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international - Page 1172

  • Oliganarchy : entretien d'actualité avec Lucien Cerise

    Lors d'un entretien mené par Maurice Gendre de Scriptoblog, Lucien Cerise a pu présenter son dernier roman (inspiré de faits réels) et en développer certains thèmes à l'aide d'utilisation d'exemples d'actualités, comme la loi Taubira, les rivalités entre services de renseignements américains et israéliens et ses conséquences dans l'affaire Snowden, la "guerre des monnaies" etc.

    Lucien Cerise défend notamment l'idée de nationalisme permaculturel, qui, selon lui, "consiste à accueillir tous les gens de bonne volonté sur un projet national commun : quelles que soient nos origines culturelles, religieuses ou ethniques. Notre intérêt à tous est de « prendre soin » de notre pays car c'est là que nous vivons, ici et maintenant.".

    Réalisation et montage : Jonathan Moadab pour l'Agence Info Libre.
    Retrouvez Oliganarchy sur notre boutique(1).

    http://www.youtube.com/watch?v=l5RKkjcRGE8

    1) http://www.leretourauxsources.com/index.php/liste-des-romans/aliganarchy-detail
    http://www.scriptoblog.com/

  • Le sport contre les peuples (archive 2005)

    La montée en puissance de la stratégie de communication unilatérale en faveur de l’organisation des jeux olympiques à Paris en 2012, ainsi que le sempiternel bruit de fond médiatique relayant les « exploits » sportifs dominicaux inciteront les lecteurs les plus distanciés des mots d’ordre journalistiques à se replonger dans la lecture du « Sport contre les peuples ».
    Publié en janvier 2002, ce pamphlet solide, hargneux et convulsif n’a pas pris une ride. Il se veut la réponse à un constat clinique : « Notre époque sacrifie l’esprit critique, cet honneur de l’intelligence, à la (pseudo) sacralité du sport » (p. 10). La thèse de Robert Redeker happe et frappe le lecteur par sa lumineuse dureté : le sport spectacle constitue un « nouvel opium du peuple » – entendez une « religion de substitution » imposant son calendrier (celui des compétitions sportives) qui volontairement « occupe et quadrille les imaginaires » (p. 47) mais qui, n’ayant pas de mission civilisatrice, ne créée rien d’autre finalement que les conditions d’un nouveau totalitarisme.
    Également issu de ce stupide XXe siècle, le sport contemporain se rapprocherait en effet des modèles totalitaires en tant que système global, à la fois d’exploitation (par son instrumentalisation de la nature, y compris humaine), de dépolitisation (le sport comme « substitut planétaire mercantilo-ludique à la fraternité »), et d’aliénation (« les loisirs sportifs et ludiques volent à l’homme le temps d’être un homme parce qu’ils expulsent de l’existence le sérieux de la vie », p. 34), le tout appuyé par de régulières manifestations de « mobilisation totale » de la société en faveur des grands évènements sportifs et de leur organisation (Coupe du Monde de football, JO, etc.) : le supporteur remplaçant le citoyen, le peuple demeure ainsi la masse dénuée de toute conscience politique et sociale, au seul profit de « l’idéologie sécrétée pour accompagner la mondialisation technomarchande » (p. 62).
    Pour Robert Redecker, l’idéologie sportive participe ainsi activement de l’avènement d’une « barbarie douce » (Jean-Pierre Le Goff) qui colonise à dessein l’imaginaire collectif pour mieux le priver de toute capacité de réflexion et donc d’action : « Les mécanismes médiatiques de nos sociétés nous contraignent à penser en permanence au sport en mettant tous les moyens en œœuvre pour nous empêcher de le penser. Y penser sans le penser – ce mot d’ordre s’insinue dans tous les recoins de nos vies (...). Chacun pense aux sports et aux sportifs dans l’oubli de la pensée, exactement comme si nous étions vidangés de toute conscience. Le sport est l’impensé autant que l’incritiqué des temps contemporains » (pp. 12-13).
    Le sport, en tant que « spectacle mercantilo-ludique » planétaire (p. 45), poursuit une double fin : la domestication du corps et de l’âme. La résistance à ce nouveau catéchisme des temps globalisés ne saurait être que nietzschéenne.
    En premier lieu, en réhabilitant « ce corps gênant, désobéissant, irrationnel, humain, trop humain » : « Lorsque Nietzsche annonce qu’il faut « prendre le corps comme fil conducteur », il avance cette proposition dans le cadre d’un renversement du platonisme ; aujourd’hui, ce programme nietzschéen pourrait parfaitement correspondre à une résistance à la sportivation, rationalisation et mercantilisation du corps, qui constituent en réalité son annulation » (p. 115).
    Ensuite, en se réappropriant le tragique de la vie. En effet, par son « présentisme » (Taguieff), le sport efface et « déracine » aussi bien le passé que l’histoire, l’avenir, les projets politiques. « Cependant, ne naissent pas pour autant (...) comme corollaire du déracinement de l’avenir, « des générations d’enfants aux cheveux gris », plutôt des vieillards dès l’enfance ; les hommes et femmes sans passé ni avenir qui peuplent nos siècles sportifs sont condamnés au sinistre sort de demeurer jusqu’à leur mort des enfants décervelés pour qui la vie n’est jamais un souci, pour qui le monde est un parc d’attraction, et le passage des ans l’occasion de « s’éclater » ou même de « délirer ». Ces derniers hommes dont des humains souffrant de la détresse de l’absence de détresse. Ils s’abandonnent, sous le signe impérieux de l’obligation de délirer, à la multiplication kaléidoscopique des parades, Love, Techno, Gay, 12 juillet 1998 aux Champs-Elysées » (p. 117). Sans trop y croire, Redecker milite, à rebours de Nietzsche cette fois, pour un ressourcement humaniste de la valeur humaine, mais un humanisme à la Pascal ou à la Bossuet, contre Platon, Descartes et la récupération chrétienne des légitimes questionnement sur le devenir – et donc le sens – de toute destinée humaine.
    Parfois contestable, toujours stimulant, « Le sport contre les peuples » ouvre donc des perspectives plus larges que ne le laisse supposer son titre. Il offre surtout une grille d’analyse solide contre la prégnance des stratégies infra-occidentales de castration de la pensée – et donc de la vie. Au-delà de l’idéologie du sport, bien d’autres religions séculières sont aujourd’hui à l’œuvre pour éviter aux Européens de se penser politiquement : droits-de-l’hommisme totémique, démocratie de marché, antiracisme monochrome ou encore communication compassionnelle constituent aujourd’hui autant de verrous empêchant une appréhension saine et potentiellement agissante du réel. Les faits, têtus, suffiront-ils à dissiper ces écrans de fumée ?
    H.H.
    « Le sport contre les peuples » de Robert Redecker, Berg International, janvier 2002, 123 p.
    * Cet article a été initialement publié le 30/03/2005
    http://www.polemia.com/le-sport-contre-les-peuples/

  • Poutine cartonne : après l’Arménie, l’Ukraine

    Début septembre, à la surprise générale, l’Arménie, qui venait d’achever ses négociations avec l’UE sur un pacte d’association politique et de libre-échange, décidait de rejoindre l’Union douanière eurasienne pilotée par la Russie.

