Les centaines de marques que nous retrouvons sur les tablettes des supermarchés nous donnent l’impression que notre argent va à un nombre aussi grand de compagnies différentes. Or, ça n’est pas le cas: une grande majorité de ces marques appartiennent à une poignée de compagnies. Le graphique suivant donne un aperçu d’où notre argent va réellement (cliquez ici pour une version pleine résolution):
Pourquoi cette convergence est-elle néfaste?
Cette question est légitime: en quoi le fait que ces marques soient contrôlées par si peu de compagnies est-il une mauvaise chose ? N’est-ce pas simplement le résultat fonctionnel de notre système économique ?
En fait, nous croyons que cette convergence est néfaste pour diverses raisons, à plusieurs niveaux qui sont tous plus ou moins interreliés. En voici cinq:
1 – Ces compagnies sont si grosses qu’elles ont un pouvoir politique dangereux
Cette raison est celle qui, d’une certaine façon, englobe toutes les autres. Les profits engendrés par ces compagnies sont gargantuesques: à elle seule, Nestlé a engendré plus de 37 milliards de dollars de profit en 2010. Or, cet argent se convertit rapidement en pouvoir politique. De fait, dans notre système politique, des groupes de pression font sans relâche des efforts afin de faire passer ou bloquer des projets de loi. En général, plus les groupes de pression sont bien financés et organisés, plus ils ont les moyens d’avoir une grande influence sur les décisions prises au final.
L’industrie alimentaire mène des activités de lobbying à toutes les échelles: internationale, nationale et locale. De plus, de grands montants sont investis par ces compagnies dans les campagnes référendaires de plusieurs candidats politiques, tous partis confondus. Il serait naïf de croire que ces compagnies investissent tout cet argent (en 2010, Kraft a dépensé un demi-million de dollars en contributions à des candidats politiques américains; Nestlé a, à elle seule, donné près de 300,000$ à la campagne de Schwarzenegger en Californie) sans rien attendre en retour: elles souhaitent avoir leur mot à dire sur les lois qui seront ou ne seront pas adoptées.
Quant à savoir pour ou contre quels projets elles feront de la pression, le seul critère qui semble s’appliquer dans leurs choix est celui du profit. Cela est logique et semble légitime, puisqu’il s’agit de compagnies qui, après tout, ont pour mission de faire du profit. Cependant, la pression politique exercée en vue du profit entre souvent en conflit avec l’intérêt de la population, pour qui les politiciens devraient pouvoir travailler sans pressions contraires. Il est néfaste pour tous que l’intérêt de compagnies passe avant celui de la population, surtout lorsqu’il s’agit de domaines aussi importants que celui de la santé publique.
Le dossier de l’étiquettage des produits qui contiennent des organismes génétiquement modifiés (OGM) en est un bon exemple: à ce jour, il est impossible de savoir si les OGM ont un effet dangereux sur la santé ou non. Malgré cela, une majorité des produits disponibles sur les tablettes des supermarchés contiennent déjà des OGM. L’État américain de l’Oregon a tenté, en 2002, d’introduire une loi pour obliger les compagnies à indiquer lesquels de leurs produits contiennent des OGM. On ne parle pas ici de bannir les OGM, ou même d’en réduire l’utilisation, mais seulement d’informer les consommateurs sur leur présence dans les produits achetés, et de leur laisser le choix d’en acheter ou non.
Un immense lobby représentant les géants de l’alimentation s’est alors formé, chaque compagnie y contribuant à coups de dizaines de milliers de dollars (Pepsico y a investi 127,000$, Procter & Gamble, 80,000$). Au final, le projet de loi n’est pas passé.
Les élus, qui devraient en principe protéger la population, deviennent vite impuissants, surtout si leur élection dépend de fonds avancés par ces mêmes compagnies. Cela devient une forme détournée et légale de corruption, et il est facile de croire que si cela était possible, ces multinationales utiliseraient des moyens plus directs.
