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Massimo Fini : Rien ne pourra plus nous sauver de la bulle spéculative
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2013 l’année Poutine ? Par Alexandre Latsa
Les années passent et se ressemblent pour le président russe. D’après certains médias, en 2011, il était contesté par des manifestants volontairement présentés comme une sorte d’avant-garde sociétale représentant la Russie du futur.
En 2012, d’après les mêmes médias, sa réélection à la présidence russe s’était faite sur des bases contestables, on se souvient du gentleman agreement avec Dimitri Medvedev, et le nouveau président russe faisait soit disant face à de nouveaux dilemmes, intérieurs comme extérieurs, et à une baisse de confiance de la population russe à son égard.
En cette fin 2013, force est de constater que soit la situation a totalement changé, soit la grille de lecture de ces médias, pour les événements de 2011 et 2012, n’était pas la bonne.
Sur le plan intérieur, l’opposition de rue de 2011, composée de groupes politiques de droite et de gauche radicale et aussi de manifestants plutôt apolitiques issus de la classe dite créative, est semble-t-il morte et enterrée. Un commentateur inconnu du grand public à d’ailleurs tracé un portrait assez juste de cette classe créative russe, en la comparant avec humour aux Bobos français.
Cette “Classe Créative” principalement moscovite n’est finalement arrivée à rien. Ni à créer un parti politique cohérent, ni à prendre le pouvoir à Khimki ou à Moscou, soit la ou ses leaders se sont présentés. Ce n’est pas faute de démocratie, puisqu’en Russie, des candidats issus de l’opposition traditionnelle ont réussi à se faire élire démocratiquement dans des villes assez symboliques comme Petrozavodsk ou Perm ou encore Iaroslav.
Aujourd’hui, le niveau de confiance envers le président russe reste stable et proche des 60% ce qui après 13 ans de gouvernance est assez remarquable. Les lecteurs russophones peuvent en savoir un peu plus dans cette série d’analyses assez intéressantes.
Bien sur le grand défi de la Russie pour ces prochaines années reste le choix d’une politique économique (dont est en charge le gouvernement) permettant d’accélérer la modernisation économique du pays et de relever un niveau de croissance trop bas cette année puisqu’il devrait avoisiner 1,5%. C’est bien moins que les années précédentes et c’est sans aucun doute très insuffisant pour permettre le développement du pays selon les objectifs fixés par les élites russes.
Mais le grand évènement de 2013, c’est surtout la conséquence de la gouvernance Poutine sur le plan extérieur et la réapparition en position de force de la Russie dans la diplomatie internationale.
Il y a tout d’abord l’affaire Snowden qui a fait apparaître la Russie aux yeux du monde comme un Etat accordant protection à celui que beaucoup considèrent comme un héros de la défense des droits individuels.
Et puis ensuite il y a eu la crise Syrienne. Depuis le début de cette crise, la Russie mène une politique équilibrée et surtout stable de soutien plus ou moins discret au pouvoir Syrien au nom de l’ordre constitutionnel, tout en dénonçant les ingérences extérieures, au nom du respect de la souveraineté nationale Syrienne.
L’activité diplomatique de la Russie a finalement obtenu trois résultats :
- Empêcher un bombardement de la Syrie par la coalition occidentale et l’Otan et donc une guerre régionale au minimum.
- Obtenir un accord international sur le désarmement chimique de la Syrie.
- Obtenir un accord pour l’organisation d’une conférence de paix dite de Genève-2.Ce faisant, la diplomatie russe a aussi fait voler en éclats le mythe d’une opposition syrienne démocratique influente, en faisant au contraire apparaître au grand jour une réalité trop longtemps occultée par le mainstream médiatique: l’extrémisme effrayant de groupes armés majoritairement étrangers opérant dans le pays. Au résultat, Vladimir Poutine s’est vu octroyer le titre d’homme le plus influent de l’année 2013 pendant que d’autres estiment qu’il mérite le Nobel de la paix.
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Source et suite : le blog d’Alexandre Latsa.
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Hervé Kempf : « L’autorité publique est aux mains du système financier »
Pour Hervé Kempf, journaliste et écrivain français, les sociétés occidentales marchent vers la dictature, les modèles qui régissent aujourd'hui les sociétés démocratiques d'Occident sont une démocratie en carton pâte qui obéit seulement à un maître : le système financier. En 2011, il a publié "L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie", dans lequel il décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers des régimes oligarchiques, c'est-à-dire dans lesquels un petit nombre de personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique.
Il a consacré un entretien à Pagina 12 que nous reproduisons ici.
Vous démontrez avec des exemples innombrables comment le monde glisse vers une sorte de régime autoritaire dont l'intention unique est de maintenir les privilèges d'une caste, l'oligarchie. Cela vous amène à une conclusion socialement et politiquement dramatique : la fin possible de la démocratie.
L'oligarchie est la définition d'un régime politique. L'oligarchie est un concept inventé par les grecs aux IVe et Ve siècle av. J.-C. Les grecs ont défini les façons selon lesquelles les sociétés humaines pouvaient être gouvernées : la dictature, le despotisme, la monarchie, la tyrannie, la démocratie, qui est le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, et ensuite ils ont défini une autre forme de gouvernement qui est précisément l'oligarchie. L'oligarchie est le pouvoir aux mains de peu de personnes. Ce que je dis alors c'est que, au moins en Europe, nous glissons vers l'oligarchie. Le système politique actuel fait qu'un groupe de peu de personnes imposent ses critères au reste de la société.
