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international - Page 1172

  • Discours d’Aymeric Chauprade à la tribune des Nations unies

    Voici le discours prononcé par Aymeric Chauprade le mardi 8 octobre à la tribune des Nations unies, 4ème commission, à propos de la question du Sahara occidental.

    À New York, la 4e commission des Nations unies, le 8 octobre 2013

    Excellence, Mesdames et Messieurs

    Durant ces dix dernières années, à plusieurs reprises à cette même tribune, je n’ai cessé de tenter d’avertir sur les risques géopolitiques immenses que faisaient peser sur la région sahélo-saharienne la combinaison infernale des séparatismes et du fondamentalisme religieux.

    Comme vous le savez, ce que l’on appelle désormais l’arc de crise saharo-sahélien est cette région immense couvrant plus de 8 millions de km2 de désert et plus de 3 millions de km2 d’un Sahel vide d’hommes. Le relief y est propice au camouflage de petits commandos mobiles et chaque tribu saharienne dispute avec les autres le contrôle des axes de commerce traditionnels. Des populations essentiellement nomades y ont hérité d’une tradition de concurrence pour les maigres ressources en eau et pâturages. Gorgée de ressources comme l’uranium, le fer, le pétrole, la région attise les convoitises des grands acteurs du monde multipolaire, tandis qu’elle est aussi une plaque tournante des flux migratoires clandestins vers l’Europe et l’un des axes principaux du trafic de stupéfiants avec désormais 15% de la production mondiale de cocaïne qui transite par le Sahara.

    Que se passe-t-il dans cette région depuis des décennies maintenant ? Dans le but d’accroître leur influence et d’affaiblir leurs voisins jouant un rôle stabilisateur, comme le Maroc et le Mali, d’autres grands États de la région, avec la complicité, tantôt naïve tantôt cynique, de certains pays occidentaux, ont favorisé les séparatismes sahraouis et touarègue avec, comme conséquence prévisible, l’accroissement du désordre dans toute la zone.

    Ce jeu a fini par se retourner contre tout le monde. La Libye du colonel Kadhafi d’abord a été rattrapée et avec l’éviction de celui-ci, c’est toute la politique sahélo-sahélienne qui s’est effondrée comme un château de cartes, laissant un vide de puissance qui libère les forces fondamentalistes et dope les trafiquants d’êtres humains, comme l’illustre encore récemment la tragédie de Lampedusa.

    La nouvelle Libye est réduite à une bande côtière coupée en deux blocs séparés par 1000 km de désert, avec la Tripolitaine qui regarde vers Tunis et la Cyrénaïque tournée vers l’Égypte. Plus personne ne contrôle les prolongements sahariens qui risquent de devenir un nouveau sanctuaire pour le fondamentalisme religieux de l’AQMI – Al Qaïda du Maghreb islamique.

    L’anarchie qui règne en Libye nous montre les conséquences de guerres inconsidérées qui, au nom des Droits de l’homme, prétendent libérer les peuples de régimes autoritaires mais aboutissent à des situations pires encore.

    L’un de ces résultats catastrophiques a été, cette année 2013, la déstabilisation du Mali. Les Touaregs du MNLA (Mouvement de libération de l’Azawad) de retour de Libye début 2012, ont repoussé l’armée malienne avant de proclamer l’indépendance de la province à forte identité touarègue. C’était sans compter sur la puissance financière des mouvances fondamentalistes, qui ont rapidement pris de vitesse les séparatistes touarègues et dont l’oeuvre destructrice en Afrique n’a pu être stoppée que par la décision courageuse de la France d’intervenir militairement dans la zone.

    Ce qui s’est passé au début de l’année 2013, cette rapidité avec laquelle un séparatisme a cédé la place au fondamentalisme, devrait nous faire réfléchir sur la situation du Sahara occidental. Nous en avons analysé les mécanismes lors d’un colloque important qui s’est tenu à la Sorbonne en février 2013 et dont nous publions les actes, en co-direction avec le professeur Frémeaux, sous le titre “Menaces en Afrique du Nord et au Sahel et sécurité globale de l’Europe“. Il est disponible ici en langue française, espagnole et anglaise et nous ne pouvons qu’en recommander la lecture aux participants de cette 4e commission.

    Ce qui s’est passé récemment au Kenya doit aussi faire réfléchir car le terrorisme de grande ampleur qui s’étend en Afrique est aussi le résultat du pourrissement de situations auxquelles nous n’avons pas le courage de donner fin grâce à des décisions fortes et justes.

    Mesdames et Messieurs, la leçon évidente de cela, sur laquelle j’essaie d’alerter depuis des années, est que l’affaiblissement des grands États-nations de la région par le jeu du séparatisme, fait le lit d’un fondamentalisme que rejette pourtant l’immense majorité des musulmans, non seulement dans l’arc sahélo-saharien, mais aussi dans l’ensemble du monde islamique.

    Après avoir failli laisser le Mali à des fanatiques religieux qui ont récupéré le projet séparatiste en un tour de main, est-ce cela que l’on veut pour le Sahara occidental, dans le Sud immense de cet autre grand État stabilisateur de la zone saharienne, le Maroc ?

    Ce Maroc qui dès juillet 2012, de manière visionnaire, appelait à une intervention urgente pour protéger le riche patrimoine du Mali et surtout sa population. Ce Maroc qui depuis des années, et pas seulement contre la menace du séparatisme sahraouis, mais aussi face à toutes les menaces séparatistes, ne cesse d’avertir ses voisins et le monde occidental quant au danger de l’émiettement des États-nations…

    Je m’adresse aux États de la région. Allez-vous laisser des forces qui s’appuient sur la combinaison de soutiens financiers lointains et de trafics criminels locaux, massacrer vos populations, détruire vos souverainetés, vos frontières, votre patrimoine culturel ?