Unilever a d’ailleurs admis au New York Times avoir donné des pots-de-vin, ou “facilité des paiements” à l’endroit de membres de gouvernements dans certains pays en voie de développement. Unilever a affirmé ne pas encourager ce genre de pratique, mais la tolérer lorsqu’elle est une « coutume locale ». Autrement dit: si les politiciens en place sont corruptibles et reçoivent déjà des pots-de-vin, aussi bien en profiter!
2 – Impacts sur la santé
C’est logique: notre santé passe en très grande partie par les aliments que nous consommons, c’est d’eux que finit par se constituer notre corps. Dans la mesure où une grande majorité des aliments que nous achetons sont fournis par un très petit nombre de compagnies, chacune d’elles a une immense part à jouer sur notre santé, qui repose en partie entre leurs mains. Or, contrairement à ce qu’elles pourront bien affirmer à travers diverses publicités, notre santé ne fait pas partie de leurs préoccupations sincères, bien au contraire.
En 2005, à peu près toutes les multinationales de l’alimentation se sont réunies pour mettre de la pression sur le gouvernement français, qui s’apprêtait à faire passer une loi interdisant les distributrices de sodas et de collations de type « junk food » dans les écoles, ainsi qu’à modifier le genre de publicité entourant les aliments néfastes pour la santé. Une grande partie du projet dût être abandonnée suite aux pressions de l’industrie alimentaire.
Pire, malgré des études de l’Organisation Mondiale de Santé et de l’UNICEF démontrant que l’utilisation d’un substitut au lait maternel pour nourrir les bébés contribue à la mort de 1,5 millions d’enfants par année dans les pays sous-développés. Nestlé, le plus grand fabriquant de substituts de lait maternel au monde, fait ouvertement la promotion du choix d’utiliser ses substituts même si la mère est en mesure d’allaiter. Ils vont jusqu’à financer les cliniques médicales de pays sous-développés qui acceptent de faire la promotion de leurs subsituts au lait maternel. Ces pratiques sont directement responsables de la mort ou de la santé fragile de millions d’enfants; un boycott international de Nestlé a d’ailleurs cours depuis les années 80 en raison de cette controverse.
3 – Impacts sur l’économie
Économiquement, le nombre restreint de compagnies sur le marché de l’alimentation nous place en situation d’oligopole. Deux conséquences majeures en découlent:
Premièrement, un marché contrôlé par un petit nombre de compagnies présente des « barrières à l’entrée », c’est-à-dire que toute nouvelle compagnie qui tente d’entrer sur ce marché aura la vie difficile, sinon impossible. Par exemple, si un nouveau producteur est assez chanceux pour que son supermarché local accepte de vendre son produit, c’est souvent sur des tablettes quasi inaccessibles que son produit sera placé, ce qui encourage très peu les gens à l’acheter, car de fait, les endroits bien en vue sont réservés aux multinationales, qui payent cher pour avoir ce privilège. Un petit producteur n’a simplement pas le budget pour rivaliser avec elles.
De plus, les gens sont habitués aux marques des grandes compagnies, et ont d’emblée le réflexe d’acheter ces marques (qui bénéficient aussi d’appui publicitaire massif), ce qui rend la compétition avec elles beaucoup plus difficile. Et si finalement un producteur réussit à percer le marché avec un produit qui intéresse les gens, il est fort probable qu’il soit vite racheté par l’une des multinationales, et sa marque n’en deviendra qu’une autre parmi les centaines qu’elles possèdent déjà. Tout ceci empêche la saine concurrence du marché.
Deuxièmement, un oligopole mène souvent à un cartel, c’est à dire un petit groupe de compagnies qui fixe les prix à un montant plus élevé que ceux du marché, afin d’augmenter leurs profits sur le dos des consommateurs. C’est une pratique qui est généralement illégale et relève de la collusion, mais cela n’empêche pas les compagnies de s’y adonner.