Vous suggérez que nous sommes dans une phase de post-démocratie dans laquelle, avec l'objectif de se maintenir au pouvoir, l'oligarchie maintient une fiction démocratique.
Bien sûr. L'oligarchie répète sans cesse que nous sommes dans une démocratie et que tout est parfait. C'est une fiction. Même les intellectuels ont oublié le concept d'oligarchie et contribuent à nourrir la fiction. Tous les intellectuels en syntonie idéologique avec le capitalisme ont maintenu l'idée selon laquelle existaient seulement deux alternatives : ou la démocratie, ou le totalitarisme. Cela pouvait être compris au début à travers deux exemples : dans les années '30 avec Hitler, ou dans les années '50 ou '60 avec l'Union soviétique, on pouvait dire qu'il était précis d'opter entre la démocratie et ces deux dictatures. Mais cela est fini : depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 et le naufrage de l'Union Soviétique, nous passons à un autre ordre. Mais les intellectuels qui sont au service du capitalisme ont persisté dans l'idée selon laquelle il y a seulement deux chemins : ou la dictature, ou la démocratie. C'est pourquoi il est important que le concept d'oligarchie soit bien présent pour comprendre que, progressivement, la démocratie nous a été volée. Les pays européens, et beaucoup plus les États-Unis, ont glissé vers un régime oligarchique où le peuple n'a déjà plus de pouvoir. La démocratie européenne est malade, elle s'est beaucoup affaiblie, et s'oriente de plus en plus vers l'oligarchie. En revanche, les États-Unis ont arrêté d'être une démocratie : c'est une oligarchie, parce que c'est l'argent qui détermine les orientations des décisions politiques. En réalité, l'oligarchie est une démocratie qui fonctionne seulement pour les oligarques. Dès qu'ils se sont mis d'accord entre eux, ils imposent les décisions. Nos systèmes ne peuvent plus s'appeler démocratie, parce que la puissance financière détient un pouvoir démesuré. L'autorité publique est dans les mains du système financier. Les pouvoirs publics ne prendront jamais de décision que puisse nuire aux intérêts économiques, aux intérêts de l'oligarchie financière. Nous devons accepter l'idée que ceux qui ont les rênes du pouvoir politique de l'État ne prennent pas de décisions pour le bénéfice de l'intérêt général. Leurs décisions peuvent aller à l' encontre de l'intérêt public.
Ce raisonnement implique que la souveraineté populaire a disparu, comme idée et comme pratique.
Effectivement. Déjà il n'y a plus de souveraineté populaire. Quand le peuple arrive à réfléchir, à discuter et à délibérer ensemble et prend une décision, l'oligarchie va contredire la décision populaire. En 2005 il y a eu en Europe un grand débat autour d'un référendum qui à la fin a été organisé en France et ensuite en Irlande et aux Pays-Bas sur un projet de traité de Constitution européenne. Pendant six mois, la société française a discuté de ce sujet comme elle ne le faisait pas depuis de nombreuses années. Les médias, appuyant la philosophie capitaliste, disaient « il faut voter oui, il faut voter en faveur du traité ». Mais le peuple français a voté « non ». Et qu'est-il arrivé ensuite ? Presque deux ans plus tard les gouvernements d'Europe ont imposé ce traité avec quelques légères modifications sous le nom de Traité de Lisbonne. Il y a eu alors une trahison extraordinaire de la volonté populaire. Nous retrouvons cet exemple dans d'autres endroits. Sans aller plus loin, en 1991, en Algérie, les islamistes ont gagné les élections législatives, mais les militaires ont interrompu le processus par un coup d'État qui a mené le pays vers une guerre civile épouvantable. Autre exemple : en 2005 les palestiniens ont voté pour choisir leurs députés. C'est le Hamas qui a gagné. Cependant, tous les États, des États-Unis jusqu'à l'Europe, en passant par Israël, ont choisi d'ignorer le Hamas parce qu'ils le considèrent comme une organisation terroriste. On n'a pas respecté le vote du peuple palestinien. Le peuple en tant que tel est le cœur de la démocratie c'est-à-dire le principe à partir duquel tous partageons quelque chose. Le peuple n'est pas vous, Michel ou moi, mais tous ensembles. Nous partageons quelque chose et nous devons prendre une décision conjointe. Nous formons un corps, c'est pourquoi on dit « le corps électoral ». Mais ce qui est arrivé en Europe en 2005 marque une rupture profonde avec le peuple.
Cependant, entre l'idée d'oligarchie qui existait au début du XXe siècle et maintenant, il y a eu aussi une coupure radicale dans ce groupe.
Oui. Il y a eu une évolution de l'oligarchie. Maintenant nous pouvons parler des déviations de l'oligarchie poussée par l'évolution même du capitalisme. Durant les trente dernières années le capitalisme s'est transformé. Tout commence en 1980, quand Ronald Reagan gagne les élections présidentielles aux États-Unis et Margaret Thatcher arrive au pouvoir en Grande-Bretagne. À partir de là, non seulement s'est concrétisé un capitalisme orienté vers la spéculation financière, mais aussi une une transformation culturelle, anthropologique a eu lieu. La philosophie capitaliste s'est répandue avec ce message : « La société humaine n'existe pas ». Pour les capitalistes, la société est un une collection d'individus qui se trouvent dans une boule et son unique mission consiste à en tirer un maximum de profit. Pour les capitalistes, l'individu est séparé des autres, est en concurrence permanente avec eux. Dans cette vision, ce qui est commun n'est plus le peuple, mais le marché. Pour cette raison les gens ont tant de difficultés à se sentir un citoyen qui participe à un processus commun à tous. Le système a occulté une donnée : le phénomène fondamental qui s'est produit au sein du capitalisme au cours des trente dernières années fut l'augmentation de l'inégalité, dans tous les pays, y compris les pays émergents.
