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  • Le lobby israélien aux États-Unis

    Depuis ces dernières décennies, et en particulier depuis la guerre des Six Jours en 1967, la pièce maîtresse de la politique moyen-orientale des États-Unis a été sa relation avec Israël. La combinaison du soutien constant à Israël et de l’effort lié pour répandre la « démocratie » dans toute la région a enflammé l’opinion arabe et islamique et a compromis non seulement la sécurité des États-Unis mais aussi celle d’une grande partie du reste du monde.

    Cette situation n’a pas d’égal dans l’histoire politique américaine. Pourquoi les États-Unis ont-ils été prêts à mettre de côté leur propre sécurité et celle de plusieurs de leurs alliés pour soutenir les intérêts d’un autre État ? On pourrait supposer que la relation entre les deux pays était basée sur des intérêts stratégiques communs ou des impératifs moraux irrésistibles, mais aucune de ces interprétations ne peut expliquer le niveau remarquable du soutien matériel et diplomatique que fournissent les États-Unis.

    Au lieu de cela, l’impulsion de la politique des États-Unis dans la région dérive presque entièrement de la politique domestique, et en particulier des activités du « lobby israélien ». D’autres groupes avec des intérêts particuliers sont parvenus à biaiser la politique étrangère, mais aucun lobby n’est parvenu à la détourner aussi loin de ce que l’intérêt national pourrait suggérer, tout en convainquant simultanément les Américains que les intérêts des États-Unis et ceux de l’autre pays – dans ce cas-ci, Israël – sont essentiellement identiques.

    Depuis la guerre d’octobre 1973 [guerre du Kippour, ndlr], Washington a fourni à Israël un soutien en diminuant celui qui était donné aux autres États. Israël a été le plus grand bénéficiaire de l’aide économique directe et de l’assistance militaire annuelles depuis 1976, et est au total le plus grand bénéficiaire depuis la Seconde Guerre mondiale, pour un montant de plus de 140 milliards de dollars (en 2004). Israël reçoit environ 3 milliards de dollars par an en aide directe, soit environ un cinquième du budget de l’aide étrangère, et une somme d’environ 500 dollars par an par Israélien. Cette largesse heurte particulièrement depuis qu’Israël est maintenant un État industriel riche avec un revenu par personne à peu près égal à celui de la Corée du Sud ou de l’Espagne.

    D’autres bénéficiaires obtiennent leur argent par des acomptes trimestriels, mais Israël reçoit la totalité de sa dotation au début de chaque exercice budgétaire et peut donc empocher dessus des intérêts. La plupart des bénéficiaires de l’aide attribuée à des fins militaires doivent la dépenser en totalité aux États-Unis, mais Israël est autorisé à utiliser environ 25 % de son attribution pour subventionner sa propre industrie de la défense. C’est le seul bénéficiaire qui n’a pas à expliquer comment l’aide est dépensée, ce qui rend pratiquement impossible d’empêcher l’argent d’être utilisé pour des besoins auxquels les États-Unis s’opposent, comme la construction de colonies en Cisjordanie. D’ailleurs, les États-Unis ont fourni à Israël presque 3 milliards de dollars pour développer des systèmes d’armements, et lui ont donné l’accès des armements top niveau comme les hélicoptères Black Hawk et les jets F-16. Enfin, les États-Unis donnent à Israël l’accès aux renseignements qu’ils refusent à ses alliés de l’OTAN et ferment les yeux sur l’acquisition par Israël d’armes nucléaires.

    Washington fournit également à Israël un soutien diplomatique constant. Depuis 1982, les États-Unis ont mis leur veto à 32 résolutions du Conseil de sécurité critiquant Israël, soit plus que l’ensemble des vetos formulés par tous les autres membres du Conseil de sécurité. Il bloque les efforts des États arabes pour mettre l’arsenal nucléaire israélien sur l’agenda de l’AIEA. Les États-Unis viennent à la rescousse en temps de guerre et prennent le parti d’Israël dans les négociations de paix. L’administration Nixon l’a protégé contre la menace d’une intervention soviétique et l’a réapprovisionné pendant la guerre du Kippour. Washington s’est profondément impliqué dans les négociations qui ont mis fin à cette guerre, comme pendant toute la durée du processus « étape par étape » qui a suivi, tout comme il a joué un rôle clé dans les négociations qui ont précédé et suivi les accords d’Oslo de 1993. Dans chaque cas, il y avait des frictions occasionnelles entre les responsables américains et israéliens, mais les États-Unis ont uniformément soutenu la position israélienne. Un participant américain à Camp David en 2000 a dit ensuite : « Beaucoup trop souvent, nous agissions... en tant qu’avocat d’Israël. » Enfin, l’ambition de l’administration Bush de transformer le Moyen-Orient a au moins en partie pour but l’amélioration de la situation stratégique d’Israël.

    Cette générosité extraordinaire pourrait être compréhensible si Israël possédait des atouts stratégiques vitaux ou s’il y avait une raison morale irrésistible pour un soutien américain. Mais aucune de ces explications ne convainc. On pourrait arguer du fait qu’Israël était un atout pendant la Guerre froide. En servant de représentant de l’Amérique après 1967, il a aidé à contenir l’expansion soviétique dans la région et a infligé des défaites humiliantes aux clients de l’Union soviétique comme l’Égypte et la Syrie. Il a de temps en temps aidé à protéger d’autres alliés des États-Unis (comme le roi Hussein de Jordanie) et ses prouesses militaires ont forcé Moscou à dépenser plus pour soutenir ses propres États-clients. Il a également fourni des renseignements utiles sur les capacités soviétiques.

    Le soutien à Israël ne fut pas bon marché, cependant, il a compliqué les relations de l’Amérique avec le monde Arabe. Par exemple, la décision de donner 2,2 milliards de dollars en aide militaire d’urgence pendant la Guerre d’Octobre a déclenché un embargo sur le pétrole de l’OPEP qui a infligé des dégâts considérables sur les économies occidentales. Pour tout cela, les forces armées israéliennes n’étaient pas en mesure de protéger les intérêts américains dans la région. Les États-Unis n’ont pas pu, par exemple, compter sur Israël quand la révolution iranienne en 1979 soulevait des inquiétudes au sujet de la sécurité des approvisionnements en pétrole, et ils ont dû créer leur propre force de déploiement rapide.

    La première guerre du Golfe a montré à quel point Israël devenait un fardeau stratégique. Les États-Unis ne pouvaient pas utiliser des bases israéliennes sans rompre la coalition anti-irakienne, et ont dû détourner des ressources (par exemple des batteries de missiles Patriot) pour empêcher que Tel Aviv fasse quoi que ce soit qui pourrait nuire à l’alliance contre Saddam Hussein. L’histoire s’est répétée en 2003 : bien qu’Israël fût pressé d’une attaque de l’Irak par les États-Unis, Bush ne pouvait pas lui demander de l’aide sans déclencher une opposition arabe. Ainsi Israël est encore resté sur la ligne de touche.

    Au début des années 90, et encore plus après le 11 Septembre, le soutien des États-Unis a été justifié par l’affirmation que les deux États étaient menacés par des groupes terroristes originaires du monde arabe et musulman, et par des « États voyous » qui soutiennent ces groupes et qui sont à la recherche d’armes de destruction massive. Cela signifiait que non seulement Washington devait laisser les mains libres à Israël face aux Palestiniens et de ne pas insister pour qu’il fasse des concessions jusqu’à ce que tous les terroristes palestiniens soient emprisonnés ou morts, mais aussi que les États-Unis devaient s’en prendre à des pays comme l’Iran et la Syrie. Israël est donc vu comme un allié crucial dans la guerre contre le terrorisme, parce que ses ennemis sont les ennemis de l’Amérique. En fait, Israël est un handicap dans la guerre contre le terrorisme et dans l’effort plus large de s’occuper des États voyous.

    Le « terrorisme » n’est pas un seul adversaire, mais une stratégie utilisée par un grand nombre de groupes politiques. Les organisations terroristes qui menacent Israël ne menacent pas les États-Unis, sauf quand ils interviennent contre eux (comme au Liban en 1982). D’ailleurs, le terrorisme palestinien n’est pas une violence dirigée par hasard contre Israël ou « l’Occident » ; c’est en grande partie une réponse à la campagne prolongée d’Israël pour coloniser la Cisjordanie et la bande de Gaza.

