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international - Page 829

  • Quand les démocraties représentatives ont peur du référendum...

    La démocratie représentative n’est pas la seule forme de démocratie possible, comme l’ont jadis prouvé les inventeurs athéniens du mot qui, dès les origines de ce mode d’expression et de décision politique, ont produit les critiques les plus vives, les plus circonstanciées comme les plus injustes parfois, de ce système. A Athènes, c’était une forme de démocratie directe qui prévalait, les décisions prises par le démos à l’Ecclésia s’imposant à tous les citoyens, pour le meilleur comme pour le pire : s’il avait eu ses grandes et belles heures, ce système avait aussi mené à la perte de la cité par des votes inconsidérés et cette « arrogance démocratique » que l’on retrouve parfois aussi dans nos propres sociétés et dans une histoire pas si lointaine que cela. Mais cette participation directe des citoyens à la prise de décisions avait au moins le mérite de donner aux Athéniens eux-mêmes la responsabilité de leurs actes, et elle ne me semble pas totalement illégitime même si j’en connais et reconnais les risques et les conséquences dans l’histoire, et s’il me semble qu’elle doit être « arbitrée » par un Etat souverain et légitime. D’ailleurs, cette forme de participation directe des citoyens à la prise de décision (et pas seulement politique) me semblerait fort judicieuse et encore plus légitime si elle s’appliquait à l’échelon des quartiers, des communes ou des provinces (terme que je préfère à celui de région, malgré ses racines latines peu glorieuses, puisque les Romains rappelaient ainsi aux provinciaux que ces derniers descendaient des vaincus…), sur des questions d’aménagement du territoire ou d’urbanisme, de gestion locale ou de financement des politiques de proximité, etc. 

    Mais il semble que nos démocraties d’aujourd’hui, représentatives et oligarchiques, n’aiment guère cette démocratie directe, voyant dans le référendum une atteinte à leur pouvoir et, même, à leur légitimité : en France, le dernier référendum, celui de 2005, a laissé sur la joue des classes politiques et médiatiques dominantes une marque encore brûlante que, honteux, les perdants d’alors qualifient de « populiste ». L’Union Européenne elle-même n’aime pas plus cet appel au peuple que, déjà, Robespierre dénonçait comme une sorte de procédé contre-révolutionnaire, à l’époque pour sauver le roi condamné par la Convention. Sans doute est-ce cette défiance qui a permis de passer sous silence le référendum qui vient d’avoir lieu au royaume du Danemark la semaine dernière, et qui, pourtant, revêt une certaine importance pour qui croit dans les libertés et leur mise en pratique… 

    En effet, les Danois devaient décider s’ils souhaitaient que leur pays soit associé plus étroitement aux politiques de sécurité et de justice de l’Union Européenne, et les grands partis de droite et de gauche, dits modérés, libéraux ou sociaux-démocrates, avaient appelé à voter Oui, quand les partis dits populistes ou marginaux militaient pour le Non. En fait, ce référendum, s’il y avait été répondu Oui, pouvait mettre fin aux dérogations dont bénéficient le royaume du Danemark depuis son entrée dans l’Union (alors simple Communauté économique), confirmées dans les années 1990, et les électeurs danois, dans leur majorité, y ont vu un risque d’intégration trop poussée dans un ensemble dont ils continuent de se méfier. Ainsi, 53 % des électeurs danois (avec une participation de 70 % des électeurs inscrits) ont rejeté le projet gouvernemental et européen, préférant garder au pays ses prérogatives régaliennes plutôt que de lâcher la proie pour l’ombre, surtout en cette période de renoncement européen à la maîtrise de son destin, renoncement démenti par les institutions et les gouvernements de l’UE mais bien visible aux yeux des habitants européens et, parfois, mal vécus par ceux-ci.

     

    Ce qui est tout de même incroyable, c’est que ce référendum, pourtant intéressant pour savoir ce que pense concrètement l’opinion publique majoritaire d’une nation d’Europe et utile pour les débats qu’il a engendrés dans ce pays scandinave sur l’Union Européenne et son rôle mais aussi ses limites, n’a eu aucun écho en France, si ce n’est quelques rares dépêches, et aucune analyse sérieuse n’est apparue dans les colonnes de la grande presse ! Pourtant, ce royaume de 5,7 millions d’habitants est un membre à part entière de l’Union et le débat initié et réglé par un vote portait sur des questions importantes pour les citoyens et les libertés en Europe.