Nous sommes dans une phase cruciale de crise. Il n'y en a déjà plus une, mais plusieurs, et toutes se concentrent en même temps. La réponse de l'oligarchie est proportionnelle à l'intensité de ces crises : l'autoritarisme et la répression comme réponse.
Nous sommes dans un moment très délicat de l'humanité. La crise écologique s'aggrave de plus en plus et les crises sociales s'accroissent : Europe, États-Unis, les pays arabes, la Chine et Inde. Et face à l'augmentation des protestations populaires, l'oligarchie tend à aller vers une direction de plus en plus autoritaire, répressive, militaire. C'est ainsi en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada. Dans chacun de ces pays nous avons vu le développement impressionnant des technologies policières (caméras de surveillance, fichiers informatiques, etc.). Nous affrontons un double danger : non seulement que la démocratie se dirige vers l'oligarchie mais, aussi, que l'oligarchie, le capitalisme en général, entrent dans une phase autoritaire, insistant sur des sujets comme la xénophobie, l'insécurité ou la rivalité entre les nations. L'oligarchie ne veut pas adopter des mesures pour pallier à la crise écologique ou pour diminuer l'inégalité. Non. Ce que l'oligarchie veut, c'est conserver ses privilèges fondamentaux. C'est une oligarchie destructrice. Je crois qu'elle ne comprend pas la gravité de la situation. Au lieu d'évoluer, l'oligarchie est chaque fois plus réactionnaire.
Aujourd'hui il y a un nouvel élément, qui sera sans doute déterminant : la crise écologique, la crise climatique. Cependant, peu sont ceux qui sont disposés à relever les défis.
Nous sommes dans un moment essentiel de l'histoire humaine, pour deux raisons. En premier lieu, nous traversons un moment de notre histoire dans lequel l'humanité arrive aux limites de la biosphère. L'espèce humaine s'est répandue et développé à travers de la planète en s'appuyant sur une nature qui nous semblait immense et inépuisable. Mais maintenant l'ensemble de l'espèce humaine découvre que la planète a des limites et qu'il est nécessaire de trouver un nouvel équilibre entre l'activité et la créativité humaines et les ressources. Nous devons changer de culture et passer de l'idée selon laquelle la nature est inépuisable à la réalité que nous mettons en danger ces ressources. Il nous reste à apprendre à les économiser et à les utiliser avec sagesse et prudence. En cela, se joue un changement de culture. Le deuxième en importance, est que nous nous trouvons au moment où nous formons une société humaine. Avant nous étions comme des étrangers les uns avec les autres. Là non. Même si à Río de Janeiro on vit d'une façon différente qu'à Paris, à Londres ou Shanghai, il y a beaucoup d'éléments communs qui nous amènent à prendre conscience que nous appartenons au même monde. La mondialisation non seulement est en compétition avec la mondialisation de la culture ou de l'économie, non, mais aussi atteint la population humaine. Nous découvrons que nous avons des intérêts communs. Les problématiques de l'oligarchie ou de la démocratie se jouent aussi en « Amérique Latine [El Correo propose « Latinoriginaire », parce que il faut intégrer et non diviser, comme le fait ce concept raciste et ségrégationniste] », en Asie et en Europe. Nous sommes la même société. C'est un nouvel élément dans l'histoire de l'humanité. Mais cette nouvelle société doit réécrire, inventer une nouvelle façon de vivre avec la biosphère et les ressources naturelles. Si nous n'arrivons pas à le faire, cette société humaine ira vers le chaos, la concurrence et la violence [nous y sommes déjà au Moyen Orient et Afrique NDLT]. Il n'y aura pas seulement du désordre, l'aventure humaine s'arrêtera.
Pour vous, il ne peut pas y avoir un renouvellement de la démocratie si la question écologique n'est pas prise en considération.
L'écologie et la démocratie sont inséparables. Si nous regardons vers les années 70, quand le mouvement écologique a pris son impulsion, il l'a fait avec une critique de la démocratie. La démocratie a toujours été dans le cœur de l'écologie. Mais ensuite le capitalisme a dérivé vers l'oligarchie et nous ne sommes déjà plus dans une situation démocratique. Le capitalisme et l'oligarchie poussent toujours vers la croissance économique. Mais aujourd'hui nous savons que cette croissance économique fait des dommages importants à l'environnement. Nous ne savons pas produire de la croissance économique sans détruire l'environnement, sans émettre du gaz avec effet de serre, sans détruire les forêts comme dans l'Amazonie, ou sans produire d'énormes quantités de soja comme en Argentine, pour lequel des tonnes de pesticides sont utilisés. La croissance permet qu'on oublie l'énorme inégalité qu'existe. La croissance permet de calmer les tensions sociales. Le développement de l'oligarchie, c'est-à-dire, le délire d'un petit nombre de personnes pour s'enrichir d'une manière colossale, pousse à la croissance et, en même temps, à la destruction de la nature. C'est pourquoi la question démocratique est essentielle. Nous devons arriver à une situation où nous pouvons discuter et réussir à diminuer l'inégalité et, ainsi, pouvoir redéfinir ensemble une économie juste qui ne détruit pas l'environnement.
