelle qu’à la fin de l’Ancien Régime, les Français travaillaient 18 jours par an pour financer les dépenses de l’État, alors qu’aujourd’hui, un salarié  travaille  du 1er janvier au 26 juillet pour l’État. La formule désignant  naguère le calamiteux système communiste constate Bruno Gollnisch,  s’applique  de plus en plus à notre Etat socialo-européiste confiscatoire:  « passe moi ta montre je te donnerai l’heure ».

     L’historien Nicolas Delalande (auteur du livre Les Batailles de l’impôt) rappelait récemment qu’autour de 1900, le taux d’imposition représentait environ 10 % de la richesse nationale, aujourd’hui, « le niveau des prélèvements se maintient entre 42 % et 46 % du PIB ».

     Or, souligne t-il, le consentement à l’impôt vient d’un pacte entre le citoyen-contribuable et l’Etat pour que celui-ci assure trois fonctions régaliennes fondamentales, indispensables: l’État protège l’intégrité du territoire protégé par des frontières ; l’État bat monnaie (garantissant l’indépendance de la nation),  l’État rend la justice (impartiale, au nom et dans l’intérêt du peuple français).Pourtant, aujourd’hui, «l’État a ouvert les frontières, l’État ne bat plus monnaie, et l’État rend une justice politique servant des lobbies et/ou des idéologies contre le peuple».

     Voilà la conséquence directe de la soumission de notre classe politicienne à l’idéologie euromondialiste affirme Bruno Gollnisch.  Français qui ne fêteront pas demain constate-t-il encore,  le vingtième anniversaire (11 décembre 1993)  de l’adoption par les douze pays alors  membres de l’UE du  Livre Blanc de Jacques Delors,  qui devait  relancer la croissance et lutter contre le chômage en Europe.

     Nous en voyons les résultats dans notre pays : plus de trois  millions de chômeurs, huit millions de pauvres, nos industries détruites sur l’autel de la mondialisation et de l’ultra libre échangisme sans   frontières ni protections, une  croissance en berne, une  balance commerciale durablement plombée,  2 000 milliards d’euros de dettes publiques…

     Face aux mensonges, à  l’autisme de l’UMPS, à l’incapacité des partis euromondialistes à changer de logiciel, le FN représente une alternative sérieuse dont les Français  doivent se saisir dés 2014. Il est encore temps.

    http://www.gollnisch.com/2013/12/10/passe-moi-ta-montre-je-te-donnerai-lheure/

  • La crise ukrainienne et le destin de l'Europe

    131207Les médias ces derniers jours nous ont beaucoup parlé de l'Afrique. Un peu trop sans doute. Ceci n'annonce pas seulement des orages non désirés. Car cela permet aussi d'occulter une fois de plus les questions européennes.

    Si l'on visite les sites des principaux journaux des gros états de l'ouest européen, on découvre d'ailleurs que les opinions respectives se focalisent, à juste titre pensera-t-on peut-être, sur des problèmes bien différents.

    En Italie, où la classe politique implose, La Repubblica centrait ce 6 décembre sur la terrible affaire de l'imam islamo-terroriste Abou Omar arrêté par la CIA, alors qu'il préparait des attentats contre la Péninsule. Silence radio de ce côté-ci des Alpes.

    En Angleterre, où la situation économique s'améliore de plus en plus, le Daily Telegraph présentait pour la préoccupation essentielle du gouvernement de David Cameron, en vue de la réunion de Vilnius, la remise en cause du laxisme de nos politiques migratoires. Silence radio de ce côté-ci de la Manche.

    En Allemagne, la chancelière se trouve paradoxalement contrainte à une coalition avec ses adversaires socialistes, vaincus le 22 septembre. Die Welt consacrait logiquement ce 7 décembre de longs développements au congrès extraordinaire du parti libéral allemand. Évincé de justesse de la Diète fédérale, pour la première fois depuis 1949, le FDP vient de se donner un nouveau chef en la personne de Christian Lindner.

    Monsieur Normal s'était fait exceptionnellement discret lors de cette réunion des 28 et 29 novembre. S'y assemblaient il est vrai des gens sérieux, dirigeants du continent, autour de la présidence lituanienne. Faut-il y voir une surdité volontaire de nos stupides journalistes parisiens, toujours prêts au dénigrement ?