     

    En fait, comme je l’ai déjà évoqué plus haut, nos démocraties représentatives n’aiment pas vraiment cette « concurrence du peuple » envers les représentants, parlementaires et gouvernements, qui sont les grands gagnants et véritables maîtres de nos pays par le biais de leurs chambres (qu’elles se nomment assemblée nationale, sénat ou diète) et de leurs bureaux ministériels et administratifs : c’est lors des référendums que la dichotomie « pays réel-pays légal », popularisée par Maurras au XXe siècle, apparaît parfois la plus nette, et elle n’est ni à l’avantage ni à l’honneur des démocraties contemporaines qui se prétendent « pouvoir du peuple » quand elles sont surtout l’éteignoir des espérances des populations qui, en représailles, n’écoutent plus les discours officiels et rentrent « en dissidence » par tous les moyens, même légaux... Grèce, France, Danemark en sont quelques illustrations récentes.

    Cette peur du référendum qui traverse nos démocraties représentatives, et en particulier la République française (qui semble ne s’être jamais remise de l’affront gaullien aux partis et politiciens par ce court-circuitage référendaire des jeux parlementaires), n’est pas mienne, et je continue à penser qu’il peut être un bon moyen d’associer(et je parle là du niveau national et plus seulement du niveau local) les citoyens au gouvernement de la Cité. Ce n’est pas pour autant une fin mais bien un moyen, et j’insiste sur ce point. Que la Monarchie danoise soit moins frileuse à l’égard du recours à la démocratie directe (déjà 8 référendums depuis 1972, principalement sur l’Europe) que notre République en dit long sur les blocages de cette dernière…

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1276:quand-les-democraties-representatives-ont-peur-du-referendum&catid=49:2015&Itemid=60

  • Poutine a déjoué les calculs de l’Occident

    Malgré les tentatives de l'Occident de l'isoler, la Russie continue de défendre ses intérêts en toute confiance, selon un diplomate indien.
    L'implication de la Russie dans le dossier syrien montre que Vladimir Poutine ne considère pas que sa marge de manœuvre politique ait été réduite suite à la confrontation avec l'Occident autour de la Crimée, écrit l'ancien ambassadeur d'Inde en Russie Kanwal Sibal dans un article dans le Daily Mail.
    "Les Etats-Unis ont tenté d'isoler politiquement la Russie et de la forcer à essuyer des pertes économiques en lui imposant des sanctions. Mais au lieu de prendre une position défensive, la Russie défend ses intérêts en toute confiance", indique-t-il.
    Elle a coordonné ses actions avec l'Iran et l'Irak, montrant qu'elle n'était pas isolée même dans cette région sensible, qui tout récemment encore se trouvait sous l'influence des Etats-Unis et de leurs alliés.
    "Washington espérait que la chute des cours du pétrole, les sanctions antirusses de la part de l'Occident et l'essoufflement de la croissance entraîneraient la marginalisation ultérieure de la Russie dans les affaires internationales, mais Poutine a prouvé que ces calculs étaient erronés", affirme Kanwal Sibal.
    Selon lui, en intervenant en Syrie, la Russie montre qu'elle plus qu'une puissance régionale.
    Poutine a également montré la puissance militaire de son pays, comme une sorte de signal d'avertissement indiquant à l'Occident qu'il ne devrait pas franchir la ligne rouge dans les relations avec la Russie. En donnant à voir ses technologies de pointe et la précision de ses bombardements, le Kremlin a affiché devant l'Occident les capacités de Moscou, estime le diplomate.
    L'intervention russe en Syrie a modifié la donne géopolitique en sa faveur. Cependant, bien qu'une détérioration de la situation ait été conjurée, il reste de nombreux obstacles sur la voie de la normalisation, selon lui.

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuAAAVklAPYZZFpII.shtml

  • Eric Zemmour se moque de la COP 21 et de sa « cohorte cosmopolite »

    Eric Zemmour rompt une fois de plus avec la pensée unique et brocarde avec humour la COP 21 et sa « cohorte cosmopolite » !