En avril 2011, Procter & Gamble a dû payer 211 millions d’euros d’amende après avoir été reconnu coupable d’un cartel de fixation des prix en Europe avec Unilever et Henkel. Henkel, la plus petite compagnie des trois (et donc celle qui en profitait le moins), n’a pas été pénalisée, car c’est elle qui a dénoncé le cartel aux autorités.
4 – Impacts sur l’environnement
Les compagnies qui contrôlent l’industrie alimentaire n’ont, en général, pas un dossier environnemental reluisant. En 2001, Kraft a décidé d’investir massivement dans une entreprise de lobbying auprès de l’administration Bush afin de militer contre le protocole de Kyoto. En Chine, Pepsico et Nestlé ont été condamnés pour pollution de cours d’eau. Unilever ont, quant à eux, illégalement déversé 7,4 tonnes de déchets contaminés au mercure à l’entrée de la forêt Pambar Shola en Inde, juste à côté d’une ville à forte densité de population. Unilever a été forcé de fermer cette usine de mercure pour cette raison.
C’est aussi sans surprise que Procter & Gamble a milité afin d’affaiblir des projets de lois environnementaux européens à l’endroit des produits chimiques. En raison des pressions de P&G, la loi adoptée au final en 2003 par le parlement européen ne protège que très peu les citoyens et l’environnement de substances toxiques présentes dans les produits ménagers.
Ce “militantisme” anti-environnementaliste dont font preuve ces compagnies n’a qu’un but: s’assurer que la production soit la moins chère possible à court terme. Les dommages causés à plus long terme à la population globale de notre planète, incluant celle des animaux, n’a aucun poids, sinon celui de bien paraître.
Mais l’impact le plus considérable que ces compagnies ont sur l’environnement est peut-être relié à l’utilisation massive d’huile de palme dans leurs aliments. En effet, les impacts dévastateurs (déforestation à grande échelle, délocalisation de communautés locales menant à des situations violentes, extinction d’espèces animales, émission de gaz à effet de serre) de l’industrie de l’huile de palme ont été révélés dans les dernières années, mais l’huile de palme est toujours massivement utilisée dans un foule de produits transformés, principalement en raison de son coût très bas et du fait qu’elle représente un substitut (tout aussi malsain) aux gras trans.
5 – Impacts humains
La réputation de plusieurs multinationales quant aux conditions de travail qu’elles imposent à l’étranger n’est plus à faire. Au fil des ans, des compagnies opérant dans de multiples domaines ont été sur la sellette, au centre de plusieurs scandales. Le fait que l’industrie alimentaire se comporte aussi de la sorte n’aura donc probablement rien de surprenant. Malgré cela, la sévérité des actions de certaines de ces compagnies risque d’en surprendre plus d’un.
En 2005, Nestlé a été poursuivie par l’ILRF (International Labor Right Fund) pour trafic d’enfants. Ces enfants sont amenés en Côte d’Ivoire à partir des pays environnants pour travailler sur les plantations de cacao utilisées par la compagnie. Malgré plusieurs avertissements lancés à l’endroit de Nestlé afin de les informer de ces pratiques, Nestlé n’a jamais vraiment réagi sur la question avant la poursuite.
Une autre poursuite a été lancée aux États-Unis, où Nestlé est accusé de complicité pour esclavage, enlèvement et torture d’enfants dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest. C’est sans parler du meurtre d’un dirigeant syndical en Colombie. Ce dernier avait publiquement dénoncé une stratégie sournoise qui permettait à Nestlé de changer l’étiquettage de poudre de lait importée pour qu’elle paraîsse être un produit local. La poudre, souvent passée date, était importée à rabais de pays voisins. La plainte mena à une enquête policière qui confirma les faits et traduit Nestlé en justice pour avoir miné la santé publique. Plusieurs autres meurtres ont mystérieusement frappé les travailleurs qui ont déposé des plaintes contre Nestlé. Mais ce genre de pratiques n’est pas le monopole de Nestlé: le dossier de Coca-Cola n’est pas plus reluisant.