    Le pacte entre l’Arménie et l’UE devait entrer en vigueur lors du sommet de Vilnius, les 28 et 29 novembre prochain.

    Hier, l’Ukraine, qui devait signer un accord similaire au même sommet de Vilnius, a décidé également, in extremis, de se tourner vers la Russie.

    Au motif que l’UE serait loin de compenser les pertes que subirait l’Ukraine en se coupant de la Russie…

    Et au motif aussi que le président ukrainien Ianoukovitch, comme son Parlement, refuse obstinément la libération de Ioulia Timochenko, condition sine qua non posée par l’UE. « Libérer Timochenko signifie pour Viktor Ianoukovitch en faire le (futur) président et aller lui-même alors en prison », a commenté l'expert ukrainien Rostislav Ichtchenko cité par l'agence Ria Novosti…

    Quoi qu’il en soit, c’est une double claque retentissante pour l’UE et son soi-disant pouvoir d’attraction…

    http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2013/11/22/poutine-cartonne-apres-l-armenie-l-ukraine-5227933.html

  • Netanyahou cherche à torpiller les accords avec l'Iran

    Lors de sa visite à Moscou, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a cherché à convaincre le président Poutine que la Russie ne devait pas accepter d'assouplir les sanctions contre l'Iran, écrit jeudi 21 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
    Mais les deux dirigeants n'ont pas réussi à s'entendre à ce sujet. Quant à la Syrie, Moscou considère que les frappes israéliennes contre les sites de Damas profitent aux forces radicales qui représentent une menace pour l'Etat juif.
    Il s'agit du cinquième voyage de Netanyahou en Russie depuis qu'il dirige le gouvernement de l’Etat hébreu. Les deux dirigeants ont des relations de confiance qui leur permettent de soulever ouvertement les sujets les plus sensibles de la politique mondiale et des relations bilatérales.
    Cette fois la visite de Netanyahou a coïncidé avec la reprise des discussions entre les six médiateurs internationaux et l'Iran au sujet de son programme nucléaire. Selon le Jerusalem Post, Netanyahou avait décidé d'évoquer ce thème en particulier avec le président russe.
    "La Russie est un acteur majeur car c'est elle qui entretient les relations les plus proches avec l'Iran parmi les six négociateurs internationaux", a déclaré Tzachi Hanegbi, membre du parti Likoud à l’assemblée israélienne et proche du premier ministre. "La Russie a construit un réacteur à Bouchehr et fournit des armes à l'Iran. Les Russes ont beaucoup d'influence. Et même si le dialogue avec les Russes n'avait aucun effet sur les négociations à Genève, nous considérons cette rencontre comme cruciale." Pour illustrer l'efficacité du dialogue russo-israélien, Hanegbi a rappelé que la Russie n'avait pas fourni à la Syrie de systèmes de défense antiaérienne S-300.
    Pendant toute sa visite en Russie le premier ministre sera accompagné par le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin, qui parle russe couramment.
    Tel-Aviv craint que l'entente supposée entre les négociateurs gèle le programme iranien mais ne conduise pas à son démantèlement ou sa réduction significative. Par ailleurs, l'assouplissement des sanctions économiques internationales réduirait considérablement la pression sur Téhéran. Le ministre israélien du Renseignement Yuval Steinitz a déclaré qu'en acceptant un tel accord le monde montrerait qu'il "souhaite se faire duper".
    Moscou n'est pas de cet avis. La Russie estime que seules les concessions mutuelles et le compromis permettront de régler ce conflit qui empoisonne l'atmosphère internationale depuis des décennies. On pouvait difficilement s'attendre à une entente entre les deux dirigeants sur la question iranienne.
    Cependant ces différends n'empêchent pas le développement actif des relations russo-israéliennes et le dialogue politique, notamment concernant le Moyen-Orient.
    Les départements militaires et les conseils de sécurité des deux pays sont en contact.
    Le sous-secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie Evgueni Loukianov a rencontré à Moscou en octobre le vice-président du Conseil de sécurité nationale d'Israël Yaakov Nagel. On envisage même la visite de Yossi Cohen, nouveau président du Conseil national de sécurité, qui occupait jusque là le poste de directeur adjoint du Mossad.
    En ce qui concerne le Moyen-Orient, Moscou indique que le renversement des régimes politiques par une intervention extérieure ne permettra pas à lui seul d'éradiquer la violence et le chaos, citant en exemple la Libye, le Yémen, l’Egypte et la Syrie.
    Israël est indirectement impliqué dans le conflit syrien et bombarde parfois les sites militaires de Damas. La Russie estime qu'en affaiblissant le gouvernement syrien Tel-Aviv contribue au renforcement des groupuscules radicaux en liaison avec Al-Qaïda, ce qui ne fait qu'accroître la menace pour l'Etat juif lui-même.
    Ria Novosti http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlVpkAVAlduYtADMa.shtml

  • Guerres et Paix au Levant : alliance létale Tel-Aviv-Riyad-Paris !