    Plus important, dire qu’Israël et les États-Unis sont unis par une menace terroriste commune a derrière un lien de cause à effet : les États-Unis ont un problème de terrorisme en grande partie parce qu’ils sont de si proches alliés d’Israël, et non le sens inverse. Le soutien à Israël n’est pas la seule source du terrorisme anti-américain, mais il est important, et cela rend la guerre contre le terrorisme plus difficile à gagner. On ne doute pas que de nombreux chefs d’Al-Qaida, y compris Oussama Ben Laden, sont motivés par la présence d’Israël à Jérusalem et par la situation difficile des Palestiniens. Le soutien inconditionnel à Israël aide les extrémistes à rallier un soutien populaire et à attirer des recrues.

    Quant aux prétendus États voyous du Moyen-Orient, ils ne sont pas une grande menace pour les intérêts vitaux des États-Unis, sauf dans la mesure où ils sont une menace pour Israël. Même si ces États acquerraient des armes nucléaires – ce qui est évidemment indésirable – ni l’Amérique ni l’Israël ne pourrait faire l’objet d’un chantage, parce que le maître-chanteur ne pourrait pas mettre la menace à exécution sans souffrir de représailles terribles. Le danger d’un approvisionnement en nucléaire aux terroristes est également écarté, parce qu’un État voyou ne pourrait pas être sûr que le transfert ne serait pas détecté ou qu’il ne serait pas blâmé et puni ensuite. La relation avec Israël rend réellement aux États-Unis la tache plus difficile pour s’occuper de ces États. L’arsenal nucléaire d’Israël est l’une des raisons pour lesquelles une partie de ses voisins désire des armes nucléaires, et les menacer d’un changement de régime ne peut qu’augmenter ce désir.

    Une dernière raison pour remettre en cause la valeur stratégique d’Israël, c’est qu’il ne se comporte pas comme un allié fidèle. Les responsables israéliens ignorent fréquemment les demandes américaines et renoncent à leurs promesses (y compris les engagements à cesser la construction de colonies et à s’abstenir d’« assassinats ciblés » de responsables palestiniens). Israël a fourni une technologie militaire sensible à des rivaux potentiels comme la Chine, dans ce que l’inspecteur-général du département d’État a appelé « un modèle systématique et croissant des transferts non-autorisés ». Selon le General Accounting Office, Israël a également « mené des opérations d’espionnage plus agressives contre les Etats-Unis que n’importe quel allié ». En plus de l’affaire Jonathan Pollard, qui a donné à Israël de grandes quantités de matériel secret au début des années 80 (qu’il aurait transmis à l’Union soviétique en échange de visas de sortie supplémentaires pour les juifs soviétiques), une nouvelle polémique a éclaté en 2004 quand il a été révélé qu’un haut responsable du Pentagone appelé Larry Franklin avait passé des informations secrètes à un diplomate israélien. Israël n’est pas le seul pays qui espionne les États-Unis, mais sa bonne volonté à espionner ses principaux protecteurs font plus que douter de sa valeur stratégique.

    La valeur stratégique d’Israël n’est pas le seul problème. Ses supporters arguent également du fait qu’il mérite un soutien total parce qu’il est faible et entouré d’ennemis ; c’est une démocratie ; les Juifs ont souffert des crimes du passé et méritent donc un traitement spécial ; et la conduite d’Israël a été moralement supérieure à celle de ses adversaires. À y regarder de près, aucun de ces arguments n’est persuasif. Il y a une forte raison morale pour soutenir l’existence d’Israël, mais elle n’est pas en péril. D’un point de vue objectif, sa conduite passée et présente n’offre aucune base morale pour le privilégier face aux Palestiniens.

    Israël est souvent dépeint comme David confronté à Goliath, mais l’inverse est plus proche de la vérité. Contrairement à la croyance populaire, les sionistes avaient des forces plus grandes, mieux équipées et mieux dirigées pendant la guerre d’Indépendance de 1947-49, et les forces de défense israéliennes ont gagné des victoires rapides et faciles contre l’Égypte en 1956 et contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie en 1967 – tout cela avant que l’immense aide américaine commence à affluer. Aujourd’hui, Israël est la force militaire la plus puissante du Moyen-Orient. Ses forces conventionnelles sont de loin supérieures à celles de ses voisins et c’est le seul État dans la région qui possède des armes nucléaires. L’Égypte et la Jordanie ont signé des traités de paix avec lui, et l’Arabie Saoudite a offert de le faire. La Syrie a perdu son protecteur soviétique, l’Irak a été dévasté par trois guerres désastreuses et l’Iran est à des milliers de kilomètres. Les Palestiniens ont à peine une force de police efficace, encore moins une armée qui pourrait constituer une menace pour Israël. Selon une estimation du Centre Jaffee pour les études stratégiques de l’université de Tel Aviv en 2005, « l’équilibre stratégique favorise décidément Israël, qui continue à élargir le fossé qualitatif entre ses propres capacités militaires et son pouvoir de dissuasion et celles de ses voisins ». Si soutenir l’opprimé était un motif irrésistible, les États-Unis soutiendrait les adversaires d’Israël.

    Qu’Israël soit une démocratie amie entourée par des dictatures hostiles ne peut pas expliquer le niveau actuel de l’aide : il y a beaucoup de démocraties dans le monde, mais aucune ne reçoit un soutien aussi somptueux. Les États-Unis ont par le passé renversé des gouvernements démocratiques et soutenu des dictateurs quand cela pouvait faire avancer ses intérêts – ils ont de bonnes relations avec un certain nombre de dictatures aujourd’hui.

    Quelques aspects de la démocratie israélienne sont en désaccord avec les valeurs de base des Américains. À la différence des États-Unis, où les gens sont censés avoir une égalité des droits indépendamment de leur race, leur religion ou leur appartenance ethnique, Israël a été explicitement fondé en tant qu’État juif et la citoyenneté est basée sur le principe de la parenté de sang. Étant donné ceci, il n’est pas étonnant que ses 1,3 millions d’Arabes soient traités comme des citoyens de seconde zone, ou qu’une récente commission du gouvernement israélien ait constaté qu’Israël se comporte d’une façon « négligeante et discriminatoire » envers eux. Son statut démocratique est également miné par son refus d’accorder aux Palestiniens leur propre État viable ou l’intégralité de leurs droits politiques.

    Une troisième justification est l’histoire de la souffrance des juifs dans l’Occident chrétien, en particulier pendant l’Holocauste. Puisque les Juifs ont été persécutés pendant des siècles et qu’ils ne peuvent se sentir en sécurité que dans une patrie juive, beaucoup de gens pensent maintenant qu’Israël mérite un traitement spécial de la part des États-Unis. La création du pays était assurément une réponse appropriée au long registre des crimes contre les juifs, mais cela a également provoqué de nouveaux crimes contre un tiers en grande partie innocent : les Palestiniens.

    Cela avait été bien compris par les premiers responsables d’Israël. David Ben-Gourion avait indiqué à Nahum Goldmann, le président du Congrès juif mondial :

    « Si j’étais un leader arabe je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal : nous avons pris leur pays... Nous venons d’Israël, mais il y a deux mille ans, et qu’est-ce que c’est pour eux ? Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais quelle est leur faute ? Ils voient seulement une chose : nous sommes venus ici et nous avons volé leur pays. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? »

    Depuis lors, les responsables israéliens ont à plusieurs reprises cherché à nier les « ambitions nationales » des Palestiniens. Quand elle était Premier ministre, Golda Meir a fait cette fameuse remarque :

    « Il n’y a jamais eu ce qu’on appelle les Palestiniens. »

    La pression de la violence extrémiste et la croissance de la population palestinienne ont forcé les responsables israéliens au désengagement de la bande de Gaza et à envisager d’autres compromis territoriaux, mais même Yitzhak Rabin ne voulait pas offrir aux Palestiniens un État viable. La soi-disant « offre généreuse d’Ehud Barak » à Camp David leur aurait donné seulement un ensemble de Bantustans désarmés sous contrôle israélien. L’histoire tragique des Juifs n’oblige pas les États-Unis à aider Israël aujourd’hui quoi qu’il fasse.