En somme, toute reformulation de l'idée et du principe de démocratie passe par l'écologie.
Effectivement : il est impossible de penser le monde si nous oublions la question écologique. Ce sujet n'est pas exclusif des Européens ou des occidentaux, non, c'est une question mondiale. Le sujet du changement climatique, le sujet de l'épuisement de la biodiversité ou de la contamination sont des sujets mondiaux. Il est impossible de penser à l'émancipation humaine, à la dignité humaine, à la justice sociale, à l'évolution vers une humanité réalisée dans laquelle chaque personne pourra exprimer ses potentialités par rapport aux autres, dans le concret, rien de cela ne peut être pensé si sont laissées de coté , la nature et la relation avec la biosphère. La situation actuelle est grave à cause de la crise écologique mais aussi pleine d'espoir. Nous avons dix ou vingt ans devant nous pour organiser la transition et permettre aux jeunes du futur qu'ils imaginent une société harmonieuse. Si dans 10 ans nous ne contrôlons pas la contamination, si dans 10 ans nous ne réussissons pas à l'empêcher l'évolution dictatoriale du capitalisme, nous allons tout droit vers des situations très difficiles.
Eduardo Febbro pour Página 12
Página 12. Depuis Paris, le 18 février 2013.
Source : Blogapares -
Les réacs et les vrais cons
C’est commettre une erreur fondamentale que de confondre notre gauche et notre droite avec leurs pseudo-équivalents outre-Atlantique.
La une du Point vaut son pesant de cacahouètes en titrant sur les « Néocons, nouveaux conservateurs à la française ». En cette année jubilaire, jamais, pour le coup, la fameuse réplique tontonesque d’Audiard n’aura été si adéquate : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
Le dossier consacré par l’hebdomadaire de Franz-Olivier Giesbert est un fatras sidérant de références, de personnalités et de notions antithétiques, entremêlées dans un dessein à peine journalistique, crûment idéologique, ouvertement militant : « Nos nouveaux Maginot (sic) ont en commun de vouloir tourner le dos au monde tel qu’il va. »
Le vocabulaire choisi est on ne peut plus suggestif, faisant passer les « thèses » — forcément nauséabondes — de tous ces ultras pour des réminiscences subliminales (nécessairement pathologiques, en cette ère de totalitarisme dur pour ce qu’il peut, en apparence, avoir de mou) à d’obscurs réflexes de « repli », tels qu’on n’en avait pas connu depuis les « heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire » : « Ils voudraient barricader la France », « Les plus obscurantistes se réjouissent de notre déclin », « Ils voudraient que la France renonce à l’idéal du progrès au nom du principe de précaution » (énormité, quand on sait que ce concept est un des fondements de l’idéologie hygiéniste de la gauche dite de « progrès »)…
Lire la suite http://www.bvoltaire.fr/aristideleucate/les-reacs-et-les-vrais-cons,43067
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L’enjeu géopolitique de la Francophonie
Par Charles Saint-Prot
Contrairement aux allégations des habituels champions du renoncement, la langue française est bien vivante dans le monde. Il n’y a guère que certaines prétendues élites parisiennes, hauts fonctionnaires, diplomates et autres hommes d’affaires,...
...qui ont fait de la démission et de la soumission une règle de conduite pour considérer qu’il serait du meilleur chic de s’exprimer en anglais et la francophonie serait une préoccupation désuète et un combat d’arrière-garde. Si le français recule comme langue de travail dans le cercle, à vrai dire étroit, des organisations régionales et internationales, c’est principalement à cause de la négligence des élites précitées qui ne défendent jamais leur langue tant elles adhèrent aveuglément à une doxa européiste fondamentalement hostile aux nations et à tous les signes de souveraineté. Il est inadmissible que les fonctionnaires, les universitaires, les scientifiques ou les parlementaires français ne fassent pas les rappels à l’ordre qui s’imposent lorsqu’on tente d’imposer des travaux uniquement en langue anglaise dans des instances où le français est officiellement reconnu comme langue de travail (ONU, OCDE, OTAN, Conseil de l’Europe, parlement européen, commission européenne, etc.). En revanche, s’il y a défaillance au sommet, l’expansion est indéniable dans les populations.
700 millions de francophones en 2050
L’universitaire québécois Richard Marcoux, rappelle que les francophones sont répartis sur les cinq continents, le français est non seulement une langue parlée et étudiée mondialement, elle est aussi une langue de plus en plus utilisée. [...]
La suite de l’éditorial de novembre 2013 ici
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-enjeu-geopolitique-de-la,6757
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Euthanasie des mineurs : toujours la même technique
De Jeanne Smits dans Présent :
"Une proposition de loi visant à étendre l’accès à l’euthanasie aux mineurs vient d’être adoptée en Belgique par les commissions des Affaires sociales et de la Justice du Sénat par 13 voix contre 4 (les chrétiens démocrates et le Vlaams Belang ont voté contre). Il n’est pas certain que le texte puisse être débattu assez rapidement devant les deux chambres du Parlement belge avant d’être frappé de caducité et donc soumis à une procédure de « relevée » par la survenue des élections générales en mai prochain. Mais quoi qu’il en soit, un pas important vient d’être franchi – de degré et non de nature !
Aux termes de la proposition, un mineur âgé d’au moins douze ans en phase terminale de maladie – le plus souvent, un cancer – pourrait recevoir une piqûre létale en cas de souffrances « insupportables et inapaisables », moyennant le conseil de l’équipe médicale et l’accord des parents.