    Le revirement américain sur le dossier syrien n'est pas un changement de cap improvisé. Il ne se comprend qu'au regard des préconisations du Rapport Baker-Hamilton de décembre 2006. Face à l'échec patent d'une politique fondée sur le recours à la force, Washington applique désormais son plan "B" au grand dam d'Israël, de l'Arabie séoudite et de la France, incarnée par la coterie de M. Fabius. Cependant il faudra compter avec ces trois Pieds nickelés mauvais perdants : Tel-Aviv bombarde à nouveau la Syrie et Gaza et s'est substituée au Qatar pour la fournitures d'armes et d'équipements aux Frères musulmans et aux mercenaires salafistes qui combattent en territoire syrien. À Riyad le roi Abdallah serait à l'agonie alors que le Prince Bandar, maître des Services de renseignement, rassemble ses partisans et qu'à Paris l'on attend les fonds souverains des deux monarchies wahhabites pour éteindre l'incendie breton avant qu'il ne gagne tout l'Hexagone.
    Le pessimiste est un optimiste repenti. Ou que la vie a guéri d'un vice intellectuel toujours coûteux. À ceux qui chantent que les néocons de Washington ont définitivement enterré la hache de guerre, nous répondrons qu'outre-Atlantique une vaste coalition aussi hétéroclite que motivée, veut la peau d'Obama. Ce n'est pas l'Amérique impériale qui a chuté le 31 août avec le renoncement à des frappes sur Damas, mais, au sein des deux camps Démocrate et Républicain, les promoteurs d'un certain mondialisme centralisé et institutionnalisé, celui par exemple, que représentent l'ancien Directeur du FMI, le priapique Strauss-Kahn, ou plus modestement en France, un certain M. Mélenchon... Car cette faction internationaliste se trouve en guerre ouverte contre l'autre mondialisme, décentralisé, diffus, oligopolistique. L'opposition en quelque sorte entre le Lénine de la NEP [Nouvelle politique économique] après 1921 et Trotski, le tenant de la Révolution universelle. La guerre entre le « capitalisme monopoliste d’État » et le collectivisme antibureaucratique, celui qui triomphe aujourd'hui dans la « démocratie participative » et la fumisterie de la cogestion entrepreneuriale.
    La distinction droite/gauche est suivant cette grille de lecture, devenue depuis longtemps totalement ringarde. Elle n'est plus qu'un instrument de propagande parmi beaucoup d'autres. Un outil qui fait appel à une mémoire collective populaire plus ou moins transmutée en mythologie héroïque sur fond de la grande peur d'un ordre social et moral contraignant. Reste que le politiquement correct, la dictature hygiéniste, l'amour obligatoire de toutes les tares et déviances, ne constituent-ils pas de leur côté un super ordre moral ? Et passablement coercitif dans les faits ? Une certaine "gauche" n'est-elle pas aujourd'hui l'expression de l'aspiration au retour à cet ordre totalitaire que constitue la promiscuité primitive, dans l'indifférenciation de tous, en un mot dans sa volonté d'absolu nivellement égalitariste ?
    Faut-il encore le répéter, les Démocrates américains ne sont pas des gens de gauche, pas plus que les Républicains ne sont automatiquement d'infâmes réactionnaires. Non, l'Amérique est le théâtre d'un affrontement entre deux forces concurrentes qui transcendent les Partis et s'actualisent l'une et l'autre à travers deux modèles de puissance bien distincts (1). Les buts sont les mêmes et ne divergent que sur les voies et moyens, le partage des tâches et la distribution des rôles, soit à l'arrivée la configuration ou la forme que doivent prendre l’État universel et les pouvoirs appelés à en exercer les directives, pouvoirs centralisés ou non, concentrés ou diffus, visibles ou invisibles. À la marge, mais de manière rédhibitoire exclus du jeu, les nationaux, les communistes idéalistes, les tenants d'une harmonie sociétale équilibrant justice et liberté sous le signe la responsabilité individuelle.
    Israël relance la guerre
    Selon les chaînes américaine CNN et séoudienne Al-Arabiya émettant depuis Dubaï, Tsahal [Armée de défense d'Israël] aurait effectué le 31 octobre une frappe aérienne contre une base du nord-ouest de la Syrie (2). Motif invoqué : détruire un lot de missiles antiaériens de fabrication russe SA-8 de courte portée, apparemment destiné au mouvement chiite libanais du Hezbollah. Un responsable - resté anonyme - de l'Administration américaine précise que l'attaque aurait été conduite par des chasseurs-bombardiers israéliens [AFP, 1er novembre 2013], un acte de guerre qui en soi ne serait pas une nouveauté puisque autour du 19 mai dernier, Israël revendiquait en Syrie deux frappes aériennes en trois jours déjà au motif de contrer les approvisionnements du Hezbollah et le 5 juillet le Pentagone annonçait le bombardement d'un dépôt de missiles anti-surfaciers Yakhont [].
    Comment faut-il lire ce type d'interventions et leur renouvellement alors même que les "Grands" - Russie, États-Unis, l'Iran et... l'Arabie séoudite ? - préparent courant novembre des pourparlers de paix dits Genève II ? Au moment où une issue semble se dessiner pour la Syrie, Israël prend de manière intempestive des initiatives bellicistes. Des faits qui manifestent un troublant et presque inédit "découplage" entre Washington et Tel-Aviv. Les Israéliens agissent-ils ainsi parce qu'ils veulent engranger quelques avantages stratégiques avant les prochaines négociations ? Ou parce que résolument hostiles à la politique de détente poursuivie maintenant par l'Administration Obama, ils ont commencé à prendre le relais du Qatar désormais hors jeu, c'est-à-dire à s'engager dans la voie hasardeuse de la guerre ouverte ? Les pessimistes, que nous évoquions plus haut, opteront en faveur de la seconde éventualité. Car Israël et l'Arabie sont les deux grands perdants du revirement américain et, toujours assurés de l'appui des néocons de Washington qui n'ont pas eux non plus désarmé, ils ont décidé, ne pouvant plus faire endosser la guerre par les Anglo-Américains, de poursuivre le conflit pour leur propre compte. Accessoirement avec le soutien diplomatique de Paris (3) et les armes produites par nos transnationales Thales, EADS, Dassault aviation, DCNS, MBDA, et caetera.
    Le 25 juin 2013, l'émir du Qatar, Kalifa al-Thani, abdique en faveur de son fils cheikh Tamim. Le Département d'État américain est passé par là pour neutraliser la politique excessivement agressive de Doha qui approvisionnait les Frères musulmans combattant sur le sol syrien. Aussitôt, dès le 15 juillet, Israël prend la suite de l'émirat dans la livraison d'armes aux rebelles [haaretz.com15juil13]. Ce qui va se traduire par l'ouverture sur la frontière du Golan - occupée de part et d'autre par la communauté druze W et théâtre d'incidents récurrents - d'un nouveau boulevard de transit d'armes et d'équipements au profit des divers fronts de guerre du Levant, syrien mais aussi libanais et accessoirement irakien.
    Sous couvert d'un « silence radio » quasi intégral, le Premier ministre Netanyahu, inquiet des conséquences d'une possible victoire de Damas soutenu par le Hezbollah libanais et l'Iran, a très clairement voulu - en autorisant la livraison d'armes, par Israël, aux "rebelles" - se substituer au Qatar... Pour mémoire Doha, dans le cadre d'une juste répartition des tâches, approvisionnait, de concert avec Ankara, les Frères musulmans et les islamistes de l'ASL [Armée syrienne libre], alors que Riyad assurait la logistique des katibas salafo-wahhabites. Depuis mars 2013, très officiellement, les États-Unis quant à eux supervisaient via la CIA des livraisons d'armes aux insurgés syriens dans la zone des trois frontières entre la Jordanie, la Syrie et l'Irak. Les armes fournies par la France (5) ou la Grande-Bretagne, étant financées par l'Arabie et achetées sur le marché noir ukrainien ou bulgare [].
    Effectivité de l’axe Tel-Aviv/Riyad