    « Avec la COP21, les milieux autorisés ont pris… par rtl-fr

    http://www.medias-presse.info/eric-zemmour-se-moque-de-la-cop-21-et-de-sa-cohorte-cosmopolite/45505

  • Etats-Unis: passe d’armes avec la presse russe au point presse du département d’Etat

    Les tensions entre Washington et Moscou sur les conflits en Syrie et en Irak ont donné lieu jeudi à une brutale passe d’armes lors du très policé point presse du département d’Etat entre son porte-parole et une journaliste de la télévision Russia Today.

    Le porte-parole John Kirby s’en est pris à la correspondante à Washington de la chaîne publique russe, Gayané Chichakyan, l’accusant de poser des questions « complètement ridicules » alors qu’elle l’interrogeait avec insistance sur la position américaine face au déploiement militaire de la Turquie en Irak.

    La diplomatie américaine tient tous les jours un long briefing, diffusé en direct à la télévision et sur internet, qui offre un tour d’horizon complet des crises mondiales sur lesquelles Washington a son mot à dire: des dizaines de journalistes accrédités — américains, européens, asiatiques ou arabes — dialoguent avec le porte-parole dans une ambiance le plus souvent cordiale.

    Après avoir attendu son tour, la journaliste de Russia Today, régulièrement présente au point presse, est revenue plusieurs fois à la charge pour savoir si Washington « approuvait » ou non la présence militaire turque dans le nord de l’Irak, sans la permission de Bagdad, qui provoque des tensions entre l’Irak et la Turquie.

    Le département d’Etat a affirmé cette semaine que ces deux pays alliés des Etats-Unis devaient régler ce différend directement et a refusé de prendre position pour l’un ou pour l’autre.

    « C’est tellement loufoque », s’est soudainement emporté M. Kirby.

    « Cela ne vous gêne pas de poser ces questions? Vous devriez regarder ces questions et presque rire de vous-même, non? C’est absolument dingue! », a tonné le porte-parole, très en colère.

    Alors que Gayané Chichakyan insistait sur le fait que les Etats-Unis semblaient indifférents face au déploiement de troupes turques en Irak — qui entraînent selon Ankara des Irakiens contre l’Etat islamique –, John Kirby a vraiment haussé le ton.

    « Je note que (votre) équipe pose très rarement des questions difficiles à (votre) propre gouvernement », a-t-il dit, en allusion à Russia Today en partie financée par le Kremlin et qui défend une voix médiatique « alternative » sur les dossiers internationaux.

    « Ici, au département d’Etat, vous pouvez venir et demander ce que vous voulez. Et vous pouvez être aussi accusatoire dans vos questions, certaines d’entre elles aujourd’hui complètement ridicules », a tempêté M. Kirby.

    « Quelle question était ridicule, Monsieur ? (…) Pour laquelle devrais-je me sentir gênée? » a rétorqué calmement la journaliste avant que le porte-parole ne mette fin à son briefing.

    Source: Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/bvoltaire/etats-unis-passe-darmes-avec-la-presse-russe-au-point-presse-du-departement-detat_148549.html#more-148549

  • Seul le déploiement du nucléaire peut résoudre le problème climatique

    D'Aymeric Chauprade, député français au Parlement européen :

    Reacteur_eau_pressurisee_zoom"La COP 21 se termine et a été l’occasion d’un immense lavage de cerveau médiatique qui visait à promouvoir le solaire, l’éolien, l’usage de la biomasse et l’efficacité énergétique. On nous a asséné des reportages sur le Costa-Rica ou El Hierro, des exemples en aucun cas transposables aux besoins des pays industriels et des pays émergents. On a oublié de nous révéler la réalité du contre-exemple énergétique allemand : l’Allemagne, même en décroissance démographique, n’arrivera pas à sortir du nucléaire et du charbon pour sa production électrique laquelle devra reposer sur des importations ; elle n’arrivera donc pas à décarboner les secteurs non électrifiés de son économie. Sa production électrique perturbe déjà les réseaux électriques de tous ses voisins.