    Je m’adresse au peuple algérien qui est contraint aujourd’hui de déployer 20000 hommes à ses frontières pour se protéger des dangers du fondamentalisme, et je lui demande d’ouvrir les yeux sur ces séparatismes fabriqués de toute pièce qui finiront par ramener le chaos sur le territoire algérien.

    Contrairement à ce qu’en disent certains, la question du Polisario ne peut être distinguée des questions touarègue et fondamentaliste. Chacun sait que les populations sahraouis sont travaillées par ces mêmes forces fondamentalistes comme l’ont été les populations touarègues, fait qu’en 2005 déjà le chef du Polisario reconnaissait lui-même dans les colonnes d’un journal algérien. Par quel miracle le Polisario aurait-il échappé à la dérive mafieuse et fondamentaliste que connaissent toutes les populations nomades du Sahara depuis plus de 10 ans ?

    Chacun le sait bien ici, et les élites algériennes doivent avoir l’honnêteté de le reconnaître, pas seulement par devoir de vérité mais parce que le temps approche où le séparatisme sahraoui va se retourner contre eux de manière cauchemardesque : l’idéologie du Polisario ne repose sur aucun fondement historique et géopolitique susceptible de conférer une légitimité à leur projet. Cette idéologie est si vide qu’elle sera balayée en un instant par le fondamentalisme si la communauté internationale commet l’erreur de laisser pourrir la situation ou de faire le jeu du Polisario.

    Il s’agit d’une construction idéologique artificielle née des circonstances de la Guerre froide. A partir du moment où aucune substance nationale n’existe et qu’en plus des générations de sahraouis n’ont connu que la culture totalitaire qui règne dans les camps de Tindouf, oseriez-vous parier, Mesdames et Messieurs, qu’une reconnaissance d’indépendance sahraouie ne tournerait pas rapidement au cauchemar fondamentaliste ?

    Je le répète, la région a besoin à la fois de justice et de pragmatisme, et ces deux mots sont la clé d’un retour à la stabilité.

    La justice c’est la reconnaissance des spécificités des uns et des autres, c’est à dire le cadre autonome. Le pragmatisme c’est la consolidation des États tels qu’ils existent aujourd’hui. Nous avons besoin de consolider les souverainetés du Maroc, du Mali, du Niger, de l’Algérie de la Libye, et nous pouvons le faire en aménageant des autonomies pour les sahraouis comme pour les touarègues, mais l’avenir c’est l’autonomie dans la souveraineté Mesdames et Messieurs, pas l’émiettement et l’affaiblissement des États. D’ailleurs, nos amis espagnols menacés par le séparatisme catalan ne commencent-ils pas à s’en rendre compte ?

    Mesdames et Messieurs, le Maroc a donné l’exemple ces dernières années en étant le premier à mettre en place les conditions d’une véritable autonomie sahraouie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette formule, juste, équilibrée et pragmatique, car garante de la stabilité de la sous-région, c’est la formule d’avenir et c’est pour cela d’ailleurs que le fondamentalisme la combat avec une cruauté sans limites.

    J’invite tous ceux qui regardent le problème du Sahara occidental avec les vieilles lunettes idéologiques du passé, celles de la Guerre froide, à reconsidérer leur regard et à inscrire celui-ci dans la réalité géopolitique du moment. La nouvelle ligne de fracture sépare bien ceux qui souhaitent conjuguer souveraineté des États et autonomies, les mêmes défendant un islam modéré et enrichi des traditions locales, et ceux qui, a contrario, veulent purement et simplement détruire l’État-nation au profit d’un projet religieux extrémiste.

    Aux idéalistes sincères dont la clairvoyance politique est hélas masquée par leur compassion bien légitime pour les populations de Tindouf, je dis, ne soyez pas les idiots utiles du fondamentalisme qui est en train de gangrener tout le Sahara. Les grandes puissances attachées à la défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, je pense à la Chine, à la Russie, à l’Inde, au Brésil, à la Turquie et à bien d’autres, doivent peser, elles aussi, de tout leur poids afin qu’une solution juste et réaliste soit enfin apportée à ce conflit. Elles comprennent déjà sans doute que la validation d’un nouveau séparatisme aurait des conséquences internationales néfastes.

    Les populations sahraouies du Sud du Maroc ont le droit à un avenir stable et au développement. Elles ont compris, dans leur très large majorité, que le Maroc pouvait offrir cet avenir. Il est donc du devoir des Nations unies d’entendre ces populations qui veulent construire leur avenir dans un État moderne, respecté, écouté, et stabilisateur pour l’Afrique.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.

    Aymeric Chauprade
    Professeur de géopolitique

    http://www.realpolitik.tv/2013/10/discours-daymeric-chauprade-a-la-tribune-des-nations-unies/

  • Kosovo : Quelques années après le Grand Remplacement

    Kosovo, août 2013 : un étrange mélange d’absurde, d’horreur, de charme et de merveilles.
    Au Kosovo, l’intervention « occidentale » contre la Serbie, effectué au nom de la protection humanitaire des Albanais musulmans, a débouché sur l’épuration ethnique des Serbes orthodoxes. Quatorze ans plus tard, voici le témoignage d’une correspondante italienne sur la situation réelle.
    Polémia.

    Kosovo, août 2013

    L’absurdité d’un « Etat » qui naît de bombardements de civils et d’intérêts étrangers plutôt que d’une histoire et d’une volonté nationales.