    Le 26 octobre, Le Quotidien d'Oran publiait un intéressant point de vue suivant lequel « c'est en toute conscience que les monarchies arabes se sont attaquées à la Syrie » pour avoir passé, de facto, « une alliance stratégique avec Israël ». Alliance qu'a par ailleurs confirmée Tsipi Livni, ex-ministre israélienne des Affaires étrangères et actuel ministre de la Justice de Benyamin Netanyahu, lequel se serait lui-même vanté d'entretenir depuis 1991 des relations secrètes avec Riyad et Doha []. À entendre Mme Livni, Israël et les monarchies arabes œuvrent ensemble pour faire obstacle à l'influence régionale de l'Iran et de ses alliés, en tête desquels le régime de Damas. Pacte informel peut-être, mais alliance objective sûrement.
    Or Bandar Ben Sultan, chef des Services de renseignement seoudiens - et peu ou prou de l'armée via son demi-frère, le vice-ministre de la Défense Salman ben Sultan [] - est a priori l'actuel homme fort de l'Arabie. Il est également l'architecte de cette convergence d'intérêts stratégiques israélo-arabes, à l'unisson avec les pétromonarchies du Golfe, qui commencent à considérer le « parapluie nucléaire israélien comme un substitut » à la protection américaine devenue imprévisible. Protection qui semble se dissoudre depuis que le Président Obama en est arrivé à appliquer les conclusions du rapport (6) Brzezinski-Gates du Council on Foreign Relation... daté de juillet 2004 ! Dans un tel contexte, l'axe israélo-saoudien prend effectivement tout son sens, il n'est plus une simple vue de l'esprit mais s'inscrit dans une nouvelle dimension diplomatique dont les conséquences ne vont certainement pas tarder à s'étendre sur toute la région.
    Washington a tiré toutes les conséquences du chaos Irakien
    Arrêtons-nous un instant sur ce qui est apparu comme un revirement imprévisible de la part de la nouvelle Administration Obama alors que le déclenchement de frappes massives sur la Syrie était de toute évidence devenu inéluctable. Nous ne reviendrons pas sur le faisceau de circonstances qui a annulé, à la dernière minute, le samedi 31 août, l'entrée en guerre de la maigre coalition franco-américaine, notamment le vote négatif du Parlement britannique, deux jours auparavant, le 29. Comprenons que le changement de cap n'a pas du tout été improvisé mais qu'il a correspondu à un changement de rapports de forces - un basculement - au sein de l'élite judéo-protestante : en un mot ce fut l'échec des Likoudniki néocons chauds partisans du recours à la force face aux tenants des conclusions du Rapport Brzezinski-Gates « Iran : a time for a new approach » publié en juillet 2004. Un quelconque triomphe de la démocratie et des sentiments pacifistes n'ayant évidemment rien à voir dans cette affaire.
    Ledit rapport recommande l'adoption par les États-Unis d'une politique « d'engagement limité et sélectif avec l'actuel gouvernement iranien » et à ce titre se trouve en rupture avec la voie qui aura été suivie ostensiblement jusqu'à ces derniers mois. Rappelons que Zbigniew Brzezinski avait été en 1976 le Conseiller à la Sécurité nationale du président Carter et que, dans cette fonction - la Révolution islamique étant intervenue en Iran -, il supervisa l'Opération « Eagle claw » [Serres d'aigle] lancée le 24 avril 1980. Raid qui était censé libérer les 53 otages capturés dans l'assaut de l'Ambassade américaine un an auparavant, le 7 novembre 1979. Opération qui se transforma en un sinistre fiasco. Plus tard Brzezinski, professeur à Harvard, deviendra le mentor du jeune Obama dont aujourd'hui il est encore le conseiller officieux.
    Or la synthèse du binôme Brzezinski-Gates va rapidement avoir une postérité - laquelle se révèle aujourd'hui historiquement déterminante - dans les conclusions rendues publiques le 6 décembre 2006 - l'exact lendemain de la nomination de Robert Gates par GW Bush au poste de Secrétaire à la Défense - de la Commission Baker-Hamilton, [alias Iraq Study Group]. Groupe d'étude auquel participa Robert Gates, lequel s'était préoccupé des voies et moyens utiles à mettre un terme au chaos irakien et dont les recommandations ne pouvaient pas ne pas tenir compte de l'environnement régional, en premier heu, de l'axe Téhéran/Damas.
    « Stabilité d’abord
    Le Rapport Baker-Hamilton posait en préambule que : « Les politiques et les actes des pays voisins de l'Irak affectent grandement sa stabilité et sa prospérité [...] quelques-uns agissent même dans le sens de sa déstabilisation. Les États-Unis devraient [en conséquence] lancer immédiatement une nouvelle offensive diplomatique visant à construire un consensus international pour la stabilité de l'Irak et de la région. » En clair le Rapport Baker proposait tout bonnement d'associer les États réputés perturbateurs, l'Iran et la Syrie, dans le processus de construction de l'État irakien afin de faire cesser la guerre civile de basse intensité qui continue aujourd'hui encore à y sévir depuis le tournant de 2004 avec, en cette fin 2013, un petit millier de morts chaque mois (7).
    C'est cette option, baptisée la « Stabilité d'abord » qui l'a emporté in extremis, le 31 août alors que les aéronefs français avaient déjà reçu leurs ordres de mission et leurs objectifs désignés []. James Baker aurait d'autre part livré le fond de sa pensée, celle qui aujourd'hui oriente la toute nouvelle diplomatie américaine au Levant, en disant : « Je crois personnellement qu'il faut parler à ses ennemis. Ni les Syriens ni les Iraniens ne veulent le chaos en Irak » parce qu'au bout du compte « il serait déraisonnable de vouloir stabiliser l'Irak et en même temps vouloir déstabiliser l'Iran et la Syrie. »
    Un plan qui refonde ou remanie de fond en comble la géopolitique américaine et comporte néanmoins un but plus lointain : extraire le régime iranien de l'orbite russe. Une Russie qu'il convient d'isoler, endiguer ou contenir selon la terminologie choisie. Le Rapport Baker-Hamilton constitue de cette façon un authentique plan "B" devenu urgemment nécessaire dès lors que la guerre de Syrie commençait à se jouer à front renversé. Ce pourquoi il est opportun de ne pas se féliciter trop hâtivement d'une défaite américaine alors que nous assistons in vivo à une formidable partie d'échecs dont l'issue n'est pas encore définitivement claire.
    Les boutefeux n’ont pas désarmé
    Israël bombarde en Syrie et à Gaza, sans que nul ne s'en émeuve [], et se moque ouvertement de la Communauté internationale en ouvrant toujours davantage de chantiers afin d'établir de nouvelles colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 70 % de plus, au cours du premier semestre 2013 qu'en 2012 pour la même période ! À Riyad le roi Abdallah serait à l'agonie. L'une des raisons non ébruitées du séjour en Arabie depuis le 3 octobre du Secrétaire d'État John Kerry. Reste que si le prince Bandar accédait au trône - quoiqu'il ne soit pas l'héritier désigné -, la rupture avec Washington risquerait d'être consommée. Ce serait la fin du Pacte du Quincy conclu le 14 février 1945 sur le Canal de Suez entre Ibn Séoud et Roosevelt, que l'on peut résumer ainsi : « Pétrole contre protection ». Plus précisément étaient garantis la sécurité du Royaume et son leadership sur la Péninsule arabique en contrepartie de l'assurance d'un approvisionnement en hydrocarbures des États-Unis sans solution de continuité. Les opérateurs étrangers n'étant que concessionnaires des zones d'exploitation, Washington garantissait in fine une complète non-ingérence dans les Affaires intérieures séoudiennes.
    Bandar ben Sultan, né du défunt prince héritier Sultan et protégé de l'ancien roi Fahd, a été ambassadeur à Washington durant vingt-deux années. Il est considéré comme un "dur" très hostile à l'Iran chiite et tout à fait décidé à régler son compte à Bachar el-Assad. Ce pourquoi il n'est pas surprenant qu'il ait déclaré devant des diplomates européens que « l'Arabie voulant rompre avec son actuel état de dépendance [vis-à-vis de Washington], a l'intention de prendre ses distances avec les États-Unis eu égard à leur passivité en Syrie, en raison de la politique de détente engagée avec l'Iran et parce qu'ils n'ont pas épaulé Doha à l'occasion du soulèvement de la majorité chiite à Bahreïn » [Reuters22oct13]. Une menace qui n'est pas vraiment à prendre à la légère : parce que, qu'ils le veuillent ou non, les États-Unis restent pour l'heure dépendants des fournitures de brut séoudien - une complète autonomie grâce au gaz de schiste n'étant vraisemblablement pas pour demain - et le royaume est en matière d'achat d'armements, un client de choix qu'il conviendrait de ne pas perdre. Sans évoquer en outre les 690 milliards de dollars d'actifs étrangers, en grande partie sous forme de bons du Trésor américain, que détient sa Banque centrale. Une conjoncture dangereuse qui pourrait se solder par une nouvelle et grande « défaite géopolitique de la Maison-Blanche » - après celle liée à la chute du gouvernement égyptien des Frères musulmans - ainsi que l'écrit l'influent quotidien russe Kommersant en date du 24 octobre.