    La vérité est qu’il est impossible de subvenir aux besoins du monde en s’appuyant sur les seules sources définies politiquement comme renouvelables. Paradoxalement, la COP se sera déroulée dans un pays qui a démontré premièrement que le nucléaire pouvait faire diminuer durablement et massivement les émissions de CO2, deuxièmement que le nucléaire est renouvelable lorsque le réacteur Phénix recycle quatre fois son combustible.

    Malheureusement, le nucléaire continue de faire l’objet d’une désinformation de la part de nombreux médias en Europe. L’exemple de Fukushima est éclairant : l’accident a été associé aux 20 000 victimes d’un tsunami, alors même que les populations n’ont pas reçu de doses significatives de radiations, seulement quelques millisieverts, c’est à dire bien en-deça du seuil de risque. Les rejets de la centrale japonaise ne perturbent pas la radioactivité naturelle de l’océan, mais ceci n’a pas été audible car la radioactivité naturelle reste un tabou dans nos établissements scolaires. Enfin la surface de la zone évacuée au Japon devrait être comparée à la surface rendue inconstructible par les éoliennes et les mines de lignites. La superficialité du traitement médiatique est trahie aussi par l’amalgame fait entre la centrale de Fukushima et nos réacteurs français. Le simple examen du système physique montre pourtant trois différences importantes : l’écoulement du réfrigérant, la neutralisation de l’hydrogène en l’absence d’électricité, et la filtration des rejets.

    La conclusion objective est que nos réacteurs, dont la sécurité a de surcroît évolué depuis leur construction, n’auraient pu provoquer un accident similaire. Si donc des réacteurs datant des années 60 ne provoquent pas de victimes des radiations, on peut être confiant dans les nôtres.

    Toute argumentation non antinucléaire reste cependant interdite en France : le remarquable film La promesse de Pandore qui décrit le parcours d’écologistes américains convertis au nucléaire n’a ainsi trouvé aucun distributeur en France.

    Quatre grands climatologues sont venus nous rappeler que seul le déploiement du nucléaire peut résoudre le problème climatique. Pratiquement, il s’agirait de construire dans le monde 2000 réacteurs REP et CANDU en 20 ans, puis 12 000 surgénérateurs entre 2040 et 2100. A côté d’un déploiement raisonnable de l’éolien et du solaire, le réchauffement serait ainsi limité à la fourchette 2,4 à 2,8°C. Pour descendre encore plus bas, entre 2,0 et 2,4 °C, il faut des émissions négatives, c’est à dire stocker massivement du CO2 issu de la combustion de la biomasse, approximativement la masse que l’on extrait du combustible fossile aujourd’hui. Et c’est une autre affaire compte-tenu de la croissance de la population mondiale !"

    Michel Janva

  • Regard sur « le monde en état de panique » ou le rêve universaliste fracassé

    Nous n'ajouterons pas un commentaire superflu à ce qu'on peut, à la fois, lire ou écouter ici de la part d'un clerc de la doxa européo-mondialiste. L'essentiel est dit dans notre titre.

    Nous avons entendu, lundi, Jean-Pierre Raffarin pleurer sur la République à la dérive. Hier matin, sur France Inter, Bernard Guetta a fait le constat exact d'un état du monde qui brise le rêve mondialiste, pacifiste, démocratique, multi-culturaliste, multiethnique, etc. Les idéologues et les marchands n'y triomphent pas. L'Histoire ne finit pas ...

    Plaignons nos élites : elles ont, en ces temps difficiles, intra et extra muros, de redoutables remises en cause à opérer. La faillite de leurs idées - mais il ne fallait pas se faire tant d'illusions ! - leur est sans-doute douloureuse. Pas à nous.  LFAR 

    Laissons la France. Laissons le reste de l’Europe où les nouvelles extrêmes-droites connaissent le même essor que le Front national et regardons ailleurs. Candidat aux primaires républicaines, candidat à la présidence des Etats-Unis, M.Trump vient de faire un nouveau coup d’éclat en proposant d’interdire aux musulmans, à tous les musulmans, l’accès du territoire américain.

    S’il l’a fait, c’est qu’il pense pouvoir ainsi plaire à suffisamment d’électeurs républicains pour remporter les primaires et il n’a pas tort car la peur, celle d’un monde devenu aussi incertain qu’incompréhensible, est aussi forte aux Etats-Unis qu’en Europe… et ailleurs.