Comment réagir ?
Difficile de ne pas se sentir impuissant face à des multinationales qui disposent de budgets aussi immenses, d’une grande influence politique et qui peuvent systématiquement se payer les meilleurs avocats pour contrer toute poursuite.
Mais les revenus exorbitants de ces compagnies, qui maintiennent ces pratiques, ne poussent pas dans les arbres… ils proviennent de nos poches! Ce sont nous qui leur donnons lorsque, chaque semaine, nous achetons les centaines de produits qu’ils nous offrent au supermarché.
L’alimentation représente un marché gigantesque: chacun de nous doit se nourrir pour rester en vie, et ce, à répétition! Nos visites au supermarché sont régulières et représentent, à la somme, une grande partie de nos budgets. Il serait donc erroné de croire que l’impact que chacun de nous a sur cette industrie est minime. Faites l’exercice, et calculez combien d’argent vous consacrez à l’épicerie par année. Mieux encore, tentez de remarquer, à votre prochaine visite, quel pourcentage des produits que vous achetez sont vendus par ces quelques multinationales: vous pourrez ainsi calculer environ combien d’argent vous leur donnez. Le résultat risque d’être surprenamment élevé. Ainsi, même si un seul de nous coupe sa contribution, l’impact sera de plusieurs milliers de dollars!
Deux obstacles se posent cependant :
- Il est difficile d’éviter les produits vendus par cette poignée de compagnies. Ils sont partout, et parfois il peut sembler qu’aucune alternative ne s’offre: si on n’achète pas le produit de Nestlé, alors on achète celui de Kraft ou de Pepsico. Mais des alternatives existent, il suffit de les rechercher. Elles demandent parfois un effort supplémentaire, surtout l’effort de faire un peu de recherche sur la provenance des produits que nous choisissons d’acheter (et sur la compagnie qui les fabrique). Cet effort se voit toutefois récompensé au niveau individuel par la conscience de faire un bon choix, et au niveau collectif par de l’argent investi ailleurs que dans ce système oligopolistique.
- Les marques détenues par ces compagnies font partie de nos vies depuis longtemps, elles sont partout. Nous y sommes habitués, parfois attachés. La publicité nous encourage sans cesse à les acheter. Très souvent, il est très difficile de s’imaginer les bannir toutes de nos vies, tout d’un coup, et de changer entièrement nos habitudes en un tournemain; ça n’est tout simplement pas réaliste.
Mais ces obstacles ne doivent pas nous arrêter! D’abord, il peut être pratique d’imprimer notre grand graphique et de le traîner à l’épicerie pour faire le diagnostic de nos habitudes, mais aussi pour regarder les produits disponibles qui n’appartiennent pas à ces compagnies: on prend ainsi conscience des alternatives possibles.
Ensuite, il est possible d’essayer les produits qui s’offrent à nous comme alternatives, peut-être que plusieurs nous plaîront, et que nos habitudes seront ainsi plus faciles à changer. Il peut aussi être profitable de tenter de changer nos habitudes une par une: au fil du temps, notre impact s’agrandira de plus en plus, et nous ne serons pas aussi déstabilisés. Cette façon de faire est du moins plus réaliste qu’un boycott soudain et inflexible, même si celui-ci est idéalement souhaitable.
Informons-nous !
Ne nous laissons pas manipuler par la publicité, car c’est par l’ignorance que ces compagnies réussissent à avoir un si grand pouvoir. De fait, si tous étaient au fait de leurs agissements, leurs profits seraient en baisse constante: très peu de gens accepteraient d’endosser leurs actions. Une foule d’informations et d’articles sont disponibles sur internet, qui n’attendent que d’être recherchés. Pour ceux que ce sujet intéresse, nous recommendons aussi l’excellent documentaire Food Inc. qui dresse un portrait très large de l’industrie alimentaire aux États-Unis (la situation américaine est fortement similaire à la nôtre).