    Les supporters d’Israël le dépeignent également comme un pays qui a cherché la paix dès qu’il pouvait et qui a montré beaucoup de retenue même lorsqu’il était provoqué. On dit que les Arabes, en revanche, agissent avec une grande méchanceté. Pourtant, sur le terrain, les actes d’Israël ne se distinguent pas de ceux de ses adversaires. Ben-Gourion a reconnu que les premiers sionistes étaient loin d’être bienveillants envers les Arabes palestiniens, qui ont résisté à leurs usurpations – ce qui est à peine étonnant, étant donné que les sionistes essayaient de créer leur propre État sur la terre arabe. De la même manière, la création d’Israël en 1947-48 a impliqué des actes de nettoyage ethnique, y compris des exécutions, des massacres et des viols par les juifs, et la conduite ultérieure d’Israël a souvent été brutale, démentant tout supériorité morale. Entre 1949 et 1956, par exemple, les forces de sécurité israéliennes ont tué entre 2 700 et 5 000 Arabes qui revenaient en s’infiltrant ; la grande majorité d’entre eux n’étaient pas armés. Elles ont assassiné des centaines de prisonniers de guerre égyptiens dans les guerres de 1956 et 1967, alors qu’en 1967, elles expulsaient entre 100 000 et 260 000 Palestiniens de la Cisjordanie nouvellement conquise, et ont conduit 80 000 Syriens hors des hauteurs du Golan.

    Pendant la Première Intifada, Tsahal distribuait à ses troupes des matraques et les encourageait à briser les os des protestataires palestiniens. La section suédoise de Save the Children a estimé qu’entre « 23 600 et 29 900 enfants ont eu besoin de soins médicaux pour leurs blessures suite aux tabassages lors des deux premières années de l’Intifada ». Presque d’un tiers d’entre eux étaient âgés de 10 ans ou moins. La réponse à la Seconde Intifada a été bien plus violente, menant Ha’aretz à déclarer que « Tsahal se transforme en machine à tuer dont l’efficacité inspire la crainte, et choque pourtant. » L’Armée de défense d’Israël a tiré un million de balles pendant les premiers jours du soulèvement. Depuis lors, pour chaque Israélien perdu, Israël a tué 3,4 Palestiniens, dont la majorité étaient des spectateurs innocents ; la proportion entre les enfants Palestiniens et les enfants Israéliens tués est encore plus élevée (5,7 pour 1). Il est également intéressant de garder à l’esprit que les sionistes utilisaient des bombes terroristes pour faire partir les Anglais de la Palestine, et que Yitzhak Shamir, au début, terroriste et ensuite Premier ministre, avait avoué que « ni l’éthique juive ni la tradition juive ne peut éliminer le terrorisme comme moyens de combat ».

    Le recours des Palestiniens au terrorisme est mauvais mais n’est pas étonnant. Les Palestiniens pensent qu’ils n’ont aucune autre moyen de forcer les Israéliens à faire des concessions. Comme Ehud Barak l’a un jour admis, s’il était né Palestinien, il « aurait rejoint une organisation terroriste ».

    Donc, si ni les arguments stratégiques ni les arguments moraux ne peuvent justifier le soutien de l’Amérique à Israël, comment l’expliquer ?

    L’explication est le pouvoir inégalé du lobby israélien. Nous utilisons « le Lobby » comme raccourci pour la coalition floue [loose coalition] d’individus et d’organisations qui travaille activement pour orienter la politique étrangère des États-Unis dans une direction pro-israélienne. Ceci n’est pas censé suggérer que « le Lobby » est un mouvement uni avec une direction générale, ou que les individus qui en font partie ne sont pas en désaccord sur certaines questions. Tous les Américains juifs ne font pas partie du Lobby, parce que Israël n’est pas un sujet proéminent pour bon nombre d’entre eux. Dans une enquête de 2004, par exemple, environ 36 % des juifs américains ont déclaré qu’ils étaient « pas vraiment » ou « pas du tout » émotionnellement attachés à Israël.

    Les Américains juifs se différencient également sur des politiques israéliennes spécifiques. Plusieurs des principales organisations du Lobby, telles que le Comité aux affaires publiques américano-israéliennes (AIPAC) et la Conférence des présidents des principales organisations juives, sont dirigées par des intransigeants qui soutiennent généralement la politique expansionniste du parti du Likoud, y compris son hostilité au processus de paix d’Oslo. La majeure partie des juifs américains est par contre plus encline à faire des concessions aux Palestiniens, et quelques groupes – tels que Jewish Voice for Peace – préconisent fortement de telles initiatives. En dépit de ces différences, les modérés et les intransigeants sont tous en faveur d’un soutien absolu à Israël.

    Sans surprise, les leaders juifs américains consultent souvent les responsables israéliens, pour s’assurer que leurs actions font avancer les objectifs israéliens. Comme l’a écrit un activiste d’une importante organisation juive, « Nous disons souvent : “C’est notre politique sur une certaine question, mais nous devons vérifier ce que pensent les Israéliens.” Nous, en tant que communauté, le faisons tout le temps. » Il y a un gros préjudice à critiquer la politique israélienne, et faire pression sur Israël est considéré comme hors de question. Edgar Bronfman Sr, Président du Congrès juif mondial, a été accusé de « perfidie » quand il a écrit une lettre au président Bush mi-2003 l’invitant à persuader Israël de limiter la construction de sa « barrière de sécurité » controversée. Ses critiques ont dit qu’il « est toujours obscène que le président du Congrès juif mondial incite le président des États-Unis à résister à la politique promue par le gouvernement israélien ».

    De même, quand le président du forum politique d’Israël, Seymour Reich, a conseillé à Condoleezza Rice en novembre 2005 de demander à Israël de rouvrir un passage des frontières critique dans la bande de Gaza, son action a été dénoncée comme « irresponsable » : « Il n’y a, ont dit ses critiques, absolument aucune place dans le principal courant juif pour une prospection active contre la politique liée à la sécurité... d’Israël. » Reculant devant ces attaques, Reich a annoncé que « le mot “pression” n’est pas dans mon vocabulaire quand il s’agit d’Israël ».

    Les Américains juifs ont créé un nombre impressionnant d’organisations pour influencer la politique étrangère américaine, dont l’AIPAC, la plus puissante et la mieux connue. En 1997, le magazine Fortune a demandé à des membres du Congrès et à leurs équipes d’énumérer les lobbies les plus puissants à Washington. L’AIPAC a été placée en seconde place derrière l’Association américaine des retraités (AARP), mais devant l’AFL-CIO et la National Rifle Association (NRA). Une enquête du National Journal en mars 2005 a tiré la même conclusion, en plaçant l’AIPAC en seconde place (à égalité avec l’AARP) dans le « classement des muscles » à Washington.

    Le Lobby comprend également des chrétiens évangélistes bien connus comme Gary Bauer, Jerry Falwell, Ralph Reed et Pat Robertson, tout comme Dick Armey et Tom Delay, d’anciens chefs de la majorité à la Chambre des Représentants, qui tous croient que la renaissance d’Israël est l’accomplissement d’une prophétie biblique et soutiennent son agenda expansionniste ; agir autrement, pensent-ils, serait contraire à la volonté de Dieu. Des gentils (non-juifs) néo-conservateurs tels que John Bolton ; Robert Bartley, l’ancien rédacteur de journal Wall Street ; William Bennett, l’ancien secrétaire de l’Éducation ; Jeane Kirkpatrick, ancien ambassadeur de l’ONU ; et l’influent chroniqueur George Will en sont également des fermes défenseurs.

    La forme du gouvernement américain offre aux activistes de nombreuses façons d’influencer le processus politique. Les groupes d’intérêt peuvent inciter les représentants élus et les membres du bureau exécutif, apportent des contributions de campagne, votent aux élections, tentent de façonner l’opinion publique, etc. Ils se réjouissent de leur influence disproportionnée quand ils s’engagent sur une question à laquelle la majeure partie de la population est indifférente. Les politiciens auront tendance à satisfaire ceux qui s’intéressent au sujet, même si leurs nombres sont petits, persuadés que le reste de la population ne les pénalisera pas pour avoir agi ainsi.

    Dans son fonctionnement de base, le lobby israélien n’est pas différent du lobby des fermiers, de celui des syndicats de l’acier ou du textile, ou d’autres lobbies ethniques. Il n’y a rien d’abusif concernant le fait que les juifs américains et leurs alliés chrétiens essayent d’influencer la politique américaine : les activités du Lobby ne sont pas une conspiration telle qu’elle est représentée dans des appareils comme les Protocoles des sages de Sion. Pour la plupart, les individus et les groupes qui en font partie font seulement ce que d’autres groupes d’intérêt font, mais le font beaucoup mieux. En revanche, les groupes d’intérêt pro-Arabes, pour autant qu’ils existent, sont faibles, ce qui rend la tâche encore plus facile au lobby israélien.