    Un « pays » où le choc des civilisations se manifeste en tout : aux noms serbes barrés sur les panneaux ; aux cimetières chrétiens en ruines parce qu’il est interdit aux Serbes de s’y rendre ; aux drapeaux albanais plantés sur les milliers de maisons en construction avant même que celles-ci ne soient finies…

    Le peuple serbe, celui-là même qui baptisa les fleuves, montagnes et villages du Kosovo ; qui y construisit ses splendides monuments ; qui mit en valeur le territoire, y est aujourd’hui enfermé dans des enclaves, prisons à ciel ouvert. Dangereux d’en sortir car chaque contact entre les deux communautés, serbe et albanaise, pourrait dégénérer en un conflit qui enflammerait à nouveau la poudrière balkanique. Et de toutes façons, il n’y a rien ici pour un Serbe hors de son enclave.

    Les Serbes des autres villes et villages de ce qui était encore avant 2008 une région de la Serbie, ne peuvent toujours pas retourner dans leur maison. Ils en furent sauvagement chassés durant les pogroms de 2004 où huit d’entre eux trouvèrent la mort et une grande part de leur patrimoine religieux et architectural fut détruite (1). L’absurde est que cette chasse au Serbe se produisit devant 20.000 soldats des forces militaires internationales, immobiles et incapables de freiner la furie albanaise.

    Avec le départ forcé d’environ 300.000 Serbes, la situation s’est beaucoup calmée. Pourtant, on tue encore au Kosovo. En avril 2013 un vieil homme serbe a été assassiné pour avoir revendiqué la propriété de sa maison. Oui, ici l’on meurt pour vouloir vivre sur la terre de ses ancêtres (2).

    Alors on reste dans son enclave. Cela signifie ne plus avoir de travail, être coupé du reste du monde, devoir prendre un des rares bus rigoureusement titrés « service humanitaire » pour se rendre chez le médecin… à plusieurs centaines de kilomètres : en général à Kosovska Mitrovica, cette absurde ville coupée en deux par un pont où les positions des snipers (albanais au sud, serbes au nord) sont encore aménagées et prêtes à l’emploi.

    Mitrovica, une ville de la République du Kosovo pour certains, une ville de la Serbie pour d’autres.

    La contradiction de cet Etat fantoche se profile dès que l’on y pénètre, en traversant la douane kosovare d’une part (où sont toujours présents les militaires de la mission européenne Eulex) et, quelques mètres plus loin, une simple ligne administrative de la Serbie qui ne reconnaît pas l’existence de la République du Kosovo et jure qu’elle ne lâchera jamais ses citoyens restés dans le berceau de leur nation.

    Une promesse cependant peu visible dans ces enclaves : pourquoi si peu est-il fait ? Pourquoi est-ce la solidarité internationale, et souvent de petites associations de bénévoles, qui sont là pour fournir le matériel nécessaire à ce qui reste de quelque hôpital quand il y en a un ? Pourquoi sont-ce ces associations (Amici di Decani, Belove Revolution, Solidarité Kosovo) qui, avec les monastères, parviennent à porter un repas quotidien aux Serbes des enclaves les plus isolées ?

    Parce que la réalité des enclaves serbes c’est l’abandon : politique, médiatique, humain.

    En Kosovo et Métochie (3) ce ne sont pas seulement ces situations qui rappellent l’horreur de la guerre et des pogroms, c’est la suie partout visible dans les anciens quartiers serbes ; les traces de bombardements ; les établissements productifs détruits ou abandonnés ; les gravats des monastères démolis ; la présence des soldats internationaux devant chaque site chrétien…

    Et si cette horreur ne saute pas encore aux yeux, les plaques érigées en honneur des  terroristes de l’Uçk s’en chargeront : tous les deux cents mètres un monument, décoré du récurrent drapeau rouge avec l’aigle noir à deux têtes. Car dans la tradition des Albanais, chaque place où a coulé le sang albanais devient terre albanaise. Une autre façon – outre la volonté de se faire identifier comme les seuls « kosovars » (4)  – de légitimer leurs revendications sur ce territoire.

    L’horreur, ce sont aussi les plaques des dizaines ou des centaines de Serbes victimes d’un des plus féroces trafics d’organes de l’histoire (5) ; et aussi les jeunes filles qui vendent leur corps et leur dignité pour quelques euros.

    Ce sont les conditions d’existence d’un peuple européen qui nous ressemble tant, mais qu’une situation politique empêche de vivre comme nous, la dépression qui touche les plus âgés, ceux qui ont connu une vie « normale » avant la guerre et l’indépendance.

    Voici donc le résultat de siècles de déplacements artificiels de populations et de stratégies géopolitiques étrangères.

    Le charme d’un peuple qui a maintenu son identité

    Le Kosovo c’est aussi le charme d’un peuple qui, malgré l’horreur et l’absurdité de sa situation, a maintenu vivante son identité à travers les siècles, pendant lesquels diverses forces et empires ont tenté de faire oublier son histoire et sa culture. Ottomans, Austro-Hongrois, Yougoslaves de Tito, Albanais et Américains. Non, il n’est pas si facile d’effacer l’existence des Serbes en Kosovo et Métochie !

    Une identité forte, faite de fierté et d’obstination, d’extrême hospitalité et dignité. Un des traits de caractère serbes les plus séduisants est leur haut sens de la famille, unie, harmonieuse et nombreuse. La revoilà l’obstination serbe : il vit dans un enclos dévasté mais ne connaît pas le fils unique et continue à faire des enfants !

    Impossible donc de ne pas tomber sous le charme des personnes rencontrées le long du chemin : celles qui ont décidé de rester sur leur terre quoi qu’il en coûte, maintenant, et transmettant la civilisation serbe au Kosovo ; celles qui consacrent leur vie à aider cette minorité ostracisée, à améliorer le monde dans ce petit coin du  continent. Une présence qui procure joie et espérance aux autochtones et qui se concrétise dans la construction de maisons pour les plus démunis, la création d’écoles, de cantines populaires, de fermes sociales, l’approvisionnement hospitalier et pharmaceutique… Une fraternité européenne touchante et… nécessaire, car tout manque ici. Du lait à la liberté.