Finalement, n’hésitez pas à consulter les pages que nous avons créées sur quelques-unes des compagnies, où nous dressons une liste sommaire (et incomplète) de faits intéressants sur chacune. Nous y avons inclus ConAgra, qui ne se trouve pas dans le grand graphique du fait qu’elle est une moins grosse compagnie. La décision d’y consacrer une page relève de son bulletin éthique scandaleux: nous vous invitons à consulter sa page pour en juger par vous-mêmes.
Convergence Alimentaire
international - Page 1154
-
Une poignée de compagnies contrôle l’industrie alimentaire
-
Négociations sur le Marché transatlantique: « nous avons été abusés »
Explication de vote de Bruno Gollnisch sur le Rapport Scholz (A7-0339/2013) sur le Protocole portant amendement de l’accord sur les marchés publics
Vous nous présentez comme une avancée remarquable cette modification de l’accord sur les marchés publics conclu dans le cadre de l‘OMC, mais qui ne concerne que 15 signataires.
J’espère que ce n’est pas la mesure de ce que vous êtes capable de faire dans le cadre des négociations transatlantiques. Car en échange de nouvelles concessions européennes, l’ouverture à la concurrence des marchés publics américains d’agences ou d’entités infranationales, par exemple, semble dérisoire.
En effet, plus de 90 % des marchés publics de l’Union sont aujourd’hui dans les faits sinon en droit, ouverts unilatéralement à la concurrence des opérateurs des pays tiers, contre 32 % seulement aux Etats-Unis, 28 % au Japon, 16 % au Canada. Et le protocole ne modifie qu’à la marge ces proportions.
Un règlement qui permettrait d’imposer la réciprocité dans ces domaines est, semble-t-il, en cours d’examen. Le commissaire De Gucht prétend même qu’il est nécessaire, pour que l’on puisse négocier sur un pied d’égalité avec nos principaux partenaires. Mais alors, pourquoi avoir approuvé ce protocole ou signé l’accord avec le Canada, puisque cela signifie a contrario qu’au moins dans ces deux cas, nous avons été abusés, faute d’être sur ce fameux pied d’égalité ?
http://www.gollnisch.com/2013/11/29/negociations-sur-le-marche-transtalantique-nous-avons-ete-abuses/ -
L’avortement en question
Ce n’est pas nouveau : les gynécologues qui pratiquent les avortements ne sont guère appréciés de leurs collègues. Ceux-ci sont de facto le plus souvent hors des circuits amicaux des médecins. Comme de plus ce travail n’est guère exaltant, les « vocations » d’avorteurs patentés se font de plus en plus rares. D’où en France la volonté du gouvernement de demander aux sages-femmes de faire le « sale boulot » alors qu’elles sont formées à aider la vie à naître. Il est question aussi de supprimer la liberté de conscience des médecins comme il en a été des maires à propos du mariage. Celle-ci pourtant est inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme (sans Dieu) et du citoyen.
En Grande-Bretagne la présidente du Collège Royal des Gynécologues et Obstétriciens se plaint du mépris dont font l’objet les avorteurs. « We are split on » : on nous crache dessus. C’est en Italie que le refus de l’avortement est le plus affirmé : 80 % des médecins sont opposés à l’avortement. Des régions entières échappent à l’avortement. Au Luxembourg, un seul établissement s’y adonne et celui qui « pratique » va prendre sa retraite.
Mais ce sont peut-être les Etats-Unis qui reviennent de plus loin. Malgré les efforts colossaux de l’administration Obama pour étendre l’IVG, il est en train de se développer un sentiment de rejet concrétisé par l’affaire du « boucher de Philadelphie » évoquée par Médias-Presse-info. Dans ce pays les avortements sont réservés à des « cliniques » spécialisées.