    Le Lobby poursuit deux grandes stratégies. D’abord, il utilise son influence significative à Washington, en faisant pression sur le Congrès et le bureau exécutif. Quelle que soit l’opinion d’un législateur ou d’un politicien, le Lobby tente de faire que le soutien à Israël soit le « bon » choix. En second lieu, il tâche de s’assurer que le discours public dépeigne Israël sous un jour positif, en répétant des mythes au sujet de sa création et en défendant son point de vue dans des débats politiques. Le but est d’empêcher que des commentaires critiques puissent obtenir une audience équitable dans l’arène politique. Le contrôle de la discussion est essentiel pour garantir le soutien américain, parce qu’une discussion sincère sur les relations américano-israéliennes pourrait mener les Américains à favoriser une politique différente.

    Un pilier clé de l’efficacité du Lobby est son influence au Congrès, où Israël est pratiquement immunisé contre les critiques. C’est en soi remarquable, parce que le Congrès évite rarement les sujet de controverse. Quand Israël est concerné, cependant, les critiques potentielles disparaissent. Une des raisons est que certains des membres principaux sont des sionistes chrétiens, comme Dick Armey, qui a dit en septembre 2002 : « Ma priorité numéro 1 dans la politique étrangère est de protéger Israël. » On pourrait penser que la priorité numéro 1 de tout membre du Congrès devrait être de protéger l’Amérique. Il y a également des sénateurs et des membres du Congrès juifs qui travaillent pour s’assurer que la politique étrangère des États-Unis soutienne les intérêts d’Israël.

    Une autre source du pouvoir du Lobby est son utilisation du personnel pro-israélien du Congrès. Comme l’a admis un jour Morris Amitay, un ancien chef de l’AIPAC :

    « Il y a beaucoup de types à des postes de cadres ici – sur Capitol Hill – qui s’avèrent justement être juifs, qui sont disposés... à voir certains sujets en termes de leur appartenance à la communauté juive... Ce sont tous des types qui sont en mesure de prendre une décision dans ces domaines pour ces sénateurs... On peut vous mener une vie affreuse juste au niveau de l’équipe. »

    Cependant, l’AIPAC lui-même forme le cœur de l’influence du Lobby au Congrès. Son succès est dû à sa capacité de récompenser les législateurs et les candidats au Congrès qui soutiennent son ordre du jour, et de punir ceux qui le défient. L’argent est critique dans les élections américaines (comme nous le rappelle le scandale sur les affaires douteuses du lobbyiste Jack Abramoff), et l’AIPAC s’assure que ses amis obtiennent une forte aide financière des nombreux comités d’action politique pro-israéliens. Toute personne qui est vue comme hostile à Israël peut être sûre que l’AIPAC orientera des contributions de campagne à ses adversaires politiques. L’AIPAC organise également des campagnes d’écriture de lettres et encourage les rédacteurs de journaux à approuver les candidats pro-israéliens.

    Il n’y a aucun doute sur l’efficacité de ces stratégies. Voici un exemple : aux élections de 1984, l’AIPAC a aidé à battre le sénateur Charles Percy de l’Illinois, qui, selon un haut responsable du Lobby, avait montré « de l’insensibilité et même de l’hostilité envers nos intérêts ». Thomas Dine, le chef de l’AIPAC à l’époque, a expliqué ce qui s’est produit :

    « Tous les Juifs en Amérique, d’une côte à l’autre, se sont réunis pour évincer Percy. Et les politiciens américains – ceux qui occupent des positions publiques maintenant, et ceux qui y aspirent – ont reçu le message. »

    L’influence de l’AIPAC sur la colline du Capitole va même encore plus loin. Selon Douglas Bloomfield, un ancien membre de la direction de l’AIPAC, « il est commun pour les membres du Congrès et leurs équipes de se tourner d’abord vers l’AIPAC quand ils ont besoin d’information, avant d’appeler la Bibliothèque du Congrès, le service de recherches du Congrès, le personnel du comité ou des experts en matière d’administration ». Plus important, il note que l’AIPAC « est souvent invité à rédiger des discours, à travailler sur la législation, à conseiller sur des stratégies, à effectuer des recherches, à rassembler des co-sponsors et des votes de marshal ».

    Le résultat est que l’AIPAC, agent d’un gouvernement étranger, a la mainmise sur le Congrès, avec comme conséquence : la politique américaine envers Israël n’y est pas discutée, bien que cette politique ait des conséquences importantes pour le monde entier. En d’autres termes, une des trois principales branches du gouvernement est fermement investie dans le soutien à Israël. Comme le remarquait un ancien sénateur Démocrate, Ernest Hollings, en quittant le bureau : « Vous ne pouvez pas avoir une politique israélienne autre que celle que l’AIPAC vous donne ici. » Ou comme ce qu’a dit un jour Ariel Sharon à un public américain : « Quand les gens me demandent comment ils peuvent aider Israël, je leur dis : “Aidez l’AIPAC.” »

    Grâce en partie à l’influence qu’ont les électeurs juifs sur les élections présidentielles, le lobby a également un pouvoir significatif sur l’exécutif. Bien qu’ils constituent moins de 3 % de la population, ils font de grosses donations de campagne aux candidats des deux partis. Le Washington Post a par le passé estimé que les candidats démocrates à l’élection présidentielle « dépendent des partisans juifs, qui fournissent au moins de 60 % de l’argent ».

    Et parce que les électeurs juifs ont des taux élevés de participation aux élections et sont concentrés dans les États clés comme la Californie, la Floride, l’Illinois, New York et la Pennsylvanie, les candidats à la présidence vont loin pour ne pas les contrarier. Les principales organisations du Lobby travaillent à s’assurer que les critiques d’Israël n’obtiennent pas de postes importants en politique étrangère. Jimmy Carter voulait que George Ball soit son premier secrétaire d’État, mais il savait que Ball était connu comme un critique d’Israël et que le Lobby s’opposerait à sa nomination. De cette façon, tout aspirant politicien est encouragé à devenir un défenseur d’Israël manifeste, c’est pourquoi les critiques publics de la politique israélienne sont devenus des espèces en danger dans l’establishment de la politique étrangère.

    Quand Howard Dean a appelé les États-Unis à prendre un rôle « plus équitable » dans le conflit arabo-israélien, le sénateur Joseph Lieberman l’a accusé de vendre Israël et a dit que sa déclaration était « irresponsable ». Pratiquement tous les principaux démocrates à la Chambre des Représentants ont signé une lettre critiquant les remarques de Dean, et le Chicago Jewish Star a rapporté que : « Des activistes anonymes... encombrent les boites mails des responsables juifs du pays, pour prévenir – sans beaucoup de preuve – que Dean serait plutôt mauvais pour Israël. »

    Cette inquiétude était absurde ; Dean est, en fait, tout à fait pro-Israélien : son co-responsable de campagne était un ancien président de l’AIPAC, et Dean a déclaré que ses propres opinions sur le Moyen-Orient étaient plus proches de celles de l’AIPAC que celles des plus modérés que sont Americans for Peace Now. Il avait simplement suggéré que « en réunisant les deux parties », Washington agirait en tant qu’intermédiaire honnête. C’est une idée difficilement perceptible comme radicale, mais le Lobby ne tolère pas l’impartialité.

    Pendant l’administration Clinton, la politique moyen-orientale était en grande partie façonnée par des responsables ayant des liens étroits avec Israël ou d’importantes organisations pro-israéliennes ; parmi eux, Martin Indyk, l’ancien directeur adjoint de la recherche à l’AIPAC et le co-fondateur du pro-israélien Washington Institute for Near East Policy (WINEP) ; Dennis Ross, qui a rejoint le WINEP après avoir quitté le gouvernement en 2001 ; et Aaron Miller, qui a habité en Israël et visite souvent le pays. Ces hommes étaient parmi les conseillers les plus proches de Clinton au sommet de Camp David en juillet 2000. Tous les trois soutenaient le processus de paix d’Oslo et privilégiaient la création d’un État palestinien ; mais ils l’ont fait seulement dans les limites de ce qui semblerait acceptable pour Israël. La délégation américaine a pris ses consignes auprès d’Ehud Barak, a coordonné à l’avance avec Israël ses positions de négociation, et n’a pas offert de propositions indépendantes. Sans surprise, les négociateurs palestiniens se sont plaints qu’ils « étaient en pourparlers avec deux équipes israéliennes – l’une affichant un drapeau israélien, et l’autre un drapeau américain ».

    La situation [était] bien plus prononcée dans l’administration Bush, dont les rangs comprenaient des avocats aussi fervents de la cause israélienne comme Elliot Abrams, John Bolton, Douglas Feith, I. Lewis (« Scooter ») Libby, Richard Perle, Paul Wolfowitz et David Wurmser. Comme nous le verrons, ces responsables ont uniformément poussé pour des politiques privilégiées par Israël et soutenues par des organisations du Lobby.