    En consultant au besoin le site officiel de l'Élysée, on découvre au contraire la place très petite consacrée aux "réponses du président aux questions des journalistes à l'occasion du 3e Sommet du Partenariat Oriental." (1)⇓

    À titre de comparaison la rencontre bilatérale avec la [charmante] Alenka Bratusek, chef du gouvernement slovène, le 4 décembre se voit accordée nettement plus d'importance. Ne parlons même pas des nouvelles aventures de Tintin au Congo.

    Fausse modestie ? Sur les 3 minutes et 30 secondes enregistrées à Vilnius, la partie principale commente, avant tout, les chiffres de l'inversion de la courbe du chômage, dont personne ne saurait douter, – dans l'Hexagone.

    Monsieur Nullot se contente, en 90 secondes de réduire la question ukrainienne à un chantage financier, exercé par le gouvernement de Kiev, et pour lequel l'Europe "ne payera pas". Une fois n'est pas coutume, nous renverrons l'ancien président du conseil de la Corrèze à la simple lecture du Monde(2)⇓ Nathalie Nougayrède y suggère, avec pas mal de lucidité, que nous nous trouvons en présence d'un nouveau Yalta, sous la même influence qu'en 1945, celle des sombres connivences du parti démocrate américain.

    À noter d'ailleurs que le Wall Street Journal ou le New York Times consacrent aussi bien au dossier lui-même qu'aux manifestations populaires de Kiev, un nombre considérable d'articles, de photographies et d'informations passées sous silence de ce côté-ci de l'Atlantique.

    Visiblement, une fois de plus, la défense de l'Europe semble plus sérieusement abordée en Amérique que dans les capitales autistes et nombrilistes de l'ouest de notre continent.

    Car il ne faut pas nous tromper. Certes une partie de nos faiseurs d'opinion prend à la légère les pressions que le Kremlin prétend à nouveau exercer sur les pays de l'ancien empire stalinien. Contre les intérêts, et contre le destin européen de son propre peuple, il en manifeste la sinistre nostalgie. Mais, à l'inverse, une bonne douzaine de nations en portent encore les stigmates et le gouvernement de Berlin, avec ou sans le SPD, ne partage certainement pas la frivolité de nos socialistes, toujours alliés aux communistes.

    De Stockholm à Bucarest, un arc de cercle de dirigeants voient certainement dans l'Europe, au-delà des institutions [effectivement] perfectibles de l'Union, bien autre chose qu'une masse de réglementations administratives, qu'une politique monétaire et qu'un jeu de subventions.

    Si crucial qu'on puisse juger le débat technique entre plus ou moins d'euro, plus ou moins de fédéralisme, etc. on doit en revenir au "désir d'Europe".(3)⇓ Il devrait animer nos dirigeants, ce désir d'une Europe sans doute différente, attachée d'abord à défendre elle-même ses libertés et celles de nos patries contre les nouvelles menaces totalitaires et esclavagistes du XXIe siècle.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2013/12/la-crise-ukrainienne-et-le-destin-de-leurope.html

    Apostilles
    1 cf. "François Hollande a répondu aux questions des journalistes à l'occasion du 3ème Sommet du Partenariat Oriental à Vilnius."
    2 cf. "Le grand jeu d’Obama" in Le Monde en ligne 28 octobre.
    3 cf. Intervention introductive d'Aurélien Véron à la Convention "Europe : et si on en revenait au principe de subsidiarité" qui s'est déroulée ce 4 décembre à Paris. Cette réunion, très intéressante et très dense, devrait être prochainement mise en ligne sur le site de L'Institut des libertés. En cette occasion, nous reviendrons sur les diverses contributions, la plupart d'une grande qualité.

  • Le lobby de l’avortement tente d’intimider le témoin d’un scandale

    Lu sur C-Fam :

    "Un défenseur des droits de l’homme accuse le lobby de l’avortement d’avoir intimidé un témoin prêt à témoigner en public des effets mortels d’un contraceptif de longue durée qu’on injecte aux femmes africaines.

    L’audience programmée devant le congrès américain aurait pu ébranler la politique internationale des Etats-Unis dans le domaine du planning familial. C’est pourquoi le directeur du Rebecca Project, Imani Walker, sous pression du Planning familial, a fait saisir à la dernière minute l’ordinateur d’un de ses principaux témoins, la directrice politique du Rebecca Project Kwame Fosu, et envoyé au congrès des emails informant ces derniers que Mme Fosu avait été licenciée. Celle-ci s’est livrée au Friday Fax dans une interview exclusive.