Lire la suite http://medias-presse.info/lavortement-en-question/3048 -
Espagne : un projet de loi pour brimer encore plus les manifestations
« Déclaration d’autorité », titre El Periodico à la suite du projet de loi du gouvernement qui « restreint, entre autres, le droit à manifester ».
Dénommé « loi citoyenne de sécurité », il prévoit des amendes allant de 1 000 à 30 000 euros pour les « infractions graves » (sic) comme « menacer ou insulter un policier » ou « disposer des éléments qui empêchent la libre circulation des véhicules et des personnes ».Le projet de loi prévoit aussi des amendes allant jusqu’à 600 000 euros pour les infractions « très graves » (sic) comme « filmer ou diffuser des images de policiers qui puissent menacer leur sécurité » ou « manifester sans préavis devant des institutions de l’Etat comme le Congrès, le Sénat ou les hauts tribunaux ». L’actuel ministre de l’Intérieur à l’origine du projet de loi, Jorge Fernandez Díaz, est fortement critiqué par les associations et les syndicats du pays à cause de sa fermeté, rappelle le journal.
Les autorités espagnoles savent que la crise va s’aggraver, et de même la colère populaire. Elles anticipent avec ces mesures délirantes.
Source : Courrier International
Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, international, lobby 0 commentaire -
La mort du dollar – Paul Craig Roberts
La Réserve fédérale et Wall Street assassinent le Dollar américain
Depuis 2006, le dollar américain a connu un quart à un tiers de baisse de sa valeur par rapport au yuan chinois, selon le choix de base.
Maintenant, la Chine va davantage laisser chuter le dollar. La Chine dit aussi qu’elle envisage de saper le pétrodollar en jouant sur les prix à terme du pétrole sur le Shanghai Futures Exchange en yuan. Cette étape supplémentaire dans la réticence croissante vis-à-vis du dollar pour régler les déséquilibres commerciaux signifie que le rôle du dollar comme monnaie de réserve touche à sa fin, ce qui signifie la fin des Etats-Unis en tant que tyran et impérialiste financier. Ce coup au dollar en plus des coups portés par la délocalisation des emplois et les paris non couverts dans le casino créé par la déréglementation financière signifie que l’économie américaine que nous connaissions touche aussi à sa fin.
L’économie américaine est déjà en pleine pagaille, avec des marchés obligataires et boursiers soutenus par une impression massive et historiquement sans précédents par la Fed de liquidités injectées dans les prix des actifs financiers. Ce mois-ci lors de la conférence annuelle du FMI, l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers a déclaré que pour atteindre le plein emploi dans l’économie américaine il faudrait des taux d’intérêt réels négatifs. Des taux d’intérêt réels négatifs ne pourraient être réalisés qu’en éliminant le cash, passant à la monnaie numérique qui ne peut être conservée que dans les banques, et obliger les gens à épargner.
L’avenir se développe précisément comme je l’ai prédit.
Comme le dollar va vers l’agonie, la Réserve fédérale sans foi ni loi et les criminels de Wall Street vont accroitre leur manœuvres de court-circuitage de l’or sur le marché des contrats à terme, entraînant ainsi le drainage des restes de l’or de l’Occident dans les mains de l’Asie.
BPC (Banque Populaire de Chine) dit qu’il n’est plus dans l’intérêt de la Chine d’accroitre les réserves
Par Bloomberg News – 20 novembre 2013La Banque populaire de Chine a déclaré que le pays n’a plus d’intérêt à augmenter ses avoirs en devises étrangères, se rajoutant à la tendance des décideurs de freiner les achats en dollars qui limitent l’appréciation du yuan.
« Il n’est plus en faveur de la Chine d’accumuler des réserves de change, » a déclaré Yi Gang, vice-gouverneur de la banque centrale, dans un discours organisé par la China Economists 50 Forum à l’Université Tsinghua hier. L’autorité monétaire va « essentiellement » mettre fin à l’intervention normale dans le marché des devises et d’élargir la gamme des transactions quotidiennes du yuan, écrit le gouverneur Zhou Xiaochuan dans un article dans un guide expliquant les réformes décrites la semaine dernière après une réunion du Parti communiste.