    [Fin de la première partie]

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-lobby-israelien-aux-Etats-Unis-20632.html

    Source originale en anglais : lrb.co.uk

    Traduction : ism-france.org

    John Mearsheimer est professeur émérite de sciences politiques à l’université de Chicago et est l’auteur de The Tragedy of Great Power Politics.
    Stephen Walt est professeur émérite des relations internationales à la Kennedy School of Government d’Harvard et est l’auteur du livre intitulé
    Taming American Power : The Global

  • Espagne: 160 000 anti-indépendantistes manifestent à Barcelone

    Brandissant une bannière géante de 100 mètres unissant drapeaux espagnol et catalan, des dizaines de milliers de personnes sont venues manifester en famille samedi à Barcelone pour l’unité de l’Espagne, en réponse à l’immense chaîne humaine indépendantiste du 11 septembre.

    Dans une ambiance festive, les manifestants, dont certains portaient un tee-shirt bleu ciel qui reprenait le slogan « Nous sommes 47 millions » d’Espagnols, ont inondé la place Catalogne aux couleurs jaune et rouge des drapeaux espagnols et catalans.

    « Tenemos un solo corazon » (nous n’avons qu’un cœur) proclamaient aussi certaines pancartes affichant un cœur, moitié drapeau catalan, moitié espagnol.

    Ils étaient entre 30.000, selon la mairie de Barcelone et 160.000 participants, selon l’organisation « Som Catalunya, Somos España » (Nous sommes la Catalogne, nous sommes l’Espagne), soutenue par le Parti populaire, (PP, droite au pouvoir).

    « La majorité silencieuse a rompu le silence. La chaîne humaine indépendantiste n’est pas l’unique image de la Catalogne », a lancé la présidente du PP de Catalogne, Alicia Sanchez-Camacho, qui portait des lunettes aux couleurs catalanes.

    « Nous vivons un moment de crise et aujourd’hui plus que jamais nous devons faire équipe, tous ensemble nous nous en sortirons », ont clamé les organisateurs dans un manifeste lu à la foule par des athlètes espagnols.

    Les organisateurs entendaient répondre aux indépendantistes qui ont formé symboliquement le 11 septembre, pour le Jour de la Catalogne, une immense chaîne humaine de plusieurs centaines de milliers de personnes du nord au sud de cette importante région du nord-est de l’Espagne.

    Dans la foule, nombre de manifestants s’inquiétaient de la radicalisation et de l’indépendantisme, craignant une Catalogne indépendante qui sortirait de l’Union européenne.

    « Moi, je suis espagnole et catalane, les deux choses à la fois. Elles sont très présentes en moi. La seule chose que je demande aux responsables politiques c’est que ce ne soit pas eux qui nous divisent », a dit à l’AFP Maria Luisa Arrota, une retraitée de 67 ans.

    La Catalogne est en proie à une forte poussée indépendantiste depuis plus d’un an, exacerbée par la crise économique.

    Le président nationaliste de Catalogne Artur Mas est en conflit ouvert avec le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy depuis qu’il a rejeté en septembre 2012 un « pacte fiscal » octroyant plus d’autonomie financière à cette région qui compte pour environ un cinquième de la richesse du pays mais qui est lourdement endettée.

    Depuis, Artur Mas, au départ modéré, a durci le ton, poussé par la gauche indépendantiste devenue deuxième force du parlement régional après les élections de novembre, et s’est engagé à organiser un référendum d’autodétermination en 2014. Madrid y est farouchement opposé.

    En marge de ce grand rassemblement, quelques centaines de manifestants d’extrême droite ont défilé, sous haute surveillance policière, dans le centre de Barcelone. Ils se sont rassemblés à l’appel de l’organisation « L’Espagne en marche » qui regroupe des petits partis de La Phalange, l’Alliance nationale ou encore le mouvement catholique espagnol. De nombreux policiers avaient été déployés pour éviter tout incident avec une contre-manifestation de groupes anti-fascistes qui ont défilé sans incident.

    AFP via Libération

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Espagne-160-000-anti

  • Pacte franco-saoudien: le député Laurent LOUIS accuse Hollande de crimes contre l'humanité

  • Alexandre Latsa : « la Russie connait un renouveau religieux sans précédent »

    Alexandre Latsa est un Français qui travaille en Russie et réside à Moscou depuis 2008. Il est blogueur et analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Il tient aussi un site d’information intitulé la Dissonance: un autre regard sur la Russie. Nous lui avons posé des questions sur la France et la Russie, le dossier syrien…

    1) Comment qualifierez-vous les relations entre nos deux pays qui défendent des valeurs totalement différentes (loi Taubira et loi interdisant la propagande homosexuel)?

    Du point de vue économique elles sont encore plutôt bonnes puisque les indicateurs économiques sont positifs et les échanges entre les deux pays sont croissants. On constate depuis 2009 une hausse des investissements français en Russie et surtout plus récemment une hausse des investissements russes en France. On a d’ailleurs récemment parlé de diplomatie économique pour qualifier la relation de la Russie avec nombre de pays européens, dont la France.

     Sur le plan politique, la relation semble s’essouffler, ce qui était assez prévisible avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en France. La France affirme son statut de terre d’asile pour de nombreux agitateurs politiques, qu’ils s’agissent d’opposants libéraux soupçonnés de corruption ou d’agents provocateurs comme les Femen qui bénéficient des grâces de la république.

    L’affaire Syrienne a en outre porté un coup très dur aux relations entre les deux pays car la Russie et la France ont clairement sur ce dossier des approches différentes et surtout des objectifs opposés.

    Sur le plan des mœurs enfin une rupture Russie/Europe de l’ouest semble clairement s’établir. Cette rupture semble due aux choix des modèles de société diamétralement opposés que l’Europe de l’Ouest (donc la France) et la Russie développent. Et sur ce plan la nous sommes clairement face à un nouveau rideau de fer moral et sociétal. Il y a aussi le facteur religieux qui est important, la Russie connaît en effet un renouveau religieux sans précédent et dont on ne peut que difficilement mesurer l’ampleur vu de France. A contrario la France semble être entrée dans une période d’athéisme totalitaire qui vise en premier lieu la religion catholique.

    2) Poutine a porté un sérieux coup à la diplomatie française sur le dossier syrien mais Fabius a déclaré que la position française avait obligé les Russes à négocier. Êtes-vous d’accord avec lui ?

    Malheureusement il semble que la diplomatie Française se soit un peu trop rapidement avancée dans cette affaire. La France a joué les Va-t-en guerre de façon irrationnelle et injustifiée et au final l’accord Russo-américain qui émerge de la crise nous laisse totalement à l’écart du centre de prises de décision et nous affaiblit considérablement sur la scène internationale.

    Le président Assad, qui est visiblement pour l’instant du moins en train de gagner sur tous les fronts (militaire, politique et médiatique) s’est même permis de rappeler que : « l’Europe n’avait pas mot à jouer dans le règlement de la crise ». Ce faisant on peut penser qu’il visait clairement l’Angleterre et la France.

    Laurent Fabius a été ridiculisé et au passage a fait ridiculiser la France, ce qui est plus grave. Il est bien évident que les affirmations que vous citez sont une bien piètre tentative de tenter de sauver le peu qui reste à sauver. Personne ne peut sérieusement croire que la France a dans cette affaire influé la position russe d’une quelconque façon. Au contraire, on peut plutôt penser que les diplomates français ont dans cette affaire pris une bonne leçon de la part de la diplomatie russe. N’est pas joueur d’échec qui veut.

    3) Certains parlent de l’émergence d’un monde bipolaire ou d’une nouvelle guerre froide entre les USA et la Russie, est-ce exact ?

    La guerre froide n’a jamais cessé. Elle s’était atténuée car à la chute de l’URSS les élites russes se sont retrouvées désorientées, à la tête d’un Etat à la dérive et aux mains de lobbies et groupes mafieux qui ont totalement parasitée tant le fonctionnement intérieur qu’extérieur du pays. Certains stratèges américains ont alors pensé qu’il suffisait d’accompagner l’effondrement inévitable de la Russie.

    Mais en 2000 à la surprise générale, un nouveau visage est apparu dans la politique russe. Un homme dont le projet politique, le redressement de la Russie, est en train de se réaliser. Ce redressement entre en conflit total avec les projets américains pour l’Europe et le monde, qui passait notamment par une prise de contrôle politique et militaire maximale sur la région Eurasie et la prise de contrôle des réserves énergétiques et des voix énergétiques d’Eurasie.