    Repassons l’Atlantique, allons jusqu’à Moscou. Sur quoi s’appuie M.Poutine pour faire durer sa popularité ? Sur la reconquête de la Crimée, sur l’Eglise orthodoxe russe, sur la Russie de toujours et les forces de sécurité dont il s’est fait l’incarnation depuis qu’il a accédé au Kremlin. Poussons au sud, jusqu’en Turquie, et le tableau est le même. M.Erdogan y a reconquis sa majorité en rallumant les tensions avec la minorité kurde, exaltant la nation et flattant les plus conservateurs des électeurs par ses constantes références aux traditions religieuses et patriarcales.

    Le Proche-Orient, n’en parlons pas. Il éclate et se déchire entre communautés ethniques ou religieuses, chiites contre sunnites, Arabes contre Perses, Kurdes contre tout le monde ou l’inverse. Chacun veut son Etat, ses frontières, sa zone d’influence. L’Inde se cimente dans l’hindouisme et, si l’on revient en Europe, il n’y a pas que la montée des extrêmes-droites. Il y a aussi les Catalans qui voudraient sortir d’Espagne et les Ecossais de Grande-Bretagne, la renaissance des régionalismes et ce divorce, surtout, toujours plus grand, entre les Européens et l’Europe, entre l’ambition d’unité et le repli national.  

    La peur, une peur qui se répand, fracture le monde. Chacun veut se replier sur le monde qui est le sien car il y a soudain, c’est un fait, trop de changements et, donc, d’inconnues dans le grand monde. Depuis la chute du mur de Berlin, nous ne sommes pas seulement sortis de la stabilité de la Guerre froide. En vingt-cinq ans, nous avons vu de nouvelles puissances apparaître, le monde arabo-musulman se réveiller dans un indescriptible chaos, les emplois occidentaux détruits par l’automatisation et les délocalisations vers les pays émergents, les Etats-Unis se tourner vers le Pacifique, se désintéresser de l’Europe et la laisser sans Défense, le terrorisme djihadiste frapper les cinq continents et les grandes forces politiques occidentales s’essouffler, et échouer, à préparer leurs militants, leurs électeurs, leurs pays à des changements d’une telle ampleur.

    Alors, oui  tout le monde craint tout et tout le monde et l’urgence, en Europe, est au remodelage de nos échiquiers politiques, à la formation de grands partis du mouvement, de partis assez solidement majoritaires pour rejeter la folle tentation de la fuite en arrière et construire l’avenir, loin de cette suicidaire panique. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2015/12/09/regard-sur-le-monde-en-etat-de-panique-ou-le-reve-universali-5728750.html

  • Coalition contre Daech : « Nous sommes entrés dans la deuxième phase de la stratégie »

    Il est certain que L’État Islamique recule actuellement sur tous les fronts (même à l’ouest de Tadmor). Si le Chef d’État Major fait penser que la situation est bien en main, sur le terrain, il ne faut pas oublier que L’EI a toujours été imprévisible.

    « Nous sommes entrés depuis quelques jours dans la deuxième phase de la stratégie de la coalition, qui est celle du démantèlement ». C’est une petite phrase, prononcée par le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (Cema), lors de son audition par les députés de la commission de la défense, le 25 novembre dernier. «Deuxième phase» ? Au-delà du décompte quotidien des bombes larguées par les avions français en Syrie et en Irak, il est important de comprendre de quoi il s’agit, d’autant qu’il y a eu, jusqu’à présent, peu d’expression publique sur ce sujet. Nous sommes aujourd’hui en mesure d’apporter des précisions sur la manière dont la stratégie militaire est pensée par les chefs militaires de coalition.

    Depuis quand est-on dans cette « deuxième phase de la stratégie » ? 