    D’après elle, pour en arriver là, Walker a subi pendant trois ans les attaques incessantes des « idéologues des droits reproductifs ». Les pressions ont commencé après la publication d’un rapport sur les violations des droits de l’homme perpétrées dans le cadre des programmes de planning familial. Mme Fosu est l’auteur de Depo Provera: Deadly Violence Against Women.( Depo Provera : Une violence mortelle à l’égard des femmes)

    Les médecins africains auraient été payés pour injecter à des milliers de femmes sans méfiance un contraceptif de longue durée dans le cadre d’un essai médical financé en partie par USAID et par la Fondation Gates, explique Mme Fosu. Les lobbyistes, qui rassemblent des gros donateurs issus de l’industrie reproductive, craignent que ce type de révélation amorce le recul des droits reproductifs.

    Au nombre des abus perpétrés par l’industrie pharmaceutiques, les médecins et les fondations puissantes, on compte d’une part des expérimentations non éthiques sur des femmes africaines, d’autre part, un usage généralisé du contraceptif injectable Depo Provera sur des millions de femmes africaines victimes de pauvreté. Ce actes ont été commis malgré en toute connaissance des effets secondaires, dont la liste a été publiée par le Food and Drug Administration and National Institutes Health. « Ce sont des gens comme moi, qui se targuent d’êtres progressistes et qui heurtent les femmes parce qu’ils veulent que tout le monde n’ai qu’une manière de penser : l’avortement, c’est-à-dire se débarrasser des grossesses par tout moyen », a expliqué Mme Fosu.

    Le député William Lacy Clay, membre important du « Black Caucus » du congrès américain (un groupe de députés afro-américains), a expliqué que son bureau avait reçu plusieurs appels du Planning familial pour calomnier Kwame Fosu. Le Planning, distributeur de Depo Provera le plus important, perçoit des millions de dollars du gouvernement américain pour s’occuper de l’administration du médicament aux Etats-Unis et à l’étranger. William Clar informait en septembre des dirigeants sur la manière de désinformer les femmes, en particulier en Afrique, sur les complications associées au Depo Provera. [...]

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • À propos de « La fin de la mondialisation » de François Lenglet