    Plus la Russie se relève et reprend sa position de puissance régionale et désormais (on vient d’en avoir la preuve avec la Syrie) de puissance mondiale, plus la tension entre Amérique et Russie va s’accroitre mais l’Amérique a de moins en moins les moyens de nuire à la Russie. On l’a bien vu historiquement du reste, le département d’Etat américain a d’abord mené la guerre contre la Russie sur son territoire (guerres dans le Caucase russe en 1994 et 1999), puis dans l’étranger proche russe (guerre de Géorgie en 2008) et désormais encore plus loin à l’extérieur des frontières russes (guerre en Syrie de 2011) car il s’agit d’une guerre directement dirigée contre la Russie comme je l’ai expliqué ici.

    4) En général, comment les Russes perçoivent la politique française et le mandat de Hollande plus particulièrement?

    Avec un relatif désintéressement mais une certaine incompréhension.

    Le peuple russe a clairement compris la nécessite d’un homme fort à la tête de l’état. Ils savent que la France traverse des moments troubles et donc ils se demandent pourquoi voter pour un socialiste qu’ils assimilent à raison du reste, à plus d’immigration et de laxisme.

    Par conséquent, les russes estimant qu’ils faillent moins d’immigrés et plus d’ordre, et ce de façon générale et permanente, chez eux comme chez nous, on peut comprendre leur relative incompréhension face au choix du peuple français de voter pour un candidat socialiste.

    5) Pour finir, Poutine est l’homme fort de la Russie, qui pourrait lui succéder dans un avenir plus ou moins lointain?

    Il y a une science qui est celle de la Kremlinologie et qui consiste à tenter de prévoir ce qui se passera au Kremlin. Je peux vous certifier qu’il s’agit de la science la plus incertaine et la plus improbable qui soit!

    Il y a de nombreux personnages clefs autour de Vladimir Poutine mais de la à prévoir qui sera le successeur de Vladimir Poutine c’est chose impossible croyez moi. On ne sait toujours pas du reste si Vladimir Poutine se présentera de nouveau en 2018 ce qui repousserait le nécessaire choix d’un successeur à 2024.

    D’ici la, beaucoup de choses auront inévitablement changé, en Russie comme ailleurs. Il est plausible que de nouveaux visages apparaissent et peut être de façon aussi surprenante ou inattendue que n’est apparu Vladimir Poutine en 1999.

    L’histoire russe est ouverte, contrairement à la situation actuelle dans nombre de nations ouest-européennes, et ce pour une raison principale: les élites russes ont réellement le pouvoir, elles sont souveraines et surtout elles ont un projet colossal pour le futur.

    http://medias-presse.info/?p=1022

  • Esclavage moderne au Qatar : l’émirat n’aime pas les curieux…

    DOHA (NOVOpress) – Deux semaines après la parution d’une enquête du Guardian sur les conditions de travail au Qatar, qualifiées par le quotidien anglais d’« esclavage moderne », une délégation syndicale internationale a été refoulée d’un chantier de l’entreprise QDVC, une joint-venture entre Qatari Diar, la division BTP du fonds souverain qatari, et la société française Vinci Construction.

    Au Qatar, les travailleurs immigrés (99 % de la main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment) n’ont le droit ni de faire grève ni de former des syndicats. Salaires de misère (environ 150 euros par mois en moyenne), logements exigus et insalubres, passeports confisqués par l’employeur, accidents du travail ignorés, primes non versées… ils doivent travailler comme des forçats pour organiser sur place la très controversée Coupe du monde de football 2022.

    http://fr.novopress.info/142094/esclavage-moderne-au-qatar-lemirat-naime-pas-les-curieux/

  • A New York, la Fed en plein conflit d’intérêts avec Goldman Sachs

    Pendant deux ans, une inspectrice de la branche new-yorkaise de la Réserve fédérale (Fed) s’est inquiétée de ce que Goldman Sachs n’a pas les procédures adéquates pour se prémunir contre les conflits d’intérêts et a alerté son institution pour qu’elle prenne des mesures et vote la baisse d’une note confidentielle que la Fed attribue à la banque d’affaires américaine.

     

    Carmen Segarra devant la Réserve fédérale de New York, le 10 octobre 2013

     

    La dégradation de la note qu’attribue la Fed à un établissement financier entraîne en général des mesures coûteuses pour mettre en place les recommandations du régulateur et d’autres sanctions réglementaires, tout aussi onéreuses.

     

    Sauf que personne ne sait, en l’occurence, si le vote a de fait conduit à un changement de notation : l’inspectrice chargée du dossier, Carmen Segarra, a en effet été licenciée après avoir refusé de modifier ses éléments d’enquête, comme le lui demandaient ses supérieurs.

    Elle a porté plainte jeudi 10 octobre et accuse la Fed d’être elle-même en plein conflit d’intérêts : “Il y a un historique des employés qui sont venus de Goldman à la Fed et vice-versa. La direction travaillait chez Goldman“, pointe Mme Segarra, dénonçant à mots à peine couverts les liens étroits que le gouvernement américain, le Trésor et la Fed entretiennent avec l’établissement new-yorkais. Mme Segarra affirme en outre que son renvoi viole une loi fédérale qui protège les inspecteurs pointant des irrégularités dans le cadre de leur travail.

    APPLIQUER LE “DODD-FRANK ACT”

     

    Ancienne des universités Harvard et Columbia, passée par la Société Générale, Citigroup et Bank of America, Carmen Segarra n’est pas exactement une débutante à Wall Street. Spécialisée dans le droit des affaires, elle a été embauchée, aux côtés de plusieurs autres anciens de la finance en 2011, pour appliquer la loi Dodd-Frank sur la réforme et la réglementation du secteur financier.

     

    Dès son arrivée à la Fed, des enquêtes sur trois potentiels conflits d’intérêts concernant Goldman Sachs lui ont été confiées. Conformément aux directives de la Fed de New York, les banques sont tenues d’avoir “des processus pour gérer le risque de conformité dans toute l’entreprise, à la fois entre les activités de trading, de support, les départements juridiques et administratifs“.

     

    Un porte-parole de Goldman, Michael DuVally, a réagi en déclarant que son entreprise n’avait pas connaissance de discussions internes à la Fed de New York et a réaffirmé que la firme avait “une approche globale de la gestion des conflits à travers des politiques et des infrastructures au niveau du groupe et au niveau des divisions“.

     

    Sauf que Mme Segarra affirme exactement le contraire : “J’irai même jusqu’à dire qu’ils n’ont jamais eu une politique de prévention des conflits d’intérêts”, a-t-elle écrit à Michael Silva, un haut dirigeant de la Fed de New York, chargé des relations avec Goldman Sachs.

     

    RELATIONS OPAQUES PUBLIC-PRIVÉ

     

    Le procès, s’il a lieu, donnerait un aperçu des relations souvent opaques entre le public, en particulier les organismes de réglementation, et le privé, via le système de “revolving door“, c’est-à-dire d’allers et retours entre la banque et la haute administration. Pour ne citer qu’un exemple, Henry Paulson a été le président de Goldman de 1999 à 2006, avant d’être nommé secrétaire au Trésor par George W. Bush. Et l’actuel directeur de la Fed de New York est un ancien de Goldman, William Dudley.

     

    La banque n’a certes pas été reconnue coupable de délit d’initié dans la vente des produits pourris Abacus, taillés sur mesure pour des investisseurs pariant à la hausse sur le marché immobilier : Goldman Sachs a payé 550 millions de dollars pour solder les poursuites sans reconnaissance de culpabilité, mais ses méthodes douteuses ont été exposées au grand jour.

     

    Lire : Les “conflits d’intérêts” d’Abacus

     

    Selon le blog financier du New York Times, DealBook, des bruits courent dans la banque centrale régionale sur l’employée licenciée et son goût supposé pour les théories du complot. Pourtant, selon des documents internes consultés par le journal, lors d’une réunion en mars 2012, une vingtaine de personnes de la Fed de New York ont conclu à un manquement de Goldman dans ses procédures de prévention des conflits d’intérêts et donné leur accord de principe pour baisser la note de Goldman.

     

    Au final, des échanges de courriels entre Carmen Segarra et son supérieur prennent une autre tournure et témoignent d’une remise en cause du travail de l’inspectrice : le site Internet de Goldman Sachs mentionne effectivement une politique concernant les conflits d’intérêts, et cela est, pour Michael Silva, suffisant.