    Et s’il y en a pour ne pas vouloir partir, c’est aussi parce que le Kosovo est le cœur historique de la Serbie, siège de l’Eglise et du patriarcat serbe orthodoxe (6). C’est en entrant dans un de ses nombreux monastères que l’on en comprend la portée : l‘émerveillement l’emporte. Le patrimoine religieux et architectural est d’une incroyable richesse : depuis les somptueuses icônes qui recouvrent chaque centimètre des intérieurs des monastères jusqu’aux reliques mystérieusement intactes du saint roi de Serbie Stefan, aux premières traces d’alphabet cyrillique reporté sur une antique croix de bois, au grandissime – par taille et importance – chandelier fait de la fonte des armes des héros tombés à la bataille de Kosovo Polje (7). Oui, c’est ici que tout cela se trouve, ici, c’est la terre sacrée des Serbes. Avec la beauté en plus.

    Ces monastères sont bien plus que des lieux de culte ou des galeries d’art. Ils font partie intégrante de la société serbe. Ils sont le refuge instinctif de la population en cas de danger, le lieu de travail de nombreux habitants des enclaves, l’autorité et la représentation pour un peuple séparé de ses institutions. Les prêtres et les moines sont en étroit contact avec la population et font preuve d’une chaleur humaine et d’un sens du réel qui souvent font défaut ailleurs. Leur fonction sociale est évidente : guides spirituels, bien sûr, mais garants d’une identité surtout.

    Pour combien de temps encore cette identité, cette culture, ces personnes résisteront-ils ?

     Audrey D’Aguanno, 8/10/2013

     Notes :

    1. Cent cinquante églises ou monastères y ont été détruits depuis la guerre de l’OTAN de 1999. Pendant la même période, quatre cents mosquées ont été bâties, grâce aux générosités d’autres pays comme la Turquie ou l’Arabie Saoudite.
    2. Après les pogroms les Albanais se sont installés dans les maisons des Serbes, qu’ils continuent d’occuper abusivement. Les archives ayant été brûlées et avec elles les cadastres, impossible pour les Serbes de prouver la propriété de leur demeure, qu’ils devraient de toute façon enregistrer auprès de l’administration ou de la police kosovare… entièrement composées de Kosovars d’ethnie albanaise.
    3. Le nom complet de la région, Kosovo et Métochie, est d’origine serbe. Le second terme faisant allusion à « la terre des monastères » il fut abandonné car témoignant de son passé serbe et chrétien. Ces mots n’ont, en revanche, aucune signification en langue albanaise.
    4. Le terme de kosovar semble désormais désigner les habitants ethniquement albanais du Kosovo, au grand dam des Serbes.
    5. La plupart des enquêtes sur le trafic d’organes (source de financement de l’Uçk) ont été ensablées par l’ONU. L’actuel premier ministre et ex-commandant de l’Uçk, Hashim Thaci, ainsi que plusieurs autres hauts fonctionnaires du Kosovo sont toujours mis en examen pour leur implication dans ce trafic.
    6. La région compte la plus grande concentration de sites sacrés chrétiens des Balkans.
    7. La bataille de Kosovo Polje a opposé, en 1389, 12.000 guerriers serbes à 50.000 soldats de l’armée ottomane. La défaite des Serbes signa le début de la conquête turque des Balkans.

    http://www.polemia.com/kosovo-quelques-annees-apres-le-grand-remplacement/

  • Marche mondiale contre Monsanto

    Le 12 octobre 2013, pour la seconde fois de l’année, des citoyens du monde entier marcheront contre Monsanto (&co) – la multinationale de l’agrobusiness, des organismes génétiquement modifiés et de leurs pesticides associés.

    Déjà le 25 mai dernier dans 52 pays, plus de 2 millions de personnes manifestaient leur volonté d’une agriculture plus saine, respectueuse des paysans, garantissant notre santé et celle de nos enfants.

    Alors que partout dans le monde l’indignation fait trembler les gouvernements, mobilisons-nous pour montrer que les peuples refusent le diktat de quelques multinationales qui marchandisent nos vies et la nature. Nous, citoyens, réclamons la fin des monopoles sur nos aliments, refusons les OGM, et plus encore désirons apporter notre soutien aux porteurs d’alternatives, à la fois solidaires, responsables et écologiques.

    Ce samedi 12 octobre, le collectif citoyen les Engraineurs invite tous ceux qui souhaitent entrer dans cet esprit de résistance mondiale à se joindre à un pique-nique convivial et généreux auquel chacun est appelé à venir partager ses plats.

    Une prise de parole sur les alternatives à l’agrobusiness sera suivie de multiples ateliers, foire aux initiatives, auxquels tous serons conviés à participer et à partager leurs expériences. De nombreux artistes interviendront tout au long de l’après midi et des stands seront organisés pour les enfants !
    Le 12 octobre 2013 de 12h30 à 17h: Venez manifester, venez participer, venez partager ! Place de la Bataille de Stalingrad, 75019 Paris – Métro : Jaurès/Stalingrad

    ATTENTION : Comme le 25 mai dernier, il s’agira d’une manifestation non partisane. Cela signifie : pas de drapeaux ni de tractage de partis politiques, quels qu’ils soient. Et aussi, LES BANDEROLLES ET PANCARTES DEVRONT ÊTRE EN RAPPORT AVEC LE SUJET OGM, PESTICIDES, ABEILLES : les messages ne répondant pas à cette consigne (PMA, Chemtail etc) seront systématiquement écartés, les organisateurs seront extrêmement vigilants à ce que cela soit respecté. Merci.