    Autant le dire tout de suite : à première lecture, le dernier opus de François Lenglet n’est pas sa Neuvième Symphonie; il n’égale pas, par l’éclat et l’originalité du propos, le Qui va payer la crise ? sorti il y a un an sur la signification, les conséquences et les grands enjeux de la crise en cours. Ses conclusions désabusées de la préface n’incitent guère à la mobilisation (« La fin de la mondialisation, ou en tout cas son éclipse, n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Peut-être est-ce même le contraire. »). Pas de quoi fouetter un chat. En grossissant à peine le trait, on dirait qu’il s’agit là d’un bouquin pas folichon sur un sujet austère.
    Ce jugement assez négatif se modifie et même s’inverse à seconde lecture, parce que l’on y retrouve les qualités de richesse d’analyse et de synthèse (presque excessives, car ça fuse de partout !), d’honnêteté, de clarté, d’humour propres à l’auteur. C’est également un discours a priori sympathique à des oreilles de droite enracinée, puisqu’il plaide en faveur d’une dose raisonnable de protectionnisme européen intelligent. Enfin et surtout, le sujet est stratégique et conditionne beaucoup des évolutions économiques, sociales, sociétales et politiques de nos sociétés dans les deux ou trois décennies à venir.
    Ce bouquin mérite donc amplement le résumé que voici.
    Libéralisation et libre-échange tous azimuts
    Tout commence sur un air de rock’n’roll : à la fin des années 60, la vague libérale a ses troupes, les baby-boomers, son credo, la prééminence de l’individu sur la société, et son arme, les nouvelles techniques de communication. Le règne de Milton Friedmann commence. En 1979, le libéralisme sociétal investit l’économie, avec l’arrivée au pouvoir de la « Dame de Fer », suivie l’année suivante de Ronald Reagan. De l’autre côté du monde, Deng Xiao Ping, le « Petit Timonier », lance ses réformes libérales en 1978. Les vents sont favorables : libéraliser, dans les années 80, c’est rompre avec la sclérose qui étouffe les économies développées, sous l’effet de réglementations excessives et paralysantes, dont la Grande-Bretagne travailliste de Harold Wilson et James Callaghan est une parfaite illustration. Cette conquête libérale prend une dimension et une force accrues avec la chute, le 9 novembre 1989, du Mur de Berlin, et l’extension à l’ex-bloc communiste du modèle américain chantée par Fukuyama. Il s’en suit une politique de plus en plus audacieuse de désarmement tarifaire et de déréglementation financière favorisant « l’exubérance irrationnelle » des marchés, l’hypertrophie de la finance, la croissance de l’endettement tant public que privé, la création de valeur au profit de l’actionnaire, le développement des fusions-acquisitions, des privatisations, de la titrisation et des stock options, la concurrence fiscale entre États, l’essor des paradis fiscaux, la prospérité des multinationales, le règne universel des financiers et le bonheur du consommateur. Au tournant du siècle, l’émergence de la Chine et l’avènement de la Zone euro contribuent puissamment à un regain du commerce mondial.
    Les résultats sont spectaculaires : la prospérité est quasi-générale, le Tiers Monde que l’aide publique au développement avait entretenu dans la médiocrité se mue en Émergents, la pauvreté régresse spectaculairement, et le P.I.B. mondial croît à un rythme inégalé dans l’histoire. Le monde s’uniformise comme jamais. On est en plein dans la mondialisation heureuse, et le rêve d’une planète unifiée par le libre-échange, régie par le marché et régulée par la démocratie paraît en voie de réalisation. La victoire du bonheur économique sans frontières et sans date de péremption est célébrée chaque mois de janvier au Forum annuel de Davos. À l’orée de la crise des subprimes, en 2007, la mondialisation a atteint son point le plus avancé de l’Histoire.
    Patatras et gueule de bois : les trois vices de la mondialisation
    Ce bel édifice sombre brutalement avec la crise des subprimes. La faillite, le 15 septembre 2008, de Lehmann Brothers marque une borne et une rupture. L’histoire commencée quarante ans plus tôt avec les mouvements estudiantins et la grande fête de Woodstock s’achève dans un effondrement retentissant. En quelques jours, un demi-siècle de certitudes économiques libérales s’évanouit. Pour enfoncer le clou, fin 2009, un nouveau choc s’abat sur l’Europe, l’Occident et le monde entier, la crise des dettes publiques en Europe.
    On réinterprète dès lors le parcours éblouissant de la planète entre 1990 et 2008. On comprend que la croissance devait beaucoup à l’endettement excessif des particuliers, des entreprises et des États, aux États-Unis, en Europe, et jusqu’en Chine. On comprend également que la mondialisation ne fait pas que des gagnants : l’élargissement du marché mondial, s’il a eu des conséquences positives pour nombre de pays pauvres de la planète, a bel et bien creusé les inégalités au sein des nations développées et dynamité le système social des classes moyennes et populaires. Les systèmes fiscaux occidentaux fonctionnent dès lors en « Robins des Bois à l’envers », prélevant sur les pauvres et exonérant les riches et les multinationales. Ce phénomène touche notamment la France, qui aggrave son cas en pratiquant une politique d’allègement des charges salariales financée par emprunt. « Plutôt que de creuser l’inégalité entre les classes sociales, la France a préféré développer celle qui sépare les classes d’âge. »