    Fin novembre, le Cema répondait  aux députés « depuis quelques jours ». C’est en réalité un peu plus que cela. « Depuis l’été. Cela a été acté par la coalition au mois d’aout», confie une source proche du dossier. Au plan pratique, c’est le Centcom (commandement américain pour le Moyen-Orient) qui est l’état-major concerné par cette planification de la campagne contre Daech. «Des critères secrets ont été fixés et on évalue les résultats du plan de campagne au fur et à mesure de son déroulement. Ces critères sont passés au vert petit à petit ». La bascule vers la deuxième phase aurait été « entérinée » en septembre, au niveau des chefs d’états-majors – dont le cema français – au cours d’une réunion qui n’a pas été rendu publique. Le passage d’une phase à l’autre s’apparente à un tuilage « sans rupture brutale » avec la précédente, mais « nous sommes dans un cadencement plutôt favorable ».

    En quoi consistent ces phases ? 

    La première, qui avait débuté en juin 2014, consistait à « arrêter, bloquer, mettre fin à la progression» en Irak puis en Syrie, de Daech, explique une source militaire. La deuxième est celle du « démantèlement » de Daech, explique le Cema. « Il s’agit d’affaiblir et de désorganiser » l’ennemi, précise la source militaire, qui use d’une image : « On travaille la viande pour l’attendrir»… Cette phrase des opérations est traditionnellement « la plus longue ». Quant à la troisième et dernière phase, la définition exacte de son objectif stratégique n’est pas publique, même si l’on comprend qu’il s’agit de la reconquête du terrain et du « coup de grâce ».

    Quelle est la situation actuelle sur le terrain, selon la coalition ? 

    Il faut distinguer le théâtre irakien, différent de la situation syrienne, mais les états-majors estiment que Daech « est sur le reculoir », surtout en Irak. Dans ce pays, Daech a été chassé de Tikrit, Baïji et Sinjar. Cette dernière victoire, sur un axe important, a permis de rendre la logistique de Daech plus compliquée entre Raqqa et Mossoul, ces deux « capitales ». Désormais, l’affaire se joue à Ramadi : les forces de sécurité irakiennes ont encerclé la ville et « entrent dans les faubourgs ». En Irak, Daech a perdu l’initiative. En Syrie, Daech est « sous pression sur ces marges(territoriales) et sur ses centres de pouvoir, de commandement, d’entraînement, de financement ». Alors que l’attention a été beaucoup focalisée, notamment par le pouvoir politique, sur la ville de Raqqa, les militaires relativisent l’enjeu : « Raqqa n’est pas l’alpha et l’oméga. Il faut procéder à une analyse de l’adversaire pour l’affaiblir avant de le détruire ».

    Combien de temps pourrait durer cette deuxième phase ? 

    La coalition s’inscrit dans « un temps long ». La première, celle ducontainment, a duré plus d’un an et une source militaire explique que la nouvelle phase des opérations (« démantèlement ») est traditionnellement« la plus longue » des trois. On serait donc parti pour des années… D’autant que la stratégie mise en œuvre n’est pas que militaire. Ses aspects politiques et diplomatiques sont au moins aussi importants. «On ne peut pas réduire la stratégie au nombre de  bombes larguées. Les aspects cinétiques ne résume la Grande Stratégie de la coalition » s’agace-t-on dans les armées.

    Qu’en est-il d’opérations au sol ? 

    Il est trop tôt, politiquement et diplomatiquement, pour le savoir sur le théâtre syrien. En revanche, en Irak, la coalition a désormais « des forces capables d’agir ». Il s’agit d’Irakiens : 15 000 soldats (y compris les Kurdes) ont été formés par la coalition depuis plus d’un an. «Il s’agissait également de redonner une cohérence à l’armée irakienne qui avait été désarticulée par la surprise stratégique qu’a été l’offensive de Daech ».

    Un exemple de cette formation : la lutte contre les IED (engins explosifs improvisés) dont les combattants de l’Etat Islamique font un large usage lorsqu’ils se retirent d’un secteur, laissant derrière eux « un terrain pourri », selon un militaire. Les Français forment ainsi des « formateurs » irakiens dans ce domaine. Les spécialistes irakiens peuvent ainsi quitter les écoles où ils enseignent pour être engagés sur le terrain.  Un travail de longue haleine.

    Source : Secret Défense

    http://www.contre-info.com/coalition-contre-daech-nous-sommes-entres-dans-la-deuxieme-phase-de-la-strategie#more-40231

  • Pétrole de Daech : les révélations russes laissent la presse française coite

    carte-petrole-daech-syrie-russie-turquie-6ee46.pngLa nouvelle a fait le tour du monde : après qu’un chasseur russe a été abattu par la Turquie, Moscou riposte en révélant le rôle de la Turquie dans le blanchiment du pétrole syrien, que lui procure en contrebande Daech. Des images satellites fournies par Moscou montrent d’immenses convois de camions citernes rejoignant la frontière turque. Ce trafic, qui rapporte selon le Financial Times plus d’un million de dollars par jour aux djihadistes, fait les choux gras de la presse internationale et produit un silence gêné en France.

    Les révélations russes sont abondamment reprises dans la grande presse internationale, qui consacre à cette information de longs articles, incluant photographies satellites et cartes. En voici quelques extraits (traduction approximative) :

    « Des responsables du ministère de la défense de Moscou ont rendu publiques des images satellites prétendant montrer des colonnes de camions citernes chargeant le pétrole d’une installation contrôlée par l’ISIS en Syrie, avant de passer la frontière turque. » (The Independent (1))

    « Conflit syrien : la Russie accuse Erdogan de négocier du pétrole avec l’ISIS. Le ministre de la défense adjoint Anatoly Antonov a déclaré que la Turquie était le plus important acheteur de pétrole “volé” à la Syrie et à l’Irak. » (BBC (2))

    « La Russie a accusé aujourd’hui la famille du président turc d’être impliquée dans un commerce illégal de pétrole avec l’ISIS – un maillon d’une organisation qui apporte des millions de dollars dans les caisses des terroristes. » (The Daily Mail (3))

    « Les militaires russes ont publié des images satellites montrant selon eux des colonnes de camions citernes chargeant leur pétrole depuis des installations contrôlées par l’ISIS en Syrie et en Irak, et traversant ensuite la frontière turque. » (NBC News (4))

    « Le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille sont directement « impliqués » dans le trafic de pétrole avec l’organisation Etat islamique (EI), a affirmé le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov (...) Depuis le début de ses interventions, l’aviation russe a détruit 32 complexes pétroliers, 11 raffineries, 23 puits de pétrole et 1080 camions-citernes transportant des produits pétroliers, a énuméré M. Antonov, faisant défiler les cartes dans l’immense salle où s’étaient réunis plus de 300 journalistes. Grâce à ces frappes, Moscou a réussi à réduire de moitié le chiffre d’affaires annuel des activités pétrolières de l’EI, passé de trois milliards de dollars par an à 1,5 milliard de dollars, a-t-il assuré. » (Le Temps (5))

    Embarras français

    Un pays, cependant, résiste à cette vague d’information : la France. Une rapide recherche dans la presse française montre en effet peu d’articles sur le sujet, ou des articles qui tentent d’allumer des contre-feux.

    France Info, pourtant pas aux mains de marchands d’armes, réagit ainsi avec une mauvaise foi révélatrice. Le titre de leur article (6), « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », place sur le même plan le fraudeur et celui qui le dénonce. Dans le chapeau, le lecteur est immédiatement informé que « Washington de son côté dément catégoriquement les affirmations russes », autrement dit qu’il ne faut rien croire de ce que la Russie raconte. Dans le corps de l’article, France Info considère que « Ce mercredi, la Russie est passée aux attaques personnelles à l’encontre du président turc, Recep Tayyip Erdogan. » La Turquie étant innocente, ce ne peut donc être que des « attaques personnelles ». Et enfin, au milieu de l’article et après bien des pas de danse, France Info aborde enfin le coeur de l’information : « “Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak, s’avère être la Turquie”, a accusé mercredi devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov. ». Autrement dit, la où la presse anglo-saxonne (et suisse) publie de longs articles agrémentés d’images et de cartes, France Info résume pour sa part les révélations russes en une phrase. Difficile de se montrer moins enthousiaste.