    Tract à télécharger ici.
    Pétition
    Page pour le covoiturage
    Trouvez votre manifestation

    http://fortune.fdesouche.com/327003-marche-mondiale-contre-monsanto

  • Nouvelle rénovation d’école : Solidarité Kosovo amorce le projet sur le terrain

    Nouvelle rénovation d’école : Solidarité Kosovo amorce le projet sur le terrain

    GRACANICA (NOVOpress) – Fidèle à son engagement humanitaire au Kosovo scellé au mois de mai dernier avec l’Église serbe, l’équipe de l’association française Solidarité-Kosovo est à nouveau à Gračanica pour mettre en œuvre un projet de rénovation d’école.

    C’est le second chantier humanitaire du genre que pilote cette association puisque l’année dernière elle était à l’initiative de la réfection complète de l’école du village de Straža alors lourdement fragilisée suite aux intempéries qui avaient touchées la région.

    Cette année, l’Église a opéré une présélection portant sur quatre établissements scolaires dont les visites figurent au programme du jour. En guise de préambule, le Père Serdjan, succédant au diacre Bojan dans ses fonctions, présente aux bénévoles français réunis au sein du bureau humanitaire le déroulé des visites. «Dans chacune des écoles présélectionnées, les besoins sont différents. Toutefois, elles possèdent un dénominateur commun : depuis 1999, leurs effectifs d’élèves scolarisés sont en constante progression. Cela indique qu’il existe aux alentours de ces quatre écoles des bassins de vie chrétiens en développement.»

    Ce constat ne manque pas d’être souligné lors de la première visite d’écoles : « cette année, dans notre école sont scolarisés plus de 100 enfants serbes… un record depuis la fin de la guerre ! », annonce le Directeur de l’Établissement scolaire de Babin Most, le visage plein d’espoir. Mais rapidement l’inquiétude assombrit son discours. Systématiquement durant l’hiver, l’école et ses instituteurs font face à de volontaires coupures de courant. Les écoliers se retrouvent plongés dans le noir. La classe est contrainte de s’interrompre parfois durant des heures.

    Nouvelle rénovation d’école : Solidarité Kosovo amorce le projet sur le terrain

    Dans l’école de Babin Most

    La deuxième visite d’écoles s’est déroulée dans le village de Laplje Selo. Cet établissement scolaire, comptant parmi les plus importants du Kosovo-Métochie, est l’un des rares à disposer d’une salle équipée d’ordinateurs. Cela permet aux enfants des villages alentours de se familiariser pour la première fois à l’informatique. Malheureusement, les moyens sont faibles et la toiture du local informatique est complètement dégradée (photo en Une). Chaque averse provoque une fuite d’eau comme en attestent les auréoles causées par l’humidité sur le plafond et dans les coins de la salle où sont dispensés les cours d’informatique aux 300 élèves de l’école. Le directeur pédagogique de l’Établissement s’alarme : « Des travaux de réparation sont aussi urgents que nécessaires car la toiture continuera à se dégrader et je n’ose pas imaginer les conséquences dramatiques que cela provoquera sur ce précieux matériel».

    Nouvelle rénovation d’école : Solidarité Kosovo amorce le projet sur le terrain

    Sur la robe de cloche de l’école reposant au sol est inscrite sa date d’inauguration: 1936 !

    C’est dans l’école de Suvido que s’est poursuivie la visite. Une école de 76 ans d’âge ! « Notre école constitue l’unique patrimoine de notre village. La seule trace qu’il nous reste de la vie de nos aïeux sur ces terres. Une trace vivante quoique très usée par le temps et les évènements… Ces bâtiments scolaires ont subi de nombreux actes de vandalisme pendant mais aussi après la guerre. Lors de ces incidents le clocher de l’école a été fendu » explique le Directeur en pointant du doigt une cloche massive reposant à même le sol, au pied du perron de l’école. Sur la robe de la cloche est gravée la date de 1936 renseignant sur l’année de l’inauguration de l’école à laquelle la cloche avait été adossée. Dans les salles de classe, les bénévoles français constatent l’état de délabrement avancé du bâtiment. L’institutrice indique à son tour que le chauffage ne marche plus.

    Pour rejoindre la dernière école prévue dans le programme de visites, le Père Serdjan conduit les bénévoles français jusqu’à Obilić. Ce village est tristement connu pour avoir été la cible sanglante des pogroms antichrétiens en 2004. En une seule nuit, le village avait dénombré autant de réfugiés qu’il comptait d’habitants. Aujourd’hui, plus une seule âme chrétienne n’y vit. Il faut atteindre l’extrême nord du village pour rejoindre les deux enclaves chrétiennes qui bordent le chemin, comme accrochées au village par son bord. A quelques mètres d’elles, les bénévoles découvrent un petit lot de bâtiments disséminés sur une butte. Des bâtiments qui paraissent à première vue abandonnés. Pourtant, le Père Serdjan gare la voiture. «Nous voici arrivés à l’école d’Obilić ».

    Nouvelle rénovation d’école : Solidarité Kosovo amorce le projet sur le terrain

    Dans une classe d’école du village d’Obilic

    Sur les marches cassées de l’École, le Directeur accueille la délégation. Il officie dans l’école depuis 1976. Témoin de l’histoire de son village, il reste farouchement attaché à son école. Et il semble être le seul : «Beaucoup sont venus visiter notre école. Tous nous ont promis de nous aider. Personne n’est jamais revenu », annonce-t-il aux bénévoles français. Sans trop d’espoir quant aux suites de ce qu’il considère comme une énième visite, il emmène le groupe à la rencontre de ces tristes bâtiments. 40 petites âmes s’instruisent dans cette école où le temps semble s’être arrêté. Les portes de classe sont entaillées. A l’intérieur, les plafonds et les murs sont éventrés, les vitres sont brisées. Les chaises des écoliers n’ont pas de dossiers. Le chauffage est en berne. Dehors, les toilettes sèches sont insalubres. Les jeux pour enfants sont cassés. La visite s’accompagne de peu de mots. Le constat saisissant, criant, suffit à les compléter. Comme si le cruel destin rattrapait les enfants serbes jusque sur leurs bancs d’école où ils étudient entourés de murs qui portent les stigmates de leurs propres existences. Isolés et abandonnés.