    On réalise aussi que la mondialisation n’apporte pas le bonheur, et que l’interdépendance est avant tout une dépendance : la dissuasion économique joue à fond entre partenaires et concurrents, les liens entre causes et effets deviennent plus globaux et plus complexes, et surtout États et personnels politiques sont à la merci de forces de marché capricieuses qu’ils ne maîtrisent pas. L’indépendance des banques centrales, justifiée à l’origine (« Les politiques renoncent à financer leurs dépenses en manipulant la monnaie. Tels des alcooliques repentis, ils confient la clé de la cave au curé du coin »), tourne à l’avantage des épargnants avec la complicité de banques centrales, agents doubles passés du côté de l’épargne. Les États qui s’étaient crus les plus forts (« Rendre les banques centrales indépendantes, c’était une ruse de la puissance publique pour attirer plus facilement le capital destiné à la financer ») perdent l’initiative, au fur et à mesure qu’ils deviennent plus dépendants des marchés. L’internationalisation financière a donc rétréci la sphère d’intervention du pouvoir politique, même dans ses fonctions régaliennes, et dépossédé les peuples de leur destin. Au point qu’un intellectuel de Harvard a pu énoncer un « trilemme de Rodrik » aux termes duquel il n’est pas possible d’avoir simultanément démocratie, indépendance nationale et mondialisation économique. Thèse amusante, intéressante et significative qui, si elle est vraie, ne laisse ouvertes que trois solutions : limiter la démocratie, créer un gouvernement mondial, ou limiter la mondialisation.
    Ce désenchantement brutal s’applique aussi, avec une force particulière, à la Zone euro : contrairement aux attentes, celle-ci n’a pas apporté comme prévu la convergence des économies des pays membres, mais au contraire leur forte et croissante divergence. Elle a en fait fonctionné comme l’équivalent de l’étalon-or du XIXe siècle et de l’Entre-deux-guerres, provoquant de fortes divergences dans les économies réelles. Le taux de change ne pouvant varier, c’est l’économie réelle, la croissance, l’emploi, les salaires, qui au bout du compte doivent subir une forte volatilité. La queue du chien étant bloquée, c’est le corps du chien qui doit bouger tout entier.
    Enfin, on constate avec le recul que la mondialisation a créé la crise permanente : crise du S.M.E. en 1992, crise mexicaine de 1995, crise asiatique de 1997, crise russe de 1998, éclatement de la bulle Internet en 2000, crise des subprimes en 2007, crise des dettes souveraines en Europe en 2010, crise de l’Inde et du Brésil en 2013, on n’en finit pas de répertorier les perturbations du système économique mondial depuis sa libéralisation au long des années 80 et 90.
    L’éternel retour
    Le chapitre 5, intitulé avec humour « L’éternel retour », référence sans doute à Nietzsche et à Mircea Eliade, est la clé du livre. Son ton bon enfant et léger ne doit pas masquer une certaine profondeur du propos. Quatre idées-forces se dégagent :
    — En premier lieu, les sociétés fonctionnent selon la loi du perpétuel retour du Même, de l’alternance entre phases libérales/mondialistes et phases protectionnistes/nationalistes, en un mouvement pendulaire fonctionnant dans les deux sens, vérifié par l’histoire au moins depuis le XVIe siècle occidental. La société oscille perpétuellement entre tentations et pulsions contraires mais immuables, chaque génération posant ses pas dans ceux d’une génération précédente, aiguillonnée par les mêmes désirs et se heurtant aux mêmes obstacles.
    — En second lieu, l’auteur martèle la sympathique thèse, puissamment anti-marxiste et peut-être aussi anti-libérale, selon laquelle ce n’est pas l’économie qui impose sa loi à la société, mais bien le contraire. L’économie ne fait que suivre. « C’est dans la société que […] naissent les pulsions premières, libertaires ou protectionnistes, mondialistes ou nationalistes. Ces directives impérieuses transforment peu à peu la vie en société et commandent à l’économie en imposant le système de pensée qui la gouverne. Aussi l’économie est-elle tantôt libérale, tantôt dirigiste, en fonction de l’humeur changeante de la société. »
    — En troisième lieu, est exposée la thèse de l’alternance contraire des générations comme moteur des grands cycles et du mouvement de balancier idéologique : les générations se structurent sur la base des maux qu’elles ont sous les yeux, prenant régulièrement le contre-pied de la précédente; chaque cycle se décomposant en deux demi-cycles, l’un montant, l’autre descendant, il faut deux bonnes générations successives pour effectuer une révolution complète, soit environ soixante-dix ans.
    — Enfin, est proposée l’image des deux Sisyphe, l’un libéral, l’autre étatiste, se succédant mécaniquement sans le vouloir ni même le savoir, chacun concentré, plus ou moins aveuglément, à faire remonter sa pierre de son côté. Citons la conclusion, qui tangente, avec des mots simples, la grande sagesse : « L’instabilité que provoquent ces deux géants perpétuellement insatisfaits témoigne d’une difficulté fondamentale de la vie en société, impossible à lever durablement : trouver la juste mesure entre la règle et la liberté, entre le groupe et l’individu. Faute de savoir positionner le curseur à l’endroit idéal, nous voici condamnés à l’errance, au roulis d’un excès à l’autre ». On ne saurait mieux dire.
    Et demain ?
    Les signes de reflux surabondent, avec des négociations commerciales en panne, une O.M.C. en désarroi, des politiques de rééquilibrage brutales et douloureuses dans l’Europe du Sud.