Le principe de la légalité de l’euthanasie une fois acquis il n’y a aucune raison, en effet, de ne pas poursuivre dans sa logique. Et les « progressistes » belges se préoccupent déjà de savoir quand on passera à l’étape suivante : l’euthanasie des déments.
Une lettre ouverte de seize pédiatres avait préparé le terrain – à la manière du « manifeste des 343 salopes » avouant avoir avorté – en publiant le 6 novembre une lettre ouverte où ils indiquaient que certains d’entre eux avaient déjà euthanasié des mineurs « exceptionnellement » et « en dehors du champ de la loi ». Ils se plaignaient de ne pas pouvoir parler « ouvertement » et en toute confiance de la « fin de vie ». Et soulignaient que les jeunes qui souffrent de maladies graves ont souvent une maturité bien plus grande que celle des adultes bien portants.
C’est sans doute vrai. Mais cela ne change rien au fait que la mise à mort du patient, pour quelque raison que ce soit, est une transgression… majeure, et qu’elle paraît d’autant plus choquante, subjectivement, que le patient est encore un enfant ou un adolescent. Y associer les parents de l’enfant qui souffre ajoute à l’horreur : on en arrive à leur imposer un choix impossible, inconcevable. « Tuez-le donc, M. le docteur… » [...]"
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Une poignée de compagnies contrôle l’industrie alimentaire
Les centaines de marques que nous retrouvons sur les tablettes des supermarchés nous donnent l’impression que notre argent va à un nombre aussi grand de compagnies différentes. Or, ça n’est pas le cas: une grande majorité de ces marques appartiennent à une poignée de compagnies. Le graphique suivant donne un aperçu d’où notre argent va réellement (cliquez ici pour une version pleine résolution):
Pourquoi cette convergence est-elle néfaste?
Cette question est légitime: en quoi le fait que ces marques soient contrôlées par si peu de compagnies est-il une mauvaise chose ? N’est-ce pas simplement le résultat fonctionnel de notre système économique ?
En fait, nous croyons que cette convergence est néfaste pour diverses raisons, à plusieurs niveaux qui sont tous plus ou moins interreliés. En voici cinq:
1 – Ces compagnies sont si grosses qu’elles ont un pouvoir politique dangereux
Cette raison est celle qui, d’une certaine façon, englobe toutes les autres. Les profits engendrés par ces compagnies sont gargantuesques: à elle seule, Nestlé a engendré plus de 37 milliards de dollars de profit en 2010. Or, cet argent se convertit rapidement en pouvoir politique. De fait, dans notre système politique, des groupes de pression font sans relâche des efforts afin de faire passer ou bloquer des projets de loi. En général, plus les groupes de pression sont bien financés et organisés, plus ils ont les moyens d’avoir une grande influence sur les décisions prises au final.
L’industrie alimentaire mène des activités de lobbying à toutes les échelles: internationale, nationale et locale. De plus, de grands montants sont investis par ces compagnies dans les campagnes référendaires de plusieurs candidats politiques, tous partis confondus. Il serait naïf de croire que ces compagnies investissent tout cet argent (en 2010, Kraft a dépensé un demi-million de dollars en contributions à des candidats politiques américains; Nestlé a, à elle seule, donné près de 300,000$ à la campagne de Schwarzenegger en Californie) sans rien attendre en retour: elles souhaitent avoir leur mot à dire sur les lois qui seront ou ne seront pas adoptées.
Quant à savoir pour ou contre quels projets elles feront de la pression, le seul critère qui semble s’appliquer dans leurs choix est celui du profit. Cela est logique et semble légitime, puisqu’il s’agit de compagnies qui, après tout, ont pour mission de faire du profit. Cependant, la pression politique exercée en vue du profit entre souvent en conflit avec l’intérêt de la population, pour qui les politiciens devraient pouvoir travailler sans pressions contraires. Il est néfaste pour tous que l’intérêt de compagnies passe avant celui de la population, surtout lorsqu’il s’agit de domaines aussi importants que celui de la santé publique.
Le dossier de l’étiquettage des produits qui contiennent des organismes génétiquement modifiés (OGM) en est un bon exemple: à ce jour, il est impossible de savoir si les OGM ont un effet dangereux sur la santé ou non. Malgré cela, une majorité des produits disponibles sur les tablettes des supermarchés contiennent déjà des OGM. L’État américain de l’Oregon a tenté, en 2002, d’introduire une loi pour obliger les compagnies à indiquer lesquels de leurs produits contiennent des OGM. On ne parle pas ici de bannir les OGM, ou même d’en réduire l’utilisation, mais seulement d’informer les consommateurs sur leur présence dans les produits achetés, et de leur laisser le choix d’en acheter ou non.
Un immense lobby représentant les géants de l’alimentation s’est alors formé, chaque compagnie y contribuant à coups de dizaines de milliers de dollars (Pepsico y a investi 127,000$, Procter & Gamble, 80,000$). Au final, le projet de loi n’est pas passé.
Les élus, qui devraient en principe protéger la population, deviennent vite impuissants, surtout si leur élection dépend de fonds avancés par ces mêmes compagnies. Cela devient une forme détournée et légale de corruption, et il est facile de croire que si cela était possible, ces multinationales utiliseraient des moyens plus directs.