    De retour au Bureau humanitaire, l’équipe de Solidarité Kosovo a pu dresser le bilan des visites des écoles de Babin Most, Laplje Selo, Suvido et Obilić. Inutile de se masquer les réalités : chacune mérite de gros travaux. Ne pouvant ignorer la triste réalité, Solidarité Kosovo formule donc le vœu de pouvoir rénover ces quatre écoles. Pour chacune d’entre elles, les travaux à engager ont été identifiés et transmis pour devis aux artisans serbes de la région. Les besoins sont grands, les coûts élevés.

    Pour aider l’association Solidarité Kosovo à réaliser cette action, c’est ici. Solidarité Kosovo étant une association loi 1901 reconnue d’utilité publique vous pourrez déduire de vos impôts 66% du montant de votre don.

    Crédit photos : Solidarité Kosovo.

    http://fr.novopress.info/142068/nouvelle-renovation-decole-solidarite-kosovo-amorce-le-projet-sur-le-terrain/#more-142068

  • Méridien Zéro: podcasts sept. 2013


    Chers Auditeurs,

    Parallèlement à notre diffusion sur Radio Bandiera Neratous les Vendredis de 21h à 23h, nous publions l'ensemble de nos émissions au format podcast.


    Ces podcasts sont à écouter et à télécharger gratuitement depuis le site de Méridien Zéro.

    Veuillez trouver ci-dessous, le récapitulatif des podcasts de ce mois de Septembre

     

    Emission du 06/09

    l'équipe de Méridien Zéro est fière de vous présenter la première émission animée par l'équipe alsacienne de Vent d'Est !

    Le thème de cette première est l'histoire de l'Alsace comme on la rencontre peu dans les livres d'histoire.

    Félicitations et bon vent à nos camarades des marches pour cette émission qui en présage bien d'autres !

    Á la barre et à la technique Karl accompagné par Adalrik.


     

    Ce vendredi Méridien Zéro vous proposait un tour d'actualité largement centré sur les dernières évolutions du dossier syrien. Avec Monsieur K, Maurice Gendre et Guillaume Lenormand.

    Lt Sturm à la barre.

    JLR à la technique.


     
    Emission du 20/09

    Ce vendredi Méridien Zéro recevait la rédaction d'Elements pour une émission consacrée au dossier du dernier numéro : "La France Malade de sa médecine".

    Invités: Pascal Eysseric, Patrick Péhèle et Olivier François

    A la barre: Jean-Louis Roumégace et PGL


     
    Emission du 27/09

    Ce vendredi Méridien Zéro recevait Bernard Wicht, géopolitologue suisse, pour son dernier ouvrage "Europe Mad Max".

    Jean-Louis Roumégace à la barre, accompagné de monsieur PGL.

    Lord Tesla à la technique.


    Méridien Zéro, émission francophone et française de Radio Bandiera Nera et du Réseau MAS est la voix des dissidents, des hommes libres, des pirates.

    Diffusion chaque vendredi de 21h à 23h

    Réveillez-vous ! Ecoutez Nous !

    A l'abordage et pas de quartier !

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • La Chronique d'Eric Zemmour : L'Europe se gave des budgets nationaux

  • Hollande et les chrétiens de Syrie : confusion mentale ou moquerie ?

    Sous le titre "Hollande aux côtés des chrétiens syriens. Défunts", un article italien écrit au vitriol, traduit par Benoît-et-moi, s'en prend à François Hollande. extraits :

    "Il y a des nouvelles qui laissent sans voix et nous forcent à nous demander si nous rêvons ou s'ils nous prennent pour des imbéciles. Lundi, le président français, François Hollande, a «exprimé sa préoccupation sur le sort des chrétiens d'Orient, notamment en Syrie, et dit la volonté de la France de se tenir à leurs côtés». C'est ce qu'on peut lire dans un communiqué publié par l'Elysée après la rencontre avec le nouveau président de la Conférence épiscopale française, Georges Pontier, archevêque de Marseille.

    Des mots qui suscitent la perplexité quand on considère le soutien total et inconditionnel que Hollande a fourni et continue de fournir aux rebelles syriens, en majorité des groupes salafistes djihadistes, qaïdistes, mais aussi des «modérés» (en admettant que l'on puisse être islamiste et modéré) avec quelques petits mouvement d'inspiration laïque mais sans influence et qui de toute façon, ne se sont jamais distingués dans leur inquiétude sur le sort des chrétiens. On peut se demander si le locataire de l'Elysée a eu un moment de confusion mentale lors de la rencontre avec l'archevêque ou s'il a décidé de se moquer de tout le monde. Le plus probable est que ses affirmations sont le résultat de cet opportunisme dialectique qui, de simple instrument, semble être devenu le seul contenu de la politique étrangère, non seulement française, mais de l'ensemble de l'Europe. [...]

    Le président socialiste a également souligné l'importance qu'il attache au «dialogue constant entre les autorités publiques et les représentants religieux», mais il lui a probablement échappé que la plupart des civils qui fuient la Syrie et font route vers l'Europe sont des chrétiens, unis aux Coptes d'Egypte et aux chrétiens d'Irak en une diaspora déterminé non pas par la pauvreté et pas tellement par la guerre, mais par la persécution religieuse. Un véritable nettoyage ethnique mené par les milices sunnites dont la France est complice consciente. [...]

    À ce rythme, Monsieur le Président, la seule façon que vous aurez de rester aux côtés des chrétiens d'Orient, ce sera d'aller à leurs funérailles."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/10/hollande-et-les-chr%C3%A9tiens-de-syrie-confusion-mentale-ou-moquerie-.html

  • La remise en cause de l’ordre monétaire mondial

    Par Jacques Sapir

    Le G-20 qui s’est tenu en septembre dernier à Saint-Pétersbourg a été largement dominé par la question de la situation en Syrie. Il est plus que regrettable que l’on n’ait pas retenu, aussi, des avancées significatives dans le domaine de la constitution d’une monnaie internationale de réserve, avancées qui ont été le fait des pays du groupe des BRICS.

    Cela fait maintenant plus de vingt ans que l’on spécule sur l’effondrement du Dollar comme monnaie compte ou de transaction et sur son possible remplacement par une autre monnaie. L’Euro, à sa naissance, a porté ces espoirs. Mais, ils ont été sérieusement douchés tant par la crise de l’Euro que par la réalité des transactions internationales. Pourtant, avec la crise financière qui s’est déclenchée en 2007 et qui, des États-Unis à contaminé le monde entier, le rôle du Dollar est revenu sur le devant de la scène.

    La contestation du système monétaire international a pris une nouvelle force. Il est vrai qu’elle s’appuie désormais sur l’émergence de nouveaux acteurs, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, et sur le retour de la Russie après la dramatique parenthèse des années 1990.

    Cette contestation de l’ordre monétaire international est en réalité multiple. Elle est le fait tout autant des acteurs privés, inquiets pour leur patrimoine, que des États. De fait, l’usage des matières premières comme monnaie de réserve est aujourd’hui de plus en plus avéré. Pour clarifier le débat, et établir que l’Euro n’est pas une alternative au Dollar, mais en réalité une béquille de ce dernier, il faut revenir sur plusieurs problèmes.

    Les fonctions internationales de la monnaie

    Le premier consiste, bien entendu, à comprendre qu’est-ce qui fait l’usage d’une monnaie dans les transactions mais aussi comme réserve de valeur. On constate rapidement que ce ne sont pas les mêmes facteurs qui influent sur ces différents usages.

    Pour l’usage comme monnaie de transaction, il faut une monnaie dont la liquidité est parfaite, ou s’en approche le plus possible. Il faut aussi que cette monnaie soit globalement acceptée et, enfin, on aura tendance à n’utiliser qu’une seule monnaie (quelle qu’elle soit) de manière à pouvoir instantanément comparer les divers prix en cette monnaie.

    Ce dernier argument est important mais relève en réalité de la « coutume ». La fonction d’unité de compte est en réalité distincte de celle d’instrument de transaction. Mais, sur les marchés mondiaux, il faut que les prix des différents biens et services soient exprimés, autant que faire se peut, de manière homogène si l’on veut être capable d’arbitrer rapidement entre les produits considérés.

    Ceci est devenu d’autant plus important que l’usage des marchés financiers s’est répandu et que ces marchés se sont globalisés. Ainsi, du moment que des prix sont exprimés en une monnaie, cette monnaie tend à voir son usage se répandre. De fait, c’est ainsi que le Dollar a supplanté progressivement la Livre Sterling. Ceci renvoie en réalité aux deux premières raisons évoquées.

    Il faut donc que la monnaie soit aussi liquide que possible. Cela veut dire qu’elle puisse être empruntée et détenue avec les taux les plus bas. À cet égard, les avantages du Dollar sont évidents. La situation d’importateur net des États-Unis depuis la fin des années 1950 et la politique de la réserve fédérale ont diffusé le Dollar à travers le monde de manière massive.

    L’Euro, qui est rattaché à une pseudo-entité (la « zone Euro ») qui est soit exportatrice soit à l’équilibre et qui est soumis à une politique restrictive de la part de la Banque Centrale Européenne n’avait pas l’ombre d’une chance de remplacer le Dollar (USD).

    Il faut, enfin, que cette monnaie soit universellement acceptée. Ceci renvoie moins à des facteurs économiques qu’à des facteurs politiques. En détenant ou achetant du Dollar c’est la puissance, économique et surtout militaire, des États-Unis que l’on détient. Mais il faut aussi que cette confiance subsiste ; non pas tant quant à la « valeur » de la monnaie.

    Une transaction effectuée en Dollar peut voir son résultat transformé en seulement quelques minutes en une autre monnaie sur les marchés des changes. Il faut que la confiance dans la « puissance » du pays se maintienne. Aujourd’hui, alors que les problèmes tant internes qu’externes s’accumulent pour les États-Unis cette confiance est érodée.

    Mais, cela ne profite pas à l’Euro car la « zone Euro » n’existe pas du point de vue d’une acteur extérieur. L’Euro n’est, en réalité, qu’un arrangement technique entre pays dont les politiques restent différentes et parfois divergentes. La crise à propos de la Syrie l’a bien montré qui a vu l’Union Européenne et les pays de la zone Euro incapables de définir une position commune.

    La question des réserves de change

    Reste maintenant l’usage comme réserve de valeur. Cet usage peut être public et il concerne alors les Banques Centrales et les gouvernements ou il peut être privé. En ce qui concerne l’usage public, les évolutions depuis le milieu des années 1990 sont extrêmement intéressantes.

    Dans la période qui précède immédiatement l’introduction de l’Euro comme monnaie scripturale (pour les comptes bancaires et dans les Banques Centrales), soit de 1995 à 1999, la part du Dollar augmente fortement. Elle le fait en partie contre le Deutsch Mark et le Franc Français  mais surtout contre le groupe des « autres monnaies », groupe qui inclut le Yen et la Livre Sterling (BP).

    En fait, c’est ce groupe qui se réduit le plus durant cette période. Il perd environ 12% dans le total des réserves dans les quatre années qui précèdent l’entrée en opérations de l’Euro (1995-1999), ce qui correspond aux gains du Dollar.

    L’introduction de l’Euro ne s’est pas faite en réalité contre le Dollar mais contre les « autres monnaies ». L’introduction de l’Euro à transformé ce qui était un oligopole en un duopole. Par la suite, la part du Dollar va se réduire, et celle de l’Euro augmenter, mais le Dollar conserve une importance plus grande dans les réserves qu’avant la création de l’Euro. Un fait qui gêne beaucoup tous ceux qui présentent l’Euro comme un concurrent du Dollar. À la suite de la crise financière, on constate que le Dollar et l’Euro ont vu leurs parts diminuer, et cette fois-ci au profit des autres monnaies.

    Tableau 1

    Composition du groupe des « autres monnaies »

      Livre Sterling Yen (JYP) Dollar Canadien
    (DCAN)
    Dollar Australien
    (DAUS)
    Franc Suisse Autres Total
    2007 4,70% 2,90% 0 0 0,20% 1,80% 9,60%
    2008 4,00% 3,10% 0 0 0,10% 2,20% 9,40%
    2009 4,30% 2,90% 0 0 0,10% 3,10% 10,40%
    2010 3,90% 3,70% 0 0 0,10% 4,40% 12,10%
    2011 3,80% 3,60% 0 0 0,10% 5,40% 12,90%
    2012 4,00% 4,00% 1,50% 1,50% 0,30% 3,30% 14,60%


    Source : FMI

    Au sein de ce groupe, la part de la Livre est restée stable tandis que le Yen a légèrement augmenté. Ce qui est impressionnant est l’émergence de « nouvelles » monnaies, dont seulement deux sont clairement identifiées (les Dollars canadiens et australiens DCAN et DAUS), mais auxquels on peut ajouter le Dollar de Singapour. Que la double crise du Dollar et de l’Euro profite aux « autres monnaies » indique à la fois que cette crise va durer (car aucune de ces « autres monnaies » ne peut remplacer à court terme le Dollar (USD)) mais aussi qu’elle est profonde et qu’elle marque la désintégration du duopole que nous connaissons actuellement.

    Bien entendu, cette situation a des conséquences sur les agents privés, qui eux aussi détiennent des montants plus ou moins importants. Suivant les régions du monde cependant les habitudes de détention sont assez différentes. Ainsi, en Asie, on détiendra beaucoup d’or et d’argent (en lingots mais aussi en objets précieux). En Amérique Latine, la détention de fortune est essentiellement faite en Dollar. Néanmoins, il est clair qu’il y a une désaffection par rapport au Dollar, phénomène qui ne profite nullement à l’Euro mais qui a perturbé profondément les marchés des différentes matières premières.

    Une monnaie de réserve internationale ?

    Ceci a profondément perturbé le commerce de certains pays émergents. Par ailleurs, les fluctuations erratiques du Dollar et de l’Euro ont eu d’autres conséquences néfastes pour leur commerce. La crise de l’Euro se présente d’ailleurs comme la première phase d’une crise du Dollar car il est clair que le jour où la zone Euro explosera le Dollar se trouvera directement exposé à la spéculation internationale.

    Il n’était donc pas surprenant que, depuis 2010, entraînés par la Russie et par la Chine, se soit fait jour un mouvement de contestation de l’ordre monétaire international. Une monnaie de réserve internationale qui ne soit pas liée à l’un des États mais qui soit d’emblée un « bien commun » est quelque chose qui a du sens depuis longtemps.

    Pour l’instant, on en était resté aux grandes proclamations d’intention, mais un tel projet n’avait pas connu d’ébauche de réalisation. Certes, à l’échelle régionale, l’idée d’une monnaie commune aux pays de l’ALBA a été défendue par le Venezuela.  Mais, ce projet est pour l’heure resté embryonnaire.

    Ce qui a changé depuis le mois de juin dernier est que l’on est passé des paroles aux actes. La constitution d’un Fond doté de 100 milliards de dollars par la Chine et la Russie a pour objet de constituer progressivement les conditions d’une émergence d’une nouvelle monnaie.

    Cependant, la route sur ce chemin sera longue. Si l’on peut imaginer assez facilement que cette monnaie soit adossée à un panier de matières premières et de biens manufacturés, une idée qui n’est nullement neuve et qui avait été déjà avancée par Keynes en 1944, l’usage de cette monnaie internationale passe par l’émission de dettes qui seront libellées dans cette monnaie.

    Or, pour l’instant, il n’en est pas question, ni en Russie ni en Chine. Dès lors, la liquidité de cet instrument ne peut être que réduite et son usage dans les transactions fortement limité. Il faudrait que la Chine et la Russie se décident à utiliser cet instrument pour financer les investissements tant publics que privés. Telle sera la prochaine étape.

    Il est néanmoins clair que ce projet à l’avenir pour lui. Le monde a trop longtemps vécu sous la coupe du Dollar. Pourtant, il faudra nécessairement en passer par l’éclatement de la zone Euro comme prémisse de l’effondrement du Dollar.

    RIA Novosti

    http://fortune.fdesouche.com/327461-la-remise-en-cause-de-lordre-monetaire-mondial#more-327461

  • La Hongrie encore montrée du doigt par l’Union européenne

    BUDAPEST (NOVOpress via le Bulletin de réinformation ) - Le gouvernement hongrois est la tête de turc de l’Union européenne. Le traitement de la loi sur les sans domicile fixe vient de fournir un nouveau prétexte aux critiques européistes.

    Que l’État ait débloqué des fonds pour des structures d’accueil n’intéresse pas Bruxelles. Seul compte à ses yeux le viol d’un certain État de droit. Voyez plutôt : à présent, les abris de fortune — comprendre « bidonvilles » — pourront être détruits automatiquement par les autorités locales et les sans-abris expulsés de certaines aires urbaines. Pas de quoi pronostiquer la fin de l’État de droit…

    http://fr.novopress.info/142040/la-hongrie-encore-montree-du-doigt-par-lunion-europeenne/