    « Nous sommes à la veille d’un gigantesque retournement idéologique comme il en survient un ou deux par siècle, dont l’ombre portée s’étendra sur les décennies qui viennent. »
    Les signes de ce retournement sont nombreux :
    — Côté argent, la mondialisation financière, la plus sensible à l’air du temps, est en panne, les banques se recentrent sur leurs territoires nationaux respectifs, non seulement en Europe, mais dans le monde entier, et les fusions transfrontalières diminuent.
    — Côté marchandises, le commerce perd sa dynamique de croissance des dernières décennies, le libre-échange, et plus spécifiquement le multilatéralisme sous l’égide de l’O.M.C., donnent des signes de faiblesse, et l’Amérique relocalise ses industries.
    Ce retournement a toutes les chances de s’accentuer dans les années à venir sous l’influence d’un faisceau convergent d’évolutions profondes :
    — le mouvement quasi-universel de désendettement des acteurs économiques diminue le flux international des capitaux et s’accompagne d’un retour au bercail de nombre d’investisseurs,
    — le rééquilibrage en cours des comptes extérieurs de nombre de cigales (U.S.A., Europe du Sud) conduit mécaniquement à réduire les échanges internationaux de biens, de services et d’argent,
    — l’État reprend partout ses prérogatives, notamment en matière de contrôle des fusions internationales d’entreprises et de privatisations,
    — les banques centrales recentrent leurs priorités sur la lutte contre la crise et l’aide aux emprunteurs publics, au risque de l’inflation,
    — la « répression financière » des États et des banques centrales limite la liberté des capitaux à quitter leur pays d’origine et renationalise l’épargne,
    — les mentalités évoluent dans le sens d’une moindre tolérance à l’égard des inégalités, de la fraude fiscale et des paradis fiscaux,
    — les mouvements nationalistes en Europe témoignent du désir de frontière allant parfois jusqu’à la remise en cause du rêve européen et de l’espace unique.
    Vers un protectionnisme européen intelligent
    La troisième partie du livre est intitulée « Le protectionnisme, une solution ? ». Après une remarque liminaire sur le caractère quasi-dogmatique du libre-échange dans les élites nées du Baby Boom, elle commence au contraire par démonter une à une trois objections classiques faites au protectionnisme :
    — « Le protectionnisme crée des rentes injustifiées » : exact, mais le libre-échange a aussi ses rentiers et parasites, notamment les financiers, payés de façon absurde pour une activité qui n’a aucune utilité sociale,
    — « Le protectionnisme déclenche les crises économiques » : argument aussi discutable que répandu; en réalité, le protectionnisme n’a pas été une cause de la crise de 1929, il l’a au contraire en partie soignée. On constate au contraire un certain effet curatif du protectionnisme en certaines situations historiques. En réalité, ça n’est pas le commerce qui crée la croissance, mais exactement le contraire. De plus, ce sont les pays les moins dépendants des flux de capital international qui ont connu la croissance la plus forte.
    — « Avec le protectionnisme, la Chine ne se serait jamais développée » : la réponse est foudroyante : « si c’est bien le libre-échange qui a favorisé la croissance chinoise, il s’agit de notre libre-échange, pas du sien ». Au contraire, la Chine a, avec constance, et malgré son adhésion en 2001 à l’O.M.C., pratiqué la dissymétrie de l’ouverture, l’arnaque d’un taux de change sous-évalué sous contrôle, la copie voire le vol à large échelle de technologie, l’ignorance de la propriété intellectuelle, bref une politique industrielle multisectorielle privilégiant l’intérêt national à tout instant et en toutes circonstances.
    Suit un paragraphe intitulé « Conversion d’un libéral », qui est un bilan personnel, honnête, nuancé et mesuré des avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme. Il ne peut en être autrement de la part d’un libéral, en raison des liens constitutifs entre mondialisation et libéralisme économique. La conclusion est la suivante : « Du strict point de vue économique, le libre-échange commercial n’offre pas d’avantage significatif par rapport au protectionnisme […] dans ce système, c’est sur la société que sont reportés tous les efforts d’ajustement : mobilité, flexibilité, baisse des salaires. La mondialisation consacre la domination des mobiles sur les immobiles, des forts sur les faibles, des gros contre les puissants […]. Aujourd’hui, l’époque n’est plus au libre-échange, et pas davantage à la mondialisation financière. Cette époque est révolue. » C’est beau comme du Attali, mais c’est le contraire d’Attali.
    Trois enjeux pour une protection
    Il faut bien comprendre que la mondialisation a partie liée avec les détenteurs de capital, au détriment de plus en plus évident des classes populaires et moyennes, et que les groupes pénalisés par la vague libérale (producteurs, salariés, classes moyennes et populaires, emprunteurs) ont vocation, avec l’alternance, à prendre leur revanche sur les gagnants (riches, financiers et juristes, consommateurs). Dès lors, l’enjeu d’un protectionnisme moderne et tempéré est triple :
    — sauver les classes moyennes, groupe social clé pour la stabilité et la prospérité de nos sociétés, en remusclant l’industrie, monde non seulement plus stratégique, mais également plus égalitaire que celui des services,
    — rétablir la demande finale en faisant monter les salaires, précisément de l’industrie, au détriment de l’actionnaire et du consommateur,