    Succession à Riyad, qui l’emportera ?
    Joignant le geste à la parole, Riyad, après avoir été élue pour la première fois le 17 octobre membre non permanent du Conseil de sécurité, a, dès le lendemain, refusé ce siège en signe de protestation contre l'incapacité du Conseil à résoudre les conflits syrien et israélo-palestinien ! Ce dernier conflit auquel Riyad s'est bien gardé de se mêler - hormis l’Arab Peace Initiative, autrement nommée « Plan Abdallah », présenté en mars 2002 au sommet de Beyrouth - alors qu'elle intervient directement depuis 2011 - c'est-à-dire depuis le début - dans le premier [] !
    L'Arabie n'a en effet pas supporté qu'à trois reprises des Résolutions ouvrant la porte à l'intervention armée en Syrie aient été retombées par la Russie et la Chine. Au demeurant, l'Arabie n'est pas seule puisque sans tarder la France quelques heures après l'annonce séoudienne de refuser son siège, devait proclamer « partager la frustration des Séoudiens » quant à la gestion du dossier syrien ! Bandar devait préciser à ce propos : « Ce signal ne s'adresse pas à l'ONU mais aux Américains. Un tournant décisif nous attend : les Saoudiens ne veulent plus être dépendants des États-Unis ». Et « toute cette pitrerie sur le contrôle international de l'arsenal chimique d'Assad n'aurait été qu'un épisode ridicule si elle n'avait pas été aussi une flagrante trahison » surenchérissait le prince Turki al-Fayçal, Directeur général, jusqu'en janvier dernier, des Services spéciaux séoudiens [Al Mukhabarat Al A'amah]. De là un redéploiement à marche forcée de la politique extérieure du royaume en direction de ses alliés régionaux et singulièrement vers la France qui a adopté une « position plus ferme sur la question syrienne ».
    À la mi-juin, il devenait officiel que le prince Bandar fournissait aux insurgés syriens « des armes antichars et antiaériennes, en particulier des missiles portatifs sol-air, provenant pour l'essentiel de fournisseurs français et belges, les frais de port étant pris en charge par la France » [Reuters17juin13]. Ce qui expliquerait que Paris, au-delà de la défense désintéressée des droits de l'homme, ait tout intérêt à une prolongation voire à une extension d'un conflit qui offre de juteux débouchés à son industrie d'armement. D'où également le lien fort qui unit à cette heure les deux capitales partisanes de la guerre à outrance, Riyad et Paris, celle-ci devenue une plaque tournante pour les ministres wahhabites qui s'y succèdent à un rythme soutenu afin de plaider auprès des Européens l'instauration d'une zone d'interdiction aérienne, le renforcement et l'accélération des fournitures d'armes aux rebelles (9).
    On sait que Riyad s'est finalement montrée très généreuse avec François Hollande par le biais d'un premier contrat d'armement d'un milliard d'euros finalisé à l'occasion d'un voyage présidentiel en novembre 2012. Puis d'un second accord encore négocié d'un montant de 2,5 milliards d'euros, sans compter les perspectives de marchés ouvertes avec Doha, émirat wahhabite rival de Riyad, lesquels tournent, dit-on, autour des 20 milliards d'euros []. De quoi affoler plus d'un chef d'État confronté aux effets d'une crise rampante mais dont les effets se combinent à ceux d'une idéologie éminemment perverse quant à ses conséquences sociétales. Hélas les succès que François Hollande remporte dans le Golfe avec des ventes d'armes destinées à alimenter les guerres en cours ne sont pas de ceux dont le chef du Parti socialiste peut vraiment se prévaloir auprès d'une opinion à l'épiderme sensible au point de pouvoir éventuellement s'en montrer offusquée. Car les lois de la communication politique sont infiniment cruelles.
    Léon Camus Rivarol du 7 novembre 2013
    1 - À ce propos on lira avec profit « Le temps des catastrophes » in Europe chronique d'une mort annoncé, Jean-Michel Vernochet, Éditions de l'Infini 2009.
    2 - « Israël behind the attack on Russian SA-8 surface-to-air missiles near Latakia, according to various US. sources » Haaretz, 1er novembre 2013.
    3 - Paris qui aura besoin des fonds souverains séoudiens pour empêcher la Bretagne de se laisser tenter par la sédition au risque d'y entraîner le reste du pays.
    4 - Rappelons que les Druzes israéliens sont les seuls non juifs à effectuer leur service militaire, ce qui leur ouvre les portes des universités autrement fermées aux Israéliens palestiniens, chrétiens ou musulmans.
    5 - Le 18 mars 2013 s'ouvrait aux Nations Unies la Conférence de négociation finale pour le traité sur le commerce des armes. Le 12 mars, le ministre français des Affaires étrangères, M. Fabius, témoignait de la « volonté de la France d'obtenir un traité robuste, juridiquement contraignant et associant les principaux acteurs du commerce de l'armement... [compte tenu] des droits de l'Homme et du droit international humanitaire dans le traité ». Quelques heures plus tard, le même demandait avec son homologue anglais, la levée de l'embargo de l'Union européenne sur les armes à destination de la Syrie. Il précisait même qu'à défaut de l'unanimité requise à l'Union européenne pour lever cette mesure, et en dépit de l'existence d'une « position commune de l'Union européenne sur les transferts d'armes », laquelle prohibe a priori de telles livraisons, Paris et Londres prendraient en tant que « nations souveraines », à titre bilatéral, la décision de livrer des armes aux rebelles ! Quant à Léon Panetta, le Secrétaire à la Défense des États-Unis, celui-ci avait fin 2012 autorisé l'envoi d'éléments des forces spéciales dépendantes de l’US Specials Opérations Command en Jordanie sous couvert de contrôle des frontières. Il s'agissait en réalité d'encadrer les groupes rebelles susceptibles d'utiliser des armes chimiques fournies putative-ment par Riyad. Pour ce faire des combattants syriens de l'Armée syrienne libre ont été entraînés par l'USSOCOM à Tampa, en Floride, d'autres, entre les mains de la CIA, au King Adbullah II Spécial Opérations Training Center [KASOTC] créé en 2009 à Yajooz [].
    6. On peut télécharger le rapport rapport Brzezinski-Gates « Iran: Time for a New Approach » 2004 copyright by Council on Foreign Relation, sur .
7 - 500 000 morts entre le soupir d'autosatisfaction du président Bush junior, « Mission accomplished » en 2003 et 2011 []. Pour Iraq Body Count [IBG] ce serait un total dérisoire dé 174 000 victimes civiles et militaires. En 2006, la revue médicale The Lancet avait chiffré le nombre de décès depuis l'invasion du pays à 655 000. En janvier 2008, l'institut britannique de sondage Opinion Research Business estimait quant à lui le nombre de civils irakiens tués à 1 million. Pour le site JustForeignPolicy.org ce sont 1 455 590 civils irakiens qui ont été tués depuis 2003.
8 - « Plusieurs princes saoudiens effectuent des navettes d'une capitale à l'autre. La plaque tournante de cette diplomatie est Paris, où s'est rendu en mai le ministre de l'Intérieur saoudien, le prince Mohamed ben Nayef. Ce mois-ci, ce fut le tour du chef des services de renseignement saoudiens, le prince Bandar ben Sultan, et celui du ministre des Affaires étrangères, le prince Séoud al Faiçal. Le prince Miteb ben Abdallah, ministre saoudien de la Garde nationale, est attendu à Paris cette semaine, après avoir vu le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara. Quant au prince Salman, il a rencontré le ministre britannique de la Défense, Phillip Hammond, début juin à Djeddah » [].