     

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/327727-a-new-york-la-fed-en-plein-conflit-dinteret-avec-goldman-sachs#more-327727

  • Les conséquences de la résolution 2118

    Bien que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se soit bruyamment félicité du vote de la résolution 2118 sur les armes chimiques en Syrie, ce texte marque à la fois la victoire de la Russie et celle du président Bachar el-Assad. Il porte en lui-même deux conséquences qui ruinent définitivement les prétentions franco-britanniques sur le pays.

    Une fois passé l’étonnement face au tête-à-queue US en Syrie, une nouvelle situation politique se fait jour correspondant point par point aux plans élaborés conjointement par la Russie et la Syrie en juin 2012, c’est-à-dire avant la conférence de Genève 1. À l’époque, le Kremlin envisageait de négocier un accord avec Washington à la fois pour régler la crise syrienne et pour permettre au président Obama de sortir de son tête-à-tête étouffant avec Israël. Cependant ce plan, qui allait devenir un projet de partage de la gouvernance au Proche-Orient, supposait la présence de troupes russes en Syrie. Le général Hassan Tourekmani avait alors proposé que des troupes d’interposition mandatées par les Nations Unies soient déployées par l’Organisation du Traité de sécurité collective (« l’Otan russe »), comme il existe déjà sur le sol syrien une Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement au Golan.

     

    L’idée de ce déploiement a fait son chemin. L’OTSC a signé un Protocole avec le département des Opérations de maintien de la paix de l’Onu en septembre 2012 qui lui permet, comme l’Otan, de sous-traiter des actions du Conseil de sécurité. Depuis un an, l’OTSC a préparé 50 000 hommes qui peuvent être projetés en moins de deux semaines. Mais Moscou craignait de tomber dans un piège : c’était pour détruire l’Armée rouge que la CIA avait créé, en 1979 avec l’Arabie saoudite, le mouvement jihadiste international aujourd’hui appelé Al-Qaëda. La Syrie serait-elle le nouvel Afghanistan de l’armée russe ?

     

    Compte tenu des hésitations et contradictions US, le projet fut interrompu, mais pas abandonné. Or, la solution de la crise des armes chimiques ouvre de nouvelles possibilités.

     

    En premier lieu, la résolution 2118 ne se contente pas de soutenir le plan russe de destruction des restes du programme chimique syrien des années 80, elle implique implicitement le maintien du président Bachar el-Assad au pouvoir pour au moins un an afin qu’il supervise cette destruction. Du coup, non seulement les grandes puissances occidentales ne réclament plus son départ, mais seraient favorables à un allongement de son mandat et à un report de la prochaine élection présidentielle.

     

    En second lieu, la transmission par la Syrie de la liste de ses stocks d’armes chimiques à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) les rend vulnérables, puisque cette liste ne manquera pas de parvenir à « l’opposition armée ». Malgré ses efforts, l’Armée arabe syrienne ne pourra pas à la fois combattre les jihadistes internationaux sur l’ensemble du territoire et défendre ses arsenaux. Prévoyant cette situation, les chefs d’État de l’OTSC, réunis autour de Vladimir Poutine le 23 septembre à Sotchi (c’est-à-dire quatre jours avant le vote de la résolution 2118 du Conseil de sécurité), ont donné ordre de se tenir prêts à sécuriser la destruction des armes chimiques, si le Conseil de sécurité en faisait la demande. Les troupes arméniennes, biélorusses, kazakhs, kirghizes, russes et tadjiks ne seraient plus déployées pour s’interposer entre les deux camps comme cela était envisagé il y a un an et demi, mais pour défendre les arsenaux de l’État. Leur mission serait donc beaucoup plus simple et efficace.

     

    Dans cette perspective, les 2 500 hommes de l’OTSC qui doivent participer à des manœuvres au Kazakhstan, du 7 au 11 octobre, procéderont à une simulation.

     

  • « Qui instrumentalise l’Eglise ? » de Martin Peltier

    « Comment certains lobbies tentent d’asservir Rome au politiquement correct »
    Le livre « Qui instrumentalise l’Eglise ? » n’a pas eu beaucoup d’écho dans la grande distribution. Pourtant, paru au printemps 2012, c’est-à-dire avant l’élection de Hollande, avant la loi Taubira sur le mariage des homosexuels, avant le retrait de Benoît XVI et les nouveautés du pape François, il paraît aujourd’hui rétrospectivement presque prophétique. Parce qu’il s’est posé des questions qui restent actuelles : Qui se sert de l’Eglise catholique ? Comment ? Pourquoi ? A quoi tendent les controverses dont elle est l’objet ? Que valent les reproches qu’on lui fait ? Qui sont ses ennemis, à l’intérieur et à l’extérieur ? Que veulent-ils ? Accessoirement, comment « lire » les actes et les paroles d’un pape ? Il s’agit là d’un vaste programme, que ce livre remarquablement documenté, et argumenté pied à pied, résume dans un sous-titre exprimant son hypothèse de travail : « Comment certains lobbies tentent d’asservir Rome au politiquement correct. »
    Peltier examine les groupes de pression à la manœuvre, certains avec des données nombreuses et probantes, groupes homosexuels, juifs ou chrétiens modernistes, d’autres un peu brièvement (francs-maçons, protestants anglo-saxons). La méthode retenue par tout ce beau monde est l’intimidation. Par le biais de controverses explicites, voire tonitruantes, et par une propagande diffuse, omniprésente dans les médias, ces lobbies tendent à faire honte à l’Eglise de son passé et de son enseignement pour la terroriser par l’image qu’ils en donnent.
    Quant aux buts visés par ladite manœuvre, trois sont principalement recensés :
    –      le premier, le plus évident, qui n’a pas besoin d’autre développement, est l’affaiblissement de l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur les questions de mœurs et de foi – on en a vu maint exemple dans l’affaire du mariage gay ;
    –      le deuxième est l’asservissement de l’Église à l’idéologie des droits de l’homme et son enrôlement au profit du mondialisme politiquement correct ;
    –      le troisième, d’ordre théologique, est la mise sous tutelle de Rome, accompagnée d’un changement radical de sa doctrine et même de ses textes fondateurs, de sorte qu’elle ne soit plus que la servante d’un nouveau superpouvoir moral.
    L’ancien chroniqueur religieux du Monde Henri Tincq, l’un des gourous du catholicisme progressiste en France, tombait d’accord avec l’historien René Rémond pour « observer que l’opinion tolère mieux les prescriptions de l’Eglise dans le champ de la morale collective – justice sociale, droits de l’homme, paix et solidarité – que dans celui de la morale personnelle et sexuelle ». Autrement dit, que le pape s’occupe de ses affaires, ou plutôt qu’il ne s’occupe pas de celles des autres, mais qu’il fasse des déclarations socialistoïdes, qu’il promeuve l’immigration/invasion, et, là, on l’écoutera. La stratégie a été payante : en France comme en Italie, on a vu l’épiscopat en pointe dans la diabolisation des partis nationaux, FN ou Ligue du Nord, pour la défense des roms, des clandestins, etc. L’étude est parfaitement convaincante.
    Peltier ajoute que les prélats politiques d’aujourd’hui peuvent faire semblant de se fonder sur un texte de Pie XII, la constitution apostolique Exsul Familia Nazarethana d’août 1952, pour justifier leurs extravagances : la doctrine chrétienne, évidemment non raciste, comporte un droit à l’émigration, assortie de circonstances et de conditions et il suffit d’oublier les circonstances et les conditions pour faire de bon nombre d’églises européennes les complices revendiqués de l’invasion en cours. Le constat va plus loin : certains papes dits « conservateurs », sur le plan de la morale sexuelle, ou du dogme, ou de la liturgie, tels Jean Paul II ou Benoît XVI, peuvent être plus utiles en matière d’invasion que de plus modernistes, parce qu’ils rassurent les catholiques conservateurs, lesquels seront plus enclins à les écouter sur le plan de la « morale collective ».
    Le troisième but, sans doute le but ultime, des lobbies qui instrumentalisent l’Eglise, i.e. sa mise sous tutelle doctrinale et scripturale au profit d’un nouveau magistère moral, demandait une analyse plus fine et aussi plus longue et plus détaillée :
    - Une grande première partie est consacrée à l’examen des principales attaques dont l’Eglise a été la cible depuis les années quatre-vingt. Pourquoi ? Parce que, parmi les reproches qui lui sont ordinairement faits, certains (pédophilie, refus de la capote pour lutter contre le Sida, béatifications diverses, Pie XII, Isabelle la Catholique, célibat des prêtres, ordination des femmes, carmel d’Auschwitz, affaire Williamson, etc.), certains semblent faits de bonne foi. Bien des braves gens se disent, ma foi oui, on a beau ne pas être anticatholique, l’Eglise ferait bien de faire son mea culpa et de la mettre un peu en veilleuse. Il fallait donc étudier ces controverses en détail pour établir en quoi elles sont faibles, comment, par qui et pour quoi elles ont été agitées.
    Peltier démonte les erreurs de la vulgate anti-romaine, les intentions et les trucs de ses promoteurs, officines gaies, juives et modernistes souvent liées. Les chapitres sur la déclaration de Mgr de Berranger à Drancy, le prétendu silence de Pie XII durant la seconde guerre mondiale, la canonisation d’Edith Stein et le carmel d’Auschwitz sont véritablement sans réplique.
    On découvre à leur suite une entreprise, qui n’est pas cachée, et qui trouve des complices, tel Christian Terras, directeur de la revue « catholique » Golias, pour changer de fond en comble les textes chrétiens, leur exégèse, et en particulier la christologie, afin que le judaïsme conquière le primat intellectuel et moral parmi les religions. Après le prétendu « enseignement du mépris » viendrait l’enseignement de la prosternation : la Shoah devant remplacer la Croix, Auschwitz le Golgotha. Benoît XVI était judéophile et plutôt immigrationniste, mais il a préparé pour Jean Paul II la déclaration Dominus Jesus ; il n’était donc pas du tout malléable ni même compatible de ce côté-là. Son retrait a sûrement fait plaisir.
    Le livre se termine sur des questions, dont la principale est : Comment se défend l’Eglise, ou : Se défend-elle ? Ou encore : Comment lire le pape, sa politique et sa doctrine ? A l’époque, c’était Benoît XVI, ce n’était déjà pas facile ; aujourd’hui, avec François, ça ne s’est pas simplifié. L’ouvrage montre là son ambiguïté : l’auteur a deux regards, celui d’un observateur laïc et celui d’un croyant. L’observateur convainc, le croyant est parfois pathétique. Les catholiques le comprendront, les autres retiendront une œuvre riche, dépaysante, très utile dans de nombreuses controverses, et qui, sans révisionnisme proclamé, fait litière d’un nombre impressionnant de mythes et d’arguments faux.
     Marcelle Puttemans, 7/10/2013
     Martin Peltier, Qui instrumentalise l’Eglise ?, éditions Godefroy de Bouillon (www.godefroydebouillon.fr), 315 p.
    http://www.polemia.com/qui-instrumentalise-leglise-de-martin-peltier/