Unilever a d’ailleurs admis au New York Times avoir donné des pots-de-vin, ou “facilité des paiements” à l’endroit de membres de gouvernements dans certains pays en voie de développement. Unilever a affirmé ne pas encourager ce genre de pratique, mais la tolérer lorsqu’elle est une « coutume locale ». Autrement dit: si les politiciens en place sont corruptibles et reçoivent déjà des pots-de-vin, aussi bien en profiter!
2 – Impacts sur la santé
C’est logique: notre santé passe en très grande partie par les aliments que nous consommons, c’est d’eux que finit par se constituer notre corps. Dans la mesure où une grande majorité des aliments que nous achetons sont fournis par un très petit nombre de compagnies, chacune d’elles a une immense part à jouer sur notre santé, qui repose en partie entre leurs mains. Or, contrairement à ce qu’elles pourront bien affirmer à travers diverses publicités, notre santé ne fait pas partie de leurs préoccupations sincères, bien au contraire.
En 2005, à peu près toutes les multinationales de l’alimentation se sont réunies pour mettre de la pression sur le gouvernement français, qui s’apprêtait à faire passer une loi interdisant les distributrices de sodas et de collations de type « junk food » dans les écoles, ainsi qu’à modifier le genre de publicité entourant les aliments néfastes pour la santé. Une grande partie du projet dût être abandonnée suite aux pressions de l’industrie alimentaire.
Pire, malgré des études de l’Organisation Mondiale de Santé et de l’UNICEF démontrant que l’utilisation d’un substitut au lait maternel pour nourrir les bébés contribue à la mort de 1,5 millions d’enfants par année dans les pays sous-développés. Nestlé, le plus grand fabriquant de substituts de lait maternel au monde, fait ouvertement la promotion du choix d’utiliser ses substituts même si la mère est en mesure d’allaiter. Ils vont jusqu’à financer les cliniques médicales de pays sous-développés qui acceptent de faire la promotion de leurs subsituts au lait maternel. Ces pratiques sont directement responsables de la mort ou de la santé fragile de millions d’enfants; un boycott international de Nestlé a d’ailleurs cours depuis les années 80 en raison de cette controverse.
3 – Impacts sur l’économie
Économiquement, le nombre restreint de compagnies sur le marché de l’alimentation nous place en situation d’oligopole. Deux conséquences majeures en découlent:
Premièrement, un marché contrôlé par un petit nombre de compagnies présente des « barrières à l’entrée », c’est-à-dire que toute nouvelle compagnie qui tente d’entrer sur ce marché aura la vie difficile, sinon impossible. Par exemple, si un nouveau producteur est assez chanceux pour que son supermarché local accepte de vendre son produit, c’est souvent sur des tablettes quasi inaccessibles que son produit sera placé, ce qui encourage très peu les gens à l’acheter, car de fait, les endroits bien en vue sont réservés aux multinationales, qui payent cher pour avoir ce privilège. Un petit producteur n’a simplement pas le budget pour rivaliser avec elles.
De plus, les gens sont habitués aux marques des grandes compagnies, et ont d’emblée le réflexe d’acheter ces marques (qui bénéficient aussi d’appui publicitaire massif), ce qui rend la compétition avec elles beaucoup plus difficile. Et si finalement un producteur réussit à percer le marché avec un produit qui intéresse les gens, il est fort probable qu’il soit vite racheté par l’une des multinationales, et sa marque n’en deviendra qu’une autre parmi les centaines qu’elles possèdent déjà. Tout ceci empêche la saine concurrence du marché.
Deuxièmement, un oligopole mène souvent à un cartel, c’est à dire un petit groupe de compagnies qui fixe les prix à un montant plus élevé que ceux du marché, afin d’augmenter leurs profits sur le dos des consommateurs. C’est une pratique qui est généralement illégale et relève de la collusion, mais cela n’empêche pas les compagnies de s’y adonner.
En avril 2011, Procter & Gamble a dû payer 211 millions d’euros d’amende après avoir été reconnu coupable d’un cartel de fixation des prix en Europe avec Unilever et Henkel. Henkel, la plus petite compagnie des trois (et donc celle qui en profitait le moins), n’a pas été pénalisée, car c’est elle qui a dénoncé le cartel aux autorités.
4 – Impacts sur l’environnement
Les compagnies qui contrôlent l’industrie alimentaire n’ont, en général, pas un dossier environnemental reluisant. En 2001, Kraft a décidé d’investir massivement dans une entreprise de lobbying auprès de l’administration Bush afin de militer contre le protocole de Kyoto. En Chine, Pepsico et Nestlé ont été condamnés pour pollution de cours d’eau. Unilever ont, quant à eux, illégalement déversé 7,4 tonnes de déchets contaminés au mercure à l’entrée de la forêt Pambar Shola en Inde, juste à côté d’une ville à forte densité de population. Unilever a été forcé de fermer cette usine de mercure pour cette raison.
C’est aussi sans surprise que Procter & Gamble a milité afin d’affaiblir des projets de lois environnementaux européens à l’endroit des produits chimiques. En raison des pressions de P&G, la loi adoptée au final en 2003 par le parlement européen ne protège que très peu les citoyens et l’environnement de substances toxiques présentes dans les produits ménagers.
Ce “militantisme” anti-environnementaliste dont font preuve ces compagnies n’a qu’un but: s’assurer que la production soit la moins chère possible à court terme. Les dommages causés à plus long terme à la population globale de notre planète, incluant celle des animaux, n’a aucun poids, sinon celui de bien paraître.
Mais l’impact le plus considérable que ces compagnies ont sur l’environnement est peut-être relié à l’utilisation massive d’huile de palme dans leurs aliments. En effet, les impacts dévastateurs (déforestation à grande échelle, délocalisation de communautés locales menant à des situations violentes, extinction d’espèces animales, émission de gaz à effet de serre) de l’industrie de l’huile de palme ont été révélés dans les dernières années, mais l’huile de palme est toujours massivement utilisée dans un foule de produits transformés, principalement en raison de son coût très bas et du fait qu’elle représente un substitut (tout aussi malsain) aux gras trans.
5 – Impacts humains
La réputation de plusieurs multinationales quant aux conditions de travail qu’elles imposent à l’étranger n’est plus à faire. Au fil des ans, des compagnies opérant dans de multiples domaines ont été sur la sellette, au centre de plusieurs scandales. Le fait que l’industrie alimentaire se comporte aussi de la sorte n’aura donc probablement rien de surprenant. Malgré cela, la sévérité des actions de certaines de ces compagnies risque d’en surprendre plus d’un.
En 2005, Nestlé a été poursuivie par l’ILRF (International Labor Right Fund) pour trafic d’enfants. Ces enfants sont amenés en Côte d’Ivoire à partir des pays environnants pour travailler sur les plantations de cacao utilisées par la compagnie. Malgré plusieurs avertissements lancés à l’endroit de Nestlé afin de les informer de ces pratiques, Nestlé n’a jamais vraiment réagi sur la question avant la poursuite.
Une autre poursuite a été lancée aux États-Unis, où Nestlé est accusé de complicité pour esclavage, enlèvement et torture d’enfants dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest. C’est sans parler du meurtre d’un dirigeant syndical en Colombie. Ce dernier avait publiquement dénoncé une stratégie sournoise qui permettait à Nestlé de changer l’étiquettage de poudre de lait importée pour qu’elle paraîsse être un produit local. La poudre, souvent passée date, était importée à rabais de pays voisins. La plainte mena à une enquête policière qui confirma les faits et traduit Nestlé en justice pour avoir miné la santé publique. Plusieurs autres meurtres ont mystérieusement frappé les travailleurs qui ont déposé des plaintes contre Nestlé. Mais ce genre de pratiques n’est pas le monopole de Nestlé: le dossier de Coca-Cola n’est pas plus reluisant.
Comment réagir ?
Difficile de ne pas se sentir impuissant face à des multinationales qui disposent de budgets aussi immenses, d’une grande influence politique et qui peuvent systématiquement se payer les meilleurs avocats pour contrer toute poursuite.
Mais les revenus exorbitants de ces compagnies, qui maintiennent ces pratiques, ne poussent pas dans les arbres… ils proviennent de nos poches! Ce sont nous qui leur donnons lorsque, chaque semaine, nous achetons les centaines de produits qu’ils nous offrent au supermarché.
L’alimentation représente un marché gigantesque: chacun de nous doit se nourrir pour rester en vie, et ce, à répétition! Nos visites au supermarché sont régulières et représentent, à la somme, une grande partie de nos budgets. Il serait donc erroné de croire que l’impact que chacun de nous a sur cette industrie est minime. Faites l’exercice, et calculez combien d’argent vous consacrez à l’épicerie par année. Mieux encore, tentez de remarquer, à votre prochaine visite, quel pourcentage des produits que vous achetez sont vendus par ces quelques multinationales: vous pourrez ainsi calculer environ combien d’argent vous leur donnez. Le résultat risque d’être surprenamment élevé. Ainsi, même si un seul de nous coupe sa contribution, l’impact sera de plusieurs milliers de dollars!
Deux obstacles se posent cependant :
- Il est difficile d’éviter les produits vendus par cette poignée de compagnies. Ils sont partout, et parfois il peut sembler qu’aucune alternative ne s’offre: si on n’achète pas le produit de Nestlé, alors on achète celui de Kraft ou de Pepsico. Mais des alternatives existent, il suffit de les rechercher. Elles demandent parfois un effort supplémentaire, surtout l’effort de faire un peu de recherche sur la provenance des produits que nous choisissons d’acheter (et sur la compagnie qui les fabrique). Cet effort se voit toutefois récompensé au niveau individuel par la conscience de faire un bon choix, et au niveau collectif par de l’argent investi ailleurs que dans ce système oligopolistique.
- Les marques détenues par ces compagnies font partie de nos vies depuis longtemps, elles sont partout. Nous y sommes habitués, parfois attachés. La publicité nous encourage sans cesse à les acheter. Très souvent, il est très difficile de s’imaginer les bannir toutes de nos vies, tout d’un coup, et de changer entièrement nos habitudes en un tournemain; ça n’est tout simplement pas réaliste.
Mais ces obstacles ne doivent pas nous arrêter! D’abord, il peut être pratique d’imprimer notre grand graphique et de le traîner à l’épicerie pour faire le diagnostic de nos habitudes, mais aussi pour regarder les produits disponibles qui n’appartiennent pas à ces compagnies: on prend ainsi conscience des alternatives possibles.
Ensuite, il est possible d’essayer les produits qui s’offrent à nous comme alternatives, peut-être que plusieurs nous plaîront, et que nos habitudes seront ainsi plus faciles à changer. Il peut aussi être profitable de tenter de changer nos habitudes une par une: au fil du temps, notre impact s’agrandira de plus en plus, et nous ne serons pas aussi déstabilisés. Cette façon de faire est du moins plus réaliste qu’un boycott soudain et inflexible, même si celui-ci est idéalement souhaitable.
Informons-nous !
Ne nous laissons pas manipuler par la publicité, car c’est par l’ignorance que ces compagnies réussissent à avoir un si grand pouvoir. De fait, si tous étaient au fait de leurs agissements, leurs profits seraient en baisse constante: très peu de gens accepteraient d’endosser leurs actions. Une foule d’informations et d’articles sont disponibles sur internet, qui n’attendent que d’être recherchés. Pour ceux que ce sujet intéresse, nous recommendons aussi l’excellent documentaire Food Inc. qui dresse un portrait très large de l’industrie alimentaire aux États-Unis (la situation américaine est fortement similaire à la nôtre).
Finalement, n’hésitez pas à consulter les pages que nous avons créées sur quelques-unes des compagnies, où nous dressons une liste sommaire (et incomplète) de faits intéressants sur chacune. Nous y avons inclus ConAgra, qui ne se trouve pas dans le grand graphique du fait qu’elle est une moins grosse compagnie. La décision d’y consacrer une page relève de son bulletin éthique scandaleux: nous vous invitons à consulter sa page pour en juger par vous-mêmes.
Convergence Alimentaire -
Négociations sur le Marché transatlantique: « nous avons été abusés »
Explication de vote de Bruno Gollnisch sur le Rapport Scholz (A7-0339/2013) sur le Protocole portant amendement de l’accord sur les marchés publics
Vous nous présentez comme une avancée remarquable cette modification de l’accord sur les marchés publics conclu dans le cadre de l‘OMC, mais qui ne concerne que 15 signataires.
J’espère que ce n’est pas la mesure de ce que vous êtes capable de faire dans le cadre des négociations transatlantiques. Car en échange de nouvelles concessions européennes, l’ouverture à la concurrence des marchés publics américains d’agences ou d’entités infranationales, par exemple, semble dérisoire.
En effet, plus de 90 % des marchés publics de l’Union sont aujourd’hui dans les faits sinon en droit, ouverts unilatéralement à la concurrence des opérateurs des pays tiers, contre 32 % seulement aux Etats-Unis, 28 % au Japon, 16 % au Canada. Et le protocole ne modifie qu’à la marge ces proportions.
Un règlement qui permettrait d’imposer la réciprocité dans ces domaines est, semble-t-il, en cours d’examen. Le commissaire De Gucht prétend même qu’il est nécessaire, pour que l’on puisse négocier sur un pied d’égalité avec nos principaux partenaires. Mais alors, pourquoi avoir approuvé ce protocole ou signé l’accord avec le Canada, puisque cela signifie a contrario qu’au moins dans ces deux cas, nous avons été abusés, faute d’être sur ce fameux pied d’égalité ?
http://www.gollnisch.com/2013/11/29/negociations-sur-le-marche-transtalantique-nous-avons-ete-abuses/ -
L’avortement en question
Ce n’est pas nouveau : les gynécologues qui pratiquent les avortements ne sont guère appréciés de leurs collègues. Ceux-ci sont de facto le plus souvent hors des circuits amicaux des médecins. Comme de plus ce travail n’est guère exaltant, les « vocations » d’avorteurs patentés se font de plus en plus rares. D’où en France la volonté du gouvernement de demander aux sages-femmes de faire le « sale boulot » alors qu’elles sont formées à aider la vie à naître. Il est question aussi de supprimer la liberté de conscience des médecins comme il en a été des maires à propos du mariage. Celle-ci pourtant est inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme (sans Dieu) et du citoyen.
En Grande-Bretagne la présidente du Collège Royal des Gynécologues et Obstétriciens se plaint du mépris dont font l’objet les avorteurs. « We are split on » : on nous crache dessus. C’est en Italie que le refus de l’avortement est le plus affirmé : 80 % des médecins sont opposés à l’avortement. Des régions entières échappent à l’avortement. Au Luxembourg, un seul établissement s’y adonne et celui qui « pratique » va prendre sa retraite.
Mais ce sont peut-être les Etats-Unis qui reviennent de plus loin. Malgré les efforts colossaux de l’administration Obama pour étendre l’IVG, il est en train de se développer un sentiment de rejet concrétisé par l’affaire du « boucher de Philadelphie » évoquée par Médias-Presse-info. Dans ce pays les avortements sont réservés à des « cliniques » spécialisées.
Lire la suite http://medias-presse.info/lavortement-en-question/3048 -
Espagne : un projet de loi pour brimer encore plus les manifestations
« Déclaration d’autorité », titre El Periodico à la suite du projet de loi du gouvernement qui « restreint, entre autres, le droit à manifester ».
Dénommé « loi citoyenne de sécurité », il prévoit des amendes allant de 1 000 à 30 000 euros pour les « infractions graves » (sic) comme « menacer ou insulter un policier » ou « disposer des éléments qui empêchent la libre circulation des véhicules et des personnes ».Le projet de loi prévoit aussi des amendes allant jusqu’à 600 000 euros pour les infractions « très graves » (sic) comme « filmer ou diffuser des images de policiers qui puissent menacer leur sécurité » ou « manifester sans préavis devant des institutions de l’Etat comme le Congrès, le Sénat ou les hauts tribunaux ». L’actuel ministre de l’Intérieur à l’origine du projet de loi, Jorge Fernandez Díaz, est fortement critiqué par les associations et les syndicats du pays à cause de sa fermeté, rappelle le journal.
Les autorités espagnoles savent que la crise va s’aggraver, et de même la colère populaire. Elles anticipent avec ces mesures délirantes.
Source : Courrier International
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