  • Ce n’est pas aider l’Afrique que de laisser entrer en Europe les immigrés clandestins africains

    Le magazine flamand Knack publie un entretien décapant avec le professeur d’économie Paul Collier qui enseigne à l’Université d’Oxford. Directeur du Centre d’étude des économies africaines, il est considéré comme l’un des plus intéressants intellectuels au monde par le Foreign Policy Magazine. Surprise ! Ce professeur explique que ce n’est pas aider l’Afrique que d’accueillir en Europe les jeunes immigrés clandestins africains. Et ses propos font parfois penser au « Camp des Saints », le célèbre roman de Jean Raspail…

    Professeur Collier : « De nombreux Européens s’imaginent que les gens qui naviguent vers Lampedusa sont les plus pauvres, mais ce n’est pas le cas. Ces réfugiés peuvent se permettre de traverser l’Afrique du Nord depuis l’Érythrée ou la Somalie ; ils sont capables de payer les organisations criminelles spécialisées en trafic humain. Ces gens sont prêts à prendre des risques, car nous leur offrons de nombreuses possibilités. Si en tant que réfugié vous réussissez à débarquer à Lampedusa, on vous submerge de droits de l’homme. Le procès juridique pour vous renvoyer est si compliqué que les autorités italiennes préfèrent vous laisser disparaître dans l’illégalité. Au nom des droits de l’homme, nous commettons un maximum d’injustices. Nous communiquons le message suivant : comme Africain vous n’avez aucune chance d’entrer en Europe, sauf si vous arrivez à débarquer sur l’une de nos plages, dans ce cas il ne vous arrivera rien. Je trouve cela absurde ».

    Knack : Il faut donc ériger un mur autour de l’Europe ?

    Professeur Collier : « En fait oui, car si nous ne le faisons pas, un pays comme l’Érythrée se videra tout à fait. Ceux qui souhaitent démolir les murs feraient bien d’instaurer un service de ferries entre l’Afrique du Nord et l’Europe pour que plus personne ne se noie. Je vous garantis que les ferries seront remplis à craquer. Des millions de personnes viendront. Une étude à grande échelle de Gallup révèle que 40 pour cent des habitants des pays pauvres de l’Afrique souhaitent se rendre en Europe. Il faut communiquer clairement : ceux qui osent faire la traversée vers Lampedusa seront renvoyés sans état d’âme. »

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  • La population russe va-t-elle augmenter en 2013 ?