  • Lakim Faust, le tueur de Blancs que l’on vous cache

    WASHINGTON (NOVOpress) - Avez-vous entendu parler de Lakim Faust ? Lakim Faust est un américain de 23 ans. Il vient d’être incarceré pour le meurtre de quatre personnes en juin dernier, en attendant son procès. La presse locale – les médias nationaux sont plus silencieux… – vient de révéler que Lakim Faust « choisissait ses victimes parce qu’elles étaient blanches ». L’une d’entre elles est morte et les trois autres ont « des blessures traumatisantes à vie » (« A man who shot four people near a Greenville Walmart in June picked out his victims because they were white, according to several indictments handed down against him »).

    On doit cette révélation aux chefs d’inculpation retenus par le juge américain. Jusqu’à maintenant, la police était soigneusement restée silencieuse sur le sujet. Les enquêteurs ont fini par déclarer à la télévision avoir « saisi des ordinateurs et des documents au domicile de Lakim Faust, qui démontrent qu’il planifiait une attaque et voulait tuer un très grand nombre de personnes ». En effet, on a retrouvé une centaine de balles sur Lakim Faust au moment de son interpellation.

     

    Et si les rôles étaient inversés ? Que se serait-il passé si on avait retrouvé chez l’accusé, Blanc et choisissant ses victimes “parce qu’elles sont noires”, un plan de meurtre collectif ? N’aurait-on pas parlé de “tentative d’attentat” ? De “terrorisme” ? L’affaire n’aurait-elle pas été montée en épingle par les grands médias internationaux, avec déclarations solennelles de chefs d’Etat à l’appui ? Si, bien sûr. On aurait parlé d’“assassin d’extrême droite”, voire de “nouveau Breivik”. L’écho médiatique et officiel serait d’une portée phénoménale et les populations seraient à juste titre traumatisées.

    Mais Lakim Faust est noir. Si les rôles avaient été inversés, ce serait le plus gros fait divers de tout le monde occidental. Frustré de ne pouvoir déclarer la guerre à un pays quelconque en guise d’exutoire, Bernard-Henri Lévy se consolerait en se précipitant au devant de tous les micros pour se déverser en appels à l’ouverture à l’Autre…

    La seule omerta sur ce fait divers est la meilleure preuve du racisme anti-Blanc qui règne dans la presse occidentale. Des victimes blanches d’un tueur raciste avéré ne méritent pas la même couverture médiatique qu’une victime noire d’une bande de skinheads.

    Ce racisme-là n’intéresse personne. Car il fait peur : si les victimes d’un meurtre raciste sont des blanches, c’est que le coupable ne l’est pas. Il a alors de fortes chances d’être un immigré ou descendant d’immigrés extra-européens. Le phénomène du racisme anti-Blanc déchire le voile du mensonge multiracial et ruine l’utopie du métissage.

    Julien Langella,
    co-fondateur de Génération Identitaire

    http://fr.novopress.info/142088/lakim-faust-le-tueur-de-blancs-que-lon-vous-cache/#more-142088

  • Poutine plus cool que Fabius…

    Que serait notre monde sans vilains dirigeants étrangers et sans gentils écologistes ? On se le demande…
    Depuis le 24 septembre dernier, l’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, fait escale forcée à Mourmansk, tandis que sa trentaine d’occupants est en détention provisoire. Motif ? Pour protester contre les forages pétroliers en Arctique de Gazprom, le géant russe de l’énergie, ils avaient tenté sans succès le 18 septembre d’aborder sa plateforme Prirazlomnaïa.
    Ils entendaient ainsi dénoncer sa vétusté : cette plateforme présenterait selon eux de graves risques potentiels de marée noire « à proximité de réserves naturelles. »
    Les Russes, de leurs côtés, considèrent cette tentative d’abordage comme un pur « acte de piraterie ».
    Depuis, évidemment, c’est la guerre des communiqués et des demandes de pressions internationales pour régler l’affaire pour obtenir la libération des écologistes. De l’habituel, somme toute, tandis que les deux camps s’invectivent férocement…
    Pour le président Poutine, « ces gens ont enfreint le droit international. Nos forces de l’ordre, nos garde-côtes, ne savaient pas qui tentait de s’emparer de la plateforme sous couvert de l’organisation Greenpeace. »
    Pour Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International, « (les garde-côtes russes) nous ont suivis pendant près de 24 heures avant le début de la protestation. Nous avons une longue histoire de militantisme pacifique en Russie et sommes bien connus des autorités »… et de surenchérir en soulignant dans un communiqué qu’il s’agit ni plus ni moins que « de la plus grave atteinte contre nos activités pacifiques depuis que les services secrets français ont coulé le Rainbow Warrior en Nouvelle-Zélande, en 1985. »
    C’est que, justement, parmi les emprisonnés se trouve l’Américain Peter Willcox, capitaine de l’Arctic Sunrise, mais également du Rainbow Warrior, à l’époque.
    Il est donc assez cocasse de voir l’association écologiste en appeler le 4 octobre dernier à François Hollande pour intervenir en faveur de leur libération.
    L’actuel locataire de l’Élysée aura peut-être le bon goût (ou à défaut le sens du ridicule) de ne pas faire plaider la cause des greenpeaciens par Laurent Fabius, notre actuel Ministre des Affaires étrangères.
    Le terrible dictateur Vladimir Poutine, honni de tous les donneurs de leçons humanistes de la planète, pourrait lui faire remarquer qu’il s’est contenté, lui, de faire arrêter sans violence les trublions écologistes. Pas de faire exploser leur bateau comme les services secrets de la France mitterrandienne.
    Rappelons que Laurent Fabius, alors Premier ministre, avait été obligé d’admettre, le 22 septembre 1985 à la télévision, que les services secrets français avaient bel et bien mené l’attaque mortelle (un mort parmi l’équipage) du Rainbow Warrior : celui-ci faisait route vers Mururoa pour protester contre les essais nucléaires français.
    Maladroit et coupable à l’époque, ridicule aujourd’hui ? Pourquoi pas !

    Philippe Randa http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlEuEukklDUjUkPDQ.shtml