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international - Page 798

  • Attentats à Bruxelles et au Pakistan : la stratégie de la tension

    edition-spéciale-e1459440181702.pngLes media nous bassinent et nous promènent avec la traque des auteurs d’attentats. Comme si les exécutants de base étaient également les commanditaires. Mais qui désigne et enquête sur les donneurs d’ordre, les centres de commandement, les sources idéologiques du djihadisme et les causes des conflits qui ravagent le Levant ? À nous donc, individuellement et ensemble, de conduire l’effort de réflexion nécessaire pour dégager du fatras d’informations inutiles et dérisoires dont on nous abreuve, celles qui nous diront de quoi le terrorisme est le nom !

    Les archéo-néomarxistes vivent avec la croyance que l’hyperclasse apatride régnante forme un bloc monolithique, sans faille ni divergences internes quant à ses buts et aux moyens d’y parvenir. En cela ils commettent une erreur fort commune partagée par tous ceux qui pensent à demi. Prenons un exemple : en 2003 l’objectif désigné de l’armée américaine dans sa guerre contre l’Irak baasiste était officiellement le renversement d’un dictateur et l’instauration de la démocratie. Au-delà, ceux qui se croient, ou se prétendent, avisés ont cru découvrir la lune en avançant qu’il s’agissait d’une guerre du pétrole. Les premiers, les soldats, au moins ceux d’entre eux qui n’étaient pas dans la confidence, ont été les grands cocus de l’affaire. Et par rétorsion, désabusés, ce sont eux qui ont révélé le pot aux roses pour ce qui concernait les Armes dites de destruction massive. Armes inexistantes et odieuse tromperie dont les auteurs ne furent jamais ni poursuivis ni punis. Quant aux gros malins qui identifièrent l’or noir comme l’ultima ratio de la guerre, sans doute ne s’aperçurent-ils jamais de la balourdise de leurs analyses. Bien entendu l’enjeu énergétique existait mais les grands trusts pétroliers n’avaient qu’à demander et l’Irak, bien avant la chute du régime, se serait jetée dans leurs bras. La guerre était donc inutile. Pire, les parts du marché pétrolier dévolues aux Américains se sont vues réduites après guerre à la portion congrue, le gros du gâteau ayant été empoché par des compagnies asiatiques.

    Alors ? Les marxistes comme les géopoliticiens à courte vue n’ont pas vu que derrière l’empilement des intérêts trivialement matériels, terre-à-terre, se trouvaient de visées connexes, cachées, inavouées d’une toute autre portée. Les militaires vinrent déblayer le terrain, mais contrairement à leur naïve espérance, la démocratie ne fut pas au rendez-vous. Au contraire ! Démarra en 2004 un cycle, non refermé à ce jour, de violences et d’attentats plus meurtriers les uns que les autres, lesquels vus depuis l’Occident atteint de myopie aggravée, parurent être de simples affrontements interconfessionnels, chiites contre sunnites, participant d’une guerre intercommunautaire de basse intensité. Mais ce navrant Occident ne voulait pas voir ni savoir que mille et cent fois des forces non identifiées s’employèrent et s’efforcèrent d’allumer pour de bon le brasier de la guerre civile sans jamais y parvenir tout à fait. Des commandos sous faux drapeau et avec uniformes d’emprunts s’attaquèrent ainsi aux symboles religieux les plus précieux pour les mahométans, telle la mosquée de Samarra au nord de Bagdad1. Mais en vain. Une technique qui fut employée à moindre échelle mais avec plus de succès fut celle des tireurs embusqués qui parvinrent en mars 2011 dès les premiers jours de la contestation non violente des sunnites syriens contre le pouvoir central tenu par des alaouites (assimilés à des chiites), à transformer un ressentiment populaire souvent légitime en une insurrection armée. La même méthode fut utilisée un an plus tard, en février 2014, sur le Maïdan de Kiev pour jeter les uns contre les autres, fédéralistes russophones contre euratlantistes. Partout, en Orient et en Occident, les mêmes techniques, la même guerre terroriste se retrouvent. Une guerre déjà décrite par Flavius Josèphe au temps de l’empereur Titus, guerre terrible qui emporta plus tard l’empire des Tsars en mars 1917…

    RETOUR À L’ACTUALITÉ SANGLANTE

    Arrêtons ici cette digression liminaire. Laquelle n’est cependant pas tout à fait inutile parce que les actuels malheurs des Penjâbis ou des Belges, comme ceux récents des Français, viennent de là. Et de la sale guerre d’Irak inscrite ipso facto dans cette “guerre sans limites” au terrorisme déclarée par GW Bush le 20 septembre 2001 devant le Congrès, puis lors de son discours de l’Union le 20 janvier 2002. « Notre guerre contre le terrorisme commence avec Al-Qaïda, mais elle ne s’arrêtera pas là. Elle ne prendra fin qu’une fois que tous les groupes terroristes de portée mondiale auront été trouvés, arrêtés et vaincus » [Capitole20sept01].

    C’est en effet de ce moment précis — même si les racines du mal plongent dans des abysses épaisses multiséculaires — que nous devons dater l’origine des attentats du 13 novembre 2015 et du 22 mars 2016. La guerre occidentaliste s’abat sur l’Afghanistan le 8 octobre 2001 et s’achève, en principe, avec le départ des derniers contingents américains fin 2014. Guerre stupide, ruineuse2 et inutile puisque nous accueillons aujourd’hui en Europe des réfugiés afghans qui « fuient la guerre » ! Au demeurant prodigieux succès pour ceux qui sèment le chaos à travers le Continent et entendent régner sur les décombres des nations. En raccourci, rappelons que cette Al-Qaïda contre laquelle l’Amérique néoconservatrice partait en guerre en 2001 est le fruit de ses propres œuvres, créée avec la complicité des Services spéciaux pakistanais, l’ISI, avant même l’entrée des Soviétiques sur la scène afghane en 19793.

    Aujourd’hui cette formation terroriste que Washington et Langley ont abondamment utilisée en Bosnie et au Kossovo, constitue, sous le label Al-Nosra, le fer de lance de la politique de « regime change » mise en œuvre en Syrie, avec l’active complicité de Paris, Londres, Berlin toujours en avance d’une soumission et d’une basse servilité. Entretemps des djihadistes mal dégrossis et armées de cutters sont réputés avoir descendus trois tours de Manhattan avec seulement deux avions. Comprenne qui pourra. Mais chut, il est interdit de se poser la moindre question sous peine de se voir accuser de conspirationnisme, une altération de la pensée presque plus répréhensible que tous les crimes de sang réunis. […] Lire la suite…

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/attentats-a-bruxelles-et-au-pakistan-la-strategie-de-la-tension_156911.html#more-156911

  • Born 1949, still going strong !

    Anniversaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord : 4 avril 1949. Pour bien des éditocrates, 67 ans serait l'âge d'une retraite bien méritée, l'Alliance ayant fait son temps, du moins dans ses fonctions dissuasive et offensive. On pourrait conserver l'assemblée sous la forme d'un club océanique occidental pour faire des régates, ou pas. Mais les PECO ne sont pas d'accord. Les pays d'Europe orientale et centrale, heureusement coupés de l'empire russe par la liquéfaction de l'Union soviétique, n'entendent négocier aucune alternative au SHAPE¹ pour leur défense, et surtout pas un gloubi-boulga militaire franco-européen. Ils ont déjà donné ! Munich est dans toutes les mémoires de l'Est.
    Pour remplacer l'OTAN, pourquoi feraient-ils confiance à M. Hollande ou à M. Sarkozy plus que nous ne le faisons nous-mêmes, c'est-à-dire pas du tout. Nous sommes partout en remorque de l'Alliance, nous l'étions même avant la réintégration. En Afrique, nous avons sauvé Bamako et Tombouctou sur les soutes américaines. En Syrie, le couple infernal Fabius-Hollande fut privé de bombardements par le retrait anglo-saxon, retrait motivé par le risque d'extermination des communautés non sunnites² par les bandes islamistes débarrassées d'une contre-attaque de Damas (source Gérard Chaliand).
    A y regarder de plus près, il n'y a pas de solution de rechange, aucun pays européen ne pouvant se défendre seul, et aucun ne nous faisant confiance dans le domaine d'une défense européenne, sauf à jouer aux gendarmes et aux voleurs en ex-Yougoslavie ou à Chypre demain. Résignons-nous à notre taille réelle et optimisons nos dépendances, ce qui sera plus efficace que les déclamations de préaux sur la France seule et notre indépendance retrouvée ; c'est un leurre électoral.
    Plutôt que d'entraver nos défenses, l'OTAN a ceci de particulier que l'amalgame produit en opérations dans le creuset allié est plus puissant que la somme des capacités mises en commun. Ceci tient aux procédures éprouvées de veille et de combat, à l'environnement logistique puissant et à la modernisation continue des vecteurs d'armes, même en période de basses eaux budgétaires. La dissolution la plus probable, si elle échet, pourrait venir d'un nouveau pouvoir isolationniste américain lassé de payer pour défendre nos retraites par répartition et notre assurance maladie. On songe à une victoire de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle. Il a déjà prévenu que nous étions trop chers !
    Dissoudrait-on l'OTAN que les pays baltes seraient croqués dans la journée et la Pologne menacée de vitrification jusqu'à sa déclaration de neutralité (ça s'appelle autrement comme "de bon voisinage"); et les brigades blindées russes entreraient à Kiev juste après la préparation d'artillerie, façon Grozny. Les motifs en seraient toujours les mêmes qu'à l'époque de la capture de la Silésie germanophone : protéger les populations russophones écrasées d'avanies par les autochtones. On voit déjà se coucher des rangs entiers de politiciens français comme passés par les armes de la propagande russe. On pourrait citer des noms qui nous feraient mal d'entendre.
    Le SHAPE dissous, il faudrait bien alors réarmer comme en 1939 et taper dans les crédits sociaux, le pays n'ayant plus le rond. Combien de temps les PECO tiendraient-ils seuls avant de passer des accords d'estime réciproque avec le Kremlin ? Dix jours. La frontière slave de l'Allemagne deviendrait notre frontière orientale et rien ne dit qu'elle se défendrait beaucoup si la Russie ouvrait la porte en grand aux investisseurs teutons. Les miquets, nuls aux échecs, que nous portons chaque fois au pavois connaîtraient alors les affres de la dissuasion nucléaire effective. Je n'ose pas même y penser !
    Arrêtons de bomber le torse dans les salons stratégiques. Jusqu'ici nous faisons illusion, c'est notre meilleur atout. Tant que nous combattons des ennemis sans avions, sans navires, ni artillerie à longue portée, on fait les fiers. Mais nous glandons au Sahel-Sahara sans résultats probants ; et nos campagnes à moyenne portée donnent des résultats très modestes : la dernière sortie du Charles-De-Gaulle (125 jours de mer pour un groupe aéronaval³ de 7 navires et Awacs) a permis de frapper Da'ech cent deux fois. C'est moins que pas beaucoup, eu égard au potentiel engagé (100 coups par jour) (source Le Fauteuil de Colbert).
    (1) SHAPE : Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe.
    Pour couper la doxa souverainiste à angle droit, je soutiens depuis longtemps notre participation active au SHAPE pour la seule raison que la nation a besoin d'être défendue en vrai, dans le concret et pas sur la caisse à sable, car le risque de guerre n'est pas éteint, et que le seul système efficace à disposition est l'alliance atlantique intégrée. Cet outil est performant, entraîné, mis à jour continûment, il oblige à s'améliorer en permanence, et cerise sur le gâteau, il fait peur à nos adversaires qui ne cessent de le dénoncer. Ça me suffit.

    (2) Essentiellement, les Chrétiens de toutes obédiences, les Druzes et les Alaouites plus quelques petites communautéshérétiques.
    (3) Porte-avions, frégates, sous-marin atomique, ravitailleur et avion Atlantique2 pour l'acquisition de cibles.
    Postscriptum : Royal-Artillerie a publié plusieurs billets sur l'OTAN, accessibles par le nuage de libellés proposé en bas de page. La montre est un chronomètre canadien de planche de bord Marathon Monte-Carlo ST194004 ; compter 4000$ca quand même !

     

  • En Syrie, des terroristes armés par le Pentagone combattent ceux armés par la CIA !

    DAMAS (NOVOpress) : C’est une facette méconnue du conflit syrien : les affrontements entre la CIA et le Pentagone par factions terroristes interposées sur le théâtre d’opérations syriens. Le 27 mars dernier, le Los Angeles Times y a consacré une enquête édifiante. Nous en avons traduit cet extrait :

    « Les milices syriennes armées par les différents intervenants de la machine de guerre américaine ont commencé à se battre entre elles dans les plaines entre la ville assiégée d’Alep et la frontière turque, soulignant combien les forces US présentes contrôlent mal les groupes qu’ils ont financés et entraînés dans cette guerre civile depuis cinq ans.

    Les combats se sont intensifiés au cours des deux derniers mois. À la mi-février, une milice armée par la CIA appelée Fursan al Haq, ou Chevaliers de la Justice, a été repoussée hors de la ville de Marea, à environ 30 km au nord d’Alep, par les forces alliées… du Pentagone. reculant vers les zones contrôlées par les Kurdes, à l’est. « Nous nous battrons contre toute faction qui nous attaque, quels que soient ses soutiens », a déclaré dans une interview le major Fares Bayoush, chef des Fursan al Haq. Les combattants rebelles décrivent des affrontements similaires dans la ville d’Azaz, un point de transit clé entre Alep et la frontière turque, et, le 3 mars, dans le quartier de Sheikh Maqsud à Alep.

    « C’est une guerre compliquée, multi-facettes, où nos options sont très limitées », a déclaré un responsable américain sous couvert d’anonymat. « Nous savons que nous avons besoin d’un partenaire sur le terrain. Nous ne pouvons pas vaincre Daech sans cette partie de l’équation, donc nous continuons essayer de nouer des relations. »

    Le président Obama a autorisé ce mois-ci un nouveau plan du Pentagone pour former et armer des « rebelles » syriens, en relançant un programme suspendu à l’automne après une série de revers embarrassants où une grande partie des munitions et des camions américains avaient été retrouvés chez un groupe terroriste affilié à Al Qaida.

    Le Pentagone avait alors déployé des forces spéciales dans les zones tenues par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie pour mieux se coordonner avec les milices locales et faire en sorte que les groupes terroristes soutenus par les États-Unis ne s’entre-déchirent pas. Mais ces escarmouches sont devenues routinières.

    L’an dernier, le Pentagone a contribué à créer une nouvelle coalition militaire, les Forces démocratiques syriennes. Le but était d’armer le groupe et de se préparer à prendre le territoire de l’Etat islamique en Syrie orientale et à fournir des informations pour les frappes aériennes américaines. […]

    Alors que les actions du Pentagone font partie d’un effort manifeste des États-Unis et de ses alliés contre l’État islamique, le soutien de la CIA vise uniquement à renverser le gouvernement d’Assad.

    Dans un premier temps, les deux mouvements opéraient principalement dans les zones éloignées de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes soutenues par le Pentagone dans la partie nord-est du pays et les terroristes soutenus par la CIA plus à l’Ouest. Mais au cours des derniers mois, les frappes russes contre tous les combattants anti-Assad dans le nord-ouest de la Syrie ont diminué leur territoire d’influence et ils se retrouvent maintenant voisins. »

    http://fr.novopress.info/

  • Journal du Vendredi 1er Avril 2016 : Immigration / Réfugiés : cette chance pour la France

  • Sur l’abandon par le TPIY des poursuites contre Vojislav Seselj

    Communiqué de Bruno Gollnisch, député Français au Parlement Européen

    Le Tribunal Pénal International  pour l’Ancienne Yougoslavie (TPIY)  vient d’abandonner toutes poursuites à l’encontre de  Vojislav Seselj,  dirigeant  nationaliste serbe , sur la détention duquel j’avais (en vain)  tenté d’alerter le Parlement Européen.

    On en conclut que Vojislav Seselj, qui s’était rendu de son plein gré au TPIY en 2003,  a passé treize ans de prison pour rien.

    On doit au moins se poser la question du rôle du procureur de cette juridiction.

    http://gollnisch.com/2016/04/01/labandon-tpiy-poursuites-contre-vojislav-seselj/

  • Poutine victorieux au Proche-Orient, la coalition US déconfite ronge son frein et la Chine avance ses pions: la Méditerranée au centre du monde – analyse.

    On nous répète à l’envi que le vieux monde est mort, que désormais le centre du monde s’est déplacé sur la façade Pacifique où paradent les trois super-puissances, mais alors pourquoi ces gros alligators viennent-ils se battre dans le petit marigot méditerranéen ? La Méditerranée reste plus que jamais au centre du monde, mais en quelques mois l’intervention russe en Syrie a complètement redistribué les cartes. Et la vérité est qu’ il n’y a plus de « mare nostrum ».

    Pourquoi autant d’intérêt pour cette mer ? Pourquoi la victoire syro-russe de Palmyre a-t-elle engendré si peu d’enthousiasmes et autant de dépit dans le monde ? Et d’abord en quoi consiste cette victoire et quels en sont ses enjeux ?
    La libération de Palmyre représente une victoire majeure, elle annonce la fin de l’Etat islamique tout en rebattant les cartes géostratégiques. Avec la victoire de Palmyre la Russie s’est rendue incontournable en Méditerranée, c’est elle qui maintenant donne des leçons à une Amérique arrogante et incrédule, tandis que la Chine ne cède rien. Comment cela s’est-il passé ?

    la ville de Tadmor, et les ruines de l’antique Palmyre situées à proximité, étaient aux mains des combattants de l’État islamique depuis 10 mois. Au matin du 27 mars, l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe, a libéré la ville hautement stratégique de la province d’Homs. C’est un raz-de-marée dans la guerre internationale de Syrie qui dure depuis six ans, et ce raz-de-marée fait des vagues dans le monde entier.

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  • Les derniers mots de l’officier russe mort en héros à Palmyre (Syrie) - Alexandre Prokhorenko

  • Qui profite du trafic de pétrole de Daech?

    Aujourd'hui, la tâche d'Ankara est de déterminer les acteurs concrets impliqués dans le trafic de pétrole entre Daech et la Turquie. Pour l'Etat, le profit du trafic est modique, mais pour les individus et les entreprises, cette activité pourrait être relativement rentable, explique l'ex-député du Parti républicain du peuple Mehmet Şeker à Sputnik.
    Les documents portant sur les relations Turquie-Daech à propos du pétrole, dévoilées dans un documentaire de la chaîne de télévision RT, font toujours partie de l'ordre du jour en Turquie. Maintenant, la question est soulevée au parlement turc.
    Le député de la province d'Ankara du Parti républicain du peuple (CHP), parti d'opposition, Murat Emir a présenté une demande devant le premier ministre Ahmet Davutoglu pour qu'il fournisse des informations sur les documents présentés dans le film.
    Entre-temps, l'ex-député du CHP de la province de Gaziantep Mehmet Şeker a commenté la situation dans un entretien accordé à Sputnik.
    "Malheureusement, nous ne disposons pas d'informations fiables sur les directions où est acheminé le pétrole vendu par Daech en Syrie et quels pays en achètent. Mais nous savons que la plupart de ce pétrole se dirige vers le Kurdistan irakien où il est traité pour être vendu plus loin", signale l'ancien député.
    Toutefois, ce qui se passe ensuite est très difficile à déterminer: à qui reviennent les profits et à qui et comment le pétrole est vendu. Cependant, nous savons que le brut, dont le prix s'élève à 40 dollars le baril sur le marché international, est bradé par Daech pour entre 17 et 18 dollars le baril.
    En cela, Mehmet Şeker ne croit pas que ce processus se déroule directement au niveau gouvernemental. Les chiffres ne sont pas si élevés, et les Etats n'entendent pas y participer, qu'il s'agisse des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Turquie ou de n'importe quel autre pays.
    "Les sommes sont modiques, rapportées à la moyenne étatique. Alors que des individus ou des sociétés peuvent entreprendre cette activité car les profits dans ce cas sont considérables. Si, par exemple, le pétrole se vend à 250 millions de dollars par an, la moitié de cette somme devient un revenu net. Ainsi, il est plus probable que le niveau personnel soit impliqué dans ce processus", estime M. Şeker.
    Cet argent est utilisé pour financer le terrorisme. Les djihadistes le dépensent pour acheter des armes, des explosifs, des munitions dont ils se servent pour perpétrer des attentats en Turquie et en Europe.
    Il est donc important qu'on dévoile les acteurs impliqués dans ce processus. Ces gens doivent en être tenus responsables au niveau international, fustige M. Şeker. Oui, le trafic de pétrole est réalisé par des personnes concrètes alors que des Etats entiers ferment les yeux sur ce problème.
    "Si les pays développés ne vendaient pas d'armes sauf aux armées officielles, il n'existerait pas le terme de +terrorisme+. Et si le pétrole n'était acheté que par les pays-producteurs, les groupes terroristes comme Daech ne disposeraient pas d'une telle source inépuisable de revenu", résume-t-il.
    Malheureusement, ce processus a déjà lieu, et en Turquie il existe des gens impliqués. Mais on n'a pas pour le moment de preuves concrètes qui le confirment, résume l'interlocuteur de Sputnik.

    Sputnik :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVAkFFAAuPXPuesFW.shtml

  • Palmyre libérée

    Qu’en pense Laurent Fabius ? Notre calamiteux ministre des Affaires Étrangères voulait bombarder Damas, détruire le régime syrien et abattre Bachar el Assad « l’homme qui ne devrait pas être sur terre ».

    Dieu merci, personne n’a suivi cette stratégie folle qui aurait immanquablement entraîné l arrivée des islamistes au pouvoir.

    En revanche, Américains, Français et Anglais sont tombés d’accord pour laisser l’Etat Islamiste prendre Palmyre en mai dernier. Il aurait été pourtant facile d’empêcher cela en bombardant les colonnes d’assaut islamistes qui sont restées des heures en plein désert sans aucune protection. Mais il ne fallait surtout pas donner l’impression de soutenir un régime honni par nos puissants alliés sunnites et nos stupides journalistes.

    Alors tant pis pour la perle du désert, l’héritière de siècles de culture.

    Les barbares ont ensuite fait ce qui était prévisible : ils ont égorgé les militaires syriens prisonniers et réduit la population en esclavage. Comble de l’horreur : l’archéologue syrien responsable du site, qui n’avait pas voulu fuir, a été publiquement égorgé puis décapité malgré ses 84 ans.

    Cet homme, pendant des décennies, avait accueilli et guidé les archéologues du monde entier sur ce site qu’il a tant protégé. Qu’ont pensé MM. Obama, Hollande et Cameron de cette fin ? Probablement rien.

    Mais le vent a tourné avec l’intervention russe.

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  • Jean-Michel Quatrepoint : « Trump et Sanders, la revanche de l'Amérique sur Wall Street »

    La réflexion de Jean-Michel Quatrepoint est toujours intéressante, libre de l'idéologie dominante, réaliste à la maurrassienne. Comment expliquer le succès de Donald Trump et la résistance de Bernie Sanders dans la course à l'investiture présidentielle ? C'est la question à laquelle Jean-Michel Quatrepoint répond ici pour Figarovox [18.03]. Pour lui, Trump et Sanders sont les candidats anti-establishment qui portent les rancœurs et les revendications des classes moyennes étatsuniennes. Et ils sont les archétypes de cette réaction antisystème, de ce retour des nationalismes et des cultures qui parcourt le monde en ce moment et s'oppose au modèle d'un univers globalisé, indifférencié qu'annonçait la doxa. Quels que soient les défauts et les qualités des hommes, cette évolution, pour nous positive, n'échappera pas à ceux qui comme nous sont, pour la France, patriotes et, dans notre cas, royalistes.  LFAR

    Comment expliquer le succès fulgurant de Donald Trump dans les primaires républicaines ?

    Donald Trump et Bernie Sanders, de même que Jeremy Corbyn et l'UKIP en Grande-Bretagne, l'AfD et Die Linke en Allemagne, ou encore le Front national et le Front de gauche en France, en incluant Dupont-Aignan, expriment la voix des classes moyennes paupérisées qui estiment que le système économique actuel les met dans une impasse. Au lieu de se concentrer sur les cheveux de Trump, son aspect bateleur et ses provocations verbales, il faudrait plutôt comprendre les raisons profondes de son succès. La montée des «populistes», comme on les qualifie non sans un certain dédain, est la manifestation de l'échec patent de ceux qui gouvernent et du modèle économique dominant depuis un quart de siècle.

    Trump est un mélange de Jean-Marie Le Pen et de Bernard Tapie: Le Pen, car il est dans la transgression ; il dit ce que plus personne n'osait dire. Tapie, car il n'est pas du sérail politique, et que c'est un meneur d'hommes et un entrepreneur… controversé. Comme Tapie, Trump sait parfaitement utiliser ses qualités de showman et son rapport à la télévision. Tapie s'est fait laminer par un système qui ne voulait pas de lui, parce qu'il n'était pas du sérail. Le Pen ne voulait pas du pouvoir, les gens au pouvoir lui ont laissé son fonds de commerce, car ainsi il ne les menaçait pas.

    Au lieu de pousser des cris d'orfraie sur la vulgarité et les saillies de Trump, il conviendrait de s'interroger sur les mécanismes profonds qui l'ont poussé à se présenter à l'investiture républicaine. L'une des motivations de Trump est sa volonté de revanche sur un système qui l'a humilié et exclu. En 2011, Barack Obama, lors du grand dîner des correspondants de la Maison-Blanche, s'était moqué de lui, en sa présence, provoquant l'hilarité de tous les participants. Par la suite, il a été humilié par l'establishment du parti républicain. En 2012, il a soutenu Mitt Romney. Il voulait jouer un rôle politique important dans sa campagne ; finalement, il a été cantonné à un rôle d'apporteur de capitaux. Il se présente aujourd'hui à un moment où l'Amérique profonde est en plein désarroi.

    Côté démocrate, la victoire du «système» incarné par Hillary Clinton apparaît très probable…

    La base démocrate est pour l'heure très divisée. La victoire d'Hillary Clinton est probable, mais pas aussi spectaculaire qu'on ne le dit. Une partie de la base, jeunes en tête, soutient fermement Bernie Sanders, dont les combats sont populaires à commencer par celui contre la cherté des études supérieures et l'endettement étudiant. Pour eux, Hillary Clinton est l'incarnation de l'establishment.

    Trump et Sanders sont les candidats anti-establishment qui portent les rancœurs et les revendications des classes moyennes, plutôt blanches de la middle-working class, encore majoritaire aux Etats-Unis.

    Chez les républicains, en quoi le programme de Trump tranche-t-il avec celui d'un Romney ou d'un Bush ?

    Le parti républicain traditionnel n'avait pas de candidat qui s'imposait ; Marco Rubio s'est effondré et Ted Cruz, dans la mouvance religieuse évangéliste, est beaucoup plus droitier et conservateur que Trump. La base du parti républicain, les dégoûtés des partis politique et les indépendants qui vont voter dans les caucus et les primaires se déplacent pour protester contre le système en place.

    Paul Krugman, un démocrate, prix Nobel d'économie, a jugé dans le New York Times, le 7 septembre 2015, que le programme économique de Trump méritait l'attention. Outre le fait qu'il prévoit le maintien de l'« Obamacare », son programme est loin d'être conforme au conservatisme républicain. Notamment pour la fiscalité. Ainsi il veut s'attaquer au carried interest, une niche fiscale qui taxait les profits sur plus-values financières à seulement 15%. Les fonds d'investissement se sont développés à partir du carried interest, et une partie de l'establishment, à commencer par Mitt Romney, a ainsi accumulé des fortunes en payant le minimum d'impôts et en fermant et démantelant le maximum d'usines. Trump prône des mesures protectionnistes, et s'oppose aux traités de libre-échange (le traité transpacifique, signé mais pas encore appliqué, et le traité transatlantique, en cours de négociations).

    L'argument principal des anti-Trump repose sur l'idée que s'il accède au pouvoir, ce sera la guerre civile aux Etats-Unis. Mais il va mettre de l'eau dans son vin, notamment vis-à-vis des hispaniques. En réalité, il renoue avec l'isolationnisme traditionnellement ancré dans le parti républicain jusqu'au tournant de la Deuxième guerre mondiale. Sa vision du monde n'est pas unipolaire mais multipolaire ; son slogan « Make America great again » est concentré davantage sur la situation socio-économique interne du pays que sur son implication dans les affaires du monde. S'il est élu, il devrait renouer avec une politique extérieure réaliste, pragmatique et non messianique, à la différence de Clinton.

    S'agit-il d'une remise en cause intégrale d'un développement disproportionné du capitalisme et du libre-échange ?

    Depuis un quart de siècle le libre-échange a été érigé en dogme. Avec un ajustement salarial et social qui a d'abord pesé sur les classes populaires puis sur les classes moyennes qui en ressentent une angoisse croissante. Le tripledumping social, fiscal et environnemental a grippé le traditionnel ascenseur social. Elles vivent dans la peur du déclassement, de la précarité, puis de la pauvreté, pour eux-mêmes ou pour leurs enfants. Avec en parallèle, une montée des inégalités ; les classes moyennes ont été appauvries et l'infime classe des très riches s'est enrichie. Et cela commence à se voir.

    Dans la première partie du vingtième siècle, à l'époque du fordisme, puis pendant les Trente glorieuses, il existait une possibilité d'enrichissement des travailleurs. C'était le rêve américain et en France le rêve républicain. Aujourd'hui, cela apparaît impossible: le modèle économique n'est plus attractif. C'est dû à la globalisation et surtout aux délocalisations avec, hier, cette alliance contre nature entre le PCC, Wall Street et Walmart. Entre 2001 et 2013, les importations de produits chinois par Walmart ont coûté aux Etats-Unis 400 000 emplois, la plupart dans l'industrie manufacturière. Au total, 3,2 millions d'emplois ont disparu ces années-là, dans l'industrie manufacturière. Des délocalisations massives qui se sont conjuguées avec l'irruption du numérique, cette troisième révolution industrielle qui accroît les inégalités, le stress et les transformations massives d'emplois protégés jusqu'alors (parmi lesquels les plus célèbres sont les taxis). L'« iconomie»  met en concurrence tous les secteurs d'activité. L'immigration en provenance de pays pauvres aux salaires plus bas fait partie de ce phénomène de dumping social. D'où les réactions de ces classes moyennes qui voient peu à peu tous leurs avantages disparaître.

    Pourquoi Hillary Clinton incarne-t-elle autant l'establishment politique étasunien ?

    Hillary Clinton, et son mari avant elle, font partie d'un système entièrement lié au système financier américain. Sur le plan de la politique étrangère, elle est un faucon néoconservateur. Elle est très hostile à la Russie - il ne serait pas improbable qu'elle engage une lutte armée contre la Russie avec l'OTAN - alors que Trump souhaite trouver un accord avec Poutine. Elle poussera le traité transatlantique dans le sens des avantages aux multinationales américaines, dont elle est une représentante. Quand on additionne les conférences payantes auxquelles Bill et Hillary Clinton ont participé en quinze ans, on arrive à 125 millions de dollars. La Fondation Clinton a noué des relations très lucratives avec le Qatar, Oman, l'Arabie saoudite. Ou encore avec des oligarques russes pour le rachat de mines d'uranium (Uranium One) au Canada, comme l'a montré une enquête très fouillée du New York Times.

    Le système de financement électoral américain favorise-t-il, compte tenu du rejet populaire qu'il suscite, un Trump qui, lui, n'en profite pas ?

    La démocratie américaine est limitée, et sa limite, c'est le système de financement des élections. À plus forte raison quand les financements sont déplafonnés, souvent d'ailleurs pour payer de gigantesques campagnes de démolition de l'adversaire, plutôt que pour promouvoir ses propres idées. Obama avait réussi à contourner ce système en 2008, en s'appuyant sur de petits donateurs privés, comme Sanders aujourd'hui. Trump a réussi à court-circuiter la machine à financements, car il est auto-suffisant. Il ne dépend de personne, et c'est pour ça que beaucoup d'Américains le soutiennent. C'est la seule manière d'élire quelqu'un qui ne soit pas corrompu et qui ne dépende de personne, d'aucun gros donateur, d'aucun lobby. Comment Hillary Clinton peut-elle être indépendante de Goldman Sachs quand cette banque est l'un des principaux contributeurs du financement de sa campagne ?

    Quelles sont les similitudes avec la situation française ?

    L'UMPS français est l'équivalent du gros axe républicain-démocrate américain. Aux Etats-Unis, les républicains penchent davantage vers le «big business» (grosses entreprises traditionnelles) et les démocrates vers Wall Street (sociétés financières). Pour les électeurs de Trump et Sanders, ces partis se soucient des milieux d'affaires, mais ne s'occupent pas des classes moyennes paupérisées.

    En France, le FN a beaucoup plus percé que le Front de gauche car il s'est approprié une part des revendications sociales autrefois portées par la gauche de la gauche, et a attiré à lui les «petits blancs», la white middle working class qui n'est pas, n'est plus, dans ces grandes métropoles qui se distinguent particulièrement du reste du territoire: le désert français, ou l'Amérique profonde. Les habitants des périphéries sont peut-être mal considérés par l'élite métropolitaine, mais s'expriment par leur vote. Après avoir essayé droite et gauche, et devant l'aggravation de leur situation, ils veulent tenter autre chose. C'est Trump outre-Atlantique, c'est le FN en France.

    Quelles sont les principales différences entre la situation aux Etats-Unis et celle en France ?

    Trump a pris tout monde par surprise, alors que cela fait quarante ans que le FN est installé dans le paysage médiatique et politique. Ses dérapages verbaux ne le desservent pas. Au contraire, ils le font monter dans les sondages. Ses soutiens se disent: «enfin quelqu'un qui parle notre langue et qui nous défend!». Mais il n'a pas gagné, car l'Establishment, le « Big Business », fera tout pour l'abattre. Tout comme le système fait tout pour abattre les Le Pen, dès lors que la fille, contrairement à son père, veut vraiment accéder au pouvoir.

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres auMonde, à La Tribune et au Nouvel Economiste . Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir. Il est membre du Comité Orwell.

    Dans son livre, Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde ? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maîtres sur la mondialisation.

    Son dernier livre, Alstom, scandale d'Etat - dernière liquidation de l'industrie française, est paru en septembre 2015 aux éditions Fayard.

    Entretien réalisé par Eléonore de Vulpillières