    Au 1er septembre, la population russe était de 143,5 millions d’habitants et a augmenté depuis le début de l’année de 183.400 habitants.
    Par « La Voix de la Russie » les lecteurs assidus de « La Voix de la Russie » savent que la démographie russe a été un thème essentiel des prévisionnistes pessimistes sur la Russie, qui prévoyaient avec l’effondrement démographique de la Russie l’effondrement corollaire inévitable du pays (A.L.).
    Bien sûr, lors de l’effondrement de l’URSS, la démographie s’est écroulée avec l’effondrement moral, politique, sanitaire et politique du pays. Dès 1993, la perte naturelle de population (naissances – décès) s’est monté à plus de 700.000 habitants et à plus de 900.000 habitants a partir de 1999. Dans le même temps, la mortalité a considérablement augmenté mais dans les années 90, le pays a connu une forte immigration liée principalement au retour de Russes ethniques des ex-pays de l’Union Soviétique en Russie.
    Depuis 2008, le nombre de femmes en âge de procréer, c’est-à-dire les femmes de la tranche d’âge de 18 à 29 ans (d’où sont issues actuellement 75% des naissances) est en baisse. Pour autant, depuis 2008 et contrairement à nombre de prévisions, le nombre de naissances a lui continué à augmenter, passant de 1.717.500 en 2008, 1.764.000 en 2009, 1.789.600 en 2010, 1.793.828 en 2011 et 1.896.263 en 2013. Dans le même temps, la mortalité a elle enfin commencé à diminuer, le nombre de décès annuel passant de 2.081.000 en 2008, 2.010.500 en 2009, 2.031.000 en 2010, 1.925.036 en 2011 et 1.898.836 en 2012.
    La baisse naturelle de population est donc passée de -363.500 habitants en 2008 à -2.573 en 2012, la population globale en Russie augmentant depuis 2009 grâce à une immigration stabilisée aux alentours de 250.000 à 300.000 personnes par an.
    Pour cette année 2013, il semble que la dynamique démographique soit très bonne et similaire à celle de l’exceptionnelle année 2012. En effet, les neuf premiers mois de l’année 2013 ont vu :
    – 1.411.243 naissances contre 1.409.264 pour les neuf premiers mois de 2012, soit 1.979 naissances en plus soit une hausse de 0,1%.
    – 1.406.134 décès contre 1.418.664 pour les neuf premiers mois de 2012, soit 12.530 décès en moins, c’est-à-dire une baisse de -0,9%.
    Sur les neuf premiers mois de 2013, la population russe a donc augmenté de 5.109habitants contre une baisse de 9.400 habitants pour les neuf premiers mois de 2012.
    Une situation bien éloignée des scénarios pessimistes de l’Onu, la CIA ou encore la HSE comme on peut le constater ici.
    Au 1er septembre, la population russe était de 143,5 millions d’habitants et a augmenté depuis le début de l’année de 183.400 habitants.
    Il est donc cette année plausible que la Russie connaisse une hausse naturelle de population, peut être de quelque centaines voire de milliers de personnes pour les scenarios les plus optimistes, selon les dynamiques de natalité et mortalité de cet hiver 2013.
    Que devrait-il se passer ensuite ?
    Le nombre de mariages continue lui à augmenter (949.510 mariages pour les neuf premiers mois de l’année 2013 contre 932.268 pour les neuf premiers mois de l’année 2012, soit une hausse de 1,8%), ce qui laisse imaginer malgré tout une forte vague de naissances dans les prochains mois. Le nombre d’avortements baisse lui aussi de façon considérable depuis une décennie, comme on peut le voir ici.
    Pour autant, la baisse des naissances de la décennie 1995-2005 aura sans doute de difficiles conséquences dans les prochaines années, lorsque cette génération arrivera à l’âge de reproduction, soit entre 2025 et 2035. La Russie rentre actuellement dans cette période de tranche creuse et on peut donc imaginer que dès les années 2014-2015, le nombre de naissances pourrait stagner voir recommencer à très légèrement baisser, tout comme le nombre de décès.
    Malgré tout, si l’immigration reste stable, la population russe ne devrait pas baisser à l’avenir mais au contraire augmenter et vieillir, sur le modèle des sociétés européennes. Par conséquent, les pronostics démographiques optimistes envisageant une population de 146 millions d’habitants en 2020 et de 150 millions en 2030 semblent tout à fait censés.
    Rédaction en ligne, Alexandre Latsa, 15/11/2013

    http://french.ruvr.ru/2013_11_15/La-population-russe-va-t-elle-augmenter-en-2013-1784/

  • La soumission par le crédit...

    L’ensemble du système politique ainsi que l’intégralité du personnel qu’il emploie, d’un bout à l’autre de l’échiquier « idéologique », n’ont d’autre finalité que la défense et la prorogation du règne de la marchandise. Il ne s’agit nullement là d’une affirmation polémique mais d’un froid constat qu’il faut être aveugle et sourd pour encore contester. L’évidence de ce fait est d’ailleurs démontrée par la position centrale occupée par le dogme de la croissance dans la totalité des programmes proposés par les différentes composantes du spectre politique français et, plus largement, occidental. Vous pouvez chercher, parmi les groupements politiques « officiels », c’est-à-dire ayant accès à l’espace public et aux instances de représentation via les médias, il n’y a pas la moindre exception. Même les prétendus « radicaux » gauchistes et anti-capitalistes – dont on peut mesurer le degré de subversion à l’aune du nombre de leurs invitations télévisées et autres dimanches après-midi passés en compagnie du très transgressif Michel Drucker – ne parlent que de « réappropriation », de « meilleure distribution » et de « répartition plus juste » des fruits de la croissance, sans jamais remettre en cause le principe même de celle-ci..
    Bref, au-delà de divergences cosmétiques à visées électoralistes, tout le monde est d’accord pour communier dans la vénération de la même Loi : point de salut, de bonheur ni d’avenir sans croissance, c’est à dire sans augmentation infinie de la production annuelle de biens et de services. Ce bel unanimisme se révèle d’ailleurs de manière particulièrement flagrante lorsqu’il s’agit de moquer ou de conspuer avec toute la morgue qui sied aux prétendus « réalistes » les tenants de la « décroissance », théorie « fumeuse » voir « fascisante » qui a l’improbable audace d’évoquer les limites physiques et écologiques de notre environnement et ose suggérer que l’accomplissement humain ne se réalise peut-être pas exclusivement au travers de l’entassement d’objets et de la fuite en avant techno-scientiste. Contre ces olibrius et leurs blasphèmes envers les divinités mercantiles, c’est la mobilisation générale, des Verts à l’Ump en passant par le PCF et le les « centristes ».
    «  Der Kauf macht frei ! » Fermez le ban.
    Pour garantir l’immuabilité de cette domination, le système politico-marchand (pléonasme) a trouvé un moyen autrement plus sûr et efficace que l’antique knout ou la police spéciale : le crédit.
    Après avoir mis un terme définitif à la lutte des classes en transformant tous les travailleurs en apprentis bourgeois aux « potentialités » consommatrices infinies, le crédit a en effet progressivement métamorphosé l’ensemble de la population en un vaste conglomérat d’ilotes captifs et dépendants, terrorisés par les banques, les fins de mois, les échéances, les huissiers…
    Le chômage est évidemment toujours une situation délicate et difficile, mais pour l’homme endetté, bardé de crédits, c’est une perspective absolument dramatique et terrifiante qui peut le mener rapidement à la plus extrême précarité. De ce fait il est généralement prêt, pour conserver son emploi synonyme de possibilité de remboursement, à toutes les acceptations, toutes les résignations, voire toutes les reptations et toutes les compromissions. L’homme du crédit est un homme soumis, un homme vaincu, enfermé dans la cage de fer des traites et des taux d’intérêts, un homme qui ne bougera jamais le petit doigt pour remettre en cause un système qui peut l’écraser en un instant.
    En 2008, les ménages français avaient un taux d’endettement approchant les 90% de leurs revenus annuels disponibles (135% de ces mêmes revenus pour les ménages américains). Plus d’un quart de cet endettement est destiné à la consommation de biens et services « non vitaux » tels que du matériel hifi, vidéo ou des séjours de vacances.
    Parallèlement, la spéculation ayant fait exploser les prix de l’immobilier, l’accession à la propriété de son domicile devient de plus en plus délicate, exigeant des emprunts aux montants toujours plus considérables et à la durée exponentielle pouvant atteindre les 40 voir 45 ans (50 ans même en Espagne et au Portugal).
    Cette double tendance aboutit à la pathétique situation d’hommes et de femmes couverts de gadgets mais ne possédant pas même un toit, un foyer qui est pourtant la première étape de l’autonomie, l’élément constitutif à la fois de la liberté et d’un possible engagement dans la cité. Car contrairement à ce que continuent à professer certains groupement anticapitalistes d’extrême gauche, souvent au nom d’une lecture un peu hâtive et simpliste de Proudhon, la propriété privée individuelle, spécialement de son domicile, n’est ni « le vol », ni la première étape de l’embourgeoisement capitaliste. Bien au contraire, la propriété de son habitat est un socle et une protection pour l’individu face à la perpétuelle fluidité et instabilité des marchandises et des capitaux. C’est le camp de base protégeant les humbles contre cette précarité, cette « angoisse du terme » - si parfaitement décrite par Céline-, cette permanente épée de Damoclès dont use le capital marchand pour s’assurer de la docilité et de l’apathie des peuples. Des cohortes de SDF accrocs à la carte de crédit et aux loisirs virtuels, voilà le matériel « humain » idéal dont rêve le système marchand et qu’il est malheureusement bel en bien en train d’obtenir.

    Source: Zentropa

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Libye : explication et conséquences d’un massacre

    Vendredi 15 novembre, à Tripoli, les miliciens originaires de la ville de Misrata ont ouvert le feu sur une foule réclamant leur départ, faisant plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés. A la suite de ce massacre, les tireurs furent encerclés par les milices rivales qui s’emparèrent de leur quartier général.

    Samedi 16 novembre, ayant reçu des renforts ils tentaient de maintenir leurs positions.

    Ces sanglants événements traduisent la lutte pour le pouvoir qui se déroule en Libye depuis le renversement du colonel Kadhafi. Comme les Berbères (berbérophones ou arabophones) disposent d’une milice solide, si les miliciens de Misrata étaient chassés de Tripoli, ils constitueraient alors la principale force de la capitale. Clés d’explication d’une redistribution des cartes en cours :

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Libye-explication-et-consequences

  • La Patrie contre la Révolution mondiale

    Il est une théorie tenace et relativement efficace dont use l’ « extrême gauche » depuis longtemps, qui consiste à décrédibiliser tout mouvement de défense patriotique en l’accusant d’être une stratégie de mutation du Capital. Selon cette explication séduisante, toute rétraction nationaliste, tout durcissement patriotique serait l’effet d’une stratégie voulue par l’hydre capitaliste, laquelle consisterait à imposer une dictature militaire au moment où le danger révolutionnaire devient trop menaçant.

    Ainsi, dans ces pays européens que la finance mondialisée avait étranglés dans les années trente, vit-on surgir des mouvements politiques que la sémantique soviétique victorieuse enfermera dans le vocable « fascisme », englobant opportunément la diversité des expériences nationalistes européennes dans un signifiant relatif à une séquence historique spécifiquement italienne.

    Longtemps, le fascisme mussolinien né de l’immédiat après-guerre a fait office de métonymie opératoire en tant que laboratoire de la réaction historique. Aujourd’hui, le régime néo-impérial romain ne fait plus rêver les petites filles névrosées de la gauche prolétarienne, on lui préfère le spectre hitlérien qui a l’insigne mérite de diffuser le nectar de la nauséabondieuserie « antisémite ».

    C’est que nos chefs révolutionnaires ont troqué faucille et marteau pour enfourcher l’aigle américain, avant de le mettre à mort sous nos yeux ébaubis en brandissant enfin le chandelier qui doit éclairer les sept portes de l’univers.

    Quoi qu’il en soit, les professionnels de la Révolution mondiale vous le répéteront à l’envi : ne tombez pas dans le piège du nationalisme, qui n’est que la tactique du Capital mondial pour faire rentrer la subversion dans les rangs, étouffant au moyen de l’ordre et de la discipline la Révolution en marche, la vraie, celle des travailleurs.

    Ce qu’il est important de comprendre, c’est que tant que règnera le capitalisme, ressurgiront mécaniquement ses deux golems historiques que sont le communisme et le fascisme.

    À chaque fois le sentiment de révolte légitime des peuples sera conduit vers les voies toutes tracées par le Capital lui-même, puisque lui seul a les moyens de financer et orienter ces deux leitmotive historiques dans le sens de ses intérêts. Quand l’exploitation est devenue si insupportable que les esclaves (« travailleurs », « salariés », « consommateurs ») aspirent enfin à se révolter, l’oligarchie financière encadre alors les colères dans des structures appropriées, l’une sera rouge et l’autre brune, ainsi les embrigadés des deux camps s’entretueront-ils en n’ayant jamais soupçonné que toute cette tragique comédie se joue sur un fond bleu azur, seul horizon de tous les massacres qui en résulteront.

    La vérité est que face à la mise en esclavage des peuples par l’infiltration des instruments économiques, politiques et militaires seuls en mesure de les défendre, une épuration de ces appareils et l’organisation d’un système de protection du corps social et national est la seule réponse immunitaire à une mort certaine de la patrie.

    Le peuple souverain, cherchant à se défendre pour sa survie, est alors attaqué violemment dans un premier temps par le système mondial d’exploitation du vivant...

    Mais si la calomnie et la menace ne suffisent pas, il devient plus intéressant pour le pouvoir d’accélérer le processus en favorisant les conditions de remplissage du réservoir de la « haine ». Ce qui importe aux seigneurs de la réification technicienne, c’est le contrôle de cette puissance qui monte. Quand diviser et insuffler le venin de l’hostilité entre les parties de la masse exploitée n’a plus d’efficacité parce que le seuil de tolérance collectif est atteint, le pouvoir dirige la formidable énergie de cette colère partagée dans un réceptacle jusque-là interdit.

    C’est exactement ce que l’oligarchie financière est en train d’envisager pour notre pays.

    Le Front national est appelé à remplir cette fonction car les simulacres spectaculaires de renouveau ne prennent plus, ni le ravalement cosmétique de murs de la République ouverts à toutes les lamentations. Plus grave, même les diversions sociétales et les contre-feux idéologiques à grands renforts médiatiques n’intimident plus grand monde en terre de France. Alors voilà la Banque qui se gratte la dette... 

    Cette sacrée bretonne s’élevant crânement au dessus de bonnets blancs et blancs bonnets va-t-elle rogner son licol ?

    Pis, les bonnets rouges ont-ils allumé un feu révolutionnaire qui va se répandre en cette province gauloise de l’Empire ?

    Par Max Lévy

     http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-Patrie-contre-la-Revolution-mondiale-21324.html