Traduction Avic
http://www.paulcraigroberts.org/2013/11/22/dying-dollar-paul-craig-roberts/
Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/
Source http://reseauinternational.net/2013/11/27/la-mort-du-dollar-paul-craig-roberts/
-
Thierry Meyssan : François Hollande, sioniste de toujours
-
Le wagon turc raccroché au train européen
Les applaudissements et auto-congratulations ont couvert l'Europe de la satisfaction bruxelloise : le 5 novembre, dans les locaux sans âme des instances européennes, le wagon turc a été raccroché au train européen. « Adhésion », « élargissement » : les hauts fonctionnaires qui ne vivent qu'à travers un vocabulaire très strict, lequel se veut d'ailleurs programmatique, respirent à nouveau.
Un esprit chagrin pourrait observer qu'il ne s'agit que de l'ouverture d'un nouveau chapitre de négociations. Or, sur les 35 que compte le programme de pourparlers, si quatorze ont déjà été ouverts, un seul a jusqu'ici pu être bouclé. Après quantités de reports et d'interruptions : le dernier chapitre (simplement) ouvert l'a été il y a plus de trois ans ! Alors que, officiellement candidate depuis 1999, la Turquie s'est assise pour la première fois à la table des négociations en 2005.
C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison, et pour éviter trop de difficultés, que les négociateurs ouvrent aujourd'hui le chapitre XXII (pourquoi les prendre dans l'ordre, n'est-ce pas ?) sur la politique régionale. Un sujet relativement simple, et qui ne devrait, à priori, poser que des difficultés économiques, du genre de celles qu'on peut régler facilement en faisant voter par-ci par-là quelque rallonge budgétaire.
Pourtant, et on vous l'explique par ailleurs, Bruxelles connaît, ces temps-ci, quelques petits soucis d'ordre pécuniaire. Mais, alors qu'on arrive enfin à réunir tout le monde autour de la table, on ne va tout de même pas s'enquiquiner pour de bêtes questions d'argent ! Même si l'on ne sait pas trop bien ce que, en l'espèce, une adhésion de la Turquie pourrait bien apporter aux Européens.
Accumulations de difficultés
Il y a pourtant plus ennuyeux. Et aucun des protagonistes en présence n'a pu complètement fermer les yeux sur les délicates questions éthiques et politiques que pose cette réouverture des négociations avec Ankara.
Il y a d'abord la question de Chypre, qui pousse nombre de partenaires européens, à commencer par Paris et Berlin, à s'interroger sur l'adhésion à l'Union européenne d'un pays qui ne reconnaît pas, du moins dans son intégralité, l'un des leurs. Mais justement, claironne-t-on avec emphase, Turcs et Grecs ont accepté de s'asseoir - là encore... - à la table des négociations. Ou plutôt de s'y ré-asseoir. Et encore n'est-ce qu'une pétition de principe. Car les deux adversaires ont trop souvent claqué la porte des discussions pour que cette éventualité, consentie certes de part et d'autre, donne des assurances sérieuses de résultats.
Bruxelles, cependant, a manifestement décidé de s'en contenter, faute de repousser la question à des calendes grecques plus problématiques encore que dans l'antiquité.
Or il y a urgence. Pourquoi ? on ne le sait pas trop. Mais dans son récent rapport annuel, la Commission européenne le martèle : il faut élargir l'Union européenne. On fait donc des risettes à l'Albanie - tout en lui reprochant l'importance de sa corruption et du crime organisé. Et l'on nous ressert la carte turque - sans modification aucune.
Quelques parlementaires UMP s'en sont tout de même - mais poliment - étranglé, dénonçant une reprise des négociations « en catimini ».
C'est-à-dire sans que le peuple français en ait été informé, et en ait « souverainement » (si ! si !) décidé.
Ça fait plaisir à entendre, mais ça prête à rire. Et même jaune... Certes, Nicolas Sarkozy ne cachait pas, lorsqu'il était locataire de l’Élysée, son opposition à l'adhésion turque. Mais, pour le reste, il est tout de même patent que la droite parlementaire ne s'est jamais vraiment opposée à la perte de pans entiers de notre souveraineté face à l'hégémonie européiste.
Une hégémonie de plus !
Alors la dénonciation du « scandale », on veut bien. Mais il faudra davantage aux Français, pour y croire, que quelques cris d'orfraies !
Il y a bien d'autres problèmes à prendre en compte. Par exemple, la récente visite du premier ministre turc Erdogan au Kosovo, où il s'est autorisé un « le Kosovo, c'est la Turquie », qui fait grincer bien des dents - sauf bruxelloises apparemment. À Belgrade, où l'on a des souvenirs (et des motifs) historiques plus précis, on ne décolère pas...
Il y a encore, sur le sol turc même, toutes les atteintes aux droits de l'homme et à la liberté de la presse, sujets sur lesquels Bruxelles se montre d'ordinaire plus chatouilleuse.
Le jour même, en effet, où négociateurs turcs et européens se retrouvaient autour d'une table, la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg condamnait la Turquie pour des actes de torture sur un opposant. La veille, un tribunal d'Istanbul avait condamné six journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti marxiste interdit. Et on pourrait multiplier les exemples : répression cet été des manifestations de la place Taksim, etc.
Une attention particulière pour ce qui concerne les Roms...
C'est vrai, c'est pas bien tout ça. Aussi, quelques jours plus tôt, le Tchèque Stefan Fuie, commissaire européen à l’Élargissement, s'est-il permis quelques très modestes remarques. Invitant notamment Ankara à s'inquiéter davantage de la liberté d'expression et de la protection des minorités. Avec une attention particulière, s'il vous plaît, en ce qui concerne la discrimination des Roms et des homosexuels.
Ah ! bon, on respire !
On comprend, avec tout ça, que le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, puisse se féliciter du « tournant » pris dans les relations entre l'Union européenne et la Turquie. Avec le sourire. Et avec satisfaction. Parce que « l'UE a besoin de la Turquie au moins autant que la Turquie a besoin de l'UE ».
On comprend aussi que Jean-Claude Trichet, rédacteur du traité de Maastricht et ancien patron de la Banque Centrale européenne, s'inquiète du « malaise », et même de la « crise de confiance », que l'Union européenne provoque chez nos concitoyens. Et aussi du « problème de la légitimité démocratique » de l'Europe.
Ça fait beaucoup, non ?
Olivier Figueras monde & vie 12 novembre 2013 -
Soumission intégrale
Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, international, lobby 0 commentaire -
L’armée française en lambeaux : la preuve par le Kosovo
La France s’apprêterait à retirer ses troupes du Kosovo
Selon des informations qui ont fuité dans la presse allemande, reprises par le site serbe anglophone B92, la France s’apprêterait à retirer ses dernières troupes du Kosovo.
Paris en aurait informé ses alliés de l’Otan, puisque la KFOR est une opération de l’Alliance, sans rendre encore l’affaire publique. Peu ravis d’être mis devant le fait accompli, comme ils l’avaient été avec la décision de dissoudre le 110ème RI de la Brigade franco-allemande, les Allemands auraient fait fuiter l’affaire.
300 militaires français rentreraient donc au premier semestre 2014, ne laissant sur place que 11 officiers à l’état-major de la KFOR, ainsi que les 39 personnels, militaires et civiles, de la mission européenne Eulex. Ce désengagement permettrait de compenser l’envoi de troupes supplémentaires en Afrique, notamment en Centrafrique. [NDLR : ON EN EST ARRIVÉ LÀ !] [...]
La suite sur Secret Défense
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-armee-francaise-en-lambeaux-la
-
Twin Towers - A qui profite le crime ?