    Le Figaro publie de son côté un “flash actu”, autrement dit une brève (7), qui ne reprend pas l’information russe mais reprend en revanche les dénégations de Washington : « Les États-Unis ont fermement démenti aujourd’hui les accusations de Moscou (…) » bla, bla, bla. Puisqu’on vous dit que la Turquie (qui a abattu le Sukhoï russe au mépris des lois et jurisprudence internationales, après un survol de son territoire de 17 secondes) est innocente…

    L’implication française dans la guerre contre la Syrie, explique l’embarras de nos médias. Le rôle opérationnel turc vis-à-vis de la rébellion en Syrie, est déjà trop connu pour nier de façon vraisemblable cet échange de bons procédés entre Daech et la Turquie, autour du pétrole. Or, c’est ce cordon ombilical que les Russes s’emploient à casser.

    Affoler les masses, rassurer les CSP+

    La grande presse, y compris française, a largement fait état du soutien de l’Alliance Atlantique et de ses alliés (États-Unis, France, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite, etc.) à la rébellion en Syrie et aux djihadistes en particulier, djihadistes qui militairement dominent la rébellion. La distorsion française que nous venons d’examiner apparaît dès lors passagère. D’aucuns seront tentés de s’en réjouir, de se féliciter de cette vaillance journalistique et de voir que la presse continue à fonctionner en ces temps chahutés, et reste capable de gratouiller, de taquiner, voire pourquoi pas, d’inquiéter le pouvoir politique et militaire. La proposition est, hélas, bien naïve. Le lectorat de la grande presse (« grande » au sens de : établie) sont les CSP+, les catégories sociaux-professionnelles supérieures. Le message qui leur est ainsi adressé, est le suivant : “Non, l’Occident n’est pas sur le point de tomber sous les coups de boutoir du monde Musulman : c’est nous, au contraire, qui l’attaquons. Non, nous ne sommes pas dépassés par les événements : c’est nous qui payons. Continuez à investir chez nous car si nous gagnons la guerre, nos multinationales de l’armement, du béton et de l’énergie feront de beaux profits. Voyez comme vos placements chez nous sont en de bonnes main.” Les médias de masse, c’est-à-dire la radio et surtout, la télévision, dépeignent au grand public l’image d’un monde composé de gentils et de méchants. Affoler les masses pour les rendre dociles, mais informer les CSP+ pour qu’ils gardent confiance : un plafond de verre que les informations ci-dessus, ne dépassent pas.

    Yves Ducourneau, le 07/12/2015

    Crédit image : BBC http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (1) « Russia unveils 'proof' Turkey's Erdogan is smuggling Isis oil across border from Syria », par Tom Brooks-Pollock, The Independent, le 04/12/2015,http://www.independent.co.uk/news/world/europe/russia-releases-proof-turkey-is-smuggling-isis-oil-over-its-border-a6757651.html&nbsp ;

    (2) « Syria conflict : Russia accuses Erdogan of trading oil with IS », BBC News, le 02/12/2015, http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (3) « Russia reveals satellite image 'proof' that Turkey is benefiting from ISIS oil trade - and even accuses Erdogan's FAMILY of being involved in the 'criminal business' », par Corey Charlton, The Daily Mail, le 02/12/2015, http://www.dailymail.co.uk/news/article-3342846/Russia-accuses-Turkish-president-s-FAMILY-involved-criminal-business-selling-oil-purchased-ISIS.html&nbsp ;

    (4) « Russia Accuses Turkey's Erdogan of Involvement With ISIS Oil Trade », par Alexey Eremenko et F. Brinley Bruton, NBC News, le 02/12/2015,http://www.nbcnews.com/storyline/isis-terror/russia-accuses-turkeys-erdogan-involvement-isis-oil-trade-n472596&nbsp ;

    (5) « L'armée russe accuse le président turc de trafic de pétrole avec l'Etat islamique. Réplique immédiate », Le Temps, le 02/12/2015,http://www.letemps.ch/monde/2015/12/02/armee-russe-accuse-president-turc-trafic-petrole-islamique-replique-immediate&nbsp ;

    (6) « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », par France Info, le 02/12/2015, http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/le-petrole-de-daech-cree-des-tensions-entre-la-turquie-et-la-russie-749287&nbsp ;

    (7) « Pétrole de l'EI : les USA défendent la Turquie », par Le Figaro et AFP, le 02/12/2015,http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/02/97001-20151202FILWWW00417-petrole-de-l-ei-les-usa-defendent-la-turquie.php&nbsp ;

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/petrole-de-daech-les-revelations-175145