    — laisser filer une inflation de l’ordre de 3 à 4 % par an pour rééquilibrer les échanges entre producteurs et consommateurs, et pour réduire la dette à travers « une faillite partielle, discrète et libératrice ».
    En pratique
    Le dernier chapitre du livre, assez modeste (vingt pages), contient un certain nombre de recommandations pratiques. Comme pour le livre précédent sur la crise, on remarque immédiatement un hiatus considérable entre l’audace des préliminaires et la prudence des recommandations finales. Il faut y voir la cœxistence chez l’auteur d’un brillant intellectuel et d’un économiste libéral  conscient et responsable, ce qui est tout à son honneur !
    On retiendra ce qui suit :
    — Un relèvement sélectif des droits de douane en fonction des produits et des pays s’impose.
    — Même au sein de l’Union européenne, le marché unique du travail doit être amendé; à tout le moins, il conviendrait de prolonger et renforcer la période de transition qui protège certains secteurs, le temps du rattrapage des salaires.
    — Une grande prudence, voire de la circonspection, s’impose sur le projet de traité de libre-échange U.E. – États-Unis, notamment en raison du différentiel de prix de l’énergie lié au gaz de schiste.
    — Une politique industrielle européenne est nécessaire, avec élevage de champions nationaux et européens, mais avec prudence et doigté, liés à la plus extrême méfiance envers l’État comme acteur économique incompétent.
    — Redomestication (et non renationalisation) de l’industrie bancaire, c’est-à-dire son confinement plus strict dans les limites de la nation. Il s’agit là d’une position de repli, à défaut de réforme en profondeur de la finance mondiale auquel l’auteur ne croit guère. Elle  implique : le rétablissement partiel du contrôle international des capitaux, y compris à l’intérieur du Marché Unique européen le temps que s’échafaude l’union bancaire « si jamais elle doit sortir des limbes », le rétablissement rigoureux de la séparation des activités de dépôts et d’investissement comme avant 1990, et le rétablissement des contrôles des flux financiers aux frontières.
    Dans les toutes dernières pages, l’auteur précise, ce dont nous lui saurons gré, que « le bon périmètre de protection est donc l’Europe, plutôt que la nation » et qu’il « ne s’agit pas de refermer l’Europe, mais de trouver le bon équilibre entre le marché et la règle, entre l’ouverture et la protection », dans l’esprit du compromis de Bretton Woods.
    En conclusion
    Ce livre reprend sous une autre forme le thème, très présent dans le précédent opus, de la lutte inégale et injuste du capital contre le travail, des vieux contre la jeunesse, de la finance contre l’économie réelle. Le retour du protectionnisme est une revanche de la classe moyenne vertueuse sur une petite classe dirigeante mondialisée qui a poussé le bouchon un peu trop loin.
    François Lenglet est un esprit libre, l’un des nôtres. Sa vision des cycles de vie des sociétés à elle seule mérite notre adhésion : « Le neuf naît dans le vieux, il s’y loge de façon subreptice. Mais ce neuf lui-même n’est jamais que le retour du plus vieux que le vieux. Dans un cycle, la révolution ressuscite inlassablement les idées qu’on croyait mortes ». Il a du caractère, sans démagogie. Ses diagnostics sont aussi tranchés et sévères que ses propositions sont mesurées, prudentes, nuancées. Sa dénonciation des méfaits de la phase libérale qui s’achève est vive et sincère, mais potentiellement réversible. Le livre est tout sauf manichéen : vus de haut, les cycles contradictoires se succèdent naturellement, unis par une complicité qui transcende les oppositions superficielles. Les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts, tous deux génèrent leurs rentiers et leurs poisons. Aujourd’hui, c’est le tour du protectionnisme, et c’est tant mieux; demain, ce sera l’inverse, et tant mieux aussi.  Ainsi va le monde, rien de nouveau sous le soleil.
    Bref, on y verra la juxtaposition d’un tempérament vif, d’un sens de la longue durée et d’une honnêteté sans faille, servie par une compétence technique hors de portée du journaliste ou du politicien moyens. Comme suite au « trilemme de Rodrik » dont il a été question plus haut, je propose le « quadrilemme de Lenglet » : peut-on être à la fois compétent, convaincu, énergique, et honnête ? Pas simple. On n’est donc pas surpris de trouver énormément de gêne et de contradictions dans les remèdes proposés, par exemple sur la nécessité d’une politique industrielle sans État !
    Sur le fond, ce point de vue qu’on peut qualifier de « libéral-protectionniste » pourrait servir de référence à une droite européenne et française de conviction, pour deux raisons :
    — si l’on s’en tient à l’économie, un homme de droite de conviction ne va pas spontanément vers le protectionnisme, qui souvent traduit un réflexe de défense et une mentalité défaitiste. Il ne s’y rallie que comme solution provisoire en vue d’une offensive ultérieure, vision proche de celle de l’auteur. Il s’y rallie au fond pour des raisons plus hautes, non économiques : le protectionnisme comme condition de l’identité,
    — il faut bien réaliser que les propositions de l’auteur, assez raisonnables en théorie, sont  extrêmement audacieuses en pratique, et bien plus radicales que celles d’aucun parti institutionnel. Seul grand regret, à titre personnel : l’absence de grand souffle européen.
    Jacques Delimoges http://www.europemaxima.com/?p=3512
    • François Lenglet, La fin de la mondialisation, Fayard, coll. « Documents », 2013, 264 p., 15 €.

  • Au Pérou, la jeunesse défend le vrai mariage !

    RealCouples-MPI

    En réponse à une campagne intitulée «Couples imaginaires», dans lequel des hétérosexuels célèbres sont dépeints comme des duos homosexuels afin de promouvoir le « mariage » homosexuel, un groupe de jeunes Péruviens anonymes a lancé sa propre campagne de promotion du vrai mariage sur Facebook, campagne intitulée « Les vrais amoureux. »

    La campagne sur Facebook, lancée le 25 novembre, a déjà rassemblé des dizaines de milliers de « j’aime ».

    « Au Pérou, le vrai mariage n’est qu’entre un homme et une femme, et nous sommes de plus en plus nombreux à le défendre. Le nombre croissant de sympathisants qui nous envoient leur photo le démontre », a déclaré l’un des administrateurs de cette page Facebook.

    Pour envoyer votre photo et joindre la campagne, visitez le page Facebook .

    http://medias-presse.info/au-perou-la-jeunesse-defend-le-vrai-mariage/3505

  • Radioactivité : la France n’a rien à envier au Japon…

    Depuis des années, sans qu’un mois soit épargné, des accidents à caractère radioactif se produisent sur le territoire français.

    Le 31 octobre dernier – et sans que la presse du Système ne s’en émeuve particulièrement – a eu lieu un des plus graves accidents « nucléaire » : une fuite de 30kg d’oxyde d’uranium radioactifs sur le site de Tricastin, géré par Areva.

    En effet, une rupture de confinement de tuyauterie qui entraîne la dispersion de près de 30 kilos d’oxyde d’uranium entre deux ateliers, provoquant la fermeture des installations, le confinement des employés, et à la tentative d’assainissement du périmètre.

    Évidemment, tout va bien dans le meilleur des mondes, et l’incident ne présente ni danger pour les employés, ni risque de contamination des environs…

    Il est de notoriété publique que les sites « nucléaires » français sont vétustes, sous-entretenus, hors de leur durée de vie définie lors de leur construction, mais maintenus en fonction car il est plus simple de réparer avec des moyens insuffisants que de les remplacer…

    Jusqu’à quand laisserons-nous les multinationales jouer avec l’environnement, notre santé et le futur de nos terres pour leurs profits ?

    Sources :
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